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EBOUSSI BOULAGA

LE MUNTU HERETIQUE.
Mystification et spiritologie.

Editions Ibab-Ile, février 2014


ISBN : 978-9956-747-00-9
Edition Ibab-Ile: BP: 16 095, Yaoundé-Cameroun
Tel: +(237) 94-64-91-27

Editions Ibab-Ile, juin 2014


--Pour la version papier--
ISBN : 978-9956-747-00-9
--Pour la version numérique--
ISBN : 978-9956-747-01-7

2
Table des matières
0. LE FIL D’ARIANE…..………..…………………….3
Avant-propos………………………..…..…………………8
Avertissement………………………..……..……………11

PREMIERE PARTIE
CHRONIQUE D’UN PASSE
1. LA GENESE VUE PAR D’AUTRES : "LA
VULGATE"……………………………………......14
1-La Prima Mater…………………………………14
2-Le destin de la « Première Humanité……….17
3- Oh ! Mère des Nations, je te salue………….22
a-Hottentots…………………………….…22
b-Les Khoi-San et les Ba-twa…………..23
c-Les Ba-Ntu……………………………..25

2. LA GENEALOGIE INTERDITE……………..…..26
1-De « Dieu » à « Créateur » : une simple mise
au point préalable………………………………..26
2-La Source primordiale de toute chose………29
3-Les Créateurs…….…………………………….30
4-Les religions……………………………………42
5-Les Sectes……………………..……………….42
6-La royauté………………………………………43

3. IMBROGLIO……………….…………………..…45
1-L’origine de la vie : synthèse du discours de
l’orthodoxie scientifique occidentale…………..49
2-La paléontologie, ce miroir aux alouettes…...51
3-Des os et des pierres………………………….64

3
4-De Nuba………………………………………..71
5-Des Hommes d’aujourd’hui…………………74

DEUXIEME PARTIE
L’HERESIE
4. L’EXISTENCE……………………………………78
1-Généralités……………………………………..78
2-La tradition……………………………………...86
3-Le monde de l’invisible……………………….96
4-Les rites traditionnels………………………...100
5-La Grande Croyance…………………………101

5. LE MUNTU……………………………………...110
1-Errements……………...……………………...110
2-Retour à la source……………………………115
3-Les « douze portes » du phénomène
paranormal………………………………………120
4-Les 10 portails de l’éternité………………….123
5-Survol de l’initiation spiritologique…………125

6. LE MARIAGE ALCHIMIQUE………..…………137
1-Une mise au point préalable………………..137
2-L’union de l’Ame et du Corps………………139
3-Le secret des dynasties égyptiennes………140
4-L’union « Noire » à quoi fait-elle référence?144
5-Le lien proprement dit………………………..147
6-L’image………………………………………..149
7-Adolf HITLER…………………………………151

7. ETATS DE L’ESPRIT…………………………..157
1-Ce canal qu’est l’Esprit………………………157
2-Les interférences……………………………..158

4
3-Les pathologies de l’Esprit et du Moi………160
4-Les usages de l’Esprit………………………162
5-Les influences des mondes de l’Esprit sur la
conscience………………………………………164
6-L’impact de la pensée sur l’Esprit…………..165

TROISIEME PARTIE
DÉ-MYSTIFICATION
8. AU DELA DES MASQUES…………………….168
1-Les faux semblants…………………………..168
2-Les assemblées religieuses…………………176
3-La Rose et la Croix…………………………..179
4-La Franc Maçonnerie………………………..183
5-Les clubs de « sorcellerie »………………...187
6-Le principe de la double « vérité » dans
l’enseignement ésotérique…………………….190

9. LA SPIRITOLOGIE……………………………..193
1-Définition……………………………………..193
2-L’abandon du sacrifice rituel……………….194
3-La clé…………………………………………..198
4-Du lieu et du Moment………………………..200
5-Quelques astuces……………………………202

10. INTERRUPTION………………………………..205

5
0
LE FIL D’ARIANE1.

"Les Néphilim étaient sur la terre en ces jours-là (et aussi dans la suite)
quand les fils de Dieu s’unissaient aux filles des hommes,
et qu’elles leur donnaient des enfants ;
ce sont les héros du temps jadis, ces hommes fameux."
Gn 6 : 4.2

--Antchala Goun-Doumé était allé au champ pour chercher


du bois avec ses fils. Entre-temps, sa belle-mère arrive pour
leur rendre visite. Son épouse donc se met à l’appeler pour
lui dire que sa belle-mère est là. –

Antchala, Antchala, Antchala!


Antchala Goun-Doumé !
Antchala, Antchala, Antchala!
Antchala Goun-Doumé !
A gni nâgniêh ? – Où es tu? --
A gni kitopo? – Es-tu à Kitopo? --
A gni nâgniêh? – Où es tu? --
A gni kologo ? --Es-tu à kologo? --

1
Ariane est un personnage dans la mythologie grecque. Elle est la fille de
Minos et de Pasiphaé. Elle donna à Thésée, venu en Crète pour combattre
le Minotaure, le fil à l’aide duquel il put sortir du Labyrinthe après avoir
tué le monstre mi-homme mi-taureau. Thésée l’enleva, puis l’abandonna
dans l’île de Naxos.
2
Tirée de la BIBLE DE JERUSALEM, traduction française sous la
direction de l’Ecole biblique de Jérusalem, nouvelle édition, revue,
corrigée, augmentée, DESCLEE DE BROUWER, Paris 2000.

6
Assiya-âh, ou digouhâna, ou digoulougo ôh… -- Ma mère dit
que, si elle ne te voit pas, si tu ne viens pas, elle ne retournera
pas [chez elle]. –
Eηéηi moatê, Eηéηi mondo. – L’invité ci, c’est un invité
humain. --
Le 1er fils entend comment sa mère appelle leur père de la
maison et lui dit :
« Eh papa, maman t’appelle ! »
Antchala Goun-Doumé de répondre : « On m’appelle ?
Comment ça ? Quoi ? Tu mens ! » Il tua l’enfant.
Le 2ème fils, à son tour, entendit l’appel et le lui transmit :
« Eh papa, on t’appelle ! »
Antchala de répondre : « On m’appelle ? Comment ça ?
Quoi ? Vous êtes tous des menteurs ! » Il tua l’enfant.
Ainsi de suite jusqu’au dernier. Il en avait quatre.
Et finalement, il entendit lui-même l’appel de sa compagne.
Et pris de remords, il s’exclama : « Qu’est ce que je viens de
faire ? » Il ramena à la vie ses quatre fils.
Après cela il courut vers la maison afin de s’enquérir de la
situation.
--Comme sa fille l’avait déjà prévenue, la belle-mère ne fut
pas effrayée par le bruit du tonnerre, la fumée, les vents
violents qui déracinaient les arbres avec fracas et soulevaient
des nuages de poussière au passage de Antchala Goun-
Doumé.--
Lorsqu’il arrive chez lui, il trouve sa belle-mère, il lui fit un
accueil très chaleureux.
Quand sa belle-mère décida de prendre congé d’eux, tout
content, il décida de tuer une chèvre en son honneur et lui
donna la viande, en lui recommandant de ne pas envier
quelque chose en route sur le chemin du retour. La belle-
mère acquiesça, prit le cadeau et s’en alla toute joyeuse.

7
Sur son chemin, la vieille femme vit un ruisseau d’une eau
limpide. Et pensa : « Cette eau est d’une telle pureté, si
seulement je pouvais y laver ma viande… »
Quelques mètres plus loin, elle vit des feuilles de jonc avec
lesquelles on emballe les mets pendant la cuisson. Elle
s’exclama : « Quelles magnifiques feuilles de jonc, si
seulement je pouvais les avoir pour faire mon ndomba3 ».
Elle était encore perdue dans ses pensées pleines d’envies,
qu’elle vit des arbres morts et bien secs. La belle-mère
pensa : « Si seulement je pouvais utiliser ce bon bois pour
cuire ma viande. »
Enfin, elle arriva chez elle déposa ses affaires, nettoya la
viande et la posa au feu pour la cuire. En attendant la fin de
la cuisson, elle alla raconter à son mari son séjour chez leur
beau-fils.
Pendant qu’elle faisait le compte-rendu de son voyage à son
mari, elle envoya l’un de ses enfants pour attiser le feu.
Ce dernier y mit une éternité. Voyant que son fils ne revenait
toujours pas, elle s’exclama : « C’est sûr que ce voleur là est
en train de manger toute ma viande ». Elle envoya un autre
afin d’aller voir ce que son frère était en train de faire à la
cuisine.
Le second partit et lui aussi ne revint plus. Elle envoie le
suivant pour qu’il aille voir ce que ses frères font à la cuisine.
Toujours personne ne revient.
Enfin, elle-même décida d’aller voir ce qui se passe dans la
cuisine et en laissant son mari dans la maison4.

3
Ndomba est un mets de viande ou de poisson emballé dans des feuilles
de bananier et cuit à la valeur.
4
A cette époque la cuisine était séparée de la maison.

8
Son mari, l’attends, l’appelle même, rien, aucune réponse.
Le mari se lève donc, à son tour, pour savoir ce qui retient
toute sa famille dans la cuisine de sa femme... Il fut lui aussi
avalé.
… Antchala Goun-Doumé après avoir fait son opération
rentra chez lui pour trouver sa femme.
Quand son épouse lui demande les nouvelles de sa famille, à
savoir, comment se portent ses frères, son père et si sa mère a
fait un bon voyage, Antchala Goun-Doumé, lui répondit :
« voilà ton père », il le vomit, « voilà ta mère », il la vomit,
« voilà tes frères », il les régurgita tous.
Devant les corps inanimés de toute sa famille, la pauvre
femme s’effondra en larmes et décida de se venger.
La femme mit au point un plan pour assouvir sa vengeance.
Elle lui raconta que cette année la récolte d’ignames était
abondante et qu’il lui fallait un trou vraiment spacieux pour
conserver toute cette immense récolte. Elle demanda à son
époux de lui creuser un immense trou dans le sol. A cette
époque, on conservait les ignames dans des trous que l’on
recouvrait de chaume.
Le puissant Antchala Goun-Doumé se mit donc à l’ouvrage.
A chaque fois, sa femme ne faisait que lui demander de
prendre sa grande taille comme unité de mesure référentielle.
« Couches-toi un peu, tu vois le trou n’est pas encore assez
large, élargis le encore. »
« Bon couches-toi encore dans ce sens, ah ! Tu vois, ce n’est
pas encore assez profond, continue de l’approfondir ! »
Et Antchala Goun-Doumé ne faisait que creuser,
approfondir et élargir, creuser, approfondir et élargir...

9
Pendant que son mari était en train de creuser, elle mit de
l’eau5 au feu, et dès que l’eau se mit à bouillir, elle
ébouillanta son mari le tuant sur le coup dans le désormais
énorme et profond gouffre qu’il était en train de creuser et
ainsi put se venger.
Fin du conte.

5
Certaines versions parlent plutôt d’huile chaude.

10
Avant-propos

Ce livre contient plusieurs récits, contes et légendes


compilés par plusieurs milliers de générations de "Gardiens
de la connaissance et des croyances primordiales". Ces
personnes sont, pour la plupart, considérées soit comme de
simples primitifs, illettrées et analphabètes par ceux pour qui
toute vérité ne peut provenir que des livres, oubliant qu’avant
de savoir écrire, l’homme a dû d’abord apprendre à parler et
que bon nombre des ouvrages qui traitent de la science en
général et de l’histoire en particulier, ne sont que des échos
de cette oralité, ou soit païens, idolâtres, animistes et donc
démoniaques, par les doctes autoproclamés de la « Vérité »,
qui ne voient aucune autre source possible d’authenticité en
dehors de leurs dogmes et doctrines. Devant l’incapacité du
paradigme méthodologique de la science dite « moderne » à
apporter des solutions aux multiples problèmes
contemporains qui se posent à l’humanité dans son ensemble,
il devient bien plus qu’urgent, de faire un recours utile aux
logiques du passé sans toutefois, du moins pour le moment,
verser gratuitement dans des louanges dithyrambiques, voir
dans une dévotion transie pour ce que l’on y rapportera. En
le faisant, il peut s’avérer utile de garder à l’esprit que, la
méthodologie que nous faisons ressurgir du passé est très
ancienne et que bien sûr, son vocabulaire aura donc besoin
d’une mise en contexte. Cette adaptation se fera
progressivement dans la mesure des possibilités du moment
et du lieu, avec une volonté de clarification pour besoin de
meilleure compréhension. En effet, l’un de nos paris est de
produire un livre qui permettra d’exotériser un savoir dit
ésotérique.

11
De plus, il s’inspire de la « science interdite » --qui est le fait
d’universitaires et autres érudits dotés d’un vrai esprit
critique et du simple bon sens-- qui remet en cause bon
nombre d’inexactitudes que les dépositaires de « l’autorité
scientifique » continuent de répandre et de vulgariser, pour
des raisons connues et comprises d’eux seulement. Ce sera
explicitement le cas lorsque l’on abordera le domaine de
l’Archéologie et le Darwinisme. La connaissance est abordée
ici, dans sa multidisciplinarité. Cela inclut donc tous les
aspects de la connaissance accumulée par les premiers
Hommes. Notre propos est donc d’apporter notre modeste
contribution à la vulgarisation de cette sagesse dont il est dit
qu’elle est « plus ancienne que certaines de nos montagnes ».
C’est avec beaucoup d’hésitations que j’ai accepté de mettre
mon nom sur la première de couverture de ce livre. Car ce
travail, dans le fond, se veut une synthèse des œuvres de
plusieurs initiés, anonymes pour la plupart et qui tiennent à le
demeurer dans la majorité des cas, d’autres érudits et
chercheurs libres qui ont osé publier des ouvrages sur le
même thème, aussi et surtout, du legs, notamment en ce qui
concerne les récits des commencements, reçus de certains
Etres surnaturels qui continuent à accompagner notre espèce
sur le chemin tortueux et incertain qu’est la vie. Mais, par la
force des choses, et dans le contexte actuel, il m’est apparu
nécessaire de le faire pour pouvoir, au moins, assumer la
responsabilité des insuffisances que l’on pourra trouver dans
ce travail et cela sur tous les plans, engendrées par les
défectuosités de mon cerveau et/ou par la dimension de mon
égo. Je profite de cette occasion pour exprimer ma profonde
gratitude aux personnes vivantes, aux êtres désincarnés, aux

12
demi-Créateurs, aux Créateurs6, et à toutes les Forces qui
ont rendu possible cette transcription, sans inutilement les
citer, ils reconnaîtront sûrement leur influence dans ce travail,
chacun en ce qui le concerne.
Enfin, ce livre n’est pas le premier et ne souhaite pas être le
dernier du genre, mais il espère, en plus d’être les pleurs d’un
nouveau-né avec toute leur mystique, être un catalyseur pour
l’accomplissement de la prophétie qu’un jeune leader
politique, fit à travers sa dernière lettre à son épouse: «
L’Afrique écrira sa propre Histoire, et elle sera au nord et
au sud du Sahara une Histoire de gloire et de dignité »,
c’était le siècle dernier quelque part au Congo Belge7.

6
Le terme « Dieu » est d’un polysémisme troublant et d’une étymologie
déconcertante, pour ne pas avoir à nous « installer dans le malentendu »,
nous optons pour : « Créateur », un terme plus à propos, qui traduit plus
fidèlement le sens de la réalité en question dans notre discours. Nous
parlerons plus en profondeur de ce concept au second chapitre.
7
L’actuelle République Démocratique du Congo.

13
Avertissement

Dans les lignes qui vont suivre, l’épistémologie, la


méthodologie de la science objective, son approche
unidimensionnelle et matérialiste telles que ceux qui se
nomment eux mêmes "savants" les définissent seront sans
complaisance contournées. Nous aborderons le domaine du
réel à partir des « lieux communs » et à travers des outils, qui
sont à la disposition de tous et cela dans toutes les
dimensions du savoir. Nous ne pensons pas que la raison et
le bon sens soient opposables en soi. Eh oui ! Nous nous
pensons autorisés à parler de la sagesse du python arc-en-ciel,
de la sorcellerie du hibou, de la ruse du lièvre et de la
connaissance des Créateurs.
Ce livre n’est donc pas destiné aux personnes religieuses,
nous ne souhaitons pas leur donner un prétexte pour lancer de
nouvelles croisades ou quelques guerres, même saintes, ni
aux scientifiques aux esprits « idéologues » et dogmatiques.
Si vous tombez dans l’une de ces catégories, vous êtes priés
de bien vouloir passer votre chemin afin de préserver votre
confort mental.
Pour ceux et celles qui choisissent de poursuivre la lecture, je
leur suggère de garder à l’esprit cette recommandation d’un
illustre disparu :
« Les conditions d’un vrai dialogue scientifique n’existent
pas encore dans le domaine si délicat des sciences humaines,
entre l’Afrique et l’Europe. En attendant, les spécialistes
africains doivent prendre des mesures conservatoires. Il
s’agit d’être apte à découvrir une vérité scientifique par ses
propres moyens en se passant de l’approbation d’autrui, de
savoir conserver son autonomie intellectuelle jusqu’à ce que

14
les idéologues qui se couvrent du manteau de la science, se
rendent compte que l’ère de la supercherie, de l’escroquerie
intellectuelle est définitivement révolue, qu’une page est
tournée dans l’histoire des rapports intellectuels entre les
peuples et qu’ils sont condamnés à une discussion
scientifique sérieuse, non escamotée, dès le départ. »

15
PREMIERE PARTIE

CHRONIQUE D’UN PASSE

« On a dit que le but de l’Historien était de raconter,


non de prouver ; je ne sais, mais je suis certain qu’en
Histoire le meilleur genre de preuve, le plus capable
de frapper et de convaincre tous les esprits, celui qui
permet le moins de défiance et laisse le moins de
doutes, c’est la narration complète.»

16
1
LA GENESE VUE PAR D’AUTRES : "LA
VULGATE".

"…Inspirez-moi, Oh Esprits de mes Ancêtres…


…Permets-moi de briser, Oh Démon de la désobéissance,
Permets moi de briser la palissade, jadis solide, du secret tribal.
Permets-moi de relater au monde extérieur les légendes interdites…"

1-La Prima Mater.

« Il n’y avait aucune étoile, aucun soleil, ni de lune ou de


planète Terre. Rien n’existait en dehors de l’obscurité.
L’obscurité était omniprésente. Rien n’existait et c’était le
néant absolu, un néant absolu ni chaud ni froid, ni mort ni
vivant. Un néant de loin pire que le vide absolu et effrayant
dans sa nature de néant absolu.
Pendant combien de temps ce néant dura, personne ne le
saura jamais ; et pourquoi il n’avait rien mais que ce rien
était quelque chose, nous ne devrons jamais essayer de
savoir.
Le néant flottait, pendant une durée que personne ne peut
déterminer, sur les eaux invisibles du Temps. Cette terrible
rivière sans source, qui fut, qui est et qui à jamais, sera.
Puis un jour -- ou est-il juste de dire "un jour" ? -- La rivière
que l’on nomme le Temps, désira le Néant telle une bête mâle
de chair et de sang désirerait sa partenaire femelle. Et de cet
étrange accouplement du Temps et du Néant, une très
minuscule et invisible étincelle de feu vivant fut engendrée.

17
Cette minuscule, tellement minuscule étincelle de feu pouvait
penser et la conscience de sa solitude grandissait ; rien ni
personne ne pouvait entendre ses cris dans la solitaire
profondeur du néant absolu, comme un bébé délaissé, perdu
et désespéré dans une froide et obscure forêt.
"J’existe. Je suis ce que je suis !"
Telles furent les pensées vivantes qui battaient à travers
‘l’esprit’ de la minuscule étincelle pendant qu’elle enflait à
travers l’obscurité, essayant de fuir de là d’où il n’y a pas de
fuite possible, essayant de s’évader du vide sans vie, qu’est le
néant absolu. C’était comme un minuscule papillon perdu
dans une obscure cave de laquelle il ne pourrait jamais
s’échapper.
‘Je dois grandir ou mettre un terme à ma vie’, pensa enfin
l’étincelle ; ‘si le Néant souhaite m’engloutir dans ma taille
et mon état actuel, là je devrais augmenter ma taille jusqu’à
égaler celle du Néant’
Il n’y avait rien pour nourrir l’étincelle et lui permettre de
grandir, ainsi elle s’alimenta à partir d’elle-même. Et elle
commença à grandir, à grandir, jusqu’au point où, sa mère,
le Néant, s’étant rendue compte de sa présence incongrue en
son sein, décida de la détruire.
Dans un premier temps, le Néant essaya de l’étouffer par
l’obscurité qui est l’ennemie de la lumière, mais l’étincelle
résista en devenant plus brillante. Alors, le Néant jeta un
sortilège de froid sur l’étincelle ; le froid est un ennemi
mortel de la chaleur, mais cela poussa l’étincelle à
augmenter en température et devenir encore plus chaude.
L’étincelle vivante continua de grandir, et grandir jusqu’à
égaler le Néant en taille, et pour se sustenter et entretenir sa
croissance, elle dévora sa mère, le Néant et la digéra dans le

18
plus terrible des éclats de lumière que personne ou quoi que
ce soit d’autre n’aura jamais la chance de voir.
‘Je suis ce que je suis,’ se vanta-t-elle.
Mais la rivière nommée Temps fut vraiment fâchée envers
l’étincelle pour ce qu’elle avait fait et, envoya rapidement
l’Esprit du Froid pour combattre cette étincelle sur le champ.
Bientôt, une terrible bataille s’en suivit, dans laquelle
l’étincelle, maintenant une rugissante flamme universelle qui
remplissait le ciel dont plusieurs langues sortaient en flèches,
essayant de faire fondre l’Esprit du Froid, et le dévorer
complètement, pendant que le Froid envoyait son souffle
humide et glacé dans la Flamme ; mais cela ne transforma
qu’une portion de la Flamme en cendres blanches et froides.
Et de cette féroce bataille, qui commença il y a bien
longtemps, dépend toute l’existence, parce que quel que soit
celui qui vaincra l’autre, le soleil, la lune, la Terre et les
étoiles et tout ce qui vit cesseront d’être : si la Flamme gagne
le combat, tout ce qui vit sera consumé par un terrible feu, ou
alors si c’est le Froid qui l’emporte, toute la vie s’arrêtera
gelée.
Des cendres encore chaudes, -- blessure dans l’existence de
la Flamme, infligée dans la bataille par l’Esprit du Froid --
surgit, la Déesse de la Création qui assuma la première, une
forme humaine… »
…L’univers, notre univers tel que nous le connaissons fait
partie d’un autre, qui à son tour fait aussi partie d’un autre
encore et ainsi de suite, jusqu’où ? J’ignore qui peut le
savoir. Ce concept est représenté par un outil, dont les
poupées russes8, en sont, peut être, le pâle reflet. Au
commencement, à condition que l’on s’accorde sur le sens de

8
Matriochkas.

19
ce mot dans notre contexte, il n’y avait que le Temps et le
Néant absolu. De ces deux Entités, nommons-les de la sorte
pour les besoins du moment, naîtra une étincelle de feu
vivant. S’ensuivront plusieurs « combats » entre cette
étincelle et le Néant absolu d’abord, ensuite entre cette même
étincelle devenue un brasier hurlant et le Froid absolu, enfin,
c’est au-delà des Dix Portails de l’Eternité9, que le Grand
Esprit a décidé de mettre de l’ordre dans ce nouvel Univers.
Pour des raisons que personne ne doit tenter de comprendre,
le Grand Esprit a utilisé un être appelé la Première Créatrice,
la Mère des Hommes, qui a travaillé tel un outil, pour créer
les étoiles, les planètes, le ciel et la terre, la lune etc. Mais, la
Mère des Hommes n’est pas une Créatrice parfaite. En effet,
bien qu’immortelle, elle souffre d’étranges désirs, envies et
sentiments. Cette malédiction sera plus tard transmise aussi
bien aux Hommes qu’aux Bêtes sans discrimination. En
réponse à sa demande, elle a été gratifiée d’un compagnon,
moitié plante et moitié animal, un être vraiment surprenant,
même pour elle, une créatrice. De ce couple viendra au
monde, entre autres, la Première Humanité…

2-Le destin de la « Première Humanité »10.

Du fond de nos villages d’Afrique sub-saharienne, jusqu’aux


murs des temples et des pyramides, la description des
premiers Hommes reste similaire: « Les premiers Hommes
qui marchèrent sur Terre furent tous d’une espèce identique.

9
Nous définirons les concepts : Dix portails de l’Eternité et Grand Esprit
dans la deuxième partie.
10
Ceci est une synthèse d’une longue épopée, dont je n’ai pris que les
grandes lignes, pour des besoins de concision.

20
Ils se ressemblaient parfaitement, étaient tous de parfaits
sosies. Leur peau avait la couleur du sol qui recouvre les
plaines des terres africaines : ils n’étaient pas noirs mais,
plutôt rouges11. Et à cette époque, il n’y avait pas de
pygmée, d’hottentot ou de Bushmen, ni de bantou. Les
premiers hommes n’avaient aucun poil ni de cheveux sur leur
corps. Ils avaient les yeux dorés entièrement, brillants et
lumineux comme de l’or,… ».
Les premiers Hommes qui peuplèrent la Terre virent le "jour"
sur un plus petit monde voisin du notre actuel. Nommément,
la planète Mars. Sur Mars, ces Hommes atteignirent un
niveau de connaissance inimaginable pour nous aujourd’hui,
qu’ils développèrent à travers de multiples applications.
A cette époque, la société était entièrement dominée par les
femmes. En fait, le monde était sous le joug tyrannique des
femmes. Les Hommes n’étaient là que pour des besoins de
procréation et le plus souvent les femmes, allaient jusqu’à les
manger lorsqu’elles jugeaient opportun de le faire.
Cette oppression dura jusqu’au jour où les Hommes entrèrent
en rébellion. La guerre entre les Femmes et les Hommes qui
s’ensuivit, non seulement annihila presque totalement la vie
sur Mars, mais aussi faillit déstabiliser l’équilibre entre bon
nombre de forces cosmiques. Le pire fut évité de justesse, et
le peu de survivants prirent donc des navettes spatiales pour
quitter cette planète dévastée à la recherche d’un monde
meilleur. Ils entreprirent donc un long voyage pour
finalement « atterrir » sur une planète essentiellement

11
Ogotemmêli révéla à Marcel Griaule, en p.75 que les « hommes
d’autrefois, étaient dits Banu, c'est-à-dire rouges (…) » et bien avant cela,
il se servit de la description du quatrième type de tambour, pour rappeler
« la petite taille des premiers hommes », p.62.

21
constituée de grands océans et de plusieurs îles, qui fait partie
de la constellation de Sirius12. Ce « nouveau monde » étant
habitable, ils y prirent leurs résidences.
Cette planète était déjà habitée par un peuple intelligent et
amphibie dont l’hospitalité ne souffrait d’aucune restriction,
ce qui facilita l’adaptation au nouvel environnement, des
martiens, les « Hommes Rouges ».
Mais un jour, et pour une raison tellement ridicule que la
mémoire collective a choisi de l’oublier, un des autochtones
fut assassiné et mangé par les « Hommes Rouges ». Un acte
d’une telle barbarie est d’une grandissime gravité dans les
relations diplomatiques entre peuples ou espèces
intelligentes. Après donc une grande concertation planétaire,
les autochtones, jugèrent que cette espèce de bipèdes à la
peau rouge, était une espèce très dangereuse, et que l’urgence
était désormais à la mise sur pied de son extermination totale.
C’est ainsi que la guerre commença sur ce monde.
L’Humanité fut vaincue et presque totalement anéantie.
L’Empereur du peuple amphibie13, pris de pitié, décida de
sauver le reste de cette Humanité. Il chargea donc ses deux
derniers fils, des jumeaux, de ramener les survivants sur
Mars, leur planète d’origine. C’est ainsi donc que les
jumeaux, usant de leurs pouvoirs cosmiques, utilisèrent un
moyen de transport très exceptionnel pour convoyer les
survivants chez eux.

12
Sirius est une constellation visible dans le ciel. Elle a ceci de
particulier, que contrairement à notre ami le Soleil, elle est un ensemble
de deux étoiles et d’une naine blanche qui gravitent autour d’elles mêmes.
Pour revenir à notre propos, les survivants de la planète morte, qu’est
Mars, vont donc atterrir sur l’une des 12 planètes connues de ce système
stellaire.
13
Nommo est l’appellation la plus connue de ce peuple de Dragons.

22
L’on se demandera sans doute encore longtemps pourquoi
ont-ils dépassé leur planète d’origine pour venir s’échouer sur
celle d’après ? Toujours est-il que c’est de cette manière que,
ces lointains Ancêtres arrivèrent sur la planète Terre, qu’ils
reconnaîtront désormais comme leur nouvelle demeure…
… Sous le ciel bleu, nos Ancêtres recommencèrent à se
multiplier. La famille était dirigée par des femmes. Ce fut
une époque de communion avec la nature, pendant plusieurs
centaines de générations. Ces Hommes habitaient dans des
grottes et des cavernes dans un profond respect de l’équilibre
écologique et sous l’éclairage de la sagesse tutélaire d’une
race d’oiseaux… polycéphales…
…Puis, vint un jour la naissance du premier enfant difforme,
le premier Grand Roi que les Hommes n’aient jamais connus.
Après avoir remis en question les fondements de l’équilibre
du monde, il embarquera cette « Première Humanité » dans
son ambition démesurée, contre nature et une folie
technologique de débauche à un tel point que le fragile
équilibre qui garantissait leur existence fut rompu. C’est
ainsi que disparurent les Premiers Hommes, à l’exception
d’un seul couple : un homme et une femme qui sont connus
aujourd’hui comme « les Mères des nations »…
De ce premier grand empire que l’Homme ait jamais réalisé,
tout d’abord, nous pouvons retenir comme réalisations --
engendrées par le pouvoir créateur contre nature de ce
monarque aussi répugnant en apparence qu’en bien d’autres
domaines-- : les premiers robots14 faits entièrement de métal,
capable d’une certaine autonomie d’action et les premières

14
Ces robots de la légende avaient besoins de sang pour se multiplier tel
que les moustiques de nos jours, certains leur trouvent même une filiation
directe et certaine.

23
machines biologiques, faites de chair et de sang, capables de
reproduction sexuée, mais sans Âme et donc incapable de
penser par elles-mêmes.
Nous lui devons :
Primo. Le premier grand empire terrestre et hominien, avec
ses grands immeubles, gratte-ciel, des îles artificielles sur
lesquelles l’on pouvait construire des villes entières, donc
l’usage de la technologie de pointe, etc. Tandis que les
robots métalliques furent créés à partir des minerais de fer par
la force incantatrice de l’efficience cérébrale du Premier Roi,
les machines biologiques quant à elles, furent tirées du
mélange de chairs en pleine putréfaction de plusieurs autres
espèces vivantes, à travers une mystico-ingénierie biologique
très peu imitable aujourd’hui.
Deusio. L’astuce « diviser pour régner » que tous les
potentats continuent d’utiliser de nos jours pour pouvoir
asseoir leur pouvoir et leur autorité afin de diriger leurs
semblables vers la contre-nature.
Nous pouvons aujourd’hui, retrouver l’endroit où la première
humanité vécut et s’éteignit. La probabilité est grande, pour
que ces lointains ancêtres de l’espèce humaine aient vécu sur
un continent désormais enfoui qui se situait exactement à
l’endroit où se trouve l’actuel océan pacifique. Ce qui
pourrait justifier le relief assez particulier des côtes15 des
deux Amériques et la multitude d’îles, îles qui ne seraient
alors rien d’autre que les sommets des monts et des
montagnes les plus élevés de cette terre submergée par les
eaux.

15
Nous pensons notamment aux montagnes rocheuses de l’Amérique du
Nord et à la cordillère des Andes de l’Amérique du Sud. Toutes sont
situées à l’ouest de l’ensemble du continent, sûrement pas par hasard…

24
De toute évidence, la seconde humanité, c'est-à-dire
l’humanité de laquelle nous faisons tous partie aujourd’hui,
est la résiduelle descendance de la première…

3- Oh ! Mère des Nations, je te salue.

a- Hottentots.
Il fut une époque où l’Afrique était connue comme la « terre
des créateurs16 ». Les créateurs y vivaient comme nous y
vivons aujourd’hui, ils y avaient leurs domiciles etc. Ce qui
est presque certain, c’est qu’à cette époque, la seconde
humanité n’existait pas encore.
Parmi ces créateurs, il y en avait un qui était particulièrement
vaniteux et répugnant, même selon les standards de l’époque.
Il dégageait une odeur épouvantable, et surtout avait un
comportement vraiment excentrique. Donc, ce "monsieur",
s’il est opportun de le nommer ainsi, tenta un jour de violer la
Mère des Hommes pendant que celle-ci prenait son bain dans
une rivière. Sa tentative fut non seulement un échec, mais en
plus, il se fit jeter un sortilège par elle.
Dépité par le fait que personne ne souhaitait vivre en sa
compagnie, il décida de créer une épouse qui serait l’exacte
réplique de la Mère des Hommes afin de pouvoir assouvir ses
passions. La première tentative fut un échec, non seulement
la créature fut à moitié belle et à moitié moins grande que
l’originale, mais en plus elle refusa d’être son épouse, il la
détruisit donc afin de pouvoir recommencer. D’échec en
échecs, il arriva finalement à créer une femme qui était dotée

16
Ou terre des dieux comme l’historien traditionnel l’a nommé, mais le
terme dieux n’est pas correctement intelligible ici, donc j’opte pour
créateur.

25
d’une grande sagesse. « En s’éveillant et voyant son
créateur, elle fit un grand effort pour dissimuler son effroi, et
resta calme et souriante. » Quand son créateur voulut
l’embrasser, elle protesta gentiment en lui disant : « Mon
généreux, mon beau seigneur et maître, ta servante est encore
faible, et si cela plaît-il, que son altesse accorde à sa servante
un peu de répit pour récupérer et ainsi être à même de mieux
plaire à son seigneur. » Cette astuce permit à la créature de
trouver un moment de solitude pour s’enfuir et aller se cacher
dans les montagnes que les générations futures connaitront
sous le nom de « Amatole » sur les terres des Xhosa en
actuelle Afrique du Sud.
C’est durant sa fugue qu’elle rencontra un autre créateur qui
l’épousera et avec lequel elle aura plusieurs enfants que nous
connaissons aujourd’hui sous le nom de Khoi-khoi17 et qui se
trouvent principalement dans la région australe du continent
africain, notamment en Namibie, Botswana et en Afrique du
Sud…

b- Les Khoi-San18, et les Ba-twa19


Durant le moment où la Mère des Hommes sauva et
conduisit le couple survivant de la première humanité,
17
Hottentots serait un sobriquet que les Afrikaners leur auraient donné à
cause des clics caractéristiques de leur langue qui les rendirent
assimilables à des bègues du point de vue de ceux-ci, du moins d’après la
légende.
18
C’est un terme péjoratif par lequel les Khoi-Khoi les appellent. Eux
même préfèrent être connus par le nom de leur clan. Bayaka, est le nom
par lequel ils se reconnaissent, d’après les gens de la Kadéi à l’est
Cameroun.
19
Pluriel du mot Mu-twa, sont connus aussi sous l’appellation
inappropriée et péjorative de" pygmées" qui vient du grec πυγμαιος,
pygmaios, pour : haut d'une coudée.

26
composée d’un homme et d’une femme, et la naissance des
premiers Bantou, il y a eu une autre progéniture, en dehors
bien entendu des Khoi-Khoi.
La Mère des Nations, la dernière survivante de la première
humanité, avait reçu comme instruction de sa maman de se
marier avec la créature faite de chairs en putréfaction, cette
machine biologique. Bien entendu, elle ne partagea pas cette
idée, du moins dans un premier temps. Elle échafauda donc
un plan pour détruire cette créature et ainsi ne pas avoir à
respecter le serment fait à sa mère. Croyant avoir réussis son
coup, elle s’enfuit dans la forêt laissant la hutte en feu.
Comme il n’est pas aisé de désobéir et de violer un pacte fait
avec un Créateur, elle tomba gravement malade, et perdit
connaissance. A son réveil, elle se retrouva dans une grotte,
sous la surveillance d’êtres qu’elle n’avait encore jamais vus.
C’est avec ces hôtes qu’elle engendrera les Khoi-San et les
Ba-Twa. Cette première progéniture finira par assassiner
leurs géniteurs avec des flèches empoissonnées. Devant cette
cruauté gratuite, elle les maudira en ces termes : «
Désormais vous et vos misérables descendants, ne serez rien
d’autre que des vagabonds et des voleurs ! C’est par le vol
et la fourberie que vous allez vivre jusqu’à la fin des temps,
et jamais vous ne progresserez ou vous ne vous élèverez au
dessus de ce que vous êtes aujourd’hui ». C’est ainsi que les
Khoi-San fuiront vers l’Afrique Australe, tandis que les
Batwa commenceront à marauder dans les forêts de l’Afrique
Centrale, ils ont gardé ce style de vie jusqu’aujourd’hui, est-
ce à dire que la malédiction tient toujours ? Qui peut le
savoir ?

27
c- Les Ba-Ntu20
Après cette mésaventure, c’est en errant dans la forêt,
tenaillée par la maladie que le non respect de son serment lui
faisait endurer, qu’elle tombera un jour sur l’être que sa mère
lui avait ordonné d’épouser afin d’engendrer une autre
humanité, et qu’elle pensait avoir tué. Et pour une fois, la
puanteur, la laideur de la machine biologique lui parut
supportable. Elle consentit à l’épouser et voilà comment les
Bantou noirs virent le jour. Durant leur séjour avec leurs
nombreux descendants, ils vécurent dans les environs de
l’embouchure du fleuve Congo. Mais le premier village que
les Bantou noirs eurent à faire après que leurs parents
mythiques soient partis, s’appellera « Tanganyika ». Avec le
poids démographique, le surplus des populations immigra
vers le nord pour fonder le deuxième village Bantou : «
Kenya ».
C’est donc du Kenya, la division Nord du premier village
Bantou, "que tout commença"…

20
Orthographié indifféremment : Bantou, Bantu, Batu… Muntu au
singulier, veut dire littéralement "bipède" ou plus simplement "Homme"
sans distinction de la couleur de la peau.

28
2

LA GENEALOGIE INTERDITE.

"Modern man has many


Fossil collateral relatives but
no progenitors;
the derivation of Homo Sapiens,
then, becomes a puzzle."

1-De « Dieu » à « Créateur » : une simple mise au point


préalable.

« Les mots ne sont rien, c’est de la pacotille, et c’est pour


cela qu’il ne faut pas trop y tenir (...), ce ne sont que des
ustensiles à propos desquels on concède que seul importe le
contenu ». Il m’a semblé utile de mentionner ce point de vue
pour porter à l’attention de certains que je sais qu’il existe.
En effet, ce chapitre se promet de traiter de certains
« contenus » qui au fil des années, ont vu leurs « contenants »
se laisser corrompre dans un premier temps, puis tout
simplement, se sont laissés dénaturer au gré des passages
d’une langue à une autre, d’une civilisation à une autre etc.
C’est par exemple le cas du terme « Zeus », qui après
maintes corruptions deviendra le « Dieu » de nos jours, et à
cela, on peut ajouter le caractère fini de « Zeus », né d’une
mère et d’un père, ayant des sœurs et des frères, et même une
importante descendance et qui actuellement est peint tel un
« Dieu » infini et sans ascendant. C’est encore plus explicite
de montrer cette dénaturation par « daimôn » (génie

29
protecteur etc.) du grec ancien, qui aujourd’hui, du moins en
français et avec toute la connotation que cela implique, est
devenu « démon » (Etre sans lequel le mal ne serait point de
ce monde). Nous arrivons à cela comme résultat, si nous
nous limitons à partir du grec ancien.
En partant cette fois, du Sanskrit (une langue dite indo-
européenne), là c’est assez instructif : on passera donc de ciel
lumineux « dyauh », au grec ancien, « Zeus » patron de
l’olympe, fils de Cronos, le Temps et de Rhéa, la Lumière,
pour ensuite transiter par le latin « Jupiter» [(Ju ≈ Zeus) +
(pater = père)], et enfin pour aboutir au mot « Dieu » en
français qui est pris pour l’Etre suprême. Nous nous devons
au moins de constater que, de la dénomination d’un lieu : ciel
lumineux, nous avons dérivé vers celle d’un Etre, au profil
psychologique très humain, qui de plus, pour certains, est :
Papa d’un fils unique né d’une vierge, mort et ressuscité etc.
Le même exercice peut se faire avec le mot : « God ».
Certains pensent que c’est une anagramme du mot « Dog ».
Il est très intéressant de lire les arguments qui permettent
d’étayer cette hypothèse. Dans la mythologie dite
pharaonique, on trouve Anubis, qui curieusement a une tête
de chien. C’est celui-là même qui, le "Jour du Jugement", est
chargé de comparer le poids du cœur du défunt avec pour
mesure, le poids de la plume de la vérité sur la balance.
Lorsque l’on se rappelle de l’importance du « jour du
jugement dernier » chez certains courants religieux, avec un
peu d’imagination on peut se poser la question : est-ce que
c’est le même « Dieu »?
Bien que son étymologie exacte demeure un mystère, il est
fort probable que le mot Sanskrit « hub » ou « emu » qui
signifie « invoquer » ou « sacrifier à » ou encore « celui que
l’on invoque » ou « celui à qui sacrifier », soit une des

30
possibilités étymologiques. Sans oublier qu’il peut être
intéressant de savoir qu’en Perse ancien, nous avons
« Khoda » un mot qui abonde dans le même sens. En copte
antique, qui est considéré comme très proche de l’égyptien
des pharaons, nous avons « Khut ».
Historiquement, l’usage du vocable « Dieu » ou « God » est
une invention européenne relativement récente, il est donc
très difficile de faire le point sur son sens. En effet, en
Hébreux, plus précisément dans la version hébraïque de la
Bible, il y a les mots « Elohim21 » pluriel du mot « Eloha » :
« celui qui vient du ciel », « Adonaï » pluriel du mot
« Adoni » : « mon seigneur », « Yahvé ou Jéhovah »,
acronyme qui provient des lettres hébraïques : « Aiia, hové,
ve iéhié », I-H-V-H, qui signifient : « Il a été – Il est – Et – Il
sera » « El Schaddaï » qui signifie « montagnes ? » ou « les
déchus ?» ou « l’adversaire », « Nefilim »
littéralement : « ceux qui furent jetés à terre ». A travers, ces
courtes traductions, l’on peut sentir que le texte hébraïque
faisait plutôt référence non pas à un concept métaphysique,
mais bien plutôt à un peuple tangible qui serait venu du ciel
et qui à un moment donné de l’histoire des Hommes, aurait
même cohabité avec nos ancêtres. Et il n’y a rien dans
l’ensemble du texte biblique des deux Testaments, pour nous
pousser à penser que ces « êtres venus du ciel » ne soient plus
ici avec nous sur Terre…
Peu importe le bout par lequel on le tient, que ce soit par
« Dieu » ou par « God », force est de constater que nous
21
Elohim, en hébreux moderne est la corruption du mot « Aleim ». A ce
propos, il est très intéressant de lire ce que GODFREY HIGGINS en dit
dans son magistrale ANACALYPSIS, An Attempt to draw aside the veil of
the Saitic Isi ; or An inquiry into the Origin of LANGUAGES, NATIONS,
AND RELIGION, 1874, p.60.

31
avons à faire à des barbarismes. Voilà donc, grosso modo,
les intuitions qui me poussent à bannir le terme Dieu de mon
discours, en lui préférant, à la limite et en guise de
compromis, le vocable Créateur, pour des raisons que l’on
pourrait deviner à travers le sens du mot donné par n’importe
quel dictionnaire français. Cette option a ceci d’intéressant
qu’elle est relativement plus appropriée étymologiquement
parlant.
Ceci étant dit, nous nous devons de reconnaître que ces mots,
bien qu’inadéquats, tentent néanmoins de rendre compte
d’une certaine réalité. Il serait assez surprenant que parmi
ceux qui ont usé et continuent d’user de ces termes dans leur
vécu quotidien, qu’il n’y en ait aucun qui n’y trouvait et/ou
qui n’y trouve, en toute bonne foi, une quelconque réalité
afférente. Certains la nommèrent : Providence, Grâce,
Chance, Destin ou Destinée... Il existe plusieurs façons de
nommer cette subtile réalité qui, apparemment, hante de
manière perceptive le séjour terrestre de beaucoup d’entre
nous sans toutefois, ou à de très rares occasions, dévoiler sa
véritable nature. C’est cette réalité là, qui peut-être, est
l’important.

2-La Source primordiale de toute chose…

Aussi loin que ma quête m’ait menée, je n’ai pas encore eu,
jusqu’à date, l’opportunité de rencontrer une conception plus
ancienne que celle-ci, du moins en ce qui concerne la grande
cause qui engendra « tout ce qui existe » et même « tout ce
qui n’existe pas ». En effet, la plus ancienne intuition sur le
sujet, décrit un système qui repose sur deux forces/piliers, qui
de par leur simple interaction, engendreront une troisième
force. Pour des raisons pédagogiques, il semblerait que

32
l’assimilation à une famille composée du père, de la mère et
de l’enfant fut le meilleur moyen de transmettre cette
intuition triangulaire, au plus grand nombre. Comme
alternative, imaginons un être hermaphrodite et en même
temps qui dans son sein, porterait un oeuf ou son enfant…
De manière simple les premiers hommes croyaient à
l’existence d’une « Cause des causes de toutes les causes ».
Il leur paraissait évident que le monde dans lequel ils vivaient
devait avoir sans doute une origine et même un but. Mais
c’est au niveau de la conception de cette origine, de cette
source créatrice de vie, que se trouve la nuance.
Les Anciens considéraient la Source Primordiale, la plus
grande Cause de toutes les causes, comme le « tout dans le
tout ». Ils ne considéraient pas leurs âmes comme de simples
créatures de cette Cause suprême, mais plutôt comme des
infimes particules de celle-ci. Et de fait, ils attribuaient à
l’Ame humaine, les propriétés de l’ensemble, c'est-à-dire,
l’Ame humaine étant de la même nature que l’ensemble dont
elle est une partie infinitésimale, donc automatiquement, elle
possède aussi sa force créatrice.
Je profite de cette occasion pour rappeler, que nous sommes
en train de parler de l’Ame et non pas du corps ou de l’esprit,
afin que tout amalgame soit évité...

3-Les Créateurs.

Tout d’abord une petite mise au point. Le terme de


« Créateur » est un adjectif qui qualifie un « ministre » de la
« Cause des causes de toutes les causes ». Ce qui implique
que dans notre entendement, La Création n’est pas Le
Commencement, mais plutôt, Un des Recommencements. Les
créateurs sont des Etres entourés de beaucoup de mystère.

33
On les croit dotés de pouvoirs inimaginables. Ils peuvent
prendre n’importe quelle forme présente dans la nature. Par
exemple, s’ils l’estiment nécessaire, ils prendront la forme
d’un arbre, d’un rocher, d’une brindille et ou même, peuvent
demeurer invisibles à nos chers yeux. Il est souvent très
difficile de rencontrer quelqu’un qui affirmerait savoir
exactement d’où ces Etres proviennent. En grec, en latin, ils
furent appelés respectivement, entre autres, « aggelos » et
« angelos » qui veut littéralement dire : messagers (anges).
Le dictionnaire en définissant le mot « ange » dit ceci :
« Être[s] spirituel[s], intermédiaire[s] entre Dieu et les
Hommes, ministres des volontés divines » Mais il est plus
prudent, de voir à travers l’usage du terme « messager », une
nécessité de typologie plus qu’autre chose… En effet,
certains peuples les ont nommés par exemple : « les
veilleurs ». Apparemment, ces Etres, ces créateurs, font
partie intégrante de la grande Humanité, soit en tant que
créateurs autoproclamés, observateurs, législateurs, aînés,
guides ou même parasites tout simplement. Voici donc la
synthèse que j’ai pu faire de toutes les données recueillies
tout au long de ma recherche, voici l’histoire des Hommes,
telle que l’une des Afriques la relate, voici révélée, une fois
de plus, l’une des plus anciennes versions des origines de
notre Espèce...

--L’astuce dans ce genre de récit est fort simple. Lorsqu’il


s’agira de créateurs venus d’une constellation quelconque, à
la suite des autres, nous ferons usage rien que du nom de la
dite constellation et on en fera un personnage de légende.
Par exemple, pour les créateurs venus de la constellation
d’Orion, nous parlerons d’un géant nommé Orion. Pour la
constellation du Grand Chien, ce sera Sirius. Ces noms sont

34
tirés comme nous le savons tous, de la mythologie dite
grecque, alors il fallait juste transposer pour décrypter...—

Il y a plusieurs millions d’années géologiques de cela, la


Prima Mater avait envoyé le géant Orion dans notre système
solaire afin d’y créer la première Humanité. Après plusieurs
essais, Orion obtint satisfaction, cela se passait sur la planète
Mars. Et la créature qu’il avait réussi à fabriquer possédait à
la fois les sexes mâle et femelle, cette nature est connue par le
terme approximatif de : Hermaphrodite. Cet être possédait
une grande capacité cérébrale. Il pouvait communiquer sans
l’usage des mots ou des gestes. Voyager dans le temps en
esprit. Ces premiers hommes étaient rouges « comme la
couleur des plaines africaines », complètement identiques et
sans le moindre poil.
Quel fut le quotidien de ces lointains aïeuls ? Pour le
moment, je l’ignore. J’ai ouï-dire que sur cette planète,
l’humanité fut presque totalement anéantie par une grande
guerre, une bataille qui opposait les hommes aux femmes.
Cette grande guerre ruinera totalement la vie sur Mars et nos
chers ascendants n’eurent la vie sauve que grâce à la Prima
Mater qui leur envoya des navettes spatiales (littéralement :
dragons tel que relatée par la légende, mais dont la
description ferait penser plus à un moyen de transport, qu’à
un « animal fabuleux ») pour les extirper de là.
Les survivants vont donc se retrouver sur une planète
constituée de plusieurs îles et de vastes océans. La dite
planète orbite autour d’un système de deux étoiles et d’une
naine blanche. Nommément, la constellation de Sirius. Là,
ils vont y rencontrer une autre tribu de l’humanité, espèce
amphibie qui pour la plupart du temps séjournait dans les
océans. Les prenant pour une espèce inconnue de gibier, nos

35
ancêtres se sont donc autorisés à les tuer pour les manger.
Cet acte causa le courroux des autochtones. Après une
grande concertation, ces derniers décidèrent d’entrer en
guerre contre les hommes rouges. Ils les attaquèrent avec des
ouragans, des tornades, et des vagues d’une ampleur
titanesque. Encore une fois, les hommes frôlèrent
l’annihilation totale. Et une fois de plus furent sauvés, mais
cette fois par les plus jeunes des enfants de l’Empereur du
peuple des humains amphibies. En fait, c’était des jumeaux.
Ces jeunes gens décidèrent de raccompagner les rescapés
chez eux,… Ce qui nous amène sur la Terre.
C’est donc sous la direction de l’un des jumeaux, que les
hommes rouges vont mettre sur pied la première civilisation
humaine sur terre. Cette civilisation est connue sous
plusieurs appellations : Misr pour les arabes, Aiguptos (qui
dériverait de Hikuptah « château du Ka –âme— de Ptah, un
des noms de la ville de Memphis et qui fut maladroitement
appliqué à toute la région) pour les grecs, Ǽgyptus pour les
latins, etc. C’est leur histoire qui est peinte sur les murs des
temples, sur les monuments, et dans les pyramides. La
particularité de leur représentation réside, au niveau de la
couleur rouge de leur peau et de l’aspect de leurs yeux22 :
couleur éclatante comme de l’or, ou yeux sans iris ni pupille,
selon que l’on ait à faire à une représentation polychrome ou
monochrome, ceci pour être conforme avec la réalité qui veut
que les yeux de tous créateurs soient lumineux.
Qu’il me soit permis une parenthèse concernant cette
civilisation plus connue sous le nom d’Egypte antique.

22
A ce niveau, il est utile de rappeler que les images et même les textes
sont énormément trafiqués par des égyptologues malhonnêtes, de sorte
qu’il devient de plus en plus difficile de trouver des images authentiques.

36
Beaucoup d’amalgames ont été faits et même continuent à
être faits entre les Hommes rouges et les égyptiens
contemporains des grecs. Ce qui est peint sur les murs des
temples et des pyramides relate le quotidien de ces Hommes
devenus des créateurs à leur tour, sous la houlette de
l’homme « dragon », ou Nommo pour les Dogons, Ignok
Indoumé pour les Yambassa (canton Mala’ah et canton
Gounou par Bokito), Bissima-Nguéngué pour les
Etons, Nemeu/Nnem pour les Ewondos, Nem pour les
Akonolinga, Kôm Nyôh pour les Bassa, Siziem pour les
Mbangando de Mbang (Kadéi à l’Est-Cameroun), Nagas au
Laos... La connaissance des dynasties que l’on doit aux
fragments officiels des textes de Manéthon23, sont désormais
plus évocateurs du sens profond des noms des différents
souverains. Ainsi, quand l’on parle de Ra-Moussesse
(Ramses), l’on peut reconnaitre Ra, qui est le nom d’un
créateur et Moussesse qui semble pouvoir se traduire en
français par « enfant » ou « fils de ». Si notre sens est
accepté, nous aurons donc, Ra, Tehuti (Thot), Aton, Amon etc.
Et des souverains qui se réclament être leurs descendants, par
le terme Moussesse (rendu par Moses en anglais et par Moïse
en français). Il est bien dommage que l’intégralité des écrits
de ce prêtre soit perdu à jamais.
Sur les murs des pyramides, c’est l’histoire du quotidien des
êtres venus du ciel que j’ai préféré appeler la tribu des
créateurs. Il me semble que c’est l’un des angles d’attaque le

23
Ses textes originaux ont été retrouvés fragmentés, et il est impossible de
reconstituer l’intégralité de son œuvre. Les fragments compilés par
un moine byzantin, que les judéo-chrétiens, nous ont transmis comportent
néanmoins assez de données concernant ces Créateurs ; hélas entièrement
censurées par "ces idéologues recouverts du manteau de la rationalité" et
qui s’autoproclament : autorités scientifiques…

37
plus approprié pour appréhender ce genre d’images où l’on
trouve des hommes avec des têtes d’animaux, d’animaux
avec des têtes d’hommes ; des constructions titanesques,
faites à partir de blocs de pierres pesant plusieurs tonnes et
qui parfois posés à plusieurs dizaines de mètres du sol. Sans
oublier que ces constructions sont parfois positionnées sur
Terre en étroite harmonie avec certaines constellations. Par
exemple, sur le plateau du Gizeh, les trois pyramides, non
seulement par leurs positions respectives et leurs grandeurs
relatives, sont à s’y méprendre, la réplique "miniaturisée" des
trois étoiles qui constitue la ceinture de la constellation
d’Orion (le baudrier d’Orion). Et d’aucun vont même plus
loin en affirmant que le Nil à travers le schéma de son cours,
est la réplique exacte de la voie lactée telle que vue dans le
ciel. Ce qui ferait que le Nil et les trois pyramides seraient la
maquette à l’échelle de la ceinture d’Orion dans la voie
lactée ?
Pour en revenir à notre récit, quand les hommes rouges
s’installent sur Terre, ils trouvent déjà sur place une pyramide
particulière, en ceci qu’elle est souterraine. Quand Orion
acheva ce que l’on conviendra d’appeler son travail, il rentra
chez lui. Mais avant cela, il construisit donc cette pyramide
souterraine et y enfouit toute la connaissance qui existe sur
cette planète. Il me semble que c’est cette connaissance que
son chien Sirius continue d’utiliser jusqu’aujourd’hui. Cette
pyramide, mère de toutes les autres se trouverait quelque part
à la frontière qui sépare la République Démocratique du
Congo et l’Ouganda. Elle est construite avec du cuivre et est
entourée d’un mur d’argent, d’après certains compte-rendu.
C’est ce qui rend la première civilisation grandement
redevable de la constellation du Grand Chien –Sirius--, d’où

38
provient son instigateur et de la constellation d’Orion, d’où
est venu le savoir nécessaire à l’accomplir.
Apparemment, le peuple d’Orion a utilisé la Terre comme
base arrière de la colonisation de notre système solaire ou
même de notre région galactique. Le travail accompli, ils
sont rentrés chez eux après avoir dissimulé leurs archives
sous la montagne de la lune : le mont Ruwenzori. Ce qui fait
de cette planète un haut lieu de savoir, qui pour nous est soit
hors de portée ou tout simplement interdit. La Terre est une
matrice, une éprouvette où se crée et s’entretient la vie. Nous
sommes donc supposés, jusqu’à nouvel avis, nous astreindre
à cette vocation planétaire et donc par là même à limiter au
maximum nos ambitions de grandeur, de gloire, de puissance,
de domination, etc.…
La première humanité connut donc une expansion. Ils étaient
nains, rouges, totalement glabres24, mais parfaitement
identiques. Ils furent le bras séculier, la cheville ouvrière de
la construction d’une splendide et fabuleuse civilisation.
C’est cette humanité qui sombra sous les eaux et non dans
l’oubli, dans la légende, fortement tronquée, que ce grec
appelle la civilisation d’Atlantide. Comme nous l’avons vu
plus haut, il y eut des rescapés. La Prima Mater fit comme
d’habitude, elle sauva notre génome de la destruction totale.
Cette fois, il n’y eut plus de déménagement planétaire, mais
simplement un changement de continent. De l’actuel Océan
Pacifique qui en fait est la tombe sous-marine de toute la
civilisation des hommes rouges, la Prima Mater, transporta
avec l’aide d’un vaisseau amphibie les survivants pour les
mener au cœur de l’Afrique en passant par l’embouchure du
fleuve Congo.

24
Certaines sources les décrivent avec de « longs cheveux verts »

39
C’est là que l’humanité, telle que nous la connaissons, se
régénéra.
Récapitulons, les rouges naissent sur Mars hermaphrodites,
au cours de leur histoire, se transforment en hommes et
femmes, la guerre éclate. La planète est totalement dévastée.
Les rescapés s’enfuient sur Sirius. Là aussi, ils causent une
grande guerre, mais cette fois la planète est sauve mais ce
sont eux que l’on expulse avec comme vaisseau, la lune qui
serait un œuf vidé de son contenu appartenant à un
gigantesque oiseau cosmique, (qui se vengera en attrapant
l’un des jumeaux cosmiques pour l’écorcher vif attaché à une
pierre en forme d’obélisque, jusqu’à ce que mort s’en suive).
Ils arrivent ici, où ils s’écrasent sur le continent appelé
aujourd’hui Afrique. Plus précisément dans sa partie sud,
l’actuelle Afrique du Sud. De là, ils remontent avec la
complicité de l’un des jumeaux, pour fonder la première
civilisation que l’homme ait jamais contribué à réaliser sur
cette Terre. Ils atteignent un niveau de développement que la
Prima Mater jugea contraire à leur destin. Prima Mater et son
époux les anéantirent et en gardèrent quelques-uns pour
pouvoir recommencer. Ce re-commencement, encore une
fois, eut lieu en Afrique sur les berges du fleuve Congo.
Avec la maturité, ils décident de fonder leur premier village :
Tanganyika. Avec l’évolution démographique, une division
Nord : Kenya, verra le jour.
C’est donc dans la division nord, au Kenya que tout
(re)commença, une fois de plus. Les mêmes créateurs
revinrent. Ils attrapèrent quelques femmes de ce village,
utilisèrent leur matrice et surtout leurs gamètes pour leurs
mystérieux desseins. Après plusieurs ratés, finalement
réussirent à engendrer une tribu, qui prit le nom, en plusieurs
langues différentes, de « fils du ciel » ou « fils de Dieu

40
[créateur] », avec pour destin de régner sur les autres
bipèdes, les autres Bantous.
Le seul problème est qu’il y a eu plusieurs « sources », qui
ont engendré plusieurs « fils du ciel », et donc autant de tribus
différentes. Plus ou moins par ordre d’apparition et de
manière non exhaustive, nous avons :
1. La gigantesque Mante religieuse mâle, père de tous
les Khoi-khoi,
2. Les hommes grenouilles, dont le chef s’appelait
« Gorogo », pères de tous les Khoisans et Ba-Twa,
3. La créature tirée de la chair en putréfaction de
plusieurs espèces animales, père des Bantou,
A ceci on ajoute le fait que les descendants de toutes ces
« sources » se sont vus à leur tour, génétiquement modifiées
dans un passé relativement récent par :
1. Créateurs amphibies à peau écailleuse à grosse tête
ronde aux yeux lumineux jaune ou vert fluo, avec un
menton prolongé par une excroissance semblable à
une corne pour les sujets matures : fondateurs de la
civilisation dite "Egyptienne antique".
2. Créateurs aux traits de serpent avec excroissance
osseuse huppée qui commence à la racine nasale pour
s’achever au sommet de la tête, possédant des cornes
semblables aux antennes de certains insectes, plus un
troisième œil en plein milieu du front qui émet une
lumière rouge : fondateurs entre autres, des
civilisations Sumérienne, Babylonienne, de la vallée
de l’Indus etc. Le souvenir de leur passage vit encore
à travers certains vestiges culturels chez les peuples
d’Afrique – où ils prélevaient les gamètes femelles à
modifier puis à féconder--, de l’Inde, du Pakistan, de
la Chine, du Japon et même d’ailleurs…

41
3. Créateurs "blancs" nommés les "ternes", à la peau
pâle comme de la craie ou du marbre et qui possèdent
une boule lumineuse dans une sacoche attachée au
niveau de leurs reins. Mais la plupart du temps ils
tiennent cette boule de lumière en main, et au moindre
signe de danger immédiat, la dite boule et lancée dans
les airs et le créateur saute pour la rattraper et par la
même occasion, disparaît. Pour la petite histoire,
quand Cortés et compagnie débarquèrent en
« Amérique », c’est la ressemblance morphologique
avec ce type de créateurs qui leur assura un accueil
plein de révérence mais aussi cette question que, les
aztèques ne purent s’empêcher de lui poser :
« D’habitude vous venez par le ciel, mais pourquoi
cette fois-ci, vous venez par le bas ? ». Ici en Afrique,
lorsque ces créateurs arrivèrent, certains d’entre nous
leur collèrent le nom de "Ba-zungu", qui veut dire
"fils du tourbillon". En effet, leurs navettes spatiales,
lorsqu’elles se posaient au sol créaient un grand
tourbillon qui soulevait beaucoup de poussière dans
un vacarme assourdissant. Tout comme plus tard les
« amérindiens » --qui trop tard se rendirent compte de
leur méprise--, non seulement nous leur transférions
parfois même jusqu’au nom de ces créateurs mais
aussi et plus généralement tout le respect et la
déférence afférents. Voila la source de la force de
pénétration européenne dans le reste du monde : un
quiproquo historique.
4. Créateurs de petite taille à tête disproportionnée,
appelés les "gris" en Occident, très impliqués dans les
enlèvements et les modifications génétiques et

42
politico-religieuses de l’espèce humaine
d’aujourd’hui.
Il est clair que de nos jours, ce genre de « mythologies »
expose, celui ou celle qui les raconte, à un grand et lourd
ridicule. Mais, peut-être que le moment est venu de choisir le
ridicule, plutôt que d’accepter la disparition totale d’un savoir
qui a pris plusieurs milliers de générations de gardiens et
d’érudits pour pouvoir être assemblé et dont dépendent,
aujourd’hui plus que jamais, nos existences.
Ensuite, tel que l’on peut le constater à travers l’histoire du
premier contact entre les français et certains indiens
d’Amérique en 1786 qui fut relaté mythologiquement à un
anthropologue moderne. « [C’est une illustration] pertinente
au sujet du récit des autochtones relatant le premier contact
des Tlingit de la côte Nord Est25 de l’Amérique du Nord avec
la civilisation européenne – une expédition menée par le
navigateur français, La Pérouse, en 1786. Les Tlingit n’ont
pas conservé des rapports écrits, un siècle après ce contact, le
récit verbal de la rencontre fut raconté à l’anthropologue
américain G.T. EMMONS par le principal chef Tlingit. Le
récit avait une forte consonance mythologique dans lequel les
vaisseaux français furent initialement interprétés. Mais, ce
qui est vraiment frappant est le fait que la véritable nature de
la rencontre ait été fidèlement préservée. Un vieux guerrier
aveugle avait rassemblé tout ce qu’il avait comme courage
pour embarquer sur un des navires français, et troqua des
biens avec les européens. En dépit de son handicap, il
comprit que les occupants du navire étaient des Hommes.

25
Les Tlingit sont des peuples amérindiens du Nord ouest de l’Amérique
du Nord (Alaska et Iles de la reine Charlotte). Ce doit être une erreur de
la part de la source.

43
C’est son interprétation de la situation qui permit les
échanges commerciaux entre l’expédition de La Pérouse et
les Tlingit. La tradition orale contenait suffisamment
d’informations pour une reconstruction postérieure de la
véritable nature de la rencontre, bien que plusieurs faits
furent déguisés par une approche mythologique – par
exemple, les bateaux [à voile] y furent décris comme
d’immenses oiseaux noirs aux ailes blanches26. » C’est donc
de la même manière, que les rencontres avec les formes de
vie extraterrestres ont été fidèlement et précieusement
conservées à travers le folklore traditionnel des peuples
possédant la plus ancienne « Mémoire » de toute l’humanité
sur Terre.
Enfin, pour ceux des darwinistes qui trouvent loufoque ce
récit des origines, je les prie de méditer sur ceci : « Si elle [la
vie] commença à travers une série de réactions chimiques
spontanées, pourquoi la vie sur Terre n’a qu’une seule
source et non pas une multitude de sources probables ? Et
pourquoi donc, toute forme de vie sur la Terre contient peu
d’éléments chimiques qui abondent sur Terre, et trop de
ceux qui sont rares sur notre planète ? »
D’où viennent les religions, les sectes et même ce fétiche27
nommé royauté ? A première vue cela peut sembler un
problème insoluble, bref une énigme historique. Mais si l’on

26
Les français naviguaient avec des bateaux à voile. Ce qui implique que
se soit le vent, donc l’air, qui soit le moyen par lequel ces bateaux
voguaient sur l’eau. Quand on sait comment les oiseaux font pour voler,
l’analogie a très bien pu être utilisée pour décrire aux générations futures
cet événement historique.
27
Fétiches : 1. Nom donné par les Blancs aux objets de culte des
civilisations dites primitives. 2. Objet auquel on attribue un pouvoir
magique et bénéfique. 3. Fig. Ce qui est révéré sans discernement.

44
s’appuie sur le savoir que nous essayons de synthétiser dans
cet ouvrage, peut-être que nous trouverons au moins de quoi
méditer. A partir de ce moment, il ne serait plus possible de
suivre une messe où l’on parle d’anges, de démons, de dieu,
de Jésus, d’Allah sans automatiquement faire le
rapprochement avec les Minkuks (en langue Béti) qui
correspond aux Gnomes en occident. L’ère de la naïveté sera
aussi révolue que celle de l’époque des Gourous qui
subjuguent les âmes de leurs disciplines pour les asservir et
les garder à leur service à tout jamais.

4- Les religions28.

En partant du mot "religare", "relier" en latin, il nous semble


fondé de nous demander : quelles sont les parties qui sont
dans le besoin de se faire relier et de quelle façon ?
La religion est une sorte de lien mental, un moyen efficace
pour nos créateurs cosmiques de s’assurer de notre éternel
asservissement. Les rites, rituels, théologies, dogmes,
liturgies ne sont que les outils par lesquels ce but est atteint.
Bien entendu, le cloisonnement est la pièce maîtresse dans la
stratégie de domination sur l’ensemble. La religion, en
somme, est le moyen de garder le contact entre les hommes et
leurs créateurs29.

5- Les sectes.

28
A Pascal BOYER, auteur du livre : Et l’homme créa les dieux,
Gallimard, collection Folio/Essais, 2003, qui est la marque d’une grande
érudition, si nous avions été Festus, nous lui dirions : « Tu es fou,
[Pascal] ; ton grand savoir te fais perdre la tête. »
29
Chez plusieurs peuples dits primitifs, le terme « Ancêtre » est
l’équivalent de « Créateur ».

45
Historiquement, c’est apparemment un terme qui est
intimement lié à l’Eglise Catholique. Elles peuvent être
définies comme étant des écoles spécialisées où la créature
est formée à contrôler ses semblables. L’essentiel de la
formation consiste en un endoctrinement qui engendre un
déséquilibre psychologique plus ou moins profond, de sorte
que les membres de la secte se sentiront dans un premier
temps différents des non membres, pour ensuite se voir
supérieur à ceux-ci. Les sectes sont des industries de
production de personnes « Ego-maniaques » et de toutes
sortes de déséquilibrés mentaux.
De plus, elles permettent aux créateurs de contrôler les
dirigeants religieux, politiques, financiers et spirituels de ce
monde. C’est peut-être même, leur seule et véritable priorité.
Les sectes seraient donc des organes de contrôles chargés de
s’assurer de la bonne marche de l’ensemble du système de
contrôle des Hommes.

6- La royauté.

C’est le principe même de la hiérarchisation sur Terre. En


effet, c’est à partir d’elle que les hommes s’inspirent pour
organiser leurs activités. Le principe étant que le pouvoir de
décision doit être sous le contrôle d’un petit nombre. « Voilà
nos fils, ils sont comme nous, obéissez à leurs ordres, sinon
vous verrez ce que nous, les créateurs, nous vous ferons ».
C’est un outil très efficace de contrôle des masses.
La royauté est le bras séculier des créateurs sur Terre. C’est à
elle que revient le pouvoir de coercition, de terreur et de
maintient de l’ordre établi dans la cité des Hommes.

46
Les différentes formes de systèmes politiques dérivent
directement de la royauté. La forme pyramidale, dans la
répartition de l’influence, est de rigueur. De sorte que le
principe central d’avoir « un au dessus de tous », que ce soit
ostensiblement ou furtivement, demeure toujours actif.

47
3

IMBROGLIO30.

"[A]lmost everything we have been taught to believe


about the origins and evolution of our species
rests on the shaky foundation of academic
opinion, and on a highly selective sampling
of research results"

Dans le domaine des relations interculturelles de l’expérience


humaine, l’une des Europes a fait un effort titanesque pour
faire de la Science un outil de domination politique
compatible avec son désir de conquête mondiale. Ce qui est
très frappant, ce que l’occident n’a que très rarement était
pionnier dans l’Histoire de l’Humanité. Il est le dernier né
des Bantu, même s’il croit avoir découvert l’Amérique
comme le racontent les manuels scolaires. Christophe
Colomb « découvre » l’Amérique, alors qu’il y avait été
accueilli par les populations autochtones qui y vivaient
depuis des milliers de générations. Curieusement ce
mensonge éhonté continue d’être enseigné aux enfants par les
programmes que l’UNESCO31 concocte pour « l’Humanité
de demain ».

30
Imbroglio : "De l’italien imbrogliare. Embrouillement, situation
confuse, embrouillée."
31
UNESCO :(United Nations Educational Scientific and Cultural
Organization) Organisation des Nations Unies pour l’Education, la
Science, et la Culture. Crée par l’ONU en 1946.

48
Cette duplicité se ressent, plus que subtilement, dans les
édifices des systèmes religieux d’occident. Le Christianisme,
à travers le fait que son quartier général se retrouve en terre
occidentale, peut pousser à penser qu’il est originaire
d’Occident, et qu’il est donc le fait des peuples aryens. Et
cela lui permet non seulement de dessiner son Jésus Christ,
qui pourtant, est réputé être le roi des juifs, en jeune homme
blond aux yeux bleus, mais en plus, de permettre à Adolf
HILTER et ses acolytes, qui se pensaient chrétiens, soit dit en
passant, de pourchasser les juifs sous prétexte qu’ils sont des
« sous hommes ». Allez donc y comprendre quelque chose.
Un noyau dur d’individus parmi les européens décida de
fabriquer un système de croyance propre à leur dessein et
surtout capable de combler ce vide historique qui leur donnait
tant de complexes. Ce nouveau système prit la dénomination
de « Science » et on l’enseignerait désormais dans les écoles,
les collèges et les universités. C’est loin d’être une fiction,
c’est au 17ème siècle et pour être plus précis, en 1662 que la
Royal Society, le premier regroupement de scientifiques et
d’ingénieurs au monde, ce "collège invisible", fut crée à
Londres sous le règne de Charles II, inspiré par Francis
Bacon de son vivant. Cette organisation avait comme
membres des personnages célèbres tels que : Sir Isaac
Newton, Erasmus Darwin (Grand père de Charles Darwin),
Josiah Wedgwood (père de la mère de Charles Darwin), etc.
Et pour certains, son but officieux était de « limiter la vision
et l’ampleur de la compréhension scientifique et spirituelle.
En guise de confirmation, regardez ces initiés ésotériques qui
sont en arrière de cette organisation qui nie l’ésotérisme ».
En effet, Francis Bacon était un très fameux Rosicrucien et
l’un des principaux architectes de la Franc Maçonnerie
spéculative. Sir Isaac Newton, en plus d’être un alchimiste,

49
était un Rosicrucien et un grand Maître du Prieuré de Sion.
Erasmus Darwin et le beau-père de son fils furent membres
de la société secrète Lunar Society.
Donc, l’idée était de créer un nouveau système de croyance à
deux niveaux de compréhension : un pour un petit groupe
composé de ceux qui savent et l’autre pour le reste de
l’écrasante majorité des adhérents ignorants. Ce fut le moyen
que ces conspirateurs du dimanche, assoiffés de pouvoir,
trouvèrent pour subjuguer le reste de l’humanité et dominer la
Terre entière.
Pour arriver à leur but, il devenait vital d’être reconnus
comme l’autorité scientifique. Ensuite, ils avaient besoin
d’avoir une « Histoire » qui ne trahirait pas leurs origines
modestes32. De ce besoin de légitimité, naitra la Grèce
Antique.
La Grèce de Socrate qui était un creuset de cultures, de
civilisations venant du proche orient, d’Asie et surtout
d’Afrique, devint une Grèce Hellénique essentiellement
composé d’Hommes et de Femmes à la peau blanche (en
dehors de quelques esclaves noirs, bien entendu !), n’ayant
rien emprunté de quiconque et surtout n’ayant jamais été
colonisé par ces sales nègres, d’Egypte ou d’ailleurs33.

32
Champollion, lorsqu’il découvrit la position qu’occupait sa tribu sur
l’échelle du niveau de la compréhension de la vie à l’origine, eut un choc
et déclara : « (j’ai honte de le dire, puisque notre race est la dernière et la
plus sauvage de la série) les Européens qui, à ces époques reculées, il faut
être juste, ne faisaient pas une trop belle figure dans ce monde ».
33
Il n’y a qu’à se souvenir que ZEUS provient de Crète (dite minoenne),
Aphrodite du Moyen Orient et Poséidon des mers d’Asie Mineure, pour
se rendre compte que les Dieux de l’Olympe eux-mêmes n’étaient pas
tous « helléniques ».

50
Cette manœuvre s’exécutera sur plusieurs siècles à savoir de
1785 à 1985. Mais, on peut penser qu’elle fut mijotée plus
tôt. Par exemple, c’est dans les années 1770 que « (…) le
premier travail " académique " sur la classification raciale
humaine – qui naturellement plaçait les blancs, ou pour
utiliser son nouveau terme, " caucasien ", à la tête de la
hiérarchie-- a été écrit par Johann Friedrich Blumenbach, un
professeur de Göttingen ». Au cœur de cette opération de
tripatouillage, se retrouvent les grands mouvements
ésotériques d’occident ; fils putatifs des courants Néo-
platoniciens, hermétistes, et gnostiques34, avec comme
coryphée la kabbale. Ce courant d’idées fut défini et mis en
œuvre par des personnes pathologiquement racistes. « Pour
ces érudits allemands et britanniques, l’histoire de la
colonisation et de la civilisation de la Grèce par l’Egypte,
violait "la science raciale" aussi monstrueusement que les
légendes des sirènes et des centaures brisent les canons de la
science naturelle. Ainsi, toutes furent également discréditées
et mises au rebut ».
La date de 1820 peut donc désormais être retenue comme
étant celle de l’invention, euh ! Pardon ! De la naissance de
« l’Histoire » de la civilisation classique avec sa forte teneur
en racisme et en chauvinisme.
Ces falsifications peuvent avoir l’air anodines, mais ne vous
y trompez pas ! C’est la semence qui engendrera l’ère
Hitlérienne plus de 100 ans plus tard.

34
« Les trois écoles de pensées qui ont émergé des débris de la religion
Egyptienne furent : l’hermétisme, le Néo-platonicisme et le gnosticisme.
Les hermétistes demeurèrent, avec un air de défi, Egyptiens, les néo-
platoniciens furent plus hellénisés et ont focusé leur dévotion sur le
« divin Platon », tandis que les gnostiques se considéraient chrétiens. »

51
C’est donc dans une atmosphère mystico-raciste que la
version eurocentriste du discours sur l’origine de la vie a été
théorisée puis implantée.

1-L’origine de la vie : synthèse du discours de


l’orthodoxie scientifique occidentale.

La Terre est née il y a environ 4,6 milliards d’années dans


notre système solaire. Les premières formes de vie à s’y être
développées sont des Monères. Les Monères sont des
unicellulaires dont les plus anciens fossiles datent de 3,5 à 3,8
milliards d’années. La Terre a été peuplée exclusivement de
Monères pendant environ 2,5 à 3 milliards d’années. Les
Prostites suivirent (1,8 à 1,5 milliards d’années) et ensuite les
champignons. Ce furent les seules formes vivantes sur Terre
pendant plus de 3 milliards d’années.
Les plantes, premiers organismes pluricellulaires sont
apparus il y a environ 630 millions d’années. Et 40 millions
d’années plus tard, il eut une prolifération exponentielle de
formes de vie marine invertébrée. Le premier poisson qui
ouvrit l’ère des vertébrés, date de 505 millions d’années
environ pour certains et 540 millions d’années pour d’autres.
La vie sur notre planète jusqu’à il y a 438 millions d’années
était essentiellement aquatique.
Les premières plantes à pousser sur la terre ferme n’entrent
dans l’inventaire des fossiles qu’il y a 438 millions d’années.
Les premiers animaux à mettre « pattes » sur la terre ferme,
étaient amphibiens. C’était il y a presque 408 millions. 48
millions d’années plus tard, les premiers reptiles les suivirent.
Les mammifères sont réputés avoir commencé leur existence
terrestre il y a 248 millions d’années.

52
Les oiseaux apparurent entre 213 et 144 millions d’années.
Les dinosaures qui s’éteignirent, il y a 65 millions d’années
auraient connu près de 200 millions d’années d’existence en
tant qu’espèces vivantes.
Les premières créatures simiesques sont apparues il y a 38
millions. Les premiers singes sont supposés avoir apparus
depuis 23,5 millions d’années. Les hominidés, ont surgis
dans les archives des fossiles il y a 5 millions d’années. Le
prototype de ces primates serait l’Australopithèque. Ce
« singe du sud », serait donc l’ancêtre lointain de l’homme
moderne, en passant successivement, par « l’Homo habilis »
(2 millions d’années), « l’Homo Erectus » (1,5 millions
d’années) –qui inclut dans ses rangs l’Homme de Java et
l’Homme de Pékin--. L’Homo Erectus, peupla l’Afrique,
l’Asie, et l’Europe jusqu’à il y a 200.000 ans.
Graduellement « l’Homo Sapien » émergera quelque part
entre 300.000 et 400.000 années. Cet « Homo Sapien »,
serait l’ancêtre de l’ « Homme de Néanderthal ». Ainsi,
« l’Homo Sapien » est donc l’ancêtre à la fois de « l’Homme
de Néanderthal » et de « l’Homo Sapien Sapien », ou plus
simplement, de l’Homme moderne.
Quand est-il de l’homme de Cro-Magnon ? Il est apparu en
Europe, il y a 30.000 ans et ce, avec la morphologie de
l’homme moderne.
En somme, on peut dire qu’avec les découvertes d’Afrique du
Sud, l’homme moderne serait apparu il y a 100.000 ans…
Pour les amateurs de taxinomie, la généalogie de notre
espèce, du moins d’après certains, se lit comme suit :
Dryopithecus, Proconsul, Australopithèque, Homo habilis,
Homo erectus, Homo sapien, Homme de Néanderthal,
Homme de Cro-Magnon et enfin nous tous, c'est-à-dire,
Homo Sapien-Sapien.

53
« Un brin réducteur », je vous l’accorde, « mais en gros c’est
ça »…

2-La paléontologie, ce miroir aux alouettes35.

La paléontologie est une science dont le paradigme


fondamental est encore à définir. Ses principaux courants
orthodoxes sont tous hantés par l’esprit de Göttingen, lieu où
naquit la science de la classification des races humaines, avec
son corollaire, un racisme tranchant doté d’un ridicule
sentiment de supériorité chez la race leucoderme. C’est dans
ce moule que cette pseudo science a été forgée, on ne le
répétera jamais assez.
Lorsque l’on observe le schéma de l’évolution de notre
espèce du point de vue de la paléontologie, l’on a comme
l’impression, que le primate est né en Afrique, mais que
l’Homme moderne a vu le jour en Europe. La farce est
conçue de telle sorte que le nègre (la forme primitive), y est
représenté comme un être arriéré, tandis que le blanc ayant pu
profiter des bienfaits de l’évolution, est en toute logique,
« supérieur » au négro.
Malchance pour nos braves demeurés, le type néanderthalien
est aussi originaire d’Afrique, et le bon vieux Cro-Magnon,
en plus d’être plus jeune que le Nègre, était doté d’un
squelette qui affiche toutes les caractéristiques kormiques
(dolichocéphalie, stéatopygie – du mot grec : stear, -atos,
graisse, et pigê : fesse--, etc), de celui d’un Nègre. Oups !!!
Que dire donc de tous ces schémas qui représentent les
différentes étapes de l’évolution de l’Homme ? Une seule
chose, bon pour la corbeille.

35
"Ce qui fascine par une apparence trompeuse".

54
Maintenant que les horreurs de la deuxième guerre mondiale
ont montré la stupidité de la notion de supériorité raciale, et
ajouté à cela l’effet combiné de l’entrée dans le champ
paléontologique des personnes d’horizons culturels
diversifiés, l’on a droit aujourd’hui à d’autres sons de cloche.
Je fais particulièrement allusion aux travaux que deux
membres du Bhaktivedanta Institute de l’International
Society for Krishna consciousness ont fourni dans le domaine
du discours sur l’origine de notre espèce36. A travers un
travail titanesque en termes de recherches bibliographiques,
d’analyse des faits et en plus de 800 pages, ces érudits ont
mis à nu toute la supercherie. Ils prirent la peine de faire un
inventaire de toutes les découvertes archéologiques et
paléontologiques pour ensuite les classer en deux catégories :
celles qui sont acceptées et celles qui sont jugées non
conformes à la théorie évolutive ambiante.
Par la forme narrative, ils nous montrent comment la subtile
censure académique et le processus de filtrage des idées sont
mis en place en pratique par les « mécanismes sociaux de la
communauté scientifique [qui] posent des limites que ses
membres de bonne réputation ne dépasseraient seulement
qu’à leur péril ».
La prise en otage de ce domaine sensible de la connaissance
par une association d’individus assoiffés de renommée et
d’autorité, a transformé la paléontologie en une sorte de
« ghetto » habité par « une communauté d’autistes
satisfaits », d’idéologues en mal d’inspiration, dont
« l’idéalisme ascétique platonicien, néo-platonicien, puis

36
Michael A. CREMO and Richard L. THOMPSON, 1993, Forbidden
Archeology: The hidden History of the Human Race,
BHAKTIVEDANTA BOOK PUBLISHING, INC, edition revised 1998.

55
chrétien et enfin allemand », n’ont eu de cesse que de
successivement et de continuellement tourmenter leur
malheureux esprit tricheur et malhonnête, en influençant leur
manière de penser et de concevoir le monde. Ce sera
désormais, pour nous, des paléontologues dits « aryens »,
pour le reste de notre discours.
Lorsque Charles Darwin recycle les idées que, Erasmus
Darwin, son grand père, avait développées dans son livre
Zoonomia, paru en 1794, pour aboutir à son livre The origins
of Species en 1859, la paléontologie est encore toute jeune.
Les idées sur l’origine de la vie sur Terre sont circonscrites
par la religion et de très rares échantillonnages des résultats
des recherches de fossiles. Malgré cet état de fait, le bon
vieux Charles, n’a toutefois pas eu le courage de proclamer
que : « l’Homme descend du singe », dans le premier opus du
genre. Et tout d’un coup dans, Descent of Man paru en 1871,
notre brave Darwin nous annonce sans aucune autre forme de
procès, que : « (…) l’homme est descendu d’une espèce
velue, dotée d’une queue, quadrupède, probablement de
coutume arboricole et un habitant du Vieux monde (…).
Dans la sombre obscurité du passé, nous pouvons voir que le
premier géniteur de tout les Vertébrés devrait être un animal
aquatique… ». Pourquoi, d’une espèce « velue » en
particulier ? Pourquoi pas d’une espèce doté d’une peau
écailleuse par exemple ?
Ce qui est utile à mentionner ici, est le fait que Charles
Darwin, n’a pas respecté les canons de la méthode
scientifique qui demande de fournir des éléments de preuve
capable de soutenir l’hypothèse énoncée. Darwin et ses
complices ont spéculé sur le fait que « l’absence
d’éventuelles formes transitionnelles ne fournit pas une
contre preuve appropriée de l’évolution ». Mais, d’après

56
l’usage scientifique, même de l’époque, on est en droit de
s’attendre à ce que les évolutionnistes nous fournissent les
preuves sur lesquelles ils se fondent. Car elles « sont
nécessaires dans le but de positivement prouver [leur]
théorie ». En effet, « alors que la méthode scientifique exige
d’éprouver une théorie en essayant d’abord le plus
complètement possible de la mettre à l’épreuve, les
théoriciens de l’évolution adoptent la démarche contraire : ils
acceptent d’abord comme vraie leur propre théorie, et
insistent souvent que celle-ci ne peut pas être remise en
questions. Vu que les fossiles ne supportent directement
leurs affirmations (et souvent les contredisent), ils doivent
élaborer des comparaisons structurales qui ajustent les faits à
la théorie et manipuler les classifications afin de faciliter les
liaisons arbitraires. Ils doivent en plus passer des
renseignements gênants sous silence et se retrouver parfois
dans l’obligation pénible de fausser carrément les faits. »
Les bailleurs de fonds de la recherche universitaire, les
mécènes et autres sponsors pour qui de telles fumisteries
équivalaient à de la « vérité commercialisable », mirent les
moyens nécessaires à la promotion de cette manière farfelue
et dogmatique de penser la paléontologie37.
D’après les trouvailles de fossiles jusqu’à date, il est possible
d’affirmer que les nouvelles espèces surgissent brusquement
et qu’« il n’existe pas une seule série de fossiles démontrant
un passage graduellement échelonné entre une espèce

37
On ne leur fera pas l’injure de leur refuser la plus petite aptitude au
raisonnement. Ces philanthropes, sponsors et promoteurs de la
paléontologie « arienne » n’étaient pas dupes. Il est plus probable, qu’ils
avaient l’intention de créer une science avec deux niveaux de
connaissances, une pour les vrais initiés et l’autre pour le reste de la plèbe
nombreuse et ignare.

57
« primitive » et une espèce « évoluée » et enfin, « des
quantités innombrables d’animaux ont été détruites
soudainement aux limites des ères géologiques ». En plus de
cela les gaps entre les différents fossiles des membres de la
généalogie des primates, s’estiment souvent en millions
d’années. « Par exemple, il y a une absence quasi-totale de
fossiles reliant les singes du Miocène avec les ancêtres du
Pliocène des singes modernes et ceux des humains
ancestraux, et ceci sur une période de 4 à 8 millions
d’années ».
Le plus cruel des revers que la paléontologie arienne n’ait
jamais reçu, se produisit lors de la découverte de l’homme dit
de « Cro-Magnon ». « Au tournant du siècle [passé], on
trouva deux squelettes de Cro-Magnon à Grimaldi, en France.
Dans une couche plus profonde, sous les Cro-Magnons, on
découvrit deux autres squelettes qui ressemblaient de très
près aux races africaines actuelles d’Homo sapiens. Personne
ne put émettre des doutes parce que des précautions avaient
été prises afin de s’assurer l’authenticité de la découverte.
Celle-ci signifiait que des hommes similaires à ceux
d’aujourd’hui vivaient plusieurs âges géologiques avant les
Cro-Magnons. Ces derniers ne pouvaient donc plus être
considérés comme nos ancêtres. Ces nouveaux
renseignements ne s’ajustaient pas du tout à la théorie de
l’évolution. On fit de nombreuses et minutieuses mesures ;
on se demanda si des hommes noirs avaient vécu en Europe ;
ou étaient simplement en visite touristique. On estima que
les Cro-Magnons étaient peut-être des descendants dégénérés
du genre ancien plus avancé. Les significations profondes de
la trouvaille, à savoir que les faits contredisaient la théorie de
l’évolution, furent simplement passées sous silence. Encore

58
aujourd’hui, certaines propagandes placent le Cro-Magnon
dans la lignée ancestrale de l’homme. ».
Il me vient à l’esprit le discours d’un géologue qui déclara,
concernant la table de datation des ères géologiques: « je me
demande combien parmi nous réalisent que l’échelle du
temps fut gelée dans sa forme présente en 1840… Quel fut le
niveau de connaissance du monde de la géologie en 1840 ?
Un peu de l’Europe occidentale, pas trop bien d’ailleurs, et la
plus petite frange de l’orient de l’Amérique du Nord. Toute
l’Asie, l’Amérique du Sud, et la grande partie de l’Amérique
du Nord étaient virtuellement inconnues. Comment les
pionniers osent-ils supposer, que leur échelle devrait s’ajuster
aux roches dans la vaste zone du reste du monde ?
Seulement par des suppositions dogmatiques. Et dans
plusieurs parties du monde, précisément en Inde et en
Amérique du Sud, elle ne convient pas du tout. Mais même
là, elle fut appliquée ! Les pères fondateurs partirent à
travers la planète et à la manière de Procuste38 firent convenir
la section qu’ils trouvèrent, même dans des endroits où de
toute évidence, les preuves trouvées criaient littéralement leur
désaveu. Voila comment les "faits" en géologie sont si
flexibles et si adaptables. »
Si l’étalon de mesure du temps géologique ne fait pas encore
l’unanimité parmi les géologues, comment nos amis là font
pour avoir le courage de nous donner des estimations des
âges des fossiles en fonction de cet outil fortement biaisé et
controversé ?

38
« Procuste : Brigand légendaire de l’Attique qui torturait les voyageurs.
Il les étendait sur un lit (il en avait deux, un court et un long) et
raccourcissait où étirait leurs membres à la mesure exacte du lit (lit de
Procuste). Thésée lui fit subir le même sort. »

59
Darwin et ses larbins faisaient usage de la paléontologie, de
la paléoanthropologie et même de l’archéologie, comme
autant de média capables de vendre l’idée selon laquelle,
l’homme blanc étant le dernier spécimen produit par
l’évolution, il serait forcement le meilleur de toute l’espèce
humaine, parce que plus évolué que les autres espèces dites
primitives. Et l’on peut désormais très bien comprendre le
sens que les anthropologues, les sociologues et autres
ethnologues donnent au mot peuple "primitif".
D’un autre côté, les chercheurs du Bhaktivedanta Institute,
quant à eux, cherchent à vérifier entre autre, les informations
contenues dans la littérature védique. Notamment, que
l’homme contemporain est d’un passé très lointain et qu’il a
pendant longtemps, coexisté avec des espèces d’homme-
singes et que cela continu jusqu’à présent.
Ce qui m’amène à dire que le temps est venu de faire de la
paléontologie appliquée. Notre Histoire traditionnelle, le plus
souvent conservée sous formes de chansons, chants et
cantiques, mentionne de manière récurrente, non seulement la
coexistence des "Créateurs" parmi nos ancêtres, mais aussi
les mariages féconds entre ces Créateurs et nos arrière-
arrière-arrière grands-parents. Ce serait, à mon sens,
beaucoup plus amusant que de courir après les chimères
complexées et racistes d’autres tribus. Et à partir de là, nous
pourrions définir le but de la paléontologie comme étant celui
de répertorier puis vérifier les informations contenues dans
nos anciennes légendes folkloriques. Comme exemple le
récit qui raconte l’histoire d’une femme mariée à un créateur,
un homme-python arc-en-ciel du nom de Antchala Goun-
Doumé. Ce type d’exercice sera bénéfique non seulement
pour les nègres mais aussi pour l’humanité entière.

60
Il ne paraît pas possible d’affirmer que l’hypothèse de
l’évolution soit non fondée en l’état de la chose. Ce qui est
souhaitable de retenir ici, est qu’elle reste et demeure une
hypothèse de travail pour laquelle aucune preuve tangible
n’est encore disponible. A cela s’ajoute la difficulté propre à
ce type de science, en effet, « dans ce domaine, nous sommes
cantonnés à l’étude comparative des rapports. Quoique des
"preuves tangibles" existent sous formes de fossiles et autres
artefacts dans les musées, la majorité des preuves clés qui
confèrent toute l’importance de ces objets existent seulement
sous une forme écrite ». Cela signifie que la paléontologie, la
paléoanthropologie et l’archéologie sont des doctrines qui ont
besoin de notre foi pour être crédibles.et tenir debout. Ces
pseudo hommes de science, nous demandent d’accorder à
leurs rapports sur l’histoire de notre espèce une foi
inébranlable, pendant qu’ils nous enseignent en même tant
que la science est tributaire d’une démarche empirique très
exigeante dénuée de tout dogmatisme. Dans ce contexte
comment ne pas aussi accorder un minimum de crédibilité
aux contes, légendes et mythes de nos ancêtres sur l’origine
de la vie sur Terre ? Ces contes, contrairement, aux
hypothèses de Darwin et de ses larbins, sont d’une plus
grande antiquité et surtout sont représentés quasiment dans
tous les folklores des peuples de la Terre entière. Par
exemple, le texte d’Agobard, archevêque de Lyon pendant la
moitié du 9ème siècle parle des créatures vivant entre les anges
et les hommes. Bien qu’étant un réquisitoire contre ce que ce
dernier appelait « les stupides préjugés du peuple », pour lui
« la puissance de tels êtres amoindrirait celle de Dieu », son
livre témoigne du fait que les occidentaux connaissaient
l’existence de ces Créateurs, sous des différentes
appellations. Les européens blancs de cette époque savaient

61
que des sorciers pouvaient conclure des pactes avec ces
Créateurs, qu’ils connaissaient sous le nom de « Magonians »
-- ils pensaient qu’ils habitaient un pays mystérieux situé
entre terre et ciel du nom de Magonie--. Montfaucon de
Villars, les nommaient : Sylphes. De ses écrits nous est
parvenu une anecdote où « les créatures (…) ont décidé un
jour de se montrer à visage découvert et sont descendus sur
Terre dans leurs vaisseaux aériens pour prouver qu’ils étaient
innocents des crimes qu’on leur attribuait. » C’est une
histoire qui se serait passé à l’aube de l’ère carolingienne.
Le roi Charles le Chauve39 « raconte avoir un jour été
entraîné par une créature d’"une blancheur éclatante" et
munie d’"une arme jetant une lueur extraordinaire, comme
celle d’une comète" ». Au début du 13è siècle, Gervais de
Tilbury signale des faits de ce genre dans son livre Otia
imperiala (les Divertissements pour l’empereur), pour ne
citer que ces cas qui remontent à l’aube de la civilisation
leucoderme.
Quand l’espagnol Pizarro et son gang de malfaiteurs mirent
les pieds en Amérique latine, les Incas stupéfaits, les
appelèrent vicarochas (maîtres blancs). Car « dans leur
légende, il est question d’une race de maîtres géants à la peau
blanche qui, des siècles plus tôt, descendaient du ciel avec
des disques volants ». Dans la région des Himalayas, le
même étonnement s’est produit chez les tibétains.
La confusion a été introduite dans les connaissances
humaines à partir du moment où ces vicarochas sont apparus
39
Il fut roi de France de 843 à 877 de la dynastie Carolingienne. Né en
823, fils de Louis 1er le Pieux et de Judith de Bavière. Son règne fut
marqué par les invasions normandes, les guerres franco-germaniques et le
progrès de la féodalité. A la mort de l’empereur Louis II en 875, il reçoit
la couronne impériale et acquiert la Provence.

62
dans les sociétés humaines. Ils tabouisèrent l’ancien savoir
en l’interdisant sous peine de mort dans les parties du monde
où celui-ci était parfaitement intégré au mode de la vie. A
leurs progénitures, ils enseignèrent l’usage de la force, le
désir de conquête, la recherche de nouvelles technologies
pour fabriquer des armes toujours plus sophistiquées donc
plus meurtrières, bref la « culture du bombardement » qui est
le principal fait culturel de ces grandes nations blanches
d’aujourd’hui.
Loin de moi l’idée de limiter leur influence aux peuplades
blanches, car même chez les tribus nègres, on peut sentir leur
présence. Par exemple pour le cas du Lesotho. Ces "Ternes"
ont manifestement choisi ce jeune gardien de bétail, pour en
faire le roi Moshoéshoé, premier roi du royaume Lesotho. Ici
au Cameroun qui n’a jamais entendu parler d’un certain
« Chef supérieur des Ewondos et des Benes » ? Je profite de
cette occasion pour raconter une anecdote sur les causes de
son "étrange décès". « Charles Atangana disposait d’une fée
qui était la source de son prestige et de sa puissance. Cette
fée (femme blanche) était assisse dans une grosse bassine
d’eau à l’intérieur de l’une de ses chambres dont il avait seul,
l’exclusivité d’y pénétrer. C’était une chambre sacrée dont il
détenait lui-même les clés et quiconque osait toucher à ces
clés risquait la mort disait-il. Ceci faisait de lui un homme
mystique, d’où la curiosité de ses proches collaborateurs. Un
jour, très pressé de rencontrer le blanc (commissaire de la
république ?) avec qui il avait un rendez-vous très important,
il ressortit de sa chambre sacrée et oublia la clé accrochée sur
la porte. Mal lui en prit car cette erreur monumentale lui sera
fatale. Dans la tradition Béti, l’on dit que la magie ne tue
pas, ce sont plutôt les interdictions qu’elle impose qui tuent.
En effet, l’un de ses serviteurs, très curieux et très courageux,

63
décida d’ouvrir la porte et entra dans la chambre énigmatique
pour y découvrir le mystère qui y était caché. L’homme y vit
une "femme blanche" (fée), assisse sur une grosse bassine
d’eau et ressortit rapidement, effrayé par ce qu’il venait de
découvrir. Charles Atangana à mi-chemin pour le rendez-
vous, constata qu’il avait oublié la clé de sa chambre sacrée
et rentra brusquement pour la récupérer. Il entra encore dans
la chambre sacrée et trouva sa fée qui lui déclara :"Tu as
transgressé mon interdiction et tu m’as fait honte". Aussitôt,
la fée disparut et quelques jours plus tard, Charles Atangana
mourut subitement après une brève maladie ». Le palais du
Chef supérieur des Ewondos et des Benes devra plus tard sa
réputation de « palais hanté » à cet incident. Il y a
certainement beaucoup d’autres exemples, même
contemporains de ce type de mariage alchimique, je suis sûr
que vous en savez bien plus que moi sur le sujet…
Peu importe les noms par lesquels on les connait, cette tribu
de créateurs blancs est bien connue à travers leurs actes parmi
les hommes depuis fort longtemps. Arrêtez s’il vous plait de
me dire que ce ne sont que des fables non fondées,
engendrées par des esprits primitifs.
Il y a une bizarrerie historique, qu’en dehors d’un vieillard
que j’ai eu la chance d’écouter, personne d’autre n’a jamais
relevé à ma connaissance : la paradoxale résistance à la
colonisation. Comment expliquer et même comprendre
qu’un peuple se lève pour combattre un envahisseur, tout en
laissant leurs missionnaires, prêtres ou pasteurs, vaguer
librement à leur besogne d’aliénation culturelle et
spirituelle ? C’est quand même un peu étrange vous ne
trouvez pas qu’une poignée d’individus se permettent de
soumettre toute une multitude ? Prenons le cas du Cameroun.
Il me semble que les allemands qui l’ont soit disant colonisé

64
n’était pas plus de 5.000, et à ceci il faudrait ajouter que ce
chiffre représente une estimation cumulée du total des
allemands à avoir foulé le sol camerounais du début jusqu’à
la fin de la présence allemande au pays. Ce qui ramène à un
chiffre ridiculement bas le nombre d’allemands qui menèrent
à bien le projet de colonisation. Mais après avoir pris
connaissance de certaines subtilités historiques, cela devient
plus compréhensible.
Vous êtes donc priés d’écouter une ancienne oralité : « il
existe des mystères en ce monde que nous, êtres humains
pensant, devons élucider. Et l’un de ces mystères est ceci : il
y a une profusion de preuves montrant qu’avant que
l’Afrique se fasse coloniser par les peuples blancs d’Europe,
un peuple étrange vint préparer le terrain. Lorsque les
premiers navires portugais commençaient à jeter l’ancre
autour du "cap de bonne espérance", des êtres étranges
apparurent parmi notre peuple. D’étranges créatures, qui
avaient forme humaine. Généralement des créatures de
grande taille. Des êtres humains anormalement grands.
Ceux d’entre eux qui n’avaient qu’un seul pied
commencèrent à faire des choses qui faciliteront la conquête
aux colonisateurs. (…) Ceux qui les décrivent, parlent
d’êtres très blancs. Blancs comme de la craie (…). Ces
créatures mesuraient habituellement 2,50 m environ,
vraiment très élancées et elles avaient coutume de porter des
robes couleur de certaines antilopes, généralement de
couleur noire foncée (…) ces créatures s’habillaient
exactement comme les moines chrétiens en capuchon et
longue robe. Ces créatures vivaient dans des trous, des
cavernes souterraines ou dans des galeries au dessus
desquelles des rondins et de la végétation aussi bien que de
la terre étaient placés. (…) Elles portaient des longues robes

65
qui arrivaient jusqu’au niveau des chevilles (…) avec une
forme en croix au niveau de la poitrine… ».
Donc quand les gars virent la croix sur les soutanes des
missionnaires, ils reconnurent l’emblème de ces créateurs.
En Amérique latine, ce fut la croix sur les drapeaux des
navires de Christophe Colomb qui "bluffa" nos chers amis les
"amérindiens". Effectivement, les premiers explorateurs
témoignèrent de la présence de la croix chrétienne parmi les
objets religieux et sacrés des "amérindiens".
Comment ces chrétiens ont-ils fait pour avoir la croix comme
emblème ? Au-delà de la fable de Jésus pendu sur la croix,
bien entendu. D’où sort la croix chrétienne ?
Honnêtement difficile à savoir avec exactitude. J’ai pris
connaissance d’une histoire qui la relie au destin d’un certain
Constantin, un empereur romain. « En marchant sur Rome,
pour régler sur le champ de bataille son conflit avec Maxence
son rival, Constantin eut une vision que rapporte son
biographe Eusèbe. Il vit dans le ciel une croix et l’inscription
Hoc signo vince, "Par ce signe tu vaincras". Immédiatement,
Constantin donna l’ordre que le monogramme chrétien – les
lettres chi et rho, les deux premières du nom du Christ –
fussent inscrites sur les insignes de ses soldats. Quand il
émergea de la lutte comme seul empereur, en 324, il fut
connu comme premier empereur chrétien ».
Dans une autre version, c’est « au pont de Milvian près de
Rome, [que] la légende chrétienne prétend qu’il a eu une
vision céleste ; c’était une croix avec les mots "Vaincs par
ceci". La nuit suivante, selon le récit, il a eu une vision de
Jésus lui déclarant de mettre la croix sur son drapeau afin de
vaincre ses ennemis ». Ce qui est curieux, ce n’est pas le fait
qu’elle fut parlante, ou que sa forme soit une exacte copie de
la croix des chrétiens, mais plutôt qu’elle fut, elle aussi, une

66
source de courage et surtout de victoire pour les Mayas
lorsqu’ils se révoltèrent en 1850 contre le pouvoir colonial et
les métis. Cette bagarre dura près de 50 ans. Cette histoire
de la « croix parlante » fut une explicite façon de rappeler la
vieille légende de la « Croix parlante Maya » qui jadis
accomplissait des miracles et surtout, avait permis à leurs
ancêtres de vaincre leurs ennemies et de récolter beaucoup de
gloire, jusqu’au jour où il fallut s’en débarrasser. En effet,
les Mayas n’arrivaient plus à respecter les interdits et les
désidératas de la « croix parlante » et cette désobéissance
commença à créer des catastrophes à un point où la
communauté Maya décida de s’en débarrasser. Ils choisirent
parmi eux, 13 prêtres et 9 enfants pour aller la perdre dans
une cenote40. Quand on connaît la capacité de manipulation
des ces Créateurs, il est très facile de dépister leurs influence
dans ce genre de récits.

3-Des os et des pierres.

Le premier paradigme de développement était


essentiellement spirituel. Nous entendons par là que les
premiers efforts de l’amélioration de notre quotidien étaient
axés sur le développement des facultés cérébrales et
mentales. L’idée générale était de vivre dans son
environnement sans en modifier les écosystèmes. Partant de
là, on comprend pourquoi toute nouvelle invention, peu
importe son degré d’utilité, était formellement interdite sous
peine de mort. Le changement était attendu spirituellement
plutôt que matériellement.

40
Cenote : Gouffre rempli d’eau

67
Les véritables enjeux ici étaient de contrôler l’accès au
monde physique, qui est défini comme le lieu où les
dimensions temporelles et spatiales se rejoignent en se
confondant, encore connu sous le nom de « présent » par
opposition au « passé » et au « futur ».
Après que la Mère-des-nations eut disparu pour rentrer dans
la « constellation de l’araignée », sa fille, la Mère-de-la-
musique, prit la relève et continua de guider son peuple dans
l’harmonie. Mais désormais, les temps ne seraient plus
jamais comme avant. L’humanité dans son ensemble vivait
dans un monde désormais hostile, à la merci de toutes les
forces visibles et invisibles de l’existence.
Ma-rimba41, qui est le nom par lequel beaucoup de tribus,
d’Afrique et même d’ailleurs, la reconnaissent, était la seule
porte des étoiles officiellement reconnue par tous. La porte
des étoiles est une forme de Vie qui peut donner accès à
d’autres mondes. C’est une fenêtre sur d’autres mondes
spirituels. Et s’il nous est permis de voir les autres mondes à
travers elle, les autres mondes peuvent aussi nous voir de la
même façon et par la même occasion. Par extension, nous
sommes tous des portes des étoiles en puissance.
Afin donc de limiter la concurrence d’autres sources
d’influences célestes sur le peuple bantou, les autres membres
de la tribu ayant eux aussi, toute proportion gardée, cette
aptitude à capter les ondes du cosmos et même à les
communiquer aux autres, ces mamans de l’époque avec Ma-
rimba à leur tête optèrent pour l’usage de l’intimidation crue
41
Il existe une tribu au Cameroun dans le département de l’Océan, je
crois bien, qui porte le nom de « Malimba ». Lorsque j’avais raconté
l’histoire de cette créatrice du nom de Ma-rimba, la mère de la musique,
ce malimba l’a toute de suite reconnue à la fois par le nom et par
l’héritage musical qu’elle nous a laissé à tous...

68
et de la magie noire42. Ceci pour empêcher que la seconde
humanité ne connaisse le même sort que la première qui ne
sut pas éviter de manifester un désir morbide pour les
découvertes matérialistes et perverses. Ne l’oublions pas,
nous sommes ici sur Terre, pour engendrer la vie. Tant que
nos actes seront en parfaite adéquation avec ce but, ce sera
parfait. A partir du moment où nous, en tant que race,
tenterons de changer d’option, la stérilité nous frappera et se
sera le début du cycle de la fin. A bien regarder les choses,
peut être sommes nous même déjà dans ce cycle final. Mais
une chose est certaine, notre destin est en train d’être débattu,
pour ainsi dire, en « haut lieux ».
Ma-rimba enseigna l’usage des os comme outil de la vie
quotidienne. Les premiers bantou utilisaient des lances avec
des os comme pointes. Le cuivre était le seul métal, la seule
pierre utilisée comme ornement. C’est à Ma-rimba que nous
devons la musique et les instruments musicaux, tel que le
tam-tam, qui fut à l’origine fabriqué à partir d’une souche
d’arbre dont le cœur avait été brûlé afin d’y créer un trou.
Par la suite, les vieux mortiers43 percés furent substitués aux
souches d’arbre. Le xylophone fut au départ, une invention
macabre, un piège qu’un garnement mit au point pour tuer les
bébés antilopes. Le gamin fut jeté aux crocodiles afin « qu’il
aille continuer à inventer des perverses choses dans l’autre
monde ». Ma-rimba récupéra le piège, fit quelques
modifications et le xylophone vit le jour.

42
Ce fut la dernière fois que la magie noire fut utilisée pour le bonheur
de tous.
43
Le mortier sert de réceptacle au pilon. C’est un outil de cuisine qui sert
à écraser.

69
Ma-rimba enseigna le chant à son peuple. Et surtout, elle sut
montrer la puissance de la voix comme outil de défense.
Mais, malheureusement, tous n’avaient pas l’aptitude à faire
vibrer le son de cette manière. Certains optèrent donc pour
d’autres sources de puissances, la Mère de la musique devint
un obstacle pour ces pauvres ambitieux. Ma-rimba subit une
attaque qui lui détruisit complètement la mémoire et c’est
ainsi que la Mère-de-la-musique vit son destin chavirer.
Les Nommo, comme les Dogons du Mali les appellent,
vinrent en Afrique, il y a plusieurs générations. Ils trouvèrent
les œufs de la fille de la Prima Mater, la Mère des Nations.
A cette époque de notre histoire, la progéniture de la Mère
des Nations vivait le long du cours du fleuve Congo. Ces
petits malins prirent tous les œufs, à l’exception d’un seul,
pour fonder leurs propres descendances hybrides. Ce fut le
début de l’ère dites des Nations humaines. Les tribus
descendantes directes du Nommo, les fils du « dragon des
eaux », pour ne citer que les plus faciles à identifier par leur
phénotype sont : les Massaïs, les Tutsis44, les Peulhs-Poular-
Fulfuldé, les Arabes, les hamitiques, les Dravidiens
(Tamouls), les Asiatiques, les Inuits etc. En général la
majorité est essentiellement faite d’excellents bergers. Mais

44
Les Ba-Hutus et les Ba-Tutsis, sont deux divisions d’une même tribu.
C'est-à-dire le Nommo à modifier une frange de la tribu en laissant le
reste intact. Le métissage, terme cher aux anthropologues belges et Cie,
n’est qu’apparu que bien plus tard entre ces deux divisions. En Inde, en
guise d’exemple, c’est une situation similaire entre les enfants des
« Ternes » et le reste de la tribu. Aujourd’hui, en Inde on a les
Dravidiens, c'est-à-dire les peuples noirs et les blancs qui vivent côte à
côte.

70
la véritable particularité des descendants du Nommo45, en
dehors de leur forte propension à faire la guerre, est l’usage
de l’industrie de la pierre (pierre taillée, polie etc). Là où les
fils de Ma-rimba utilisaient des lances avec des pointes en os,
les fils du dragon eux, usaient des pointes en pierre.
Lorsqu’ils maîtrisèrent mieux la science de la forge que le
Nommo, leur géniteur, leur enseignait, ils commencèrent à
fabriquer des outils en métaux de toutes sortes. Ce fut l’âge
des Métaux. En effet, ce sont les Massaïs sous l’emprise du
joug d’un créateur vagabond, qui les premiers dans l’histoire
des Bantou, attaquèrent délibérément leurs semblables pour
obtenir ce qu’ils désiraient. Nous pouvons donc dire que les
fils du « dragon de l’eau » enseignèrent les métiers de berger
et celui de guerrier aux Bantu. Les fils des « ternes », leurs
apprirent l’usage du fer dans la fabrication des armes de
guerre.
En clair, les Ba-kambi sont les membres de la tribu que Ma-
rimba dirigeait. Ils sont restés les seuls à continuer à subir
l’influence directe de la Mère des Hommes. En effet, ils
furent épargnés pendant longtemps de l’influence du
Nommo. Ces sont les utilisateurs des outils faits en os. C’est
à eux que l’on doit l’âge et l’industrie de l’os taillé.
L’âge des métaux (le métal n’est qu’une espèce particulière
de pierre) qui débute par l’âge de la pierre taillée est le fait
des descendants du Nommo. C’est l’industrie de la pierre
taillée. Pour la petite histoire, ce sont les descendants du
Nommo qui ont exploité les anciennes mines qui se trouvent
45
Les ethnologues ont essayé de répertorier ces lignages en parlant de
nilotique, de semi bantou, de soudanais, etc, parmi les africains. Mais
aujourd’hui, en 2013, toutes ces lignées sont mélangées de sorte que dans
une même tribu, on peut trouver des traits dit nilotiques, soudanais, semi
bantou, bantou etc… Alors pas de panique, on est tous les mêmes.

71
encore au pays de Mugabe, le Zimbabwe et en Afrique du
Sud. Ce sont les premiers mineurs de l’humanité. Ils
travaillaient sous les ordres directs des créateurs. Et tenez
vous bien, les ossements de ces premiers mineurs sont
parfaitement semblables à s’y méprendre, une fois mis côte à
côte à ceux de l’homme de Neanderthal, à la seule différence
que le néanderthalien du Zimbabwe est plus ancien que celui
d’Allemagne.46
Nous pouvons aussi observer la différence au niveau des
instruments de musique. Nous pouvons constater les nuances
dans les formes des tambours inspirés par Ma-rimba versus
ceux inspirés par le Nommo.

Tambour original de Marimba fabriqué à partir d’une


souche d’arbre évidé par le feu.

46
Lire, Cheikh Anta Diop, 1981, Civilisation ou Barbarie :
Anthropologie sans complaisance, Présence africaine, p.46 : « L’Homme
de Broken Hill (Homme de Rhodésie ou de Zimbabwe) est un fossile
néanderthalien, à certains égards plus primitif que le crâne européen de
La Chapelle-aux-Saints, auquel il ressemble à s’y méprendre ».

72
Autre variante primitive du tambour bantu.

Xylophone primitif fabriqué par Marimba à partir d’un


piège à animaux.

73
Gammes des tambours inspirés par le Nommo47.

4-De Nuba.

La civilisation prédynastique égyptienne pour emprunter aux


« égyptologues » une de leurs trouvailles, est donc celle qui
correspond à l’époque de Ma-rimba. En un sens c’était

47
Dessins tirés de Dieu d’eau, p.62.

74
l’époque où le pays était dirigé par un collège de femmes
mûres qui faisaient essentiellement usage de l’intimidation
crue et de la magie noire pour maintenir la paix, la discipline
et enfin l’harmonie dans le pays. C’était une époque
caractérisée par la chasse et la vie dans les cavernes et les
grottes sur les flancs des montagnes, protégés par des
palissades archaïques. La guerre était une chose
complètement inconnue. Cette tribu « souche » de bantou
noirs se nommait Bakambi.
Dès que la tribu des Nommo --ou créateurs ou peu importe
comment vous les nommez-- a commencé par prendre les
œufs Bakambi pour engendrer sa descendance, les Hommes
ont commencé à faire la guerre pour conquérir, faire
l’élevage du bétail pour éviter d’avoir à chasser et pratiquer
l’agriculture pour se soustraire au hasard de la cueillette et les
déconvenues d’un régime essentiellement carnivore.
Nuba fut la première implantation mondiale de la civilisation
du Nommo. Elle s’étendait du Kenya à l’Australie, en
passant par : l’Ethiopie, le Soudan en plus de toute la zone du
désert du Sahara actuelle, le Maghreb jusqu’en Amérique du
Sud, en passant par l’Europe, le Moyen Orient, l’Orient,
l’extrême Orient, sans oublier l’Asie. C’est très simple à
montrer. Jadis, il fut un grand roi qui régna sur le monde.
Les grecs le connaissaient sous le nom de Mènes (et c’est le
Minos de la civilisation minoenne), dans la vallée de l’Indus
c’est sous le nom de Manja, en copte ce fut Manj, les
égyptologues anglophones l’appellent Mena tandis que pour
les égyptologues francophones c’est tantôt Ménès, tantôt
Narmer. En réalité, il s’agit de la seule et même personne, du
même roi connu sous différents noms. C’est le roi qui
unifiant tous les descendants du « grand serpent » sous
l’égide d’un même empire. Cet empire côtoyait les

75
descendants de Gorogo, ceux de la bio-machine-sans-âme-
faite-à-partir-des-chairs-animales-en-putréfaction, et ceux de
la gigantesque Mante religieuse mâle, en toute harmonie. Les
Nuba savaient qui ils étaient et les respectaient en tant que
membres aînés et à part entière de l’humanité. Quand les
autres tribus virent le jour, en l’occurrence, les blanches et les
jaunes, elles suivirent toutes l’éducation des mamans Nuba.
Les différentes dynasties égyptiennes ne sont qu’à l’image
des différentes familles qui existent parmi les Créateurs. La
civilisation Nuba est caractérisée par les pyramides. Et ces
pyramides sont dispersées sur tous les continents. Même en
République Populaire de Chine, il y a des pyramides, et la
Grande pyramide blanche dépasse de près de 100 mètres la
plus haute du plateau de Guizèh.

Située dans les montagnes de Qin Ling Shan environs 60 miles au


sud-ouest de X’ian.

76
Première image prise par un occidental de la Grande Pyramide de
Chine, prise en 1945 vers la fin de la 2ième guerre mondiale par un
pilote américain.

5-Des Hommes d’aujourd’hui.

Lorsque les « Ternes » débarquèrent à leur tour sur Terre, ils


prirent principalement les descendants de la tribu des
Hommes grenouille, la tribu du chef « Gorogo », que sont les
pygmées (Batwa) et les Khoisans (Bushmen) et ceux de la
« gigantesque Mante religieuse », les Khoi-khoi (les
Hottentots) pour avoir leur propre descendance que les tribus
« jaunes » constituent en grande majorité, pour une minorité
de tribus blanches.
De nos jours, toutes ces descendances se sont mixées à un
point où nous évoquons ces légendes juste pour des besoins
intellectuels et d’illustrations. Inutile de rappeler que la
notion de pureté raciale est le dada des disciples de l’école de
Göttingen, à travers la classification raciale des Hommes,
« trouvailles » du brave Johann Friedrich Blumenbach un
professeur de cette l’université. Grace à ce sombre scélérat,
les Hommes ne furent plus classés par ordre d’arrivée à
l’existence, mais plutôt par ordre de supériorité. Comment
une forme de vie peut elle être supérieure à une autre ? La
vie n’est qu’interdépendance, nous faisons partie d’un tout,

77
d’un grand ensemble. Et la planète Terre est un incubateur,
une matrice dont le but est de générer la vie. Il est fort
probable que devant le manque de fossiles et autres artefacts
qui montreraient l’existence du bantou blanc sur cette Terre
au-delà de 5.000 ans, cette clique d’orgueilleux et de
mythomanes sous les couleurs de cette école de pensée ont
cru bon de faire dans l’imposture. En effet, les formes de vie
telle que l’homme de Neanderthal se retrouvent en Afrique et
en Europe, mais les spécimens les plus anciens de celle-ci
sont retrouvés en Afrique de l’Est dans la région du
Zimbabwe actuel. Ce type est non seulement Néanderthalien
mais aussi un creuseur de mines.
L’homme de Cro-Magnon est non seulement postérieur à
l’existence de l’homme moderne, mais de plus lorsque l’on
s’arrête sur les caractéristiques physiques de son squelette,
l’on a beaucoup plus de raisons de le classer parmi des
Bantou noirs. En effet, pour GUERASSIMOV : « les Cro-
Magnons classiques ne peuvent être nommés des europoïdes
que sous conditions. Les proportions de leurs corps sont plus
près des négroïdes, de plus, physionomiquement, nombreux
sont ceux qui ont un front abrupt et des sourcils faiblement
marqués, un prognathisme fortement exprimé, et comme
conséquence une prohkélie des lèvres. Ces particularités de
type équatorial se manifestent plus nettement chez les
femmes48 ».
Voilà autant de choses qui d’une part, créent l’émoi chez ces
racistes pseudo-savants, et d’autre part posent le problème
insoluble de la justification historique de toutes les libertés
que cette intelligentsia blanche prit et continue de prendre

48
Cité par Cheikh ANTA DIOP, dans Civilisation ou barbarie, Présence
Africaine, 1981 p.72

78
aux dépens des autres tribus y compris de la leur. De plus, à
travers les conclusions de ce russe, et en filigrane, nous
pouvons percevoir une chose, les femmes avaient plus de
caractéristiques équatoriales. Alors quoi de plus logique, si
on se fie aux récits folkloriques, « les créateurs blancs, les
" ternes " prirent des femmes noires pour porter leurs
descendances »…
Donc nous, Hommes d’aujourd’hui, sommes les fruits de
plusieurs souches génétiques extraTERREstres qui ont été
mélangées et introduites sur Terre dans une forme de vie
« importée » de la planète Mars. Parce que j’ignore s’ils vont
me lire, je demande donc à ceux qui les connaissent de leur
dire que leur supercherie a été mise à nue, donc le mieux
c’est qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. La
différence phénotypale49 n’est pas forcément la projection en
exacte proportion, sur le plan visuel, des différences
génotypale50. Un exemple, le chimpanzé possède moins de
1% de différence génotypale d’avec l’Homme. Ce qui veut
dire qu’à presque 99%, le patrimoine génétique du chimpanzé
et celui de l’Homme sont identiques. Regardez la différence
sur le plan phénotypale des membres de ces deux tribus que
sont celles de l’Homme et du Chimpanzé. Le chimpanzé a
jusqu’à quatre mains, Bon sang ! Et je vous épargne du reste.
Pour clore ce chapitre, j’aimerais dire que l’Homme
d’aujourd’hui mérite bien le titre de « mélangé ». Il n’est
donc pas excessif de penser que notre histoire génétique est
un total imbroglio.

49
Phénotype : Du mot grec phainein, « paraître » et du mot type du latin
typus qui signifie modèle.
50
Génotype : Du mot gène pour patrimoine génétique et du mot type.

79
DEUXIEME PARTIE

L’HERESIE

« Ma conviction est que l’univers matériel étudié par


la physique n’est pas le tout de l’univers, mais qu’il
masque, démontre et entrevoit l’existence d’un autre
univers bien plus primordial, de nature psychique dont
il serait une doublure passive et partielle »

80
4

L’EXISTENCE.

"Les ouvrages sur les religions et les traditions


africaines ne sont le plus souvent que des
rhapsodies51 ou de solennelles
et conventionnelles banalités."

1-Généralités.

La notion de macrocosme est une « présentation de l’univers


dans ses quatre plans d’existence, conçus en fonction des
principes de la kabbale, depuis les grands archétypes du
monde divin jusqu’à notre monde matériel ». Le principal
outil didactique en kabbale est un glyphe52 appelé « arbre de
vie ». L’arbre de vie est un ensemble de dix sephiroth qui
pris ensemble, constituent la représentation miniaturisée de
l’existence matérielle et spirituelle de notre univers.
Il est très approprié de profiter de cette occasion pour mettre
en exergue le caractère incomplet du modèle qu’est l’arbre de
vie de la kabbale.
De prime abord, le cercle zodiacal, celui-là même qui
contient les douze signes du zodiaque, n’est pas inclus dans le
glyphe principal de la kabbale, alors que son existence et son
influence sur la naissance, la vie et la mort, ne font pas l’objet

51
Rhapsodies: Ramassis.
52
Glyphe : Dessin fait de traits gravés en creux.

81
du moindre doute, et que cet arbre de vie est sensé
décomposer tout l’univers en ses parties. Alors pourquoi ces
12 signes ne sont-ils pas inclus dans le « glyphe
fondamental » de la kabbale ? Est-ce un oubli ?
Cette supposée maquette du macrocosme qu’est l’arbre de
vie, ne peut être intelligible qu’à partir du moment où elle
intègre tous les principaux éléments qui permettent le
fonctionnement dans tous les plans de ce Grand ensemble à
une échelle réduite. En effet, les signes du zodiaque sont des
lieux tandis que l’arbre de vie kabbaliste est un ensemble de
moments.
Nous pouvons donc constater que l’arbre de vie tel que le
présente les kabbalistes, peine à justifier certains aspects de
l’existence et les influences que ceux-ci peuvent avoir sur
l’arbre de vie lui-même. Les quatre mondes Atziluth, Briah,
Yetzirah et enfin Assiah qui sont tous originaires des Ayn,
Ayn Soph et Ayn Soph Aur, représentants de l’existence
négative hors-monde la plus éloignée « de la vie, telle que
nous la connaissons et au-delà duquel l’esprit humain ne peut
rien concevoir » ne sont que des medium qui véhiculent des
flux. Ce pipeline est sous l’influence des maisons que
contient le zodiaque. Par exemple, il serait particulièrement
étonnant de penser que la maison du bélier influence, de la
même façon que la maison du lion, un autre lieu du cercle
zodiacal.
Le compromit serait peut-être de dire que l’arbre de vie
kabbaliste ou kabbalistique représenterait notre système
solaire en tant que système intégral. Là encore, il y aura des
questions à se poser. Car, primo : notre système solaire fait
partie non seulement, d’une galaxie et en plus il en subit au
moins la présence tutélaire. Deuxio : nous sommes en
quelque sorte en banlieue de notre galaxie. Le terme de

82
macrocosme, qui fait référence à un système complexe mais
intégral, ne peut donc pas, toutes proportions gardées,
s’appliquer à l’arbre de vie qui ne représente qu’une partie du
système que l’on veut représenter. L’arbre de vie de la
kabbale n’est pas la maquette du cosmos, il n’est que la
représentation partielle du macrocosme. L’arbre de vie est
sensé être une représentation du macrocosme, mais hélas, il
se trouve qu’il est débiteur des 12 signes des zodiaques pour
pouvoir être utile en tant qu’outil d’analyse et de
compréhension du réel. Il est donc erroné de voir en l’arbre
de vie des kabbalistes, une représentation à échelle réduite de
toute la réalité.
En fonction des lieux, les sephiroth réagissent différemment.
La sephirath Kether peut-elle être utilement appelée à
contribution dans un but précis, sans la prise en compte de la
maison zodiacale, c'est-à-dire du lieu où l’on se retrouve ?
Intuitivement, c’est difficile à accepter…
Il est donc possible d’affirmer sans craindre de se perdre en
généralités, que la maquette complète de l’outil d’analyse
universelle « de [la] connaissance de l’univers et de
l’Homme » se constitue à la fois de l’arbre de vie kabbaliste
et du cercle du zodiaque. Faute de quoi, l’on risque de
tomber dans l’errance d’une spiritualité stérile et stupéfiante,
qui a comme corollaire un fanatisme des plus craintifs, une
religion aveugle, sourde, et muette, ou encore des sectes
nombrilistes productrices d’égo-maniaques et vectrices de
mirages psychotiques.

83
Qu’il me soit permis d’ouvrir une parenthèse. Le Moyen-
Orient, à travers la kabbale53 et ses dérivés que sont le
Talmud, le Coran et la Bible, s’est accaparé subtilement, bien
entendu, des concepts fondamentaux de l’existence. En
répandant un point de vue ethnique sur le sujet, il réussit le
tour de force, et c’est peu de chose de le dire il faut le
reconnaitre, de faire de nous de simples créatures « créées »
pour être ensuite jugées par celui qu’il appelle : Jéhovah, ou
"Elohim" etc. Du coup, les cieux deviennent une cour
constituée entre autres de personnages et des courtisans tels
que : Saint Pierre, Mahomet, Jésus et j’en oublie surement,
qui chantent des louanges et professent toutes sortes de
flagorneries afin d’être divinement récompensés, par un Mâle
dominant qui est assis sur un trône en train de décider des
récompenses à donner ou à refuser à des créatures qu’Il a,
dans son Omniscience infinie, pris la peine de fabriquer
imparfaitement. Voilà, c’est la vision d’une tribu ! Alors, il
serait préférable qu’on arrête d’universaliser cette
particularité. De mon point de vue, et à l’aune de mes
convictions, nos amis parlent d’une des multiples sous-
créations telle que décrit dans un des chapitres précédents.
La Kabbale définit l’arbre de vie comme un "(…) moyen
analytique pour décomposer le tout en ses parties" tout en
incluant "le facteur vital impliquant que le tout est davantage
que la somme des parties, que l’Homme et l’Univers sont
plus que leurs éléments physiques perçus par nos sens
usuels". Déjà, dans la Bible, c’est l’arbre qui donne la vie

53
Kabbale ou cabale : « n.f. (hébr. Qabbalah, tradition). Interprétation
juive ésotérique et symbolique du texte de la Bible. ». De cette définition
du Larousse MAXIPOCHE 2009, nous retenons que Kabbale = tradition.

84
éternelle54. C’est certain que nous avons encore à faire à la
dualité de la transmission du savoir chez ces peuplades.
Comme c’est le cas en pareille circonstance, la Kabbale est
destinée à ceux qui savent, tandis que le reste à ceux qui
ignorent. C’est peut-être la réponse à une préoccupation
pédagogique typique de chez eux, dans le désert.
Mais pour nous, ici en Afrique Noire, l’Arbre de Vie c’est
tout autre chose. L’Arbre de Vie dans la cosmogonie nègre,
est l’époux de la Prima Mater, celle qui la première prit
forme humaine : la Mère des Hommes. C’est un être moitié
plante et moitié animal qui pendant que sa femme engendrait
la première race d’Hommes, lui se mit à subir d’étranges
changements. Mais, il serait préférable de passer la parole à
un ancien, pour en savoir plus sur la nature et surtout sur
l’aspect physique de ce Créateur…
« (…) Des bourgeons éclatèrent sur ses branches en train de
se tortiller et des nuées de graines y émergèrent et tombèrent
sur les plaines rocheuses. Quelque soit l’endroit où elles
heurtèrent le sol, elles s’enracinèrent dans la roche têtue et le
sable stérile, les pénétrant pour atteindre l’humidité. Et
bientôt, toutes sortes de plantes poussèrent telle une
couverture de végétation rampante et assoiffée. Bientôt de
puissantes forêts recouvrirent la terre, rivalisant avec les
montagnes elles-mêmes. Les vents hurlants et les torrents de
pluies, ainsi que les racines des arbres de la forêt,
travaillaient main dans la main pour façonner les montagnes
escarpées en plaines onduleuses.
Peu après tout cet effort, l’Arbre de la Vie produisit des
fruits-animaux vivants, grondant, et hurlant. De l’ensemble
de ses branches, ils chutèrent avec un bruit sourd sur le sol

54
Gn : 3 : 22 et Ré : 22 :19.

85
herbeux, et détalèrent dans la forêt par d’innombrables
millions.
Des grandes fêlures du tronc de l’Arbre de la Vie, des
oiseaux de tous genres sortirent en volant et dandinant,
remplissant l’air de leur appel à l’amour : des autruches, des
ibis, des aigles, des faucons et des flamands, des espèces que
nous connaissons et celles que nous n’avons jamais vues (…).
La Terre qui jusqu’ici était sans vie, complètement morte,
commença à vivre et des sons de toutes sortes résonnaient de
la forêt et les vallées.
(…)Parmi les espèces de bêtes engendrées par l’Arbre de
Vie, plusieurs ont disparu à tout jamais de la surface de la
Terre (…) et les espèces d’animaux que nous voyons
aujourd’hui, aussi nombreux soient-elles, ne représentent que
les restes pitoyables qui survécurent.
Des racines de l’Arbre de la Vie surgirent des reptiles de
toutes sortes et de toutes les formes, et ainsi que des nuées et
des nuées, de toutes sortes d’insectes bourdonnants.
Le chant de la vie avait commencé sur Terre, ce chant qui est
encore chanté, mais qui, un jour devra lentement s’arrêter et
passer dans l’oubli, laissant, tout au plus, le plus faible des
échos ».
Concernant le macro-univers dans lequel nous évoluons en
tant que micro-univers, nous le décrivons comme un système.
C’est un système dont les éléments sont interdépendants.
Ceci implique naturellement que, la cohésion et l’harmonie
en sont les bases fondamentales, mais surtout que l’absence
d’un des éléments met en péril l’existence même de
l’ensemble en tant que tout. Pour ce qui est de l’essentiel, les
principales composantes systémiques prises dans leur
intégralité, constituent ce que l’on appelle le « Tout dans le
Tout ».

86
Et si l’on veut trouver un équivalent aux concepts de Dieu,
Allah, Jéhovah et consorts dans la cosmogonie Nègre, je
crains que l’on ne pourrait trouver satisfaction qu’à la
condition de se référer à l’univers des Antchala Goun-
Doumé, Bazungu, Vicarochas, Nommo, Nemeu, Nem,
Nnem55, Ternes, Bissima-Nguéngué, Ignok Indoumé, Kôm
Nyôh, Siziem… En effet, ce sont ces tribus de créateurs qui
sont venus faire croire aux Hommes, qu’ils étaient leur
« Dieu unique », « jaloux » et « tout puissant ». C’est pour
cette raison que j’ai décidé de les appeler : Créateurs. En
réalité, le qualificatif de pirate ou celui plus à la mode encore,
de hacker, serait plus approprié pour les dénommer. Ils ont
volés les œufs de la fille de la Prima Mater. Ils ont piraté le
code génétique des descendants de la Prima Mater et firent
désormais d’Amarava, la Mère des Nations.
Le macrocosme peut être défini comme étant l’ensemble des
Forces, des flux ou des réalités qui nous influencent et nous
composent. A cela, nous pouvons ajouter que ces influences
ne sont pas à sens unique. En effet, notre absence remettrait
en cause l’équilibre ou l’harmonie qui le caractérise. C’est le
"Tout dans le Tout" qui est appelé macrocosme. Le plus
important est de bien comprendre, ici et maintenant, que
nous, définis comme microcosmes, sommes des parties du
macrocosme. Nous somme une des pièces, un des morceaux,
un des éléments de ce tout. Ce qui équivaut à dire que nous
sommes à l’intérieur du macrocosme dont nous faisons partie.

55
Tel qu’orthographié par Laburthe-Tolra dans son livre : Les seigneurs
de la forêt, p.306, p. 365, et p. 435 et par l’Abbé Théodore Tsala dans :
Mœurs et coutumes des Ewondo, in, Etudes Camerounaise, revues
trimestrielle, année 1958, n°56, p.27.

87
L’Arbre de vie, pour nous ici, ne saurait jamais être considéré
comme un diagramme qui représente le tout et ses parties.
C’est une forme de vie qui fut le canal vers l’existence de
toute la faune et de toute la flore. Et pour aller un peu plus
loin, lorsque l’on observe de près ce fameux glyphe
kabbaliste, l’on se rend compte, que c’est plutôt la
représentation des « 10 portes de l’éternité » des légendes
nègres et de certaines de leurs dimensions qui sont
matérialisées à travers ce schéma et non pas l’Arbre de Vie.
Ces portes sont des voies d’accès vers d’autres réalités ou
existences. Prenons le cas par exemple du Grand Esprit, il est
clair qu’il est originaire d’un lieu hors du Temps. A fortiori,
l’homme qui est un medium par excellence, toutes
proportions gardées, pour certaines autres forces qui existent,
répond lui aussi aux critères qui, par exemple, régissent les
écarts entre le monde visible et le monde invisible56.
Pour revenir à notre propos, après donc toutes ces existences,
vient donc celle de la grande communauté humaine. Voilà
donc les éléments de la grande équation. La recherche de
l’harmonie, seule garantie contre l’extinction, se fera donc en
tenant compte du système tout entier dans lequel on vit. Ce
qui veut dire que l’on ne saurait détruire, que ce soit la faune
ou la flore, sans mettre en péril notre vie en tant qu’espèce.
Donc, si aller contre les demis-créateurs, les Créateurs ou le
Grand Esprit peut paraître assez hasardeux, aller contre les
principes de la « Cause des causes de toutes les Causes », qui
est « le tout dans le tout », c’est l’innommable.
Dans notre partie du monde, le macrocosme, c’est cela !
Le cercle du zodiaque occidental n’est pas représenté comme
tel dans la cosmogonie nègre. Néanmoins, l’immensité

56
Nous en parlerons plus en profondeur dans le chapitre suivant.

88
sidérale est subdivisée de telle sorte qu’il soit possible
d’identifier les régions d’où sont originaires chaque espèce
vivant sur la Terre. Le lion serait par exemple, originaire de
la constellation du Lion. Des enquêtes sur le sujet sont
encore en cours. Le champ de recherche étant gigantesque,
armons-nous de patience afin de pouvoir garder intacte notre
passion pour ce champ de l’érudition.

2-La tradition.

La tradition vient du mot latin traditio, de tradere pour dire :


remettre ou transmettre. On l’a souvent vu opposée à
l’écriture à cause de son oralité. Elle est souvent synonyme
de folklore, de légendes et de mythes. Mais aussi, elle fait
référence à la coutume, à l’habitude.
La tradition ancestrale, c'est-à-dire les habitudes des
anciennes générations, est donc l’ensemble des usages dans
tous les aspects de la vie quotidienne, dont nous, générations
présentes, avons hérité des générations passées et que nous
sommes dans l’obligation de léguer aux futures générations.
La difficulté ici réside dans son étendue. En effet, la vie est
faite de tant de choses qu’il est humainement impossible pour
une personne à elle toute seule, de tout assimiler.
L’immensité de la tâche était telle que la seule façon de
surmonter la difficulté fut de segmenter tout le grand savoir
récolté à travers les âges et de le répartir parmi les membres
de la grande communauté. La tradition devient donc tel un
océan de savoir, une immense forêt de connaissances qui doit
être explorée par toute la communauté afin de pouvoir
maximiser les chances de découvrir les trésors qui y sont
cachés.

89
La tradition de nos ancêtres à tous est transdisciplinaire,
pluridimensionnelle mais surtout transethnique. Qu’est ce
que cela veut bien dire ?
La tradition est transdisciplinaire parce que tous les champs
du savoir que ce soit au niveau médicinal, biologique,
mathématique, physique, ontologique, sociologique, etc, y
sont représentés et entreliés.
Elle est pluridimensionnelle parce qu’elle est portée à la fois
sur l’univers de l’atome et ses différentes dimensions (encore
appelé le monde matériel) et sur l’univers de l’énergie Noire
et ses multiples dimensions (le monde inconnu encore appelé
le monde de l’occulte).
Enfin, elle est transethnique parce qu’elle est la propriété de
toutes les ethnies. Les implications de cette affirmation se
font sentir par plusieurs facteurs. Par exemple, au niveau des
rites, le Mbaga qui est un rite de purification souvent prescrit
pour tout ce qui a trait à : l’assassinat, la mort par accident,
l’avortement provoqué, l’homicide de toutes sortes
(accidentellement ou pas). Les effets du Mbaga se
transmettent de générations en générations. Ce qui veut dire
qu’il peut s’hériter de ses aïeux. Il se manifeste par : le
gonflement des pieds et du ventre, le visage affiche un état de
morbidité particulier, donne la folie, provoque d’autres morts
accidentelles et violentes, provoque les avortements aux filles
et femmes liées à cette famille, etc… Ce rite est connu autant
chez les Bétis (Tso, Tsogo), les Bassa (Mbak), les Yambassa
du Mbam et Inoubou (Mbaga ou Mbag), les Befeuk du
Mbam et Kim (Tchoufou). Cela signifie que ce mode de
purification est le même chez plusieurs ethnies ici au
Cameroun. Par cela, nous pouvons percevoir en filigrane,
« l’unité culturelle restée vivace sous des apparences
trompeuses d’hétérogénéité ». Ainsi donc, la multiethnicité

90
de la tradition se manifeste par le caractère généralisé de sa
pratique, par la complémentarité et parfois même une
hiérarchisation unique de ses officiants, le tout avec une
origine mythologique commune.
En vertu de tout ce qui précède, un membre de l’ethnie Eton,
aussi paradoxal que cela puisse paraître, ne peut pas se limiter
aux usages des Etons de la Lékié et ainsi prétendre avoir fait
le tour de la tradition Eton. Il est de notoriété publique que
les Etons, sont originaires de l’autre bord du fleuve Sanaga.
Que la langue que parlaient les aïeux des Etons était l’Ati.
Que le mot même Eton serait un barbarisme du mot Betondo
en langue Ati, nom d’un arbre appelé Tali en français courant,
qui est rendu en langue Eton par « Elone ».
Un Eton peut être contraint de remonter chez les Mbamois
pour s’instruire de certains aspects de la tradition Eton. Cela
paraît étrange, pour un Eton d’aller chez des Mbamois pour
apprendre sa tradition, mais seulement vu de loin. C’est
pareil pour les mbamois.
Il y a des instruments consacrés, tels que des diadèmes, des
« chasse mouches », des sceptres57, des cornes de pouvoir,
des marmites mystiques en terre cuite etc., qui ne peuvent
qu’être gardés dans le grand Mbam, mais utilisés dans le
Mfoundi, la Lékié… ou ailleurs.
Ces contraintes sont observables même lors du suivi des
études dans ces universités de la vie. L’exorcisme
traditionnel, pour ne citer que cet exemple, un Yambassa peut
se retrouver chez les Bassa, ou à Ndop dans le Nord-Ouest du
Cameroun et même au Nigéria pour tel ou tel stage, où il sera
considéré comme interne, comme c’est le cas dans la
formation des médecins.

57
Sceptre : Bâton de commandement, signe d’autorité suprême.

91
Pour mieux illustrer mon propos, quoi de mieux que de
rapporter un cas célèbre chez nos frères du Zaïre,
actuellement appelé République Démocratique du Congo…
Le Congo Belge, le 30 juin 1960, accéda à l’indépendance.
Lors de la cérémonie officielle, le souverain belge, le roi
Beaudoin tint un discours d’un paternalisme effarant qui mit
le premier Ministre Patrice Lumumba dans tous ses états.
Patrice Lumumba, violant le protocole, fit un discours très et
même trop engagé aux oreilles de certains. Malgré le
discours qu’il eut à faire au banquet de la soirée où il a tenu à
mieux clarifier le fond de sa pensée, en expliquant l’esprit de
son discours du matin, son sort était déjà scellé.
Officiellement, on retient la date du 17 janvier 1961 comme
étant celle du jour de sa mort. La mort du premier Premier
Ministre du Congo fut le point de départ d’une guerre civile
qui fit plus de 500.000 morts et disparus.
La guerre civile congolaise opposait le régime de Kinshasa
avec Mobutu comme chef appuyé par les forces belges,
américaines etc, et le Mouvement Nationaliste Congolais qui
se divisait en deux fronts principaux l’aile de Pierre
MULELE, et celle du Président Christophe GBENYE. C’est
vrai que Moïse TSCHOMBE était partie prenante dans le
conflit, mais, il me semble qu’il ne serait pas exagéré de le
mettre dans le camp des forces que la Belgique et les
américains contrôlaient.
Nous n’entrerons pas dans la polémique, pour savoir qui était
la marionnette de qui etc. Je souhaite évoquer l’impact de la
tradition dans l’évolution de cette guerre civile qui dura de
1961 à 1965 et même un peu plus. Les troupes qui
constituaient la force armée du Comité National de
Libération (CNL) avaient pour commandant en chef le
Lieutenant Général Nicolas Phillip Olenga, proche parent de

92
Patrice Lumumba. Cette armée avait pour nom : l’Armée
Populaire de Libération (APL). Cette armée en plus de
plusieurs Brigades plus ou moins conventionnelles formées
d’officiers et de sous-officiers déserteurs de l’Armée
Nationale Congolaise (ANC), d’un commissaire politique,
disposait d’une équipe d’hommes et de femmes mystiques
pour « gonfler le moral des troupes ». Nicolas Olenga fut
désigné « responsable des opérations de guerre » le 19 juin
196458
Devenu lieutenant-général et commandant en chef de
l’Armée Populaire de Libération, Nicolas Olenga dirigeait
des soldats essentiellement équipés de machettes, de
gourdins, de fers à bétons, de lances, d’arcs et de flèches. Ils
se battaient contre les forces du colonel Mobutu, les
mercenaires belges, américains, cubains –anticastristes--, sud
africains, etc. tous dotés d’armes automatiques modernes, de
véhicules blindés, d’avions de chasse. Et chose surréaliste,
en moins de six mois, les simbas d’Olenga, libérèrent
pratiquement les ¾ du pays.
La légende raconte que le père de Nicolas Olenga, le
dénommé Pius Tolenga, le conduisit chez les BA’HA, des
mystiques qui peuplent l’Est du Congo. Arrivés là bas, le
vieillard s’adressa à Olenga en ces termes :
-Mon fils pourquoi es tu venu me voir ?
- Je suis venu te voir afin que tu me donnes les remèdes59
pour faire la guerre.

58
Ces dates sont données par J.P. SONCK, dans un article intitulé : Echec
à l’Armée Populaire.
59
Dawa en swahili et je pense que même en arabe veut dire remède ou
médicament.

93
-Mais mon fils, tu viens me voir pour me demander des
remèdes alors que c’est toi qui peux m’en donner ?
- ???
A ces mots, le vieillard prit la terre qui se trouvait à ses pieds,
et la donna à Olenga en lui demandant de l’avaler. Le jeune
homme d‘alors, domina son étonnement et l’avala. Il dira
plus tard que lorsque le dernier grain de terre passa sa gorge,
il se rendit compte que ce n’était plus de la simple terre qu’il
était en train d’avaler mais bien autre chose.
Une fois qu’il eut fini de manger cette terre spéciale, le
vieillard lui déclara : « Aucune arme ne pourra te tuer ».
C’est ainsi que Nicolas Olenga, commença sa guerre.
Au début, la rébellion n’avait pas de commandement militaire
central. Ils évoluaient en rangs dispersés. Ce n’étaient que
des « commandants opérants ». Mais les performances sur le
terrain de Nicolas Olenga, lui valurent le poste de
commandant en chef de l’APL. Sa tactique était fort simple.
Par exemple, lors des raids, Nicolas Olenga demandait à ses
soldats de se cacher en brousse, tandis que lui, il marchait
tout seul sur la rue vers l’ennemi, en essuyant tous leurs tirs
d’armes automatiques, mitrailleuses lourdes, roquettes etc.
Le colonel Olombé, frère d’armes d’Olenga, racontera une
anecdote. Malgré le fait qu’il avait subi lui aussi le blindage
anti-balles, Olombé avait toujours un léger doute sur
l’efficacité de ce dawa. Un jour, lors d’une bataille, il vit de
ses propres yeux comment le général Olenga fut frappé de
plein fouet au visage par une roquette ennemie. Olenga
tomba sur le dos en lâchant ses armes, les bras en croix. Ce
fut la stupeur générale, même l’ennemi fut en arrêt : « Le
général Olenga est tombé ! ». Pendant quelques secondes, le
découragement gagna les simbas, y compris Olombé lui-
même. Et là, tout d’un coup, Olenga toujours sur le dos,

94
revint à lui, en secouant vigoureusement la tête pour se
remettre les idées en place, se releva, ramassa ses armes et
continua la bagarre. C’est ce jour là que le colonel Olombé
comprit que le dawa anti-balle était vraiment une réalité.
Olenga expliquait souvent à ses descendants que le besoin
des tradipraticiens devint important à cause des conditions de
vie. Vivant en brousse avec ses troupes, sans médecin ni
pharmacie, il fallait bien soigner les malades et autres blessés.
C’est ainsi que Mama Onema ravit la vedette par ses
compétences dans le domaine. Elle avait pour tâche entre
autres, de blinder les troupes d’élites : les simbas.
Avec l’afflux des victoires sur le terrain des hommes
d’Olenga et devant l’ampleur de la tâche, Mama Onema
débordée complètement, alla ouvrir une porte mystique pour
faire venir Ma Maria Haoussa en renfort.
Ma Maria Haoussa était un être mystique vraiment
particulier. Ma Maria Haoussa, des dires du lieutenant
général Olenga lui-même, possédait les deux sexes. C'est-à-
dire, elle était à la fois mâle et femelle. Elle avait une
poitrine constituée à la fois d’un sein, comme celui d’une
vraie femme, et d’un muscle pectoral comme celui que l’on
trouve sur la poitrine d’un homme normal. Cette particularité
s’appliquait même au niveau de ses parties génitales. C’est
Ma Maria Haoussa qui était la force derrière Mama Onema.
C’est elle qui blindait les simbas en montant toute nue, sur
deux grosses pierres surélevées afin de pouvoir laisser passer,
les simbas entre ses jambes. Ma Maria Haoussa, était « celle
qui réveillait les morts ».
Lors d’une bataille dans un lieu que je ne nommerai pas pour
certaines raisons, Olenga resta seul survivant sur le champ
d’honneur. Après avoir vaincu à lui tout seul tout un
bataillon des forces mobutistes appuyées par les mercenaires

95
européens, Olenga réalisa que toute sa troupe Makonga avait
été décimée. Pris de détresse, Olenga cria son désespoir en
appelant : « Mahéé ! » Et tout de suite Ma Maria Haoussa
apparut devant lui en lui demandant :
-« Qu’est ce qu’il y a mon enfant? »
Olenga lui répondit : - « Mahéé ! Pourquoi m’as-tu trompé
avec un faux remède ? Regardes toi-même tous mes
combattants sont morts ».
-« Non ces enfants ne sont pas morts, ou alors je ne suis pas
Ma Maria Haoussa », lui répondit-elle.
A ces mots, elle frappa le sol de sa canne deux fois, pour
ensuite tapoter tous les corps des simbas étendus, sans vie sur
le sol. Ainsi fut ressuscitée toute la troupe Makonga du
lieutenant-général Nicolas Philippe Olenga, commandant en
chef l’Armée Populaire de Libération (APL).
En plus de la présence de Ma Maria Haoussa, Olenga avait
été doté d’un pouvoir qui lui garantissait la victoire peu
importe les situations ou le genre et le nombre d’ennemis
qu’il devait affronter sur le champ de bataille. En lui
remettant ce pouvoir, les porte-paroles des forces cosmiques,
lui recommandèrent de ne jamais permettre à quiconque en
dehors de lui-même de toucher à la source de son pouvoir.
De plus, il devait partir du lieu où ce pouvoir lui avait été
remis pour aller loin et ne plus jamais y revenir pour quelque
raison que ce soit. Olenga prit le pouvoir et alla le garder en
lieu sûr chez lui.
Un jour, en pleine bataille, Olenga se sentit bizarre. Il eut
l’impression, que l’on « venait de [lui] enlever une
couverture… C’était comme si on venait de [le]
déshabiller… ». Dès la fin de la bataille, il rentra en
catastrophe chez lui, fonça à l’endroit de la cachette de son
pouvoir. Et à son grand désarroi, son pouvoir avait disparu

96
sans laisser de trace. Il demanda à sa femme, si elle avait vu
son pouvoir ou si c’est elle qui l’avait déplacé. Sa femme lui
répondit que : « non ». Alors, il rentra chez les mystiques, à
l’endroit où on lui avait donné ce pouvoir, l’endroit même où
il ne devait plus jamais remettre les pieds. Il rencontra ces
mystiques qui lui montrèrent son pouvoir en lui disant :
-« Voici ce que l’on t’avait remis ».
-« Mais remettez le moi alors pour que je puisse continuer le
combat… »
-« Nous ne pouvons plus te le donner. Et même si on te le
remettait, il ne ferait plus rien, car il est revenu ici parce que
tu l’as offensé. Et désormais sache que vous avez perdu la
guerre, parce que vous avez commis trop de crimes.
Néanmoins, tu ne mourras pas au combat, car tu es toujours
protégé. ». Olenga rentrera chez lui ce jour là, la mort dans
l’âme, sachant que c’était le début de la fin.
Les simbas commencèrent à reculer sur tous les fronts. Ils
ont même essayé de s’équiper en armements modernes pour
éviter la débâcle. Mais rien ne pouvait plus empêcher la
défaite. Et quand bien même, Olenga lui-même menait ses
troupes au combat, tout le monde mourait, et lui seul en
sortait vivant. Ce phénomène prit une telle ampleur que, la
rumeur commença à décourager les simbas. On leur disait :
« Ne partez plus à la guerre avec Olenga, il vous donne le
faux dawa et garde le vrai pour lui tout seul ».
Et c’est ainsi que ceux qui étaient invulnérables aux balles,
aux feux et aux fers perdirent une guerre qu’ils auraient
pourtant bien pu remporter.
Malgré le fait que Nicolas Olenga ait perdu son pouvoir, il
demeurait néanmoins impossible à tuer sur un champ de
bataille. De sorte que pour prendre Stanleyville, l’actuelle
Kisangani, les forces colonialistes durent ruser. Comme on

97
leur avait dit que : « tant qu’Olenga sera là, vous ne pourrez
jamais prendre Stanleyville », il fallait à tout prix l’éloigner
de là.
C’est ainsi qu’avec l’aide de Christophe GBENYE, ci-devant,
président de la nouvelle République du Congo, crée par
décret-loi du 5 septembre 1964 à Stanleyville, et reconnu par
sept pays dont l’ex-URSS et l’Egypte, Nicolas Olenga fut
dupé et envoyé au Soudan soit disant pour aller
personnellement prendre possession d’une importante
cargaison d’armes, de munitions et de véhicules de combat.
C’est du Soudan, qu’Olenga prit connaissance par la radio de
l’« opération Dragon rouge » de l’armée Belge du 24
novembre 1964. GBENYE désarma tous les simbas de sorte
que Stanleyville tomba sans combat. Malgré le convoi de 13
lands rover qu’Olenga réussit à rassembler pour aller vers
Stanleyville, c’était la fin de tout.
Olenga réalisa que les protections qu’on lui avait remises ne
pouvaient pas enjamber les cadavres. En effet, les troupes
ennemies, ayant pour consignes : « d’attraper Olenga avec les
mains » ne faisaient que foncer sur lui et malgré le fait qu’il
en tuait, les autres ne faisaient qu’affluer. Olenga comprit
qu’il lui fallait se retirer de la bataille et aller retrouver sa
famille. Il jeta les aspects mystiques de sa tenue de combat
devant ses frères d’armes. Son bâton de commandement fit
un ravin lorsqu’il toucha le sol. Après, il prit la route du
Soudan. Pendant qu’il se repliait avec le reste de ses troupes
vers le Soudan, il tomba dans une embuscade. Il vainquit
l’ennemi, lui-même sans dawa, mais reçut une balle qui lui
blessa superficiellement la partie interne de la cuisse. Il est
fort possible que se soit à ce moment là qu’il comprit que
pour lui la guerre : c’était vraiment fini !

98
Le général Nicolas Phillip Olenga mourut, très loin des
champs de bataille, en exil, et vraisemblablement de poison, à
Brazzaville en 1986. Voilà donc l’aspect multiethnique de
nos traditions. Il aurait peut-être mieux valu, pour moi, de
citer le cas d’un homme politique camerounais qui, après le
putsch manqué du 06 avril 1984, fit le tour des 10 provinces
du pays pour récolter de quoi faire durer son pouvoir, mais ce
cas est trop célèbre pour exiger de moi que je le ressasse
inutilement.
Nos traditions sont donc l’ensemble des us et coutumes qui
constituent notre héritage. Elles sont le socle de la vie
harmonieuse entre nous en tant qu’espèce et le reste de
l’univers qui nous entoure. L’aspect de notre tradition qui
nous intéresse ici, c’est la tradition de l’Ame d’avant le règne
« des religions du livre ».
Le Larousse maxi poche de 2009, définit la tradition comme
étant « la transmission des doctrines religieuses ou morales,
de légendes, de coutumes de génération en génération (…) ».
Quel est donc le contenu des « doctrines religieuses ou
morales » de nos traditions ? C’est à cette question que nous
nous efforcerons de répondre.

3-Le monde de l’invisible.

Le monde de l’invisible n’est pas celui qui échappe


seulement à la perception des yeux pour des raisons de taille
(l’infiniment petit : les microbes, virus, l’atome etc.), de
nature (les gaz comme l’air, oxygène etc.), de distance (les
galaxies les plus lointaines), etc. Voilà le point de départ, la
base de la tradition de l’Ame, ce que nous avons décidé
d’appeler spiritologie.

99
Les ancêtres connaissaient l’existence de l’infiniment petit et
de l’infiniment grand. Ils connaissaient les galaxies, qu’ils
décrivaient comme des gigantesques fleurs de feu qui
tournent sur elles mêmes. Ils connaissaient les microbes et
les virus. Pour eux le monde de l’invisible ne se limitait donc
pas qu’à celui que nos yeux ne pouvaient pas apercevoir, ni
qu’à celui que nous ne pouvions toucher, ni entendre.
L’invisible n’est pas seulement ce que nos cinq sens sont
incapables de percevoir.
Pour nos aïeux, le monde de l’invisible c’est aussi et d’abord
le Temps.
Nous nageons tous dans un immense océan qui s’appelle le
Temps. Le Temps dont il est question ici, est décrit comme
un immense cours d’eau qui coule en boucle infinie en
retournant à sa source. C’est la marque du mouvement en
soi. Le Temps contrairement au monde infiniment petit ou
infiniment grand ne peut pas être perçu par les cinq sens. Il
est possible de voir les vallées qui se trouvent sur la lune avec
l’aide d’un appareil qui exploite l’optique tel que les
télescopes. Pareil pour les microbes que les microscopes
nous permettent de voir. Mais avec quel appareil peut-t-on
voir le futur, ou le passé ? Il y a des cas en médecine où le
médecin fait un pronostic dit scientifique sur l’évolution de la
maladie. Mais ce pronostic est basé sur les développements
probables de l’infection au sein des cellules et estimés à partir
des résultats de l’observation pendant une période donnée.
Le médecin fait juste un pari, comme l’on fait lors de la
course des chevaux du PMUC (Pari Mutuel Urbain du
Cameroun). Et de plus, pour faire son pronostic, le médecin
effectue un échantillonnage des fluides, des tissus du patient.
Mais cet échantillon n’est pas observé in vivo. En effet,
quand on prélève du sang pour faire des examens médicaux,

100
qui peut refuser d’admettre que ce sang ne faisant plus partie
du corps est désormais un sang mort60 ? Alors peu importe le
degré du biais, un sang mort ne peut refléter que ce qui se
passe dans un sang sans vie. Ce qui me pousse à penser
qu’un pronostic établi sur la base de l’observation d’un tissu
mort ne peut pas être aussi fiable que celui pris sur un tissu
vivant par exemple. Et en le faisant de cette manière, on ne
fait que des prévisions pour ce qui pourrait se passer dans un
corps sans vie et non pour ce qui arrivera au corps vivant où a
été prélevé le dit échantillon.
Le gigantesque océan qu’est le Temps, est l’une des parties
du monde invisible. Au-delà de ce monde temporel, se
trouve le monde de l’Ame, l’Ame comprise ici comme la
source de la Vie.
« La cause des causes de toutes les Causes » est perçue ici,
comme l’ensemble de toutes les Ames, qu’elles soient
incarnées ou pas. C’est la source authentique de l’existence
et de la non-existence. Elle est un mélange de rouge et de
bleu. Je peux m’avancer et oser dire que le reflet violet que
l’on voit aux tréfonds de l’immensité sidéral est le reflet de
son existence. Le pays de l’âme s’étend sur plusieurs plans.
Il va du plan compréhensible vers l’incompréhensible ; de
l’imaginable vers l’inimaginable.
Je fais une synthèse des éléments dits invisibles qui nous
entourent en plus de constituer avec nous le « Tout dans le
Tout ».
La Cause des causes de toutes les causes : Pour ce cas
j’opte pour la facilité. Je choisis de laisser à tout un chacun

60
Les citrate de sodium, de potassium et d’ammonium et le glucose et une
température de 4°C, ne peuvent que retarder pendant moins d’un mois la
décomposition du sang prélevé.

101
le loisir et le plaisir d’imaginer ce que peut représenter ce
concept.
Le Temps : C’est un immense océan sur lequel dérivent la
vie et tous les êtres vivants qui la constituent. Ce fleuve est
le théâtre sur lequel se déroulent tous les événements du
monde avant que ceux-ci ne se répercutent dans l’espace
physique et présent.
L’Espace : C’est la dimension sur laquelle nous évoluons en
tant qu’êtres tangibles. Il est constitué de la matière physique
et est le lieu de l’interaction entre les différents aspects de
cette matière.
Le Grand Esprit et ses dérivés : C’est le lien doté d’une
pensée, c’est le cordon qui lie la « cause des causes de toutes
les causes » à ses multiples composants et en les maintenant
ensemble et unis. Comme dérivés, nous pouvons citer les
esprits de la forêt, de l’eau, du feu, de la terre, de l’air, etc.
La tribu des Créateurs : C’est l’ensemble d’êtres aux
formes et aspects indéfinis aux origines lointaines mais
mystérieuses, ministres des volontés supérieures qui sont
capables de transformer et même de donner la Vie.
La tribu des Destructeurs : C’est l’ensemble d’êtres
indéfinis aux origines lointaines et surtout indéterminées qui
sont sur les traces des Créateurs pour déformer, corrompre
leurs créations.
Les semi-créateurs : C’est la lignée des premières
générations métissées des créateurs avec les hommes et qui
sont au service de ces créateurs.
Les semi-destructeurs : C’est la lignée des premières
générations métissées des destructeurs avec les hommes, et
qui sont au service des destructeurs.
La flamme de Vie et son opposé : Ce sont les dérivés de
l’étincelle primordiale de vie qui naquit des entrailles du

102
Néant absolu. Son opposée est la force de décomposition,
cette force qui fait tout pour mettre un terme à son existence.
Nous pouvons élaborer davantage sur ces concepts essentiels
de notre cosmogonie. Mais par écrit, cela est très pénible et
surtout ne transmet pas l’Esprit de cette sagesse. L’Esprit de
cette sagesse est un lien vivant entre une réalité, la nôtre, et
celle de notre Ame.
Cette instruction est destinée à nourrir notre Esprit et non pas
de faire de nous des zombies. Le risque de mettre par écrit ce
type d’oralité est de générer le besoin chez le lecteur X de
mémoriser les informations au lieu de chercher à les vivre.
Ce qui mettra sur le marché une nouvelle sorte de perroquets,
capable de réciter la spiritualité et tous ses principes mais
complètement incapable de la comprendre car n’ayant pas été
en contact avec l’Esprit de cette spiritualité. Cet Esprit se
transmet plus facilement oralement.

4-Les rites traditionnels.

Les cérémonies religieuses, bien que cette appellation me


paraisse inappropriée, sont constituées : « de chants, de
cantiques, de sacrifices, convocation des forces des hautes ou
des basses sphères, de la création des zombies, « du parler
profond », de l’hypnotisme et du pouvoir mental ». Voilà les
principales articulations de nos rites traditionnels. Parmi ces
rites, il y a des rites commémoratifs, des rites d’apaisements,
des rites de soumissions aux créateurs, des rites de
purifications, etc. Ces rites ne se font pas au hasard, cela
nous l’avons tous déjà deviné. Ils correspondent chacun à
une situation particulière.
Le fondement de la présence de ces pratiques réside dans
l’origine de chaque tribu. En effet, en fonction des directives

103
que son principal créateur lui a laissées en héritage, une tribu
sera plus encline à faire tel ou tel rite. Les rites sont là pour
accompagner les hommes et les femmes tout le long de leur
vie dans la tribu. Mais, c’est surtout une façon idoine de
garder vivant le lien entre les générations présentes, futures,
les ancêtres et les créateurs de la tribu.

5-La Grande Croyance.

La Grande Croyance, assimilable de nos jours à la religion,


est le « Moi » d’un peuple. C’est la Grande Croyance qui
montre la voie à suivre. Elle désigne l’idéal à poursuivre.
C’est le stimulant national de l’action des Hommes d’un
pays. En quelque sorte elle est la codification de ce qu’il faut
faire et de ce qui faut éviter.
La Grande Croyance des Bantu Nègres, a pour base : « aime
ton prochain » et « observe, vis et laisse vivre ». Elle est
inflexible et est contre toute notion de progrès. Pour elle,
toute nouvelle invention est : « une insulte aux [Créateurs].
Tout homme ou toute femme qui essaye d’inventer quelque
chose de nouveau, est en train de se passer pour un
[Créateur]. Une telle invention doit être détruite peu importe
combien utile elle est peut être à la communauté.». La
religion des Nègres fut élaborée de telle manière, afin de
décourager le changement quel qu’il soit. Ces anciens
croyaient fermement que « le changement est le père de
l’impiété et de l’irrévérence envers des choses qui jadis furent
considérées comme sacrées ».
La Grande Croyance, même pour ceux et celles qui la
suivaient, était principalement caractérisée par le mystère et
un cloisonnement étanche. « Les Gardiens de haut rang de la
Grande Croyance furent autorisés d’enseigner à leurs

104
apprentis juste ce qu’ils avaient besoin de savoir pour pouvoir
accomplir leurs tâches. Certains même de nos chefs et rois
sont carrément gardés dans les ténèbres de l’ignorance.
Parfois, les plus malins s’en rendent compte seulement à la
fin de leur vie ».
« Dans chaque tribu, les Gardiens de Haut rang, forment une
fraternité secrète. Le but de cette société secrète est de
surveiller les Gardiens Elus en s’assurant qu’ils n’ont rien
oublié de leurs enseignements, qu’ils n’ont pas trahi leur
serment du secret, et qu’ils n’ont pas violé le principe de
cloisonnement en communiquant leur savoir aux chefs,
notables et autres élites du village. Dans ces sociétés
secrètes, l’obligation la plus importante est de ne jamais, et
sous aucune condition, révéler l’identité de ces Grands
occultes à qui l’on décerne le respect dû à des [demi-
créateurs] ».
« Le recrutement des Elus, et même des membres de la Haute
fraternité secrète, est fait parmi les personnes qui sont nées
avec des corps difformes mais possédant une mémoire
parfaite. En effet, la perfection du corps est inversement
proportionnelle à la perfection du cerveau ».
« L’initiation est une cérémonie destinée à imprégner le
subconscient d’un certain état propice à la rétention de
certaines informations. Concrètement, l’initiation se fait dans
une ambiance de torture des plus abjectes avec une forte
teneur de dégradation de l’individu dans ses aspects les plus
choquants. Le candidat, pendant presque toute son initiation,
est maintenu en transe et sous l’effet hypnotique de fortes
drogues capables de faire vivre les événements relatés par les
légendes et autres contes. Car l’Homme est considéré
comme faisant partie de la Grande Croyance ».

105
« La source de tout ce qui existe, la « Créatrice la plus
ultime » s’est auto-créée. Elle n’est ni bonne ni mauvaise, ni
vivante ni morte, ni miséricordieuse ni cruelle. Elle possède
en son sein les aspects mâle et femelle. Elle n’est ni
bénéfique pour nous, ni intéressée par notre sort d’aucune
façon que ce soit. Les ancêtres ont toujours cru, qu’elle s’est
créée à partir d’un point pour s’étendre dans toutes les
destinations possible. Nous faisons donc parti de cette
source, elle ne nous a pas créés comme l’affirme certains
[gamins], mais nous existons en tant qu’Ame dès l’instant ou
Elle s’est auto-créée. En bref, l’univers est comparable à une
fourmilière gigantesque. La « Créatrice Ultime » et nous,
constituons toute la structure de la fourmilière, et tout ce que
nous voyons autour de nous, est constitué des fourmis et des
grains de sable à l’intérieur de la fourmilière ».
La question qui pourrait venir à l’esprit de toute personne au
mental forgé dans les fours catholiques, protestants,
pentecôtistes, musulmans, judaïques, serait celle de savoir
d’où est donc venue cette habitude de « louer son Dieu », de
« prier son Dieu », de confesser que « nous sommes des
créatures de Dieu » et même d’affirmer que « nous sommes
les serviteurs de notre Dieu »?
Comme vous avez pu le constater, depuis le début, j’ai pris
comme option de laisser parler le professeur, quand il s’agit
de raconter une légende. Cela permet à tout un chacun de lire
par lui-même ce qui se dit dans les milieux initiatiques
nègres.
Voici donc, une fois de plus, un extrait de l’une des légendes
les plus secrètes et les plus couteuses du folklore Bantu :
« Jadis, il y a longtemps, lorsque le ciel bleu était invisible,
lorsque toute la planète était recouverte de brume. Quand on
ne pouvait pas voir le soleil comme on le fait de nos jours,

106
mais plutôt comme une faible lueur blanche qui se déplaçait
lentement dans le ciel. A cette époque, personne ne pouvait
apercevoir les étoiles. L’on voyait seulement les arbres
pousser, d’énormes arbres. Il n’existait pas de désert à cette
époque reculée. Seule existait la jungle qui recouvrait toute
la terre partout où l’on pouvait se rendre.
A cette époque, l’humain était à la fois mâle et femelle.
L’être humain était bisexué.
De l’espace intersidéral, un jour, arrivèrent des objets
terribles. Ils étaient comme d’immenses bateaux avec un
panache de fumée, et ces objets étaient plus immenses que la
plus grande de nos montagnes.
Ils arrivèrent de l’espace dans un bruit infernal, de la fumée
noire et du feu autour eux. De ces énormes objets, ils
débarquèrent. »
« A cette époque, les humains n’avaient pas encore la
capacité de parler. Nous n’avions pas le don du langage
parlé à ce moment là. Cependant, notre espèce était dotée
d’un grand pouvoir mental. L’homme pouvait partir dans la
forêt et en faisant usage du pouvoir de son mental, appeler ce
qu’il voulait chasser et tuer pour nourrir ses enfants et
l’animal apparaitra et viendra s’agenouiller devant l’homme,
et l’homme n’aurait plus qu’à tuer ce gibier et le ramener
chez lui.
Mais lorsque les " enfants du python " arrivèrent en Afrique,
ils dirent à notre peuple qu’ils étaient des Dieux et qu’ils
allaient leur donner, à eux les êtres humains, un grand don, à
la condition de les adorer et de les accepter comme leur
Créateur. [Nos ancêtres acceptèrent le pacte]
Certains déclarèrent à notre peuple qu’ils furent nos ainés et
que cette terre les avaient engendrés il y avait de cela
plusieurs milliers de générations. Et de plus, qu’ils étaient

107
revenus à l’intérieur de l’utérus de leur mère et qu’ils
feraient d’eux des Dieux. Ces soi-disant Dieux, étaient
comme des êtres humains, mais très grands, avec une longue
queue, et avec d’effroyables yeux ardents, certains d’entre
eux avaient deux yeux – des yeux jaunes et brillants—
d’autres avaient trois yeux, l’œil rond et rouge étant au
centre de leur front.
Ils créèrent une étrange paire de grottes dans la terre. Ils
creusèrent deux grottes. L’une des grottes contenait une
lumière verte, tandis que la seconde contenait une lumière
rouge. Ils transportèrent les humains dans ces grottes. Et
chaque humain avait à choisir dans laquelle des deux grottes
il voulait entrer. Ceux qui entrèrent dans la grotte verte
ressortir en femme. Et ceux qui prirent pour option la grotte
rouge, en ressortirent homme. Satisfaits de leur coup, les
enfants du python, dirent aux gens de notre race :
"maintenant vous êtes parfaits".
Le moment où les premiers hommes virent les premières
femmes, une terrible sauvagerie se déclencha. Les femmes
détestaient les hommes parce qu’elles aperçurent se balancer
entre leurs jambes, ce qu’elles prirent pour un serpent. Les
hommes se mirent à détester les femmes à cause des deux
grosses choses qu’ils virent sur les poitrines de ces dernières.
Ce fut un objet de rigolade pour les enfants du python, pour
eux c’était très drôle de voir les hommes et les femmes se
battre et s’entredéchirer.
C’est à ce moment que les enfants du python, dirent : si vous
nous servez, vous petits êtres humains imprudents, nous
ferons de vous des Dieux. Et les humains acceptèrent de
servir les " enfants du python ". En retour, ils reçurent le
don du langage. Les hommes commencèrent à faire usage de
leur langue pour parler ou pour communiquer. Et cela

108
donna lieu à une autre absurdité. En effet, chaque humain
avait un langage qui lui était propre. De plus, lorsqu’un
humain saluait son congénère, cela était compris comme une
insulte par l’autre. Ainsi, d’innombrables assassinats, et
autres homicides eurent lieu partout sur la planète.
A la réception du don de la parole, les humains se rendirent
compte avec horreur qu’ils avaient perdu beaucoup de leur
pouvoir mental. Ils réalisèrent le terrible prix qu’ils avaient
payé.
Désormais, les « enfants du python » étaient les maîtres des
humains. Ils obligèrent les humains à aller dans des trous
dans le sol pour extraire : or, cuivre et autres métaux
précieux ».
Curieusement, ce travail de mineur est toujours effectué par
les lointains descendants de ces pionniers. Jusqu’à date, les
mineurs sont toujours des humains. Ce qui fait du travail de
la mine, le plus vieux métier du monde, contrairement à ce
qu’affirme la croyance populaire européenne qui fait de la
prostitution, le plus vieux métier du monde.
« (…) L’Ame est une partie intégrale de la Cause des causes
de toutes les causes, et toutes les âmes se créèrent dès que la
Cause des causes de toutes les causes s’auto-créa. Donc,
l’Ame existe parce que la Cause des causes de toutes les
causes existe. (…) L’être humain et l’animal ont quelque
chose d’autre qui s’additionne à l’Ame, et qui existe à côté
d’elle. Nous appelons ce quelque chose d’autre : le Moi. »
« Lorsque l’enfant est accouché, il ne possède pas de Moi à
sa naissance. Le Moi se construit progressivement à partir
des souvenirs, des pensées et des expériences, qu’au fur et à
mesure, l’enfant acquiert en devenant adulte. Le bébé naît
seulement avec un corps, un esprit, une Ame, mais pas avec
un Moi. Ce dernier se développe comme une fleur au fur et à

109
mesure que l’enfant grandit en se formant et se nourrissant
de ses expériences. Il est forgé par le propre caractère de
l’enfant et aussi par celui des personnes qu’il choisit
d’imiter, tel qu’un parent, un héro tribal. Il vogue à travers
le lac du temps sur l’Ame, comme les hommes vogueraient
sur une pirogue. Cependant, l’Ame et le Moi (le caractère
est une combinaison des deux) sont toujours quelques jours
en avance sur le corps physique. Si un homme va faire un
accident dans un ou deux jours, l’Ame et le Moi sont les
premiers à être victime de cet accident. Et quand cela se
passe, l’Ame envoie un avertissement au corps à travers
l’Esprit sous forme de rêves ou de prémonitions.
La raison pour laquelle plusieurs personnes sont tuées
malgré les avertissements qu’elles reçoivent de leur Moi sous
forme de pressentiments et de rêves, est que leur corps n’est
pas entrainé dans le précieux art de coopérer étroitement
avec leur âme et leur moi. (…) c’est la première chose que
nous enseignons à nos mystiques.
S’il vous arrive de voir votre Moi, vous trouverez qu’il vous
ressemble parfaitement, à la seule différence, qu’il n’est pas
fait de chair ni de sang, mais plutôt d’une brume
transparente. Lorsque vous voyez ce que les fous prennent
pour les fantômes des personnes disparues, vous n’êtes pas
en train de voir une Ame, mais le Moi de cette personne
décédée. Le Moi n’est pas immortel ; il continue d’exister
quelque temps après le décès du corps et, souvent peut être
aperçu. Ce sont les Mois des personnes disparues que les
mystiques bantu convoquent du pays des esprits, et ce sont
eux que nous honorons et consultons en périodes de trouble
pour intercéder auprès des créateurs en notre faveur. »
« Le Moi a besoin de se nourrir pour grandir et vivre, au
même titre que nous devons manger pour grandir et vivre.

110
Quand vous vivez, vous mangez à la fois pour le corps et
pour le Moi, mais quand vous mourrez, votre Moi mourra
aussi à moins qu’il continue d’être nourri. »
« Les Bantu croient que l’Ame passe par une série d’étapes
longtemps avant et longtemps après sa brève association
avec un corps humain. Quoique l’espérance de vie d’une
âme serait de l’ordre d’un millier d’années, comparée à celle
de la vie physique humaine qui est d’environ une centaine
d’années. Ce principe est reflété allégoriquement dans la
croissance et le développement de toutes les formes vivantes,
à savoir : le stade d’herbe, d’arbres, de bêtes mammifères,
d’être humain, de reptile, d’oiseaux et d’étoile pour ensuite
revenir sur terre pour recommencer le cycle de
transmigrations61 » .
Les transmigrations de l’Ame peuvent être ponctuées
d’escales ou si vous voulez, par des pauses. Ces pauses
arrivent lorsqu’après le décès du corps, l’Ame n’a pas
immédiatement suivi le schéma de son évolution dans le
cycle éternel de la Vie. En effet, elle peut en attendant,
s’incarner dans un hôte qui appartient au monde des insectes
par exemple.
Il y a bien plus de choses à dire sur la Grande Croyance des
Bantu, mais je me suis borné à l’essentiel en me disant
qu’une fois, l’étincelle allumée, les recherches se feront plus
aisément parmi les passionnés de la Tradition. Ils auront reçu
les grandes lignes qui leur permettront d’engager
sérieusement la conversation avec les gardiens de nos
traditions. Sans même être des initiés de haut niveau, ils

61
Les noms des lieux comme Tolindon ou Totolan sont pour les Bétis
(Ewondo –Eton) des endroits où se déroulent de tels transmigrations de
l’Ame. Les métempsychoses s’effectuent dans ces villages.

111
pourront être intelligible de la part de ces villageois sur qui
repose la lourde mission de conserver la tradition orale de
notre espèce.

112
5

LE MUNTU.

"(…) les schémas pluralistes rencontrés chez les


Arabes soufistes et chez les Africains notamment
jouissent d’un fort coefficient de fiabilité dans l’analyse du composé humain."

1-Errements.

Le composé humain, dans le débat qui porte sur la spiritualité


humaine, est le principal sujet de discussion au sein et entre
les communautés religieuses, philosophiques, sectaires,
mystiques, ésotériques, laïques etc. Chaque groupe fait de
son mieux pour pouvoir, avoir la voix la plus audible et la
voie la plus visible dans ce champ de la connaissance de
l’Humain. Pour ce faire et curieusement, très peu mettent
l’accent sur l’essentiel, à savoir : l’Homme.
L’Homme pour ces cartels n’est que source de pouvoir et
d’autorité. En conséquence on l’utilise pour dominer et rien
que pour dominer. On utilise la peur, qui est un puissant
vecteur de destruction pour subjuguer. On invente la notion
de paradis, d’enfer, de purgatoire. Une fois que c’est fait, on
meuble ces nouveaux lieux imaginaires par des personnages
bibliques, coraniques, thoraïque, etc. L’étape suivante est la
définition du rôle et des attributions de chacun. On se tape
des titres et des grades aussi pompeux qu’inutiles. On
identifie ceux qui sont sur la bonne voie, celle qui est prêchée

113
par le Saint livre, que nos copains ont écrit en aparté. On
vilipende, insulte et maudit tout le reste qui nous prend pour
ce que nous sommes vraiment, c'est-à-dire des mystificateurs
mythomanes. Les récoltes qui proviennent du pillage des
pauvres bougres sont partagées dans le « sacerdoce » avec
comme règle de base, la proportionnelle en fonction du grade
dans le mensonge. Et là, tout le monde est content !
Regardons comment tous ces cartels de trafic du mensonge
sont nantis, par opposition au standing moyen de vie de leurs
pauvres ouailles. Ces petits malins enseignent les vertus de la
pauvreté au nom d’un Dieu d’abondance et de richesse, allez
y comprendre quelque chose !
Alors pour ces raisons et pour bien d’autres encore, il ne sera
jamais envisageable, pour les patrons de tous ces cartels de
dire la réalité des faits. Dieu est une invention qui leur
permet de duper les naïfs désespérés en les asservissant pour
prendre « (…) même le peu qu’ils ont ».
Tout problème, toute solution, se trouve dans tout un chacun.
Et généralement, le problème est le frère siamois de la
solution, il suffit d’être attentif à la subtilité du moment et du
lieu. L’origine de notre vie est notre Ame. Notre Ame est
une partie infinitésimale de l’Ame universelle. Notre Ame
est pour l’Ame universelle, ce que le grain de sable est pour
le tas de sable. Donc, nous n’avons qu’à nous connecter de
manière plus appropriée à notre Ame et le reste suivra.
Que l’on se rapproche de la foi chrétienne, musulmane ou
judaïque, c’est toujours un procédé identique que nous
rencontrerons. Le bouddhisme, hindouisme, shintoïsme, je
veux dire que toutes les religions en « isme » participent
encore et toujours de la même duperie. La kabbale et ses
filles que sont les différentes Franc Maçonnerie et autres
Rose Croix, essayent de tenir un autre discours, mais qui, à

114
bien y penser, mène au même résultat : la mystification du
composé Humain. C’est le problème le plus sensible qu’il va
falloir résoudre au sein de ces organisations qui
officiellement se prétendent être au service du bien de
l’humanité.
La lecture de certains des travaux de Meinrad HEBGA, en
l’occurrence La rationalité d’un discours africain sur les
phénomènes paranormaux, l’Harmattan, 1998, sa
contribution lors du Colloque international de Yaoundé :
Justice et Sorcellerie. (17-19 mars 2005)62, a été d’une aide
non négligeable dans la recherche de la compréhension de la
définition du composé humain chez les occidentaux religieux
ou métaphysiciens. Ce prêtre jésuite fit une percée en
montrant les limites du « schéma dualiste » représenté par le
couple : âme-esprit/corps, à justifier du phénomène dit
« paranormal ». Il suggère une approche pluraliste, mais plus
précisément un « schéma triadique » constitué de la triade :
corps/ombre/souffle63. En s’appuyant sur « (…) les traditions
africaines recensées » dans son livre.
Bien que l’originalité de son approche la place une coche au
dessus de la mêlée académique, Hebga s’inspire de données
fragmentaires et même hautement résiduelles de la vaste
connaissance des Bantu sur le sujet. En effet, il part de
nébuleuses approximations pour pouvoir rendre compte d’un
phénomène hautement sensible qu’est le composé humain.

62
« Approche et pratique pastorale », p.325-29, in Cahier de l’UCAC
n°8-10, Justice et Sorcellerie, Colloque international de Yaoundé organisé
sous la direction d’Eric de Rosny (17-19 mars 2005), Presses de
l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC) B.P 11 628, Yaoundé,
Cameroun, Karthala, 22-24 bld Arago, 75013 Paris, France.
63
Meinrad Hebga, 1998, p.95.

115
Réduire le composé humain à un corps, une ombre et un
souffle, revient par exemple, à réduire la composition d’une
voiture à sa carrosserie, à la chaleur que son moteur dégage et
aux échanges gazeux nécessaire à la combustion interne.
Et là, la première question qui viendra à l’esprit de n’importe
quel naïf, serait : « comment sans moteur, une voiture peut à
la fois dégager de la chaleur et du gaz d’échappement ? ».
Loin de moi l’idée d’affirmer que Meinrad Hebga fut un
imposteur ou un charlatan. En effet, ce prélat à travers sa
méthode et son charisme, a eu à aider plusieurs centaines de
personnes, parmi lesquelles un grand et prolifique philosophe
camerounais, enseignant à l’université de Yaoundé I (Ngoa-
Ekellé), membre du comité central du RDPC64, parti au
pouvoir, durant son long ministère. Mais force est de
constater qu’au vu de sa méthode, il faisait usage d’un
éclectisme douteux, capable de nous pousser à nous enquérir
sur la situation exacte des pathologies spirituelles, mystico-
sorcières qu’il déclarait avoir soignées. C’est plus utile de le
laisser lui-même nous parler de sa manière de faire : « je
recours à toutes les ressources à ma disposition, ou comme
l’on dit, je procède à une approche pluridisciplinaire. Ecoute
du patient, tests divers par la parole et l’imposition des mains,
interrogation de la sagesse traditionnelle, essai d’un
diagnostic psychopathologique, éclairage biblique et
théologique, et parfois –très rarement-- essai d’un pronostic
scientifique c'est-à-dire que je tente de déterminer les
développements probables de l’affection morbide en
calculant l’espérance mathématique de l’évolution de tel ou
tel symptôme caractéristique. L’espérance mathématique est
le résultat d’un calcul de probabilité, dans lequel les

64
Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.

116
fréquences statistiques sont remplacées par les probabilités.
Cela n’a rien à voir avec la divination. »
« Grâce au registre scientifique, j’essaie de montrer à ceux
qui dénoncent comme sorcière une fillette qui règle et
accouche à cinq ans et demi, qu’il s’agit d’une précocité ;
qu’un mongolien ou un oligophrène n’est pas un sorcier : que
l’épilepsie, affection congénitale, peut se dissimuler pendant
un an et plus, mais qu’au contraire des criminels peuvent la
provoquer chez un sujet de 15 ans et plus en causant une
lésion au cerveau par une intervention physique sur ledit
sujet. »
« Moyens d’action : la parole puissante de Dieu (un pasteur
togolais nous parla un jour aux Facultés de théologie
protestante de Yaoundé, de la parole puissante des ancêtres),
les sacramentaux tirés des saintes Ecritures (eau, sel, huile,
croix annoncée jadis par le serpent d’airain de Moïse etc.).
Voir 2Rois, 2 :19-22 ; Jean, 3, 14-15 et Nombres, 21, 7-9.
Faute de compétence, je ne recours pas aux simples, écorces
et autres médicaments, d’ailleurs efficaces de la thérapie
traditionnelle. »65. Il serait peut être plus correct de penser
que Meinrad Hebga, dans sa volonté de lutter « (…) contre la
souffrance en général, contre la maladie et la mort », s’est
instruit de tout ce qui pouvait lui permettre de rencontrer son
but humaniste, et n’allons pas au delà.
La kabbale quant à elle décompose l’humain en quatre
parties : esprit, mental, émotion, corps. Très bien ! Mais, la
même association garde un silence complet sur un point
capital de son schéma. En effet, qu’est ce qui lie toutes ces
parties en permettant les communications entre elles ? Le
corps est lié à son esprit, si oui, par quoi ? Ces différentes

65
Meinrad Hebga, « Approche pastorale », in op. cit., p.326-27.

117
composantes sont-elles juxtaposées ou opposées ? Voilà de
simples questions qui permettent de mettre au rebut de
pareilles mystifications.

2-Retour à la source.

L’humain se compose de 6 éléments qui sont : l’Ame, le Moi,


l’Esprit, le Corps, la force de Vie, et son inverse. Voilà le
composé humain dans sa simplicité.
 L’Ame : C’est une partie infinitésimale de la Cause
des causes de toutes les causes, et comme elle, l’Ame
est omnipotente et omnisciente. Elle est réputée être
un globe parfaitement transparent qui contient deux
espèces de vers. Il en existe deux sortes : une qui
possède des ailes de libellules et une autre qui n’a
aucune aile. L’Ame ailée est dite femelle, et l’Ame
sans aile est dite mâle. Le contenu de ces globes, à
savoir les deux vers sont de deux différents aspects :
un ver de couleur rouge, et un ver de couleur bleu roi.
Le ver rouge représente tout ce qui est mal dans un
homme ou une femme. Le ver bleu roi représente tout
ce qui est bien dans un homme ou une femme.
L’Ame d’après, les mystiques Bantu, se doit de rester
en harmonie, en équilibre entre ces deux principes,
pour continuer à avoir droit à l’existence. Les deux
vers sont en perpétuels combats, ils s’entrecroisent et
se séparent pour recommencer à s’entrecroiser
infiniment à l’intérieur de la sphère transparente. La
victoire du ver rouge sur le ver bleu roi, équivaut à la
victoire du principe négatif sur le principe positif.
L’homme ou la femme qui possède une telle Ame
devient déséquilibré avec un penchant définitif pour

118
faire le Mal. Dans ce cas, les démis-créateurs mettent
tout en œuvre pour détruire le corps de l’homme ou
de la femme à qui appartient cette Ame dans l’espoir
que, l’Ame sera aussi détruite. Dans le cas où, le ver
bleu roi remporte la victoire sur le ver rouge, le
détenteur ou la détentrice de cette Ame déséquilibrée
aura un penchant définitif pour faire du Bien. Mais
malgré cela, le concours des Créateurs sera sollicité
par les hauts initiés pour la destruction de cette Ame
déséquilibrée, qui malgré le fait qu’elle soit
infiniment portée au Bien, devient par son
déséquilibres, impropre à la vie, car susceptible d’être
la source de déséquilibre encore plus grands. L’Ame
se doit en tout temps d’être en parfait équilibre entre
la vie et la mort, le bien et le mal, le négatif et le
positif pour conserver sont droit à l’existence. Elle
est connectée par 9 grosses veines au cerveau. A la
mort du corps dans lequel elle s’est incarnée, elle
choisit une autre forme de vie pour continuer son
cycle de transmigrations.
 Le Moi : C’est le double intangible, mais pas invisible
du corps physique. Ce corps intangible est d’un
aspect brumeux, à le voir on a l’impression qu’il est
constitué de vapeur scintillante et translucide. C’est
ce qui lui vaut le sobriquet « d’ombre », par lequel les
profanes le nomment. C’est également lui que les
gens appellent fantôme ou mânes. Le Moi n’est pas
indestructible, ni immortel. Après la séparation avec
le corps physique, il erre pendant quelques temps sur
terre avant d’aller au pays « de la nuit éternelle ». Le
Moi doit se nourrir pour grandir et vivre au même
titre que le corps physique. Du vivant du corps

119
physique, cela se fait concomitamment à
l’alimentation du corps. Lorsque le corps se nourrit
de viande de chèvre, le Moi de l’individu se nourrit
quant à lui, du Moi de la dite chèvre. Lorsque la mort
arrive, le Moi se trouve donc privé de source directe
d’alimentation. C’est la raison pour laquelle il
devient dépendant de sa descendance, et des siens
encore vivants pour continuer à se nourrir. D’où le
culte des ancêtres, qui est une cérémonie solennelle
où nourriture et boisson sont offert aux mânes des
ancêtres pour les maintenir à l’existence. Bien
entendu, une simple pensée est amplement suffisante
pour les maintenir en vie. Le sacrifice d’animaux
permet de matérialiser un acte spirituel. Cette
dépendance est telle que dans la réalité des faits,
« c’est plutôt les mânes qui nous vouent un culte ». A
la naissance le bébé ne possède pas encore de Moi.
Ce dernier se développe tel une fleur, par
l’assimilation des choix, des souvenirs, des
expériences et de la nourriture que l’enfant ingurgite
pendant sa croissance66. Le Moi de manière générale,
est totalement formé dès 6 ans chez les filles et dès 7
ans chez les garçons. Le Moi est un passager pour
l’Ame, tel « un homme embarqué dans une pirogue ».
Le couple Ame/Moi est le caractère de l’être vivant.
Il se situe en avance de 2 à 3 jours sur l’immense
océan qu’est le Temps par rapport au corps. Tout ce
que le corps physique va subir, arrive d’abord en

66
« La répétition est la mère des études ». Je ne crains pas de me répéter
tant et aussi longtemps que cela me semble utile, mes excuses pour les
lourdeurs que cela engendre.

120
premier à ce couple. Par exemple, lorsqu’un accident
va arriver à un corps physique, l’Ame et le Moi sont
les premiers à faire cet accident. Dès que l’Ame et le
Moi subissent les affres de ce choc, ils envoient un
message d’avertissement au corps physique via des
rêves, des intuitions et des prémonitions. La
formation de toute personne qui veut devenir un
mystique, se doit, si elle veut être efficace et
efficiente, de commencer par l’apprentissage de la
parfaite coopération entre le Corps physique, le Moi
et l’Ame. Cette formation consiste à apprendre à se
mettre à l’écoute des subtilités du langage de
communication du Moi et de l’Ame, pour pouvoir
ensuite les décoder. En effet, l’homme est la seule
espèce vivante connue, à avoir besoin d’une telle
formation. Nous le devons aux multiples
manipulations génétiques que les créateurs ont
opérées sur nos ancêtres pour nous permettre de
contrôler les autres animaux et de la même manière
pour nous contrôler nous-mêmes. Ces petits malins
donnèrent à l’homme « seulement une grande
intelligence pour exercer un contrôle sur toutes les
créatures vivantes » de cette planète.
 L’Esprit : « L’Esprit humain est une source de
mystère que les hommes ordinaires ne comprendront
jamais. C’est plus que juste une chose qui sert à
réfléchir et avec laquelle on se souvient des choses.
L’Esprit, est une matière dans sa forme la plus pure,
et c’est lui qui constitue les mains, les pieds et les
ailes de l’Ame. L’Esprit est le lien qui connecte le
Corps à l’Ame, comme le manche lie la tête de fer de
la hache avec le bras de l’homme qui la manie,

121
comme la chaine qui lie le lourd et pesant charriot au
bœuf qui le tracte. L’Esprit est le cordon ombilical
qui connecte l’Ame et le Moi au Corps et comme
l’Ame qui est la source de son pouvoir, l’Esprit, est
omnipotent et omniscient. L’objectif de
l’entraînement d’un [spiritologue] est de développer,
autant que possible, une étroite coopération entre son
Ame, son Corps, et son Moi, à travers son Esprit,
autrement son Esprit ne se développera point en un
être omnipotent et omniscient. C’est seulement
l’Ame qui peut guider l’Esprit. »
 Le Corps : « Le Corps de chair et de sang de l’être
humain est le plus souvent un grand fléau pour l’Ame
parce qu’il résiste le plus souvent aux
commandements de l’Ame et hésite lorsque l’Ame
l’exhorte à avancer. Le Corps limite les pouvoirs de
l’Ame en les recouvrant de ses propres faiblesses et
échecs. Ainsi, quand le Corps d’un misérable est
occupé à le noyer dans le lac de son propre
apitoiement, de sa détresse et de ses craintes, l’Ame
ne peut pas agir efficacement à travers l’Esprit et
obtenir pour cet homme la richesse qu’il désire si
hardiment. Les Esprits des démunis et des misérables
contraints au dur quotidien de la vie pénible sont
comme des canaux obstrués par des déchets et autres
débris de bois drainés par les torrents. C’est la raison
pour laquelle un [spiritologue] ne devrait jamais
laisser son Esprit se boucher par les absurdités des
choses de la terre. L’Esprit est le canal à travers
lequel l’Ame doit toujours opérer sans obstacle, en lui
procurant le pouvoir de prévoir, de soigner, d’asservir
les Ames des autres, ou de les libérer quand c’est

122
nécessaire. Le cerveau est un outil que l’homme
utilise pour réfléchir et pour contrôler son
environnement immédiat, et satisfaire les plus
matériels de ses besoins. Mais proprement connecté à
son Ame, avec son Esprit, le cerveau pourra exploiter
tout le pouvoir de l’Ame. L’idéal est en fait de
manipuler le Corps, le cerveau, l’Esprit, le Moi et
l’Ame en un tout coordonné au lieu de plusieurs
entités éparses. Dès qu’une personne réalise cela, les
portes de la perfection ultime lui seront grandement
ouvertes ».
 La Force de Vie et son Inverse : La Vie est souvent
synonyme de souffle. La Vie est définie comme une
énergie, un flux, un fluide qui anime le corps. L’on
pourrait remplir des tonnes de pages sur ce propos.
Mais je préfère laisser à mes lecteurs l’opportunité de
découvrir par eux-mêmes, ce à quoi correspondent la
Force de Vie et son Inverse. Je suis convaincu que
cela se trouve à leur portée.

3-Les « douze portes » du phénomène paranormal.

Je me suis amusé à fouiller dans le Petit Robert la définition


du mot sens. Voici ce que j’y ai trouvé : « Faculté
d’éprouver les impressions que font les objets matériels ;
physiologie : Système récepteur unitaire d’une modalité
spécifique de sensations (correspondant, en gros, à un organe
déterminé). Les cinq sens traditionnels : Goût, Odorat, Ouïe,
Toucher, Vue. ». Je retiens de cette définition que les sens
nous permettent donc « d’éprouver les impression que font
les objets matériels ». Qu’en est-il des objets immatériels ?
Est-ce à dire que nous, en tant que forme de vie, sommes

123
insensibles aux phénomènes intangibles ? Dans ce cas, d’où
nous vient l’intuition ?
Les intellectuels occidentaux à travers les enseignements
disponibles dans leurs écoles, collèges et universités
affirment que l’on ne possède que cinq sens, ce qui est
totalement incorrect.
L’être humain, pour ne citer que lui, possède en réalité douze
(12) sens. Ces sens sont constitués des cinq traditionnels que
sont : le goût, l’odorat, l’ouïe, le toucher, la vue. A ces 5 sens
triviaux, l’on se doit d’ajouter sept (7) autres qui sont : le
Subconscient, l’Esprit, le Moi, la Mémoire universelle, la
Téléphrénie, la Télékinésie et l’Ame. Nous ne survolerons
que les 7 derniers pour des raisons évidentes.
 Le Subconscient : Ici je ne fais pas référence au
terme de subconscient cher aux psychologues,
psychanalystes et autres spécialistes du même genre.
D’ailleurs, je ne fais partie d’aucune de ces
corporations. Le Subconscient est compris pour les
besoins de la cause comme une sorte de caisse de
résonnance chargée d’énergie. C’est lui qui influence
et conditionne la conscience en lui donnant une forme
particulière. C’est aussi la prise par laquelle l’Esprit
se connecte à la conscience. C’est la maison de la
foi…
 L’Esprit : C’est essentiellement un lien, un pipeline
doté d’une conscience propre. Il est très fourni en
énergie. Il constitue l’autoroute à travers laquelle
notre conscience se déplace et se déploie. C’est le
siège de la voyance, de la divination etc.
 Le Moi : C’est le sens par lequel l’on peut et à
volonté quitter son corps et aller dans des endroits où
physiquement l’on n’a jamais mis les pieds. C’est ce

124
sens qui permet de faire ce que d’aucuns nomment
« voyage astral ». C’est notre double dans le pays
spirituel. Il est donc notre copie exacte…
 La Mémoire universelle : C’est la faculté de pouvoir
avoir accès aux informations que détiennent toutes les
formes d’existence. C’est elle qui contient la
mémoire génétique par exemple, c’est elle qui nous
irrigue des conséquences des actes et du patrimoine
de nos ancêtres en bien comme en mal. C’est une
porte vers la connaissance du passé, du présent et du
futur…
 La Téléphrénie : Ici ce terme à été préféré à celui de
Télépathie qui littéralement veut dire en gros :
transfert à distance d’émotions et qui est un sous-
ensemble de la téléphrénie. Or ce dont il est question
ici, c’est du transfert de la parole par des voies autres
que celles conventionnellement reconnues. En un
mot, c’est la capacité de parler directement dans le
cerveau de son interlocuteur sans faire usage d’un son
audible par les oreilles…
 La Télékinésie : Sens qui permet de faire bouger les
objets, les énergies, la matière sans contact physique.
C’est ce sens que les malfaiteurs utilisent pour
« lancer » la maladie à leurs cibles. C’est aussi lui qui
permet de faire des sauts pour se déplacer sur de
grandes distances…
 L’Ame : Ici, l’Ame est comprise comme la plus
grande faculté d’éprouver les impressions des
différents mondes visible et invisible qui nous
entourent. Cette faculté fonctionne même au-delà du
moment présent. C’est le sens que l’on se doit à titre

125
individuel, d’en découvrit la véritable nature.
Concrètement, elle se subdivise en plusieurs
représentants. En effet, l’Ame d’un individu est
constitué de l’Ame de ses os, de son foie, de son
estomac, de son cœur, de son sang, de son cerveau, de
sa peau etc. Un indice, ce sens se manifeste par la
Pensée. La Pensée est la preuve par excellence de sa
présente connexion avec notre cerveau. A partir du
moment où le sang, par exemple, est réputé posséder
une Ame propre, il devient compréhensible de lui
attribuer une pensée et ce principe s’applique à bien
d’autres champs de la Vie…
La description de ces 7 autres sens, nous permet de mieux
théoriser la science du paranormal. Bien entendu, le contenu
de ces explications est purement indicatif, ce ne sont que des
indices. La différence entre tous ces 12 sens est beaucoup
plus théorique qu’autre chose. C’est pour des besoins
pédagogiques que l’on se lance dans de tel exercice. Tous
ces sens sont entremêlés et il n’est pas farfelu de le rappeler.
Par contre, l’Esprit ne peut pas faire parvenir ses
informations au cerveau si le subconscient l’en empêche
parce que bouché par les débris de la pensée matérialiste. Le
sixième sens, le subconscient, est de ce fait, le sens le plus
stratégique et le plus facile à influencer.

4-Les 10 portails de l’éternité.

Les échanges de flux, d’énergies entre les différents plans,


dimensions, mondes de l’existence se font essentiellement à
travers des spirales. Selon qu’elle charrie des flux constitués
d’atomes ou non, elles seront soit des spirales de feu ou de
lumière, soit des spirales d’énergie noire ou de lumière noire.

126
Notre monde est séparé de celui de la « Nuit éternelle » par
10 portails. Les Créateurs sont les résidents du Monde de la
Nuit éternelle, endroit où vont tous les Mois qui ont perdu
tout espoir de se faire alimenter par leurs descendants ou
leurs connaissances. C’est le monde de l’inexistence, des
ténèbres, de la matière noire. Mais, c’est aussi le pays de
l’Ame.
Tout ce qui peut être dit sur ces portails est que d’aspect, ils
peuvent être assimilés à des espèces de portes circulaires,
lumineuses, donnant accès à des tubes faits d’énergie.
Lorsqu’il nous est donné de les arpenter, on a l’impression
d’être dans un énorme canal lumineux.
L’aspect circulaire de leur entrée et le canal cylindrique
auquel ils donnent accès justifient sans aucun doute, l’usage
du globe pour la représentation générique et du sexe féminin
comme code sémiotique. En effet, le féminin universel est
souvent représenté par un globe, une voûte ou une sphère. Et
à une époque de l’humanité, il était réputé être la voix
d’accès au divin.
La démarche pour y accéder, et là je vous donne un avis
strictement personnel, est une hygiène particulière de vie
physique et mentale, sans oublier que le bagage génétique
individuel y est aussi pour beaucoup. La première fois que
l’on se retrouve devant elle, c’est comme par accident, et
surtout on peut avoir l’impression d’être en face d’une
ouverture recouverte d’un fluide argenté, et entouré de
serpents de toutes sortes de couleurs. Là, il faut tout
simplement avoir le courage physique d’y entrer, et le reste
s’enchaînera tout seul. Je m’arrête à ce niveau parce que
pour le reste, je ne suis pas sûr de pouvoir trouver les mots et
expressions justes qui rendraient vraiment compte du ressenti
ou du vécu.

127
Les 10 portails de l’éternité constituent les valves qui
séparent notre monde des autres. L’élévation de l’Homme,
qui consiste à retrouver le chemin qui mène au pays de
l’Ame, ne saurait passer par d’autres chemins en dehors de
ceux-là. Les Créateurs les ont entourés de la peur afin de se
prémunir de visites inopportunes dans leur monde.

5-Survol de l’initiation spiritologique.

Je parle de survol parce qu’il n’est pas question de considérer


ce qui suivra comme une initiation mystique. Je ne suis pas
un initiateur, et je ne souhaite pas le devenir. Ce qui se
déroule ici, est l’idée, le sens que l’initiation mystique a pour
ma pauvre et petite personne.
L’initiation mystique est le moyen de copier la méthode
d’autrui. Le but poursuivi étant de trouver les voies et
moyens qui permettront au corps d’être en phase avec son
Ame, il s’agit de pouvoir s’inspirer du vécu de nos
semblables, hommes, femmes, animaux, plantes etc., pour
pouvoir trouver la voie propre à tout un chacun.
L’initiation mystique se fait par l’exemple et moins par la
leçon magistrale. Elle se doit d’être un apprentissage à un
autre mode de la vie. Et ce mode de la vie n’est pas
seulement à comprendre comme une philosophie. La
philosophie est un outil qui nous permet d’avoir « un
questionnement qui nous est propre ». La philosophie est la
sublimation du raisonnement, de la réflexion faits à partir des
informations que l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat et le goût
fournissent au cerveau. Mais la vie n’est pas que raison. Le
bon sens, par exemple, fait aussi partie de la vie. L’intuition,
cette connaissance automatique, occupe elle aussi un vaste
pan de notre quotidien. La philosophie sans base

128
spiritologique tangible ne peut donner naissance qu’à un
« verbalisme » creux, aussi déroutant qu’inutile67. Le
philosophe n’est pas un homme d’action, Hobbes disait que
« l’oisiveté est la mère de la philosophie » pour lui et ses
semblables, philosopher est une activité à temps plein.
Imaginez-vous le calvaire, réfléchir tout le temps ? Est-ce
même possible et/ou faisable ? La philosophie, en tant que
discipline, aurait dû être un fait ponctuel, historiquement
parlant. La Grèce antique fut un creuset de populations
venues d’Afrique et d’Asie68. La plupart des connaissances
qui circulaient en Grèce à cette époque arrivaient dans les
« bagages » de ces populations, il n’y avait pas de centres
scientifiques dignes de ce nom. Ce qui entraine que chaque
clan avait sa propre version de l’origine. Et même si l’on
peut y trouver des points communs dû au fait que toutes ces
connaissances humaines proviennent d’un seul et même
point, l’on ne peut pas nier le caractère individuel des choix
de compréhension. Cette époque est marquée par le règne
autoritaire du « sophisme » et de ses « sophistes ». Chaque
clan, groupe social ou corporation décidait des choix
d’interprétation à faire devant tels mythes ou telles légendes.
De sorte qu’aujourd’hui il est impossible de trouver une
version qui relate l’histoire de la Grèce antique du début à la

67
C’est ce vide spiritologique qui étourdit Montesquieu (1689-1755)
pour qui : « l’esclavage est déplorable, mais nécessaire ». C’est cette
même carence qui permet à un comme Hegel Georg Wilhelm Friedrich
(1770-1831) d’affirmer péremptoirement que : « De fait, [l’Afrique] est
restée dans son cloisonnement sur les plans religieux et philosophiques ».
68
L’Europe en tant que continent n’existe pas. Regardons la
mappemonde de près pour nous en convaincre. Il y a l’Afrique et l’Asie,
les Amériques, etc. Et s’il fallait faire comme eux, le Maghreb serait lui
aussi un continent différent de l’Afrique, par exemple.

129
fin. Tout ce que l’on retrouve ne sont que les fragments de
telle ou telles versions. Pour ne citer que l’exemple
d’Homère, ce vieillard aveugle qui est supposé être l’auteur
de l’Iliade et de l’Odyssée, on ne sait presque rien de lui. Il
en est de même pour toute la clique des premiers auteurs
classiques de la Grèce antique que sont : Socrate, Platon,
Aristote etc. C’est dans ce contexte de tâtonnement cognitif
national et d’instabilité politique et religieuse que la
« philosophie grecque » serait née. On comprend pourquoi
ils avaient besoin de sublimer la Raison. Et avec recul, on
réalise que la plupart de ces philosophes ont eu accès à la
philosophie par ouï-dire. Il ne connaissait la philosophie que
pour en avoir entendue parler. C’est après la chute de
l’Athènes Noire de Cécrops69, que la sagesse Egyptienne
commença à disparaître pour ne laisser qu’un fin écho que
ces grecs devenus helléniques, reprirent à leur compte.
Prenons le cas d’un brave bougre comme Platon et son
potache70 Aristote. Platon est l’auteur présumé de La
République et de la Timée. Présumé parce que l’on n’a
jamais pu faire la preuve que Platon et ces œuvres avaient un
quelconque lien de ce type71. Pour le besoin de l’exercice, il
est préférable de faire un bref portrait de ce duo d’enfer.
Platon est réputé être né vers -427 à Athènes, d’Aristo et de
Perictione qui était une parenté de Solon. Fils d’une riche
famille, en plus d’avoir été soldat, il aurait eu pour

69
A ce propos lire l’excellent Black Athena :The Afroasiatic Roots of
Classical Civilization. Vol. 1 The Fabrication of Ancient Greece 1785-
1985 de Martin BERNAL.
70
Potache : Elève…
71
George G.M. James, Stolen legacy: Greek philosophy is stolen
Egyptian philosophy, 10th edition 1998, Africa World Press inc., P.O
Box:1892, Trenton, NJ 08607, p.108-109.

130
enseignants : Cratylus et Socrate. Après la mort de ce
dernier, Platon âgé d’environ 28 ans fuit Athènes pendant 12
ans. A son retour, il ouvre son Académie où il enseigna : la
science politique, la mathématique, la dialectique, la
diplomatie. Il serait l’auteur de 36 dialogues et de plusieurs
épîtres. Ses doctrines, contenues dans des fragments de ce
qu’il est convenu de nommer dialogues, recouvrent un vaste
champ de la littérature. A savoir : la théorie des idées et ses
applications aux phénomènes naturels, l’éthique qui concerne
la vertu et les vertus cardinales, la théorie de l’Etat idéal.
Aristote. Il serait né en -384 a Stagira, un quartier de Thrace.
Son père Neomachus était le thérapeute du roi de Macédoine
Amyntas. Orphelin à 19 ans, il partit pour Athènes où il sera
l’élève de Platon pendant 20 ans. Nommé précepteur72 du
jeune Alexandre, petit-fils d’Amyntas et futur Alexandre le
Grand en raison de sa prise de l’Egypte. Pendant que son ex-
apprenti, devenu roi, se lance dans ses grandes tueries en
Asie, Aristote revient à Athènes, où il créé son académie…
Oups ! Son Lycée qu’il dirigea pendant 20 ans. Il meurt en
exil vers -322. Aristote serait l’auteur d’un nombre de livres
qui est de 400, selon les sources alexandrines et de 1000
pour les sources arabes. Ses œuvres, globalement, dissertent
sur des thèmes aussi variés que : les mathématiques, la
physique, la théologie, l’éthique, l’économie, la politique, la
poésie, les arts et la rhétorique. Comme doctrines, on en a :
sur sa Métaphysique, sur l’existence de Dieu, sur l’origine du
monde, sur la nature, sur l’univers, sur l’âme.
Quand on étudie les écrits de Platon et d’Aristote, on réalise
que les enseignements des Ecoles de Mystères Egyptiens y
sont tout simplement dupliqués. Et quand ils s’essayaient,

72
Précepteur : Educateur, instructeur…

131
par témérité, à l’art de la raison, cela pouvait donner lieu à
des inepties. Un exemple pour Aristote, « la Terre est
immobile, la preuve, c’est que, si l’on fait tomber du haut
d’un arbre ou d’une tour, une pierre, elle tombe
verticalement ; si la Terre tournait, elle se déplacerait pendant
le temps de la chute, l’endroit où la pierre tomberait serait
décalé dans le sens inverse du mouvement terrestre». L’on
peut constater à travers cet échantillon de raisonnement
d’Aristote, qu’il n’avait rien à envier à un Isocrate en matière
de sophisme. Les exemples de ce type sont légions chez
Platon et Aristote. A chaque fois qu’ils essayaient de
raisonner par eux-mêmes, sans plagier la sagesse égyptienne
contenue dans les textes millénaires des papyrus, c’était le
plus souvent du sophisme qu’ils nous servaient. Socrate, leur
grand maître à tous, quand il dit : « seauton gnôthi … »,
rendu en français par : « connais-toi, toi-même » il ne fait que
citer ce qui est écrit sur le fronton du Temple de Delphes
dédié à Apollon en Grèce et qui était une imitation de
« Homme, connais toi-même » écrit sur les temples en
Egypte antique73. La « philosophie grecque » se veut être
une réaction au « sophisme » grec, qui n’arrivait pas en tant
que science, à appréhender l’immense savoir des Egyptiens
Antiques. Les Socrate, Platon, et Aristote, etc., n’étaient que
de simples amoureux de la sagesse qu’ils pensaient
Egyptienne. C’est en se référant aux enseignements
égyptiens, qu’ils pensaient mieux maîtriser que les autres,
qu’ils se mirent à regarder de haut leurs contemporains

73
George G.M. James, Stolen legacy: Greek philosophy is stolen
Egyptian philosophy, p.88.

132
grecs74. Pour les philosophes grecs de cette époque, l’Egypte
était le « paradis » de la connaissance et du savoir. Et au
final, ils n’eurent pas tous droit à une reconnaissance digne
d’éloges. Certains furent assassinés, vendus ou exilés, par
leurs frères grecs, à cause des aliénités qu’ils professaient.
L’élite d’occident n’a jamais aimé la connaissance
scientifique et cela depuis des lustres. Il n’y a qu’à se
souvenir des temps de la « Sainte » Inquisition et son Malleus
Maleficarum –Le Marteau des Sorcières--, écrit par des
moines dominicains dont un certain Jakob Sprenger (1436-
1505), où l’on brûlait les détentrices de la Science ; qui peut
oublier le procès de Galilée (1564-1642) qui fut traduit en
justice pour avoir dit entre autre, que la Terre tournait sur
elle-même et autour du soleil. Ce dernier eut de la veine
d’être bien introduit au Vatican, ce que Bruno Giordano
(1548-1600) ex-moine dominicain, n’avait pas comme
chance ; lui qui fut brûlé vif par la Ô Sainte Inquisition. Et
pourtant, Bruno et Galilée s’inspiraient tous deux des travaux
de Copernic (1473-1543), lequel suivait les œuvres d’Idrisi,
savant et professeur à l’université de Tombouctou (Mali
actuel) durant le 11ème siècle. Cela a pris beaucoup de temps
et d’innombrables bûchers pour que les leaders occidentaux
comprennent que la mathématique n’était pas de la magie,
que la chimie, la physique, la biologie et bien d’autres
sciences n’étaient pas démoniaques. N’allons même pas trop
loin, la Suède fut le premier pays de Blancs de l’histoire
contemporaine à permettre aux femmes le droit de voter. Ce
n’est qu’en 1919 que ces femmes ont pu avoir ce droit de
manière complète et définitive. Ce qui veut dire qu’en

74
Pour Aristote :« il serait honteux de laisser parler Isocrate et de se
taire ».

133
occident, jusqu’à il y a encore 94 ans, aucune de ces nations
n’avaient réalisé que la femme était capable d’être citoyenne
au même titre que l’homme. Il est fort regrettable que ce soit
ce culte de l’ignorance, qui soit la religion dominante dans ce
monde d’aujourd’hui.
La lecture du livre intitulé : Stolen Legacy :Greek philosophy
is stolen Egyptian philosophy, Africa World Press, Inc., 10th
printing March 1998, est vivement recommandée pour avoir
un horizon global sur les fondations de la supercherie que
l’on appelle la « philosophie occidentale ». La philosophie
n’est pas une science entière et autonome. La réflexion,
l’usage de la Raison qu’elle recommande ne peut être
applicable que dans des conditions particulières. Ces limites
ou contraintes, sont cérébrales et corporelles. Un exemple :
dans la forêt que feriez-vous si vous vous trouviez nez à nez
avec un lion affamé ? Philosopherez-vous avec lui ? A cette
question, on peut répondre par un oui. Mais il est fort
probable que votre questionnement philosophique, n’aille pas
plus loin que la gueule de ce lion. Alors qu’il est possible
d’éviter ce genre d’incident en faisant un avec ses composés.
A travers les bribes de la vie du personnage légendaire
Socrate, l’on peut voir que la science de ce dernier n’était pas
que philosophique. Il était réputé posséder des daemons, des
génies protecteurs qui lui parlaient et l’avertissaient en cas de
dangers etc. Alors, avec ce cas de figure, la philosophie
devient plus intelligible en tant que science. La philosophie
devient l’art de comprendre et d’interpréter pour son
application dans la vie quotidienne, les recommandations et
autres suggestions que nous murmurent les génies, les
Créateurs etc. Mais en spiritologie, l’important, c’est
d’écouter son Ame.

134
De là donc, nous revenons à l’initiation qui est le moyen par
lequel, l’on rend intelligible les subtilités du langage de
l’Ame et du Moi, en prenant en compte le biais
qu’occasionne le passage de ces messages à travers les
différents média que constituent les multiples éléments du
composé humain. L’astuce est d’imiter son prochain,
jusqu’au moment où sa propre réalité se révèle.
Maintenant, pendant que l’on imite le maître, pendant que
l’on suit le chemin du maître, il faut toujours être en éveil
pour ne pas rater la bifurcation, le carrefour où la voie du
maître devient la voie de l’autre, et que sa propre voie pointe
à l’horizon en nous appelant dans un murmure. Tel est le défi
de l’initiation, suivre pour apprendre à suivre son propre
chemin.
« Observe, vis et laisse vivre », telle est la principale loi.
L’initiation est aussi l’apprentissage de l’art de l’observation.
C’est le stade où le sixième sens, est forgé et raffiné.
Une fois que le sixième sens a acquis la forme voulue, l’on
passe aux sens suivants.
A ce stade de la formation, le sens que l’on appelle
télékinésie devient vital. Il faudrait au préalable, même au
niveau le plus élémentaire, être capable de le contrôler. Car
l’usage de ces sens est en lui-même une source d’épuisement.
L’on ne doit pas perdre de vue que l’une des principales
raisons pour lesquelles ces sens ne sont pas tous utilisés chez
la plupart des populations humaines est le manque de force,
le manque de bioénergie.
Les humains ont donc tendance à opter pour des solutions de
raccourci pour faire face à cette pénurie de bioénergie. Ils
vampirisent leurs semblables, car très peu sont vraiment à
même de prélever à la source, cette bioénergie qui leur fait si
cruellement défaut. Alors, si après avoir appris l’usage du

135
6ème sens, l’on n’a pas eu l’opportunité de maitriser l’usage
du 11ème sens, l’on court vers d’énormes tracas
bioénergétiques. L’ordre des sens est purement indicatif,
chacun peut leur donner un numéro d’ordre qui lui plaît.
L’Ame peut être le 1er sens chez l’un et le 9ème chez l’autre.
Cela est de peu d’importance. L’important est de se
comprendre soi-même.
Aussi, il n’est pas dit que tout le monde commence par
maitriser le 6ème avant le 11ème. Il y a des cas, où le sujet dès
l’âge de l’adolescence et sans jamais avoir été instruit sur la
question, arrive à une bonne maîtrise de la Téléphrénie.
C’est pour ça que l’héritage génétique est très important dans
ces domaines. Les neufs grosses veines qui lient le cerveau à
l’Ame doivent, dès le départ, avoir une condition optimale.
Le cerveau doit être en bon état de fonctionnement. Il faut
une base favorable à l’exercice que l’initiation combine à
notre quotidien. C’est très important à savoir, et à mon avis,
c’est même et de loin le plus important des secrets à garder
en mémoire : l’initiation ne t’apportera que ce que tu
possèdes déjà.
Il est très imprudent de croire que le fait d’apprendre ceci ou
cela, « me donnera ce qui est pour autrui ». C’est très
illusoire en effet de dire que le pouvoir se donne, s’arrache,
s’achète ou même se vole. Vous imaginez bien que si cela
était réel, il existerait des marchés où l’on transigerait le
pouvoir, des coffres-forts où on le cacherait, etc.
Ce qui se passe dans la réalité, l’on peut avoir dans la société
des positions de pouvoir. Ce sont donc ces positions qui font
l’objet de négoces de toutes sortes. Ces positions sont les
détentrices du pouvoir et non les personnes qui les occupent.
Elles font partie d’un ensemble, d’un égrégore qui ne cesse
d’être alimenté par la bioénergie de tous. Et quand survient

136
une personne qui n’est pas apte à saisir la nuance qui existe
entre avoir une position de pouvoir et détenir un pouvoir, l’on
assiste à une inflation75 de l’Ego76 de la dite personne. La
personne commence même à perdre le sens de la réalité au
point de se croire propriétaire et non simple dépositaire de ce
pouvoir. Nous pouvons noircir des tonnes et des tonnes de
papiers avec les exemples que l’on pourrait citer. Nous nous
contenterons d’en citer quelques uns dans la société.
Dans la société traditionnelle, les chefs, les notables, ceux
que l’on nomme maladroitement les tradipraticiens, sont les
dépositaires du savoir qu’ils possèdent, ils n’en sont pas les
propriétaires, ils le gardent tout simplement. Et il leur est
formellement interdit d’en disposer à leur guise, sous peine
de sanctions et même parfois, de mort.
Dans la société moderne, les élus du peuple ne sont que les
gardiens du pouvoir des fonctions qu’ils occupent. Ceux qui
sont commissionnés par les élus du peuple ne jouissent que
des facilités que cette commission leur attribue. C’est çà la
source du pouvoir qui leur a été prêté. Car « l’homme a un
talent considérable et fréquemment inconscient pour
transformer l’individualité de toute créature à qui il prête
attention, selon les critères purement humains. (…)
lorsqu’un enfant ou un adulte fondu dans un groupe est

75
L’inflation : le gonflement. Le Moi n’est pas la destination finale de la
bioénergie. Il n’est que le reflet de sa bonne circulation à travers tous les
composés de l’Humain. Il se trouve que lorsqu’il y a blocage, le Moi
commence à se détraquer, et là, il devient l’Ego.
76
L’Ego, d’après Kant et par convention, est le Moi d’une personne. En
spiritologie, l’Ego est le Moi déséquilibré. Par exemple : le Moi d’une
personne vivante qui s’alimente du Moi d’une autre, par cet acte de
vampirisme devient Ego en perdant automatiquement la connexion avec
son Ame, tel un Moi mort.

137
soudain distingué de la masse, sa personnalité s’épanouit
dans une conscience de soi avec une intensité saisissante et
selon un processus quasiment irréversible, de telle sorte qu’il
serait particulièrement cruel de le renvoyer à sa condition
première.» Ceux qui ne sont pas assez sensibles à ces
subtilités, lorsque survient un changement négatif de leur
statut social, digèrent très mal le choc psychologique. L’Ego
brutalement sevré de cette abondante source
d’approvisionnement en bioénergie, entraîne l’inconscient
dans une stupeur qui pousse la conscience vers une
dépression qui frise parfois la pathologie mentale, bref la
folie.
Le pouvoir est peut-être synonyme de la quantité de
bioénergie que l’on peut laisser circuler à travers notre être.
Et plus on laisse circuler librement la bioénergie en nous,
plus on est capable d’en faire circuler davantage.
Considérons une route, moins il y a des bouchons et plus le
nombre de véhicules qui passent par jour sera élevé. Ce que
je veux dire par là est que la vie est constituée de vies. Nous
vivons autant sinon plus pour les autres que pour nous-
mêmes. Durant notre vie, il est recommandé de laisser passer
la Vie pour que les autres en bénéficient aussi, et plus nous
ferons passer cette bioénergie, plus nous serons sollicités
pour le faire. Notre capacité à éliminer les bouchons sera
tellement reconnue par tous que, nous serons une route qui de
plus en plus, sera sollicitée jusqu’à devenir une route
principale, une route nationale, puis une autoroute
continentale et internationale. Ces échelles sont à titres
didactiques, il n’y a pas de hiérarchie qui partage le sens que
nous lui attribuons ici-bas. C’est juste une façon de donner
une image à l’évolution de la quantité d’énergie que l’on

138
drainera au fur et à mesure que l’on s’exerce à ne pas faire
entrave à sa bonne circulation.
Et de ce point de vue, même le pouvoir que l’on détient pour
l’avoir lentement et patiemment accumulé, est aussi exogène.
La bioénergie que nous accumulons provient de l’univers,
cette source primordiale mais intarissable. Mais on
l’accumule pour autrui et non pour soi. A partir du moment
où l’on veut accumuler de la bioénergie, donc du pouvoir
pour soi et rien que pour soi, on devient tel un charlatan
fondateur d’une religion, d’une secte, ou d’un regroupement
d’individus qui voue un culte à son fondateur. Et là, on
tombe dans le pire cas d’égomania vampirique, parce que
totalement coupé de la source, parce qu’entièrement isolé de
son Ame.

139
6

LE MARIAGE ALCHIMIQUE.

"Facts do not cease to exist because they are ignored."

1-Une mise au point préalable.

Qu’est ce que la chimie ? La chimie, nous dit-on, est la


« science qui étudie les divers constituants de la matière,
leurs propriétés, transformations et interactions ».
Maintenant que ce mot a été défini, traduisons-le en anglais.
Chimie en anglais s’écrit : chemistry, mais se lit Kémistri.
Rappelons-nous que « Kémit », qui se transformait en Kam,
Cham, Kami, etc, selon que l’on se retrouvait au moyen
orient, en orient, etc. se traduit en français par le terme
« Noir ». Les Nuba étaient d’un noir foncé,
extraordinairement foncé, par rapport à leurs frères du sud,
les Wakambi ou les Ba-Twa. Les Nuba furent les premiers
fils du Dragon à fonder une civilisation humaine à une
époque historique. Ces fils du Dragon étaient généralement
Noirs, non pas comme les Wakambi, qui sont plus marrons
que noirs.
Pour donc marquer la nuance, ces Nuba avaient donc pris
l’habitude de s’appeler les Noirs, « Kémit », ceux à la peau

140
brûlée par le soleil ou « Ethiopiens »77. Higgins montre qu’à
une certaine époque de l’histoire de l’humanité, il avait existé
deux « Ethiopies », une en Afrique et l’autre en Asie
(l’Europe est la partie ouest de l’Asie), et toutes deux étaient
peuplées par des Noirs. Les Kémit, ces Noirs,
« extraordinairement » Noirs, se retrouvent éparpillés partout
sur la Terre. Parmi : les wolof, les Sarakolé, les Haoussa, les
Arabes, les Tamoul/Dravidien, les Aïnous, les Inuits, les
Papous, Nigritos, et aussi parmi bien d’autres tribus bien trop
nombreuses à citer. Dans mon adolescence, il était courant
de se moquer de nos camarades qu’on trouvait Noir foncé ;
on les appelait « Noirs comme des sénégalais ». Pour ceux
qui étaient trop clairs, on les appelait des « rouges ». Une
fois de plus ceci n’est pas un étalon qui permet de dire la
supériorité raciale. C’est juste des expressions qui décrivent
le superficiel et ce que voient les yeux.
Il se trouve donc que les premiers « Tamahu », furent
éduqués par les enfants du Dragon. Ils furent élevés par leurs
mères qui étaient toutes des Nuba. Avec le temps et surtout
les efforts de leurs Créateurs, les Ternes, ils commencèrent à
faire leurs villages tout en continuant de suivre les Nuba,
leurs oncles maternels. Ce qui fait que dès les premiers
instants de leur existence, pour ces Tamahu, la science, la
connaissance était l’affaire des Kémit. Quand certains de
leurs frères Tamahu, les plus hardis, réussissaient à
s’approprier cette connaissance, ils devenaient pour le reste
du village, des sorciers, des magiciens ou des Kémit, qui se

77
Godfrey Higgins,1874, Anacalypsis : An inquiry into the origin
Languages, Nations, and Religions, lire tout le chapitre 4 de la p.26 à 38.

141
prononce : al/el Kémit78 (alchimie), pour demeurer chemistry
dans la langue de Shakespeare, et chimie dans celle de
Molière.
La partie d’alkémit qu’ils ont pu comprendre devint chimie
tandis que le reste, jusqu’à présent continue de porter le nom
de ses origines : ALCHIMIE.
Les Tamahu, en observant les Noirs, réalisèrent que le
mariage n’était pas une opération qui se faisait au hasard chez
ces derniers. Devant la difficulté insurmontable de
s’expliquer ce phénomène, ils prirent la solution de raccourci
en le nommant « mariage alchimique », qui sous-entendait :
« mariage à la manière des Noirs ».
Au fur et à mesure que leur conscience nationale évolua,
l’expression « mariage alchimique » devint un code pour
désigner une union entre une entité extraterrestre et un
humain. Car dans leur histoire, ils descendent de ce type
d’union (comme bien d’autres tribus du monde moderne),
mais comme ils étaient les derniers-nés, ils se crurent les
meilleurs. Cette expression est chère aux Franc-maçons, aux
Rosicruciens, aux Rose-Croix, aux Kabbalistes, et autres
mystiques de tradition occidentale. C’est ce mariage que
professe le chrétien qui dit que : « Jésus est en moi ! », ou
que « J’ai le Saint Esprit en moi ».

2-L’union de l’Ame et du Corps.

78
Le transfert du savoir ne s’est pas exactement fait du Noir vers le
Blanc, rigoureusement parlant. Mais surtout, par le Blanchissement du
Noir, par les mutations que les Créateurs Ternes leur infligeaient. Par
exemple, les premiers Arabes étaient extraordinairement noirs, et même
jusqu’à présent, il existe des arabes noirs, pas forcement descendants
d’esclaves. En Inde, en Asie, en Australie et en Amériques ce genre de
modifications génétiques eut aussi lieu, bien que tout débuta au Kenya.

142
L’Ame est ce qui anime le Corps. Elle est la source de vie
qui anime le corps. Mais l’Ame elle-même fait partie de
quelque chose de plus grand que l’on peut appeler l’Ame de
l’Univers. La source de vie, l’origine du mouvement de
l’univers se trouve dans la matière et l’énergie dite Noire. On
peut donc penser que la recherche d’une union entre notre
corps et notre âme, équivaut à chercher une union entre nous
et l’Univers.
Les religions du Livre, dans leur délire, font un effort
surhumain pour déconnecter l’Homme de sa source. En effet,
chez eux, la Source qu’ils appellent Dieu, Allah, Jéhovah,
Yahvé, est différent de sa « créature ». A les entendre, on
dirait que nous avons à lutter contre nous-mêmes pour le
rejoindre au paradis à notre mort physique. Ce qui est une
dénaturation des enseignements fournis par la longue
contemplation de l’infini. Nous avons un accès privilégié à
cette Source peu importe son nom. Nous avons accès à Dieu
sans besoin d’intermédiaires et de notre vivant ici sur Terre.
Nos Ames à tous font partie de Dieu et le constituent en tant
que molécules infinitésimales.
Le contrôle de la nature commence d’abord par la soumission
à celle-ci. C’est en se soumettant à elle que l’on peut arriver
à la contrôler. C’est l’état de l’Esprit qui compte.
L’union de l’Homme et de l’Univers implique d’intégrer le
fait que l’Homme n’est rien de plus que le prolongement de
l’Univers et par conséquent, il subit l’influence de celui-ci.

3-Le secret des dynasties égyptiennes.

Les dynasties selon ce qui s’en dit, seraient les lignées de tel
ou tel créateur qui auraient régné sur l’Egypte antique. Ainsi,

143
nous pouvons donc avoir autant de lignée que de dieux. Pour
revenir aux faits eux-mêmes, ce serait le travail d’un prêtre
égyptien du nom de Manéthon, habitant de Sebennytos, qui
serait à l’origine de la classification des différentes dynasties
égyptiennes. Au-delà de l’origine de ce personnage, dont le
véritable nom demeure inconnu, il y a aussi le fait que cette
chronologie, n’a pas été retrouvée sur des fragments des
écrits de Manéthon lui-même, mais plutôt, elle fut citée par
des tierces personnes qui prétendaient avoir lu ses écrits.
Cela fait quand même beaucoup de questions à se poser sur
l’authenticité de cette chronologie79 et même sur l’existence
du personnage nommé : Manéthon. Quoiqu’il en soit, la liste
des dynasties pharaoniques tend à montrer que la grande
majorité des pharaons se prétendaient fils de créateurs. Peu
importe la dynastie d’appartenance, ils prenaient comme
nom, lorsque cela leur était permis, celui de leur ancêtre
créateur suivit du terme qui équivaut en français à « fils ».
Ainsi, nous avons : Ra+Moses (Moïse), Thot + Moses
(Moïse), Aha+ Moses (Moïse), etc. Or Moses, Moïse,
Moussa, Mousséssé, sont autant de possibilités de dire « fils
de ».
Le mot de « pharaon » a plus de chance d’être traduit en
français par « grand palais ». Mais en partant du fait que
même les rois et reines d’aujourd’hui se réclament encore et
toujours du droit divin, l’on peut penser que le roi de cette
époque pouvait porter le titre de « héritier de… ». Les
Antétéla de la République Démocratique du Congo, utilisent
79
« Ces listes sont artificielles : elles ne sont pas historiques mais
idéologiques, les dynasties sont recomposées à des fins de propagande
officielle et de religion. » Une façon polie de dire que c’est du gros
n’importe quoi que les Flavius Joseph et Sextus Julius Africanus ont
rapporté des travaux de ce prêtre gréco-égyptien nommé : Manéthon.

144
cette option pour décliner leur identité. Comme hypothèse de
travail, je propose le terme de « Péné Aha » comme valable
substitution au terme inadéquat de « pharaon ». Car Péné
Aha, signifie : Héritier de Aha. Avec Aha, pris comme
l’appellation d’un des créateurs.
En langue éwondo on nomme le prêtre : « Fara » qui se dit :
« Para » en langue éton. Y a-t-il un lien avec le mot
« Pharaon » ? Il serait très intéressant de se pencher sur la
question, avec les outils contemporains de pointe.
Pour revenir au personnage mythique de Manéthon, j’ai
comme l’impression qu’il ne faisait pas seulement la
chronologie des souverains d’Egypte, cette petite partie du
Nord africain. Il est plus probable que cette chronologie
s’appliquait à toute la terre entière. Reprenons un peu le cas
de Mènes, c’est celui qui fut à l’origine de la civilisation dite
minoenne. Dans cette partie du monde qu’on appelle la
Crète, une île grecque de la Méditerranée, on le connaissait
sous le nom de Minos. Pour certains, ce nom était plus un
titre qu’autre chose. Comme nous l’avons dit plus haut, dans
différentes parties du monde, Mènes est un monarque
légendaire et bien connu quoique sous des noms différents
mais apparentés. C’est cette illustration qui m’inspire
l’intuition que Manéthon faisait la liste des rois de la planète
entière. Même Hérodote n’a jamais remis en cause le fait
connu de tous, que la Grèce fut une colonie Egyptienne. En
tant que colonie, le roi d’Egypte était donc aussi le roi de la
Grèce antique, pour ne pas aller trop loin. Tout comme le
Canada a pour souverain la reine Elisabeth II, au même titre
que la Jamaïque, l’Australie etc. Donc si l’on fait l’histoire
des souverains canadiens, il est logique de mettre la
chronologie des rois et reines anglais à la place qui est la leur.

145
En effet, le Canada est une colonie de la Couronne
britannique.
Le « Péné Aha » était une personne qui vivait sous
l’influence d’un créateur. L’intronisation du souverain de
Nuba, était une cérémonie où officiellement, le corps du
souverain devenait l’hôte de l’âme d’un créateur.
Généralement, c’était des créateurs qui appartenaient à la
tribu des Grands Serpents, comme il est convenu de les
appeler. Ce qui fait que tous les souverains de Nuba furent,
sans exception, des fils du Grand Serpent ou du Dragon. Ils
régnaient sur la planète entière, d’après leurs déclarations.
Mais dans les faits, c’étaient des contremaîtres au service de
leurs géniteurs Dragons. Ils s’occupaient de l’organisation de
l’extraction de minerais précieux pour les Dragons. Ils se
chargeaient aussi de fournir aux Dragons des spécimens
nécessaires aux modifications génétiques. Ils sont les
premiers à avoir traqué leurs semblables humains pour les
donner à leurs maîtres extraterrestres. C’est ainsi que sont
nées, les tribus Blanches et bien d’autres tribus avec le teint
marron mais les yeux bleus tels que le montre un dessin
retrouvé dans la tombe de Seti I80.
Il est temps de se libérer de l’esprit raciste de l’ère de
Göttingen. La civilisation Egyptienne, qui est la plus
ancienne que l’homme ait jamais vue, n’est pas le fait des
activités humaines. Les Dragons étaient les maîtres, et
ostensiblement, ils exerçaient leurs pouvoirs. C’est pour cela
que l’on ne trouve nulle part sur les temples égyptiens des
noms d’auteurs humains. Tout était le fait des Dragons,

80
Gerald Massey, 1881, A Book of the beginnins, reprinted 1994 by A&B
BOOKS PUBLISHERS, 149 Lawrence Street Brooklyn, New York,
11201, (718)596-3389, p.27.

146
appelés de nos jours Dieu. Il y avait la sagesse de
Thot/Tehuti, de Râ/Ré, Aha, Ma’at, etc. Mais jamais un
homme n’avait osé s’attribuer le mérite de ces créateurs. Les
premiers à le faire furent les philosophes grecs tels que :
Démocrite, Platon, Aristote et leur clique de copistes, qui
passaient leur temps à recopier les livres en circulation et à y
coller leurs noms comme auteurs81. Les grecs, les romains
puis les européens, sont les rejetons de ces mineurs d’antan
dont on retrouve encore les ossements fossilisés en Afrique,
en Europe et en Asie. Ces sont les dignes fils de ces mineurs
préhistoriques qui furent les premiers fils de femmes
wakambi à naitre de leurs unions avec les Dragons
extraterrestres. Ils n’étaient pas les seuls descendants de cette
nouvelle lignée Néandertalienne ou CroMagnonienne, mais
seulement les plus célèbres. Alors peu importe la couleur de
leur peau, les Hommes descendent tous d’une même femme,
que l’on appelle le plus souvent la « Mère des Nations ».

4-L’union « Noire » à quoi fait-elle référence ?

Comment expliquer un phénomène que tout le monde


connaît, pour en avoir entendu parler sous plusieurs
appellations différentes ? La tâche est rendue plus difficile
par la présence de la censure qu’exercent les courants
religieux et ésotériques les plus virulents. Pendant que les
chrétiens trouvent honorable d’ « avoir Jésus » en eux, les
mêmes voient en « l’évu », quelque chose de très
répréhensible et même de très dangereux. Alors que dans la
sainte cène tout est clair, Jésus donna à ses disciples, du pain

81
C’est la thèse de George James dans son livre Stolen legacy, qui a été
déjà cité plus haut.

147
et du vin afin qu’ils mangent et boivent pour être en
communion avec lui : c’est l’eucharistie. En général, c’est de
la même manière que l’on transmet les puissances dans nos
villages. C’est dans la majorité des cas, quelque chose que
l’on donne à manger ou même à boire à la personne choisie.
L’union alchimique, qui littéralement signifie l’union Noire,
est le fait de mettre son corps au service d’un créateur, cela
peu importe le degré d’implémentation de cette entité parasite
ou symbiote. Le mot est dit, le mariage alchimique, l’union
noire est une symbiose imparfaite. C’est une association
étroite entre plusieurs organismes différents, mais pas
toujours mutuellement bénéfique. C’est un lien qui se tisse
avec ces anges, minkuk, Ignok-Indoumé, Jésus, Saint Esprit
peu importe le nom par lequel on le connaît.
Dans les congrégations chrétiennes, cette symbiose est sensée
se faire entre les membres de ces communautés et Jésus.
Jésus n’étant pas visible, ils se contentent du pape qui serait
le successeur vivant de Pierre sur qui Jésus « bâtit son
église ». Avec Martin Luther et ses protestations, c’est tout
simplement le souffle que l’on reçoit le jour de son ordination
comme pasteur, qui sert de lien avec sa communauté, Martin
Luther ayant pris ses distances du pape et de son Vatican. Ce
qui fait que lorsque le grand séminariste se fait ordonner
prêtre, il reçoit littéralement le souffle du prêtre qui lui
impose les mains au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Lorsque l’on évoque le souffle, il faut comprendre que le
futur prêtre ou le futur pasteur reçoit l’haleine du maître de
cérémonie de son ordination et de tous ceux qui
accompagnent celui-ci. Et désormais, parce que possédé par
lui/eux, il devient le subalterne ad vitam aeternam de celui ou
de ceux qui lui ont soufflé dessus.

148
Il fallait prendre pour base cet exemple que tout le monde
peut observer dans les églises pour amener notre propos.
L’eau bénite, le sel bénit, l’huile d’onction, et tout ce que les
chrétiens connaissent comme outils, meubles ou immeubles
consacrés, sont des objets sur lesquels le prêtre, le pasteur ou
l’homme de Dieu n’a que soufflé dessus. Là où le chrétien
souffle, dans nos coutumes ancestrales, le maître de
cérémonies souffle aussi et parfois même, crache.
Bon maintenant, la question est de connaître l’état dans
lequel le souffleur ou le cracheur se trouve pendant qu’il
effectue son geste ou son action.
La transe : La transe peut se définir de plusieurs façons et
s’appliquer à plusieurs contextes. Pour George Lapassade
elle « est un état second ayant à la fois une dimension
psychologique et une dimension sociale »82. Transe vient de
transir pour « aller au-delà ». De manière générale, l’on peut
se permettre de la comprendre comme un moment où l’on se
retrouve hors de soi, c'est-à-dire le moment où le Moi est
sorti hors du Corps physique. C’est une situation où notre
volonté peut se retrouver au service d’une autre.
Dans le cadre qui limite nos préoccupations du moment, il est
question de comprendre le fonctionnement de la consécration
d’un outil, de la bénédiction. Qu’est ce qui agit lors de
l’action ? La salive, l’haleine ? Y a-t-il une autre force
subtile qui entre en jeu et agit pour transformer un acte banal
en quelque chose de plus alchimique ?
La Force de vie peut se transmettre ou même irradier une
personne ou objet. Ce souffle de vie qui anime nos corps
physiques peut aussi animer d’autres corps, même inertes.
Alors pour que cela soit possible, il faut libérer cette Force de

82
Tiré de Wikipédia, George Lapassade, La trance, PUF, 1990, p.3.

149
vie de l’entrave qu’est le corps. Il faut concentrer cette force
à un niveau où la conscience se déporte du corps pour gagner
en intensité au point d’être conscient de cette capacité à
porter son attention sur d’autres points précis. Ce n’est pas
évident de le décrire, mais la transe est la situation qui permet
cette mobilité de la conscience, laquelle est créée par un
afflux de Force de vie destinée à une projection ultérieure
vers un objectif précis ou non.
L’idée est donc de se mettre dans un état de conscience
particulier afin de pouvoir projeter sa Force de vie hors de
son corps. Pour des besoins de convenances psychologiques,
l’on crache ou souffle pour faire une sorte de redondance qui
permet à l’acteur de mieux apprécier la portée de son geste.
La transe se provoque de plusieurs façons, il revient à tout un
chacun de se faire une méthode qui lui paraîtra facile à
suivre. Certains utilisent les sons très forts, d’autres utilisent
des chocs qui se créent lorsqu’ils tapent avec violence leurs
pieds au sol ou leur tête contre un mur. Il existe une panoplie
de moyens de générer une transe. Pour ma part, il me semble
que créer un vacuum dans son esprit est une forte induction
du mouvement. Mais à chacun ses trucs et astuces.

5-Le lien proprement dit.

Dans la majorité des cas, le lien qui se fait entre l’hôte et son
symbiote, s’effectue selon des bases génétiques, il me
semble. Ce lien ensuite s’arrime avec l’aide d’une ancre, qui
permet au symbiote de stabiliser son être en l’immobilisant.
Cette ancre peut donc être avalé, en buvant ou en mangeant,
ce qui est la voie la plus facile d’accès, mais aussi l’on peut
l’introduire dans l’organisme cible par voie télékinésique.

150
Cette dernière méthode à ceci de particulier, qu’elle ne
souffre pas des limites que peut imposer la distance.
Il existe plusieurs endroits possibles où cette ancre ira
s’accrocher. Mais généralement, la colonne vertébrale est
l’endroit privilégié. C’est donc dans les endroits où
s’effectuent les échanges énergétiques les plus importants que
l’on retrouvera beaucoup plus ces ancres alchimiques. Par
exemple il y a le bas-ventre, la zone du plexus solaire, de la
thyroïde, du front, de la fontanelle etc. Ces lieux sont appelés
« roues de lumière »83 par certaines ethnies. Ce que j’appelle
ancre ici, est un outil consacré par une personne sous
l’emprise de l’entité qui ira cohabiter avec le corps-cible.
Une fois que l’outil est lié alchimiquement à l’entité, quelle
qu’elle soit, il deviendra donc l’ancre par laquelle la dite
entité, s’accrochera au corps de la personne cible.
Maintenant tout dépend de la raison pour laquelle cette
opération a été mise en route. Mais dans tous les cas, la
personne-cible ne sera plus à 100% ce qu’elle était avant la
connexion. Elle est désormais possédée par son symbiote.
Son lien avec son âme sera désormais parasité par cette ancre,
de sorte qu’entre son âme et son corps il existera désormais
une obstruction, ou une voûte : c’est le principe de
l’envoûtement.
Une fois que le lien est sécurisé, les deux êtres vivent tels
deux vases communicants. Ils partagent de manière plus ou
moins parfaite, leurs émotions, leurs sentiments, leurs
savoirs, leurs envies, mais aussi leurs forces et faiblesses.
Ajouté à cela, il faut garder à l’esprit que l’ancre reste fixée
selon tout un ensemble de principes et de modes d’emploi. Il

83
En inde : Chakras (sanskrit je crois), en hébreux : sephiroth (singulier :
sephirath)…

151
suffirait d’une fausse manœuvre pour voir ce lien se rompre
avec les conséquences entraînant parfois même jusqu’à la
mort du sujet-cible. Bien entendu cela dépend du niveau
d’envoûtement. Il existe toute une typologie sur la question,
mais dans un premier temps, l’on ne s’étendra pas sur le
sujet.
Les personnes qui sont liées de la sorte aux créateurs sont
donc contraintes d’avoir un style de vie conforme aux besoins
de cette union.

6-L’image.

Comment savoir que nous sommes en face de ce


phénomène ? Tout d’abord, une précision. Il serait très
hasardeux de penser que ce type d’union se contracte dans la
« journée » exclusivement, à travers des cercles mystiques,
ésotériques, religieux, occultes ou sectaires. Le bon sens
contraint à reconnaitre qu’elle se contracte le plus souvent
dans le monde de la nuit, dans le pays des rêves. C’est dans
la nuit que le pacte se signe pour enfin se concrétiser dans la
journée par un acte du monde de la lumière. L’on accepte de
faire un avec ces entités dans le monde des rêves, que
j’appelle le monde de la nuit, avant de se faire remettre
l’objet qui matérialise cette union dans la journée. L’on peut
donc recevoir ces objets, des mains des membres du vaste et
insoupçonnable réseau de ces créateurs, ou même parfois se
réveiller avec le dit diadème, bague, bracelet, et que sais-je
encore, posé à nos côtés sans comprendre comment cela a pu
se produire.
Comme signes visibles, l’on peut dire qu’ils sont de plusieurs
ordres. Mais comme signe le plus évident, de mon point de
vue, c’est celui de la présence d’un nuage noir.

152
Le nuage noir est perçu autour de la personne84 qui est l’hôte
de ce symbiote. Ce nuage est de la couleur de la fumée qui se
créée lorsque l’on brûle du plastique. Ce nuage noir, en
quelque sorte est amarré à son hôte de telle façon que partout
où l’hôte s’en va, il le suit. Et j’ai comme l’impression que
ce nuage noir se nourrit de la chaleur et de la lumière que
produit la vie qui habite le corps physique de son hôte. Plus
cette vie est absorbée, plus l’hôte entre dans une phase de
morbidité qui va crescendo.
Ce nuage noir peut se projeter vers une personne-cible, c’est
l’un de ses modes de transmission le plus courant. De visu,
c’est un nuage vivant en ceci qu’il semble doté d’une
conscience propre. Cette conscience propre, se manifeste par
un grand attrait pour les peurs et phobies de sa cible. Plus tu
paniques et mieux il s’accroche à toi, et mieux, il suce ton
énergie, et plus mal ta santé se portera. Et en plus de cela, tes
proches se retrouveront malgré tout, exposés eux aussi.
Les personnes qui sont les hôtes de ces phénomènes, se
retrouvent presque toujours soumises aux quatre volontés de
leurs parasites. En effet, ces parasites sont passés champions,
toutes catégories confondues, dans l’art de la manipulation.
« Quand vous êtes un [gardien de la tradition] ordinaire, vous
êtes guidés par ce qu’on appelle les esprits des ancêtres. Mais
quand vous atteignez un certain niveau, vous commencez à
être guidé par des créatures que vous acceptez comme les
esprits des ancêtres mais qui ne le sont pas85. Certaines de ces
entités se font passer pour les esprits des ancêtres, ce sont des
parasites d’autres dimensions, qui manipulent, et contrôlent

84
Ce nuage ténébreux peut aussi être à l’intérieur du corps.
85
Les membres des cercles dits philosophiques sont souvent exposés à
ces entités.

153
les [gardiens de la tradition], et qui peuvent même conduire à
une mort violente. » Il est bien difficile de donner une image
à quelque chose qui n’a point de forme, j’espère tout au
moins avoir réussi à en donner l’idée générale.

7-Adolf HITLER86.

La majorité des livres d’histoire qui traitent de la seconde


guerre mondiale ont une fâcheuse tendance à sous évaluer le
rôle que les cercles ésotériques et philosophiques ont eu à
jouer dans le déroulement des événements. Adolf Hitler était
un passionné des sciences dites occultes. Parmi ses mentors,
on peut citer :
 Helena Petrovna Blavatsky : née en 1831 en
Ukraine. Elle fonda la société de Théosophie en 1875
avec l’aide du Colonel Henry Olcott. Auteure de The
secret Doctrine en 1888. Elle revendiquait d’être en
contact avec les Maîtres Secrets ou les Super
Hommes. Elle prétendait que ces Supers Hommes
vivaient en Asie centrale et pouvaient être contactés
par ce qu’elle appelait télépathie, mais seuls ceux qui
connaissent les secrets des mystères ésotériques
pouvaient entrer en contact avec eux.
 Lord Edward Bulwer-Lytton : Ministre Anglais
grand partisan de l’imposition de la consommation de
l’opium en Chine. Grand patron de la société
rosicrucienne anglaise. Auteur de The coming Race
dans lequel il parle d’une civilisation fantastique qui
vit à l’intérieur de la Terre, détentrice du pouvoir Vril
qui permet de faire des miracles à travers l’usage de la

86
Lire svp., David Icke …And the truth shall set you free…

154
pensée, elle est sensée remonter à la surface de la
Terre un jour pour prendre le contrôle du monde.
Voilà le fond de la croyance des NAZIs. Ce thème de
Super Hommes est très récurant dans le dogme des
sociétés sécrètes et ésotériques. L’Order of the
Golden Dawn (l’Ordre de l’Aube Doré) fondé en
1888, par un franc-maçon Dr Wynn Westcott et S.L.
Mathers, en est un exemple. Là, les Super Hommes
portent le nom de Chefs Secrets. Dans l’Ordre de
l’Aube Doré, il y avait un signe secret de
reconnaissance qui sera récupéré par les Nazis
lorsqu’ils disent : "Heil Hitler".
 Guido von List et Lanz von Liebenfels : Pour ces
deux magiciens noirs, la swastika symbolisait la fin
du Christianisme et le début de l’ère des Aryens, races
d’hommes supérieurs. Ils étaient convaincus de
l’existence de l’infériorité raciale des juifs, des slaves
et des négros et recommandaient la castration pour
ces peuples. Ils eurent une très grande influence sur
Adolf Hitler durant son ascension à tel point que von
Liebenfels pouvait dire à un compagnon dans la foi
que : « Hitler est un de nos élèves. Vous verrez par
vous-même qu’il, et à travers lui, nous, serons
victorieux, et développerons un mouvement qui fera
trembler le monde ».
 Aleister Crowley: Grand magicien noir et
toxicomane, auteur du Book of the law qui traite d’une
race de Super Hommes en condamnant les anciennes
religions, le pacifisme, la démocratie, la compassion
et l’humanisme.
 Houston Stewart Chamberlain: Né en 1855 en
Angleterre. Mais immigre en Allemagne en 1882. Il

155
épouse la fille de Richard Wagner, Eva, en 1908 et
devient un écrivain de renom. Son livre le plus
fameux est Foundations of the Nineteenth Century
dans lequel la race Aryenne est la fondatrice de toutes
les civilisations et le peuple germanique en est le plus
pur de ses descendants ; bien entendu les juifs sont les
ennemis qui polluent les lignées aryennes.
Cependant, Chamberlain fut un homme perturbé et
sujet à plusieurs dépressions nerveuses. Il se disait
entouré de démons, et déclarait que ses livres lui était
dicté pendant qu’il étant en transe et enfiévré. En un
mot ce fut un possédé. Il fut le principal conseiller du
Kaiser Wilhelm II qu’il encouragea fortement à entrer
en guerre en 1914 pour accomplir la prophétie de la
domination mondiale du peuple germanique. Lorsque
l’Allemagne fut vaincu et qu’il dut abdiquer, le Kaiser
Wilhelm II, dans son exil, rassemblera une quantité
énorme de documents sur l’occultisme et les sociétés
sécrètes allemandes et réalisa combien il fut
manipulé. Chamberlain fut présenté à Adolf Hitler
par un réfugié russe du nom d’Alfred Rosenberg, et
aussi un sataniste présumé.
Voilà donc les principaux noms de ceux qui ont modelé la
conscience et la pensée de cet autrichien de naissance qui
deviendra le célèbre Führer du 3ème Reich allemand. A partir
de tous ces auteurs ésotériques, Hitler se forgea sa propre
mixture de haine et de sorcellerie. Il s’est essayé aux arts
ésotériques pour accéder à des états de conscience plus
élevés. Il fut mis en contact avec ces Créateurs à travers un
ensemble de rituel de magie noire, et malheureusement pour
des dizaines de millions de personnes, il entraîna son pays et
une bonne partie du monde, dans les abîmes de la psychose

156
de haine raciale dont les échos se ressentent encore jusqu’à
présent.
C’est par le biais donc de cette panoplie de rituels de magie
noire qu’un insignifiant caporal autrichien devint le terrible
führer d’un Reich allemand sensé être millénaire. Hitler fut
sous le joug des créateurs. Et pire, il en avait une peur
paranoïaque. Un jour il se confia à un de ses proches en ces
termes : « A quoi ressemblera l’ordre social du futur ?
Camarade, je vais te le dire. Il y aura une classe de suzerains,
après eux le rang et la file des membres du parti en ordre
hiérarchique, et ensuite la grande masse de suiveurs
anonymes, serviteurs et travailleurs à perpétuité, et en
dessous d’eux toutes les nations étrangères conquises, les
esclaves modernes. Et loin au-dessus de tout ceci, régnera
une nouvelle noblesse de qui je ne peux parler. Mais tous ces
plans demeureront hors de la connaissance des militants. Le
nouvel homme est vivant, et est parmi nous maintenant ! Il
est là. N’est-ce pas assez pour toi ? Je te dirais un secret.
J’ai vu le nouvel homme. Il est intrépide et cruel. Il m’a
effrayé. »
Cette possession lui donnait des cauchemars et l’empêchait
de dormir. Ce qui fait qu’Adolf fut très souvent sujet à des
crises de nerfs, aux réveils en sursaut et à l’hystérie. Hitler
criait souvent de peur parce qu’il voyait ce que les autres ne
voyaient pas. Il voyait ces Créateurs tout autour de lui qui le
hantaient jour et nuit.
Dietrich Eckart est le responsable de cette étroite connexion
avec les Créateurs. Il déclara même à un de ses amis en
1923 : « Suivez Hitler ! Il dansera, mais c’est moi qui ai
choisi la chanson. Nous lui avons donné les moyens de
communiquer avec eux. Ne me pleurez pas : j’aurai
influencé l’histoire plus que n’importe quel allemand ».

157
Hitler fut membre de Thulé, de la Société Vril et fasciné par
la « lance de la destinée », laquelle lance fut utilisée par le
soldat romain Longinius pour percer le flanc de Jésus sur la
croix. Ce sont les dogmes de toutes ces sociétés
philosophiques que le national sozialist en abrégé : NAZI
récupérera pour fonder la très sélecte fraternité SS,
officiellement la police militarisée la Schutz-Staffel -échelon
de protection-. Mais pour les intimes l’ordre du Soleil Noir :
Schwarz Sonne. Avec Heinrich Himmler comme saint patron
de la fraternité, les nazis ont tout mis en œuvre pour pouvoir
réaliser la prophétie qui faisait du blond aux yeux bleus le
leader des autres races de la planète. Les SS étaient
administrés et gouvernés comme une confrérie de magiciens
noirs. A leur tête, se trouvait un collège de 13 membres du
Grand Comité des Chevaliers, chapeauté par notre brave
Himmler en personne.
Je prends cet exemple parce qu’il est célèbre et surtout qu’il
reflète en lui, tous les aspects de ce concept qu’est le mariage
alchimique. Ce type même de mariage qui fut contracté, il y
a plusieurs millions de générations par ceux que les grecs
connaissaient sous le nom de pharaons.
Le mariage alchimique possède plusieurs degrés de liaisons.
Mais quoi qu’il en soit, c’est toujours l’hôte qui est tenu
responsable des actes que lui chuchote son parasite du
moment. Bien évidemment, dans un monde de nains de la
spiritologie cela est possible. C’est la raison pour laquelle,
Hitler et ses copains ont tout fait pour interdire la circulation
de la connaissance qu’ils utilisaient eux-mêmes pour asseoir
leur domination. Ils craignaient tout simplement d’être
doublés, mais aussi, leurs parasites craignaient d’être
démasqués par les humains.

158
Le mariage alchimique devient une nécessité pour celui qui
n’est pas en contact avec son Ame. Car, il est au préalable
nécessaire d’être une coquille vide afin de pouvoir recevoir
un parasite. C’est la raison de la présence de tout un tas de
rituels effroyables, abjects et traumatisants qui permettent de
mieux façonner le subconscient de la nouvelle recrue en le
rendant malléable à souhait. Le but visé de tous ces rituels
étant de vider le novice de toute force qui pourrait lui
permettre de résister à la possession.
De plus, les créateurs ont manipulé nos gènes pour mieux
pouvoir nous lier à eux. Et tenez vous tranquilles, le concept
du Dieu créateur, est leur invention pour des fins de contrôle
mental efficace et efficient. Il n’y a jamais eu création, mais
plutôt manipulation génétique, comme nous avons manipulé
les gènes des poulets pour en faire des animaux d’élevage
destinés à notre consommation. Alors si ces « créateurs »
nous ont créés, si le Dieu créateur nous a créés, alors nous
avons aussi créé les poulets de ferme, ce qui n’est pas vrai.
Créer sous-entend, partir de rien. Ces créateurs nous ont
simplement modifiés génétiquement pour mieux faire de nous
des esclaves.
Il existe tout un ensemble d’union maritale de ce genre, mais
à mon avis, ce qu’il nous faut, c’est l’union parfaite Corps et
Ame, le reste n’en est que l’ersatz.

159
7

ETATS DE L’ESPRIT.

"Observes, vis et laisse vivre !"

1-Ce canal qu’est l’Esprit.

Le mot esprit est employé dans le discours de plusieurs


disciplines, que se soit : en philosophie, en religion, en
psychologie, en psychanalyse, en psychiatrie, pour ne
nommer que celles-là. Mais dans aucune d’elles, il ne lui a
été donné un sens qui me convienne. En philosophie il est
confondu au Moi/Ame, en religion à l’Ame, parfois à la
mémoire, pour les psychologues, psychanalystes, et autres
psychiatres, tantôt il est pris pour le caractère d’une personne,
tantôt pour son Ego, et même parfois pour le Subconscient
d’une personne.
Il devient donc sensé pour moi de présenter l’Esprit d’une
manière simple mais utile.
En spiritologie, l’Esprit est par définition un sens. C’est aussi
ce qui relie les différents composés de l’être Humain les
maintenant ainsi en un tout bien défini. Enfin l’Esprit est un
canal vivant à travers lequel, l’Ame émet la bioénergie
nécessaire à la vie du corps physique.

160
2-Les interférences.
Les créateurs en interférant dans notre quotidien, ont créé une
fenêtre par laquelle désormais nos corps physiques et
métaphysiques tombaient dans le spectre d’action de leur
domination. En plus de bloquer certaines clés génétiques, ils
nous ont transmis leur manière de penser. De sorte que nous
sommes devenus des fusibles en plus d’être de la nourriture
facile d’accès pour eux.
Comme je l’ai rappelé plus haut, c’est pour deux dons, que
nos aïeux lointains ont abandonné la liberté de la nature pour
se livrer à ces parasites. Et c’est seulement après cet acte,
qu’ils commencèrent à construire des villages protégés par
des barricades, à construire des nations en conflits avec
d’autres nations, à avoir des Egos. C’est sous le joug de ces
parasites que les religions aussi loufoques qu’abrutissantes
furent mises sur pied. C’est dans cette prison mentale que les
hommes et femmes de cette planète ont commencé à courir
après les mirages que leur façonnaient ces parasites. Ils ont
commencé à craindre la mort, avoir peur de la nature et des
autres formes de vie. Coupés de la conscience universelle,
nos aïeux commencèrent à vivre dans l’inconnu, mais surtout
d’en avoir une peur pathologique.
Sur ce point, il peut y avoir plusieurs manières de voir la
chose. Voici les deux principales que beaucoup retiennent :
la première : ces créateurs se sont foutus de nos gueules, ils
avaient besoin de main d’œuvre gratos et de nourriture
disponible et pas chère, et pour l’autre : ils sont là pour
vraiment nous venir en aide afin de nous permettre de
rencontrer notre destin en tant que race embryonnaire.
Personnellement, je ne sais quoi penser. Mais une chose est
sûre à mes yeux, tant que nous ne serons pas libérés du joug
de ces je-ne-sais-pas-quoi, la maladie, la souffrance, les

161
guerres, et toutes sortes de calamités, seront toujours parties
intégrantes de nos vies. Nous devons nous libérer de cette
oppression extraterrestre. Le moment est peut être venu de
sortir du cocon.
Les principales interférences prennent leurs sources dans les
unions alchimiques. Ce canal vivant qu’est l’Esprit est
fortement lié avec l’axe bioénergétique qu’est la colonne
vertébrale. Alors imaginez les dégâts que peuvent
occasionner les mariages alchimiques sur l’Esprit.
Afin d’illustrer mon propos, je prends l’exemple de la
technique de zombification. Faire un zombie, revient à
produire une interférence cérébrale chez la victime, prendre
d’autorité le contrôle de son cerveau, et pour éviter toute
rébellion, empoissonner la cible pour détruire la source de sa
mémoire et de sa volonté. Tout le reste n’est que mise en
scène folklorique.
Bien sûr, le caractère latent de la téléphrénie peut aussi être
source d’interférence. En ceci qu’elle te permet d’entendre
les paroles d’autres personnes. Quand on n’est pas informé
de l’existence de ce sens qu’est la téléphrénie, il peut arriver
que l’on prenne les pensées des autres pour les siennes
propres. Certains gourous utilisent cette astuce pour pousser
au suicide les adeptes récalcitrants. Ils commencent à les
bombarder de messages du genre : « …j’ai envie de me
suicider, je vais me suicider... » Un peu comme lors d’une
séance d’hypnose à la différence près que là, l’hypnotiseur
est dans la même salle que sa cible, alors qu’avec la
téléphrénie, le gourou peut même se trouver dans un
continent différent de celui de sa victime. Les interférences
surviennent à partir du moment où le Moi de la personne
cible se fait siphonner par le malfaiteur qui créé ces
interférences. Donc, il semblerait que le fait d’oblitérer le

162
Moi d’un individu soit le plus sûr chemin qui mène à sa
zombification ; et porté à l’extrême, à sa mort physique.

3-Les pathologies de l’Esprit et du Moi87.

Il est bien difficile de représenter ce qui n’a pas de forme.


Faire usage de décrets du genre : « ce qui est en haut et
comme ce qui est en bas », « l’infiniment petit est la réplique,
toute proportion gardée, de l’infiniment grand » peut parfois
compliquer la tâche. Je me bornerai donc à donner de
mauvais exemples pour transmettre l’idée de ce à quoi je fais
référence.
Par exemple, lorsque l’on reçoit un coup de couteau à la
cuisse, l’on parle de blessure. Quand on attrape le paludisme,
l’on parlera de maladie. Les pathologies de l’Esprit sont
donc à différencier de ses blessures. L’on peut avoir subi une
attaque mystique, du genre flèches, poison de nuit, et même
frôler la mort physique. Mais cela ne veut pas dire pour
autant que l’on ait une maladie mystique. Il serait plus
astucieux de parler pour ce cas, de blessure mystique.
Quelle est la différence entre la blessure et la maladie de
l’Esprit ? D’abord au niveau du traitement, les approches ne
sont pas les mêmes. Une maladie peut se trouver cantonnée à
travers l’usage des charmes, de l’hypnose, par contre dans le
cas d’une blessure ce ne serait pas très malin d’en faire de
même. Pour soigner une maladie dite spirituelle, l’on ne peut

87
L’Esprit et le Moi étant fait de la même énergie, ils sont souvent
victime des mêmes types de maladies, de traumatismes et autres
blessures. C’est en cela et en bien d’autres choses qu’ils différent de
l’Ame, qui elle a pour principale pathologie le déséquilibre.

163
faire appel qu’à soi-même. Tandis que pour une blessure,
l’on peut se faire aider d’une tierce personne.
C’est toujours confus ? Recommençons, mais en allant en
profondeur cette fois. Les maladies de l’Esprit ou du Moi
sont les conséquences directes du déséquilibre de l’Ame.
Hors l’Ame, c’est la Pensée. En conclusion, la maladie dite
spirituelle est la maladie de la Pensée comprise ici comme le
reflet de l’Ame. La pensée, je veux dire l’Ame est malade
lorsqu’elle est dans un état de déséquilibre plus ou moins
ponctuel entre le positif et le négatif.
En ce qui concerne la blessure spirituelle, c’est un
traumatisme causé par un choc ou une attaque spirituelle88.
C’est un état que l’on ne peut pas lier à celui de l’Ame, bien
qu’à la longue il peut devenir source d’ennuis pour celle-ci.
Toujours sur sa faim ? Bon je prendrai un exemple pour
chaque cas. Comme maladie de l’Esprit : la vénération de
l’argent ou des billets de banque. Comme maladie du Moi :
la volonté de dominer ses semblables. Pour la blessure de
l’Esprit : interférence cérébrale. Pour la blessure du Moi :
poison de nuit.
Si ce n’est pas toujours clair pour vous, remplacer Esprit et
Moi par corps, et demandez-vous quelle est la différence
entre une blessure et une maladie.
Concernant le désir de domination, cette maladie spirituelle
très répandue de nos jours, elle est entretenue par des
systèmes tels que les religions révélées. Tous ceux qui
prêchent la soumission à Dieu, en réalité exigent que l’on se
soumette à leur vérité et donc à leur volonté. Sous le prétexte
de mieux savoir ce que Dieu veut, lequel Dieu désormais

88
A propos de blessures spirituelles, l’on peut blesser quelqu’un
volontairement, mais aussi sans s’en rendre compte.

164
démasqué, ces clowns s’estiment être les mieux éclairés de la
société, mais en réalité ils sont sous emprise de leur maladie
spirituelle. Il faut voir l’intransigeance avec laquelle cette
clique de bureaucrates, « fonctionnaires de la vérité », traitent
leur ouailles. Et le plus amusant, ils ont pour dicton préféré :
« Faites ce que je vous dis, et non ce que je fais ». Cela se
passe de commentaire.
Ce sont des personnes aux égos surdimensionnés qui fondent
des religions. Les pères fondateurs de ces mouvements sont
pour la plupart, des psychopathes envoûtés. La soif du
pouvoir, l’ambition démesurée, le désir insatiable de
grandeur, voilà les conditions idoines à l’amarrage de ce
nuage noir.

4-Les usages de l’Esprit.

Sans avoir peur de me répéter, l’Esprit est un canal, une voie,


une route. Principalement, c’est par lui que l’on accède à des
états de conscience plus ou moins élevés. Le moment où,
notre conscience se déplace à travers ce chemin qu’est
l’Esprit, le corps, automatiquement entre en ce que l’on
appelle en spiritologie : la Transe. La Transe, dans son sens
premier, est donc cet état qui est caractérisé par une
conscience qui se déplace vers l’Ame en traversant tous les
niveaux du subconscient. Ce mouvement est activé par la
bioénergie du sens nommé Esprit en spiritologie.
Quand l’on a pleinement ou au moins de manière
satisfaisante, développé son Moi, le flux créé par ce
déplacement de la conscience à travers l’Esprit, vient
renforcer le Moi de sorte qu’il lui est désormais possible de
contrôler les autres sens latents à l’état normal.

165
L’activation du mouvement à l’intérieur de l’Esprit se
déclenche par des visualisations, des imaginations avec les
yeux du Moi. Il s’agit de trouver une idée, une image, un son
qui permette à l’Esprit de se dresser tel un puissant serpent
afin de pouvoir projeter la conscience vers l’endroit voulu. Il
n’y a pas de formule magique. C’est à force d’essayer que
l’on tombe comme par hasard sur la clé qui démarre ce
moteur. Il faut toujours se rappeler que notre bagage
génétique est pour beaucoup dans les résultats obtenus. Pour
certains, cela peut prendre un jour, pour d’autres des années
sans oublier ceux pour qui cela ne marchera jamais. Donc
pas de stress à avoir.
C’est peut-être l’occasion de survoler les concepts
d’invocation et évocation, à ne pas confondre avec
incantation.
L’invocation est une invitation offerte à une source d’énergie
de se connecter à son propre corps. L’évocation est la
projection, avec plus ou moins de force, de la bioénergie vers
l’extérieur du corps humain. La concentration est
l’accumulation de la bioénergie à un endroit donné du corps
dans le but d’effectuer une évocation. L’incantation n’est
que le fait de chanter, pour quelque raison que ce soit en
l’honneur de tels ou tels Créateurs. Il est néanmoins utile de
noter qu’à travers le chant, l’on peut générer une très grande
force capable d’influencer notre environnement.
L’invocation se fait généralement après une période de jeûne
à sec (sans boire ni manger). Et pendant l’opération, la
respiration est complètement arrêtée. Ce qui fait de
l’invocation une opération qui s’exécute à jeun et en apnée,
d’où la nécessité d’être en excellente santé physique,
cérébrale et mentale.

166
Il y a encore beaucoup d’aspects à développer sur ce sujet,
mais il serait plus simple de permettre à ceux qui le veulent
vraiment de les découvrir par leurs propres efforts.

5-Les influences des mondes de l’Esprit sur la conscience.

Lors du déplacement de la conscience, celle-ci se trouve sous


l’influence des multiples pays qu’elle traverse. Rien que la
quantité d’informations stockées dans la mémoire, par
exemple, représente un territoire quasi infini à explorer.
Donc lorsque la conscience passe à travers le souvenir d’un
événement triste, il est fort possible que l’on ressente de la
tristesse.
L’Esprit est une route qui part de l’Ame jusqu’au Corps
physique, les mondes qu’il traverse sont à l’image de ces
différents composés de l’humain. Cela signifie que lorsqu’il
relie l’Ame au Moi, l’on peut dire qu’il relie en quelque sorte
le pays de la nuit éternelle à celui plus proche de nous qu’est
le monde de l’atome. Il est donc clair que la conscience qui
voyage à travers ces lieux sentira automatiquement la
différence. Il en est de même, lorsqu’il s’agit du monde du
Moi et celui du Corps. Nous partons du monde des particules
élémentaires au monde visible.
La conscience est donc une étincelle, une flamme alimentée
par les efforts que nos faisons volontairement ou non. Plus
elle se rapproche de sa source, plus elle brille et gagne en
étendue.
En Kabbale, en dehors des « hors mondes », on parle de
quatre mondes : Atziluth (abstraction), Briah (Création),
Yetzirah (Formation) et enfin Assiah qui représente l’univers
physique. Parfait ! Mais ce qui m’intrigue un peu, c’est la
place qui est réservée aux créateurs. En Kabbale, j’ai comme

167
l’impression que les créateurs, qui y sont appelés anges ou
archanges, sont relégués aux rangs d’entités intangibles. Et
pourtant ces Créateurs sont tellement tangibles qu’il est
même possible de les attraper avec les mains.

6-L’impact de la pensée sur l’Esprit.

La pensée est une onde émise par l’Ame. En fonction de son


état, l’Ame émettra une onde plus ou moins harmonieuse.
Dans le cas d’une Ame tourmentée par le désir de possession
matérielle, la pensée émise par celle-ci ne fera qu’obstruer
petit à petit l’Esprit. Et si la tendance se maintient, l’Esprit
tombera malade, c'est-à-dire incapable de jouer pleinement
sont rôle avec les conséquences que vous pouvez imaginer.
C’est la raison pour laquelle la pensée est très importante. Il
semblerait que l’effort de contrôler sa pensée ne soit pas juste
une question de bonne morale, ou de politesse, mais plutôt
une affaire de survie. Le fait de constamment laisser sa
pensée aller vers le déséquilibre est très risqué. En effet, si
dans la journée, pendant que l’on est éveillé, l’on n’est pas
capable de contrôler sa pensée, qu’adviendra-t-il la nuit
lorsque l’on dort et que notre pensée et notre conscience se
trouvent dans d’autres mondes ?
Le contrôle de la pensée va au-delà de « tourner sa langue
sept fois dans la bouche avant de parler ». Il est plus question
ici de prendre les rênes de sa pensée. Lorsqu’il est
recommandé de ne pas avoir des pensées négatives par
exemple, cela veut dire qu’il faut faire constamment l’effort
d’éviter d’en avoir dans sa conscience, et cela peut importe
que cela soit fondé par de bonnes raisons, justifié ou non.
Car, une pensée négative est déstabilisante pour la cible vers

168
laquelle elle est émise, mais aussi et en priorité pour la source
qui l’a émise peut importe que ce soit à raison ou à tort.
Un autre aspect à explorer est celui des leaders de groupe.
Lorsque galvanisé par l’attention de ses disciples ou suiveurs,
un leader commence à développer la manie d’y tirer matière à
s’alimenter, son Esprit dès cet instant commence à se rétrécir
de manière à presque couper le contact avec la source de sa
vie qui est l’Ame. Désormais, ce personnage ne sera presque
plus capable de vivre sans l’attention de ses suiveurs parce
que déconnecté de la source fondamentale de sa vie. Plus
l’Esprit se déconnectera de sa source, et plus ce leader aura
besoin de contrôler son entourage. Et son plus grand
cauchemar sera de voir ses ouailles l’abandonner. Ce
contrôle deviendra pour lui une question de survie. Le
challenge devient donc désormais : comment vivre en
communauté sans perdre la connexion avec son Ame ?
Il n’est pas aisé de répondre à ce type de préoccupation. En
effet, la plupart des personnes qui vivent en quasi vampires
ne réalisent même pas ce qui leur arrivent. Ils sentent
seulement l’afflux de bien-être qui les submerge lorsqu’ils
contrôlent les autres, et très rarement essayent d’en
comprendre le pourquoi.
Le matérialisme à l’excès est souvent déconseillé, parce qu’il
agit comme un poison, un puissant agent corrosif sur l’Esprit.

169
TROISIEME PARTIE

DÉ-MYSTIFICATION

« Les enseignements erronés nécessitent dix mille


livres, l’enseignement vrai tient dans un mot »

170
8

AU-DELA DES MASQUES.

"Remember, White men rule the world. Evil,


White, sodomite, homosexual men rule the world!"

1-Les faux semblants.

L’on peut avoir l’impression qu’il existe un mysticisme


authentique, opposable à la sorcellerie ou à l’occultisme en
mal d’inspiration. Que lorsque l’on tombe sur le mysticisme
imprégné de la « Tradition Primordiale », l’on peut avoir
accès aux secrets du symbolisme et des mystères de l’univers.
La même fausse impression peut aussi surgir lorsque l’on
oppose les cercles dits philosophiques aux religions du livre.
Eh bien ! Mes amis, je crains qu’il soit plus approprier de
parler de juxtaposition plutôt que d’opposition. En effet, les
sectes de toutes sortes, les religions de tout acabit, les cercles
philosophiques des plus farfelus, les associations de
sorcellerie sont posés côte à côte pour se partager le marché
des croyants et autres clients du miracle. Cette différence
dans la dénomination de ces associations de théologiens,
philosophes, pasteurs, hommes de Dieu et que sais-je encore,
cache très maladroitement leur appartenance à un même
cartel de mystification.

171
Il m’a été donné de lire Méditations de prison (Yaoundé,
Cameroun) : Echos de mes silences, de Titus Edzoa. Mon
attention a été attiré par le chapitre 11 : Le mysticisme :
occultisme ou sorcellerie, et le chapitre 12 : Le mysticisme
dans son authenticité. Non pas que les autres chapitres
n’avaient rien de particulier, mais seulement pour le sujet de
mon présent livre, ce sont les plus marquants en ce qui me
concerne bien évidemment.
Dans le chapitre 11, Titus Edzoa nous montre « (…) ce que le
mysticisme ne peut pas être ! (…) ce que le mysticisme n’est
pas ! »89. Dans le chapitre 12, il nous donne le vrai sens du
mysticisme. Ok !
Lorsque j’ai commencé à lire le chapitre 11, j’ai été frappé
par l’énumération des atrocités que ces adeptes du faux
mysticisme, dixit Titus Edzoa, étaient prêts à faire. Lisons
cet extrait : « Boire tout frais du sang humain, c’est
particulièrement excitant pour les caprices des démons ; lassé
des langoureuses divines sirènes, trop exigeantes et jalouses,
l’on se fait incube90, pour priver de leur virginité des
nymphettes aussi lascives que naïves : cela procure de la
jouvence à perpétuité ; pratiquer comme rituel de purification
et d’allégeance l’homosexualité, c’est une haute distinction
discriminatoire pour l’honorabilité de la confrérie supposée
prestigieuses ; engager en astral des combats nocturnes
épiques et suicidaires sur des "avions-tapis volants", bourrés
de missiles incendiaires, l’ennemi redouté ne s’éliminant que
de nuit ; déguster de la chair humaine faisandée à l’étouffée,
89
Titus Edzoa, Méditations de prison (Yaoundé, Cameroun) : Echos de
mes silences, édition Karthala, 22-24 boulevard Arago 75013 Paris, 2012,
p.60.
90
Démon masculin qui était censé abuser d’une femme pendant son
sommeil. Contraire de succube qui est son équivalent femelle.

172
c’est de l’ambroisie pour l’éternité ; livrer en sacrifice à la
confrérie et, tour à tour, le plus aimé de ses proches, c’est
renforcer la solidarité et la respectabilité du groupe ;
organiser des messes sabbatiques, très noires en couleur, pour
défier le Dieu tout-puissant entouré de sa cohorte de saints,
de bienheureux et consorts ; pactiser avec Lucifer, le diable
doublement cornu, le plus redouté parce que le plus
redoutable, en signe de fierté d’être son flambeau de
l’incarnation du mal ; forniquer avec des cadavres féminins, à
défaut de harpies particulièrement décaties, ça donne de la
pêche et du courage ; s’abreuver de coctions hallucinogènes,
c’est l’accès assuré au royaume des ancêtres, éternels
gardiens de la sagesse ; consulter de vieux grimoires, pour y
découvrir des formules magiques : ainsi à la carte peut-on
tuer à l’envi, avant de périr soi-même heureux, comblé d’une
mort violente…, car paraît-il, tout "mystique" meurt toujours
d’une mort violente, et toute mort violente démasque "tout
mystique camouflé"… ; ablutions, bains publics en tenue
d’Adam et lavements d’écorces diverses, assorties de force
piment et poivre, en cocktails explosifs, voilà qui "blinde",
immunise contre des sortilèges de tous genres, rendant
invulnérable à toutes balles et flèches empoissonnées,
visibles ou invisibles, à toutes attaques, de jour comme de
nuit ; se rendre invisible par des "mots de passe-passe", avec
la faculté, le pouvoir de détruire préventivement l’autre, et
cela d’une façon ostentatoire, car le secret pourrait occulter la
puissance ; posséder l’âme de l’autre, en même temps jouir
du privilège du pouvoir d’exorciser, car il faut être un brin
diable pour terrasser le démon ; passer à travers les fissures
des murs, les palâtres des serrures, en démonstration du

173
pouvoir d’ubiquité… » A la suite de cela, cet agrégé de
médecine, avec son bon bagout91, nous brosse un tableau de
ce que serait le mysticisme authentique. C’est là que je me
suis révolté. En effet, à le lire, on dirait que ceux qui font
tout ce qu’il a énuméré plus haut ne sont pas de vrais et
authentiques membres du club des adeptes du mysticisme
véritable, ce qui n’est pas du tout vrai.
La règle d’or dans ces associations secrètes est le
cloisonnement. Il est formellement interdit à ceux des rangs
ou degrés supérieurs de divulguer ce qui s’y passe à ceux des
rangs ou degrés inférieurs. Dans la plupart des cas, plus de
80% des membres de ces associations ignorent jusqu’aux
véritables buts des organisations dont ils font partie, et encore
moins des circonstances dans lesquelles elles ont été créées.
Le véritable enjeu pour ces gens est toujours d’avoir un levier
qui permet de garder en laisse les membres de l’organisation.
Il n’est pas question d’avoir des ouailles que l’on ne
« maîtrise » pas du tout. Il faut à tout prix avoir une parfaite
emprise sur les membres de leurs associations. Les membres
qui sont promus à des postes de responsabilités importantes
au sein de l’organisation ésotérique, se doivent de donner des
garanties qui montrent sans ambiguïté qu’ils sont et leur
demeureront fidèles même au-delà de la mort si possible.
Alors une fois que vous êtes tombés d’accord, il vous sera
demandé d’aller faire un des trucs que le brave Titus nous a
listés, et une fois que cela est fait, vous serez donc confirmé
dans votre poste aux responsabilités importantes. Et ces
garanties sont exigées pour toute faveur qui tendrait à vous
élever socialement. Voilà ce qui est factuel. Cela ne se fait
pas en un trait. Généralement, vous y êtes préparés petit à

91
Loquacité effrontée tendant parfois à faire illusion ou à duper.

174
petit, jusqu’au moment où ils vous pensent prêts pour le
grand saut, et à ce moment, on vous posera explicitement ou
non, la question de confiance : « es-tu avec nous ? » Si oui,
alors traverse le rubicond, si non attends-toi à des assauts sur
tous les plans.
De plus dans son énumération, ce rosicrucien92, fait dans
l’amalgame. Lorsqu’il dit : « pratiquer comme rituel de
purification et d’allégeance l’homosexualité, c’est une haute
distinction discriminatoire pour l’honorabilité de la confrérie
supposée prestigieuse », il fait comme si le rituel de sodomie
et l’homosexualité étaient à mettre au même pied d’égalité.
Comme le faisait remarquer l’historien des religions
Colosimo Jean François, lors d’un passage sur la chaîne de
télé France 24, « ceux qui pratiquent la sodomie comme
mode d’initiation et de solidarité de corps ne se reconnaissent
pas dans le mariage pour les homosexuels ». C’était pendant
les manifestations contre les mariages pour tous organisées
en toute discrétion par l’église catholique en France. Il tenait
à faire une différence entre les grands clients de la sodomie
ritualisée, plus nombreux que l’on ne le soupçonne au
Vatican, et ces violeurs de tabou que sont ceux qui veulent la
légalisation du mariage pour tous. Et pour ajouter de l’eau à
son moulin, je prends pour exemple un personnage tel
qu’illustré par cette citation : « Jules César le fondateur de
l’empire ouvre la voie, mais pour être un amant passif et
surtout pour l’avoir été avec le roitelet de Bithynie,
Nicomède, s’attire des railleries méprisantes et cinglantes, du
genre " la reine ou la rivale de reine de Bithynie, la femme de

92
Titus Edzoa ne cache pas son appartenance à l’ordre rosicrucien
AMORC --Ancien et Mystique Ordre de la Rose Croix--. Il est fort
probable qu’il soit aussi un frère des Lumières…

175
tous et le mari de toutes, César conquérant des Gaules, et
conquis de Nicomède" »93. Donc bien que la sodomie soit
leur point commun en plus d’autres choses, il me semble que
les buts visés ne soient pas les mêmes pour tous. Gars, il ne
viendrait pas à l’esprit des pratiquants de la sodomie rituelle
de lever le voile du secret sur cette pratique, alors que les
homosexuels luttent pour se faire voir et même accepter par
tous. Et de plus, les homosexuels peuvent divorcer, alors que
dans le cas de la sodomie rituelle c’est très compliqué de se
séparer de ceux avec qui on a juré alliance et/ou allégeance.
Et enfin, l’homosexualité sous entend un consentement
mutuel basé sur un appétit partagé pour la perversion dans la
recherche du plaisir fétichiste anal et tabou, tandis que la
sodomie rituelle quant à elle, est faite de telle manière que la
victime s’effondre de douleur pour ensuite pousser son
subconscient dans ses derniers retranchement afin de
l’amener à se fragmenter en multiple personnalités (C’est un
sérieux désordre psychologique qui résulte de traumatismes
sévères et fréquents, ce trouble de la santé mentale est aussi
appelé Dissociative Identity Disorder –DID-), état nécessaire
pour atteindre un niveau de cynisme que se doit d’avoir un
tyran, pour être insensible aux douleurs et autres souffrances
qu’il infligera à ses victimes lors de ses crimes et autres
assassinats de masse, mais aussi et surtout, un moyen sûr,
parce qu’efficace pour affaiblir les défenses psychiques de la
victime. Titus aurait dû parler de la sodomie rituelle, encore

93
Tous les empereurs romains, à quelques exceptions près, étaient de
grands clients de la sodomie rituelle.

176
appelée « rite d’inversion de l’ordre »94 au lieu de
l’homosexualité.
Le chapitre 12 permet, à celui qui le lit, de saisir le sens que
l’auteur donne au mot mysticisme. Pour lui, le mysticisme
est une philosophie, une initiation, synonyme d’ésotérisme et
de symbolisme. Ah bon ! Puis à la fin de ce chapitre, il
termine en présentant le mysticisme comme une « queste
spirituelle permanente », et en montrant à l’élève, la voie à
suivre pour « entreprendre l’abrupt chemin de sa
réconciliation avec lui-même, la fusion consciente de son moi
avec son Soi, autrement dit, la révélation de la nature de son
être à lui-même. » Ah ! Je vois ! Mais là où, tous les voyants
d’alarme se sont allumés, c’est quand il soutient que : « les
Organisations traditionnelles, mystiques, initiatiques sont
toujours présentes, attentives, égales à elles-mêmes, prêtes à
aider, protéger, canaliser, accomplissant ainsi leur
prodigieuse et impersonnelle mission, dans la queste
spirituelle de l’Homme, à la recherche permanente du trésor
qu’il pense à tort avoir perdu, mais qui, caché en lui, n’attend
que d’être découvert… pour de "véritables noces
chymiques"… »95 Aie ! Nous y voilà ! Mon cher professeur
de médecine, notre espèce a été génétiquement modifiée par
le Dragon, ce grand « python arc-en-ciel », dans le but de
nous transformer en animaux domestiques et bêtes de somme.
Après cette mutation, il a fallu même réapprendre à nous
reproduire, tellement notre génome avait été altéré. C’est
pourquoi aujourd’hui, il est prudent de rechercher la
connexion avec son Ame qui est source de sa vie afin d’être

94
En Amérique latine précolombienne, la sodomie rituelle portait ce nom,
elle était sensée mettre en contact, les victimes avec le souffle de la mort.
95
Titus Edzoa, op. cit., p.66.

177
en parfaite coordination avec tous les composés de l’humain
et être en harmonie avec l’univers environnent. Vos
« véritables noces chymiques [alchimiques] », ont déjà eu à
causer six fois, la perte de cette planète. Alors pitié,
épargnez-vous toutes ces bizarreries !
Il n’est pas le seul à faire ce genre d’analyse. Le très original
Charles Atéba Eyéné, n’est pas en reste dans le domaine, il
traite de la sodomie rituelle comme s’il s’agissait de
l’homosexualité96. Les amis, l’homosexualité se fait entre
personnes de même sexe, tandis que la sodomie rituelle peut
se faire aussi entre mâle et femelle ; mineur ou pas. Et même
dès le départ, au niveau de la seconde dédicace, Charles dédie
son livre : « A tous les compatriotes qui ne sont pas
membres des cercles mystiques et ésotériques, écartés bien
que talentueux, de la gestion du pays du fait de l’ostracisme
des fraters. C’est la bonne occasion de rappeler à qui veut
l’entendre que la conquête du pouvoir n’est pas compatible
avec la kleptomanie dont font preuve les pseudofraters97 ».
Encore une fois, ce membre suppléant du comité central du
Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais
(RDPC), parti au pouvoir, se fourvoie grandement. Ce ne
sont aucunement des pseudofraters qui peuplent les loges
camerounaises et qui font dans ces rituels épouvantables. Au
contraire, c’est la crème, la fine fleur, les super-grands-initiés
de ces loges qui, comme en occident, font ce genre de
pratiques cauchemardesques afin de garantir à leur hiérarchie

96
Charles ATEBA EYENE, Le Cameroun sous la dictature des loges, des
sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux. De véritable freins contre
l’émergence en 2035, 2012, p.101-110.
97
Souligné par moi.

178
leur servilité. Le terme « pseudofraters » est donc
inapproprié.

2-Les assemblées religieuses.

J’ai déjà donné, dans un des chapitres précédents, le rôle


fondamental que jouent ces assemblées religieuses, toutes
chapelles confondues, dans les sociétés humaines. En me
répétant la religion est un outil qui permet de garder le lien
entre la plèbe et les Dragons, ces pseudo-créateurs.
Philippe Laburthe-Tolra, lorsqu’il pose la question :
« Comment se fait-il que les Bëti du Cameroun se soient
convertis pratiquement tous au catholicisme avec une rapidité
inégalée dans les temps modernes, passant de 0 à 90% de
fidèles en l’espace de trente ans ? »98 Il soulève une
interrogation qui pourrait mener à d’autres encore plus
dramatiques. Est-ce qu’ils ont embrassé le catholicisme
parce qu’ils ont perçu la lumière christique, eux qui étaient
dans les ténèbres de l’anthropophagie barbare ? La vitesse de
conversion est-elle la preuve que les Bëti n’avaient pas de
principes qui leur permettaient de se donner une idée de
l’invisible, du pourquoi de leur présence sur Terre et de
l’origine ? On peut continuer à égrener la liste des questions
que suscite l’interrogation de Laburthe-Tolra.
En faisant l’économie de la dialectique, il me semble que ce
soit les liens entre la religion catholique et la connaissance
traditionnelle « du python arc-en-ciel »99 des Bëti qui furent

98
Philippe Laburthe-Tolra, Les seigneurs de la forêt. Essai sur le passé
historique, l’organisation sociale et les normes éthiques des anciens Bëti
du Cameroun, L’Harmattan, 2009, p.7.
99
Op. cit., p.105.

179
les éléments facilitateurs. Nous pouvons le redire, la croix
chrétienne, ou christique n’a de chrétienne ou christique que
le nom. Dans nos forêts sacrées, il existe des formations
végétales qui ont poussé en prenant la forme de la croix dite
christique, et qui existaient et étaient vénérées longtemps
avant la venue du premier homme en froc. Cette forme était
vénérée comme la représentation du Dragon blanc. Voilà, la
piste la plus facile d’accès pour expliquer ce changement de
comportement chez tout un peuple et en si peu de temps. Ils
n’ont pas changé de religion, seulement, ils ont cru continuer
de la pratiquer sous un autre nom ou sous une autre forme.
Qu’il me soit permis de parler un court moment des églises
réveillées du Cameroun. De loin, et au vu des documents et
autres autorisations que les responsables brandissent, elles
seraient affiliées au culte protestant. Ces braves pasteurs
prétendent guérir au nom de Jésus. Tant pis s’ils y croient
eux-mêmes. La réalité semble être autre chose.
Lorsqu’un pasteur, sincère, se met à prier ou à imposer les
mains sur un malade, ce qui se passe dans les faits est un
simple transfert de fluides vitaux, ou encore appelé
bioénergie, entre les deux personnes. Le pasteur se connecte
au patient et ils deviennent tels deux vases communicants.
La santé du pasteur s’écoule à travers le corps du patient
tandis que la maladie du patient s’écoule dans le corps du
pasteur. Il est donc évident que le pasteur en siphonnant la
maladie du patient, devient le prochain malade. Il faut donc
que le pasteur soit lui-même en excellente santé pour pouvoir
supporter cette invasion soudaine de la maladie et avoir
ensuite la force de l’évacuer sans en souffrir davantage. S’il
n’en est pas capable, il commencera à avoir les mêmes
symptômes du patient qu’il vient de guérir. Ce qui veut dire
qu’il aurait tout simplement transféré la maladie dans son

180
corps et qu’il aurait numériquement remplacé le malade dans
la souffrance. Imaginez-vous alors, les fois où un pasteur se
met en contact avec toute une assemblée pour soi-disant tous
les guérir « au nom de Jésus ». Au fur et à mesure qu’il fera
ces guérisons miraculeuses, sa santé déclinera jusqu’à un
niveau où son Moi sera atteint. Et à ce moment là, il aura
comme premiers symptômes, une famine spirituelle,
concomitamment à une fatigue spirituelle chronique. Ses
supérieurs à leur tour, s’ils sont sincères, lui donneront un
peu de leur santé, ensuite, ils lui apprendront à se connecter
au fluide christique, à la lumière du Christ100 comme ils
l’appellent. Mais, quelque soit le niveau de l’« amour », que
ces supérieurs lui porteront, il se retrouvera dans le pétrin. Et
au sortir de cette crise, si jamais il en sort, ce « pasto »,
comme on les appelle au Cameroun, développera un appétit
pour l’argent. Il considérera désormais l’argent comme une
compensation aux malheurs qui le tourmentent. Et dès cet
instant, ce « pasteur réveillé » devient un flamboyant
charlatan, qui ne vit que pour le « gombo ».
C’est la raison pour laquelle, le bon sens voudrait que l’on se
fasse soigner par les pastos qui n’ont pas encore accumulé
trop de maladies qu’ils siphonnent çà et là. Et une fois que
par chance vous êtes guéris, donnez lui le salaire qu’il vous
demande sans discuter, mais après partez pour ne plus jamais
revenir chez lui quel que soit ce que vous trouverez comme
problème en chemin. Car, si par malheur, vous restez dans
son sillage ou que vous continuez à le fréquenter, il va vous
obliger à lui rembourser, d’une manière comme d’une autre
sa vie qu’il a gaspillée pour vous. Il va exiger de vous de

100
Fluides christiques, lumière du Christ sont autant de synonymes du
mot égrégore.

181
plus en plus de fric, de votre temps, et malheureusement de
votre santé, qu’il considérera être sa propriété privée. Pour
s’assurer que cette source ne tarisse point, il fera un effort
surhumain pour vous isoler de tout ce qui peut l’empêcher de
bien vous sucer : la famille, conjoint, conjointe, amis,
collègues de service, voisins du quartier, etc. S’il réussit, là
vous êtes vraiment cuits.
La guérison dite spirituelle, générée par la prière ou
l’imposition des mains fait partie du domaine du possible, et
la plupart d’entre nous peut le faire, chacun à son niveau.
Mais, ce n’est pas parce que je vous ai guéri par mes prières,
ou par ma force mentale, que vous devenez mes obligés, mes
sujets et que moi par la même occasion je deviens votre
« dieu vivant ». La guérison obtenue par la force mentale
pure ne devrait jamais faire l’objet d’une récompense
physique et matérielle. En réalité, une fois que la guérison
est obtenue, le soigneur est déjà récompensé. Le payer en
plus de cela, ne risque que de lui apporter des problèmes
supplémentaires. En effet, son Subconscient se souillera, son
Esprit se bouchera et enfin, ses aptitudes s’émousseront. Il
sera de moins en moins capable de faire ce qu’il faisait au
début aisément. A ce moment, on dira de lui « qu’il est
fini », au sens camerounais du terme.

3-La Rose et la Croix.

Nous pouvons dénombrer plusieurs associations dites


rosicruciennes sur la planète, toutes indépendantes les unes
des autres. Bien qu’il me paraisse que les frontières soient
vraiment très peu clairement définies, elles aiment à se
proclamer différentes des autres branches. Amen ! Nous
allons nous limiter à brosser un aperçu de l’autre face de

182
l’AMORC que le brave Titus, et dans une moindre mesure, le
très exalté Charles ont occulté dans leurs travaux soit par
connivence pour le premier, et certainement par ignorance
pour le second.
Ce qu’il faudrait au préalable retenir concernant l’AMORC,
est que cette organisation fait partie de la Fédération
Universelle Des Ordres et Sociétés Initiatiques (F.U.D.O.S.I).
C’est cette fédération qui donna l’autorisation à Harvey
Spencer Lewis, le fondateur de l’ordre, « de rayonner et de
dispenser son enseignement en Europe et partout dans le
monde ». Ensuite de cela l’AMORC possède un égrégore qui
n’est pas mis à la disposition de l’humanité directement, mais
plutôt au service des membres de l’AMORC en bons termes
avec les règlements. Ce qui fait donc qu’aucun membre de
l’AMORC n’est autorisé à partager avec des non membres,
les prétendus secrets bienfaisants pour l’humanité. C’est
curieux quand même, vous ne trouvez pas ?
Voici un bref aperçu du cheminement dans cette
organisation : « Au début, le néophyte s'adonne à des
expériences simples et variées mettant en jeu l'intuition, le
subconscient, l'autosuggestion et le conditionnement ; on
apprend à développer une pensée positive, à s'endormir et à
s'éveiller à volonté sans l'aide d’un réveille-matin, à projeter
sa pensée de telle façon que l'on trouve toujours un endroit
pour garer sa voiture ou encore, que l'on ne rate pas un
autobus, un train, un avion, à influencer les autres, à deviner
leurs pensées, à communiquer par télépathie, etc.
Avec le temps, c’est la porte ouverte à des expériences plus
complexes : sortie en astral, communication avec des entités
désincarnées et des esprits invisibles etc. où chacun est
amené à pénétrer plus avant dans le commerce avec les forces

183
occultes, à devenir de plus en plus réceptif au maître intérieur
qui suggère et ordonne…
Les initiés, rosicruciens (A.M.O.R.C.) font le serment de
garder silence sur tout ce qui se déroule en loge ; des loges
dont le rituel, le décor et l'ambiance, à l'image du Temple
suprême, sont inspirés de l’ancienne Égypte.
À partir du 9e degré, de sérieuses obligations de loyalisme101
à l'Ordre rosicrucien A.M.O.R.C. sont exigées de l'initié à qui
sont alors communiqués les mots de passe et les signes de
reconnaissance des plus hauts degrés du Temple. L'initiation
proprement dite s'effectue alors au plan purement occulte
pour les sujets qui y sont aptes. »
Alors je vous pose la question, en quoi consistent ces
« sérieuses obligation de loyalisme » qui sont exigées dans
l’AMORC à partir du 9ème degré ?
Les crimes rituels et autres saloperies se multiplient de nos
jours parce que, il y a 50 ans les africains, dans leur grande
majorité, n’avaient pas encore atteint les grades supérieurs.
Avec le passage du temps, un nombre de plus en plus
croissant de camerounais et autres africains accèdent aux
degrés supérieurs d’initiation, où ils sont tenus de prouver
leur servilité par des actes d’une obéissance aveugle au point
de faire ce que Titus cite avec application dans ses
Méditations de prison en pages 57 et 58.
Les mesures draconiennes sont prises pour empêcher les
membres de quitter le navire. Au point où les administrateurs
de l’ordre n’hésitent pas à faire usage du contrôle des
cerveaux via des interférences cérébrales de plus en plus
fortes et poussées pour s’assurer que personne ne soit capable
de se sauver de leur emprise. Lorsqu’un courageux se décide

101
Souligné par mes soins.

184
à démissionner, il lui est demandé de renvoyer toute la
documentation que l’Ordre lui a fournie. Et curieusement, le
démissionnaire n’a pas le droit au remboursement de ses
cotisations et autres frais déboursés et surtout encaissés par la
comptabilité de l’Ordre. Par cet acte, le lien avec l’égrégore
est complètement rompu. Vidé de sa substance par la
connexion plus ou moins longue avec l’égrégore, le Moi du
démissionnaire et son Esprit qui avaient été coupés de leur
Ame, s’effondrent petit à petit sur eux-mêmes en se
détraquant.
L’égrégore rosicrucien est une énergie composée « d’entités
terrestres », « des entités supraterrestres », de la
« hiérarchie » et de « l’idée force du mysticisme
rosicrucien ». C’est donc une énergie créée par la Force de
vie de ses membres et celles des dragons qu’ils servent. Ce
mouvement de fluide vitaux à une certaine échelle, peut
donner l’énergie nécessaire à réaliser ce que des ignares
nommeraient miracles. Le problème avec l’égrégore, est
qu’il est impossible à un individu de s’y lier sans perdre la
connexion, en exacte proportion, avec son Ame. Cela veut
donc dire qu’à un certain niveau, il n’y a plus de possibilité
de faire demi-tour. Et les gourous font donc un effort, pour
être doublement sûrs qu’il soit impossible à leurs ouailles de
leur échapper, en donnant un enseignement fortement
tendancieux de sorte que leurs disciples deviennent au moins
égomaniaques. Or, un égomaniaque, est une personne au
Moi altéré, parce que coupé de sa source véritable. Vous
pouvez anticiper la suite… Il est donc très imprudent
d’entrer dans ces organisations pour de raisons matérielles.
Car on n’y va pas pour gagner, mais pour donner son Corps,
son Esprit, son Moi. Et si vous n’êtes pas chanceux, vous

185
serez amenés à faire subir ce même traitement à votre
entourage immédiat avant de mourir.

4-La Franc Maçonnerie.

La Franc Maçonnerie est constituée de Loges. La Loge


Bleue se trouve être le cœur de l’organisation et le troisième
degré est le cœur de la Loge Bleue. C’est à partir du
troisième degré, le grade qui porte le nom de « Maître
Maçon », que l’on est qualifié pour prétendre accéder au Rite
de York ou au Rite Ecossais Ancien et Accepté, à condition
bien sûr d’avoir au moins six mois d’ancienneté dans ce
grade.
La grande majorité des Francs Maçons peuple la Loge Bleue.
Ces Maçons y font leurs initiations et y payent leurs
cotisations. Très peu ont en idée que la Loge Bleue n’est que
la cour extérieure de la Maçonnerie. C’est par elle qu’on
accède à la Franc Maçonnerie, et c’est au-delà d’elle qu’on en
aura une vue d’ensemble. Après avoir fait ses classes et
obtenu successivement les 3 premiers degrés qui sont
Apprenti, Compagnon et Maître Maçon, pour ceux qui en ont
l’opportunité, l’on débouche soit sur le Rite Ecossais, ou sur
le Rite de York qui est un équivalent. Ces Rites constituent
le « sommet de la montagne de la Franc Maçonnerie », du
moins comme le prétendent les Princes de la Franc
Maçonnerie.
Le parcours maçonnique est jonché de serments dont la
violation entraineraient pour l’Apprenti Maçon : « … [La]
gorge tranchée d’une oreille à l’autre, [la] langue arrachée et
enterrée dans le sable de la mer ... » Pour le Compagnon :
« …[le] sein gauche ouvert, [le] cœur arraché et donné aux
bêtes de … » Pour le Maître Maçon : « … [Le] corps

186
sectionné en deux, [les] intestins arrachés et brûlés jusqu’aux
cendres, les cendres éparpillées aux quatre vents … ». Sans
oublier le crâne humain dans lequel le Maçon reçu au 33ème
degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté boit du vin
rouge102 en jurant : « Que ce vin que je bois maintenant
devienne un poison mortel pour moi, comme la cigüe bue par
Socrate, si jamais … » et ensuite, toujours lors du
déroulement de la cérémonie de la prestation de serment,
lorsqu’un frater déguisé en squelette le serre dans ses bras de
mort, déclarer : « Et que ces bras froids m’encerclent à jamais
si… » Voilà un aperçu de la mentalité de ces fraters. Tu
nous jure fidélité et si tu trahis ton serment voilà ce qui va
t’arriver... Lors de l’étape « passer sous le bandeau », l’on
est attaché par une corde, au cou, au bras ou à la taille selon
qu’il s’agisse respectivement d’une initiation au grade
d’Apprenti, de Compagnon ou celle du Maitre Maçon. Alors
quand l’on sait où les entités parasites aiment à planter leurs
tentacules, l’on ne saurait être surpris de la position de la
corde lors de l’initiation à la maitrise maçonnique.
A tout cela, l’on peut aussi évoquer des rituels des plus
angoissants, avec ossements humains, cercueils etc. Sans
oublier des lieux des plus bizarres comme : « une petite pièce
sombre, sans fenêtres, les murs peint en noir, pièce dans
laquelle se trouve une chaise, une vieille table en bois sur
laquelle trône un authentique crâne humain, un stylo et
quelques feuilles de papiers pour répondre à quelques
questions de type philosophique ». Tout cela dans le but de
créer une atmosphère de terreur. La peur, force qui siphonne

102
Marcel Griaule, 1975, p.102. Ogotemmêli y relate la manière par
laquelle les génies leurrent et attrapent leurs victimes dont ils « (…)
boivent [le] sang par [leurs] narines ».

187
de sa vitalité celui qui l’éprouve, devient donc un vecteur qui
facilite, aux entités parasites, l’accès à leur nourriture
préférée : notre souffle de vie !
Un autre point à survoler, Charles Atéba Eyéné, en intégrant,
sans aucune circonspection, la définition que les Francs
Maçons eux-mêmes, donnent de leur confrérie m’effraye
beaucoup. Et comme si cela ne suffisait pas, cet aîné, à la
page 67 de son « …du magico-anal… » « placarde » tout
simplement les lois que soit disant, la Franc-maçonnerie
française aurait fait passer pour le bien de l’humanité. En
pôle position, il y a l’abolition de l’esclavage (1848). Grand
frère, quand tu mets un passage pareil dans ton livre, en
filigrane, cela donne l’impression que tu y souscris. Ils
prétendent avoir aboli l’esclavage en France, mais la véritable
question est de savoir qui l’avait organisé ?
Göttingen, une université allemande très célèbre dans le
temps, comme je l’ai dit plus haut, fut le lieu où le racisme
scientifiquement élaboré vit le jour. La Franc-maçonnerie
allemande, plus connue aux Etats-Unis d’Amérique sous le
nom de Skull and Bones, est jusqu’aujourd’hui interdite aux
nègres. N’allons même pas trop loin, aux Etat Unis, la loge
Prince Hall, a été toujours considérée comme une loge
irrégulière par bon nombre de loges du Sud des USA, parce
que constituée de nègres. La Franc-maçonnerie, dans son
ensemble, peine jusqu’à présent à accepter de manière
franche et définitive que la femme est l’égale de l’homme,
rien qu’à voir qu’il existe encore de nos jours, une Franc-
maçonnerie qui n’accepte pas les femmes dans leurs rangs, et
ceci en plein 21ème siècle. Mon cher aîné, je suis sûr que tu as
déjà entendu parler du Ku Klux Klan aux Etats-Unis
d’Amérique, ces associations de malfaiteurs pendeurs de
négros. Et bien, le Ku Klux Klan, littéralement Kuklos veut

188
dire « cercle » en grec, était jadis nommé the Knights of the
Golden Circle. Albert Pike, est celui qui a changé the
Knights of the Golden Circle en Ku Klux Klan, après
l’assassinat du Président Lincoln. Alors monsieur Albert
Pike, n’est pas n’importe qui dans l’histoire américaine. « Il
est né à Boston en 1809 et a fait ses études à l’Université de
Harvard. Il est devenu Grand Commandant de la Franc-
Maçonnerie américaine et Grand Maître de la loge du Rite
écossais de Little Rock (Arkansas) (…) Il est considéré
comme un « dieu » maçonnique, et on peut voir sa statue près
des quartiers généraux de la police de Washington, à une
courte marche de la colline du Capitol. » Il est l’auteur de
Moral and Dogma of the Ancient and Accepted Scottish Rite
of Freemasonry, publié en 1871 Ce livre fut réservé aux
« Princes de la Maçonnerie » (les 32ème et 33ème degrés du
Rite Ecossais Ancien et Accepté) jusqu’à une époque très
récente. Ce scélérat fut un personnage-clé du Ku Klux Klan,
organisation extrêmement raciste. Alors ce Franc Maçon, qui
avait certainement déjà entendu la devise : « Liberté,
Fraternité, Egalité » avait en idée de voir tous les nègres
pendus haut et court, simplement parce qu’ils avaient une
couleur de peau différente de la sienne. Il déclarait sans gene
aucune que: « I took my obligations to white men, not to
Negroes. When I have to accept Negroes as brothers or leave
Masonry, I shall leave it » N’ayons pas peur des mots, la
Franc Maçonnerie, a peut être fait passer la loi en 1848 pour
l’abolition de l’esclavage en France, elle est peut être à
vocation humaniste, mais force est de constater qu’elle n’est
pas que seulement cela. Elle est aussi misogyne103, et

103
Conf. La Grande Loge de France (GLDF), la Grande Loge
Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO)…

189
fortement raciste104. De grâce, épargnez-moi, les réflexions
du genre, « il était un franc maçon américain et non
français ». Car, la Franc Maçonnerie est une organisation
mondiale avec des principes universels, dont la fondation est
la Loge Bleue, le Rite écossais est un des rites qui
contiennent les degrés supérieurs à ceux de la Loge Bleue.
Après cela, il y a les 13 degrés « Illiminatis »... et au-dessus
de tout cela, se trouve le « Dieu Soleil », ce Grand Dragon
blanc porteur de lumière…

5-Les clubs de « sorcellerie ».

Dans certaines parties de l’Afrique profonde, il est très


souvent exigé de celui qui veut accéder à des connaissances
taboues, de poser des actes vraiment terribles. Le savoir est
très souvent protégé par des atrocités physiques et morales.
La première fois que j’ai entendu parler de la tribu des
Créateurs-Dragons, c’était de la bouche d’un vieillard,
transfuge d’une société secrète constituée de cannibales.
Pour obtenir sa « carte de membre », il lui avait été demandé
de « préparer et de manger rituellement la main d’un corps
enterré il y avait deux jours de cela dans un cimetière. »
Maintenant, la question est de savoir quel rôle ce genre d’acte
joue-t-il dans ce transfert de la connaissance ? Est-ce un
sacrifice, un prix à payer, nécessaire et suffisant pour mériter
d’avoir accès à une connaissance ? Est-ce un simple mais
tragique bizutage ? Dans le fond, peut-on se faire « initier »

104
Comme l’atteste le seul fait que la Loge Prince Hall existe encore de
nos jours. C’est l’équivalent pour les négros du Rite Ecossais Ancien et
Accepté.

190
sans ce sacrifice et néanmoins réussir à s’approprier l’art que
l’on est venu apprendre ?
Toujours est-il que la plupart des dépositaires du savoir
traditionnel, ont eu à faire des choses terribles pour se
montrer dignes de jouer ce type de rôle dans leur société
villageoise. Les positions de chef du village, notables,
tradipraticiens, « homme lune », « homme mystique »,
voyants, thérapeutes, etc. généralement se payent à prix fort.
Comme si la plus grande marque de haine destructrice est la
seule force qui puisse réveiller et alimenter nos pouvoirs
latents de manière durable. Mais il semblerait que de pareils
actes créent dans le Subconscient, le sixième sens, un blocage
psychologique que rien ni aucune confession ne pourra
dissoudre. Imaginez-vous que pour mériter le poste de chef
de village, il vous soit ordonné de tuer un être cher, par
exemple. D’après vous, serait-il ensuite possible de trouver
la force de vous pardonner à vous-même ? Quand on sait que
les douze sens de l’homme ont besoin d’une fluidité optimale
de la bioénergie circulant dans le cerveau, avec ce genre de
blocage, n’est-ce pas la fin de toute ambition de progrès
spiritologique ?
Je peux vous retranscrire un entretien qui eut lieu entre un
aspirant au « sacerdoce » traditionnel et celui qui avait la
charge de l’y initier. Ce n’est pas à généraliser bien sûr, mais
quand même ce dialogue évoque une certaine réalité gardée
taboue.
L’initiateur : « Qu’est ce qui t’a poussé à venir me
voir aujourd’hui ? »
L’aspirant : « Grand Prêtre, je suis venu pour me faire
initier à mon tour. »
- : « Ah bon ! Tu veux aussi être appelé Prêtre ? »
- : « Oui Grand Prêtre… »

191
- : « Ah je vois ! Qu’es-tu prêt à sacrifier pour avoir
ce que tu désires ? Moi qui suis devant toi, j’ai eu à sacrifier
beaucoup de choses dans ma vie pour avoir ce que tu vois
là. »
- : « ??? »
- : « Va donc violer une de tes filles, attention celle
que tu aimes le plus, ensuite je te donnerai ce que tu veux. »
- : « D’accord je le ferai ».
Pour la petite histoire, ce candidat se fera surprendre par son
épouse. Malgré tout il aura ce qu’il avait tant désiré. Mais
étant démasqué, il ne pût point exercer avec éclat son
ministère.
Il y a quelques années, un journal camerounais rapporta une
histoire de ce genre qui se déroulait dans le nord Cameroun,
dans un village dont je ne me souviens plus exactement du
nom. Mais ce fut un vieil homme d’environ 65 ans qu’un
voisin du village avait surpris en train d’essayer de violer un
chien. Malgré l’effort que l’animal fournissait pour éviter
d’être sodomisé par ce vieillard, il était sur le point de perdre
la partie. Le vieillard était tellement déterminé à accomplir
son acte que ce n’est que la venue providentielle d’un voisin,
alerté par les pleurs de l’animal, un peu souffrant (qui n’avait
pas pu aller au champ), qui a fait fuir ce vieil ambitieux. Ce
pervers pris la fuite mais dans sa précipitation, oublia son
pantalon sur le lieu du délit. Interrogé par les journalistes, si
ma mémoire est bonne, le chef du village déclarera que : «
Ce monsieur voulait atteindre le dernier niveau de la
sorcellerie ».
Des anecdotes de ce genre abondent, il suffit juste de tendre
l’oreille pour les entendre. C’est X qui pour avoir la richesse
vend sa femme, son fils, sa fille ou tous en même temps ou
entretient des rapports sexuels avec un cochon sur une base

192
quotidienne. Je me demande toujours si, ces choses-là ne
sont pas faites pour débarrasser notre planète de toute forme
d’ambition.
En gros, ce sont des outils, des mécanismes de contrôle. En
effet, les détenteurs du vrai pouvoir s’occultent, se mettent
toujours en retrait de la scène publique. Ils se contentent de
nommer des marionnettes à qui ils montrent le strict
nécessaire pour pouvoir accomplir leurs fonctions et rien que
leurs fonctions. Pour être certains qu’ils ne pourront jamais
leur échapper, c’est fort probable, que les traumatismes
psychologiques soient les moyens choisis pour embastiller
leur conscience, leur Moi et leur Esprit dans la prison mentale
qu’est la fragmentation de la personnalité.

6-Le principe de la double « vérité » dans l’enseignement


ésotérique.

Ce bon vieux Pike, dans son Moral and Dogma…, dit que :
« Les degrés bleus existent, mais sont dans la cour extérieure
ou portique du temple. Une partie des symboles est montrée
à l’initié, mais il est intentionnellement induit en erreur par de
fausses interprétations. Il n’est pas destiné à pouvoir les
comprendre, mais il est voulu qu’il s’imagine les
comprendre ». Cet extrait illustre de manière appropriée le
jeu qui se déroule dans ces loges et autres associations du
genre. Il y a les initiés, et les Princes. Les initiés sont bernés
par des paroles mensongères tandis que les Princes sont au
courant des vrais secrets. Quoi donc de plus facile à
comprendre qu’un Maître Maçon, c'est-à-dire le degré cœur
de la Loge Bleue, soit un simple ignare « maçonnique ». Il
m’est donc très difficile de discuter de la Franc Maçonnerie
avec un membre de la Loge Bleue, parce qu’ils ne sont que

193
des dupes. Ce qui est amusant, c’est que la Loge Bleue est
celle qui contient la plus grande part des membres de la Franc
Maçonnerie, alors quand vous allez demander à un fier
Maître Maçon : « Frérot, est-ce que dans la Franc
Maçonnerie, l’on sert du vin rouge dans d’authentiques
crânes humains ? » En toute sincérité, il vous répondra : «
Jamais ». Et si à cela vous rétorquez : « Mais, il y en a qui le
font », il pourra même ajouter que : « Cela n’est pas la vrai
Franc Maçonnerie. Ceux qui le font ne sont pas de Vrais
Francs Maçons ». C’est ça ! Cause toujours bonhomme !
Cause toujours ! Et le pire, c’est qu’il aura raison d’avoir
tort !
Dans ces cartels de la duplicité et de l’hypocrisie, on réserve
la connaissance au petit nombre en gardant la masse dans
l’ignorance, et le prix pour y accéder est vraiment spécial. En
plus de cela, avec la tactique de « petit à petit », tu te fais
embobiner tranquillement jusqu’au point où il sera trop tard
pour t’en sortir vivant. Prenons par exemple les cannibales.
La première fois, ce n’est pas toi qui va forcement aller
déterrer le cadavre qui servira de festin macabre.
T’inquiètes ! On le fera pour toi. Mais quand tu auras au
moins pris de l’ancienneté à défaut d’avoir pris du galon, tu
ferras au moins partie des équipes de profanateurs de tombes.
Et te voilà trempé jusqu’au cou, sans aucune issue de sortie.
Pareil pour la sodomie rituelle. Au début on se contente de te
casser le derrière, pour ensuite t’envoyer aussi le faire aux
nouvelles recrues, et après, à tes proches etc.
Ce sera ainsi tant et aussi longtemps que le monde sera dirigé
par les serviteurs du Dragon, ces grands adeptes de la magie
noire : “Remember, White men rule the world. Evil, White,

194
sodomite, homosexual men rule the world (…)”105. Tu ne
crois pas si bien dire, mon cher Phelps, et cela depuis près de
4.000 ans.

105
Eric Jon Phelps, auteur du livre Vatican Assassins: “Wounded in the
House of my friends”, 2001.

195
9

LA SPIRITOLOGIE

"The hundredth monkey syndrome:


Once a certain number of individuals within
a species learn something new, suddenly
the rest of that species can do it without being shown."

1-Définition.

En survolant les pages du dictionnaire, j’ai trouvé les


définitions des mots : spiritisme, spiritualité, occultisme,
ésotérisme, chamanisme, New Age, sorcellerie, etc. il faut le
reconnaître, ces mots tels que définis par les dictionnaires les
plus sérieux, ne renvoyaient pas le sens que j’attribue à la
science que je suis en train de mettre au point. Pour ne donc
pas me frotter aux experts de ces sciences, il me parut
préférable de créer « ma part » de science. Et si jamais, ce
nom existe déjà, je m’en taperai un autre, ou au moins je me
débrouillerai pour me distinguer.
Dans « spiritologie », il y a « spiritus » et « logos ».
J’entends donc par « spiritologie », ce savoir qui permet de se
connaître. Elle est la science qui sort de l’incompréhension
en clarifiant le composé humain, les douze sens de l’homme,
et l’interaction qui existe entre les composés de l’existence et
ceux de l’humain. C’est aussi un moyen de s’affranchir d’un
gourou, non pas pour aller vers un autre, au moins aussi

196
vampirisant, mais plutôt vers son Ame dont la Pensée en est
la manifestation ostensible.
Par la spiritologie, on est sensé comprendre l’importance
d’avoir des pensées harmonieuses parce qu’elles sont la clé
du confort. A force de volonté, dès que l’on commence à
mieux contrôler sa pensée, il nous devient possible de
communiquer avec notre Ame. Nos intuitions deviendront
plus précises et de moins en moins subtiles. La part des
choses pourra être faite entre nos pensées et celles des autres.
Avec la spiritologie, l’on se sent libre de suivre les
enseignements de qui on a besoin pour se re-trouver, sans
toutefois être esclave de quiconque. En effet, il n’existe
aucune obligation d’aller plus loin qu’on ne le souhaite. Pas
de « serment que l’on ne peut rompre », ni de pacte de sang.
La spiritologie est sensée mettre à la disposition de tous, ce
qui est nécessaire au développement de tous. Par
l’acquisition de la maîtrise des sens tels que la Téléphrénie, la
Mémoire universelle, l’on rend désormais possible l’accès
aux informations utiles à notre maturation en tant qu’espèces
vivantes.
Le spiritologue serait donc celui qui est capable de savoir où
s’arrête l’éducation et où commence l’endoctrinement.
En définitive, la spiritologie se veut un cheminement
personnel, donc chaque spiritologue est détenteur de sa
spiritologie.

2-L’abandon du sacrifice rituel.

La connaissance mystique ne s’achète pas, ne se vend pas, ne


s’arrache pas, comme je l’ai dit plus haut. L’accumulation de
la bioénergie s’obtient par son économie. Il faut être radin en
matière de gestion de la bioénergie. De toutes les façons, un

197
pouvoir mis par un tiers pourra aussi être repris par un tiers,
car c’est un emprunt, mais ce que tu as toi-même gagner par
accumulation et économie et très difficile à perdre.
Cette mise en garde est sensée orienter vers un chemin autre
que celui du sacrifice. J’ai abondamment parlé de Sens, de
facultés mentales, de force mentale ou spirituelle, du monde
de la Nuit etc. or, ces vocables sont le plus souvent, dans
l’imaginaire populaire, tributaire de sacrifices des plus
douloureux. Bien évidemment les exemples qui « marchent »
sont légions. Moi-même qui vous écris, j’ai rencontré un
pasteur des églises réveillées, qui essayait de me convaincre
que « le sacrifice qui fait mal paye !». A cela je lui ai posé
une seule question : « Ça marche, mais pour combien de
temps ? » Il ne faut pas confondre le conditionnement
mental, qui est obtenu par une puissante hypnose et la
spiritologie qui recommande de thésauriser la bioénergie. Le
conditionnement mental est obtenu par fragmentation de la
personnalité qui est un désordre psychique qui se manifeste
par une acquisition de multiples visages et comportements
chez le malade. Cet envoûtement, c’est le cas de le nommer
ainsi, s’obtient généralement par de traumatismes
psychologiques successifs. Je vous prends un exemple. J’ai
une de mes cousines qui un jour me demanda de
l’accompagner chez un marabout dans un quartier de
Yaoundé. Une fois arrivés chez le marabout, ce dernier fit
son diagnostic. En plus de ses multiples problèmes de la vie
qu’elle rencontre chaque jour, elle demanda au marabout de
l’aider à récupérer une somme d’argent qu’une de ses
connaissances avait empruntée depuis des lustres et refusait
obstinément de lui rembourser. Le marabout lui prescrit donc
un certain nombre de choses à faire, en plus de deux
sacrifices de chèvre noire et de canards. Effectivement, c’est

198
en sacrifiant ces bêtes que le marabout trouvera la force
mentale et spirituelle qu’il faut pour débloquer sa situation.
Le marabout a affirmé à ma cousine que : « Sans cela elle ne
reverra jamais son argent, parce qu’elle a un blocage
mystique ». J’assistais à ces échanges, sans faire le moindre
commentaire. Ce qui m’a amusé un peu, c’est qu’il fallait
dépenser en sacrifice, une somme qui équivalait à peu près au
montant à récupérer. Quand on est sorti de là, j’ai dit à ma
cousine : « Tu sais quoi ? Allons à la police porter plainte
contre ton escroc ». Je suis moi-même aller rédiger la plainte
que l’on remettra à l’inspecteur de police enquêteur, et sans la
moindre évocation ou autre sacrifice rituel, elle a récupéré
son argent.
Ceci n’est pas pour dire que le marabout était un charlatan ou
un escroc, je ne le connais pas. Mais que le sacrifice n’est
pas la seule voie pour obtenir une solution à nos problèmes.
La patience et le bon sens sont amplement suffisants.
Nous serions allé faire le sacrifice rituel et aurions obtenu
éventuellement le remboursement de l’argent escroqué, mais
dans le subconscient de ma cousine, il aurait été marqué à
jamais ce traumatisme, de sorte que lorsqu’un problème
analogue se présentera de nouveau, il faudra encore faire un
autre sacrifice. Or, le principe du sacrifice, est que pour que
cela fonctionne, il faut à tout prix que cela fasse très très très
mal. Et quand le point où il ne reste plus rien de valeur à
sacrificier sera atteint, que restera-t-il à faire d’autre ?
C’est pour cela que quand j’entends les paroles : « …c’est
mon corps prenez et mangez, c’est mon sang, prenez et
buvez… » d’un des plus célèbres chants chrétiens,
immédiatement j’attrape la chair de poule. Il m’est encore
impossible de comprendre pourquoi il eut fallu à tout prix,
que du sang soit versé pour que l’humanité soit sauvée. En

199
tout cas, tant mieux pour ceux qui y croient encore. Le sang
est la principale monnaie dans les marchés des Créateurs-
Dragons, dès que l’on sait cela, le reste suit en devenant
intelligible dans l’immédiat.
Le sacrifice rituel de sang permet de créer un flux nouveau
dans le circuit de la bioénergie de ceux qui y participent. La
vie qui s’en va engendre un mouvement, une force cinétique
que l’on peut exploiter à diverses fins. Le problème avec ce
type de procédé, se situe au niveau du caractère éphémère de
ses retombées. De plus, les instruments, la mise en scène,
tout cela a un coût non négligeable. Pour sacrifier un
mouton, il faut d’abord l’avoir. Ensuite, il faut des
ingrédients et autres objets consacrés. A tout cela, il faut
ajouter les contraintes de lieux, on ne sacrifie pas n’importe
comment et n’importe où. Alors, une fois que l’on a détruit
une vie pour se faire « nommer » par exemple, très
rapidement, il faudra encore une autre destruction pour se
maintenir, et après une autre pour contrer les attaques de nos
« ennemis », une autre pour renouveler et entretenir notre
maintien au poste, jusqu’au jour où il n’y aura plus aucun
sacrifice qui puisse empêcher la réalité de nous rattraper. Je
veux tout simplement dire que le sacrifice agit spirituellement
sur notre Moi, comme la drogue agit physiologiquement dans
notre Corps. Au début, il suffit d’une dose, ensuite on se
rend vite compte que cela ne suffit plus, alors on la double, la
triple, etc. jusqu’au jour où les dégâts engendrés par sa
consommation deviennent tel qu’il faudrait changer de corps
pour que cela aille mieux.
Le sacrifice est un booster violent et très souvent destructeur.
Ogotemmêli avait bien décrit le mouvement des fluides
vitaux lors du sacrifice d’une bête. Mais il semblerait qu’il
ait omis de dire à Marcel Griaule, que le Nommo est un bon

200
plaisantin. Et surtout, une fois que vous l’avez habitué à le
nourrir pour vous aider à vous soigner, il commence à y
prendre goût. Et de plus en plus il pressera le maître de
cérémonie pour avoir davantage de sacrifices rituels. Alors le
pauvre se verra donc dans l’obligation de le satisfaire. Dans
ces rituels, ne l’oublions pas, « le Nommo, (…), vient
s’abreuver, se fortifier, entretenir sa vie »106. Il est très évident
que dans ce business, le Nommo y trouve son compte. Très
souvent, Il est prêt à rétribuer ceux qui lui permettent d’en
profiter par des richesses, des honneurs, de la puissance aussi
ostentatoires qu’éphémères.
Voilà pourquoi en gros, personnellement, je ne suis pas un fan
des sacrifices rituels quelle qu’en soit la nature. J’ai le
sentiment que plus on en fait, plus il faudrait continuer à en
faire, et c’est cette servitude que je refuse.

3-La clé.

L’état de la pensée est la clé en spiritologie. Rappelez-vous


que la pensée est une fenêtre qui donne sur l’Ame. Il
semblerait que le fait d’avoir des pensées harmonieuses, donc
équilibrées soit plus utile que les autres. Au début, notre
pensée et brouillée par les pensées des autres, les impressions
de ceux qui nous entourent. Mais à force d’éviter des
pensées conflictuelles, celles qui souhaitent le mal aux autres,
il est fort probable que l’on fasse un grand pas vers la
véritable pensée que notre Ame est en train d’émettre.
Un tout petit détail : la pensée et la raison sont différentes.
Dans le dictionnaire Petit Robert, j’ai comme l’impression

106
Marcel Griaule, Dieu d’eau : Entretiens avec Ogotemmêli, Librairie
Arthème Fayard, Paris, 1975, p.124.

201
que pensée et raison y soient considérées comme synonymes.
La raison est la partie de la pensée qui se justifie et
s’explique. L’Ame peut émettre une pensée dénuée de toute
raison. La raison dans l’expérience humaine, n’occupe pas
un grand espace, en ceci que bon nombre de nos actes ont des
raisons qui nous échappent totalement. Alors que l’Ame
émet continuellement la pensée. A ce niveau, nous attribuons
à la pensée la caractéristique d’une onde vibratoire, souvent
sonore, émisse par l’Ame. La raison est un produit de
l’intellect, faculté cérébrale fortement dépendante des cinq
sens ordinaires que sont l’ouïe, l’odorat, la vue, le toucher et
le goût, qui permet de sortir de la réalité de l’instant présent à
travers cet exercice, cher à nos vieux copains les philosophes,
qu’est la réflexion.
C’est cette différence de méthode qui fonde la nuance entre
spiritologie et philosophie. Devant une situation où la
nécessité de prendre une décision délicate s’impose, le
spiritologue écoute ce que son Ame lui dit, tandis que le
philosophe s’extrait du moment présent, intellectualise pour
trouver l’acte à poser, en un mot : il écoute sa raison.
Aristote, ce célèbre philosophe n’avait-il pas fait usage de sa
raison lorsqu’il affirmait que de deux objets, placés à la
même hauteur et lâchés au même moment en chute libre,
c’est le plus gros qui arrivera le premier au sol. J’ai testé
cette affirmation, et m#@=µ ! Ce grec devait vraiment être
spécial pour affirmer de pareilles conneries. Voilà un
exemple des trouvailles que ces philosophes peuvent nous
produire en quantités exportables.
Avec la pensée, il est possible de se mettre en harmonie avec
l’Ame. C’est le levier qui actionne le dispositif.
Les visualisations que l’on peut effectuer dépendent de l’état
de la pensée. Si elle est agitée, il y a bien des chances que

202
l’Ame le soit aussi, et le résultat escompté ne viendra
certainement pas. Si elle n’est pas stable et ferme, le résultat
sera l’échec. La pensée constitue les « yeux » de l’Ame. Il
faut donc être capable de la stabiliser sur un objectif à
atteindre jusqu’au résultat final. Un exemple, il n’est pas
conseillé de penser à avoir une maison, puis tout de suite,
changer et penser avoir une voiture. La pensée une fois
qu’elle est émise doit être gardée dans notre mémoire aussi
longtemps qu’il le faut pour permettre à l’Ame d’exaucer nos
vœux. Si l’on change de vœux en cours de chemin, c’est le
chaos qui se créé et rien de bon ne pourra en sortir désormais.
C’est pour cela qu’il est vraiment imprudent de penser aux
mauvaises choses, et surtout à nos pires craintes. En effet,
dès qu’une image, une idée insistante se matérialise dans la
mémoire cérébrale, il n’est pas du tout facile à l’Ame, de voir
la nuance entre ce que l’on désire ardemment et ce qu’on
craint le plus. Elle a tendance à vouloir réaliser tout ce qui
est bien matérialisé dans la mémoire.
Garder la pensée sur un objectif ne doit pas être une source
de stress. Il s’agit juste d’être sûr que notre désir sera
satisfait et ensuite être patient, très patient. Tout est fonction
de la génétique, de l’état de sa pensée et/ou de sa santé. Donc
il faudrait d’abord se découvrir pour pouvoir connaître les
délais qui s’écoulent de la visualisation d’un objectif à sa
réalisation par l’Ame sur le plan physique. A chacun son
rythme, car, à chacun son héritage génétique.

4-Du Lieu et du Moment.

Ces deux mots ont été souvent utilisés dans notre exposé. Le
moment et le lieu sont des paramètres capitaux de la
spiritologie. N’ayant pas le culte du sacrifice, il faut bien

203
pouvoir trouver la force, l’énergie cinétique qui permet le
mouvement, et qui permet donc la « création ».
La plupart de ceux qui ont eu une formation dans les écoles
d’obédiences occidentales, peuvent déjà avoir entendu parler
du cercle du zodiaque. Le cercle du zodiaque est un cercle
avec une croix qui le divise en quatre parties égales. En plus
de cela, il y a douze dessins d’animaux à chaque angle de
30°. En tout cas, à bien y regarder, l’on peut voir que le
cercle du zodiaque est l’exacte réplique du cadran d’une
horloge. A ceci près que l’horloge possède les chiffres de 1 à
12, tandis que le zodiaque a plutôt des signes d’animaux à la
place (du bélier au taureau). Maintenant que les similitudes
entre cercle du zodiaque et cadran d’horloge ont été
rappelées, permettez-moi de substituer le cercle du zodiaque
par l’horloge. Vous êtes d’accord ? Oui ? Euh ! Ok, Merci.
A chaque heure de la journée correspond un lieu propice pour
telle ou telle chose. Le soleil, ici au niveau de l’équateur, se
lève vers 6h00, et se couche vers 18h00. C’est plus ou moins
exact durant l’année entière. Maintenant il revient à tout
spiritologue de trouver l’heure à laquelle son réveil est le plus
bénéfique pour lui et l’heure à laquelle se coucher, procure le
meilleur sommeil possible. Ainsi de suite, cela peut
s’appliquer à toutes ses activités de la vie. A la fin, il aurait
devant lui son horloge bioénergétique, son cercle du
zodiaque. Voilà ce que représente le lieu.
Le moment est la représentation des articulations de la
création proprement dite. C’est le schéma qui représente la
chronologie de la circulation de la bioénergie, cette force
créatrice. Les parties du corps à travers lesquelles la
bioénergie circule avant de s’élever pour créer, sont
successivement occupées. Le sommet du crâne est la
première partie impliquée et aussi parfois, la dernière.

204
Généralement, l’on peut dire qu’il existe un flux de
bioénergie qui entre par le sommet de la tête, au niveau de la
fontanelle, ensuite qui descend jusqu’au niveau d’un point
situé entre les parties génitales et l’anus, puis remonte le long
de la colonne vertébrale jusqu’à l’hypophyse où elle sort pour
créer des « miracles », comme le disent les gamins. Chaque
étape du parcours de la bioénergie dans le corps humain,
correspond à un moment.
La combinaison de ces deux paramètres que sont les lieu et
moment, peut constituer un instrument très précieux pour la
gestion de notre quotidien. Il peut permettre d’éviter de
nager à contre courant, d’agir à contretemps, mais surtout
d’utiliser la « force des marées » pour se faciliter la tâche.
Tout ceci est envisageable à partir de l’instant où l’on a déjà
accumulé assez de bioénergie. Il existe nécessairement une
période de latence, qui permet au spiritologue d’emmagasiner
de la bioénergie minimale qui la rendrait palpable. Cela varie
de 3 à 10 ans et même parfois plus dans certains cas. Faire
usage de la combinaison lieu/moment sans y ajouter le
mouvement de la bioénergie à l’intérieur du corps et à
l’extérieur de celui-ci, revient seulement à avoir une
réflexion, une philosophie sans même la force de la réaliser.
Or, l’idée ne sert à rien si elle ne peut pas créer.

5-Quelques astuces.

Les rosicruciens, les Francs Maçons, les cabalistes, et autres


membres des cercles ésotériques ou philosophiques, sont les
plus exposés à la faim et à la fatigue spirituelle. Car ils sont
dans des organisations où il leur est demandé de donner de
leur énergie vitale en échange des « biens de la Terre »
comme d’aucuns les appellent. J’ai personnellement observé

205
les membres de ces cartels de mystification, très peu
possèdent une méthode fiable de lutte contre les maux que
sont la faim et la fatigue spirituelle. Ils ont tous tendance à
faire des sacrifices rituels pour tenter d’y remédier. Lorsque
tu trouves un qui, pour guérir, sacrifice son épouse, la mère
de ses enfants, quel espoir de guérison peut-il sincèrement
avoir à travers cet acte, sinon celui que lui font miroiter ceux-
là mêmes qui l’on incité à gaspiller sa bioénergie ? Les
rosicruciens, rien que pour toujours avoir un parking où garer
leur voiture, émettent de la bioénergie. Pour ne pas rater un
train, un bus, un avion, ils sont prêts à émettre de l’énergie.
Pour pouvoir lire sa montre, en mettant le cadran hors de vue,
ils émettent de la bioénergie. J’ai envie de dire que même
pour jouer aux billes, ces gars émettent de la bioénergie. Ce
qui est marrant, on commence par leur apprendre à dépenser
leur précieuse vie dès le départ dans les loges. C’est
exactement comme apprendre à un élève-chauffeur à
accélérer avant de lui montrer où se trouve le frein. Bonjour
les dégâts.
La plupart des ces sectaires, comme on les nomme au
Cameroun, passent le plus clair de leur temps à émettre de la
bioénergie pour des futilités. On comprend dès lors
pourquoi, ils sont les plus exposés à l’épuisement spirituel.
Dans cette liste, l’on peut aussi y ajouter les « pastos » et
autres prêtres exorcistes107.
L’astuce est de faire circuler la bioénergie dans son Corps
physique. C’est ainsi que l’on se régénère. La bioénergie,
107
Bon nombre de prêtres exorcistes catholiques, se servent de la
bioénergie de leurs ouailles pour faire leurs guérisons miraculeuses. C’est
généralement des femmes. Ils font mine de s’occuper de leur besoins
primaires pour ensuite les sucer littéralement jusqu’à l’os, et au nom de ce
bon vieux Jésus en plus. Alléluia ! Amen !

206
selon les besoins, aura une couleur particulière. Le jaune
c’est la joie, le rouge brillant est la santé, etc. Pour ce tableau
d’équivalence entre les couleurs et les buts recherchés, ne
soyez pas inquiets, il suffit de savoir qu’ « une fois qu’un
certain nombre d’individus d’une espèce apprennent quelque
chose de nouveau, soudainement le reste de cette espèce
arrivent à le faire sans l’avoir appris ». Alors patience !!!

207
10

INTERRUPTION.

"Il n’est pas nécessaire d’aller à la sorcellerie,


pour entendre chanter les hiboux!"

« KAMBA NYOLÉ vint d’un pays obscur et s’installa dans


celui où il y avait le jour et la nuit. Les animaux sauvages y
abondaient. Et ce fut un chasseur disposant d’une meute de
chiens de douze éléments où chaque chien avait son
sobriquet.
S’éloignant de son père NYOLÉ108 qui demeura au pays
obscur, de temps à autre, il lui apportait ses provisions de
chasse. Cette situation devint un calvaire et il alla demander
à son père une compagne pour s’occuper du séchage des
provisions devant parvenir à celui-ci.
NYOLÉ lui proposa une compagne du nom d’OFALO109. La
préférence de Kamba se portait sur une autre du nom
d’ONGUEDOU110.

108
Nyolé en langue Gounou signifie « fantôme ».
109
OFALO : personne ne faisant que du bien, ne pensant aucun mal
envers les autres, luttant pour le bonheur, le bien-être de l’humanité.
110
ONGUEDOU : recherche continue de la prolifération du mal, opposer
continuellement les uns envers les autres, toujours en relation
ininterrompue avec le diable.

208
Nyolé accepta malgré lui le choix de Kamba qui ramena avec
lui sa femme. Les deux partenaires étaient nus sans que cela
les gênent.
Mais, en observant les chiens qui s’accouplaient, cela leur
inoculait les germes d’amour auxquels ils ne tardèrent pas à
succomber. Ils eurent honte le matin se voyant nus. Kamba
façonna avec les feuilles en forme d’entonnoir à la grosseur
de son sexe pendè, communément appelé modongo.
Onguedou se mit un cercle autour des reins, fendit le tronc de
bananier en lamelles, les noua entre ses jambes d’avant en
arrière : bifugué. Ils n’étaient plus nus. Leurs fréquentes
unions sexuelles donnèrent lieu à une grossesse dont
l’accouchement intervint neuf mois après.
Un jour, en l’absence de Kamba qui était en chasse,
Onguedou reçut la visite d’OHANDA, le chef de Beedou,
pluriel d’Onguedou. Cet Ohanda l’aida à manger le
nouveau-né prétextant qu’elle n’avait pas à manger alors
qu’elle avait faim.
De retour de la chasse. Kamba constata les dégâts. Il alla
rendre compte à son père.
Le nommé BOKOLO MPONA avait épousé la sœur de
Kamba du nom de MOLELA, qui avait déjà accouché d’une
fille du nom de MBONO qui était OFALO, avec tendance de
faire beaucoup d’enfants. Il demanda à son père s’il pouvait
demander la main de cette dernière. Celui-ci lui donna le feu
vert. Kamba eut Mbono comme épouse mais dû subir un rite
O KOU YA NEBANA (expiation rituelle de l’inceste).
Après Kamba se mit à faire des enfants qui peuplèrent le
grand Mbam, ils sont : NEMANDÉ OMBONO avec tous les
BANEMANDÉ, SAASSA MBONO accoucha de MBOLA
SAASSA, fils unique qui accoucha de GUESSANKO,
OSANO, KOMBÉ TSINGO, NGORO. GUNU MBONO

209
accoucha de KOA, MBESA, NCIŇÉ, GAN-NO seule fille.
NKE MBONO accoucha des BENKE à savoir TRING qui
alla chez les Yambetta, Gunu Kidung, Gunu Kessogo etc. »
A travers ce récit, les Gounous, essayent de donner des
indices à propos de leur origine ethnique. La clé subtile de
décodage dans ce récit est l’évocation du « pays obscur », qui
s’oppose nécessairement à « celui où il y avait le jour et la
nuit ». Les Gounous ne sont pas les seuls à rattacher leur
origine à ce « pays obscur ». Quand on entend un peuple
déclarer venir du ciel, cela veut-il dire que ce peuple situe son
origine dans le ciel intersidéral, plus obscur que les nuits sans
lune.
Nos lointains aïeux considéraient que la source de la Vie est
l’Ame. Et que l’Ame habite le pays de la nuit éternelle, le
pays des ténèbres. Ce pays des ténèbres est aussi le lieu
d’habitation des Dragons, des dieux ou des Dieux, et autres
Nyolé, Nommo, Prima Mater, Arbre de Vie, etc. Que pour y
accéder, il faut passer à travers les « 10 portes de l’éternité ».
Pour citer un exemple précis parce que plus proche de nous :
Ngog lituba. Le vieillard Njebet Tuulag racontait au Pr
Joseph Mboui l’origine de la société : « Neuf hommes, leurs
femmes et leurs enfants sortent d’une grotte et s’installent
progressivement aux alentours de celle-ci, (…) ». Dans le
Mbam, vous écouterez une version analogue qui situe
l’origine des mbamois toujours à Ngog lituba. Avec le
surpeuplement, les ancêtres des mbamois se sont déplacés
pour une autre grotte qui se trouve à « Asses », en actuel pays
Lémandé, (par Bokito situé à 22km de Bafia). On vous dira
en plus de cela, que ces ancêtres n’étaient pas des humains
comme nous aujourd’hui, mais plutôt des « Nyoles »111.

111
Fantômes.

210
Dans cette grande grotte, « Ces hommes parlaient la même
langue. Mais sous la pression démographique, ils décidèrent
de fabriquer une sorte de tambour qu’ils appelèrent
Efilimind. Ils réalisèrent le projet en un temps record.
Quand ils eurent fini, ils conclurent : " C’est notre chef qui
entonnera le premier. Quand il l’aura fait, tout le monde se
mettra à en jouer en suivant chacun son chemin, en parlant la
langue qui lui plaira et allant s’installer partout où besoin
sera" ».
L’incarnation de ces fantômes en nos ancêtres s’est faite par
des moyens que nous appellerons aujourd’hui, magiques.
Avec les tabous, les codes et tous les interdits, l’Histoire de
notre race est devenue énigmatique, pas parce que personne
ne s’en souvient, mais parce qu’elle a été frappée du signe du
secret. Et c’est pour cela que les contes sont devenus
mythologiques, folkloriques et très peu compréhensibles. Il
faudrait peut être que cela change un peu, notre avenir en
dépend beaucoup.
Tout au long de ce discours, écrit dans un style hérétique, il a
été question de montrer du doigt le problème le plus
important auquel l’humanité devra songer à faire face une
fois pour toutes. Ce problème est celui du parasitage de notre
espèce par le Dragon. Nous avons fait exprès de mettre
l’accent sur celui qui est le plus répandu parmi nous. Mais, il
existe bien entendu, d’autres parasites.
A quoi ressemble-t-il ? Je vous propose une reconstitution à
partir des dires d’Ogotemmêli et bien d’autres sources. Les
parties soulignées constituent la description du
Nommo/Dragon.
« Dans cette descente, l’ancêtre avait encore la qualité de
génie de l’eau et son corps, bien qu’ayant gardé une
apparence humaine du fait qu’il s’agissait d’un homme

211
régénéré, était pourvu de quatre membres souples comme des
serpents, à l’image des bras des grands Nommo » p.40.
« Écartant les mains, il passa dix fois le fil dans chacun des
quatre doigts, le pouce n’étant pas utilisé. Il obtint ainsi dans
chaque main quarante boucles qui faisaient quatre-vingts fils,
nombre même des dents d’une de ses mâchoires. Ses mains,
palmées, figuraient les peaux des extrémités.
Symboliquement, frapper sur le tambour, c’est frapper sur les
mains du Nommo. » p.60
« Plaçant les deux paumes en cornet derrière ses oreilles,
Ogotemmêli rappela que le génie n’avait pas de pavillons,
mais seulement des trous auditifs.
— Ses mains lui servent d’oreilles, dit-il, pour entendre, il les
place toujours de chaque côté de sa tête112. Battre le tambour,
c’est battre les mains palmées du Nommo, c’est battre ses
oreilles. » p.61.
« — Les dents limées en pointes sont les dents aiguës du
génie, » p.74
« Il voulait dire que les parures des femmes rappelaient celles
du Nommo et surtout certains détails de son corps vert » p.75
« Le diadème de perles vertes arrêté aux tempes est le front
brillant du Nommo ; le collier, les rides de son cou113. »
« Les deux perles rouges du coin des ailes du nez sont ses
yeux. »
« Les bracelets de cuivre des poignets et de la saignée des
bras ont la forme et tiennent la place des os circulaires qui
font gonfler la peau du génie en cette partie des membres. En

112
C’est pour cela qu’Antchala Goun-Doumé, avait de la difficulté à
entendre les appels de sa femme dans le conte. C’est le son d’instruments
musicaux fait de cuivre qu’il entend facilement.
113
Rides qui tiennent lieu et place de clavicules chez le Dragon.

212
effet, ses bras sont flexibles quoiqu’ils soient munis d’os
longs continus. Ces bracelets sont au nombre de quatre, chiffre
de la femme. »
« Le rang de perles, ou l’anneau de cuivre, de la cheville droite
rappelle l’os circulaire du bout de la queue du génie.
Régulièrement, la cheville gauche ne devrait pas être ornée. »
« A l’index, à l’auriculaire et à l’annulaire sont passés les
anneaux de cuivre, car seuls ces doigts, dans la main palmée,
présentent des bourrelets circulaires à la place des articulations.
Ce sont ces bourrelets qui sont imités. Au contraire, le pouce et
le majeur restent libres, car, chez le génie, ils sont lisses et
souples, ce qui ne permettrait pas à un anneau de s’y fixer. »
« On ne devrait pas mettre d’anneau d’orteils, le génie n’ayant
pas de pied114. ». On peut ajouter que le Dragon possède une
longue griffe acérée à chaque auriculaire.
Vous vous demandez pourquoi, nulle part il est décrit tel quel ?
Eh bien ! Ré-ecoutons Ogotemmêli :
« De même qu’on ne prononce jamais le nom du génie de l’eau,
de même on ne trace jamais son image. Ce serait une grossièreté
vis-à-vis de lui : le représenter serait l’obliger à se présenter,
comme si on le nommait. Ce serait le troubler dans ses desseins,
intervenir dans la marche de ses activités de Moniteur de
l’univers. » p.110. (NB : Les descriptions ci-dessus sont tirés
du livre Dieu d’eau de Marcel Griaule). En fait, nous avons là,
les principales pièces du puzzle.
Ensuite, il était devenu interdit, sous peine de mort, d’en parler
ouvertement. Le Dragon devint un sujet tabou.

114
Ici, je me demande s’il s’agit bien là d’une « parole claire », ou une
tentative « (…) de cacher le symbolisme à ceux qui voudraient
comprendre. », car le Dragon marche debout. Il est bien vrai que le
dragon blanc, que la clé d’Ankh représente ne possède qu’un seul pied…

213
Enfin, il a été mis sur pied tout un ensemble de codes pour faire
référence à ce Dragon. Ces mot-clé faisaient toujours
références à des animaux mythiques, certes, mais toujours dotés
d’écailles.
Voir en page 220, un portrait qui m’a parut très ressemblant
d’un jeune adulte de cette espèce. Jeune, ce mot est bien relatif,
car, cette image représente un Dragon qui a entre 5.000 et 9.000
ans d’âge. Je l’affirme parce que vers 10.000 ans, le menton
s’allonge pour faire une sorte de corne, que les pharaons
imitaient par une postiche sur le menton.
L’ « ayaη » que le vieil Abega Essomba avait planté au nom de
Laburthe-Tolra115 et pour la prospérité de ce dernier, cet
« oignon mystique », est un lien entre Laburthe-Tolra et une
larve de Dragon, en deux mots, c’est un « mariage alchimique »
si vous voulez.
Après cette étape larvaire, les Dragons prennent la taille et la
forme de nains malingres (1 à 1.20m) difformes, avec une
grosse tête disproportionnée au vue du reste du corps et là
prennent le nom de : Bissimas ou Minkugs. Et enfin ils
deviennent des jeunes Dragons (2.5m et plus). Les Dragons
vraiment très âgés, possèdent des cornes qui ont la forme des
antennes de certains insectes et qui ont servi de modèle aux
concepteurs des couronnes royales. C’est à cela que font
référence les casques de chefs antiques qui avaient des cornes.
Alexandre le Grand, avait un casque de ce genre. La gestation
chez les Dragons met 60 ans.
Ce dragon fait partie du folklore de tous les peuples de la Terre
y compris les Amérindiens. Go-Khlä-Yeh, plus connu sous le
nom de: Géronimo116, en relatant l’histoire des origines de son

115
Philippe Laburthe-Tolra, 2009, p.36.
116
Géronimo, L’histoire de Géronimo par lui-même, propos recueillis
d’abord par S.M. Barret d’octobre 1905 à juin1906 et ensuite traduit en

214
peuple117, ne manqua point de parler du Dragon mangeur
d’enfants qui fut terrassé par un jeune et brave garçon qui
s’appelait : Apache118. D’où le nom de son peuple, descendant
de cet héro originel.
Quelque soit l’appellation par laquelle il est connu, le Dragon
existe, cela ne fait aucun doute. C’est la force derrière la
plupart des activités sociales d’envergure chez les hommes.
Les grandes administrations humaines n’ont que pour but : de
servir le Dragon en lui donnant tous les sacrifices de sang
dont il a besoin pour entretenir sa vie. En récompense, ils
gratifient les leaders humains de l’humanité de bien de
cadeaux : gloire, honneurs, puissance, richesses, etc. Mais
pour mieux pouvoir se faire servir en termes de sacrifices de
sang. Car, ces « élus » deviennent des personnes influentes
dans leurs sociétés, des exemples à suivre pour les autres,
donc autant d’appâts pour les proies de prédilection du
Dragon. Tous les hauts dirigeants officieux de l’humanité,
ces faiseurs de rois, de reines, de présidents, de chefs de
gouvernements, de papes, d’imperators, d’Ayatollah, de
rabbins, de prix Nobel, et j’en passe, ont donc pour fonction
de décider qui servira de repas au Dragon parmi leurs
semblables humains, et ceci dans le plus grand secret et en
tout irresponsabilité. D’où le besoin de mystification, d’un
écran de fumée qui camouflera tout ce commerce de sang.
Pour faire plus que dans la caricature, je vous propose ce
conte d’Afrique de l’Ouest, qui illustre bien notre propos :

français et présenté par Jean-François Ménard, Le Livre de Poche,


Librairie Générale Française, 1985, p.72.
117
Op. cit, p.27-35.
118
Lors du duel avec le Dragon, Apache esquivait les flèches en sautant
sur l’arc-en-ciel.

215
« L’empire de Ghana occupait le Soudan central, le Soudan
septentrional et la Mauritanie, que les Sénégalais appellent
"Ghanar" de nos jours encore. Presque toujours Ghana est
évoqué dans une atmosphère d’"Atlantide" : le Sahara était
encore boisé et fertile : il possédait des rivières et une mer
intérieure. De grandes villes aux maisons de banco, parfois
en pierre de taille, florissaient avec leurs populations
cosmopolites de noirs de toutes les races, de Peulhs et de
marchands arabes. Ces villes étaient policées : elles
possédaient des armées puissantes au service d’un pouvoir
certain.
Les hommes s’habillaient d’amples boubous de cotonnade et
d’un bonnet blanc. Les femmes portaient de chatoyantes
soieries et des babouches dorées du Maghreb. Leurs
chevilles et leurs poignets s’encerclaient d’anneaux et de
bracelets d’or.
Ghana fut le creuset où, durant des siècles, auréola
Tombouctou la "mystérieuse" d’un universel renom. De ces
splendeurs, il ne reste que des évocations, des rêves attristés
sous des linceuls de sable…
Mais voici Ghana ressuscité par la légende africaine.
Ghana raconté par un griot, lors des veillées galantes ou
familiales, dans la nostalgie vibrante de la guitare africaine
qui recrée, avec emphase, cet éblouissant paradis qu’est
toujours le passé, dépouillé de ses peines humaines. La
légende de Ghana, c’est la légende du serpent de Ouagadou.
Ouagadou est le berceau des populations d’Afrique noire.
C’est de Ouagadou que se fonda un vaste empire dont la
capitale fut Ghana, Ghanata ou Koumbi. Cette ville se
trouvait un peu à l’ouest de Néma.
Le Ouagadou était une région à prospérité miraculeuse. Des
pluies d’eau prenaient à la terre ses nourritures et

216
l’apportaient aux cotonniers, aux sorghos et aux arbres
fruitiers qui, sous l’impulsion d’une sève riche, donnaient de
magnifiques récoltes : des pluies d’or dispensaient le métal
dans quoi devaient être ciselés le pommeau de la canne des
hommes ainsi que leurs éperons, les bijoux et les bagues des
femmes. La population, très dense, était une mosaïque où se
mouvaient les Bambaras, guerriers trop éloquents : les
Sarakolés, bavards et philosophes : les Kassonkés, race
d’artistes, et les Poulhos, grands seigneurs farouchement
attachés à la vie pastorale. Les dames peulhes portaient de
pesantes boules d’ambre, en colliers sur leur poitrine cuivrée
et en étoiles sur le firmament compliqué qu’était l’édifice de
leur coiffure à cimier. Les moussos avaient une démarche
souple et légère cadencée par la danse lente de leurs bras qui
se mouvaient dans les ailes de mousseline de leurs boubous.
Elles portaient de l’or en bracelets, en colliers, en anneaux
de pieds et en boucles d’oreilles. Elles sentaient bon le
soumaré, dont les longues chaînes garnissaient leurs épaules
et croisaient leur parfum sur leur poitrine lisse. L’ensemble
des villes de l’empire était protégé par une muraille magique
invisible qui mettait en échec les envahisseurs.
La prospérité de Ghana n’était pas œuvre humaine.
L’empire la devait à un énorme serpent, que tout le monde
adorait. Le reptile était de nom Bida ou Bira et vivait dans
un puits. La tradition voulait qu’on lui donnât chaque année,
en offrande propitiatoire, la plus belle jeune fille de l’empire,
parée de ses atours. Chaque clan, chaque tribu,
s’acquittaient, tour à tour, de ce douloureux sacrifice.
Mais sur cette terre tout despotisme a sa fin. C’est ainsi
qu’un jour, Dia Alayama osa tuer le poisson de l’île de

217
Bentia119. Ce poisson légendaire surgissait des eaux du
Niger, un grand anneau de cuivre au nez, et dictait ses
volontés tyranniques aux naïfs Sorkos qui lui obéissaient en
tremblant.
C’est ainsi qu’une année survint où la martyre du serpent de
Ouagadou devait être une jeune fille à la beauté sans pareille
et de nom Sia. Elle était fiancée d’Amadou Séfédokoté,
Amadou le taciturne. Sia, à seize ans, était déjà une grande
jeune femme. Elle avait des yeux noirs plus lumineux que les
soleils de midi : sa chevelure et sa peau avaient un grain fin
comme du sable de titane. Les plus beaux bijoux déparaient
ses attaches distinguées, la douceur de sa voix, la courbe de
son sein et l’harmonie de ses hanches. Et Amadou le
taciturne aimait sa fiancée plus que son tabou. Aussi fut-ce
avec douleur que l’on vit approcher le jour au crépuscule
duquel Sia devait être avalée par le serpent sacré de
Ouagadou.
La veille, Amadou passa une nuit de tourmente. Un chagrin
immense s’empara de lui et l’étendit sur son tara120, la tête
bouillonnante de pensées amères.
Que pouvait-il faire contre la décision irrévocable des
anciens de la tribu ? Même s’il s’insurgeait contre eux,
n’était-ce pas, en même temps, une provocation à Bida ? Or,
quelle calamité punirait, à bref délai, celui qui agirait à
l’encontre de son désir ! Il n’avait qu’à mourir de sa peine.
Cette idée d’impuissance se multiplia dans sa tête
désespérément sur son tara.
Le soleil se hissa lentement sur l’orient ; ses rayons nets et
droits l’entourèrent d’un disque clair haché de pourpre.

119
Bentia : Sur le fleuve Niger, au sud d’Ansongo.
120
Tara : Sommier fait de tiges de bois réunies à la cordelette d’écorce.

218
Amadou vit avec effroi le jour filtrer à travers
l’entrebâillement que laissait sa porte de chaume. Il sortit de
sa case en automate. Il retira son sabre du fourreau de cuir
bigarré qui le préservait de la rouille. Et, tout le jour, pour
tromper sa douleur, il aiguisa l’arme sur une pierre
gréseuse. Vers le soir, le sabre était si tranchant qu’il
coupait le vent.
Lorsque le soleil tomba derrière le couchant, à l’insu de tout
le monde, Amadou se rendit près du grand puits entouré
d’offrandes et dans lequel vivait Bida. Il construisit à la hâte
une paillote abritée derrière un rideau d’arbres. Là, il se
cacha.
Les anciens avaient formé le cortège qui devait conduire Sia
au sacrifice rituel. Les ténèbres avaient noyé les cases en
s’épaississant autour d’elles et la nuit engloutissait tout dans
son abîme, même la pensée des hommes. Et, soudain, les
notes profondes d’un tam-tam traversèrent la nuit de leurs
flèches qui éclairèrent les ténèbres en y répandant une
signification. C’était le signal de l’heure du sacrifice. Les
tam-tams avaient essayé de le dire sur les rythmes allègres
qui, par les soirs baignés de lune, conduisaient vers la case
d’hyménée la longue théorie de jeunes filles ainsi que leur
chant doucement scandé par les battements de mains. Mais
les tam-tams, sur ce motif gai, poussaient cette fois des
lamentations de douleur. On habilla Sia de ses plus
somptueux boubous. On la voila du pagne que, pendant les
loisirs, elle avait confectionné à l’ombre des figuiers blonds à
la feuillée bleue, dans l’espoir d’en faire son voile de
mariage. Dans la nuit où l’on ne distinguait que les échos
lugubres d’un tam-tam éploré, Sia avançait lentement,
poussée vers la mort par l’escorte inexorable des anciens.
Lorsqu’ils furent à quelques coudées du refuge de Bida ils

219
abandonnèrent la jeune fille après que le plus ancien des
anciens eût prononcé la phrase solennelle, pleine de
résignation : « Reste ici et pardonne-nous ».
Sia ne put tenir davantage sur les jambes. Elle s’agenouilla,
les mains sur les yeux dans ce geste naïf du lièvre qui, la tête
fourrée dans un buisson, croit échapper au danger parce
qu’il ne le voit plus.
Aussitôt la tête pointue de Bida émergea du puits. Elle monta
dans l’obscurité puis, d’un coup rapide, elle s’infléchit vers
la boule inerte qu’était devenue la jeune fille abritée dans
son pagne.
Bida flaira sa proie avec précaution et, brusquement,
replongea dans sa demeure. L’instant d’après le long corps
flexible du serpent jaillit d’un trait, le ventre luisant : il
marqua un temps d’arrêt, puis l’animal hideux submergea la
jeune fille de sa bave et d’un mouvement imperceptible
replongea dans son puits.
Le liquide gluant que le serpent avait craché secoua Sia
Tounkara de répugnance. Elle chercha vainement, en
poussant des hurlements, à se débarrasser de son pagne et de
son boubou confondus en une même pâte horrible qui se
collait à elle et la glaçait de terreur.
Mais Amadou le taciturne veillait dans l’obscurité. Il avait
assisté avec des tressaillements de frayeur à tous les manèges
du serpent-tabou.
Quoi qu’il eût très peur, les mâchoires crispées, il gardait sa
lucidité. Il savait que Bida ne frappait sa victime qu’à sa
troisième apparition. Aussi se tenait-il maintenant sur ses
gardes et ouvrait bien l’œil, car le moment de combattre
approchait.
Du puits s’éleva une flèche grise, verticale et oblique à la
même seconde qui s’abattait en vrillant sur Sia avec une

220
étonnante précision. Mais Bida ne fut pas aussi rapide
qu’Amadou et d’un coup de sabre sans bavure la tête du
serpent de Ouagadou fut tranchée ! Il repoussa avec la
rapidité de gouttes de pluies qui se succèdent une deuxième,
une troisième, cinquième, septième têtes, toutes animées de la
même intention d’avaler la jeune fille mais aucune d’elles ne
put surprendre le sabre d’Amadou qui aimait sa fiancée plus
que son fétiche.
La dernière tête tranchée s’envola en disant : "Pendant sept
ans, sept mois et sept jours, Ghana ne recevra ni pluies
d’eau, ni pluies d’or" et elle alla tomber dans le Bouré121.
Le corps de Bida se convulsa en orbes énormes dont les
ondes successives venaient mourir sur le rebord du puits.
Dans un ultime mouvement, il sortit de son refuge. A cet
effort, la queue se brisa et s’envola. Elle alla tomber dans la
vallée de la Falémé122.
Le serpent de Ouagadou était fétiche : son pouvoir était bien
grand et les anciens avaient raison de le craindre, il fallait la
témérité d’une jeune cervelle pour oser le détruire. Pendant
sept ans, sept mois et sept jours pas une pluie n’arrosa
Ghana. Les rivières se tarirent, les vallées devinrent
infécondes, la famine et la soif décimèrent les hommes qui
s’enfuirent vers des terres où la vie était possible.
Ainsi finit Ghana, le plus fameux empire et le berceau des
civilisations africaines. Ses splendeurs ne sont plus que des
évocations, les rêves attristés de la guitare africaine sous les
linceuls de sable. »123
121
D’où la richesse en or de cette région mandingue.
122
D’où la richesse en or de cette région du Sénégal.
123
Ousmane Socé, 1962, La légende de Ghana, in Contes et légendes
d’Afrique noire, Nouvelles Editions Latines, 1, rue Palatine, Paris(VIe),
p.33-42.

221
Bien que d’une certaine façon, l’on peut se considérer comme
des descendants du Dragon, le moment est venu de revenir à
la source, de se reconnecter à nos Ames, pour pouvoir avoir
l’opportunité de suivre notre propre destinée en tant
qu’espèce. Notre destinée est de devenir des humains
lumineux au sens littéral, comme au sens figuré. Tel est le
but ultime de la spiritologie.
Inutile de me demander : « fils, comment sais-tu tout ça ? »,
car : « Il n’est pas nécessaire d’aller à la sorcellerie, pour
entendre chanter les hiboux! ».

222
Comme disent les chinois : « une image vaut mille mots »

Les groupes d’étoiles nommées Sirius et Orion sont très


étroitement liées aux légendes du Dragon.

223
P.S. : Il nous a été impossible de retrouver et d’entrer en
contact avec les propriétaires du copyright des images,
photos et des extraits des textes inclus dans ce livre. Nous
nous en excusons sincèrement.
Les propriétaires du copyright de ces documents, sont donc
priés de bien vouloir se rapprocher de nous à l’adresse :
Editions Ibab-Ile, Yaoundé-Cameroun, BP : 16095, afin que
cette difficulté pratique soit réglée.
Nous vous remercions d’avance pour votre compréhension.

224
Dépôt légal : juin 2014.
Réalisé au Cameroun.

225

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