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Etude théorique
et expérimentale de l'équilibre
élasto-plastique
d'un sol cohérent
autour du pressiomètre
l'ql Cet article analyse le comportement tridimensionnel du sol
cohérent autour du pressiomètre. Il est divisé en trois parties.
IE
l= Dans la première partie, nous décrivons la loi de comportement
Iul du sol. Le sol est supposé suivre un modèle élasto-plastique
l.Sl standard. Le sol est cohérent, et se comporte sans variation de
lÉ, volume en plasticité ce qui correspond à un comportement non
drainé. Nous prenons en compte la contrainte verticale. Nous
montrons qu'il peut exister deux zones plastiques différentes
autour du pressiomètre. La première zone est liée à une plasticité
de cisaillement entre les contraintes circonférentielles et radiales.
La seconde zone est liée à une plasticité de cisaillement entre les
contraintes verticales et circonférentielles. Un équilibre élastique
se développe au-delà des zones plastiques. Nous mettons en
évidence la valeur des deux rayons plastiques, la relation entre les
contraintes, déformations et déplacements dans chaque zone.
Dans la seconde partie, nous calculons avec un programme aux
éléments finis, l'équilibre autour du pressiomètre. Le programme
utilise la loi de comportement de Monnet (1992). La comparaison
entre les résultats analytique et numérique est faite.
Dans la troisième partie, nous analysons des essais
pressiométriques Ménard pour en tirer les caractéristiques
mécaniques du sol. Nous comparons les résultats analytiques et
expérimentaux, et nous concluons sur la validité de la méthode
d'estimation des paramètres mécaniques.

Theoretical and experimental study


of the static equilibrium of
the cohesive soil around pressuremeter
l+, This paper analyses the equilibrium around the pressuremeter. It is
IL'
t(o divided in three parts.
IL In the first part, we describe the soil behaviour law. The soil is assumed to be
l*r
I('f elasto-plastic with associated plastic flow. The soil is cohesive, and shows no
l-o dilatancy in plasticity. This is an undrained behaviour. We take into account
t< the vertical stress. We show that two different plastic zones may develop
around the pressuremeter. The first one is iinked to the difference between
the circumferencial stress and the radial stress. The second one is linked to
the difference between vertical stress and the circumferencial stress. The
elastic equilibrium beyond the plastic area is used for the analysis. We
derive the expression of the two plastic radii, the relation between stress and
strain in each zone and the expression of displacements.
In the second part, we compute with a finite element program the
equilibrium around the pressuremeter. The program uses the behaviour
law of Monnet (1,992). The comparison between theoreticai and
experimental results for the stress distribution is shown.
In the third part, we use transform Ménard tests to determine the mechanical
characteristic of the soii. We compare the analytical and experimental results,
and we conclude on the method used to find the mechanical parameters.

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REVUE FRANçAIsE oE cÉorucuNteuE
N'73
4e trimestre 1994
- il y a une certaine imprécision dans l'estimation de
Ia contrainte admissible, et du tassement des fonda-
tions lorsqu'on utilise des corrélations, ce qui conduit à
.or;,.,6i;..'s-i des surcoûts éventuels de dimensionnement.
et;
,ei,.ei ,..,
Cependant, Ie pressiomètre est le seul appareil
U,....,..,.,...,,i..
..,,.:':
d'essai rn sifu qui mesure à la fois une caractéristique
E,.l..:, 11. de déformabilité et une caractéristique de résistance du
1...,,......,:

l.'
sol. II permet de réaliser des mesures en place sur des
.il.ët,..,: sols non prélevables ou de forte granulométrie. Les tra-
c,ù..1:, vaux de F. Baguelin et aL. (1972) ont réalisé une avancée
,

O,t
i
importante dans l'interprétation de l'essai autoforeur.
6â,
'....,,:

:,,.,.
A partir d'une hypothèse de non-variation de volume
,..,.,. ... .
du sol cohérent au cours du cisaillement, ils démon-
oh,.....
,',,.," ,i.
trent que l'on obtient Ia courbe de cisaillement du sol à
o; ... , ,. ",''
,,i
partir d'une dérivation de la courbe pressiométrique.
o; ., '.' ;'',,,
Cette méthode séduisante est toutefois sensible au
Pi . ., . il
mode de lissage de la courbe pressiométrique. Eile fait
...i,: systématiquement apparaître un pic de cisaillement qui
: |: .':,., .
P-.,, ,

n'existe pas forcément dans la réalité comme l'ont


",,' ,.'. ,1i
er montré R. Nahra et R. Frank (1986) dans leur analyse
€o par éléments finis. Elle est enfin limitée au cisaillement
el du sol dans Ie plan horizontal, et ne prend pas en
compte le cisaillement dans Ie pian vertical.
Ti
Cet article propose une interprétation complète de
.â.. l'essai pressiométrique ou de I'essai dilatométrique
.b:, dans son mécanisme de cisaillement horizontal et ver-
tical, qui permet dans tous les cas de sols cohérents:
* de déterminer Ies caractéristiques d'élasticité du
sol en place, et sous I'état de contrainte moyen rencon-
u^r
,,,.;',' ,
a
.
tré;
'.',', :'::

,S|t,, .. ..,.., . ','. ' - de déterminer la cohésion non drainée du sol en


place.
Ces deux caractéristiques sont propres au sol et
.60; indépendantes de la sonde ou du type de forage réa-
lisé. Elles permettent alors, sans passer par des corré-
Iations toujours délicates, de prendre en compte dans le
projet, à la fois, les caractéristiques élastiques et les
caractéristiques de cisaillement du sol. Le pressiomètre
peut alors être utilisé pour d'autres travaux que cerx
Uù, :
.
,,.. de fondation, et son interprétation soignée peut
u: c
.. .

conduire à des économies considérables sur le dimen-


sionnement.
Cette nouvelle méthodologie repose sur une procé-
dure expérimentale plus complète, qui inclut dans la
séquence de chargement et avant d'atteindre la pres-
sion de fluage, un cycie de déchargement-recharge-

E ment. Ce cycle sert à déterminer les caractéristiques


élastiques du sol en place, et permet d'éliminer Ia
majeure partie des déformations plastiques. La procé-
lntroduction dure expérimentale inclut en outre un resserrement des
mesures au-delà du fluage, de façon à obtenir plus de
Le pressiomètre inventé par Louis Ménard (1955 et points expérimentaux dans cette zone de la courbe par-
1959) est un appareil massivement utilisé de nos jours ticulièrement fructueuse pour I'analyse. Cette méthode
dans les projets de fondations. Son utilisation s'est lar- suppose une interprétation soignée des mesures de
gement étendue grâce aux travaux de l'inventeur et de façon à prendre en compte tous les phénomènes
Michel Gambin (1963 et 1979). L'interprétation usuelle hydrauliques, les phénomènes mécaniques qui se pro-
consiste à tirer de cet essai d'une part le module pres- duisent pendant I'essai tel que décrit dans Ie brevet
siométrique et, d'autre part,la pression limite. Ces Gaiatech (1986), et qui peuvent altérer la valeur de la
paramètres sont ensuite rentrés dans des tableaux de pression de réaction du sol et la valeur de la déformée
corrélation pour déterminer la contrainte admissible et du rayon moyen de Ia sonde. Enfin, cette méthode uti-
le tassement des fondations. lise une analyse complète du comportement élasto-
Cette méthodologie souffre de plusieurs imperfec- plastique du sol quand il est cisaillé par la sonde pres-
tions: siométrique. Ce dernier aspect est présenté ici.
- le module pressiométrique et Ia pression limite ne La démarche théorique utilisée consiste à prendre
sont pas des caractéristiques mécaniques intrinsèques en compte une loi de comportement élastique linéaire
au sol, mais sont liées au terrain et à l'appareillage uti- et plastique pour le sol, comme indiquée sur les
lisé, ainsi qu'au mode de réalisation du for age ; figures 1 et 2. Pendant la phase élastique, une contrac-

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4e Trimestre1ggs
o
E
F
c f,
o o
E
_g o"
ït
'6 c
.a .o
() CU

C6

-0

Distortion Distortion

:iiiilti*litl;*r*+lii$iiii ixii Comportement théorique du sol au iiiii#Iiiitiifitiiii#iiir#Hffii ifli Variation de volume théorique au
cisaillement. cisaillement.
Theoretical behaviour of soil when shearing Theoretical voiume charge of soii when
OCCUTS. shearing occurs.

tance peut se produire. La phase plastique se déve- droite de régression dont la pente est l'inverse de la
loppe sans variation de volume. Le critère de plasti- cohésion non drainée (Fig. 10 et 12). Dans un second
cité dépend uniquement de la cohésion non drainée temps , la superposition des courbes théoriques obte-
Cu. Ce modèle de comportement simple permet de nues par les relations (35) et (43) pressiométriques et
représenter les argiles et certaines roches tendres. Le des courbes expérimentales permet d'affiner la cohé-
comportement complètement non drainé peut être sion (Fig. 11 et 13), qui est ainsi coruigée et portée dans
pris en compte avec un coefficient de Poisson égal à les tableaux IV et V. Enfin, les paramètres d'élasticité
0,5. L'analyse de I'équilibre se fait ici dans le plan hori- et de cohésion sont introduits dans les formules (47) et
zontal, comme classiquement, mais aussi dans le plan (50) de la pression limite théorique. On vérifie alors Ie
vertical, de façon à tenir compte de l'influence éven- bon accord des pressions limites théoriques et expéri-
tuelle de la contrainte verticale. Suivant que la mentales pour une expansion conventionnelle de la
contrainte verticale intervient ou non dans la plasti- sonde.
cité, on montre qu'il existe des formules différentes
pour la pression de fluage (46) et (49), pour la pression
limite (411 et (50), et pour l'équation de la courbe pres-
siométrique après le fluage (35) et (43) . La méthode
d'interprétation en cisaillement consiste à reporter le Etude analytique
logarithme népérien de la déformée du forage en
fonction de la pression corrigée de réaction du sol. - L'article de Gibson et aI. (1961) sur I'essai pressio-
Les formules (34) et (42) montrent alors que cette rela- métrique dans les argiles est une contribution très
tion est linéaire, avec une pente correspondant à importante à la connaissance de l'équilibre autour du
l'inverse de la cohésion pour tous les points au-delà pressiomètre.
de la pression de fluage. Cette première détermina-
tion est affinée par la superposition sur le même gra- Cependant cette étude souffre d'une simplification.
phique donné par l'ordinateur des courbes pressio- Une hypothèse de déformation plane est prise dans la
métriques expérimentale et théorique (35) et (43) en direction verticale, et aucun déplacement n'est
termes de pression en fonction de la déformée du autorisé le long de cet axe. L'équilibre est seulement
forage. L'ajustement des deux représentations permet étuoié dans le plan horizontal, et les forces verticales
de déterminer définitivement la cohésion non àrainée ne sont pas prises en compte. La possibilité d'une
du sol. rupture se produisant entre les contraintes
La vérification de cette nouvelle théorie se fait sur circonférentielles et verticales de façon à ce que la
les essais pressiométriques réalisés lors de la cam- contrainte radiale devienne intermédiaire avait été
pagne de reconnaissance complémentaire pour la envisagée par Wood et aI. (1977), mais aucune
construction du Centre de conférences international de formulation n'avait été proposée.
Paris, dans les argiles plastiques de la région pari- L'étude présente est une tentative pour répondre à
sienne et de la construction de l'autoroute SN1A pour ces questions non résolues. Elle englobe le cas où la
le contournement de Plan-les-Ouates, à côté de contrainte verticale constitue une direction de
Genève, dans les limons argileux du Wurm. Ces essais déformation plastique, et le cas où la contrainte
sont interprétés par le logiciel Gaiapres de façon à verticale ne j oue pas de rôle dans I' écoulement
obtenir les pressions corrigées et les déformations plastique. Elle est limitée actuellement à la prise en
moyennes du forage . La valeur des modules d'élasti- compte des petites déformations, ceci permettant
cité est déterminée à partir des cycles de décharge- d'obtenir une formulation simple pour l'expression
ment-rechargement. Dans un premier temps, la repré- théorique des courbes pressiométriques. Cette
sentation du logarithme népérien de la déformée du approche nous paraît suffisante dans cette première
rayon du forage,en fonction de la pression donne une phase d'analyse.

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4e trimesTre 1995
ffi
Hypothèses
Les contraintes sont négatives en compression et
positives en traction.
Les petites déformations sont prises en compte.
Le sol est considéré avoir un comportement élasto-
plastique standard représenté sur la figure 1..La partie
élastique est liée aux constantes d'élasticité E (module
d'Young) et v (coefficient de Poisson), qui permettent
de définir les coefficients de Lamé l" et p:
l.=E.v/l(1 +v).(t-2.v)l U-E/t2.(1 +v)l (1)

La partie plastique du comportement est liée à la


cohésion non drainée Cu. L'ecoulement plastique
standard utilise le scalaire ( qui définit la longueur de
la déformation plastique standard :

drp _ (.dF(o)/do (2)


iiiiiii4rrx1liiiiii$iiliiiiiiiiltffiiiir, Second cas: état des contraintes le long
avec la fonction associée (3). du rayon avec une zone plastique.
Second theoretical case : state of stresses along
L'équilibre limite est atteint quand le critère de the radius with one plastic zone.
Mohr-Coulomb (3) s'annule :

F(o) = (os - o,) - 2.Cu (3)


Trois différentes zones de sol sont considérées. Si
nous partons de l'axe du forage (voir Fig. 3), nous
trouvorrs:
ffi
aJ une zone plastique dans Iaquelle la plasticité se Conditions d'équilibre
produit entre la contrainte circonférentielle oe et Ia Dans le plan horizontal, la condition d'équilibre en
contrainte radiale o., c'est-à-dire entre les rayons a petite déformation est :
(rayon du forage) et b (rayon externe de la première
zone plastique); oo-or-r.dor/dr=0 (4)

b) selon les conditions de contraintes que nous Dans le plan vertical, la condition d'équilibre est:
expliciterons, une seconde zone plastique peut se do,/dz--y (5)
développer entre les contraintes circonférentielles o, et
verticales 6,, c'est-à-dire entre les rayons b (rayon
externe de Ia première zone plastique) et c (rayon
externe de Ia seconde zone plastique) (voir sur la Fig. 3).
ffi
Cette zone peut ne pas exister (voir sur Ia Fig. 4) ; Premi ère zone plastique
cl une zone élastique se développe au-delà. Cette zone plastique est limitée par le rayon a du
forage et du pressiomètre, et par le rayon b limite
externe de la zone consid érée. L'équilibre limite se pro-
duit entre les contraintes circonférentielles o, et radiale
o. selon le critère de Mohr-Coulomb (5), ce qui permet
d'écrire :

oe * o," = 2'Cu (6)


La condition d'équilibre (4) peut être écrite en fonc-
tion de la cohésion et intégrée entre les valeurs a du
rayon du forage où la pression p est appliquée, et le
rayon r quelconque, interne à Ia première zone plas-
tique où la contrainte radiale o" s'applique. On en
déduit la relation (7),
Ln (r/a) = 1/(2.Cu).(o. - p) (7)
La condition de plasticité standard (2) montre que
le rapport entre les incréments de déformation plas-
tique radiale r. et circonférentielle t, est constant:
de.n/deeP=-l (B)

L'équation intégrée, et il apparaît la


(B) peut être
constante C1 qui ne dépend pas du déplacement u et
du rayorf r:
t.o=-tro+Cl (9)
Nous supposons que la partie élastique de la défor-
Premier cas: état des contraintes le long
fhY#f*t1.$Ït$ift$frT*lffiiii
du rayon avec deux zones plastiques. mation est négligeable dans cette zone, et nous utili-
First theoretical case: state of stresses along sons les relations entre déformations et déplacements:
the radius with two plastic zones. t, = du/dr Er= dv/dz to = u/r (10)
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L'équation (9) peut être écrite en termes de dépla- ordre qui peut être intégrée avec la constante Cu, le
cement par les relations (10), et nous pouvons intégrer déplacement étant nul pour un rayon infini:
entre les valeurs a et r du ravon. Nous trouvons :
u - C-/r (21)
Ln(r/a) : 1./2.Ln {12.u^/a - Cl/lZ.u/r - C1l}
J

(11) La relation (21) peut être introduite dans les équa-


A partir des relations (7) et (11), nous trouvons la tions élastiques (20). Pour un rayon infini, la contrainte
relation liant Ia contrainte radiale, le déplacement au radiale est liée à la contrainte verticale par le coefficient
forage, et le déplacement u pour le rayorr f : des terres au repos Ko, si bien que les relations devien-
Ln{12.u^/ a - Cl/l2.,a,/r - C1l} - l,/Cu.(o. - p) (12) nent en termes de contrainte et de déformation:
o,= _21t.{:=_?J; oe = 21t.Cr/r2 -Ko.y.z (22)

ffii- te = Cr/rz (23)

Seconde zone plastique ffi


Dans certaines conditions, une seconde zone plas- Condition de continuité
tique se développe entre la contrainte verticale et la
contrainte circonférentielle . La condition d'équilibre entre les diflérentes zones
vertical (5) donne la contrainte verticale à la profondeur
z, sans force de surface :
Ces conditions dépendent de l'existence ou non de
la seconde zone plastique. Nous allons d'abord exami-
6r=-y.Z (13) ner le cas plus général où deux zones plastiques diffé-
Dans le cas où la plasticité se développe dans cette rentes se développent, puis Ie cas particulier où seule
zone,le critère de Mohr-Coulomb (3) donne une diffé- la première zone plastique existe.
rence constante entre les contraintes circonférentielles
et verticales. Ceci conduit à une valeur constante de la
**#+*ii*iiffi
contrainte circonférentielle : iilîi[lÏiaii#Hi

oe = -y.Z + 2.Cu (14) Premier cas: deux zones plastiques se dëveloppent


La condition d'équilibre (4) peut alors être écrite en
fonction de or seul et peut être intégrée entre les valeurs La limite entre les zones élastique et plastique est
localisée à la valeur c du rayon. Nous connaissons Ia
c et r du rayon. Nous utilisons la notation o". pour la
contrainte radiale à Ia limite avec le domaine éiastique, différence 2.Cu entre les contraintes circonférentielle
pour la valeur du rayon c. Nous avons alors la et verticale. La contrainte circonférentielle peut être
écrite en fonction de la cohésion Cu par l'intermédiaire
contrainte radiale pour un rayon r quelconque telle eue :
du critère de Mohr-Coulomb et en fonction de Cu par
(2.Cu - y.z- o..)/(Z.Cu - y.z- o.) - r/c (15) les équations élastiques. En tenant compte des-for-
La condition de plasticité standard (2) donne le rap- mules (22), nous trouvons la valeur de la constante C^ et
port entre les incréments de déformations plastiques de o.. qui est constant et indépendant du chargement p
circonférentielle et verticale. Nous utilisons les appliqué par le pressiomètre à la paroi du forâge :
constantes d'intégration C, et C, :
C, = c2.lz.Cu -y.2.(t - Ko)1/(2.u) (24)
dernldeeP=-1 de.n-g (16) P, = - o.. - Y'z'(z'Ko (25)
- 1) + 2'Cu
tro :- erP+ C, t.o : C, (17) La relation (25) donne la pression de fluage dans le
Nous négligeons la partie élastique de la déforma- cas où deux zones plastiques se développent. Les rela-
tion, et nous utilisons les relations (10) entre déforma- tions (10, 23) peuvent être utilisées pour trouver le
tion et déplacement. La déformation radiale dans (17) déplacement radial à la limite c:
peut être écrite en termes de déplacement et intégrée. u. = c.lZ.Cu - y.z.(t - KJI/(2.p) (26)
Nous utilisons la constante d'intégration Co: Pour la valeur c du rayon, les déformations sont
u-Cr.r+Cn (18) alors :

Cette équatioû, ainsi que la formule (15) donne Ia r.. = -lz.Cu -y.2.(1- KJI/(Z.p)
relation entre les contraintes et les déplacements dans tr.= [2.Cu - y.z.(1' - Ko)]/(Z.v) (27)
la seconde zone plastique, avec u. eui est le déplace-
ment pour le rayoh c, limite externe de la seconde zone La constante C, qui est égale à Ia déformation r"
'
plastique et début de la zone élastique. dans la seconde zoâe plastique, est ainsi définie
C, = - lz.Cu - y.z.(t - Ko)l/(2.p)
' (28)
(2.Cu -y.z- o..)/(2.Cu -y.z- o.) - (u -C4)/(u. - Cn) (19)
A la limite de la première zone plastique , Ia
contrainte radiale prend la valeur de la contrainte ver-
ffi ticale (voir Fig. 3). L'expression (7) permet dans ces
conditions de trouver l'extension de Ia première zone
Zone élastique plastique :

L'analyse de Ia zone élastique est bien connue et b - a.e t(o, - p)/(2.Cu)l (2e)
peut être trouvée dans Cassan (1978) ou Baguelin et al. L'équation (15) peut s'appliquer entre les rayons
(1978). Nous développons cette analyse avec nos plastiques b et c. Avec la condition o,n égale à la
propres notations. Les contraintes radiales et circonfé- contrainte verticale, o,. égale à l'expression (25) et b
rentielles s'écrivent alors :
donné par l'équation (29), on obtient finalement l'équa-
tion du second rayon plastique
o. : (1,+2p).e.+À.er+À.e, oe = y.e.+(1,+2U).er+À.e, (20)
:

c = b. Cu/lz.Cu - y.z.(t - Ko)l (30)


La condition d'équilibre horizontal (4) et les rela-
tions (10) donnent une équation différentielle du second c = â.s r(o,-p)/(2.cu)t.OJ/lz.Cu - y.z.(1 - KJI (31)

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4e trimestre 1995
Entre les rayons plastiques b et c la relation (17) valeur des déformations (371, permet de trouver la nou-
s'applique. En tenant compte de la relation (30) entre b velle constante C. de cet état d'éguilibre:
et c, on trouve finalement l'équation de la déformation Cr=0 (41)
circonférentielle pour Ie razon plastique b :
La formule (1,2) appliquée entre les rayons a et c
teb = - y.z(Ko - 1)/(2.yt) (32) donne la formule de la courbe pressiométrique:
A la limite entre la première et la seconde zone plas- Ln [uu/â] = - p/cu - Ko.y.z/cu - 1. + Ln[cu/(2.rr)t ê2)
tique, l'équation (9) s'applique. La valeur de la défor-
mation plastique radiale peut être égalée à la constante Nous trouvons une relation linéaire entre les loga-
C3, la déformation circonférentielle étant donnée par
rithmes du déplacement .,J^/a au niveau du forage et la
I'équation (321, ce qui donne :
pression p appliquée, dont la pente est l'inverse de la
cohésion. La mesure de la pente permet alors de déter-
Cl = - Cu/P (33) miner la cohésion non drainée Cu.
La distribution des contraintes dans la première En passant à l'exponentielle, cette expression donne
zone plastique (12) peut être utilisée entre les valeurs a la relation contrainte-déplacement pour l'essai pressio-
et b du rayon, et nous trouvons la relation générale (3+1, métrique dans l'argile :
qui est l'expression théorique de la courbe pressiomé- (- p/cu).g(-Ks T.z)/cu - 1).CU/(2lr)
Uu/ a=e (43)
trique dans le cas où deux zones distinctes de plasticité
se développent. La distinction entre les deux comportements pos-
sibles se fait sur la valeur de la contrainte radiale pour
Ln[u,/a +Cu/(Z.[r)] =
le rayon c. Pour le second cas de comportement, c'est-
-plCu -y.z/Cu + Ln[(1 - Kj.y.z/(z.tt) + Cu/(2.ti)] (34) à-dire pour qu'une seule zone plastique existe seule-
Le terme Cu/(2.p) est très petit. Si nous le négli- ment, il suffit que la contrainte radiale au rayon plas-
geons, nous trouvons une relation linéaire entre les tique c dépasse la valeur de la contrainte verticale en
logarithmes du déplacement u, au niveau du forage et compression (o.. < or) ou encofe :

Ia pression p appliquée, dont la pente est l'inverse de -Cu-Ko.y.z<-y.z (44)


la cohésion . La mesure de la pente permet alors de ce qui se simplifie erl:
déterminer Ia cohésion non drainée Cu.
Cu > (t -Ko).y.2 (45)
En passant à l'exponentielle, cette expression donne
la relation contrainte déplacement pour l'essai pressio- Le cas du cisaillement avec deux zones plastiques
métrique dans l'argile :
ne peut se produire que lorsque le coefficient Ko est
plus petit que 1, ce qui correspond à un coefficient de
uu/ a - *r(o,-R)/Cur. {(1-K0) .y .2./ (21r)+cu/(2.p)t-cu/(z.p) (35) Poisson inférieur à 0,5 et à une argile au-dessus de la
nappe phréatique.
ïir#i;;ii[ï'i+[î#ïf riiiiinir;;ïI;lilr;iiT#iii

Second cas: la plasticité se dëveloppe seulement


entre les directions circonf,ërentielles et radiales
ffi
Pression de fluage et pression limite
Dans cette configuration, la second e zone plastique
disparaît, et le rayon b, qui déterminait la limite entre Deux cas peuvent se présenter selon qu'une ou
les deux zones plastiques, n'a plus de raison d'être. Il deux zones plastiques se développent.
subsiste seulement, dans ce cas, le rayon a du forage et
le rayon c, qui limite la zone plastique et Ia zone élas-
tique. iru#iffi t+f*ili;mfi ;iiiili#ff

Les contraintes au niveau du rayon c peut s'expri- Premier cas: deux zones plastiques se dëveloppent
mer par les relations (22), ce qui donne :
Nous avons montré que la formule (25) donne la
or. = - 21t.Cr/cz - Ko.y .z or. : 21t.Cr/cz - Ko.y .z (36) pression de fluage:
La condition de plasticité (3) appliquée à ces valeurs P, = y.z.(2.K0- 1) + 2.Cu (46)
des contraintes donne la valeur de la déformation cir- Lorsque le volume injecté correspond au volume
conférentielle au rayon c qui est constante :
intial, uu/a est égal à 1/2, et la pression est égale à la
Cr/ cz = Cu/(ZVt) = te. = - t.. (37) pression limite conventionnelle. Si nous considérons
On en déduit la valeur des contraintes radiales et maintenant l'équation (34), elle se transforme €r :

circonférentielles pour cette valeur du rayon qui sont P'- -y.2.+ Cu.Ln + {(U + Cu)/t(l - Ko).y.2 + Cul} (47)
constantes toutes deux : Dans cet[e relation, la pression limite n'est pas pro-
Pr=-o..-Cu+Ko.y.z (38) portionnelle à la profondeur de l'essai, elle est propor-
or. = Cu - Ko.y.z (3e)
tionnelle à la cohésion non drainée, ce qui semble
logique dans un sol cohérent. Par contre, cette relation
La relation (38) donne la pression de fluage dans le est sensiblement différente de celle de Amar et aI. (1991):
cas où il y a une zone plastique. On retrouve ainsi la for-
mule de Gibson et aI. (1961). La relation (7) est appli-
P,,_ = 5,5.Cu + Ko.y.z si P,,_ - Ko.y.z < 300 kPa (48)
quée pour le rayon c et la contrainte radiale o.. définie P,,* = 10.Cu + Ko.y.z - 250 si P,,_ - Ko.y.z > 300 kPa
par la relation (38) ce qui donne Ia valeur du rayon plas-
tique c:
l##*ffifi*#iffi$*ffiiïHii
C = à e t(-Kg.l.z-Cu-P)i(2.Cu)l (40)
Second cas: uh€ seule zone plastique se dëveloppe
De la même façon que précédemment, on néglige
Ies déformations élastiques devant les déformations Nous avons montré que la formule (38) donne la
plastiques. La formule (9), dans laquelle on introduit la pression de fluage:
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4e trimestre 1995
P, = Cu + Ko.y.z (4e) une surcharge uniforme qui correspond au poids des
terres, et qui est appliquée à la partie horizontale supé-
Lorsque le volume injecté correspond au volume rieure du maillage. Les paramètres utilisés pour le cal-
initial, u^/a est égal à 1,/2, et la pression est égale à la cul sont indiqués dans le tableau I, ci-après, et corres-
pression limite conventionnelle. Si nous considérons pondent à deux essais pressiométriques présentés dans
maintenant l'équation (43), elle se transforme er :
Ia partie expérimentale de cet article.
P,* = Ko.Y.z + Cu.{l + Ln[E/(Cu.2.(1 + u))]] (50)
Dans cette relation, comme précédemment, la pres-
sion limite conventionnelle est proportionnelle à la ffi
cohésion non drainée, ce qui semble logique dans un
sol cohérent. Cette relation correspond à la formule Premier cas:
proposée par Bishop et al. (1945), Ladanyi (1963) et deux zones plastiques se dëveloppent
Salençon (1966) pour la pression limite théorique
lorsque le volume injecté est infini. Le calcul par éléments finis représente un essai sup-
posé être exécuté à 13,20 m de profondeur dans une
argile hors d'eau qui poss une cohésion de 120kPa et
un module d'élasticité de 7 800 kPa, pour un coefficient
de Poisson de 0,33. Le calcul par éléments finis donne
Calcul numérique de l'équilibre l'évolution des contraintes le long du rayoo, qui est
représentée sur la figure 6 pour une pression appliquée
-autour du pressiomètre de 460 kPa. On constate une évolution de l'état de
contrainte conforme à ce que prévoyait la théorie, avec
Nous utilisons le programme Gaiaef qui fonctionne en particulier une valeur de la contrainte verticale o,
avec des éléments quadrilatères à 16 næuds. Nous telle qu'elle devient principale majeure entre 6,4 et
avons introduit la loi de comportement MCK (Monnet, 7,9 cm de rayon. Au-delà de 7,9 cm de rayon, la
1992) qui tient compte de l'élasticité et de la plasticité contrainte orthoradiale décroît rapidement, ce qui cor-
non standard, ainsi que du chargement réellement tri- respond au début de la zone élastique.
dimensionnel. Le maillage éléments finis qui a été uti-
lisé est représenté sur la figure 5 ci-après, sur laquelle Le calcul par éléments finis permet également de
les cotes sont portées en centimètres. Il comprend 84 connaître l'évolution de la déformation du forage en
éléments Q16 et 665 næuds. Il représente une coupe fonction de la pression appliquée. Cette représentation
est faite sur la figure 7 , sur laquelle la courbe théorique
verticale du terrain autour du pressiomètre. Le plan (35) est représentée en trait continu, et le calcul elé-
horizontal de s5rmétrie à la partie inférieure correspond
au plan passant par le milieu de la sonde pressiomé- ments finis est représenté en trait discontinu. On
trique. Le bord vertical gauche du maillage correspond constate que la coïncidence entre les deux courbes
au bord du forage, alors que l'axe de symétrie vertical donne un écart maximal de 3,4"/o en déformation et
30 kPa en pression. Cet écart peut être considéré
du maillage est décalé de 3 cm vers la gauche par rap-
port à celui-ci. La partie fléchée correspond à la partie comme faible en regard de la précision de la mesure.
du forage chargée par la sonde pressiométrique. Le Les formules théoriques présentées pour le cas où
maillage faisant 1 m de haut, les différentes profon- deux zones plastiques se développent sont assez
deurs calculées sont prises en compte en introduisant proches du résultat numérique.

0.00

3.0(.)

iii,.ijril1f;lffifï'tdil1$lit .ffifi Le maillage utilisé dans le calcul par éléments finis.


The mesh used for the finite element method.

21
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4e trimestre 1995
"W Les paramètres utilisés dans le calcul par
éléments finis. ffiffiffi
Numerical values used in the finite element
calculation. Second cas I
une seule zone plastique se dëveloppe

Le calcul par éléments finis représente un essai sup-


Indice des vides eo
posé être exécuté à 18 m de profondeur dans une argile
Coefficient de Poisson v saturée qui possède une cohésion de 100kPa et un
module d'élasticité de 14 000 kPa, pour un coefficient
Indice de gonflement C de Poisson de 0,49. Le calcul par éléments finis donne
l'évolution des contraintes le long du rayor, qui est
Indice de compression C représentée sur la figure B pour une pression appliquée
de 460 kPa. on constate une évolution de r'état de
Cohésion Cu 120 kPa 100 kPa
contrainte conforme à ce que prévoyait la théorie, avec
Angle de frottement interne Q
en particulier une valeur de la contrainte verticale o_
qui reste toujours à l'état de contrainte principalé
Angle de frottement moyenne dans la zone de plastification. Au-delà de
intergranulaire Qu 5 cm de rayor, la contrainte orthoradiale décroît rapi-
dement, ce qui correspond au début de la zone élas-
Rapport de rupture R,
-l 00
- 150

-200
-r00 A
GI

.V -250
63
ct
Og (l)
-v -200 -300
a 6t
o L
-350
clt
-300
o
U -400
6z
U
-450
-400
-500
-500 0 0,05 0r t 0,15 0r2 q25 0r3 0/35
0 0105 0,1 0rt5 0,2 q25 0r3
Rayon ( m )
Rayon ( m )
#itîlË,,-ffiftË#i.lJiii+f#ffi,ffii Évoluti ond e s c ontrainte s c aI culé e s le lon g
du rayon, pour un essai à 18m de
.hlf,ffiH+hËFËÉjÉF+Ï#tfr#.Fffi É vo luti o n d e s c o ntr ai nte s c al c ul é e s I e I o n g
profondeur dans une argile de 100 kPa de
du rayon, pour un essai à 73,20 m de cohésion.
profondeur dans une argile de 120 kPa de Variation of calculated stresses along the radius
cohésion. for a pressuremeter test at 18 m depth made in
Variation of calculated stresses along the a clay of 100 kPa of cohesion.
radius, for a pressuremeter test at 13.20m
Rewe Frrnçebe dc G€otocbrlqu?, 1995
depth made in clay of 1,20kPa of cohesion.

700
600
600
500
500
GI
ê-r
Æ 400 ,v 400
J<
É
s 300 o
'â (t)
u)
300
v) q)
E 200 A
L
O. F..{
200
100
100

0r05 0rt 0rl5 0r2 0


dR/RO oro5 0rl 0/ 15 0r2
dR/ RO

rW Comparaison entre les courbes analytique +tq*4,Éïf1}l#,$#.'"F_,-+Ï#ffi*#,+'111Comparaisonentrelescourbesanalytique


en continu et numérique en discontinu en continu et numérique en discontinu
pour un essai à 73,20 m de profondeur pour un essai à 18 m de profondeur dans
dans une argile de 120 kPa de cohésion. une argile de 100 kPa de cohésion.
Comparison between the analytic curve in full Comparison between the analytic curve in full
line and numerical curve in dash line for a line and the numeral curve in dash line for a
pressuremeter test at 13.20 m depth made in a pressuremeter test at 18 m depth in a clay of
clay of 120kPa of cohesion. 100 kPa of cohesion.
22
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tique. La contrainte verticale ne devient jamais 0

contrainte principale majeure.


-0,5
Le calcul par éléments finis permet également de
connaître l'évolution de la déformation du forage en -1
fonction de la pression appliquée. Cette représentation r./
est faite sur la figure 9, sur laquelle la courbe théorique tV.
€ - 1,5
(3) est représentée en trait contiru, et le calcul éléments
finis est représenté en trait discontinu. La coTncidence J -2
entre les deux courbes donne un écart maximal de
4,9 o/o en déformation et de 46 kPa en pression. Cet -215

écart peut être consid éré comme faible. Les formules


-3
théoriques présentées dans le cas où un e zone plas-
tique se développe sont ass ez proches du résultat 28s 335 385 435 485 535 585 635

numérique. Pression ( lcPa )

Transformation linéaire de la courbe


E il+iiiiiiîffiiffiiil,ffi'ffiiiÏ'
pressiométrique pour l'essai à 13,20 m
dans le forage 831.
Progra m me expërimenta I Linear transformation of pressuremeter curve
for a test at13.20m depth down the 831 drill.
ffi
Premier
700
deux zones plastiques se développent
600
Dans le cadre de la construction de l'autoroute
SN1A pour le contournement de Plan-les-Ouates à côté 500
de Genève, il a été entrepris la réalisation d'essais pres- d
siométriques cycliques dans des limons argileux de JI
400
retrait du Wùrm. Ces essais ont été aimablement mis à É

notre disposition par le Bureau Pierre Amsler à (n


(t)
c)
300
Genève. La nappe phréatique est située à entre 25 et t-{
È 240
30m selon le forage. Les six premiers mètres sont
constitués par un limon argileux dur et surconsolidé 100
par dessiccation. La partie inférieure est un limon argi-
leux tendre et normalement consolidé. Le coefficient 0
des terres au repos de ces terrains est proche de 0,5. 0 0.05 0.1 0.1s 0.2 0.2s 0.3 0.35 0.4 0.4s 0.5 0.s5 0.6
Les essais pressiométriques sont réalisés à la sonde nue dRiRO
de 60 mm. La pente de la relation linéaire entre le loga-
rithme de la déformée du forage et la pression est iiif.*rîiffili*i+**ffiruii*i Comparaison des courbes expérimentale
inversement proportionnelle à la cohésion non drainée en trait continu, et théorique en trait
(voir Fig. 10). La superposition de la courbe théorique à discontinu pour l'essai à 73,20 m dans le
partir de la relation (35) et de la courbe expérimentale forage 831.
(voir Fig. 11) permet d'affiner la valeur de la cohésion Comparison between the experimental curve in
full line and the analytic curve in dash line for a
non drainée. Ce dernier résultat est porté dans la pressuremeter test at 13.20 m depth made in
colonne Cu du tableau II. Ceci permet également de the 831 drill.
vérifier le module d'élasticité du sol par la superposi-

ffiffi Comparaison des pressions limites expérimentale et théorique quand on a deux zones plastiques.
Comparison between the experimental and theoretical limit pressures when two plastic zones appear.

Moyenne
e3
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4" trimestre 1995
tion des cycles entre les courbes expérimentales et plète, par le logiciel Gaiapres, de façon à retrouver les
théoriques. contraintes et les déformations de la paroi du forage.
Dans le tableau II, la pression limite théorique est De même que précédemment, la pente de la relati,on
donnée par la relation (47), et la pression limite CTRE linéaire entre le logarithme de la déformée du forage
est donnée par la relation usuelle (48). On constate un et la pression est inversement proportionnelle à la
meilleur accord entre la formule proposée et l'expé- cohésion non drainée pour tous les points au-delà du
rience (erreur relative de B %), plutôt qu'entre la for- fluage (voir Fig. 12).
mule usuelle et l'expérience (erreur relative de 6s %). La superposition de la courbe théorique à partir de
Inversement, oo peut chercher la cohésion non la relation (43) et de la courbe expérimentale (voir
drainée à partir de la valeur de la pression limite et de figure 13) permet d'affiner la valeur de la cohésion non
la pression des terres au repos Pn. Cette étude est drainée. Le module d'élasticité est obtenu par la super-
regroupée dans Ie tableau III ci-aprèé. Dans ce tableau,
la pression limite CTRE est la valeur de la pression
limite quand on utilise Ia norme pressiométrique 0
NF P 94-110 (1991). La pression limite expérimentale de
-0.5
la colonne suivante est obtenue par le logiciel Gaiapres
qui corrige plus complètement les pressions que la -1
norme. on observe, en moyenne, une valeur de la
cohésion non drainée souvent supérieure au résultat - lr5
que donnerait la formule usuelle (48), mais lorsque le
sol est de caractéristique médiocre, les choses s'inver- J -2
sent. La cohésion trouvée par la formule proposée est
-2t5
alors plus faible que ce qu'on attend classiquement, ce
qui correspondrait à une surestimation des caractéris- -J
1

tiques mécaniques par les méthodes usuelles. 400 450 s00 550 600 650 700
Pression ( kPa )

*+iui#li****,ifi#ri# i:fii Transformation linéaire de la courbe


pressiométrique pour I'essai à 18 m.
Second cas: Linear transformation of the pressuremeter
curve for a test at 18 m depth.
une seule zone plastique se développe
Dans le cadre de Ia reconnaissance complémentaire
pour Ia reconnaissance géotechnique du Centre de
conférences international de Paris, il a été entrepris une position des cycles élastiques entre les courbes expéri-
série d'essais pressiométriques. Ces essais ont été mentales et théoriques. On constate comme sur la
aimablement mis à notre disposition par l'entreprise figure 11 que le début de la déformation de la sonde
Bachy. Entre les cotes 15,50m et ZBm le sondage ren- correspond à une reconsolidation élasto-plastique du
contre une couche d'argile plastique . La nappe phréa- forage, la courbe théorique ne donnant aucune défor-
tique est située à 5,5 m au sommet des argiles et à g,3 m mation avant la valeur de la pression des terres au
à la base. Le coefficient des terres au repos est proche repos 240kPa, alors que l'on a des déformations mesu-
de l'unité. Les essais pressiométriques ont été réalisés rées. A partir du moment où l'on fait coïncider les
avec une sonde de diamètre 60 mm équipée d'une cycles élastiques de déchargement, rechargement,
gaine métallique. Ils ont été interprétés à la fois selon alors le reste de la courbe expérimentale correspond à
la norme pressiométrique et, d'une façon plus com- la courbe théorique.

WComparaisondescohésionsnondrainéesusuellesetproposéesquandonadeuxzonesplastiques'
Comparison between the experimental and theoretical limit preisures wËen two plastic zone appears.

24
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4e Trimestre 1995
700 Dans le tableau IV, la pression limite théorique est
donnée par Ia formule (50), et la pression limite CTRE
600 est donnée par la relation usuelle (48). On constate
encore une fois un meilleur accord entre la formule
^ 500
cc proposée et l'expérience (erreur relative de 3 "Â), plutôt
CI{

3 400 qu'entre la formule usuelle et l'expérience (erreur rela-


tive de 82 %).
'a
Q
c)
300 Inversement, or peut chercher la cohésion non
* 2oo
drainée à partir de la valeur de la pression limite, et de
la pression des terres au repos Po. Cette étude est
r00 regroupée dans le tableau V. Dans ce tableau, la pres-
sion limite CTRE est la valeur de la pression limite
0 quand on utilise la norme pressiométrique NF P 94-110
0 0.05 0.1 0.15 0.2 A.zs 0.3 0.3 s 0.4 (1991). La pression limite expérimentale de la colonne
dR/RO suivante est obtenue par le logiciel Gaiapres qui cor-
rige plus complètement les pressions que la norme. On
iiiliiïii:ftiillliiifjil*lffii:lli Tfii Comparaison des courbes expérimentale observe en moyenne une valeur de la cohésion non
en trait continu et théorique en trait drainée souvent supérieure au résultat que donnerait
discontinu pour l'essai à 18 m. la formule usuelle (48).
Comparison between the experimental curve in
full line and the analytic curved in dash line for
a pressuremeter test at 18 m depth.

Comparaison des pressions limites expérimentale et théorique quand on a une zone plastique.
Comparison between the theoretical and experimental limit pressures when one plastic zone appears.

27 21,4

Movenne

Comparaison des cohésions non drainées usuelles et proposées quand on a une zone plastique.
Comparison between the theoretical and experimental cohesion when one plastic zone appears.

27 210

25
REVUE FRANçAIsE oe cÉotrcHNteuE
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4e trimestre 1995
E trique est donc entaché d'une erreur correspondante
des déformations plastiques. Enfin, le pressiomètre sol-
à

Conclusion licite une zone plastifiée autour du forage qui se situe


dans une zone non remaniée par la réalisation du trou
Les enseignements que donne cette étude sont du forage. Quand on atteint le fluage, le rayon plastique
d'une part de type expérimental, et d'autre part de ffie est important, et la valeur de la pression limite n'est pas
théorique. affectée par la qualité du forage.
Du point de vue expérimental, le sol présente un Du point de vue théorique, la courbure de la relation
comportement élastique et réversible sur le cycle de pressiométrique entre la pression et la déformation du
déchargement-rechargement, ce qui permet de mesu- forage n'est pas due à une relation contrainte déforma-
rer un module élastique. En revanche, au chargement tion complexe pour le sol, puisque avec un modèle
vierge, la plasticité apparaît très tôt, et des non-linéari- simple de type élastique linéaire-plastique on obtient
tés se présentent. La linéarité apparente de la courbe une réponse pressiométrique qui est semi-logarith-
pressiométrique dans la partie initiale du chargement mique. Enfin, la relation entre le logarithme de Ia défor-
est due au recompactage du terrain qui a été déchargé mation du forage et la pression correspond à une droite
par le forage préalable à l'essai. Le module pressiomé- dont la pente est l'inverse de la cohésion non drainée.

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26
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4etrimestre 1995

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