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Il fait partie, avec les glandes digestives (pancréas, foie et vésicule biliaire), de
l’appareil digestif et participe activement à la transformation des aliments ingérés en
nutriments assimilables par l’organisme. Ces derniers sont absorbés par
la muqueuse intestinale de l’intestin grêle et passent dans le sang et la lymphe. Pour
assurer cette fonction et augmenter considérablement la surface d’échange, la paroi
du tube digestif présente au niveau de l’intestin grêle plusieurs degrés de replis : les
valvules conniventes (environ 8 mm de haut), les villosités (0,3 mm de haut) et les
microvillosités des entérocytes.
les entérocytes ;
les cellules M ;
les cellules caliciformes ;
et les cellules de Paneth.
Les entérocytes
Ce sont les cellules les plus nombreuses de cet épithélium. Elles présentent sur leur
pôle apical des microvillosités (« bordure en brosse ») leur permettant d’assurer leur
fonction d’absorption de l’eau et des nutriments.
Les cellules M
Les cellules M sont chargées de la capture des antigènes intraluminaux puis de leur
transfert aux macrophages sous jacents. Elles se distinguent des entérocytes par :
des replis membranaires plus espacés et courts sur leur face apicale ;
une faible teneur en lysosomes ;
l’invagination de la membrane plasmique du côté latéro-basal formant une
poche dans laquelle se trouvent des lymphocytes, des macrophages.
Flore commensale du tube digestif
Profil général de la flore du tube digestif
L’acidité gastrique est un premier rempart contre les bactéries exogènes. Ainsi, les
bactéries introduites par les aliments et la salive ne peuvent se multiplier dans
l’estomac et y meurent pour la plupart. Seuls subsistent, en très petit nombre,
des Streptococcus et des Lactococcus (concentration comprise entre 102 et
103 UFC/g). Notons qu’Helicobacter pylori, une espèce responsable d’ulcère
gastrique est capable de survivre dans cet environnement très acide.
Les sujets gastrectomisés (ablation de l’estomac) et les sujets dénutris (ph gastrique
moins acide) ne bénéficient pas de ce premier rempart et sont plus vulnérables aux
infections intestinales.
Les bactéries s’implantent dès la naissance pour donner une flore endogène qui
devient stable à partir de l’âge d’un an. Selon l’âge, la composition de la flore du
colon est la suivante :
chez le nouveau-né : les premières selles sont appelées méconium. Il est formé de
cellules desquamées et de mucus. Il est généralement stérile mais contient
quelquefois des bactéries anaérobies strictes.
chez le nourrisson allaité au sein : très forte proportion de bacilles lactiques Gram +
comme Bifidobacterium bifidum.
chez l’enfant de plus de 1 an et l’adulte, on trouve :
99 % de bactéries anaérobies strictes (Gram + ou Gram -), ce qui explique
que la majeure partie de la flore intestinale observée au Gram ne soit pas
revivifiable sur des cultures placées en aérobiose. C’est la
flore résidente dominante.
1% de bactéries aérobies, c’est la flore résidente sous dominante, on y
trouve :
o des entérobactéries : essentiellement Escherichia coli mais
aussi Citrobacter, Klebsiella, Proteus et Enterobacter… à l’exception
toutefois de Salmonella et de Shigella dont la signification est toujours
pathologique,
o des entérocoques (E. faecalis, E. faecium et E. durans)
En dehors des espèces largement répandues précédemment citées, on peut
également trouver, en petite quantité, des Pseudomonas, des levures
(Candida albicans est présent dans 50 à 60% des
coprocultures), Staphylococcus aureus… C’est la flore dite fluctuante.
Barrière physico-chimique
Pour commencer, l’acidité gastrique est la première barrière érigée contre les
microorganismes. En effet, l’acide chlorhydrique sécrété par l’estomac détruit la
plupart des bactéries de la cavité buccale et d’origine alimentaire.
Ensuite les rares micro-organismes ayant franchi cette barrière doivent adhérer aux
cellules épithéliales intestinales pour exercer leur pouvoir pathogène. Seulement une
épaisse couche de mucus recouvre et protège cet épithélium. Les microorganismes
s’y trouvent englués puis emportés sous l’effet du péristaltisme intestinal.
Barrière écologique
Barrière immunologique
Généralités
Des infections toujours meurtrières
Les pays développés ont été capables de réduire très fortement l’incidence des
maladies d’origine fécale par des mesures d’hygiène. Ces mesures d’hygiène sont
par exemple le lavage des mains, l’installation de toilettes et de lavabos, l’utilisation
du papier hygiénique, la mise en place de réseaux d’eau potable, le traitement des
eaux usées, l’amélioration de l’hygiène alimentaire, la non utilisation des engrais
humains en Agriculture…
Or certaines de ces mesures ont un coût souvent prohibitif pour des pays en
développement. En effet, près d’un milliard de personnes sur Terre n’ont pas accès à
un point d’eau potable, une pompe ou un puits protégé. De plus certains traditions
culturelles comme le dépôt des matières fécales par terre et non dans une latrine
favorisent les infections liées au péril fécal. Elle restent des infections très fréquentes
en Afrique notamment.
Situation en France
En France, les diarrhées aiguës sont le plus souvent des Toxi-infections Alimentaires
Collectives (TIAC). Elles font l’objet d’une surveillance par le Réseau Sentinelle
(médecins généralistes volontaires) et leur déclaration est obligatoire. Les TIAC sont
généralement consécutives aux évènements suivants seuls ou associés : erreurs
dans la préparation des aliments, délai excessif entre leur préparation et leur
consommation, non-respect des températures (chaînes du chaud ou du froid).
On définit une diarrhée par l’émission d’au moins trois selles non moulées par jour
(poids supérieur à 300 g/j). Les diarrhées ne sont pas toutes infectieuses. Elles
traduisent quelquefois des troubles de la digestion (malabsorption) ou des
intolérances alimentaires. Nous développerons ici seulement les diarrhées
infectieuses. Les agents pathogènes sont des bactéries, des virus ou des parasites.
Dans les pays à faible niveau d’hygiène les diarrhées infectieuses sont la cause de
nombreux décès, notamment chez les enfants, par déshydratation.
o la plupart des infections intestinales sont des infections virales ;
o les bactéries représentent la deuxième cause, le plus souvent sous la
forme de toxi-infections alimentaires ;
o les diarrhées sont quelquefois consécutives à un traitement
antibiotique ;
o les diarrhées parasitaires sont surtout des cas importés.
CHOLÉRA
Manifestations cliniques
Elle débute brusquement avec une diarrhée profuse, des vomissements et douleurs
abdominales. Les selles fécales au départ deviennent rapidement aqueuses et
présentent un aspect caractéristique « en eau de riz », avec des grumeaux
blanchâtres. Les pertes hydriques peuvent atteindre 10 à 15 litres / jour. Elles
entraînent une déshydratation aiguë (30% des cas) pouvant provoquer un état de
choc (10% des cas). Sans traitement, cette forme grave de choléra est mortelle. Il
existe aussi (60% des cas) des formes atténuées de choléra appelées « cholérines »
qui guérissent spontanément en quelques jours.
Épidémiologie
Physiopathologie du choléra
Les quelques bactéries ayant résisté à l’acidité gastrique se multiplient dans la
lumière de l’intestin grêle. Ensuite elles sécrètent des enzymes leur permettant de
traverser la couche de mucus tapissant la muqueuse intestinale.
2. Vibrio cholerae libère alors la toxine cholérique. C’est une toxine de type A-B. Elle
se fixe par sa sous-unité B sur un récepteur spécifique présent à la surface des
entérocytes (ganglioside GM1).
6. Selon les lois de l’osmose, l’eau passe du cytoplasme dans la lumière du tube
digestif. L’eau perdue par le cytoplasme est aussitôt compensée par de l’eau
provenant du chorion et du sang. La volémie puis la pression artérielle chute.
Bilan
Traitement
L’objectif du traitement est, avant tout, de compenser les pertes d’eau et d’ions. C’est
pourquoi le traitement repose essentiellement sur une réhydratation d’urgence des
malades à l’aide de solutés hydroélectrolytiques.
Pour les cas de forte déshydratation, on injecte par voie parentérale du liquide de
Ringer au lactate. Il contient du Na+, K+, Ca2+, Cl–, lactate, à des concentrations égales
aux concentrations plasmatiques.
Dans le cas de déshydratation modérée, on administre par voie orale une solution
préconisée par l’organisation mondiale de la santé (OMS). Sa composition,
légèrement différente de la précédente, comporte du Na+, K+, Cl–, citrate et glucose.
Cette réhydratation suffit à guérir du choléra car les défenses immunitaires sont
capables d’éliminer Vibrio cholerae en quelques jours.
Prévention
La prévention repose essentiellement sur des mesures d’hygiène : isolement des
malades, désinfection de l’environnement, distribution d’eau potable (ou faire bouillir
l’eau), protection des aliments et lavage à l’eau bouillie. La vaccination anti-choléra
est peu pratiquée pour deux raisons :
La turista est une gastro-entérite aiguë qui affecte les voyageurs des pays à faible
niveau d’hygiène. Il s’agit essentiellement des pays situés en zones tropicale et
subtropicale.
Épidémiologie
Ces GEI touchent les enfants de moins de 2 ans. Jadis responsables d’épidémies
dans les crèches et les services de pédiatrie, les diarrhées à EPEC régressent
nettement dans les pays industrialisés. Désormais, on ne signale que des cas isolés.
Les EPEC restent cependant une cause majeure de diarrhée infantile dans les pays
en voie de développement.
Dans un premier temps, les EPEC adhérent aux microvillosités des entérocytes
grâce à une adhésine plasmidique (BFP = Bundle Forming Pilus).
Cette adhésion initiale induit un signal permettant ensuite aux bactéries d’adhérer de
façon plus intime (on parle d’attachement). Cet attachement met en jeu une protéine
de la membrane externe appelée intimine (codée par le gène chromosomique eae)
et des récepteurs spécifiques présents à la surface des entérocytes.
Les EPEC injectent alors dans l’entérocyte différentes molécules responsables d’un
réarrangement du cytosquelette qui conduit à un effacement des microvillosités. Les
microvillosités sont remplacées par un réseau d’actine cellulaire formant un
« piédestal » sous les bactéries. La disparition des microvillosités entraîne une
diminution de la surface d’échange entre l’entérocyte et la lumière intestinale. La
diarrhée s’explique par un défaut de réabsorption de l’eau.
Dans le cas présent, une toxine est généralement responsable des troubles. La
production de cette toxine se fait :
soit dans l’aliment ingéré, on parle d’intoxination. C’est le cas pour les TIA
à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus.
ou bien in vivo. C’est le cas pour les TIA à Clostridium perfringens, Bacillus
cereus, Vibrio parahaemolyticus, Aeromonas hydrophila
Il semblerait que ces toxines agissent comme des superantigènes, les troubles
observés seraient consécutifs à une réaction anormale du système immunitaire, elles
n’agiraient donc pas directement sur les entérocytes (le terme entérotoxine apparaît
ainsi discutable). Les symptômes apparaissent brutalement (délai d’incubation
inférieur à 2 heures) : nausées, douleurs abdominales et surtout vomissements
violents et répétés souvent accompagnés de diarrhée. Il n’y a généralement pas de
fièvre.
l’aliment après la cuisson. Dans ce cas, l’ingestion d’un grand nombre de C.
perfringens permet son implantation dans l’intestin grêle, il s’y multiplie puis au cours
de la sporulation produit l’entérotoxine.
une TIA avec principalement un syndrome diarrhéique qui fait suite à l’ingestion
de grande quantité de microorganismes (106 à 109/g). Les bactéries produisent
dans l’intestin des entérotoxines à l’origine des troubles. Après un délai
d’incubation de 8 à 16 heures, les malades souffrent de diarrhées, accompagnés
de douleurs abdominales, de nausées, parfois de fièvre ;
une TIA avec principalement un syndrome émétique, suite à l’ingestion d’aliment
dans lequel, au cours de sa multiplication, Bacillus cereus a sécrété une toxine
émétisante appelée céréulide. C’est ainsi une intoxination. Comme l’entérotoxine
staphylococcique, cette toxine est thermostable et n’est donc pas détruite par une
deuxième cuisson de l’aliment. Le délai d’incubation est ici plus court (1 à 5
heures). La maladie se traduit dans un premier temps par des vomissements
quelquefois suivis de diarrhées.
Dysenterie bacillaire
Shigelloses
Les Shigella ne sont pas capables de pénétrer dans les entérocytes par leur face
apicale mais par leur face latéro-basale là où se trouvent leurs récepteurs
spécifiques. Pour rejoindre cette région les bactéries traversent l’épithélium intestinal
via les cellules M et sont alors phagocytées par les macrophages du tissu lymphoïde
sous-jacent.
Les entérocytes sont ainsi au fur à mesure détruits avec pour conséquence un défaut
d’absorption des liquides.
Nomenclature
*Le genre Salmonella comprend 3 espèces : enterica, bongori et subterranea. L’espèce principale est Salmonella
enterica qui comprend 6 sous espèces dont la plus fréquente est la sous espèce enterica, cette dernière se
subdivisant en de très nombreux sérovars (enteritidis, typhimurium, typhi, hadar…). Pour simplifier l’écriture de
ces différents pathogènes, on remplacera, par exemple :
Salmonella enterica sous espèce enterica sérotype typhi = Salmonella Typhi (le sérotype n’étant pas écrit en
italique et son nom commence par une majuscule).
Épidémiologie
Elle se rencontre surtout dans des zones à conditions d’hygiène précaire, frappant
principalement les pays en voie de développement en Asie, en Afrique ou en
Amérique Latine. On dénombre 20 millions de cas et 200 000 décès par an. Elle
touche essentiellement l’adolescent et l’adulte.
La fièvre typhoïde est devenue rare dans les pays industrialisés du fait des progrès
de l’hygiène et de l’amélioration des conditions d’approvisionnement en eau potable.
En France, la fièvre typhoïde est une maladie à déclaration obligatoire. On déclare
une centaine de cas chaque année en France métropolitaine, dont environ 90 %
contracté au cours d’un séjour en zone d’endémie.
Physiopathologie
Prophylaxie
Ces vaccins protègent seulement contre S. Typhi. II faut y associer la lutte contre le
péril fécal.
TIA à Salmonella
TIA à Campylobacter
TIA à Yersinia
Épidémiologie
Depuis, d’autres sérotypes ont été incriminés dont O111, O26, O80, O103, O145…..
Les EHEC se transmettent principalement par voie alimentaire (viande de bœuf mais
aussi de porc, de cerf, lait non pasteurisé, eau) par contact interhumain et par
contact avec des ruminants contaminés (essentiellement les bovins). En France la
première épidémie a eu lieu en Aquitaine en 2005, ce sont des steaks hachés
surgelés qui en étaient la cause. Il existe aussi des cas sporadiques mais comme les
EHEC ne sont pas recherchés en routine dans les selles des patients diarrhéiques
leur fréquence est probablement sous-estimée. Ce sont les enfants de moins de 5
ans et les personnes âgées qui sont le plus à risque.
Dénomination STEC/EHEC
DIARRHÉES POST-ANTIBIOTIQUES
Physiopathologie
Après fixation sur leurs récepteurs spécifiques, les toxines pénètrent dans les
entérocytes par endocytose et agissent en synergie en détruisant les jonctions
serrées reliant les entérocytes (dépolymérisation des filaments d’actine du
cytosquelette), ce qui conduit à une augmentation de la perméabilité paracellulaire
de la muqueuse colique et à une réaction inflammatoire intense à l’origine de la
formation de pseudomembranes.
Manifestations cliniques et diagnostic
La CPM est une diarrhée profuse avec fièvre, douleurs abdominales et inflammation
du colon. Les complications peuvent être graves (mégacolon toxique, perforation
intestinale, décès) ce qui rend le diagnostic URGENT. La mise en évidence, par
endoscopie, de pseudomembranes (constituées de mucus, fibrine, débris cellulaires
et leucocytes) permet de poser le diagnostic de CPM mais ces fausses membranes
n’étant pas toujours présentes en début de maladie, le diagnostic biologique reste
primordial. Il consiste à rechercher au moins une toxine de Clostridium
difficile directement dans les selles ou sur la souche isolée.
DIARRHÉES VIRALES
Les diarrhées virales se traduisent par des nausées, des vomissements, des
douleurs abdominales et des diarrhées hydriques, il n’y a pas de granulocytes
neutrophiles dans les selles. Chez les enfants et les personnes âgés l’infection peut
être sévère mais la plupart du temps, en moins d’une semaine, les symptômes
disparaissent.
DIARRHÉES PARASITAIRES
Les diarrhées dues à des parasitoses sont le plus souvent observées après un
voyage en zone tropicale. En Europe, certains parasites autochtones peuvent
également provoquer des TIA.
Les parasites en cause sont différents selon le type de diarrhée :
Parasitoses
Giardia intestinalis
Cryptosporidium, Microsporidium et Isospora
1
chroniques car elles persistent plus de 14 jours ; elles sont aussi non fébriles.
Tableaux 5 : Les principaux microorganismes responsables de
diarrhées hydriques
PLAN
CONTEXTES
PRÉLÈVEMENTS DES SELLES
DIFFÉRENTS TEMPS DE L’ANALYSE
APPORT DE LA BIOLOGIE MOLÉCULAIRE AU DIAGNOSTIC DES INFECTIONS
INTESTINALES
COPROCULTURE STANDARD
Salmonella et des Shigella
Campylobacter
Yersinia
COPROCULTURE COMPLÉMENTAIRE
EPEC
EHEC
ETEC et des EIEC
Vibrio cholerae
Vibrio non cholerae, Aeromonas et Proteus shigelloides
Microorganismes responsables des diarrhées post-antibiotiques
Clostridium difficile
Klebsiella oxytoca
Clostridium perfringens
Staphylococcus aureus
Levures
Virus
Parasites
COPROCULTURE HORS CONTEXTE D’INFECTION INTESTINALE
CONTEXTES
Il existe principalement 4 contextes justifiant un examen microbiologique des selles :
État frais
Il permet :
Il faut souligner que cet examen manque de sensibilité et présente une valeur
seulement s’il est positif.
Dans le cas où des leucocytes, des hématies et des levures sont observés, il
faut préciser leur nombre par champ.
Coproculture
À noter que pour certains germes la recherche se fait après une phase
d’enrichissement.
APPORT DE LA BIOLOGIE MOLÉCULAIRE AU DIAGNOSTIC DES
INFECTIONS INTESTINALES
Les laboratoires qui utilisent ces méthodes ont considérablement réduit le nombre de
selles mises en culture. En effet la mise en culture se limitent aux selles pour
lesquelles les tests moléculaires sont positifs. En outre seuls les milieux
correspondants au pathogène détecté sont ensemencés.
Les méthodes actuellement disponibles sont variées, vous les trouverez à cette
adresse : https://collegebvh.org/system/files/fichiers/document/fichiers/a1-
diagnostic_rapide_des_salmonelles-shigelles-campylobacter_gibaud.pdf
COPROCULTURE STANDARD
BCP = gélose lactosée au pourpre de bromocrésol
Campylo = milieu d’isolement sélectif des Campylobacter (Campylosel,
Karmali..)
Chromo = gélose chromogène Salmonella,
GS = gélose au sang
RECHERCHE DES SALMONELLA ET SHIGELLA
Premier jour
Ces milieux contiennent des inhibiteurs de la flore Gram + (désoxycholate) ainsi que
des substrats liés à un chromogène. Lorsque le microorganisme possède l’enzyme
capable d’hydrolyser le substrat, un chromophore est libéré et colore spécifiquement
la colonie. Désormais, ces milieux permettent d’identifier avec une quasi-certitude
les Salmonella. Cependant il persiste un risque de faux positifs ou de faux négatifs.
En règle générale, on les utilise lors du repiquage du bouillon d’enrichissement.
Deuxième jour
Sur milieu SS
Sur milieu Hektoen
Réaliser un test oxydase sur les colonies suspectes H2S – afin d’écarter
d’éventuels Pseudomonas.
Réaliser le test de l’uréase rapide sur les colonies suspectes
Il s’agit ensuite de poursuivre l’analyse avec toutes les suspensions en milieu urée-
tryptophane « uréase négative ».
une galerie API 20E ou une galerie composée des milieux suivants (Kligler, Moeller à
la lysine, urée-tryptophane, test ONPG)
une gélose nutritive en pente (pour faire le sérotypage).
un isolement sur milieu lactosé comme BCP pour s’assurer de la pureté de la
suspension en urée-tryptophane (l’intérêt du lactose est de vérifier que des colonies
lactose positive n’ont pas été prélevées malencontreusement ; précaution nécessaire
particulièrement lorsque les colonies suspectes étaient mal isolées).
On se limite alors à l’identification d’une colonie suspecte, par exemple, avec une
galerie API 20E et un BCP pour le contrôle pureté.
RECHERCHE DE CAMPYLOBACTER
Les Campylobacter doivent être recherchés systématiquement en cas de diarrhée,
au même titre que les Salmonella. Leur recherche fait partie de la coproculture
standard.
Ces bactéries sont sensibles au dioxygène, les selles sont conservées à +4°C ou
acheminées rapidement au laboratoire.
Dans un premier temps sera présentée la démarche classique de recherche
des Campylobacter avant de citer quelques tests récents et performants qui
permettent désormais de repérer les Campylobacter très rapidement.
Premier jour
Culture et isolement
Deux techniques existent et sont complémentaires pour l’isolement sélectif
des Campylobacter
L’isolement sur milieu sélectif et l’isolement sélectif par filtration directe. Pour la
filtration directe, la limite de détection est plus élevée (il faut une concentration de
105 à 106 Campylobacter par gramme de selle pour avoir une culture positive avec la
filtration contre 103 à 104 pour le milieu sélectif) mais présente l’avantage d’assurer la
culture de certaines souches de Campylobacter inhibées sur les milieux sélectifs.
Il semble avantageux d’associer ces deux techniques. La technique de filtration
semble dans la réalité, très peu utilisée. Le CNR des Campylobacter à Bordeaux
l’utilise quand des colonies de Campylobacter sont mal isolées et associées à
d’autres colonies bactériennes.
Le milieu de base est un milieu nutritif riche type Mueller Hinton ou Columbia. Il est
additionné de sang ou de charbon qui ont pour rôle de neutraliser des substances
toxiques produites par le métabolisme bactérien.
Un mélange d’antibiotiques est associé afin d’éliminer les bactéries de la flore
fécale.
On réalise une suspension épaisse de la selle dans un bouillon Brucella agar. Une
goutte de cette suspension est déposée sur un filtre Millipore 0,45µm en acétate de
cellulose, lui-même placé sur un milieu Mueller Hinton à 5% de sang de mouton.
Conditions d’incubation
Identification
Faire une suspension riche de la souche à étudier dans un faible volume de solution
d’hippurate de sodium.
Placer 2 heures à 37°C.
Ajouter 0,2 mL de ninhydrine et examiner 10 minutes plus tard.
Des techniques plus rapides et plus sensibles que la culture sont disponibles depuis
le début des années 2010 comme :
RECHERCHE DE YERSINIA
Les Yersinia ont la particularité se développer plus lentement que les autres
entérobactéries et d’avoir une température optimale de croissance inférieure (28°C
au lieu de 37°C). Dans un produit polymicrobien comme les selles et dans les
conditions de culture classiques (24h à 37°C), ces bactéries sont le plus souvent
masquées par la flore digestive. L’utilisation systématique d’un milieu sélectif incubé
à 28°C a permis d’améliorer leur repérage.
Premier jour
Deuxième jour
L’intérêt d’un test uréase rapide est discutable. S’il est positif, il conforte une
orientation vers l’espèce Yersinia enterocolitica mais s’il est négatif, il ne permet pas
d’exclure pour autant cette espèce.
L’identification des colonies suspectes peut être réalisée sur API 20 E.
La galerie est ensemencée directement avec les colonies suspectes. Bien que
certains caractères métaboliques des Yersinia s’expriment mieux à 30°C, afin
d’utiliser la base de données de la galerie API 20 E, cette dernière sera incubée à
37°C.
Troisième jour
COPROCULTURE COMPLÉMENTAIRE
Elle est réalisée en cas d’échec de la coproculture standard.
La recherche des EPEC est réalisée uniquement sur les selles d’enfants de moins de
2 ans.
Les selles diluées sont ensemencées sur milieu BCP (ce milieu non sélectif
permettra d’apprécier l’abondance des colonies suspectes par rapport à la flore
commensale). On peut associer un isolement sur Drigalski, Mac Conkey ou EMB.
Le lendemain, on recherche les colonies suspectes qui sont des colonies lactose +,
en grand nombre, puis on vérifie ensuite que ces colonies suspectes sont bien
des E. coli en étudiant leurs caractères biochimiques (par une galerie API 20E par
exemple).
La recherche des EHEC se justifie chez des malades présentant une diarrhée
d’abord liquide puis sanglante et impérativement en cas de SHU (syndrome
hémolytique et urémique).
Habituellement, la diarrhée apparait 2 à 3 jours après la consommation de viande de
bœuf insuffisamment cuite (contamination la plus fréquente en France).
Les EHEC isolés appartiennent dans environ 80% des cas au sérotype O157 H7.
Un des premiers milieux mis au point pour leur isolement est la gélose SMAC : une
gélose Mac Conkey dont le lactose est remplacé par du sorbitol. Le milieu SMAC–
CT (Céfixime, tellurite) plus sélectif, inhibe mieux la flore commensale.
Remarque : Les STEC non O157 ne sont pas repérés sur ce milieu puisque ces
souches sont sorbitol +.
Milieux chromogènes
la ß D-galactosidase présente chez les souches d’Escherichia coli quel que soit leur
sérotype.
la ß D-glucuronidase, présente chez les souches d’Escherichia coli mises à part les
O157:H7.
Depuis peu, il est possible d’identifier les EHEC par de nouvelles méthodes :
la recherche des gènes stx1 et stx2 après amplification génique à partir des selles ou
d’une culture de 24h. Ces tests ont pour avantage de permettre l’identification des
EHEC non O157 H7. Le test GenoType® EHEC est présenté en annexe 1.
La recherche par un test immunochromatographique des deux Shiga-like toxine
Exemple : ImmunoCard STAT!
®
EHEC (Méridian®) http://www.meridianbioscience.com/diagnostic-products/
foodborne/immunocard-stat/immunocard-stat-ehec.aspx
Les ETEC et les EIEC sont rares en France, seuls des laboratoires spécialisés les
recherche.
Premier jour
Chez les sujets porteurs sains ou présentant une forme atténuée de choléra,
les Vibrio cholerae sont présents en petite quantité dans les selles. Il est dès lors
nécessaire d’enrichir les selles en V. cholerae. L’enrichissement s’obtient en
ensemençant une eau peptonée salée alcaline (pH=9). La forte concentration en
NaCl (30 g/L) et le pH alcalin de ce milieu donne un avantage sélectif à la plupart des
espèces de vibrions halophiles ou halotolérants en favorisant leur croissance par
rapport à d’autres micro-organismes présents habituellement dans les selles.
L’incubation de l’eau peptonée alcaline ne doit pas dépasser 6 heures, car au-delà la
multiplication des bactéries associées aux Vibrio diminuerait l’efficacité de
l’enrichissement.
Deuxième jour
Troisième jour
On recherche ces microorganismes chez les malades présentant une diarrhée aiguë
au retour d’un pays tropical ou d’une région côtière au climat tempéré et dans le cas
où la coproculture standard s’est avérée négative.
Vibrio non cholerae
Aeromonas
L’oxydase est positive et ils résistent au composé vibriostatique O129. Les galeries
API 20 NE ou API 20E conviennent à leur identification.
Proteus shigelloides
LE DIAGNOSTIC DE PRÉSOMPTION
Fig.32 : Gram
d’un frottis de selles avec Clostridium difficile
LE DIAGNOSTIC DE CERTITUDE
1. si on détecte directement les toxines (A et/ou B) dans les selles d’un patient ;
2. ou si on isole une souche toxinogène de C. difficile de ces mêmes selles.
Elles permettent :
La culture toxigénique
C’est la méthode la plus sensible, elle consiste à rechercher les toxines à partir de
colonies de Clostridium difficile. Pour récupérer plus facilement ces colonies, on
dispose de différents milieux sélectifs :
Fig. 35 : Klebsiella
oxytoca en culture pure sur Hektoen
© Pascal Fraperie
Fig.
36 : Clostridium perfringens sur gélose au sang
© Pascal Fraperie
Les rotavirus
Les norovirus
Des réactifs commerciaux sont disponibles pour détecter les antigènes viraux par
une méthode ELISA. Ces techniques présentent une bonne spécificité mais sont
cependant moins sensibles que la détection génomique par RT-PCR (reverse
transcription-polymerase chain reaction). La cible amplifiée la plus fréquente est la
région codant pour l’ARN polymérase. Néanmoins il est utile d’utiliser plusieurs
couples d’amorces pour détecter l’ensemble des souches vu la grande diversité
génétique de ces virus.
Les adénovirus
Dans les selles, on recherche en routine les sérotypes 40 et 41, (détection d’un
antigène de genre) par les mêmes techniques que celles utilisées pour les rotavirus.
Pour observer des trophozoïtes mobiles, il est indispensable d’examiner les selles
immédiatement. Quand ce n’est pas possible, on conserve les selles dans du formol
à 10% ou du Merthiolate-Iode-Formol (MIF).
Giardia duodenalis
L’avenir est aux tests immunologiques rapides détectant des antigènes parasitaires
dans les selles.
Fig.40 : Kyste de Giardia
duodenalis
© Pascal Fraperie
Les éléments parasitaires suivant sont tous à la même échelle (© Pascal Fraperie)
COPROCULTURES HORS CONTEXTE D’INFECTION
INTESTINALE
Les coprocultures « règlementaires »
l’analyse des quelques cas considérés comme responsables de TIAC montre que la
majorité étaient des cuisiniers qui avaient été malades peu de temps avant et
continuaient à travailler. C’étaient donc des porteurs convalescents et non porteurs
sains.
le risque de transmission lors de portage asymptomatique est faible si les conditions
et les règles universelles d’hygiène sont bien respectées.
l’excrétion des salmonelles est intermittente, un résultat négatif n’exclut donc pas un
portage.
« En juin-juillet 2006, 11 cas de fièvre typhoïde ont été signalés dans quatre
départements d’Île de France. Tous y résidaient ou y avaient séjourné et tous
avaient consommé des préparations crues dans un même restaurant parisien. Aucun
des employés du restaurant n’avait rapporté de symptômes ou d’antécédents de
fièvre typhoïde. S. Typhi a été isolée dans des coprocultures réalisées chez un
employé de ce restaurant originaire d’Asie. Les ribotypes et pulsotypes des souches
de S. Typhi isolées chez les cas et chez l’employé étaient similaires »
A des fins épidémiologiques, chez les malades hospitalisés dans des services à
risques (réanimation ou oncohématologie) et le personnel soignant, on vérifie
l’absence de portage de Bactéries Multi-Résistantes (BMR).
Enterococcus résistant à la vancomycine ;
Entérobactéries productrices de BLSE.
Exemple de protocole :
Traitement des diarrhées
Le traitement est d’abord symptomatique, et repose essentiellement sur la
réhydratation orale afin de compenser les pertes hydroélectrolytiques ; l’OMS
recommande depuis 2003 d’utiliser une solution de SRO (soluté de réhydratation
orale) à osmolarité réduite en glucose et en sodium ainsi qu’un apport
supplémentaire en zinc. Ce SRO contient : Chlorure de sodium 2,6 g/L, Glucose
anhydre 13,5 g/L, Chlorure de potassium 1,5 g/L et du Dihydrate de citrate trisodique
2,9 g/L. Le glucose favorise l’absorption active de Na+ par les entérocytes et permet
le passage passif d’eau et d’électrolytes : ce principe est à la base de la composition
des solutés. Une réhydratation parentérale est réservée aux formes sévères de
déshydratation. Le zinc réduit la sévérité et la durée de la diarrhée.
L’alimentation chez l’adulte ne doit pas être stoppée ; elle est modérée à base de
riz, carottes, fruits ou légumes frais ou bouillis, viande. Les crudités ne sont pas
conseillées. Chez l’enfant l’allaitement maternel permet de diminuer la diarrhée et sa
gravité.