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Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(3): 1351-1369, June 2013

ISSN 1991-8631

Review http://indexmedicus.afro.who.int

Diversité de la microflore initiale de la viande et sécurité sanitaire des


consommateurs

C.F.A. SALIFOU 1, K.C. BOKO 1, G.S. AHOUNOU 1, P.U. TOUGAN 1, S.K. KASSA 1,
I. HOUAGA 1, S. FAROUGOU 1, G.A. MENSAH 2, A. CLINQUART 3 et
A.K.I. YOUSSAO 1*

1
Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Département de Production et Santé Animales, 01 BP 2009 Cotonou,
Bénin.
2
Centre de Recherches Agricoles d’Agonkanmey, Institut National des Recherches Agricoles du Bénin,
01 BP 884 Recette Principale, Cotonou 01, Bénin.
3
Faculté de Médecine Vétérinaire de Liège, Département des Sciences de Denrées Alimentaires,
20 Bd de Colonster, 4000 Liège, Belgique.
*
Auteur correspondant, E-mail : iyoussao@yahoo.fr , issaka.youssao@epac.uac.bj; 01 BP 2009 Cotonou,
Bénin. Tél : 00 229 95 28 59 88 ou 00 229 97 91 20 74, Fax : 00 229 21 36 01 99

RESUME

La microflore initiale de la viande regroupe les germes survenus de l’animal vivant jusqu’à l’obtention
de la carcasse c’est-à dire jusqu’à l’habillage mais avant lavage. Cet article décrit la diversité de cette
microflore, les facteurs favorisant leur multiplication et leurs conséquences sur la santé des consommateurs.
Les microorganismes de surface retrouvés immédiatement après abattage sur les carcasses ont été d’abord
récapitulés. Les principaux indicateurs du respect des bonnes pratiques d’hygiène dans la filière viande ont été
ensuite décrits, notamment, la Flore Aérobie Mésophile, Pseudomonas, les Enterobacteriaceae et E. coli.
L’implication de l’activité de l’eau, de la température, du potentiel d’oxydoréduction et du pH dans le
développement de la microflore initiale de la viande a été présentée. L’altération des viandes, les toxi-
infections alimentaires et les conséquences technologiques issues du développement de cette microflore ont été
décrites. Enfin, les caractéristiques des principaux germes pathogènes de la viande ont été décrites et les
normes microbiologiques de la viande appliquées dans quelques pays ont été inventoriées.
© 2013 International Formulae Group. All rights reserved.

Mots clés: viande, microorganisme, altération, toxi-infection, normes.

INTRODUCTION chez le bovin par Salifou et al. (2013). La


La viande est le produit de quatrième composante est essentiellement liée
transformation du muscle après la mort de à la santé publique et constitue un critère
l’animal. Sa qualité prend en compte 4 primordial pour la sécurité sanitaire du
composantes : la qualité technologique, la consommateur. De ce fait, la viande ne doit
qualité organoleptique, la qualité contenir aucun résidu toxique, aucun parasite,
nutritionnelle et la qualité hygiénique. Les ni être le siège d’un développement bactérien
trois premières composantes ont été décrites susceptible de produire des éléments nocifs

© 2013 International Formulae Group. All rights reserved.


DOI http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v7i3.41
C.F.A. SALIFOU et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(3): 1351-1369, 2013

(Coibion, 2008). La viande étant une denrée en fin de chaîne d’abattage est de qualité
périssable, elle a été traditionnellement hygiénique correcte si elle contient une
considérée comme le véhicule de nombreuses quantité de germes ≤ 103 germes/cm² (Cartier,
maladies d'origine alimentaire chez l'homme 2004). Les transferts des germes du cuir à la
(Fosse et al., 2006). Sa composition en eau et carcasse ne doivent pas dépasser plus d’une
en protéines de haute valeur biologique fait bactérie sur 106 (Cartier, 2004).
qu’elle est une niche très favorable au La microflore de surface retrouvée
développement des microorganismes immédiatement après abattage sur les
(Benaissa, 2011). De même, la transformation carcasses est principalement constituée de :
de l’animal vivant en carcasse puis en viande Micrococcus, Pseudomonas, Moraxella,
s’accompagne généralement d’une Acinetobacter, Staphylococcus, Streptococcus,
contamination de microbes au cours du Bacillus, Brochothrix thermosphacta,
procédé (Cartier, 2004). De nombreuses Lactobacillus, Flavobacterium, Kurthia, les
recherches microbiologiques ont été menées Enterobacteriaceae et les Coryneformes. On
sur la viande et ont permis d’isoler par stade retrouve aussi une diversité de levures (genre
de production, plusieurs types de microbes Candida) et de moisissures (genres
selon qu’il s’agit de la viande fraîche, de la Penicillium, Mucor, Aspergillus, Rhyzopus)
viande hachée ou des préparations à base de (Fernandes, 2009 ; Benaissa et al., 2011).
viande (Dennaï et al., 2001 ; Benaissa, 2011 ; Dans les régions tropicales, les germes
Biswas et al., 2011 ; Kpodékon et al., 2013). psychrotrophes sont pratiquement absents sur
La connaissance de ces derniers est les carcasses des animaux abattus (Fernandes,
indispensable à une bonne maîtrise de la 2009). La majorité de ces bactéries ne
contamination pour assurer la sécurité contribuent pas en général à la détérioration
sanitaire des consommateurs de viandes. La de la viande car ils sont incapables de croître à
présente synthèse bibliographique a pour des températures de réfrigération. Par contre,
objectif de décrire la diversité de la microflore elles peuvent représenter un danger pour le
initiale de la viande, les facteurs favorisant consommateur en causant des toxi-infections
leur multiplication et leurs conséquences sur alimentaires. Sont principalement utilisés
la santé des consommateurs. comme indicateurs du respect des bonnes
pratiques d’hygiène dans la filière viande, la
La microflore initiale de la viande Flore Aérobie Mésophile, Pseudomonas, les
La microflore initiale de la viande Enterobacteriaceae et E. coli (Ghafir et
regroupe les germes survenus de l’animal Daube, 2007).
vivant jusqu’à l’obtention de la carcasse c’est- La microflore de surface des carcasses
à-dire jusqu’à l’habillage mais avant lavage peut être réduite si les bonnes pratiques
(Fernandes, 2009). Ces germes proviennent d’hygiène et strictement les principes de la
soit des animaux eux-mêmes par contact méthode HACCP sont respectés au cours de la
direct via le cuir, les pattes, les sabots ou le production (Cartier, 2007). Il faut donc :
tractus digestif, soit de l’eau utilisée, soit des analyser toutes les circonstances qui,
hommes, de la méthode de travail, du milieu de l’arrivée des animaux à l’expédition des
ou soit du matériel utilisé par contact indirect carcasses froides, peuvent conduire à une
(Corry, 2007 ; Fernandes, 2009). L’abattoir contamination des carcasses ;
est le point critique majeur de dépôt des définir des mesures préventives
germes sur les masses musculaires efficaces, aptes à limiter ces contaminations ;
nouvellement mises à nues. Il est souhaitable définir les systèmes de surveillance et
de faire en sorte que les transferts des de vérification de l’application effective des
éléments pollués vers les masses musculaires mesures préventives ;
jusqu’alors stériles, soient infimes. Un cuir définir des actions correctives (au
contient environ 109 germes/cm², une carcasse niveau des postes de travail mais aussi, le cas
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échéant, sur les carcasses) si les entre 4 °C (voire moins) et 43 °C (Euzéby,


contaminations sont jugées anormalement 2007). Les Pseudomonas sont ubiquistes et
élevées. peuvent vivre dans des niches écologiques très
De la fin de la chaîne d’abattage à la diverses. Peu virulentes, plusieurs souches
vente puis à la cuisson des viandes, l’hygiène sont des pathogènes opportunistes pour
de la manipulation en général est nécessaire l’homme et des agents d’altération des
pour maîtriser les développements bactériens. viandes, poissons et produits laitiers. Les
espèces les plus fréquemment rencontrées
La flore aérobie mésophile chez l’homme sont Pseudomonas aeruginosa,
La flore aérobie mésophile regroupe P. fluorescens, P. putida et P. stutzeri
des microorganismes formant des colonies (Euzéby, 2007). Leur présence au niveau des
dénombrables après leur multiplication dans chaînes d’abattage et en particulier dans les
des conditions de laboratoire définies chambres froides constitue une source
(Bonnefoy et al., 2002). Il s’agit des germes permanente de contamination des viandes.
aérobies pouvant se multiplier dans des Pseudomonas est principalement utilisé
conditions ambiantes à 30 °C et ne constituant comme indicateur d’altération des viandes
pas une famille bactérienne particulière. Cette fraîches et du lait (Bailly et al., 2012).
flore regroupe des enterobacteriaceae, de
Bacillus, de staphylocoques, de Pseudomonas, Les Enterobacteriaceae
des bactéries lactiques ou d’autres agents Les Enterobacteriaceae ou
éventuellement pathogènes. Leur présence au- entérobactéries appartiennent à une famille de
delà des limites définies peut signifier un courts bâtonnets Gram négatifs, de 0,3 à 1,0
défaut d’hygiène des procédés de fabrication. µm de diamètre sur 1,0 à 6,0 µm de longueur,
A titre d’exemple, si leur moyenne dont certains sont mobiles au moyen de
quotidienne sur les carcasses de bovins, ovins, flagelles péritriches et d’autres immobiles.
caprins et équidés est supérieure à 5 log Toutes les espèces sont anaérobies facultatifs,
ufc/cm2, la qualité hygiénique du procédé fermentent le glucose et sont oxydase-
d’abattage est insatisfaisante (UE, 2005). Au- négatives. Il s’agit d’un groupe
delà de 107 ufc/g, ces germes entraînent un biochimiquement et génétiquement apparenté,
état de putréfaction de la viande (Ghafir et présentant une grande hétérogénéité du point
Daube, 2007). Leur forte charge dans de vue écologie, hôtes et potentiel pathogène
l’aliment peut également être due à une pour l’homme, les animaux, les insectes et les
conservation à des températures trop élevées, plantes (Ghafir et Daube, 2007). Cette famille
sauf lorsqu’il s’agit de bactéries inclut plusieurs genres et espèces de bactéries
psychrotrophes (par exemple les bactéries pathogènes intestinales (Shigella, Salmonella
lactiques, Pseudomonas, Listeria, Yersinia) et les souches pathogènes de Yersinia et d’E.
(Ghafir et Daube, 2007). coli). Elle comprend également de nombreux
Pseudomonas genres présents naturellement dans
Le genre Pseudomonas est constitué de l’environnement, y compris sur les plantes,
bacilles Gram négatifs, droits ou légèrement sans être d’origine fécale ni associés à des
incurvés, ayant une taille de 0,5 à 1,0 µm de maladies d’origine alimentaire (Ray, 2001).
diamètre sur 1,5 à 5,0 µm de longueur, Parmi les entérobactéries, les souches qui
aérobies stricts, oxydase positifs, non sporulés habituellement fermentent le lactose, avec
et généralement mobiles grâce à une ciliature production d'acide et souvent de gaz, sont
polaire (Figure1). Certains produisent des appelées «coliformes» et comprennent des
pigments hydrosolubles fluorescents, de espèces des genres Citrobacter, Enterobacter,
couleur jaune-vert qui ont un rôle de Escherichia et Klebsiella. Cependant, certains
sidérophores. La plupart des espèces sont médecins microbiologistes incluent les
psychrotrophes. Leur croissance est possible espèces des genres Edwardsiella, Hafnia et
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Serratia, en dépit de leur incapacité habituelle d’hygiène des procédés pour suivre la
à fermenter le lactose. Certaines souches contamination fécale d’un aliment (UE, 2007)
psychrotrophes, poussent bien à des mais aucun critère de sécurité n’est pour le
températures froides, mais montrant une faible moment fixé dans la règlementation
inhibition à 37 °C (Mead, 2007). D’autres Européenne. La contamination a lieu le plus
souches d’Entérobactéries par exemple, souvent lors de la production et de la
peuvent être impliquées dans l'altération de la transformation d’aliments crus d’origine
viande rouge et la volaille, en particulier dans animale, ou indirectement, via la
des conditions de durée de vie prolongée contamination par de l’eau contaminée (Feng,
(García-López et al., 1998). Un autre sous- 2001; Ray, 2001; Eslava et al., 2003). Dans
ensemble du groupe des coliformes comprend les filières de production carnée, la principale
les «coliformes fécaux» qui fermentent le source de contamination des denrées
lactose à 44,5 ± 0,2 °C et qui sont parfois alimentaires par E. coli est le tractus intestinal
dénommés «thermo-tolérants». L’espèce la des animaux. Leur présence indique un défaut
plus fréquemment associée à ce groupe de la technique d’abattage, ou une
bactérien est Escherichia coli et, dans une contamination croisée, mais peut également
moindre mesure le genre Klebsiella (Mead, être due à une contamination par les personnes
2007). Dans les denrées alimentaires d’origine manipulant les denrées alimentaires.
animale, les entérobactéries sont d’origine
intestinale ou environnementale et indiquent Multiplication de la microflore initiale
un défaut d’hygiène lors des processus de De la mise en vente de la viande à son
fabrication. achat par le consommateur, le nombre de
Escherichia coli bactéries peut s’accroître par suite du
Escherichia coli fait partie de la famille développement bactérien. Cette évolution est
des Enterobacteriaceae. Il s’agit de courts fonction du type de conditionnement employé,
bâtonnets mobiles au moyen de flagelles de la durée de stockage et de la température de
péritriches, Gram négatifs, anaérobies conservation. Ainsi, la multiplication de la
facultatifs, non sporulés, oxydase négative, microflore initiale de la viande peut être
mesurant de 2 à 4 µm de long et d’un diamètre inhibée par une conservation de celle-ci à des
d’environ 0,6 µm (Figure 2). Ils sont capables températures défavorables au développement
de fermenter plusieurs sucres, mais leur des microorganismes et par l’application du
fermentation du lactose avec production de pH et d’une activité de l’eau (aw)
gaz est caractéristique. La multiplication à 44 défavorables. Sont aussi employés, des
°C (optimum 40 °C et extrême à 45,5 °C), la conservateurs, des microorganismes
production d’indole et la présence d’une antagonistes de ceux que l’on cherche à
activité ß-glucuronidase, sont également inhiber et le conditionnement sous atmosphère
caractéristiques. Les espèces de E. coli sont modifiée.
sérotypées en se basant sur leurs 173
antigènes somatiques (O), 56 antigènes Phases de multiplication des
flagellaires (H) et 80 antigènes capsulaires (K) microorganismes
(Feng, 2001 ; Eslava et al., 2003). Etant Sans inhibiteur et avec des conditions
l’espèce bactérienne anaérobie facultative environnementales (température, pH, activité
prédominante dans l’intestin et les fèces, la de l’eau) favorables, la croissance des micro-
présence de E. coli dans les aliments et l’eau organismes introduits dans un milieu de
est considérée comme une indication de culture ou dans un produit alimentaire se
contamination fécale et, dès lors, l’indication déroule en plusieurs phases (Leyral et
d’une possible présence de microorganismes Vierling, 2007 ; Bailley et al., 2012) :
pathogènes d’origine fécale. La surveillance Phase de latence : elle est facultative
de E. coli représente le meilleur indicateur et suit immédiatement l’ensemencement du
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microbe dans le milieu de culture ou peuvent soit, rester à l’état latent, soit mourir
l’introduction du microbe dans un produit progressivement, soit se multiplier.
alimentaire. Il s’agit d’une période
d’adaptation au cours de laquelle la cellule Les facteurs de développement
synthétise en particulier les enzymes qui lui Le développement de la microflore
sont nécessaires pour métaboliser les substrats initiale est influencé par : le nombre initial de
présents. microorganisme présent sur la carcasse
Phase d’accélération: la bactérie se (principalement les germes d’altération), les
divise de plus en plus activement. La vitesse espèces ou les souches de germes présentes, la
spécifique de croissance augmente avec le température de conservation, le pH (lié au
temps. taux de glucose dans la viande)
Phase logarithmique ou particulièrement pour les viandes conservées
exponentielle de croissance : elle correspond, sous vide ou sous atmosphère modifiée et
notamment pour les bactéries à taux de l’humidité relative qui influence uniquement
croissance élevé, à un fort potentiel de les viandes non emballées (Corry, 2007). Les
multiplication, de synthèse d’enzymes et de plus importants sont le pH, la température,
toxines, de dégradation et d’altération et par l’activité de l’eau (aw), l’humidité relative et le
voie de conséquence, à un risque potentiel d’oxydoréduction (rH) (Lawrie et
considérable. Elle est caractérisée par un Ledward, 2006).
rythme de reproduction rapide. Tout au long Activité de l’eau
de cette phase, le temps de génération ou L’activité de l’eau mesure la
temps de doublement de la population disponibilité en eau du milieu dans lequel se
microbienne est constant et minimal. Sa trouve la microflore. D’une manière générale,
valeur varie d’un microorganisme à un autre plus l’aw du milieu est élevée, c'est-à-dire
et pour un micro-organisme donné, en proche de 1, plus le développement de la
fonction des conditions environnementales. microflore est intense. L’aw de la viande
Phase de ralentissement : La vitesse fraîche est de l'ordre de 0.993; elle est donc
spécifique de croissance diminue favorable à la multiplication de toutes les
progressivement jusqu’à être nulle. Elle est espèces microbiennes (James et James, 2000).
due à la raréfaction des nutriments et Si la profondeur de la viande conserve une aw
correspond à l’accumulation simultanée des élevée, il n’en est pas de même à la surface.
produits d’excrétion du métabolisme, certains Les microorganismes peuvent se trouver dans
pouvant être inhibiteurs. l’eau, soit sous forme libre dans les couches
Phase stationnaire : La concentration superficielles de la carcasse, soit dans
cellulaire maximale est atteinte et reste l’atmosphère environnante. Une faible
constante. Les cellules conservent une activité humidité relative provoque une forte
métabolique et leur structure biochimique évaporation qui ne sera plus compensée par le
subit des modifications. passage de l’eau des tissus profonds.
Phase de décroissance : la L’activité de l’eau diminue et rend le milieu
concentration en cellules viables diminue du défavorable à la croissance des bactéries
fait de la mortalité dont le taux augmente comme Pseudomonas, Acinetobacter,
progressivement. Des phénomènes d’autolyse Moraxella. Inversement, une forte humidité
sont dus à l’action des enzymes cellulaires. La relative limite l’évaporation de l’eau et facilite
structure et la texture des produits naturels et le développement des bactéries
alimentaires conditionnent à la fois la psychotrophes. L'activité de l’eau des produits
répartition de la contamination et la croissance à base de viande peut être réduite par le
microbienne. Les microorganismes qui séchage, l'adjonction de sucre ou de sel, l'ajout
viennent au contact des surfaces musculaires de matières grasses ou par congélation
(Feiner, 2006).
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Température pH
Le facteur le plus important qui régit la Après abattage, le pH du muscle passe
croissance microbienne est la température. De d’un niveau proche de 7,0 dans le muscle
façon générale, plus la température est grande, vivant, à environ 5,5-5,7 (chez le bovin) dans
plus le taux de croissance est élevé. Beaucoup le muscle de référence, le faux-filet (Cartier,
de micro-organismes de la viande se 2007). Cette valeur ne varie plus lorsque la
développent dans une certaine mesure à toutes viande est normalement conservée. Les
les températures, de moins de 0 °C à 65 °C. microorganismes sont extrêmement sensibles
Les Psychrophiles (psychrotrophes) ont une aux variations de pH. D’une façon générale,
température optimale entre -2 °C et 7 °C, les on observe que leur vitesse de développement
mésophiles entre 10 °C et 40 °C et les se trouve réduit par tout abaissement de ce
thermophiles de 43 à 66 °C (Lawire et al., paramètre. Les bactéries sont les premières
2006). Les basses températures inhibent le touchées puis viennent les levures et les
développement des microorganismes. Les moisissures. Toute viande de pH supérieur à
paliers suivants sont notés (Rosset et al., 6,0 est plus sujette aux actions microbiennes
1984) : notamment à la putréfaction, que la viande
+10 °C : arrêt de la toxinogénèse de normale (James et James, 2000).
Clostridium botulinum (A et B) ;
+3 °C : arrêt de tout risque de nocivité Conséquences de la multiplication de la
liée à la croissance des germes majeurs ou microflore initiale
à l’élaboration de toxines (mais certains La multiplication des germes de la
psychrotrophes se multiplient encore contamination initiale peut donner naissance à
lentement) ; des quantités de microorganismes viables à
0 °C : température souhaitée pour la l’origine d’altération conduisant à la
conservation de la viande sous vide ; putréfaction (germes d’altération) ou aux
-10 °C à -18 °C : croissance persistante intoxications alimentaires (germes
des moisissures et levures ; pathogènes).
-18 °C : arrêt de toute multiplication
microbienne. Altération des viandes
Le potentiel d’oxydoréduction (rH) Plusieurs types d’altérations sont
Après la mort, le muscle ayant des susceptibles d’atteindre la viande selon la
réserves en oxygène, présente un potentiel température de conservation. Il s’agit des
d’oxydoréduction (rH) profond, élevé et altérations à basse, à moyenne et à forte
positif (+250 mv) ; ce qui est favorable à la température.
multiplication des germes aérobies (James et Altérations à basse température (< à 10 °C)
James, 2000). Ensuite, les réserves en ou putréfaction superficielle
oxygène n’étant plus renouvelées par le sang, Selon la nature de l’atmosphère, deux
le rH profond diminue très rapidement, types d’altérations sont susceptibles
devient négatif et en 8 à 10 h atteint la valeur d’apparaître sur les viandes conservées à la
de -150mv (James et James, 2000). Les chambre froide :
conditions réductrices ainsi créées dans la En atmosphère sèche, la
profondeur de la viande sont propices au multiplication des bactéries est retardée. Par
développement des germes anaérobies de la contre, on assiste à une prolifération lente
putréfaction. Dans le cas de viande (une semaine ou plus) de moisissures à la
«normales», le pH acide (5,7) s’oppose à leur surface de la viande (Aspergyllus,
multiplication, mais il n’en est pas de même Cladosporium, Thamnidium, Rotrichum,
pour les viandes DFD (viandes sombres, Penicillium, Mucor) participant aux réactions
collantes et sèches) où le pH reste élevé (6,3- d’hydrolyse et d’oxydation des lipides. Des
6,7). levures (Candida, Monilia, Torula) ont
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également été isolées mais elles requièrent germes/g). Ces germes agiraient
moins d’attention que les moisissures conjointement avec des enzymes tissulaires
(Bourgeois et al., 1996 ; Fernandes, 2009 ). dans des réactions d’hydrolyse et seraient
En atmosphère humide, les viandes responsables de l’apparition de composés
sont envahies en quelques jours par des volatils malodorants caractérisant la puanteur
bacilles Gram négatif. Il s’agit essentiellement d’os (Mead, 2007). La seule prophylaxie
de : Pseudomonas, Acinetobacter, efficace est la réfrigération rapide des
Alcaligenes, Flavobacterium, et carcasses associées à des conditions
Enterobacteriaceae. La viande devient brune d’abattage satisfaisantes.
grisâtre, elle dégage une odeur putride. Cette Altérations à température élevée (25 à 40 °C)
putréfaction se traduit par l’apparition en ou putréfaction profonde
surface d’une couche visqueuse résultant de la Les températures de 25 à 40 °C sont les
juxtaposition de cellules microbiennes températures ambiantes fréquentes dans les
(putréfaction superficielle) accompagnée pays tropicaux ou équatoriaux. Dans les
d’odeur nauséabonde. Les bactéries masses musculaires internes de carcasses
responsables sont des Psychrotrophes, maintenues à ces températures (absence de
essentiellement Pseudomonas et réfrigération après l’abattage), s’installe une
Achromobacter. Dans le cas où la viande est putréfaction profonde. Elle est due au
emballée avec facilité de diffusion de développement rapide des bactéries
l'oxygène, les deux souches bactériennes sont anaérobies putréfiantes provenant du tractus
présentes. En l'absence de l'oxygène dans intestinal des animaux (Fernandes, 2009). Ces
l'emballage, seule la souche Pseudomonas est germes se multiplient lorsque le rH a atteint
éliminée (Ndiaye, 2002). La viande s’altère une valeur suffisamment basse (établissement
généralement lorsque le nombre de bactéries progressif de l’anaérobiose par consommation
Pseudomonas spp. atteint 107/cm2-108 tissulaire de l’oxygène résiduel soit 8 à 10
germes/cm2 (Mead, 2007). heures post mortem) et que la température
Altérations à température intermédiaire (10 à reste élevée. Les viandes d’animaux fatigués
25 °C) ou puanteur d’os possédant un potentiel redox (rH) rapidement
Le refroidissement lent des carcasses bas et un pH élevé (viandes sombres ou DFD)
conduit à des altérations en surface et en se putréfient facilement en profondeur. Cette
profondeur. Il se développe en surface de putréfaction se manifeste en premier lieu par
nombreuses espèces avec un pourcentage la formation de gaz en l’absence de toute
élevé de germes anaérobies facultatifs et en mauvaise odeur. Elle est associée à la
particulier des entérobactéries ; les présence d’un nombre élevé de Clostridium
Pseudomonas y deviennent rapidement perfringens sous forme végétative (Fernandes,
l’espèce majoritaire avec apparition d’un 2009). Dans un second temps, la viande verdit
poissage et d’une odeur nauséabonde. et devient très malodorante à la suite de la
En profondeur, le phénomène de multiplication d’espèces encore plus
puanteur d’os, dont l’étiologie est encore mal anaérobies : Clostridium histolyticum,
connue, s’observe au voisinage immédiat des Clostridium sporogenes, Clostridium
os des membres postérieurs (James et James, oedematiens. On estime que les premiers
2000 ; Mead, 2007) et seuls le liquide signes de putréfaction apparaissent lorsque le
synovial et la moelle du fémur sont nombre de Clostridium perfringens atteint 107
malodorants. Les formes sporulées de germes/g de viande, pour une contamination
Clostridium sont supposées être responsables initiale de 102 germes / g, cela correspond à un
du phénomène. De nombreuses espèces de facteur de multiplication de 109 soit
Clostridium et de Bacillus ont été isolées approximativement 30 redoublements
(Bourgeois et al., 1996) dans les tissus lésés (230=109). Une réfrigération précoce et rapide
toujours à des taux assez faible (102 à 103 permet d’éviter ces 30 redoublements
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fatidiques et le phénomène de putréfaction Clostridium botulinium, Staphylococcus


profonde (Bourgeois et al., 1996). Ces germes aureus, Clostridium perfringens, Salmonella
protéolytiques provoquent une décomposition spp., Yersina enterocolitica (rencontré à un
anaérobie des protéines suivie d’une taux plus élevé dans la viande du porc), Avian
dégradation des acides aminés en indole, en influenza (retrouvé dans les viandes de
scatole, en mercaptans et en ammoniac. Il se volailles), les prions (provenant des cerveaux
forme également divers amines (histamine, ou autres organes de bovin), les protozoaires
putrescine, cadaverine, etc.) dont la présence tels que Cryptosporidum parvum, Toxoplasma
rend la consommation de la viande gondii et Trichinosis spiralis (rencontré dans
dangereuse. Outre les réactions de protéolyse la viande de porc et animaux sauvage) et les
précitées, les microorganismes de la viande cysticerques retrouvés souvent dans les
provoquent également les réactions de viandes de bovin et de porc (Ghafir et Daube,
lipolyse à travers l’hydrolyse des triglycérides 2007 ; Fernandes, 2009 ; Bailly et al., 2012).
de réserves et des phospholipides tissulaires. Aeromonas spp. se développe uniquement sur
les viandes qui ont été emballées sous vide ou
Toxi-infection alimentaire sous atmosphère modifié (Fernandes, 2009).
L’Organisation Mondiale de la Santé Bacillus anthracis, Mycobacterium
(OMS) estime que près de 30% des habitants tuberculosis et Brucella abortus sont des
des pays industrialisés souffrent chaque année germes pouvant provenir de l’animal infecté
d’une toxi-infection alimentaire (Bailly et al., et dont leur ingestion à travers la
2012). Tous les cas sont susceptibles d’être consommation de viande infectée et parfois
provoqués par les viandes. Sur 1032 foyers pas cuite à cœur entraîne respectivement chez
déclarés en 2010 en France, 22% ont été le consommateur la tuberculose, la brucellose
associés à la consommation des produits et le charbon bactéridien (Warris, 2000 ;
carnés en général (viande de boucherie, Lawrie et Ledware, 2006). Ces maladies ont
volailles, viandes de charcuterie) (Bailly et al., tendance à être localisées dans certaines
2012). Aux USA, le nombre de cas de toxi- régions du monde. De tous ces germes, les
infections d’origine alimentaire annuel est plus incriminés dans les toxi-infections
estimé à 38,6 millions (Ghafir et Daube, alimentaires en Europe et aux USA sont :
2007). Parmi ces cas, 71,7% des mortalités Salmonella sp. et Campylobacter (European
survenues seraient dus à des bactéries. Or la Food Safety Authority, 2006 ; Ghafir et
majorité de ces germes provient le plus Daube, 2007).
souvent des denrées alimentaires d’origine
animale (Bourgeois et al., 1996). En Afrique Conséquences technologiques
subsaharienne, les toxi-infections alimentaires Les conséquences technologiques
ne sont pas rares, mais leurs estimations sont concernent l’évolution des caractères
largement sous-évaluées par les autorités organoleptiques et des modifications
sanitaires et leurs origines sont rarement biochimiques de la viande. L'altération des
élucidées du fait de la faiblesse des moyens de viandes est un phénomène d'apparition
diagnostic notamment bactériologiques. progressive. Les premières manifestations de
Les microorganismes pathogènes isolés ce phénomène sont discrètes : odeur dite de
dans les viandes sont : Bacillus cerus (taux relent et modification de l'aspect de la viande.
relativement faible sur les carcasses); Au-delà du seuil 108 bactéries/cm2, la viande
Campylobacter spp. (rencontré plus se couvre progressivement d’une couche
fréquemment dans la volaille et le porc), poisseuse et devient grise ou brune (Leyral et
Escherichia coli et principalement E. coli O al., 2007). L’oxydation des lipides lui confère
157 : H7 (retrouvé dans la viande bovine), une odeur de rancissement. Ces phénomènes
Listeria monocytogenes (taux plus élevé sont liés à l’activité oxydative et protéolytique
souvent dans les viandes hachées), de la flore aérobie associée à des
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fermentations réalisées à partir des substrats est le poison le plus puissant qui existe. La
glucidiques par des bactéries non toxine botulique A est la plus active. La dose
protéolytiques, microaérophiles ou létale chez un homme adulte est estimée de
aéroanaérobies. 100 ng à 1µg par voie orale (AFSSA, 2006a).
Les altérations de la couleur de la Le réservoir de C. botulinum, comme des
viande fraîche dues aux microbes proviennent autres Clostridium est l'environnement : sol,
de diverses origines et peuvent prendre poussière, sédiments marin ou d'eau douce,
différentes formes. On assiste à un eaux souillées, lisiers et occasionnellement le
verdissement dû au dihydrogène sulfuré (H2S) contenu digestif de l'homme et des animaux
formé par la protéolyse des acides aminés sains. L’homme ou l’animal s’infecte en
soufrés ou au dioxygène (O2) formé par les ingérant d’aliment contaminé (notamment
lactobacilles en présence d’oxygène. conserves et semi-conserve mal stérilisées,
En raison des nombreuses jambons crus secs, produits de boucherie et
manipulations nécessaires à leur préparation, fourrages). La durée d’incubation est de 1 à 10
les viandes découpées sont très exposées aux jours, le plus souvent 1 à 3 jours. La maladie
contaminations bactériennes. Or, le suc se manifeste par des paralysies flasques
musculaire libéré consécutivement au (oculaires et cardio-respiratoires), des troubles
découpage des viandes constitue un milieu digestifs (nausées, vomissements, diarrhées ou
propice au développement bactérien pour que constipations dysphagie) et urinaires, un
les paramètres physiques tels que le pH ou la tarissement de toutes secrétions (et surtout des
température soient favorables aux bactéries. sécrétions salivaires). La maladie, plus ou
Les viandes découpées sont davantage moins grave, peut être mortelle en absence de
sensibles à la putréfaction que les carcasses et traitement.
les grosses unités de découpe. Par ailleurs, Clostridium perfringens
plus les viandes découpées sont exposées à Clostridium perfringens appartient au
des températures élevées et plus les groupe II du genre Clostridium et à la famille
phénomènes de putréfaction seront des Bacillaceae. Il s’agit d’un bacille Gram
d'apparition précoce et d'intensité importante. positif sporulé, tellurique, anaérobie strict,
sulfito-réducteurs, immobiles, possédant une
Caracteristiques des principaux germes capsule de nature polysaccharidique et facile à
pathogènes de la viande voir à l’état frais (Figure 4). Cette espèce est
Clostridium botulinium thermophile, sa température optimale de
Clostridium botulinum est un bacille croissance étant comprise entre 40 et 45 °C,
Gram positif de 4 à 6 µm de longueur, aux mais elle est toutefois capable de se
extrémités arrondies, mobile (ciliature développer à des températures comprises entre
péritriche), anaérobie strict et sporulé (Figure 15 °C et 50 °C. L’aw doit être supérieure à
3). Les souches de C. botulinum sont très 0,93 et le pH compris entre 5,5 et 8. Les
hétérogènes d'après leurs caractères culturaux, spores thermosensibles de C. perfringens
biochimiques et génétiques et elles sont résistent 5 minutes à 100 °C et produisent
divisées en quatre groupes (I à IV). C’est une
l’entérotoxine qui est responsable des
bactérie mésophile pouvant se multiplier
intoxications alimentaires (Cavalli et al.,
significativement à 15 °C (Fernandes, 2009).
2003; Fosse et al., 2004). Le seuil en dessus
Les spores ont une résistance de 20 mn à 110
duquel il y a intoxication est 105 ufc/g
°C. Il est un agent d’intoxination et
(AFSSA, 2006c). C’est une bactérie tellurique
d’intoxication alimentaires humaine ou
largement répandue dans l’environnement, qui
animale. Les toxines botuliniques se divisent
peut contaminer les fourrages et les ensilages.
en 7 types (A à G) selon leurs propriétés
immunologiques, chacune étant neutralisée Ce germe ubiquiste est un hôte normal du tube
par un sérum spécifique. La toxine botulique digestif des animaux et de l’homme. La

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viande peut être contaminée au moment de exponentielle de croissance, pour une


l’éviscération si du contenu de l’intestin entre température comprise entre 10 °C et 45 °C
en contact avec la carcasse (Cavalli, 2003). (avec un optimum de 40 à 45 °C), un pH
L’homme se contamine en ingérant des compris entre 5 et 8, une teneur en NaCl
aliments, notamment des produits carnés, inférieure à 10%, une aw supérieure à 0,86
contenant des bactéries. Les denrées (Fosse et al., 2004 ). Staphylococcus aureus
incriminées sont les préparations à base de est un germe commensal de la flore cutanée
viande et en général cuites, conservées à l’abri des animaux et un agent possible de mammite
de l’air (masses importantes, immersion dans chez les femelles en lactation (le plus souvent
un liquide, emballage étanche), refroidies sub-clinique chez la vache, pouvant évoluer
lentement puis réchauffées lentement, ce qui vers une forme gangréneuse chez la chèvre et
favorise la multiplication des bactéries et la la brebis) (Cavalli, 2003). Chez l’homme, il
production de toxines (AFSSA, 2006c). Les vit dans la cavité nasale, dans les glandes
symptômes apparaissent entre 6 et 24 h, sébacées et sudoripares, dans les bulbes
généralement 10 à 12 h, après l’ingestion du pileux. Le principal site pour les mains est le
repas contaminé. Ils se traduisent surtout par bout des doigts (en relation avec l’habitude de
la diarrhée et de violents maux de ventre, se gratter le nez). La contamination des
parfois de nausées. Le plus souvent, cette viandes est donc possible au moment du
affection guérit spontanément en 2-3 jours. dépeçage, de l’ablation de la mamelle et
Toutefois, des mortalités ont été observées surtout chaque fois qu’il y a un contact direct
chez des personnes âgées et des jeunes entre l’homme et la carcasse. Les troubles
enfants. (nausées, vomissements, diarrhées) peuvent
Staphylococcus aureus apparaître chez les consommateurs après
Staphylococcus aureus est un germe de ingestion d’un aliment contenant les toxines.
la famille des Micrococcaceae. Il s’agit de La dose minimale à ingérer pour provoquer
cocci à coloration de Gram positive, mesurant les premiers symptômes reste mal définie.
0,5 à 1 µm de diamètre souvent disposés en L’entérotoxine staphylococcique étant très
grappe, non sporulés, coagulase positive stable à la chaleur, la simple cuisson reste
(Figure 5). Cette espèce fait partie des inefficace pour assurer la destruction de la
bactéries aéro-anaérobies facultatives, mais toxine et assainir en toute sécurité un produit
préférant le métabolisme aérobie. C’est un de viande contaminé. Il va falloir éviter la
germe mésophile, capable de se multiplier contamination ou s’opposer à la multiplication
entre 4 °C et 46 °C, de manière optimale à 37 du germe et à la sécrétion de la toxine en ne
°C, pour un pH allant de 5 à 9, avec un traversant pas la zone dangereuse (20 °C-50
optimum de 7,2 à 7,6 et une aW de 0,86 en °C) ou en n’y résidant que fort peu de temps
aérobiose et 0,90 en anaérobiose. C’est un (ne jamais dépasser une heure).
germe halophile et xérophile car il se Salmonella
développe même en présence de sel et du Les bactéries du genre Salmonella
sucre et survit dans les aliments déshydratés : appartiennent à la famille des
sa croissance est possible jusqu’à une Enterobacteriaceae. Genre regroupant de
concentration de 18 % en sel en aérobiose petits bacilles, Gram négatif habituellement
(Fosse et al., 2004, Bailly et al., 2012 ). Au mobiles par des cils péritriches (Figure 6),
total, 70-80% des souches produisent des mais des mutants immobiles peuvent exister et
exotoxines (Cavalli, 2003), dont les S. gallinarum est toujours immobile. Ces
entérotoxines staphylococciques A, B, C1, C2, bactéries mesurent 0,7 à 1,5 µm de diamètre,
C3, D, E et H, la toxine du choc toxique pour 2 à 5 µm de longueur et sont aéro-
staphylococcique et les toxines exfoliatives A anaérobies facultatives, oxydase négatives et
et B. La toxinogénèse a lieu pendant la phase nitrate réductase positives. Elles sont
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mésophiles, capables de se développer à des E. coli O157:H7 et ayant un lien


températures comprises entre 5,2 °C et 47 °C épidémiologique assez étroit avec le bœuf
et de manière optimale entre 35 et 37 °C, à des (Fernandes, 2009 ; Bailly et al., 2012).
pH compris entre 4,5 et 9 et une aw supérieure La principale maladie qu’elles
à 0,93 (Fosse et al., 2004). Au sein de la sous provoquent chez l’homme est la colite
espèce Salmonella enterica enterica, il existe hémorragique. Outre la colite hémorragique,
plus de 2400 sérotypes différents parmi les EHEC peuvent causer de la diarrhée, le
lesquels certains sont potentiellement syndrome hémolytique et urémique (SHU)
pathogènes pour l’homme. Il s’agit de principalement chez le jeune enfant ou le
sérotypes ubiquistes qui peuvent être hébergés micro-angiopathie thrombotique (MAT) chez
dans le tube digestif de l’homme, des animaux l’adulte (Feng, 2001 ; Ray, 2001). Les EHEC
domestiques et sauvages, des animaux de libèrent des toxines, les shigatoxines (encore
compagnie et plus particulièrement des appelées vérotoxines), qui induisent des
volailles pour S. enteritidis. En ce qui lésions de l’endothélium vasculaire,
concerne la viande bovine, S. dublin est principalement intestinal, rénal et cérébral.
également souvent incriminée. Cette dernière Les shigatoxines, Stx1 et Stx2, sont codées
peut être hébergée dans le tube digestif des par les gènes stx. Toute souche de E. coli
bovins et de l’homme. Les intoxications à possédant un gène stx est appelée E. coli
salmonelles dues aux viandes sont sérieuses producteur de shigatoxine ou STEC
tant par le nombre de malades que par la (shigatoxin-producing E. coli) ou encore
gravité des symptômes. L’ingestion de 101 à VTEC (verotoxin-producing E. coli). La
1011 cellules de Salmonella peut déclencher prévalence du portage de STEC par les bovins
une infection se manifestant par une fièvre à varie en fonction des élevages. Les sources du
39 °C – 40 °C, des douleurs abdominales, des danger sont les animaux porteurs, les sols
nausées, des vomissements et un syndrome contaminés (prairies, champs), les eaux
diarrhéique caractérisé par des selles liquides superficielles contaminées par des déjections
et fétides (AFSSA, 2002). Tous les sérotypes animales ou d’engrais de fermes, les aliments
peuvent être impliqués; ils varient avec les (herbes, fourrages) et l’eau d’abreuvement des
pays et les époques. Salmonella non animaux (ANSES, 2011).
typhoïdiennes provoquent des abcès dans Les infections sont le plus souvent
différents tissus, voire une septicémie. Ces causées par la consommation de viande de
germes résistent au pH acide de l’estomac, bœuf contaminée et insuffisamment cuite,
entrent en compétition avec la flore normale mais peuvent également être dues à la
de l’intestin grêle et franchissent la barrière consommation d’eau, de lait cru, de fruits, de
épithéliale pour proliférer dans les plaques de légumes, à des baignades et à des contacts
Peyer et envahir les ganglions mésentériques entre personnes (Feng, 2001). Le temps de
(Hanes, 2003). réduction décimal est compris entre 0,5 à 3
Escherichia coli mn à 60 °C, mais une augmentation de la
Les germes E. coli sont normalement thermorésistance est possible si la viande est
présents parmi la microflore digestive de fortement riche en matière grasse (ANSES,
l’homme et de nombreux animaux à sang 2011). La relation dose-effet est faible ; six
chaud, comme par exemple les bovins. La bactéries de E. coli O157:H7 par gramme de
plupart des E. coli sont sans danger pour steak haché de bœuf ingéré ont entraîné une
l’homme et l’animal. Cependant certaines épidémie en France en 2005. Quant à la
souches sont pathogènes pour l’homme, à relation dose-réponse, elle est estimée à 300 à
l’exemple de Escherichia coli entéro- 600 bactéries pour provoquer chez les enfants
hémorragiques ou EHEC (Entero- de 5 à 10 ans le syndrome hémolytique et
Hemorrhagic E. coli), dont la plus connue est urémique (ANSES, 2011).
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Yersinia enterocolitica manifestent classiquement chez l’adulte par


Le genre Yersinia comprend 11 une entérocolite avec la triade : Fièvre,
espèces appartenant aux Enterobacteriaceae. crampes abdominales, diarrhée liquide aigüe,
Il s’agit de bacilles Gram négatifs, non pouvant s’accompagner de céphalées et
sporulés, anaérobies facultatifs qui fermentent d’anorexie ou de vomissements. Chez
le glucose. Plus petites que la plupart des l’enfant, on constate plutôt une diarrhée
autres entérobactéries, elles apparaissent aqueuse et muqueuse. La dose minimale
souvent comme des coccobacilles (Figure 7) infectante est de l’ordre de 106
lorsqu’elles se multiplient à 37 °C. Il microorganismes (AFSSA, 2006b). Les
comprend 4 espèces pathogènes bien températures de pasteurisation détruisent les
caractérisées : Yersinia pestis responsable des bactéries de Yersina entéropathogènes. Ainsi,
pestes bubonique et pulmonaire, Y. les principaux couples temps/températures
pseudotuberculosis pathogène des rongeurs et dans les lignes directrices de production pour
occasionnellement de l’homme, Y. ruckeri la cuisson des viandes sont : pour la cuisson,
provoquant des maladies chez les poissons viandes hachés de bœuf, veau, agneau, porc
d’eau douce et Y. enterocolitica, un pathogène (15 secondes à 71 °C à cœur du produit),
intestinal. Y. pseudotuberculosis et Y. viandes hachées de volailles (15 secondes à
enterocolitica sont les 2 agents pathogènes 74 °C à cœur du produit), viandes coupées de
d’origine alimentaire. Elles atteignent le bœuf, veau, agneau, jambon (15 secondes à
tractus gastro-intestinal de l’homme et 63 °C à cœur du produit) et pour le stockage
provoquent des entérites, entérocolites, des aliments (à cœur du produit : <5 °C
lymphadénites, et rarement des infections pendant 7 jours ; <7.2 °C pendant 4 jours)
extra-intestinales telles que des arthrites. Y. (AFSSA, 2006b).
enterocolitica est également présente dans Campylobacter
l’intestin d’animaux sains tels que des porcs, Le genre Campylobacter est constitué
des bovins, des chiens et des chats (Krauss et de fins bacilles Gram négatifs incurvés en
al., 2003; Robin-Browne et Hartland, 2003). spirale, non sporulés, parfois en forme de S
L’espèce Y. enterocolitica est divisée en (doté d’un flagelle polaire, non entouré d’une
plusieurs sous-groupes suivant leur activité gaine, situé à l’une des extrémités ou aux deux
biochimique et les antigènes O extrémités, lui conférant cette forme effilée),
lipopolysaccharides (sérotype) qu’ils portent. d’une taille de 0,2 à 0,9 µm de diamètre et de
Les sérotypes impliqués dans les pathologies 0,5 à 5 µm de long (Figure 8) (ASPC, 2012).
humaines sont : sérotype 0:3 (en Europe), Campylobacter a un métabolisme de type
sérotypes O:8, O:5 et O:27 (USA, Canada ou respiratoire et est micro-aérophile. Certaines
Japon). Y. enterocolitica est psychrotrophe, souches peuvent occasionnellement se
c’est-à-dire capable de se multiplier à des multiplier dans des conditions d’aérobiose ou
températures inférieures à 4 °C. Sa d’anaérobiose. Ils sont incapables d’oxyder ou
température optimale de multiplication est de fermenter les sucres et sont positifs au test
cependant de 28-30 °C (Krauss et al., 2003; de l’oxydase (Ghahir et Daube, 2007).Toutes
RobinBrowne et Hartland, 2003). Y. les espèces de Campylobacter se multiplient à
enterocolitica est présente chez plusieurs 37 °C, mais les Campylobacter thermophiles
espèces d’animaux, dans les aliments et dans (C. jejuni, C. coli et C. lari) ont une meilleure
les eaux. Mais les porcs sont le principal croissance à 42 °C et ne se multiplient pas à
réservoir des biosérotypes pathogènes pour une température inférieure à 25 °C. Ces
l’homme. La région des amygdales de porcs bacilles sont plus sensibles aux conditions
est une niche écologique ayant une haute défavorables, telles que la dessiccation, la
incidence de Y. enterocolitica. Pour Y. chaleur, l’acidité, les désinfectants ou
enterocolitica, les symptômes cliniques se l’irradiation, que la plupart d’autres bactéries
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pathogènes intestinales (Hu et Kopecko, viande crue existent mais varient d’un
2003). C. jejuni et C. coli causent plus de 95% continent ou d’un pays à un autre. Toutefois,
des campylobactérioses. Le réservoir est le il existe des organisations internationales
tractus intestinal des animaux domestiques et telles que le Codex Alimentarius (CCA),
sauvages, particulièrement les oiseaux l’Organisation des Nations-Unies pour
(Butzler, 2004). La transmission a lieu l'Alimentation et l'Agriculture (FAO),
généralement par la consommation d’aliments l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
(viande de volaille insuffisamment cuite), la Commission Internationale des
d’eau, des contacts directs ou la manipulation Spécifications Microbiologiques pour les
d’animaux infectés (animaux de boucherie et aliments (ICMSF), l’Organisation
de compagnie) (Hu et Kopecko, 2003). Les Internationale de Normalisation (ISO),
mécanismes de virulence de Campylobacter l’Organisation Mondiale de Santé Animale
ne sont pas encore bien connus. Ils auraient (OIE), la Commission de l'Union Européenne
comme composantes des toxines, l’adhérence, (UE) et l’Agence Standard de l’Alimentation
la mobilité, la capacité de capter le fer et (FSA) qui élaborent des règlements et
l’invasion bactérienne. La campylobactériose s’engagent dans l’application de ces derniers
donne lieu à de la fièvre, de la diarrhée et de dans le but de garantir la sécurité publique et
fortes douleurs abdominales. La guérison a le commerce mondial des aliments. A titre
généralement lieu sans traitement, après 2 à 6 d’exemple, en Europe, le règlement (CE) N°
jours. Des infections extra intestinales sont 2073/2005 de la Commission Européenne du
décrites dans 1,5 cas/1000 infections 15 novembre 2005 (UE, 2005) modifié par le
intestinales. Les conséquences peuvent en être règlement (CE) No 1441/2007 de la
le syndrome de Guillain-Barré (une Commission Européenne du 5 décembre 2007
polyneuropathie inflammatoire aigüe résultant (UE, 2007) est appliquée pour les critères de
en une paralysie neuromusculaire) et le sécurité relatifs à l'acceptabilité des denrées
syndrome de Reiter (une arthropathologie alimentaires et des critères d’hygiène du
impliquant de multiples articulations) (Hu et procédé indiquant l’acceptabilité d’un procédé
Kopecko, 2003; Butzler, 2004). La dose de production. Aux Royaumes Unis (UK), ce
infectieuse varie de 500 à 900 bactéries même règlement a été adopté en 2006 (Food
(ASPC, 2012). Campylobacter est Law, 2012). Bien que ces règlements de l'UE
fréquemment présent dans le tractus intestinal d'hygiène alimentaire soient directement
des volailles, porcs et bovins, mais en raison applicables, chaque État membre a la
des techniques d’abattage de cette espèce, la possibilité d’adopter certaines dispositions
viande de volaille est la principale source de dans sa législation nationale. Aux Etats-Unis,
contamination de l’homme (Jorgensen et al., toutes les réglementations en vigueur par
2002). Elle est inactivée par la chaleur à 70 °C rapport aux aliments sont répertoriées dans le
pendant 1 minute. Code of Federal Regulations (Lawley, 2007).
En Inde, les règlements de contaminants
Normes microbiologiques de la viande microbiens sont sous l'égide de la Prévention
L'objet des normes microbiologiques des Règles de l'Altération des aliments (PFA,
de la viande ou tout autre aliment est de 1954) amandé en 2004 (Biswas et al., 2011).
protéger la santé du consommateur et de En Afrique francophone, sont utilisées comme
normaliser les transactions commerciales. Les références, les normes du Codex Alimentarius
critères microbiologiques applicables à la et celles de l’Union Européenne.

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Figure 1: Pseudomona aeruginosa (Winsor Figure 2: E. coli (Canadien en Santé, 2012).


et al., 2011).

Figure 3: Clostridium botulinium Figure 4: Clostridium perfringens


(Burne, 2012). (Kunkel, 2008).

Figure 5: Staphylococcus aureus Figure 6: Salmonella (Mousset, 2011).


(Matthew et Carr, 2012).

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Figure 7: Yersina Enteroitica (Kunkel, 2004) Figure 8: Campylobacter (Chuck, 2013).


.

Conclusion les aliments : Clostridium botulinum.


Le processus de transformation des AFSSA, 4p. http://www.afssa.
animaux vivants en viande, entraîne AFSSA (Agence Française de Sécurité
inévitablement une contamination Sanitaire des Aliments). 2006b. Fiche de
microbienne de surface des carcasses. La description de dangers transmissibles par
plupart des micoorganismes transférés aux les aliments : Yersinia enterocolitica,
carcasses pendant le processus d'abattage sont Yersinia pseudotuberculosis. Agent de la
des agents pathogènes. Au nombre de ceux-ci, yersiniose, pseudotuberculose. AFSSA,
on peut citer : Bacillus cerus, Campylobacter, 4p. http://www.afssa.
Escherichia coli O 157 : H7, Listeria AFSSA (Agence Française de Sécurité
monocytogenes, Clostridium botulinium, Sanitaire des Aliments). 2006c. Fiche de
Staphylococcus aureus, Clostridium description des dangers transmissibles
perfringens, Salmonella spp. et Yersina par les aliments : Clostridium
enterocolitica. Ces agents pathogènes de la perfringens. Agent de toxi-infection
viande font l’actualité sur le plan de la alimentaire. AFSSA, 4p.
sécurité alimentaire dans presque tous les pays http://www.infectiologie.com
du monde. Les risques associés à leur ANSES (Agence Nationale de Sécurité
consommation sont cependant différents en Sanitaire de l’Alimentation, de
raison des différences culturelles dans la l’Environnement et du Travail). 2011.
consommation alimentaire et dans les Fiche de description de danger
habitudes des conditions de traitement. biologique transmissible par les aliments.
E. coli enterohémorragiques (EHEC).
REFERENCES ANSES, 4p. http://www.anses.fr/
AFSSA (Agence Française de Sécurité Documents/MIC-Fi-EscherichiaColi.pdf
Sanitaire des Aliments). 2002. Fiche de ASPC (Agence De Sante Publique Canada).
description de dangers transmissibles par 2012. Campylobacter coli; fiche
les aliments : Salmonella spp. AFSSA, technique santé-sécurité : agents
6p. http://www.infectiologie.com pathogènes. ASPC. http://www.phac-
AFSSA (Agence Française de Sécurité aspc.gc.ca/lab-bio/res/psds-
Sanitaire des Aliments). 2006a. Fiche de ftss/campylobacter-coli-fra.
description de dangers transmissibles par Bailly JD, Brugere H, Chadron H. 2012.
Microorganismes et Parasites des
1365
C.F.A. SALIFOU et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(3): 1351-1369, 2013

Viandes: les Connaître pour les viandes. Compte rendu final n° 17 05


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