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3- La deuxième loi de thermodynamique

3-1 Cycles, rendement thermique, sources de chaleur

Au chapitre 2, on a démontre qu’a l’évolution d’expansion, le gaz fait un


travail, consommé pour vaincre les forces externes de pression. En vertu
de l’équation (3), chapitre (2), le travail fait par un gaz détendant de la
pression P1 a la pression P2, est égal a , pour le cas typique d’un piston :
X2 X2 V2

L = ∫ F . dX =∫ P . AdX=∫ P⋅dV
12exp X1 V1
X1

(1)
ou V1 et V2 sont les volumes du gaz au début et a la fin de l’évolution de
détente.

Pour que cette évolution de détente soit répétée, et pour obtenir du travail
exp
L12 encore et encore, le gaz se doit de récupérer son état initial 1,
caractérisé par les propriétés P1 et V1. De ce fait, le gaz doit être
récomprimé. Le gaz subira ainsi une évolution cyclique ou un cycle.

Pour comprimer un gaz, naturellement, un travail doit être payé. Ce


travail est transféré au gaz a l’aide d’une source extérieure quelconque.
Dans la technologie, cette source extérieure est, plus précisément une
surface solide mobile : un piston, une aube tournante, etc.

D’après la définition générale, ce travail lira :


V1
L = ∫ P⋅dV
21 comp
V2

Ou bien :
V2
L =− ∫ P⋅dV
21 comp
V1
(2)
L’analogie entre les deux expressions du travail de détente et de
compression est illusoire, car le travail aux deux cas dépend du chemin
parcouru par l’évolution entre les deux points 1 et 2.

1
Il est évident que la compression d’un gaz de pression p2 a p1 doit être
faite le long d’un chemin diffèrent de celui de détente. Sinon, le travail de
détente aurait été égal a celui de compression et le travail net obtenu
quand le gaz subit le cycle serait zéro. Le travail exercé par un système
dans un cycle (on va l’appeler le travail fourni par le cycle) est égal a la
différence (somme algébrique) entre le travail de détente et le travail de
compression. C’est clair que le chemin de compression doit être choisi tel
que la valeur absolue du travail de compression est sensiblement moins
que le travail de détente, sinon le travail net du cycle serait négatif, c’est à
dire, le cycle ne donnerait pas de travail, mais par contre il va en
consommer. Cependant, comme il sera montré ci-après, le cycle en
certains cas est conçu justement pour travailler dans ce sens, c’est le cas
du cycle de réfrigération.

Les cycles qui fournissent du travail sont réalisés par la machine


thermique. Par une machine thermique, on entend un système continu
évoluant en cycle et qui convertit la chaleur en travail.

Le travail fourni par un cycle est convenablement représenté sur un


diagramme P-V comme illustré sur figure 1.

Si (1-a-2) est le chemin de l’évolution de détente et (2-b-1) est le chemin


de l’évolution de compression, donc l’aire sous la courbe (1-a-2) est
équivalente au travail de détente, et l’aire sous la courbe (2-b-1) est
équivalente au travail de compression, tandis que l’aire incluse et
enfermée par la courbe fermée (1-a-2-b-1) (le chemin du cycle)
représente le travail fourni par le cycle. Il est évident de ce diagramme
que le travail net d’un cycle sera positif si le chemin du processus de
compression est porté, sur le diagramme P-V, bien au-dessous du chemin
de détente.

Si l’on intègre l’équation différentielle de la première loi de


thermodynamique :

dQ = dU + dL (3)

On obtiendra pour un cycle arbitraire réalisé par un fluide :

∮ dQ=∮ dU +∮ dL

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Figure 1 Le travail fourni par un cycle est l’aire de la surface confinée par
le cycle sur le plan P-V.

On rappelle que (Q) est la quantité de chaleur ajoutée au système de


l’extérieur (ou en est enlevée). (L) marque le travail fait par le système
(ou fait sur le système).

Puisque l’énergie interne est une fonction d’état et par conséquent son
intégral le long d’un chemin fermé est nul, le fluide retrouvera son état
initial en fin du cycle.

∮ dU =0
Donc, l’énergie interne retourne a sa valeur initiale. On aura :

∮ dQ=∮ dL
Mais on a :
Lc=∮ dL

3
Qc =∮ dQ

D’où

Qc = Lc (4)

C’est à dire que le travail fourni d’un cycle, Lc est égal a la chaleur
ajoutée au fluide par une source extérieure, Qc.

En vertu de la première loi de thermodynamique, l’équation (4) indique


que le travail produit par une machine est égal a la quantité de chaleur
enlevée d’une source extérieure et apportée au fluide travaillant de la
machine. S’il était possible de construire une machine thermique dont le
travail fourni est plus grand que la chaleur ajoutée au fluide par une
source extérieure, cela signifierait que la première loi de
thermodynamique (la loi de conservation et de conversion d’énergie)
serait violée et il serait possible de construire une machine a mouvement
perpétuel.

La première loi de thermodynamique s’écrira :


“Le mouvement perpétuel d’une machine du premier type est
impossible”.

Quant a la chaleur Qc qui est convertie en travail, il est à remarquer que,


la chaleur est ajoutée au fluide quelque part dans le cycle et est enlevée en
d’autres points. Il sera démontré que l’enlèvement d’une quantité de
chaleur du fluide quelque part au cycle est obligatoire pour la réalisation
du cycle de toute machine thermique. Appelons la quantité de chaleur
ajoutée au fluide dans un cycle Q1 et la quantité de chaleur enlevée du
fluide du cycle, Q2. Par conséquent, on aura :

Qc = Q1 – Q2 (5)

Donc, en vertu de l’équation (4) on aura :

Lc = Q1 – Q2 (6)

Introduisons maintenant la notion dite “ rendement thermique d’un cycle”


qui signifie le rapport du travail fourni par le cycle a la quantité de
chaleur ajoutée au fluide. Le rendement thermique d’un cycle est noté η.
D’après la définition donnée en haut, on aura :

4
η = Lc / Q1 (7)

ou bien :

Q1 −Q2
η=
Q1
(8)
Pour un kg du fluide, on aura

lc
η=
q1
(9)
ou

q 1−q2
η=
q1
(10)
ou l et q représentent le travail et la chaleur par kilogramme de fluide. Le
rendement thermique d’un cycle caractérise le degré de perfection du
cycle. Plus le rendement est haut, plus le cycle est parfait. Avec la même
quantité de chaleur Q1 ajoutée au fluide, plus le travail Lc produit par le
cycle, plus son rendement est haut.

3-2 Evolutions réversibles et irréversibles

Une évolution est dite réversible si, après l’évolution ait été complétée
dans le sens avant et arrière, le système retrouvera son état initial de telle
façon que la totalité des évolutions en avant et en arrière ne donnent lieu a
aucun changement dans l’environnement.

Une évolution est dite irréversible si, après que l’évolution a été
complétée dans les deux sens, avant et arrière, le système faillit de
retrouver son état initial. L’expérience générale montre que toutes les
évolutions spontanées et naturelles sont irréversibles. Il n’y a pas
d’évolution réversible naturelle.

Exemples des processus irréversibles :

1) Un ballon se rebondissant sur la terre, il ne remonte jamais a sa


hauteur initiale.

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Figure 2 Ballon rebondissant.

2) Dans l’ensemble cylindre-piston montré a figure 2, si l’on pousse le


piston vers la gauche, du point (1) au point (2), on fait un travail L sur le
gaz. Si l’on relâche le piston, le gaz va pousser le piston vers la droite,
mais il ne va jamais retourner le travail L. Il va donner moins de travail à
cause des irréversibilités ou des pertes. La surface de la zone enfermée
par les deux passages (1a2) et (2b1) représente les pertes (frottement
mécanique, pertes par transfert de chaleur, frottement aérodynamique
dans le gaz, …).

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Figure 3 Cylindre et piston.

3) Le frottement est une source d’irréversibilité comme on vient de le


voir. Dans une montre a ressort, le ressort se desserre dans un sens. En se
desserrant, il ne va jamais redonner le meme travail qu’il avait consommé
pour se serrer, il va donner moins de travail.

3-3 Différents énoncés de la deuxième loi

- Tout processus spontané réel est irréversible.


- La chaleur ne puisse pas passer spontanément d’un corps a basse
température a un autre a plus haute température.
- Il est impossible, moyennant de matière inanimée, d’extraire un effet
mécanique d’une portion quelconque de matière, par la voie de refroidir
cette matière au-dessous de la température des objets environnants.
- Il est impossible de construire une machine, qui quand elle fonctionne
en cycle complet, ne produise d’effets autres que le levage d’un poids et
le refroidissement d’une source de chaleur.

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S’il n’y avait pas de restrictions imposées par la deuxième loi de
thermodynamique, cela signifierait qu’il est possible de construire une
machine thermique avec une seule source de chaleur (a haute
température).

Une telle machine pourrait travailler en refroidissant, par exemple,


l’eau dans l’océan. Ce processus pourrait continuer jusqu’à ce que
toute l’énergie interne de l’océan soit convertie en travail. Une
machine thermique qui travaille de telle manière est nommée une
machine a mouvement perpétuel de second type (la machine a
mouvement perpétuel de premier type est celle qui viole la première
loi de thermodynamique).

Source de chaleur

Figure 4 Machine perpétuelle de deuxième type.

- Il est impossible de construire une machine a mouvement perpétuel de


deuxième type.

Une allure importante de processus thermique est que, le travail


mécanique, électrique ou magnetique..etc, peut être converti
complètement en chaleur. Cependant, quant a la chaleur, une fraction
seulement peut être convertie dans le processus cyclique, en travail
mécanique ou autre.

L’autre fraction de chaleur doit inévitablement être transférée à une


source (ou un puits) a basse température.

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A- Le moteur thermique

Source chaude
Tc
Qc

W Moteur
Thermique

Qf
Tf
Source froide

Figure 5 Moteur thermique

W = Qc - Qf
Ou

W = travail du moteur
Qc = chaleur tirée de la source chaude (chaleur coûteuse).
Qf = chaleur rejetée a la source froide (chaleur inutilisable).
.η = rendement du cycle.
.η = |‌W| / Qc
η = ) Qc – Qf) / Qc
η = 1- ( Qf / Qc )
d’où :

η <1

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B- Machine frigorifique
La machine frigorifique est représentée comme suit :

Source chaude
Tc
Qc
Machine w
Frigorifique

Qf
Tf
Source froide

Figure 6 Schéma d’une machine frigorifique

Atmosphere Qc
Tc Radiateur

L
Compresseur

Tf
Congelateur Qf

Figure 7 Réalisation technique de la machine frigorifique.


Etape 1 de concrétisation.

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Figure 8 Etape 2 de concrétisation de la machine frigorifique.

W= Qc - Qf

Qc = chaleur inutilisable
Qf = chaleur utile
Le coefficient frigorifique Є

Є = Qf / W = Qf / (Qc - Qf)

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C- Le climatiseur

En été

Є = Qf / W

En hiver
Є = Qc/ W = Qc / ( Qc – Qf)
D’où

Є>1

3-4 L’entropie

Elle est définie par l’équation

dS = dQ / T (11)

L’intégrale ∮ ds sur un cycle réversible est zéro. L’unité de l’entropie est


Joule / ˚K. L’entropie est une propriété d’état. Un processus est dit
isentropique s’il garde la valeur d’entropie inchangée ( dS = 0 , S =
constante). Un processus adiabatique réversible est isentropique.
L’entropie d’un système isolé (thermiquement) augmente en conséquence
des processus irréversibles qui se développent dans le système.

dS > 0 (12)

Exemple :

Soit un système isolé constitué de deux corps. A l’état initial, l’un était à
la température T1, l’autre a T2, la température T1 > T2.

Q
T1 T2

Figure 9 L’entropie d’un système augmente par le transfert de chaleur


spontané entre ses éléments constitutifs.

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Dans un certain intervalle de temps, une quantité de chaleur Q va se
transférer du corps chaud au corps froid. Maintenant :

Δ S1 = le changement d’entropie du premier corps.


Δ S1 = - Q / T1
Δ S2 = le changement d’entropie du deuxième corps.
Δ S2 = Q / T2
Δ S = le changement d’entropie du système des deux corps.
Δ S = Δ S1 + Δ S2
Δ S = - Q / T1 + Q / T2 = Q ( -1 / T1 + 1 / T2)
Mais T1 > T2

D’où

ΔS>0

D’ou on peut tirer la conclusion générale : “Le transfert de chaleur


spontané dans l’univers, qui va dans le sens d’homogénéiser la
température partout, augmente l’entropie de l’univers.”

Tout processus physique ayant lieu dans un système isolé ne puisse


jamais diminuer sa température.

-Il ne peut y avoir un cycle thermique (représenté par une boucle fermée
sur n’importe quel plan (p-v, T-S, ..) et qui est isentropique.

-Le lieu des points isentropiques (l’isentrope) est une ligne ouverte sur
tout plan d’état et il ne peut pas prendre la forme d’une boucle fermée.

-Tout processus isentropique sera dessiné comme une ligne ouverte sur
tout plan d’état. Puisque le cycle producteur de travail doit avoir une
surface intérieure confinée par une courbe fermée, il ne peut y avoir un
cycle produisant du travail (ou consommant du travail) qui est
isentropique sur tous les points.

-L’entropie est une mesure de désordre microscopique.

-L’entropie d’un corps augmente quand il est chauffé :

ΔS=ΔQ/T

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Car la chaleur signifie un mouvement aléatoire sur le niveau de
microparticules.

-Dans les processus naturels, il y a toujours tendance de changer une


portion du mouvement ordonné en mouvement désordonné. La
turbulence dans une turbine, compresseur ou pompe ou dans un
écoulement en général, n’est qu’un exemple de transformation d’une
portion du mouvement ordonné des molécules au niveau macroscopique
en mouvement désordonné au niveau macroscopique mais de plus petite
échelle. L’échelle du mouvement désordonnée ne cesse pas de diminuer
jusqu’à ce qu’elle finisse par devenir petite, au niveau microscopique, au
niveau des molécules, des atomes, et des particules subatomique
(électrons,..). Le mouvement désordonné finit par se transformer en
chaleur c’est a dire le processus augmente d’entropie.

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