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Touaitia Rahima
university Laarbi Tebbessi - Tebessa
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All content following this page was uploaded by Touaitia Rahima on 20 December 2022.
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Microbiologie alimentaire DR. TOUAITIA R
INTRODUCTION
Les microorganismes sont souvent considérés par le grand public comme des agents
pathogènes. Dans l’alimentation, ils sont souvent responsables d’altérations des produits.
En effet, nous avons déjà tous pu remarquer des moisissures sur des fruits par exemple,
ou bien encore sur la crème fraiche. Cependant les bactéries, les levures, ainsi que les
moisissures sont utiles et nécessaires pour la fabrication de certains aliments. Différents
procédés, qui utilisent les microorganismes dans l’alimentation, existent.
Donner une définition précise d’un micro-organisme est difficile. On peut retenir qu’il
s’agit d’êtres vivants qui ne sont observables qu’au microscope.
Les bactéries, certains champignons et organismes unicellulaires font partie des micro-
organismes.
L'existence des microorganismes date de la création de l’univers mais leur révélation est
relativement récente (Van Leeuwenhœk, 1632-1723). Le développement récent de la
biologie moléculaire a montré que le monde des microorganismes est de plus en plus
immense et sans limite, que ce soit du point de vue biodiversité ou complexité et
multitude des voies métaboliques empruntées par ces organismes.
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Microbiologie alimentaire DR. TOUAITIA R
1- Les bactéries
Les bactéries sont présentes dans la plupart des habitats sur la terre et se reproduisent par
scissiparité, c’est-à-dire que la cellule mère se divise en deux cellules filles identiques.
Dans des conditions favorables, une population de bactéries peut doubler toutes les vingt
minutes. Leur vitesse de prolifération est donc très importante. Ainsi, les bactéries sont
une source de contamination de nombreux produits alimentaires.
Certaines sont utiles (fermentations) alors que d’autres sont dangereuses d’un point de
vue sanitaire. Certaines provoquent des infections en envahissant un hôte, d’autres
libèrent des toxines dans l’aliment ou encore sont responsables de toxi-infections.
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Microbiologie alimentaire DR. TOUAITIA R
1.1.Les entérobactéries
La famille des Entérobactéries (Enterobacteriaceae) regroupe de nombreuses espèces
dont la plupart sont des hôtes normaux (commensaux) de l’intestin de l’homme et des
animaux. Dans l’intestin terminal, ces bactéries représentent plus de 10 % de la flore
totale et la majorité de la flore intestinale aéro-anaérobie. Chez l’homme,
l’entérobactérie intestinale dominante est Escherichia coli. Les Entérobactéries sont très
répandues dans la nature en raison de la contamination de l’environnement par
l’intermédiaire des matières fécales animales et humaines et des eaux d’égout. La
famille des entérobactéries se définit par les caractères suivants :
bacilles à Gram négatif (2 à 4 microns de long sur 0,4 à 0,6 microns de large) ;
mobiles avec ciliature péritriche ou immobiles ;
poussant sur milieux de culture ordinaires ;
aérobies-anaérobies facultatifs ;
fermentant le glucose avec ou sans production de gaz ;
réduisant les nitrates en nitrites ;
oxydase négatif.
Les entérobactéries sont une famille très hétérogène pour ce qui est de leur pathogénie et
de leur écologie. Les espèces qui composent cette famille sont en effet soit parasites
(Shigella, Yersinia pestis), soit commensales (Escherichia coli, Proteus mirabilis,
Klebsiella sp), soit encore saprophytes (Serratia sp, Enterobacter sp). Ce sont des
contaminants alimentaires très fréquents (contamination fécale directe et indirecte) et
c’est pour cette raison que nous nous intéresserons particulièrement à ces bactéries.
Celles-ci sont capables de développements abondants dans un produit alimentaire et
donc de dégradations importantes. Les principales entérobactéries rencontrées dans
l’alimentation sont nombreuses mais nous n’allons nous intéresser qu’à certaines de ces
bactéries qui sont présentées ci-dessous :
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Microbiologie alimentaire DR. TOUAITIA R
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Microbiologie alimentaire DR. TOUAITIA R
E.coli entéro-invasifs (ECEI): Ces souches infectieuses sont très rares. Elles
provoquent des diarrhées aiguës avec fièvre. La souche se fixe à la muqueuse et
l’infecte. La présence de leucocytes dans les selles est le témoignage du processus
invasif.
E.coli entéro-hémorragiques (ECEH): Ces souches sont responsables de diarrhées
banales ou hémorragiques. Elles provoquent une diarrhée sanglante. La souche la
plus dangereuse est responsable d’épisodes épidémiques avec des cas mortels. Un
produit alimentaire contaminé peut être à l’origine des épidémies (surtout la viande).
E.coli entéro-agrégatifs (EAggEC): Ces souches provoquent des diarrhées
chroniques persistantes
1.1.4. Salmonella
Les salmonelles sont responsables des salmonelloses humaines typhiques et non
typhiques. Ce sont des bacilles à coloration de Gram négative, généralement mobiles(
figure 3). Le genre Salmonella comporte 2 espèces (S. enterica et S. bongori), l’espèce
S. enterica étant elle-même divisée en 6 sous-espèces (enterica, salamae, arizonae,
diarizonae, houtenae et indica) sur la base de critères phénotypiques. Le sérotypage,
basé sur la caractérisation des antigènes somatiques (O) et flagellaires (H), permet le
classement des sous-espèces en sérotypes (ou sérovars) ; S. Enteritidis et S.
Typhimurium prédominent dans le domaine alimentaire.
Le réservoir principal des salmonelles non typhiques est le tractus gastro-intestinal des
animaux à sang chaud : les mammifères (porcs, bovins, rongeurs …), les oiseaux
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1.2. Listeria
La listeria est un bâtonnet à Gram positif qui mesure généralement 0,5 à 2 mm de long.
Il ne forme pas de spores et n'est pas encapsulé anaérobie facultatif. La listeria peut
apparaître coccoïde et mobile selon la température de croissance. Ils ont une température
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1.3. Brucella
Brucella est l’agent responsable de la brucellose, maladie infectieuse et contagieuse chez
l’animal, transmissible à l’homme et de répartition mondiale. Brucella est un
coccobacille à Gram négatif intracellulaire facultatif, de 0,5 à 0,7 µm de diamètre et 0,5
à 1,5 µm de longueur. Les cellules sont immobiles et ne forment ni flagelle
conventionnel, ni capsule, ni spore. Les bactéries du genre Brucella sont aérobies
strictes, mais certaines souches nécessitent une atmosphère enrichie en CO2 (5 à 10 %)
pour leur croissance.
La brucellose est une zoonose. La contamination de l’homme peut se produire: • par
consommation d’aliments contaminés (essentiellement lait et produits laitiers crus); • par
contact de la peau (même apparemment saine) ou des muqueuses (digestives,
conjonctivales et naso-pharyngées) avec des animaux infectés et leurs produits
(principalement les sécrétions génitales, avortons et placentas mais aussi les organes
infectés, foie, rate, mamelle notamment, ainsi que le fumier ou la laine contaminés)
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Le pouvoir infectieux des Brucella est élevé, notamment par voie aérienne, mais la dose
infectieuse est très liée à la sensibilité individuelle des personnes exposées. Dix à cent
unités formant colonie, voire moins, semblent pouvoir être à l’origine d’une infection
humaine.
1.4. Staphylocoques
Les membres de ce genre sont des coques Gram+, souvent en amas. Certaines espèces
contiennent des pigments caroténoïdes orange ou jaune. Non mobiles, anaérobies
facultatifs, chimioorganohétérotrophes. Leurs sources de carbone incluent divers sucres,
communément halotolérants et catalase+. Les staphylocoques sont répartis en souches
coagulase+ et souches coagulase- . Parmi les premières, figurent S. aureus et S.
intermedius; parmi les dernières, S. epidermidis. Ils sont commensaux et pathogènes
chez l'homme et chez d'autres animaux.
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aliments dangereux sont nombreux: viandes, plats cuisinés, produits à base de lait ou
d'œufs, pâtisserie, crèmes glacées, etc. Les entérotoxines ne sont pas hydrolysables par
les protéases digestives (pepsine, trypsine), très résistantes aux traitements thermiques,
résistent à la pasteurisation (60°C/30 min), elles résistent jusqu'à 30 min/100°C.
L'empoisonnement alimentaire se fait usuellement par l'aliment contaminé par des
blessures infectées des mains, par la flore normale de la peau ou de l'appareil respiratoire
des manipulateurs. Les aliments à haute concentration en sels et en sucres constituent un
bon milieu de croissance pour S. aureus.
Dr. TOUAITIA R
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Les bactéries lactiques sont des cocci ou des bâtonnets Gram+, catalase-. Elles
synthétisent leur ATP grâce à la fermentation lactique des glucides. Les bactéries
lactiques sont en général aérotolérantes. Cependant certaines espèces, habitants le tube
digestif des animaux sont anaérobies strictes. Même en présence d'O2 elles sont
incapables de réaliser la phosphorylation oxydative. L'absence de catalase est
caractéristique, mais certaines espèces acquièrent une pseudo catalase
C6 H12 O6 2 C3 H6 O
Le groupe des bactéries lactiques inclut les agents de fermentations produisant de l'acide
lactique : bacilles (Lactobacillaceae) et coques (Streptococcaceae).
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partir des glucides, de l'acide lactique ou un mélange d'acide lactique, acétique, formique
de l'éthanol et du CO2 (Leuconostoc). Les besoins nutritionnels sont souvent complexes,
la catalase est absente (parfois variable chez Pediococcus)
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Microbiologie alimentaire DR. TOUAITIA R
Le genre Leuconostoc
Les Leuconostoc sont des cellules Gram-positives : coccoïdes, par paires ou par
chaînettes. Non mobiles, asporulées, anaérobies facultatives. Leurs métabolisme est
fermentatif et respiratoire. En anaérobiose, elles fermentent le glucose principalement en
acide lactique, éthanol et CO2 (fermentation hétérolactique). Elles sont généralement
capsulées ce qui entraîne l'apparition d'une viscosité dans le milieu. Elles ne sont pas
hémolytiques ni pathogènes. Elles produisent des accidents de fabrication dans les
produits acides et sucrés (piqûre lactique gazogène, viscosité), dans certains fromages
(bleus) elles facilitent l'ouverture par la production de CO 2. Elles interviennent aussi
dans les ensilages (L. mesenteroides) et les végétaux fermentés : les olives, la
choucroute, etc., mais aussi le cacao et le café. Elles se trouvent notamment sur divers
produits laitiers et boissons fermentées.
1.6.2. Les bacilli
Les Lactobacillus et les Carnobacterium sont des bactéries Gram+, pléomorphes,
asporogènes, immobiles (sauf Lb. agilis). Oxydase et catalase-, pour la plupart
aérotolérants, saccharoclastiques, nitrate-, gélatine-, caséine-, indole-, H2S-,
pigmentation. Certaines souches possèdent une pseudocatalase.
Le genre Lactobacillus Ce genre contient de nombreuses espèces qui sont des
agents de fermentation lactique intervenant dans de nombreuses industries ou qui sont
rencontrées comme contaminants. Il s'agit de bacilles souvent allongés ou coccobacilles,
Gram+, asporulés, parfois groupés en paires ou en chaînes, généralement immobiles.
Anaérobies, microaérophiles ou aérobies facultatifs. Habituellement catalase- (certains
ont une pseudocatalase). Certains sont homofermentaire obligés (Lactobacillus
delbrueckii), d'autres sont hétérofermentaires (Lb. brevis) et d'autres sont
hétérofermentaires facultatifs (Lb. casei). Ils sont acidophiles, peut protéolytiques et
peut lypolytiques. Se trouvent sur la végétation, dans la microflore naturelle de l'homme
et dans divers produits alimentaires fermentés.
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Le genre Bifidobacterium
Chez l'homme, les Bifidobacterium sont des commensaux de la bouche, de l'œsophage,
de l'estomac, de l'intestin, des branches et du vagin. Chez l'animal, ils sont surtout mis
en évidence dans la flore intestinale. Ces bactéries sont des bâtonnets de morphologie
variées, cellules courtes, coccoidales, cellules ramifiées, bifurquées, spatulées, isolées ou
en chaînes, disposition en V ou en palissade. Ces bactéries sont Gram+, non acido-
alcoolo-résistantes, non sporulées, immobiles, anaérobies, bien que quelques espèces
tolèrent l'O2 en présence de CO2. La température optimale de croissance ne dépasse pas
39 °C pour les espèces d'origine humaine, alors que les espèces d'origine animale
préfèrent 43-45°C. Bifidobacterium bifidus meurt à 60 °C.
La croissance des Bifidobacterium n'est pas possible à pH 4,5-5 et pH 8-8,5. Ces
bactéries sont glucidolytiques et donnent de l'acide acétique et lactique; elles produisent
de petites quantités d'acide formique, d'éthanol et d'acide succinique. L'acide butyrique
et propionique ne sont pas produits. Les espèces en général sont catalase-. La présence
d'αgalactosidase différencie rapidement les Bifidobacterium des Lactobacillus. Les
Bifidobacterium ainsi que les espèces de Lactobacillus peuvent avoir une fonction
préventive contre la colonisation par les entéropathogènes. Bifidobacterium
anciennement Lactobacillus bifidus est utilisé dans certains yaourts «probiotiques». Sa
présence entraînerait un effet anti-infectieux au niveau intestinal à cause de la présence
d'un facteur bifidogène.
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2- Les champignons
Tout comme les bactéries, les champignons sont présents dans le sol, l’eau et l’air. Le
terme champignons nous évoque spontanément les cèpes, les morilles et autres espèces
comestibles ou non qui sont constituées d’un chapeau et d’un pied. Mais nous allons
nous intéresser aux champignons microscopiques, parmi lesquels on distingue les
levures et les moisissures.
2.1. les levures :
Les levures sont des champignons microscopiques (6 à 10 microns) unicellulaires
eucaryotes qui interviennent dans la fermentation des matières animales ou végétales en
transformant les sucres en alcool et gaz carbonique. Elles se reproduisent
majoritairement par multiplication asexuée (bourgeonnement ou scission) et pour
certaines par reproduction sexuée.
La levure est capable de vivre en aérobiose (respiration) ou en anaérobiose
(fermentation). Les capacités de fermentation des levures peuvent être responsables de
gonflements de certains produits alimentaires et de l’apparition d’un goût de
fermentation alcoolique.
2.2.Les moisissures :
Les moisissures sont des champignons microscopiques (1 à 60 micromètres) filamenteux
uni ou pluricellulaires eucaryotes hétérotrophes (qui se nourrissent en décomposant de la
matière organique ou en parasitant un hôte). La multiplication des moisissures se fait par
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La moisissure utilisée pour la préparation des fromages à pâtes molles et croûte fleurie
(camemberts, brie, etc.) est le Penicillium camemberti. Le rôle essentiel du penicillium,
au cours de l'affinage des pâtes, réside dans son aptitude à consommer l'acide lactique et,
de ce fait, à désacidifier les caillés, mais en outre, il libère des enzymes, ce qui modifie
l'évolution des saveurs et des aromes des différents fromages.
THOM et CURIE (1916) ont fabriqués de l'acide citrique grâce à Aspergillus niger.
Elles sont aussi utilisées pour la production des enzymes (α amylase, catalase, cellulase,
lactase, etc.), de pigments et vitamines (β carotène, riboflavine), des huiles essentielles,
des aromes et des parfums, etc.
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Les microorganismes sont présents naturellement partout, ils ont un rôle essentiel dans
la nature. Les aliments fermentés par des microorganismes présents naturellement
étaient reconnus pour leur meilleure conservation et les évolutions n’ont cessées depuis
lors. Certains micro-organismes vont être présents accidentellement dans l’aliment, et
peuvent être à l’origine d’altération des aliments ou de pathologies pouvant aller
jusqu’au décès de l’individu. Il est intéressant de comprendre comment ces
microorganismes sont introduits dans les aliments, qu’ils soient utiles à la production ou
non.
Quel que soit le microorganisme, il est toujours introduit dans les aliments pendant l’un
des 5 M :
Main d’œuvre
Matériel
Milieu
Matière première
Méthode
Les flores sont différenciées en flore initiale, exogène ou technologiques (figure 10).
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1. Flore initiale : Il s’agit de la flore qui est naturellement présente dans la denrée
alimentaire. Cette flore est introduite dans le processus de fabrication lors de l’ajout du
produit, ce qui correspond au niveau des 5 M à la « matière première ». Matière
première : Les denrées alimentaires ne sont pas stériles et sont en contact avec le milieu
extérieur, elles sont donc porteuses de microorganismes qui sont introduits dans la
fabrication (figure 11). Ces microorganismes peuvent avoir un intérêt pour la
transformation à venir (par exemple, les microorganismes du lait pour fabriquer du
fromage tel que le Comté) ou pas.
2. Flore exogène :
La flore exogène est la flore dite de contamination. Cette dernière peut être introduite
lors de l’intervention de la « main d’œuvre », lors de l’utilisation du « matériel », ou à
cause du « milieu ». Main d’œuvre : Le personnel est porteur de nombreux germes
(figure 12), il peut donc contaminer les denrées alimentaires par l’intermédiaire de ses
vêtements, sa salive, ses cheveux, ses poils,… L’hygiène des travailleurs est donc un
point très important
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Cette flore présente un intérêt pour le produit et est ajoutée dans la « méthode ».
Méthode: Des microorganismes sont ajoutés lors du procédé de fabrication d’un aliment
car ils ont un intérêt pour le produit, notamment les microorganismes utilisés pour la
fermentation.
Dans le cadre de la fermentation, les microorganismes sont appelés des ferments : il peut
s’agir de moisissures, de bactéries ou de levures. Ils sont nécessaires à la fabrication de
produits spécifiques pour lesquels on recherche un aspect organoleptique particulier. En
effet, les microorganismes utilisés pour effectuer une fermentation métabolisent, en
aérobiose ou en anaérobiose, des substrats de différentes natures (glucides, lipides,
protéines) et agissent ainsi sur les propriétés d’un aliment. Le but de la fermentation est
de modifier un ou plusieurs des caractères suivants :
Aromatisation
Acidification
Texture
Aspect extérieur
Propriétés nutritionnelles
Stabilisation et conservation
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En raison de leur faible spécificité, la plupart des agents physiques antimicrobiens sont
efficaces sur l’ensemble des micro-organismes, en affectant les acides nucléiques ou les
protéines.
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Stérilisation:
Pasteurisation :
On l’applique à certains produits naturels (lait, la bière, le vin, les jus de fruits) dont on
veut assurer momentanément la conservation sans en altérer les caractères
organoleptiques (couleur, odeur, saveur).
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Tyndallisation:
Est un traitement thermique équivalent à des pasteurisations répétées, séparées par des
intervalles de 12 à 24h à des températures de 30 à 40°C. Au cours de la pasteurisation,
seules les formes végétatives sont inactivées tandis que dans les intervalles, la plus part
des spores thermorésistantes germent et sont sensibles à la pasteurisation suivante. Ce
procédé est utilisé pour les milieux de culture fragiles. Cette opération, consiste à
chauffer le milieu 60°C ou 70°C durant 30 minutes ou 1 heure, trois fois consécutives,
en ménageant un intervalle de 24 heures entre chaque chauffage.
Radiations:
Les radiations ionisantes sont appliquées aux aliments dont le but d’améliorer leur
conservabilité et pour les locaux et le matériel. Les aliments ayant subi un traitement aux
radiations ionisantes sont dites irradiés. Ils ne sont nullement radioactifs. Un
rayonnement solaire ou plus précisément les radiations ultraviolettes et les rayonnements
électromagnétiques couvrent une très large gamme de longueur d’onde.
On peut distinguer : les rayonnements infrarouges (> 800 nm), les visibles (800 à 400
nm), les ultra-violets (400 à10 nm), les rayons X (10 à 0,1 nm), les rayons γ (0,1 à 0,001
nm), les rayons cosmiques (< 0,001nm). Les UV proches de 260 microns sont utilisés
pour stériliser l’air, l’eau. Les radiations ioniques pénètrent en profondeur les objets. Les
radiations gamma stérilisent à froid les ATB, hormones, objets en plastique.
Pression:
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Tous les agents antibactériens chimiques sont beaucoup utilisés comme un désinfectant
ou comme antiseptiques des surfaces et matériels ainsi que dans les produits
alimentaires. Le choix de ces agents dépendra de l’usage que l’on veut faire. Certains
sont très actifs mais toxiques.
Les agents biologiques sont généralement représentés par des produits biologiques
naturels ou synthétisés par les micro-organismes. Les chimio-thérapeutiques " les
antibiotiques" détruisent les microorganismes pathogènes en inhibant leur
développement à des concentrations suffisamment faibles pour éviter d’occasionner des
dommages chez l’hôte. L’agent chimio thérapeutique doit avoir une toxicité sélective.
Beaucoup d’antibiotiques sont à spectre étroit, c'est-à-dire que leur efficacité est limitée
à une variété restreinte de microorganismes. Ils sont synthétisés par les micro-
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1. La biotechnologie :
La biotechnologie est une science multidisciplinaire qui associe les potentialités d’une
entité vivante ou une partie de cette entité à différentes techniques et procédés dans un
but économique. Actuellement la biotechnologie est considérée parmi les technologies
les plus émergentes, en raison des grands progrès de la biologie moléculaire ces
dernières années. Le terme «biotechnologie» a été utilisé par le hongrois Károly Ereky
en 1919 pour décrire une technologie basée sur la conversion des matières premières
organiques en un produit plus utile dans un livre intitulé «La biotechnologie de la
viande, la graisse et la production de lait dans une agriculture à grande échelle». Depuis
son apparition, la notion de la biotechnologie a été définie de diverses manières.
Le concept central de cette section est que la biotechnologie est de nos jours un domaine
très large de la recherche scientifique et le terme «biotechnologie» englobe de nombreux
processus et applications. Beaucoup de ces utilisations ne viennent pas immédiatement à
l'esprit lorsque le terme «biotechnologie» est mentionné. Cette section couvre le spectre
des principales applications de la biotechnologie en utilisant les couleurs, verte liée à
l'agriculture, rouge liée à la médecine, blanc à l'industrie, etc.
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La biotechnologie verte est axée sur l'agriculture en tant que domaine de travail. Les
approches biotechnologiques vertes et les applications comprennent la création de
nouvelles variétés végétales d'intérêt agricole, la production de bio fertilisants et de bio
pesticides, en utilisant des cultures in vitro et des plantes de clonage. La première
approche est celle qui doit être développée et susciter le plus d'intérêt et la controverse
sociale. La production de variétés végétales modifiées est basée presque exclusivement
sur la transgénèse, ou l'introduction de gènes d'intérêt d'une autre variété ou d'un
organisme dans la plante. Trois objectifs principaux sont recherchés en utilisant cette
technologie. Tout d'abord, on s'attend à ce que les variétés soient résistantes aux
ravageurs et aux maladies, par exemple, des variétés de maïs actuellement utilisées et
commercialisées résistant aux ravageurs comme la pyrale de la tige de maïs.
Deuxièmement, l'utilisation de plantes transgéniques vise à développer des variétés
ayant des propriétés nutritionnelles améliorées (par exemple, une teneur plus élevée en
vitamines). Enfin, la transgénèse dans les plantes est également étudiée comme moyen
de développer des variétés végétales pouvant servir de bio-usines et produire des
substances d'intérêt médical, biomédical ou industriel en quantités faciles à isoler et à
purifier.
La biotechnologie bleue repose sur l'exploitation des ressources maritimes pour créer
des produits et des applications d'intérêt industriel. Compte tenu du fait que la mer
présente la plus grande biodiversité, il existe potentiellement une vaste gamme de
secteurs pour bénéficier de l'utilisation de ce type de biotechnologie. De nombreux
produits et applications de la biotechnologie bleue sont encore objet d'étude et de
recherche, bien que certains d'entre eux soient réellement utilisés quotidiennement. Sans
doute, l’utilisation des matières premières de la mer représente la biotechnologie bleue
la plus répandue dans de nombreux secteurs différents. Ces matériaux, principalement
des hydro colloïdes et des gélifiants, sont déjà largement utilisés dans l'alimentation, la
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Chapitre V : La fermentation
1. Définition:
Le bioréacteur (appelé aussi fermenteur) est un appareil (ou cuve) qui permet la
croissance de, bactéries, champignons microscopiques, algues) pour la production de
biomasse, de métabolites primaires, secondaires ou encore la bioconversion d’une
molécule d’intérêt .Il assure le contrôle des conditions physico-chimiques (Température,
pH, aération, etc..) pour avoir un bon rendement de productivité. La performance de tout
bioréacteur dépend de nombreuses fonctions :
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4. Types de fermentation :
On distingue plusieurs types de réactions de fermentation par la nature des produits de la
réaction (tableau 2).
4.1.Fermentation alcoolique :
Dans le cas de la fermentation éthanolique (ou fermentation alcoolique), la réaction
dégage de l'éthanol.
4.2.Fermentation lactique :
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dioxygène est trop lent par rapport à la demande en énergie. Ce type de fermentation
concerne aussi la transformation du lait en yaourt.
4.3.Fermentation acétique :
Intervient dans la production du vinaigre (vin aigre), la bactérie responsable de
l'acétification (transformation du vin en vinaigre) est Acétobacter aceti. Les bactéries
acétiques forment une couche à la surface que l'on appelle la mère du vinaigre (biofilm
composé d'amas cellulaire).
Il se forme de l'acide acétique (acide éthanoïque) à partir de l'éthanol en présence
d'oxygène.
4.4.Fermentation propionique :
4.5.Fermentation butyrique :
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