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REPUBLIQUE DU SENEGAL

UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI


MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE ET DE
L’INNOVATION
********************************************************
DIRECTION DE L’ENSEIGNEMENTT SUPERIEUR

OPTION : GENIE CIVIL


THEME :

Recherche 2 : la portance sur les fondations


superficielles

Présenté par : Sous la Direction


de :

CHEIKH NIANG MONSIEUR


KEITA

ANNEE ACADEMIQUE
2022
INTRODUCTION
Un ouvrage quelle que soient sa forme et sa destination, prend toujours appui sur un sol
d’assise. Les éléments qui jouent le rôle d’interface entre l’ouvrage et le sol s’appellent
fondations. Ainsi, quel que soit le matériau utilisé, sous chaque porteur vertical, mur, voile ou
poteau, il existe une fondation. Ils sont les éléments de la structure assurant la transmission
des efforts de cette structure sur le sol (principalement les efforts de pesanteur). L’étude du
sol (reconnaissance du sol) permet de connaître le comportement mécanique du sol lorsqu’il
est soumis à un chargement c’est-à-dire les conditions de stabilité de la fondation, et les
conditions de tassement du sol.
Le but de ce présent sujet est de justifier une fondation superficielle et de déterminer son
tassement, Donc « Capacité portante et tassement » sont ainsi les deux éléments
fondamentaux qu’il y a lieu de considérer systématiquement lors du calcul des fondations
superficielles.
I. TYPES DE FONDATIONS SUPERFICIELLES :
On distingue (Figure II.2) :
 Les semelles filantes, généralement de largeur B modeste (au plus quelques
mètres) et de grande longueur L (L / B > 10 pour fixer les idées) ;
 Les semelles isolées, dont les dimensions en plan B et L sont toutes deux au plus
de quelques mètres ; cette catégorie inclut les semelles carrées (B / L = 1) et
les semelles circulaires (de diamètre B) ;
 Les radiers ou dallages, de dimensions B et L importantes ; cette catégorie inclut
3 les radiers généraux.

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Figure II.2 : Types de fondations superficielles
II. ROLES DES FONDATIONS
A. Rôle principal
La structure porteuse d’un ouvrage supporte différentes charges telles que :

 des charges verticales :

• comme les charges permanentes telles que le poids des éléments porteurs, le
poids des éléments non porteurs,
• comme les charges variables telles que le poids des meubles, le poids des
personnes…, le poids de la neige,

 des charges horizontales (ou obliques) :


• comme des charges permanentes telles que la poussée des terres,
• comme les charges variables telles que la poussée de l’eau ou du vent.

La structure porteuse transmet toutes ces charges au sol par l’intermédiaire des fondations.
Il ne s’agit pas de calculer la charge globale que reprend l’ouvrage mais la charge reprise par
chaque fondation. En effet chaque fondation ne reçoit pas la même charge. Cela dépend des
éléments porteurs repris. La charge reprise par une fondation se calcule au moyen d’une

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descente de charges. Le rôle principal d’une fondation est donc d’assurer la transmission des
charges appliquées sur l’ouvrage au sol.

Les critères influant le choix d’une fondation sont donc :


• La qualité du sol.
• Les charges amenées par la construction.
• Le coût d’exécutions
B. Rôles secondaires
 La fondation doit résister elle-même aux charges et doit être calculée en
conséquence.
 L'ensemble ouvrage – fondation - sol doit être en équilibre stable. Il ne doit pas y
avoir possibilité de mouvement.
• pas de glissement horizontal : L’adhérence sol – fondation doit empêcher les
forces horizontales (poussées du vent, des terres…) de pousser l’ouvrage
horizontalement.
• pas de basculement : Les charges horizontales ont tendance à faire basculer
l’ouvrage car elles créent un moment. Les forces verticales (poids) doivent les
contrebalancer.
• pas de déplacement vertical : Le sol doit être suffisamment résistant pour
éviter l’enfoncement du bâtiment de manière uniforme ou dissymétrique
(tassements différentiels entre deux parties solidaires de l'ouvrage) et le bâtiment
doit être suffisamment lourd pour éviter les soulèvements dus à l'action de l'eau
contenue dans le sol (poussée d'Archimède).
 Une fondation doit être durable. Toutes les précautions devront être prises dans les
dispositions constructives, le choix et l'emplacement des matériaux, ainsi que dans la
mise en œuvre.
 Une fondation doit être économique. Le type de fondation, les matériaux employés et
la mise en œuvre doivent être le moins coûteux possible.
III. FONCTIONNEMENT DES FONDATIONS

Un mur ou un poteau supporte une partie des charges de l’ouvrage et compte-tenu de ses
faibles dimensions, risquent de poinçonner le sol. C’est pour cela que sous un mur et un
poteau, on place une fondation qui permet de répartir la même charge mais sur une surface

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horizontale plus importante et donc de diminuer la pression exercée sur le sol, c’est à dire de
diminuer la force exercée sur le sol par unité de surface.

Il faudra toujours s’assurer que la pression exercée par la fondation sur le sol est inférieure à
la pression que peut supporter le sol. La pression que peut supporter le sol a été déterminée
grâce aux essais de reconnaissance de sol.

La FONCTION d’une FONDATION est de TRANSMETTRE au SOL les CHARGES qui


résultent des ACTIONS appliquées sur la STRUCTURE qu’elle supporte.
Cela suppose donc que le concepteur connaisse:
 la CAPACITE PORTANTE de la semelle de fondation. Le sol ne doit pas rompre,
ni tasser de façon inconsidérée sous la semelle.
 les actions amenées par la structure au niveau du sol de fondation. La semelle doit
résister aux actions auxquelles elle est soumise.

Cette pression s’appelle contrainte et est notée σ.


σ = F/S (Son unité est le MPa = MN/m2)

La pression exercée à la surface du sol entraîne des pressions dans les couches de sol situées
en dessous jusqu’à une certaine profondeur qui varie suivant le type de fondations et la charge
appliquée.

IV. CHOIX DES FONDATIONS


Le choix du type de fondation dépend :
 du type d'ouvrage à fonder, donc des charges appliquées à la fondation (charges
différentes pour une maison individuelle et pour une tour),
 de la résistance du sol. Il est important de faire une bonne reconnaissance des sols.

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. Si la couche superficielle est suffisamment résistante, il sera quand même nécessaire de faire
une reconnaissance de sol sous le niveau de la fondation sur une profondeur de deux fois la
largeur de la fondation et s'assurer que les couches du dessous sont assez résistantes.
. Si la couche superficielle n'est pas assez résistante, une reconnaissance des sols devra être
faite sur une profondeur plus importante. On choisira toujours la fondation la plus
économique.

V. DIMENSIONNEMENT DES FONDATIONS SUPERFICIELLES


La surface de la semelle doit être suffisante pour répartir sur le sol, les charges apportées par
les porteurs verticaux.
Répartir une force sur une surface, c’est exercer une pression :

La CAPACITE PORTANTE du sol doit être supérieure à la pression exercée par


les fondations. La surface S d’une semelle s’exprime :

Nu : représente l’effort ultime apporté par


l’ouvrage,
q : représente la contrainte (capacité portante) du
sol.

La valeur de q est identifiée par une campagne de reconnaissance de sol (essais en laboratoire
et/ou essais in situ).

VI. COMPORTEMENT DES FONDATIONS SUPERFICIELLES :


1. Courbe typique obtenue lors du chargement d’une fondation superficielle :
Les notions de capacité portante et de tassement sont clairement illustrées par la Figure
II.3 qui représente une courbe typique obtenue lors du chargement d’une fondation
superficielle. La largeur de la fondation est notée « B » et la profondeur où est située sa
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base est notée « D ». Appliquons une charge monotone croissante, d’une manière quasi
statique, à une fondation posée à une profondeur « D » donnée et relevons les tassements «
s » obtenus en fonction de la charge appliquée « Q ».

Figure II.3: Courbe de chargement (vertical et centré) d’une fondation superficielle


 Au début, comportement sensiblement linéaire (« s » proportionnel à « Q ») ;
 Après, « s » n’est plus proportionnel à « Q » (création et propagation de zones de sol
plastifiées sous la fondation) ;
 À partir d’une certaine charge « Q l »il y a poinçonnement du sol (un tassement qui
n’est plus contrôlé). Le sol n’est pas capable de supporter une charge supérieure.
(on peut dire que l’on a atteint l’écoulement plastique libre).
Cette charge est la « CAPACITE PORTANTE » de la fondation (on parle aussi souvent de
« charge limite », de « charge de rupture » ou encore de « charge ultime »).
2. Comportement à la rupture :

Lors du chargement d’une fondation superficielle, le sol se comporte comme illustré sur la
Figure II.4.

Figure II.4 : Schéma de rupture d’une fondation superficielle

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On définit :
 Zone I : Il se forme sous la base de la semelle un poinçon rigide qui s'enfonce dans
le sol en le refoulant de part et d'autre jusqu'à la surface.
 Zone II : Le sol de ces parties est complètement plastifié et il est refoulé vers la
surface : Déplacements et cisaillement importants, rupture généralisée.
 Zone III : Les zones externes ne sont soumises qu'à des contraintes beaucoup plus
faibles qui ne le mettent pas en rupture.
VII. CALCUL DE LA CAPACITE PORTANTE :

Deux types de méthodes de calcul de la capacité portante sont développées dans ce qui suit :
les méthodes à partir des résultats des essais de laboratoire, c’est-à-dire à partir de la cohésion
et de l’angle de frottement (méthodes classiques, dites méthodes « C- ») et les méthodes à
partir des résultats des essais in situ, c’est-dire à partir de la pression limite « pl » du
pressiomètre Ménard ou à partir de la résistance de pointe qc du pénétromètre statique CPT.
Dans ce qui suit seule la première méthode sera abordée.

1. Semelle filante, charge verticale et centrée :

• Semelle filante horizontale, parfaitement lisse ;


• Charge verticale centrée « Q » (par mètre linéaire).
a) Principe de superposition de Terzaghi :

Considérons la Figure II.7 qui est le schéma de rupture d’une fondation superficielle :

Figure II.7 : Schéma de rupture d’une fondation superficielle


Le principe de superposition consiste à superposer trois états (Figure
II.8):
Etat 1 : Etat 2 : Etat 3 :
Terme de surface Terme de profondeur Terme de cohésion

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Figure II.8 : Capacité portante. Méthode de superposition de
Terzaghi (méthode « c- »)
• Etat 1 : Résistance du sol pulvérulent sous le niveau de la semelle, entraîne une
résistance « Q »
• Etat 2 : Action des terres situées au-dessus du niveau des fondations et supposées
agir comme une surcharge entraîne une résistance « Qp »
• Etat 3 : Action de la cohésion entraîne une résistance « Qc »

Dans le cas d’une semelle filante, la contrainte de rupture sous charge verticale centrée est
obtenue par la relation générale suivante :

Avec :
ql : contrainte de rupture (capacité portante par unité de surface),
ꙋ1: poids volumique du sol sous la base de la fondation,
ꙋ2: poids volumique du sol latéralement à la fondation,
q : surcharge verticale latérale à la fondation,
c : cohésion du sol sous la base de la fondation,
Nꙋ (φ), Nc (φ) et Nq (φ) : facteurs de portance, ne dépendant que de l’angle de frottement
interne « »du sol sous la base de la fondation.

• Le premier terme (1/2 1 BNꙋ (φ)) est le « terme de surface » (ou de pesanteur). C’est
la charge limite pour un massif pesant et frottant uniquement
• Le deuxième terme (cNc (φ)) est « le terme de cohésion ». C’est la charge limite pour
un sol frottant et cohérent, mais non pesant
• Le troisième terme (q + 2D) Nq (φ) est le « terme de surcharge » ou de profondeur.
C’est la charge limite pour un sol uniquement frottant et chargé latéralement (ꙋ2 est le
poids volumique du sol

Au-dessus de niveau de la base).

Remarque :

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On distingue, selon la mécanique des sols classique, le calcul à court terme en conditions non
drainées (en contraintes totales) et le calcul à long terme en conditions drainées (en
contraintes effectives).
b) Calcul en conditions non drainées :

Lorsque le sol porteur est un sol fin cohérent saturé, on doit faire un calcul à court terme, en
contraintes totales. Le sol est caractérisé par sa cohésion non drainée cu. On prend :
c = cu et φ = 0
Il en résulte Nꙋ= 0 et Nq = 1, donc pour une semelle filante :

Avec :
Nc (0) = p + 2 pour les fondations lisses,
Nc (0) = 5,71 pour les fondations rugueuses 2 est le poids volumique total du sol latéral.
ꙋ2 est le poids volumique total du sol latéral
c) Calcul en conditions drainées :

Le calcul à long terme pour les sols cohérents et le calcul dans les sols pulvérulents sont des
calculs en conditions drainées, en contraintes effectives. Les paramètres de résistance drainés
sont : c = c’et φ =φ’

Dans ce cas, et toujours pour une semelle filante :

Avec : ꙋ’1et ꙋ’2 poids volumiques effectifs.

Il y a lieu de déjauger les poids volumiques si les sols correspondants sont immergés (et on
tient compte de la poussée d’Archimède sur la fondation dans Fw, c’est-à-dire que l’on
déjauge également le poids de la fondation) :

ꙋ’=ꙋ-ꙋw
Avec :
ꙋ : Poids volumique total du sol,

ꙋw : Poids volumique de l’eau.

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Ainsi pour la nappe affleurant à la surface (sol saturé) :

Et pour une nappe à grande profondeur (sol sec) :

Pour les valeurs des facteurs de portance sans dimension Nc ( ¢) et Nq ( ¢), on utilise la
solution classique de Prandtl (solution exacte) :

Ces valeurs sont données sur la Figure II.9 et dans le tableau II.2.

Figure II.9 : Valeurs de Nc (φ’), Ng (φ’) et Nq (φ’) recommandées par Terzaghi et Peck

Tableau II.2 : Valeurs de Nc (φ’), Ng (φ’) et Nq (φ’)

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2. Calcul de la capacité portante pour des cas particuliers :
a) Influence de la forme de la fondation avec une charge verticale et centrée :

La relation (1) est modifiée par l’introduction des coefficients multiplicatifs sꙋ , sc et sq pour
tenir compte de la forme de la fondation. Les valeurs de ces coefficients multiplicateurs sont
données dans les tableaux II.3 et II.4:

Tableau II.3 : Coefficients de forme. Valeurs de Terzaghi. (Conditions non


drainées et drainées)

Tableau II.4 : Coefficients de forme. Projet d’Eurocode 7-1 (1994)

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b) Influence de l’inclinaison de la charge:

Lorsque la charge appliquée à la fondation est inclinée par rapport à la verticale, il y a lieu
d’appliquer la relation suivante :

Avec: iꙋ ,ic et iq : Coefficients minorateurs (inférieurs à 1).


Dans le cas d’une inclinaison créée par une charge horizontale parallèle à B (Figure III.10),
d’angle d par rapport à la verticale, le DTU 13.12 propose les relations suivantes pour les
coefficients iꙋ ,ic et iq dues à Meyerhof:

Dans le cas d’un sol purement cohérent (argile) et dans le cas d’un sol purement frottant
(sable), Meyerhof a également donné des solutions pour les fondations filantes sous la forme
de facteurs de portance Ncq (combinaisons de Nc et Nq ) et Nꙋq (combinaisons de Nꙋ et
Nq), dépendant de l’angle de frottement , de l’inclinaison et de l’encastrement D/B (Figure
II.11). Ces solutions peuvent être résumées par les coefficients de réduction du tableau II.5.

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Figure II.10 : Inclinaison et excentrement d’une charge dans la direction
parallèle à B

Figure II.11 : Solution de Meyerhof pour une fondation filante sous charge
inclinée

Tableau II.5 : Ordre de grandeur des valeurs des coefficients réducteurs sur
Ncq (argiles) et N q (sables) (D’après Meyerhof)

c) Influence de l’excentrement de la charge:

Dans le cas d’une charge d’excentrement « e » parallèle à « B », on applique la méthode de


Meyerhof qui consiste à remplacer, dans tout ce qui précède, la largeur B par la largeur
réduite ou effective (Figures II.10 et II.12) :

B =B -2e

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Ce qui revient à avoir une fondation centrée sous la charge. Dans le cas d’un excentrement «
e » parallèle à la dimension « L », on procède de même pour cette dimension :

L= L - 2e

La capacité portante totale est alors obtenue par :

Ql = ql B ‘L’ pour une fondation rectangulaire ou carrée

Ql = ql B ‘B/4 pour une fondation circulaire

Avec :
ql ou qd contrainte de rupture définie ci-dessus, incluant tous les coefficients correctifs
éventuels,
B’: largeurs ou diamètre réduit (ou effectif) dans le cas de l’excentrement,
L’ : longueur réduite (ou effective) dans le cas de l’excentrement.

Figures II.12 : Solution de Meyerhof pour une fondation


filante sous charge excentrée d’une couche molle
intercalaire (FOND 72, 1972)

CONCLUSION
En définitive, avant d’entreprendre une construction, il s’agit de déterminer la qualité du
terrain et en particulier les contraintes admissibles de celui-ci ; ce qui permettra ensuite de
déterminer le système de fondations à adopter. La force portance du sol peut se déterminer,

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soit par des essais effectués directement sur le sol, c’est-à-dire les essais in situ, soit en
laboratoire avec des échantillons prélevés sur le terrain. Dans le cadre, d’une petite
construction, le maitre d’œuvre ou l’entrepreneur peut procéder à l’étude relativement
simple dont les résultats donnent une approximation suffisante. Pour les constructions plus
complexes, ce travail est généralement confier à un laboratoire géotechnique

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION…………………………………………………………………………....1
I. TYPES DE FONDATIONS SUPERFICIELLES :........................................................1
II. ROLES DES FONDATIONS......................................................................................2
A. ROLE PRINCIPAL......................................................................................................2
B. ROLE SECONDAIRE…………………………………………………………………3
III. FONCTIONNEMENT DES FONDATIONS…………………………………………..3
IV. CHOIX DES FONDATIONS.......................................................................................4
V. DIMENSIONNEMENT DES FONDATIONS SUPERFICIELLES……………….…5
VI. COMPORTEMENT DES FONDATIONS SUPERFICIELLES..................................5
VII. CALCUL DE LA CAPACITE PORTANTE…………………………………………7
CONCLUSION……………………………………………………………………………14

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