Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Auscultation Dynamique (Important)
Auscultation Dynamique (Important)
ETUDE DU B.H.P.
RESISTANCE DU BETON
ETUDE DE STRUCTURE HYPERSTATIQUE
Cette cinquième série est consacrée essentiellement à l’étude des bétons, et plus
particulièrement aux bétons hautes performances. Nous allons apprendre à établir des
formulations à partir de la méthode Baron-Ollivier et par la méthode des coulis.
Nous vérifierons les caractéristiques mécaniques du béton fabriqué lors de la quatrième
série en effectuant des essais destructifs et non destructifs sur des éprouvettes cylindriques
16×32 et prismatiques 10×10×40.
Enfin nous ferons un essai de structure sur une poutre sur trois appuis afin de mettre en
évidence les hypothèses prisent dans le cours de mécanique de structures – théorie des poutres,
étude des sollicitations, étude des déformations, résistance des matériaux…
OBJECTIFS :
Il s'agit de déterminer des compositions particulières de bétons à Partir de la Formulation de base de Monsieur
BARON, en tenant compte de paramètres complémentaires (adjuvant, utilisation de fumée de silice, etc ... ). Cette
partie est la suite du cours sur la Formulation de base.
PRINCIPE :
Dans les formulations avancées le squelette granulaire ne varie pas. Ce sont la composition et la compacité de la
pâte liante qui sont modifiées. Le problème posé est le suivant: comment augmenter la résistance du béton sans
modifier son ouvrabilité ni son temps de prise?
a - augmentation de la résistance
Une augmentation de la résistance d'un béton s'obtient en faisant varier deux paramètres:
- le rapport C/E
Dans la formulation de base la pâte liante est composée d'eau et de ciment sous forme de "flocs", c'est-à-dire de
grains de ciments polarisés en présence d'eau qui forment des agglomérats de dimensions 5 à 10 fois supérieures
aux grains de ciments et qui retiennent captive une grande quantité d'eau. Cette eau ne participe en rien à la
résistance et, au contraire, a tendance en disparaissant à affaiblir le béton en créant des vides.
L'utilisation d'un défloculant permet de briser les chaînes de grains de ciment, donc de libérer l'eau captive qui
intervient alors directement sur la résistance et l'ouvrabilité. On peut alors jouer sensiblement sur cette eau, la
diminuer et ainsi augmenter la résistance à ouvrabilité constante. C'est le principe utilisé avec un plastifiant
réducteur d'eau.
Eau Ciment
Etat dispersé
+ du ciment
=
Ajout de
Grumeaux superplastifiant
Surface
Hydratée
Grain de
ciment
B.T.S. Bâtiment Laboratoire Préparation 5° série 3/16
Cependant, avec le principe énoncé ci-dessus on a amélioré la compacité mais on n’obtient pas encore la
compacité optimale.
Monsieur P.G. de GENNES a établi une théorie qui dit que la compacité optimale d'un mélange granulaire est
obtenue avec 4 échelles de grains. Les bétons courants sont constitués d'un mélange avec 3 échelles de grains
(les graviers, les sables et le ciment). Au début des années 80, on a donc imaginé d'utiliser une 4ème échelle de
grains: des grains très fins pour combler les vides inter-granulaires du ciment. On utilise pour cela des ultrafines et
en particulier des fumées de silice qui sont les ultrafines industrielles les moins chères. Ce sont des résidus de
combustion récoltés dans les conduits de fumées à la sortie des centrales thermiques ou des fours à silicium. Ces
résidus sont de dimensions moyennes aux environs de 0,1 m.
Un intérêt supplémentaire dans l'utilisation des fumées de silice est leur propriété pouzzolanique qui permet en
plus de participer de manière notoire à la résistance à condition d'utiliser un ciment adéquat (uniquement du CPA-
CEM I).
Lorsque l’on utilise de la fumée de silice on remplace dans la formulation le dosage C en ciment par le dosage L
en liant équivalent.
On pose : L = C + k . FS
SF représente le dosage de la fumée de silice et k le coefficient s’équivalence qui peut prendre des valeurs
forfaitaires indiquées dans le tableau ci-dessous.
Pour autant que l’on ne considère que la résistance du béton à la compression, la valeur de k peut être déterminée
expérimentalement.
L'utilisation de plastifiants et de fumées de silice permet d'augmenter la compacité. Mais, si le plastifiant augmente
l'ouvrabilité en libérant de l'eau, ce n'est pas le cas des fumées de silice qui augmentent la viscosité du béton et
diminuent donc son ouvrabilité. Il est donc nécessaire d'utiliser un adjuvant qui à la fois libère l'eau captive en
défloculant les flocs de ciments et fluidifie les fumées de silice. Ces adjuvants sont appelés fluidifiants ou encore
super-plastifiants.
En recherchant le bon dosage, (méthode des coulis), on arrive à augmenter l'ouvrabilité en diminuant l'eau de
manière considérable. Les super-plastifiants efficaces sont appelés pour cela hauts réducteurs d'eau.
Malheureusement l'emploi de super-plastifiants fait intervenir un phénomène parasite: ils sont souvent
accompagnés d'un raccourcissement notable du temps de prise qui rend la mise en oeuvre problématique. On est
alors obligé d'utiliser un retardateur de prise qui peut, lui aussi, être accompagné d'effets secondaires.
Les études de BOLOMEY et de FAURY ont démontré que le volume absolu des fines jouait un rôle considérable
sur la qualité du béton:
un béton trop pauvre en fines favorise la ségrégation à la mise en oeuvre; un béton trop riche en fines ne présente
pas un beau parement (problèmes aux contacts avec le coffrage).
En fait, il existe un dosage optimal de volume absolu en fines avec des frontières minimales et maximales.
Volume optimal 145 138 131 125 120 115 110 105 100 95 90
Valeur mini pour éviter les 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 75
risques de ségrégation
Valeurs maxi pour obtenir un 165 156 148 140 1356 130 125 120 115 110 105
beau parement10
Il faudra donc toujours vérifier que la composition obtenue donne un volume optimal de fines, sinon, il faut jouer sur
la qualité du ciment pour abaisser le volume de fines ou sur les additions de fines pour augmenter le volume
lorsqu'il est en dessous de la valeur minimale.
B.T.S. Bâtiment Laboratoire Préparation 5° série 5/16
2. Déterminer la quantité optimale d’eau efficace E, en appliquant si nécessaire les corrections et en prenant
compte la réduction autorisée par l’adjuvant.
3. Déterminer la quantité optimale d’air occlus Va, en appliquant si nécessaire les corrections.
( )
5. Calculer le rapport liant équivalent sur eau efficace (L/E) par la formule de BOLOMEY qui devient :
fc = Kb f m K v L − 0.5
E
6. Déterminer le dosage en liant équivalent : L.
9. Vérifier que le rapport E/L et la teneur en liant équivalent est conforme à la norme NF EN 206.1 (voir
annexe).
b- le squelette granulaire :
10. A partir des courbes granulométriques, déterminer la courbe optimale (comme pour un béton courant).
Déterminer les pourcentages de sable S% et de gravier G% (comme pour un béton courant).
c- composition du béton :
12. Calculer le volume absolu de la pâte liante : Vciment + Veau + Vair + Vadj + VSF
15. En déduire la masse de chaque granulat : M sable = Mvol. absolu sable × Vabsolu sable
M gravier = Mvol. absolu gravier × Vabsolu gravier
16. Vérifier le volume absolu de fines (le volume de fines est le volume de ciment, d’extrait sec d’adjuvant, de
fumée de silicee t des éléments inférieurs à 63 μm dans le sable).
17. Déterminer le dosage de l’adjuvant en solution. Corriger le dosage en eau pour tenir compte de l’eau
existant dans la solution.
ANNEXE
EXTRAIT NORME NF EN 206.1
Application :
Nous sommes chargé de formuler un BHP (Fc28 = 60 Mpa et Affaissement = 10 cm)
Données : - dosage en ciment fixé à 410 kg/m3 pour ne pas provoquer un surcoût trop important.
- rapport E efficace / (Ciment + FS) = 0,35 et rapport FS/C = 0,08 (soit 8%)
- dosage en sable : 700 kg/m3 et dosage en gravier : 1050 kg/m3
1. En s’appuyant sur les différentes données techniques, déterminer les dosages en ciment, eau et fumée de silice
pour fabriquer le béton BHP.
2. On vous demande de déterminer les dosages des différents constituants pour un coulis dosé à 2% en extrait
sec de superplastifiant :
% d’extrait sec Superplastifiant : 30% Masse vol. abs. Ciment : 3,10 kg/dm3
Masse vol. abs. Superplastifiant : 1,15 kg/dm3 Masse vol. Eau : 1,00 kg/dm3
Masse vol. abs. Fumée de silice : 2,20 kg/dm3
B.T.S. Bâtiment Laboratoire Préparation 5° série 9/16
Une fois la composition de ce coulis déterminé, il faut le réaliser et procéder à l’essai d’écoulement au cône de
MARSH. Exemple : suite à cet essai, nous avons déterminés qu’il faut 40 secondes pour que 500ml du coulis se
soit écoulé.
Il faut à présent reprendre nos calculs afin de déterminer une nouvelle composition de coulis pour un dosage en
superplastifiant différent.
Voici les résultats de plusieurs essais réalisés avec des dosages différents en superplastifiant à chaque essai :
Tracer la courbe de saturation du superplastifiant en reliant les différents point par des segment de droite.
Méthode :
• Tracer une droite D de pente 2/5 (soit par exemple l’hypoténuse du triangle de base 1% et de hauteur 0,4
unité logarithmique).
• Tracer une droite parallèle à la précédente et tangente à la ligne brisée. Il peut y avoir plusieurs points de
tangence ; ces points sont notés xi : on a alors la dose de saturation xs = sup.(xi)
Nous allons mener une étude expérimentale et comparer nos résultats avec la théorie vu dans le
cours de mécanique des structures. Pour ce faire nous allons charger la structure et utiliser
l’extensométrie (comme dans le cycle 3 pour la poutre IPE) pour déterminer les déformations engendrer.
L’extensiométrie est un moyen de mesure plus performant que les comparateurs. Elle utilise des
jauges de déformation.
Ces jauges sont branchées à un pont d’extensiométrie (dit de Wheatstone) sous tension. Il
circule donc un courant dans le fil de la jauge. Si l’éprouvette subit une déformation, le fil en subit une
aussi (Δl), et ainsi, sa résistance électrique varie (ΔR), de même pour la valeur lue sur le pont.
On peut donc relier cette différence de valeur entre les deux états à la déformation ε subie par
l’éprouvette par la relation suivante :
*Constantan : Alliage de cuivre et de nickel dont la résistance électrique est pratiquement indépendante de
la température.
B.T.S. Bâtiment Laboratoire Préparation 5° série 11/16
Conduite opératoire :
1 – Régler le facteur de jauge (exemple pour la poutre métallique k = 2,055) sur le pont
d’extensiométrie :
commuter le bouton « facteur de jauge »
choisir la gamme de valeur à l’aide du contacteur « facteur de jauge » à gauche
agir sur le potentiomètre « facteur de jauge » pour lire 2055 sur le pont.
4 – Appliquer le chargement
La résistance obtenue est celle de la " peau " du béton. Ne pas faire de mesure sur une surface écaillée,
poreuse, ou sur un nid de gravillons.
Mesures :
# Vérifier le réglage de l'appareil à l'aide du barreau étalon et du potentiomètre.
# Enduire les transducteurs de graisse pour éviter tout défaut de contact.
# Appliquer les transducteurs sur la pièce à contrôler
# Noter le temps t de parcours par l'onde en μs ( micro seconde )
# Mesurer la distance d parcourue par les ondes de l'émetteur au récepteur
Résultats :
Calculer la vitesse de propagation :
d
v = ----
t
Cette vitesse doit être reportée sur un abaque pour en déduire la résistance à la compression du béton (courbe
tracée expérimentalement en comparant les résultats d'auscultation dynamique et d'essais à la compression ).
B.T.S. Bâtiment Laboratoire Préparation 5° série 14/16
Les faces de l'éprouvette en contact avec la presse doivent être parfaitement planes et perpendiculaires à l'axe
de l'éprouvette.
Mesures et résultats : Noter la charge maximale Fmaxi atteinte avant la rupture (en kN).
Calculer la résistance de compression fc (à 0,5 MPa prés) :
10 Fmaxi
fc = ------------- S : section de l'éprouvette en cm2
S
Mesures et résultats :
Noter la charge maximale Fmaxi atteinte avant la rupture (en kN).
20 Fmaxi Fmaxi
ft = ------------- ≈ 6,37 ---------
π*a*h a*h
(a : diamètre, h : hauteur de l'éprouvette en cm)
B.T.S. Bâtiment Laboratoire Préparation 5° série 15/16
Relation entre ft et fc :
ftj =0,6 + 0,06 fcj
Cet essai s'applique uniquement aux éprouvettes prismatiques. L'éprouvette est placée sur l'appareil de
chargement conformément au schéma ci-dessous
Mesures et résultats :
Noter la charge maximale Fmaxi atteinte avant la rupture (en kN).
30 Fmaxi
ff = -------------
a*a
a : arête de base de l'éprouvette
Définitions :
On appelle charge la quantité de béton délivrée en une seule fois, dans un seul récipient : le contenu d'un
malaxeur par exemple.
On appelle lot la fraction de fourniture que l'utilisateur désire individualiser : le béton nécessaire pour une
partie d'ouvrage par exemple.
Le lot est composé de plusieurs charges.
B.T.S. Bâtiment Laboratoire Préparation 5° série 16/16
∑ (fcm− fci)
2
∑ fci
fc = s=
n n−1
fck étant la résistance caractéristique spécifiée, les résistances définies doivent respecter les conditions
suivantes:
fci ≥ fck - k2
fc ≥ fck + k1
Si le nombre de charges ( n ) est supérieur ou égal à 15, la deuxième inégalité est remplacée par:
fc ≥ fck + λs
k1 et k2 sont des contraintes exprimées en MPa. Elles sont définies dans le tableau suivant, de même que le
coefficient λ
Une fabrication est dite certifiée après une procédure prévoyant un contrôle rigoureux des productions et une
vérification de ces contrôles par un organisme indépendant du producteur.
Fabrications k1 (MPa) 4,0 3,5 3,2 3,0 λ = 1,3 6,0 5,5 5,2 5,0 λ = 1,9
non certifiées k2 (MPa) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 0 0 0 0 1,0