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Chapitre 7
PROCÉDÉS DE LEVÉ PLANIMÉTRIQUE
1. INTRODUCTION :
La densité du canevas géodésique (environ un point pour 10 km2) est
insuffisante pour rattacher les travaux topographiques nécessaires à la réalisation
d'autoroutes, de tunnels, de chemins de fer, etc.
Le topomètre est alors amené à réaliser sur des points d'appui judicieusement
répartis un réseau qui forment le canevas planimétrique, canevas réduit, mais de
précision homogène.
Un canevas est un ensemble discret de points judicieusement répartis sur la
surface à lever, dont les positions relatives sont déterminées avec une précision
au moins égale à celle que l'opérateur attend du levé. Ces points servent d'appui
au lever des détails, implantations, etc.
2. CANEVAS D’ENSEMBLE :
Le canevas d'ensemble est un canevas planimétrique déterminé par des
opérations de mesures sur le terrain, matérialisé de façon durable par des
bornes ou des repères et suffisamment dense pour étayer le réseau sur lequel
s'appuie le lever de détails.
Un tel point est déterminé par les mesures suivantes :
∼ Angulaires: intersection, relèvement, recoupement (procédés dits
de triangulation) ;
∼ De distances: multilatération (procédé de trilatération), mixtes:
insertion. il peut également être
∼ Mixte : insertion.
2.1. La triangulation
La triangulation est une technique permettant de déterminer les éléments d'une
figure en la décomposant en triangles adjacents dont l'opérateur mesure les
angles au théodolite, dont il assure les fermetures angulaires et dont un côté au
moins est connu ou déterminé.
Outre la mesure des angles, il faut alors effectuer impérativement la mesure de
la longueur d'au moins une base du réseau de triangulation.
Par extension du premier type, on appelle triangulation complémentaire une
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θA
A
θB
M B
θC
D
θD C
Figure1 : Principe d’intersection
Principe :
Le point M se situe sur chaque demi-droite matérialisant chaque visée: ces demi
droites sont les lieux géométrique de M ; il se situe donc à leur intersection.
Dans ce procédé de l'intersection, on appelle lieux droites du point M Ies demi
droites matérialisant les visées.
Deux lieux sont donc nécessaires et suffisants pour déterminer le point M ; en
topographie, pour le contrôle, une visée supplémentaire est nécessaire et pour
que le point M soit déterminé avec sécurité, il est conseillé d'effectuer une
quatrième visée:
M est donc déterminé par quatre lieux, quel que soit le procédé utilisé. Dans
notre cas, quatre lieux-droites seront nécessaires.
On détermine les coordonnées d’un point M0 à partir de deux visées
d’intersection correctement choisies, ( A et B par exemple), par les formules
suivantes :
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X M0 = X A +
( X B − X A ). tan θ BM − (YB − YA )
tan θ BM − tan θ aM
YM 0 = YM + ( X M − X A ). tan θ AM
A
B
β
α
C
Figure2 : Principe de relèvement
2.1.3. Recoupement :
Le recoupement est le procédé qui utilise simultanément l’intersection et le
relèvement pour la détermination d’un point. Sa mise en œuvre est fréquente
car on ne dispose pas toujours de nombre minimal de visées d’intersection ou
de relèvement nécessaires à la mise en œuvre d’un seul de ces procédés.
2.2. La trilatération :
Le point M est déterminé à partir de quatre mesures des distances sur quatre
points anciens connus.
Les quatre points éloignés correctement répartis ; les distances doivent être
homogènes et situés sur les quatre quadrants, si possible autour du point M.
Les distances mesurées représentent des cercles centrés sur les points connus.
Deux cercles sont nécessaires et suffisants pour déterminer le point M, mais il
faut quatre cercles, c'est-à-dire quatre points anciens connus.
Figure p.7
2.3. L’insertion :
L’insertion est un procédé qui utilise l’intersection, le relèvement et la
trilatération pour la détermination d’un point.
L’insertion présente l’intérêt d’être opérationnelle avec un petit nombre de
points d’appui stationables.
3. CANEVAS POLYGONAL :
Le canevas polygonal, ou polygonation, est l’ensemble des polygones formés par
les cheminements planimétriques qui sont des lignes brisées parcourues en
mesurant les angles et les longueurs des côtés pour ensuite calculer les
coordonnées des sommets.
3.1. Cheminements planimétriques :
3.1.1. Cheminement ouvert :
Observations :
Le cheminement ouvert, ou ligne polygonale, est une ligne brisée orientée
définie géométriquement par :
- une origine connue en coordonnées rectangulaires dans le système STT ;
- une direction de référence à l’origine dont l’orientement est connu ;
- les angles azimutaux des côtés successifs, y compris celui à l’origine entre
la direction de référence et le premier côté ;
- les longueurs des côtés réduites au système de projection.
Les angles sont mesurés avec un théodolite, les distances au distancemètre, au
ruban ou au stadimètre.
Calcul :
Soit un cheminement ouvert de n côtés, d’origine 0 et d’extrémité n.
L’orientement de départ θ d , les angles α i de deux côtés successifs ainsi que les
longueurs Di des côtés sont connus.
On veut déterminer les coordonnées des sommets i (i varie de 1 à n). Les
coordonnées du sommet de l’origine 0 sont connues.
Nord
θ12 Dn
R D3
θ n-1,n
1 D2
D1
0 θ23
2
θ01
Figure 3 : Cheminement polygonal
. .
. .
X 1 = X 0 + ∆X 1 Y1 = Y0 + ∆Y1
X 2 = X 1 + ∆X 2 Y2 = Y1 + ∆Y2
. .
. .
X i = X i−1 + ∆X i Yi = Yi −1 + ∆Yi
. .
. .
Nord
R2
θ12 Dn
R1 D3
θ n-1,n n
1 D2
D1
θf
0 α1 θ23
2
θ01
Figure 4 : Cheminement encadré
varie de 0 à n.
- Ecart de fermeture angulaire : f θ = ∆θ c − ∆θ m .
- Compensation linéaire :
Il faut répartir f X et f Y sur les coordonnées relatives (∆X et ∆Y)
proportionnellement aux longueurs des côtés :
f X .Di f Y .Di
c iX = − cYi = −
∑ Di ∑ Di
- Calcul des variations de coordonnées composées :
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5 α4
α5
α3 3
0 αn
n α2
θ n1 θ 1n
α1 2
Observations :
C’est un polygone, calculé comme un cheminement, dont un sommet tient lieu
à la fois d’origine 0 et d’extrémité n.
Si l’orientement et les coordonnées à l’origine sont connues les observations
consistent à mesurer les angles polygonaux α i et les distances réduites Di.
Calcul des coordonnées :
Compensation des erreurs angulaires :
- La somme des angles intérieurs connue est : ∑ α ic = (n − 2 ).200
- La somme des angles intérieurs mesurée est : ∑ α imes = α1 + α 2 + ⋅ ⋅ ⋅ + α n
- Ecart de fermeture angulaire : f θ = ∑ α imes − ∑ α ic .
polygone.
- Calcul des angles compensés : α icomp = α imes + cθ .
- Compensation linéaire :
Il faut répartir f X et f Y sur les coordonnées relatives (∆X et ∆Y)
proportionnellement aux longueurs des côtés :
f X .Di f Y .Di
c iX = − cYi = −
∑ Di ∑ Di
- Calcul des variations de coordonnées composées :
∆X icomp = ∆X imes + ciX ∆Yicomp = ∆Yi mes + c Yi
∑ X i (Yi +1 − Yi −1 )
1 n
S=
2 i=1
∑ Yi ( X i −1 − X i+1 )
1 n
S′ =
2 i =1
Application : B
Déterminer les coordonnées planimétriques des points B et C en
complétant le tableau ci-dessous.
Les tolérences : Angulaire=0.005 gr 97.3645
Linéaire=30 cm sur la ligne de fermeture.
On donne : θ AC = 324.55 gr
62.7484
40.1574
GR C
A
B 97.3644
C 62.4783
240.1573
CORRECTION
f θ = −0.0003 gr f X = 0.012m CX = 0.0281
c θ = 0.0001gr f Y = −0.024m CY = −0.0564