Vous êtes sur la page 1sur 20

Université Mustapha STAMBOULI – Mascara

Faculté SNV
Domaine : Géologie /Option : Hydrogéologie

1ere A. Master / S.3

Matière:

La gestion intégrée des ressources en eau


‘’GIRE’’

Pr. M. BENSLIMANE

Année universitaire 2019/2020


INTRODUCTION

• L’accès à l'eau …. un droit universel ;


• Le bassin hydrographique …unité de
planification et d’aménagement de l’eau;
• Mesures et contrôle permanent (quantité,
qualité, sécheresse, inondation,..) ;
• Economie de l’eau par une tarification et
des techniques appropriés;
• Concertation – participation - coordination.
DEFINITIONS : « Notion de GIRE » ?

 Gire = processus de mise en valeur de l’eau, d’une manière


coordonnée, en vue de maximiser le bien-être économique, social
et équitable, sans compromettre la pérennité des écosystèmes…
(Nations Unies, Conférence RIO, 1992).

Gire = ensemble des actions sur son système naturel (bassin


versant) qui font le lien entre les attentes de la société, autrement
dit, c’est la gestion de la demande et l’offre en eau, …

 Gire = est étroitement liée à au concept « Rareté/ Durabilité


»...Plus l’eau est rare, plus les options de gestion sont prises avec
précaution pour préserver sa durabilité.
Pourquoi le recours à la GIRE

1. Utiliser les ressources en eau et ne pas les dégrader (D.D);


2. Traiter les problèmes environnementaux (sur-place) et ne pas
les transférer dans le temps ou dans l'espace ;
3. Unifier la gestion de la ressource en eau (surface, souterraine,
saumâtre, non conventionnelle « E.U.T, dessalement,..) ;
4. Ne pas perturber le cycle de l’eau par les activités humaines,
5. Intégrer l'homme à toutes les étapes de mobilisation de l’eau;
6. Face à une ressource unique et rare, converger les usagers à
une logique d’intérêts collectifs;
7. Favoriser le Consensus de Dialogue / Concertation entre les
acteurs présents sur un même territoire (BV) en vue d’éviter
l’apparition d’éventuels conflits d’usages de l’eau….
Le BV dans la démarche GIRE ?
 Un bassin versant (BV) est donc l’unité hydrographique, pour la gestion de l’eau dans ses formes
(surface, souterraine, eau usée, eau saumâtre, eau de mer, usagers,..)
 Pour chaque unité hydrographique naturelle (ou BV), il est institué un plan directeur d'aménagement
des ressources en eau confié à une Agence de Bassin Hydrographique (ABH).
La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) est exercée par une agence de bassin
hydrographique.

Principales composantes
d’un Bassin Versant :
La gestion de l’eau par ABH

 C’est un cadre de concertation en matière de gestion intégrée des ressources en eau, constitué par les
Comités de Bassin au niveau des unités hydrographiques naturelles.
 Elle repose sur Cinq (5) principes, à savoir :

1- Unicité dans la gestion de l’eau (pour chaque bassin ou groupement de bassins),


2- Economie de l’eau, par une tarification appropriée,
3- Participation des usagers (coordination…),
4- Compatibilité de la gestion de l’eau avec la politique d’A.T et la protection de l’environnement.
5- Planification de l’eau, basée sur des SDARE, fixant les orientations d’une répartition équilibrée de la
ressource en eau entre les différents usagers.

-ABH Chellif-Zahrez

-ABH Oranie-Chott -Chergui

- ABH Algérois- Hodna- Soummam

-ABH Constantinois-Seybous-Mellegue

- ABH Sahara
MISSIONS DE L’ABH (D.E du 26.8.1996. )

1. Elaborer et de mettre a jour le cadastre hydraulique et la balance hydraulique du bassin


hydrographique,

2. Collecter dans ce but toutes données statistiques, documents et informations sur les ressources en eau,
les prélèvements et les consommations d’eau.

3. Participer a l’élaboration des schémas directeurs d’aménagement, de mobilisation et d’affectation des


ressources en eaux, inities par les organes habilites a cet effet et de suivre leur mise en œuvre.

4. Donner leur avis technique sur toute demande d'autorisation en vue de l'utilisation des ressources en
eau du domaine public hydraulique, établie dans les conditions fixées par la législation et la
règlementation en vigueur.

5. Elaborer et de proposer des plans de répartition, des ressources en eaux mobilisées au niveau des grands
ouvrages et systèmes hydrauliques entre les différents usagers.

6. Participer aux opérations de surveillance de l’état de pollution des ressources en eau et de détermination
des spécifications techniques relatives aux rejets des eaux usées et aux dispositifs de leur épuration.

7. Mener toutes actions d’information et de sensibilisation des usagers domestiques, industriels et


agricole.
AMENAGEMENT & EXPLOITATION DES R.E

• Il est institué un Plan National de l’Eau (PNE) qui définit les


priorités nationales de mobilisation, de transfert et d'affectation
de l’eau in dz.
• Pour chaque unité hydrographique (BV), il est institué un Schéma
Directeur d’Aménagement des Ressources en Eau (PDARE) qui
définit les choix stratégiques d'affectation des ressources en eau.
• Au niveau de chaque unité hydrographique BV), la GIRE est
exercée par une Agence de Bassin Hydrographique (ABH), dotée
d’un comité régional de l’eau (mini-parlement).
• Toute utilisation de ressources en eau, y.c les eaux non
conventionnelles, ne peut être effectuée qu'en vertu d'une
autorisation ou d'une concession, délivrée par l'administration.
• Les propriétaires et exploitants agricoles sont tenus de procéder
à une utilisation rationnelle de l'eau, notamment à travers
l'utilisation des techniques d'économiser l'eau.
L’organisation générale de la Gire au niveau d’une ABH
Schéma Directeur d’Aménagement des Ressources en Eau (SDARE)

• « Les SDAR se traduisent par des investissements à minimiser, ce qui implique un


programme d'actions rationnel, reposant sur un schéma cohérent d'ensemble ..».
• Cela suppose « I 'utilisation d'un potentiel hydraulique a des fins multiples, la coordination
des divers utilisateurs de façon a tirer le meilleur parti possible du potentiel existant à
l’échelle d’un bassin versant donné».
• La méthodologie d‘élaboration se présente généralement en cinq (5) étapes :
> Mission A : Inventaire et évaluation de la ressource en eau (superficielle,
souterraine, conventionnelles et non conventionnelles), probable et garantie.
> Mission B : Evaluation des besoins en eau, tout usages confondus (domestiques,
industriels et agricole) selon des estimations actuelles et futures. De même,
qu'elle fixe les limites maximales et minimales pour permettre d'envisager
plusieurs hypothèses de dotation.
> Mission C : Balance ressource / Besoins, elle consiste a une confrontation entre
les disponibilités en eau et la Demande exprimée, par système et sous-système.
> Mission D : Optimisation: classement des variantes dans un ordre décroissant,
de manière à répondre aux objectifs attendus, en se basant sur certains variables
> Mission E : C'est la phase de développement de la variante retenue, qu'on
appellerait désormais le SDARE, soumis à adoption et mise en application.
Différents modes de gestion de l’eau

1) La gestion directe ou " régie ":


• La commune (ou le groupement de communes) assure directement le service
de l'eau et/ou de l'assainissement, avec son propre personnel. La collectivité
territoriale finance les ouvrages nécessaires et conserve la maîtrise des
services et de leur gestion.

2) La gestion déléguée:
La délégation de service public recouvre plusieurs types de contrats.
- La concession: La société délégataire finance les équipements nécessaires
au bon fonctionnement du service et les exploite jusqu'à la fin de la concession.
Sa rémunération couvre à la fois les charges d'exploitation et d'investissement.
- L'affermage: C'est la forme de délégation la plus répandue actuellement.
Les ouvrages sont financés par la collectivité, qui en délègue l'exploitation à la
société spécialisée. La rémunération de la société couvre les charges
d'exploitation, et une partie du produit des factures d'eau revient à la collectivité
pour couvrir ses frais d'investissement.
- La gérance: La collectivité finance les ouvrages et en confie l'exploitation à
une société spécialisée. Le produit des factures revient à la collectivité, qui
rémunère ensuite le gérant forfaitairement.
- La régie intéressée: C'est une forme de contrat de gérance dans laquelle le
gérant bénéficie d'un intéressement aux résultats de l'exploitation.
La tarification
 La meilleure façon de faire baisser la consommation d’eau, serait d’agir sur la ‘’demande en en eau’’
 A cet, effet, l’instrument économique reste incontestablement la tarification.
 Actuellement, l’eau est tarifiée de différentes manières qui n’incitent pas toujours à l’économie de sa
consommation.
 Le principe de pollueur-payeur, devrait s’appliquer de plus en plus, grâce à la mise en place des
agences de bassin.
La démarche Concertée

La réalisation de la démarche GIRE est


conditionnée par les multiples rencontres,
dialogues et négociations entre les acteurs
concernés pour favoriser la coopération et
résoudre les conflits d’usage de l’eau pour le
partage équitable de la ressource.
Conclusion
 Les buts de la GIRE se résumer ainsi :
– Garantir l’alimentation en eau potable des populations en quantité suffisante ;
– Préservation de la santé des êtres humains, des animaux et des plantes ;
– Préservation de l’environnement, particulièrement les milieux récepteurs en
garantissant le fonctionnement naturel du régime hydrologique et les zones de
baignades (littoral) ;
– Garantir l’irrigation des terres agricoles par une eau Non polluée ;
– Gestion des catastrophes naturelles dues à l’excès d’eau (inondation) ou à un
déficit chronique (sécheresse) ;
– Planification de l’eau à différentes échelles nationale et régionale (bassins).
– La gestion des eaux non conventionnelles (eaux usées, eau de mer)
(Loi n°05-12 du 4 août 2005)

 Conditions de mise en oeuvre de la GIRE : 1. La volonté politique;


2. La connaissance; 3. Les arrangements institutionnels ; 4. La participation du
public; 5. Un environnement prospère.
T.D
RESSOURCES EN EAU DE L’ALGERIE (Mds de m3/an) ANRH, 2010

80 % s’évaporent

Précipitations = 100

Potentiel en eau (20 %), soit


19.4

Volume Mobilisable
12.41 Mds m3

Eau de surface: 5.41 Eau souterraine: 1.8 Eau du Sahara : 5.2


(potentiel de 12,4)
(Nord Algérie) (fossiles)

Source:
Exercice
On veut faire un schéma d’aménagement de l’eau en Algérie à l’horizon 2030
 DONNÉES DE BASE :
• Population est évaluée par le RGPH 2008 à 32 Million d’habitants, composée comme suit :
- 10,5 Millions d’habitants dans les Grandes Villes.
- 11,8 Millions d’habitants dans les Petites et Moyennes Villes.
- 9,7 Millions d’habitants dans les zones rurales.
- Taux de croissance démographique est estimé comme suit :

Echéances 2008 - 2018 2019-2025 2021-2030


Grandes Villes 4,03 % 5,67 % 4,04 %
Petites et Moyenne 3,59 % 2,67 % 1,40 %
Villes
Zones Rurales -2,56 -1,42 2,10

• Les hypothèses de dotation en eau potable retenues (données en litres/habitant/jour (l/h/j) :

Désignation G.V PMV ZR


Hypothèse Forte 370 250 150
Hypothèse Moyenne 300 200 100
Hypothèse Faible 200 130 80
 On demande :
1. Les besoins en eau potable pour l’ensemble de la population
d’Algérie exprimés en 109 m3/an = Milliards de M3/an:
- Par échéance (actuelle 2018 ; 2025 et 2030) ?
- Par catégorie de population (GV ; PMV et Z.R) ?
- Par hypothèse de dotation (Forte, Moyenne et Faible) ?
2. Les ressources en eau disponibles actuellement (2018) sont évaluées
à 3,5 Milliards de M3. Les nouvelles mobilisations pour 2025 et 2030
sont estimées à un respectivement à 20 % et 30 %. Evaluer les
Balance Ressources/Besoins (déficit ou excédent) pour chaque
échéance de planification ?
3. Les volumes des eaux usées recyclables à partir des Grandes et
Moyennes villes aux horizons 2025 et 2030 ? Sachant que
l’hypothèse de dotation retenue est l’hypothèse Moyenne et que le
taux de récupération des E.U.T est de 60 % (par rapport aux besoins
calculés précédemment).
1. EVALUATION DES BESOINS EN EAU POTABLE DE L’ALGERIE par échéance (2018
2025 et 2030), par catégorie (GV, PMV et ZR) et par hypothèse de dotation (Forte, Moyenne et Faible).

Unité : 109 m3/an (Milliards de mètres cubes par an)


Un chiffre après la virgule
Désignation Pop. Situation actuelle (2018) Echéance - 2025 Echéance - 2030
2008
Pop.2018 Hyp. Hyp. Hyp. Pop.2020 Hyp. Hyp. Hyp. Pop.2030 Hyp. Hyp. Hyp.
(106)
(106) Forte Moy Faible (106) Forte Moy Faible (106) Forte Moy Faible

Grandes 4,03 % 17,4 4,04 %


Villes 13,31 1,79 2,03 1,35 27,68
10,5 1,48 0,97 2,51 3.74 3,03 2,02
(Hyp Forte : 370
l/j/hab)
(Hyp Moy :300
l/j/hab)
(Hyp.faible :200
l/j/hab)

Petites et 3,59 % 2,67 % 1,40 %


Moyenne 14,58 17,08 19,63
Villes 11,8 1.33 1.06 0.69 1.56 1.25 0.81 1.79 1.43 0.93
(Hyp Forte :
250 l/j/hab)
(Hyp Moy :
200 l/j/hab)
(Hyp.faible :
130 l/j/hab)

Zones -2,56 % -1,42 % 2,10 %


Rurales 8,30 7,62 9,38
(Hyp Forte : 150 9,7 0.45 0.30 0.24 0.42 0.28 0.22 0.51 0.34 0.27
l/j/hab)
(Hyp Moy :100
l/j/hab)
(Hyp.faible : 80
l/j/hab)

Total
Algérie
2. BALANCE RESSOURCES/BESOINS en eau potable/Algérie, par échéance [sachant
que ressources en eau disponibles en 2014 = 3,5 Mds de m3 ; mobilisations 2020 = 20 % ;
mobilisations 2030 = 30 % (par rapport au volume actuel)].

Unité (Mds de m3/An) : 109 m3/an


Désignation Ressources eau Besoins en eau Solde
mobilisables
Situation (2014) 3,50 2.84 + 0.66
Echéance (2020) 4.20 3.56 + 0.64
Echéance (2030) 4.55 4.79 - 0.24
Commentaire : Le BRB en eau est positif jusqu’à 2020. Le déficit en eau potable apparait en
2030, avec un volume de 0,24 milliard de m3 par an.

3. ESTIMATION DES VOLUMES D’EAUX USEES RECYCLABLES à partir des


« Grandes Villes GV» aux horizons 2020 et 2030
[selon « l’hypothèse moyenne » et un taux de récupération de 60 % des besoins évalués].
V1 = Besoins en eau GV H.2020 x 0,6 = 2,03 x 0.6 = 1,22. 109 m3/an
V2 = Besoins en eau GV H.2030 x 0,6 = 3,03 x 0.6 = 1,82. 109 m3/an

Vous aimerez peut-être aussi