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A la mémoire de ma mère
A toi Madani,
pour ta patience et tes encouragements
1
REMERCIEMENTS
2
Mes remerciements s'adressent également à Messieurs N. BETTAHAR, F.
FIGUERAS, B. CHOUKCHOU, D. BROBERT pour avoir accepter de juger ce travail.
Enfin, un très grand merci à tous les membres du laboratoire physico-chimie des
matériaux en particulier BOUHENT Mustapha, HENNOUS Mohamed pour leurs
encouragements permanent et leurs soutient, ainsi qu’à tout les membres du laboratoire
IRCELYON en particulier Eric PUZENAT et Frederic DAPPOZZE.
3
SOMMAIRE
I-2-1/ Introduction………………………………………………..…………………...27
I-2-2/ Généralité sur les colorants textiles …………………………….……………..27
I-2-3/ Classification de colorants……………………………….…………………..28
I-2-3-1/ Classification chimique ……………………………………………….…...28
I-2-3-1-1/ Les colorants anthraquinonique…………………………………….……..28
I-2-3-1-2/ Les colorants xanthène………………………………………………….....28
I-2-3-1-3/ Les phtalocyanines………………………………………………………...28
I-2-3-1-4/ Les colorants nitrés et nitrosés…………………………………………….29
4
I-2-3-2/ Classification tinctorial………………………………...………………….29
I-2-3-2-1/ Les colorants acides ou anioniques…………………..…………………...29
I-2-3-2-2/ Les colorants basiques ou cationiques………………………………...….29
I-2-3-2-3/ Les colorants réactifs ……………………………………………………..30
I-2-3-2-4/ Les colorants directs ……………………………………………………...30
I-2-3-2-5/ Les colorants à mordants ………………………………………………....30
I-2-3-2-6/ Les colorants de cuve …………………………………………………….30
I-2-3-2-7/ Les colorants au soufre…………………………………………………....31
I-2-3-2-8/ Les colorants développés ou azoïques insoluble………………………..…31
I-2-3-2-9/ Les colorants dispersés (colorants plastolubles) ……………………….…31
5
I-3-2-4/ Effet de l’intensité lumineuse influence (flux lumineux)……..……………41
I-4-1/ Introduction………………………………………………………………...…..42
I-4-2/ Adsorption en milieu aqueux…………………………………………………..42
I-4-2-1/Adsorption physique……………………………………………………….....42
I-4-2-2/ Adsorption chimique…………………………………………………….…..42
I-4-4/ Modèle de Langmuir………………………………………………..................43
I-7/ Argile…………………………………………………………………………………….48
I-7-1/ Introduction sur les argiles……………………………………………………………..48
I-7-2/ Origine de l’argile……………………………………………………………...… .…..50
I-7-3/ Structure des argiles…………………………………………………………….….…..50
I-7-4/ Propriétés des argiles…………………………………………………………….….…50
I-7-5/ Classification des argiles………………………………………………………………51
I-7-5-1/ Les minéraux 1/1 (T.O) …………………………………………………………….51
I-7-5-2/ Les minéraux 2/1 (T.O.T) …………………………………………………………..51
I-7-5-2-1/ Distance basale 10A° (illite) ………………………………………………….......51
I-7-5-2-2/ Distance basale 14 à 15 A° (smectites, vermiculites) ………………………….....51
I-7-5-3/ Les minéraux 2/1/1 (T.O.T.O) ………………………………………………….......52
I-7-5-4/ Les minéraux dioctaédrique et trioctaédrique……………………………………....52
I-7-6/ La montmorillonite……………………………………………….....................….......52
I-7-7/ Les argiles pontées……………………………………………….....................…......54
I-7-7-1/ Argiles pontées au Titane…………………………………………………................55
6
II-1/ Réactifs............................................................................................................................68
II-1-1/ Colorants.......................................................................................................................68
II-1-2/ Réactifs utilisés.............................................................................................................68
II-1-3/ L’eau.............................................................................................................................69
II-3/ Catalyseurs.....................................................................................................................72
II-3-1/ TiO2 P25......................................................................................................................72
II-3-2/ L’argile ........................................................................................................................72
II-3-2-1/ Purification de l’argile ..............................................................................................72
II-3-2-2/ Protocole de préparation de l’argile pontée et de matériau composite ……………72
II-3-2-2-1/ Argile pontée au TiO2...........................................................................................72
II-3-2-2-2/ Matériau composite : Bentonite-TiO2/Ag.............................................................73
7
III-1/ Introduction…………………………………………………………………………...81
III-2/ Spectre UV Visible de colorants ………………………………………………………82
III-2-1/ Spectre UV Visible du NR5 ……………………………………………………...…82
III-2-2/ Spectre UV Visible du MX-5B………………………………………………….......83
colorants anioniques……………………………………………………………....…....118
IV-1/Introduction…………...………………………………………………………..…….118
8
IV-2/ Etude d’influence du rapport molaire de colorants dans le mélange…………….119
IV-2-1/ Influence du rapport molaire sur l’adsorption du mélange …………..………….....119
IV-2-2/ Influence du rapport molaire des deux colorants sur la cinétique de dégradation du
mélange……………………………………………………………………………………...121
Conclusion ………………………………………………………………..………………...138
Conclusion …………………………………………………………………………………150
9
Conclusion générale……………….…………………………………………………..152
10
Chapitre I : Etude biliographique
Introduction Générale
Chaque année, des millions de tonnes de produits chimiques sont fabriqués dans le
monde. De leur synthèse à leur stockage, ils génèrent des rejets, chargés de matières en
suspension et de substances dissoutes, qui peuvent perturber l’équilibre naturel et constituent
un principale vecteur de contamination des sols, des eaux de surface et des nappes d’eaux
souterraines.
Les graves altérations de ces derniers engendrées par l’homme contraignent les
sociétés industrielles à établir des réglementations de plus en plus drastiques en matière de
pollution. Celles-ci constituent ainsi un ressort pour l’amélioration des méthodes de traitement
des eaux par la recherche, fondamentale et appliquée. Si l’objectif primordial demeure la
limitation de la pollution à sa source c'est-à-dire au cours du processus de fabrication des
produits chimiques, il reste que les eaux polluées nécessitent un traitement.
Les effluents des industries textiles font partie des eaux usées les plus mal traitées et
très chargées en colorants, qui sont souvent utilisés en excès pour améliorer la teinture. De ce
fait les eaux de rejet se trouvent fortement concentrées en colorants avec de fortes variations
de pH et une demande chimiques en oxygène (DCO) élevée, dont la faible biodégradabilité
rend les traitements biologiques difficilement applicables.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) considère que 80% des maladies qui
affectent la population mondiale sont directement véhiculées par l’eau : 400 millions de
personnes sont atteintes en permanence de gastro-entérites, 160 millions de paludisme et 30
millions d’onchocercose [1]. Malgré les apparences la transmission des maladies par une eau
polluée n’est pas l’apanage des pays en voie de développement et l’élaboration de normes sur
les eaux de consommation vise à fournir aux consommateurs une eau qui ne constitue pas un
risque pour la santé.
11
Chapitre I : Etude biliographique
12
Chapitre I : Etude biliographique
13
Chapitre I : Etude biliographique
Devant une pollution de plus en plus importante et variée, les techniques classiques de
traitement des effluents (adsorption, floculation, précipitation, décantation, coagulation ou
osmose inverse) sont insuffisantes pour l’élimination des produits non biodégradables. Le
développement de nouvelles techniques devient alors une nécessité. Les procédés d’oxydation
de micropolluants organiques se présentent comme une alternative. Contrairement aux
techniques conventionnelles, ces procédés sont susceptibles de minéraliser totalement les
composés organiques en produits ultimes, gaz carbonique (CO2) et acides minéraux
correspondants.
Les procédés d’oxydation avancés (POA) sont basés sur l’utilisation des radicaux hydroxyles,
comme oxydant primaire pour la dégradation de polluants organiques. Le radical hydroxyle
est l’oxydant le plus puissant après le fluor, c’est un élément non sélectif et très réactif. De
nombreuses technologies permettant la génération des radicaux OH● ont été proposées. Les
procédés actuellement les plus développés sont réparties en quatre catégories : oxydation
chimique (O3/H2O), photolytique (O2/UV, H2O2/UV, H2O2/O3/UV, O3/UV, H2O/UV) ;
catalytique (H2O2/ Fe+2), et photocatalytique (H2O/Fe+2/UV, TiO2/ UV). Les mécanismes
réactionnels initiaux simplifiés des POA les plus souvent mentionnés sont cités ci dessous.
H2O2 + hν 2OH●
Toutefois le coefficient d’adsorption de H2O2 est très faible (18.6 Lmol-1cm-1 à 253.7nm), ce
qui induit un rendement énergétique médiocre. Les ions HO2- (pKa de H2O2 = 11.6) peuvent
participer à la photocatalyse :
HO2- OH● + O● –
14
Chapitre I : Etude biliographique
Le coût d’utilisation de ce procédé est généralement inférieur à celui des procédés employant
de l’ozone, du chlore ou du permanganate de potassium, et les coûts des équipements liés à
son utilisation sont généralement modestes. Cette technique est facile d’emploi et elle ne
donne pas lieu à la production de sous produits toxiques directement issu de H2O2. Comme
pour tous les procédés fondés sur la formation de radicaux OH● en phase homogène,
l’efficacité est moindre en présence de pièges de ces radicaux, comme les anions
hydrogénocarbonate. De plus, de nombreux polluants organiques peuvent jouer le rôle de
filtre interne dans le domaine spectral où H2O2 absorbe.
L’oxydation des ions Fe2+ par H2O2 (réaction de Fenton) forme des radicaux
hydroxyle :
Les radicaux organiques provenant de l’attaque des polluants par les radicaux OH●
peuvent contribuer à la réduction des ions ferriques :
RH + OH● R● + H2O
R● + Fe3+ R+ + Fe2+
15
Chapitre I : Etude biliographique
L’affinité de l’ozone permet la production de radicaux OH● à partir des anions-radicaux O2●–
par suite des réactions figurant dans la figure 1, initialement proposée par Staehen et Hoigné
[4]. l’importance de la production de radicaux hydroxyles dépend non seulement du pH, mais
aussi de la nature des polluants organiques qui peuvent être ou non des sources d’anions-
radicaux O2●–. Pour augmenter cette production, on associe l’ozone au peroxyde d’hydrogène
ou on le dissocie par les radiations UV, comme il est indiqué ci-après.
16
Chapitre I : Etude biliographique
O3 + hν O(1D) + O2
O3 + H2O + hν O2 + H2O2
et donc aux ions-radicaux O2●– selon les équations indiquées dans les paragraphes précédents,
et aux radicaux OH● selon le cycle de l’ozone présenté dans la figure 1. La photolyse directe
de H2O2 fournit aussi des radicaux OH●. Contrairement au cas du procédé O3/H2O2, il est
possible d’opérer à un pH suffisamment acide pour transformer les anions HCO3- en CO2 et
donc éviter la capture de radicaux OH●. Le système O3/UV permet de dégrader, avec des
temps de réaction et des doses d’ozone raisonnables, des composés relativement difficiles à
oxyder comme, par exemple, les précurseurs des trichloroéthylènes [6] et d’obtenir des
réductions importantes du COT des effluents ainsi traités. Les coûts des ozoneurs, des lampes
UV et de l’énergie électrique limitent son emploi.
O2 H2 O
O2●- OH-
H+
O3●- HO2●
H+ O3 O2
HO3● HO4●
OH●
O2
Figure I.1 : Cycle d’ozone en milieu aqueux proposé par Staehelin et Hoingé
17
Chapitre I : Etude biliographique
Cette technique utilise une plage de longueur d’onde appelée Ultraviolet du vide. Ce
nom a été donné en raison de l’absorption de l’air et, par conséquent, du fait qu’il est
nécessaire de faire le vide dans les appareils travaillant à ces longueurs d’ondes. La recherche
dans le domaine UV est nettement moins développée. La principale raison est qu’il n’existe
que peu de sources lumineuses suffisamment puissantes pour une application à l’échelle
préparative ou industrielles. A des longueurs d’ondes inférieures à 190nm, l’eau absorbe
fortement les radiations provoquant sa photolyse.
H2O + hν H● + OH●
Les radicaux hydrogène peuvent réagir avec l’eau oxygénée pour former le radical
perhydroxyle :
H● + O2 HOO●
D’autre techniques sources de radicaux OH●, telles que la sonolyse et la radiolyse ont
également fait l’objet de recherches. La sonolyse correspond à l’irradiation d’une solution
aqueuse par des ultrasons, entraînant la formation de bulles de gaz par cavitation puis leur
impulsion, engendrant localement des températures et des pressions extrêmement élevées. Ces
conditions conduisent à une excitation moléculaire, permettant la formation de radicaux
hydroxyles [7]. La radiolyse consiste en l’irradiation d’une solution aqueuse par des
rayonnements X ou γ, conduisant à la formation de radicaux OH● et d’électrons solvatés [8].
Cependant, compte tenu de la difficulté de mise en œuvre et des précautions nécessaires, ces
procédés demeurent essentiellement au stade du laboratoire. La radiolyse gamma est surtout
utilisée pour étudier l’oxydation de molécules d’intérêt biologique, qu’il s’agisse des glucides,
des protéines, des acides nucléiques, ou des lipides. Une telle approche permet en effet
18
Chapitre I : Etude biliographique
d’étudier les sites d’attaque de ces composés par des espèces radicalaires produites par
radiolyse, et de comprendre les mécanismes réactionnels qui en résultent.
Basé sur la présence d’un semi conducteur et des rayonnements UV. La photocatalyse
à fait l’objet de plusieurs travaux de recherche [9-15] et s’est révélée comme étant un procédé
très efficace pour la dépollution de l’eau et de l’air. D’après la littérature, un grand nombre de
substances organiques de différentes tailles, structures et toxicités ont été traitées jusqu’à la
minéralisation totale en CO2, H2O, N2 et acide minéral correspondant [16].
19
Chapitre I : Etude biliographique
hν
e- e-
Bande de conduction
Eg
h+ h+
Bande de valence
20
Chapitre I : Etude biliographique
Lorsque le TiO2 est irradié avec un rayonnement d’énergie supérieur à 3,2 eV (énergie
de gap), les charges créées migrent à la surface du TiO2 et réagissent avec les substances
adsorbées susceptibles d’accepter ou de donner des électrons [22]. Ce sont ces réactions
d’oxydation ou de réduction qui sont intéressantes pour la dépollution.
L’espèce adsorbée la plus reconnue en tant qu’accepteur d’électrons est le dioxygène qui
forme le radical anion superoxyde (O•-2) [23], en réagissant avec l’électron de la bande de
conduction selon la réaction (5). En présence de protons adsorbés le radical superoxyde peut
amener à la formation d’un radical hydroperoxyde puis de peroxyde d’hydrogène décomposé
à la surface du catalyseur en radical hydroxyle sous l’action des radiations ou par réaction
avec O2● – (réaction : 7et 8). Les cations ou quelques composés organiques peuvent aussi être
des accepteurs efficaces.
b) Les trous positifs h+ dans la bande de valence, réagissent avec les espèces adsorbées
donneurs d’électrons (Dads) de potentiel redox inférieur à la bande de valence, donnant lieu à
une réaction d’oxydation.
21
Chapitre I : Etude biliographique
Parmi les donneurs d’électrons adsorbées, l’eau, les anions OH- et les produits
organiques R. En réagissant avec les trous h+, des radicaux hydroxyle et R+● sont formés (éq
10-12) [24].
Le radical hydroxyle OH● est un composé très réactif. Il est majoritairement impliqué dans la
dégradation des composés organiques en photocatalyse. Il peut attaquer un composé
organique de différentes manières : Oxyder directement une molécule organique par
abstraction d’hydrogène (réaction (13)) ; s’approprier des électrons par transfert d’électron
(réaction (14)) ou s’ajouter à la molécule organique par addition électrophile (réaction (15)):
La durée de vie des paires (e-/h+) est de quelques nanosecondes et leur recombinaison
s’accompagne d’un dégagement de chaleur (réaction (16)) [25]. Pour que la photocatalyse soit
efficace, il faut limiter la recombinaison des charges. Ceci est rendu possible par le transfert et
le piégeage des charges libres vers des niveaux d’énergie intermédiaires (irrégularité de
structure ou molécules adsorbées). Par exemple, le piégeage des électrons se fait au niveau
des sites défectueux Ti3+ (au lieu Ti4+) ou des molécules d’oxygène adsorbées. Pour limiter la
recombinaison des charges, des accepteurs d’électrons (ozone, H2O2, S2O8, BrO3, …..)
peuvent être additionnés.
22
Chapitre I : Etude biliographique
Irradiation-UV
< 400 nm
Energie d’électron
Bande de conduction Adsorption (O2) D
e-
E
Réduction (O•2-) G
R
Recombinaison A
des charges POLLUANT P D
3.2 eV
Oxidation (P° + ) A
h+ T
Oxydation ( H ++OH° ) I
E Adsorption ( H O ) O
Bande de valence 2
N
Adsorption
( POLLUANT P )
Semi-conducteur (TiO2)
Il existe dans la nature sept formes cristallines de TiO2, parmi lesquelles quatre sont
naturelles : l’anatase (structure tetragonale) [26], le rutile (structure tetragonale) [27], la
brookite (structure orthorhombique) [28], et la forme TiO2-β (structure monoclinique) [29].
Les autres formes sont obtenues par synthèse sous haute pression : hollandite (TiO2-H) [30],
TiO2-I I (similaire au PbO2) [31], ramsdellite [32]. L’anatase et le rutile sont les structures les
plus couramment utilisées en photocatalyse, avec une meilleure activité de la structure
anatase.
23
Chapitre I : Etude biliographique
cube, le centre des huit faces du cube sont occupées par les atomes oxygènes) .Les structures
cristallines de la forme anatase et rutile sont présentées sur la figure I.4 (a,b).
(a)
(b)
Figure I.4: Maille élémentaire et structure cristalline des deux formes allotropiques les plus
courantes de TiO2 : anatase (a), rutile (b)
24
Chapitre I : Etude biliographique
25
Chapitre I : Etude biliographique
La détoxication des eaux par photocatalyse est intéressante tant du point de vue technologique
que du point de vue environnemental. En effet, cette technique peut être étendue à grande
échelle pour traiter les rejets industriels ou domestiques ou pour la purification des eaux
contaminées [52,53].
26
Chapitre I : Etude biliographique
I-2-1/ Introduction
Il y’a environ 40000 ans que l’on utilise des terres colorées (jaune, ocre, bistres ou
violettes) et des extraits de plantes et d’insectes pour teindre.
Les premières techniques de teintures semblent avoir été élaborées il y a plusieurs
millénaires et perfectionnées par les Egyptiens qui utilisaient la gaude, la garance, l’indigo, le
kermès et la pourpre. Progressivement les procédés d’extraction des colorants naturels et leurs
applications s’améliorèrent et atteignirent dés le 17ème siècle un haut degré de perfection.
En 1856, en essayant de synthétiser de la quinine artificielle à partir d’allyltoluidine pour
soigner la malaria, William Henry Perkin découvrit la première matière colorante synthétique
qu’il appela : mauve (aniline, colorant basique) [54]. Cette date marque le début de l’industrie
des colorants synthétiques.
Les colorants synthétiques représentent aujourd’hui un groupe relativement large de
composés chimiques organiques. La production mondiale est estimée à 700 000 tonnes/an,
dont 140 000 sont rejetées dans les effluents au cours des différentes étapes d’application et
de confection [55,56]. Ces rejets, composés de surfactants, suspension solides, agents de
dispersion et de mouillage, colorants et métaux traces, sont toxiques pour la plupart des
organismes vivants. L’hétérogénéité de leur composition rend difficile le traitement par les
techniques traditionnelles.
27
Chapitre I : Etude biliographique
Les colorants généralement sont constitué d’un assemblage de groupes chromophore (-N=N-,
-NO ou -N-OH, =C=O, -C=C-, -NO2 ou =NO-OH, >C=S), auxochrome (-NH2, -NHCH3, -
N(CH3)2, -HO, -OR, et groupe donneurs d’électrons) et de structures aromatiques conjuguées
(cycle benzéniques, anthracène, perylène, etc). Lorsque le nombre de noyaux aromatiques
augmente, la conjugaison augmente. L’énergie des liaisons π diminue tandis que l’activité des
électrons π ou n augmente et produit un déplacement vers les grandes longueurs d’onde. De
même lorsqu’un groupe auxochrome donneur d’électrons (amino, hydroxy, alkoxy…) est
placé sur un système aromatique conjugué, la molécule absorbe dans les grandes longueurs
d’onde et donne des couleurs plus foncées [59].
Dans les industries textiles, les principes de classification les plus couramment
rencontrés sont basés sur les structures chimiques et sur les méthodes d’application aux
différents substrats (textiles, papier, cuir, matières plastiques, etc).
I-2-3-1/ Classification chimique
Le classement des colorants selon leur structure chimique repose sur la nature du
groupe chromophore.
I-2-3-1-1/ Les colorants anthraquinoniques
I-2-3-2/Classification tinctoriale
Le teinturier préfère le classement de colorants par leurs domaines d’application.
Ainsi, il est renseigné sur la solubilité du colorant dans le bain de teinture, son affinité pour
les diverses fibres et sur la nature de la fixation. Celle-ci est de force variable selon que la
liaison colorant-substrat est du type ionique, hydrogène, covalent ou de Van der Waals. On
distingue différentes catégories tinctoriales définies cette fois par les auxochromes [60].
Ils sont nommés ainsi parce qu’ils sont appliqués généralement en bain acide. Ce sont
des colorants utilisés essentiellement pour teindre les fibres animales (laine et soie) et
quelques fibres acryliques modifiées (nylon, polyamide).
Les colorants acides sont caractérisés par la présence dans leur molécule d’un ou de plusieurs
groupes acides tels que -SO3H (acide sulfonique) ou -COOH (acide carboxylique). Ils se
présentent le plus souvent sous forme de sels de sodium ou de potassium. La fixation des
colorants acides sur les fibres se fait par réaction chimique (liaison ionique entre la partie
acide sulfonique du colorant et les groupes amino des fibres textiles). Dans un bain acide (pH
4,8), la fibre réagit comme une base. Les groupes sulfonés -SO3H sont responsables de la
solubilité de la molécule du colorant. Plus la molécule comporte de groupes sulfonés, plus elle
est soluble et son pouvoir diffusant au sein de la fibre textile est grand.
Ce sont des sels d’amines organiques qui sont caractérisés par la présence d’un ou de
plusieurs groupes basiques (NH2, groupe amine). Les liaisons se font entre les sites
cationiques des colorants et les sites anioniques des fibres. Ils servent à teindre la laine, la soie
et certaines fibres synthétiques en bain neutre. Ces colorants bénéficient d’un regain d’intérêt
29
Chapitre I : Etude biliographique
avec l’apparition des fibres acryliques, sur lesquelles ils permettent des nuances très vives et
résistantes.
30
Chapitre I : Etude biliographique
Colorant insoluble dans l’eau, ils sont obtenus par fusion de dérivés aminés ou
phénoliques en présence de soufre ou de sulfures. L’utilisation des colorants au soufre n’est
rendue possible qu’en les réduisant en leucodérivés présentant de l’affinité pour les fibres.
Après teinture le colorant est réoxydé en sa forme insoluble qui reste emprisonné dans la
fibre. Pour des questions de facilité d’emploi, les colorants au soufre peuvent être transformés
en une forme soluble dans l’eau en traitant le leucodérivé avec du sulfite de sodium de façon à
obtenir le dérivé triosulfonique. Les colorants au soufre conduisent à des teintures solides
mais de nuances en général ternes.
Les colorants azoïques constituent la famille la plus importante tant sur le plan de
l’application, puisqu’ils représentent plus de 50% de la production mondiale de matières
colorantes, que sur celui de la multiplicité des structures étudiées. Les colorants azoïques se
répartissent en plusieurs catégories : les colorants basiques, acides, directs et réactifs solubles
dans l’eau, les azoïques dispersés et à mordant non ioniques insolubles dans l’eau. Il est
31
Chapitre I : Etude biliographique
estimé que 10-15% des quantités initiales sont perdues durant les procédures de teintures et
sont évacués sans traitement préalable dans les effluents. Or ces composés organiques
cancérigènes sont réfractaires aux procédés de traitement habituellement mis en œuvre et son
très résistants à la biodégradations [58].
Les colorants azoïques sont des composés caractérisés par le groupe fonctionnel azo (-
N=N-) unissant deux groupements alkyles ou aryles identiques ou différents (azoïque
symétrique et dissymétrique). Ces structures qui reposent généralement sur la squelette de
l’azobenzène, sont des systèmes aromatiques ou pseudo-aromatiques liées par un groupe
chromophore azo (-N=N-).
L’introduction de groupes azo entre deux noyaux aromatiques déplace le spectre d’absorption
du benzène vers les grandes longueurs d’onde de telle sorte que la couleur apparaît (effet
bathochrome). Le plus simple des azoïques, l’azobenzène, est le jaune orangé. L’introduction
de groupe amine ou phénol à également un effet bathochrome, de même que la multiplication
des groupes azoïques (exemple de colorant figure I.6), aussi peut-on obtenir presque toutes les
nuances du spectre. La présence dans un tel édifice de substituant sulfonés, nitrés ou
halogénés, donneurs d’électrons sur l’un des cycles aromatiques et accepteurs sur les seconds
cycles, permet d’augmenter le phénomène de résonance. C’est ainsi que l’on peut jouer sur la
couleur et sur les qualités de teinture. En général plus le système π de la molécule est
conjugué, plus la longueur d’onde qu’il absorbera sera grande. Cependant la complexité des
molécules diminue la vivacité des nuances.
La toxicité des colorants azoïques n’est pas un fait nouveau. Dés 1895, l’augmentation
du nombre de cancers de la vessie observés chez des ouvriers de l’industrie textile, est reliée à
leur exposition prolongée aux colorants azoïques [61]. Depuis, les travaux effectués sur ces
32
Chapitre I : Etude biliographique
colorants ont démontré que ces composés chimiques présentaient des effets cancérigènes pour
l’homme et l’animal [62-65].
Les effets cancérigènes des composés azoïques s’expriment indirectement par leurs dérivés
amines [62]. La liaison azo est la portion la plus labile de ces molécules et peut facilement se
rompre sous l’action enzymatique (enzyme azo-reductase) [57] des organismes mammifères
incluant l’homme, pour se transformer en composé amino cancérigène (figure I.7) [62-66].
La toxicité des azoïques est accrue par la présence de substituant sur le noyau aromatique
notamment des groupes nitro (-NO2) et halogènes (particulièrement Cl). Selon I’EPA [66],
l’estimation des risques de cancer impose de fixer une concentration limite de 3.1 µg/L en
colorant azoïque dans l’eau potable.
Figure I.7: Réduction du colorant azoïque rouge congo en amine cancérigène par
bactérie gastro-intestinal mammifère anaérobie [67]
33
Chapitre I : Etude biliographique
Sous l’action d’une radiation UV, le dioxyde de titane est excité, générant des
radicaux O2●– et OH●, espèces responsables de la photodécomposition des colorants.
Selon, Konstantinou et Albanis [71], le mécanisme de dégradation de colorants en présence
de UV/ TiO2 peut être exprimé comme suit (équation : 16-23) :
O2 ● – + H+ HO2 ● (20)
Le radical OH● étant un oxydant très fort peut oxyder la plupart des colorants azoïques en
produits finals minéraux (équation : 24-25).
34
Chapitre I : Etude biliographique
Les radicaux cationiques de colorant obtenus réagissent avec les ions hydroxyles donnant lieu
à des réactions d’oxydation (30,31) ou réagissent avec les espèces O2● – , HO2 ●, OH● générant
des intermédiaires qui seront transformé à la fin en CO2 (équation 32-36 )
35
Chapitre I : Etude biliographique
Les composés aromatiques sont facilement oxydables par les radicaux hydroxyles. L’activité
photocatalytique est dépendante de la nature et de la position des substituants sur le cycle
[76,77]. En général, la dégradation photocatalytique est plus rapide pour les composés
comportant des substituants électro-donneurs, en accord avec le caractère électrophile de
l’attaque des radicaux OH● [78]. Mais la déaromatisation est possible et rapide même avec des
substituants désactivants sur le cycle aromatique [18]. Après la formation de dérivés
phénoliques et quinoniques, l’ouverture du cycle aromatique a lieu et conduit à la formation
de composés aliphatiques tels que les acides formique, acétique, ou encore oxalique comme
l’ont montré les études de C. Guillard (2000) sur l’acide butanoique [79] et de S. Malato et al
(2003) sur le diuron [80]. L’attaque d’une chaîne alkyle aboutit à la formation d’aldéhydes et
d’acides, suivi d’une décarboxylation (réaction 37). Ces réactions sont connues sous le nom
de photo-Kolbe [81-83].
Les atomes d’halogène contenus dans les molécules sont libérés sous forme d’anions
halogène (chlorure, bromure, fluorure). Cette déhalogénation est intéressante d’un point de
vue toxicologique, notamment la déchloration. L’introduction du chlore dans les composés
organiques est très souvent source d’une augmentation du potentiel toxique du composé. De
plus, de nombreux composés chlorés sont persistants est peuvent s’accumuler dans
l’environnement [84]. Cette libération pourrait donc être synonyme d’une diminution de la
toxicité de la solution (réaction (38,39)) [85].
36
Chapitre I : Etude biliographique
L’azote inclus dans des substrats organiques est transformé essentiellement en ions
nitrate et ammonium. L’état d’oxydation final de l’azote dépend de plusieurs facteurs. En plus
des conditions expérimentales (pH, concentration en oxygène dissous, temps d’irradiation), le
paramètre important est la nature du composé organique initial, et plus particulièrement le
degré d’oxydation de l’azote contenu dans ce substrat [86,87]. Ainsi la formation des ions
NH4+ sera favorisée pour des composés ayant des atomes d’azote à un degré d’oxydation
faible (groupements amine par exemple) (réactions :40-42) [85] et inversement, la quantité
d’ions NO3- sera plus importante pour de substrats ayant un degré d’oxydation élevés
(groupement nitro-). Cependant, quelle que soit la nature du composé initial, la formation de
ces espèces inorganiques n’est pas exclusive, un mélange NH4+/ NO3- est généralement
observé [88,89]. Ceci est révélateur de l’existence de voies de transformations oxydatives et
réductrices pour l’azote. Le degré d’oxydation des carbones voisins de l’azote dans la
molécule, peut également influencer le rapport NH4+/ NO3-. La dégradation photocatalytique
de l’urée et de formamide [90], a montré que malgré la structure similaire de ces deux
composés, les vitesses de formation de NH4+ et de NO3- ainsi que le rapport des
concentrations diffèrent.
Pour les composés organiques contenant des groupements diazo (N=N), l’azote se transforme
en azote moléculaire N2. Pour les composés contenant des groupes N-N, une fraction de
l’azote se transforme en N2 (réaction (43,44)) [91,92].
R–N=N● R● + N N (44)
37
Chapitre I : Etude biliographique
I-3-2-1/ Effet de la surface (taux de recouvrement de la surface du TiO2 par l’eau ou les
radicaux hydroxyles) :
En photocatalyse l’hydroxylation de la surface de TiO2 est un paramètre important
[95]. Lorsque le TiO2 est exposés à une solution aqueuse, les molécules d’eau sont adsorbées
sous forme dissociées ou moléculaires sur la surface du semi conducteur TiO2.
Les groupes hydroxyles de surface peuvent jouer le rôle de site d’adsorption pour les
molécules qui ont tendance à former des liaisons hydrogène. Dans le cas des solutions
aqueuses, les fortes interactions de l’eau avec le solide font que les molécules d’eau proche de
la surface sont mieux orientées que celle au sein de la solution [96]. Ces effets d’organisation
semblent s’étendre sur plusieurs couches d’eau en direction au sein du liquide. Il faut prendre
38
Chapitre I : Etude biliographique
I-3-2-3/ Influence du pH
39
Chapitre I : Etude biliographique
Les radicaux hydroxyles ●OH peuvent être formés par la réaction entre les ions hydroxydes et
les trous positifs comme il est indiqué dans l’équation (50). Certaines publications [108,109]
mentionnent que les espèces actives varient suivant le pH : Les trous positifs sont considérés
comme des espèces oxydantes majeures au bas pH, alors que les radicaux OH● sont
considérés comme des espèces prédominantes à pH neutre ou élevé [108,109]. Il est
également suggéré que dans les conditions alcalines, les radicaux ●OH sont plus faciles à
produire par oxydation des ions hydroxydes disponibles sur la surface de TiO2, ainsi
l’efficacité du processus photocatalytique serait augmentée [110-112].
Des résultats semblables sont rapportés dans la dégradation photocatalytique des colorants
acides azoïques et des colorants azoïques contenant le cycle triazinique [113,114].Cependant,
plusieurs autres travaux [71,111,115,116] mettent en évidence une amélioration de l’efficacité
du procédé photocatalytique en milieu acide lorsque le colorant est anionique suggérant que
les interactions coulombiennes entre la charge de surface de TiO2 (TiOH+2 à pH acide) et la
charge négative du colorant favorise la dégradation à pH acide. A pH basique, leur adsorption
négligeable diminue ainsi leur dégradabilité.
I. Poulios et col. [117], W.Z. Tang et col. [118] observent pour certains colorants azoïques un
pH optimum de dégradation situé au alentour d’un pH de 6-7.
Davis et col. [119] suggère également qu’à pH basique, les radicaux hydroxyles peuvent être
rapidement neutralisés.
40
Chapitre I : Etude biliographique
L’effet inhibiteur semble être prononcé davantage dans la gamme alcaline (pH=11-13). A pH
élevé les radicaux hydroxyles sont rapidement neutralisés est ils n’ont pas l’occasion de réagir
avec les colorants [119].
Vitesse
de
réaction
r=k
r = k.I0.5
r=k.I1
Flux photonique
41
Chapitre I : Etude biliographique
I-4-1/ Introduction
L'adsorption est un phénomène physico-chimique se traduisant par une modification
de concentration à l'interface entre un fluide et un solide. L'adsorption par un solide peut être
définie comme étant le phénomène de concentration des molécules d'une phase gazeuse ou
liquide sur une surface solide (surface externe + surface interne des pores). Le solide est
appelé adsorbant et le composé gazeux ou liquide qui subit l'adsorption est appelé adsorbat.
Dans le but de mieux aborder l’adsorption des colorants sur l’oxyde de titane (TiO2) présents
en solution aqueuse, nous rappellerons les caractéristiques essentielles de l’adsorption à
l’interface liquide-solide.
Ce phénomène d'adsorption par les solides est dû à des forces d'interaction physique
entre les atomes constituant la couche superficielle du solide et les molécules de la phase
gazeuse ou liquide se trouvant au contact du solide. Ces forces d'interaction font intervenir
des forces de Van der Waals ainsi que des liaisons hydrogène. Elles existent quelle que soit la
nature du solide et des molécules d’adsorbat. Il existe également des forces électrostatiques
(coulombiennes) si le solide ou le gaz sont polaires par nature (attraction entre deux dipôles
de deux molécules). Des forces dispersives, de type London, peuvent intervenir en raison de
la fluctuation rapide de la densité électronique dans chaque molécule. Dans ce cas, les
énergies mises en jeu sont faibles et inférieures à 20 kcal/mol ; l'adsorption est alors
réversible. Les sites d’adsorption ne conduisent pas à une adsorption spécifique [124].
Dans ce cas, l'adsorption met en jeu des interactions de nature chimique entre les
atomes superficiels du solide et les molécules d’adsorbat. Il s'agit d'un transfert de charges et
42
Chapitre I : Etude biliographique
q C . KL
Eq (8)
qm (1 + C . KL)
Bien que Langmuir ait établi cette équation pour expliquer l'adsorption d’un gaz sur une
surface métallique, ce modèle est également utilisé pour décrire l'adsorption en phase liquide
[128]. La forme des courbes isothermes représentant le modèle de Langmuir correspond à
celle du sous-groupe L2 de la classification de Giles [130]. La littérature offre de nombreux
exemples d’utilisation de ce modèle dans le cas de l’étude de l’adsorption de colorants sur
charbons actifs.
Deux transformées linéaires de l’équation de Langmuir sont fréquemment utilisées:
43
Chapitre I : Etude biliographique
kdes
Psol + S PSads
kads
44
Chapitre I : Etude biliographique
Lorsque le substrat est considéré comme étant seul dans la solution, le bilan de matière peut
Le taux de recouvrement des sites occupés par le polluant (), est égal au rapport entre le
nombre de site occupé sur le nombre de sites total.
(PS)
S0
Kads (PS)
K
Kdés (P) (S)
d’où K (P)
1+K(P)
Soit k. K. C0
v0 k .
1 + K C0
45
Chapitre I : Etude biliographique
1 1 1 1
v0 k.K C0 k
v~ k
v (Ordre zéro)
v ~ kKC
(Premier ordre)
Concentration
La chimie quantique par l’utilisation des méthodes de calcul peut apportée des
informations complémentaires sur les mécanismes des réactions en faisant appel à des
méthodes de calculs diverses telles que Hückel, des méthodes semi-empiriques et des
méthodes ab-initio (Hartree-Fock, DFT, …..).
Dans notre étude tout les calculs sont basés sur la DFT (Density Fonctional Theory) qui est
actuellement la seul méthode présentant un bon compromis entre la précision des calculs et
leur coût. Ces calculs n’ont été abordés qu’une fois l’obtention d’un ensemble de donnés
expérimentales suffisant pour orienter de manière pertinente nos calculs.
Obtenir des prédictions pour des observables à partir de calculs ab-initio passe par la
détermination de la fonction d’onde du système étudié. Les concepts de la chimie quantique
46
Chapitre I : Etude biliographique
sont issus de la physique quantique appliquée aux systèmes moléculaires. Le but est de décrire
un système composé de M noyaux et N électrons par une fonction de leurs coordonnées : la
fonction d’onde.
( x1, x2, ……….., xN, R1, R2……,RM)
: fonction d’onde
x : coordonnée électronique
R : coordonnée nucléaire
Hi ( x1, x2,...., xN, R1, R2....,RM) = Ei i ( x1, x2,....., xN, R1, R2.....,RM
47
Chapitre I : Etude biliographique
(r)Vext dr. La fonction d’énergie potentielle V(r) décrit en particulier l’interaction des
électrons avec les noyaux.
E() = T() + Eee() + (r)Vext dr
Le deuxième théorème stipule que la fonctionnelle citée au dessus donne l’énergie la plus
basse pour une densité qui est celle de l’état fondamental.
Différents logiciels de calcul sont basés sur la DFT et permettent d’optimiser des
structures, de représenter des orbitales moléculaires, de calculer des énergies de celles-ci, en
particulier de caractériser les niveaux les plus hauts occupés (HOMO) et les plus bas vacants
(LUMO), de déterminer les spectres vibrationnels, de simuler des réactions, de déterminer des
états de transition ou encore de représenter la dynamique moléculaire.
En ce qui concerne le radical, la plus haute orbitale moléculaire occupée de la molécule est en
général l’-SOMO. La SOMO est l’orbitale moléculaire simplement occupée. L’orbitale la
plus basse est en générale la -SOMO.
Dans tout les cas, la HOMO ou la SOMO correspondent en première approximation au
premier potentiel d’ionisation de la molécule, c’est-à-dire que les électrons qui occupent ce
niveua sont les plus faciles à arracher par contre la LUMO ou -SOMO est apparentée à
l’affinité électronique ou au pouvoir accepteur d’électrons de la molécule. Dans une approche
qualitative, on ne tient compte que des effets énergétiques stabilisants les plus importants qui
sont associés à l’interaction entre HOMO du réactif et LUMO du substrat (réaction
nucléophile) ou bien entre LUMO du réactif et HOMO du substrat (réaction électrophile).
Entre deux sous-systèmes dont l’un est radicalaire, les orbitales frontières sont SOMO du
système radicalaire et les HOMO te LUMO du système non-radicalaire.
I-7/ Argile
I-7-1/ Introduction sur les argiles
Les argiles sont des minéraux naturels utilisés par l'homme depuis des millénaires du
fait de leur abondance et de leurs propriétés remarquables qui les destinent à de multiples
applications : matériaux de construction, céramiques, moules pour la métallurgie, extraction
pétrolière, fabrication des ciments, agriculture, alimentation animale et humaine, santé,
cosmétique, papeterie, textile, matière plastique…
48
Chapitre I : Etude biliographique
L'utilisation des argiles, et des matériaux à base d'argiles, s'est développée dans de nombreux
secteurs d'activités. L'apparition, au XXème siècle, de nouveaux outils d'observation (rayons X
et microscopie électronique à balayage en particulier) a permis le développement de travaux
méthodiques de caractérisation, de classification et de compréhension des propriétés de ces
minéraux de très petite taille.
Ainsi, de nos jours, la définition couramment adoptée est que les argiles sont des minéraux de
la famille des phyllosilicates. Ce qui signifie que leurs cristaux sont constitués par des
empilements de feuillets, composés majoritairement de silicium, d'aluminium et d'oxygène
auxquels s'ajoutent parfois des métaux (fer, magnésium) et des alcalins ou alcalino-terreux
(sodium, calcium, potassium).
Ce n'est qu'à partir de la deuxième moitié du XXème siècle que la connaissance des propriétés
des argiles a permis le développement de nouvelles applications ou l'optimisation de celles
déjà existantes. Ainsi, à l'approche du XXIème siècle, l'argile a fait son entrée dans le domaine
de la protection de l'environnement (barrières argileuses dans les centres d'enfouissement de
déchets ménagers, industriels ou radioactifs) et tout récemment dans celui des"
nanotechnologies". Il est possible de trouver maintenant des argiles, naturelles ou
synthétiques, pontées ou greffées, transformées artificiellement en matériaux composites à
l'échelle microscopique, adaptées très précisément à leur emploi (adsorbant, catalyseurs,
photocatalyseurs, additifs de formulation…).
Ces trente dernières années, un très grand nombre de travaux de recherche a été publié sur les
méthodes de modification des argiles par l’échange des cations interfoliaires par des
molécules organiques [131-134], des métaux [135,136] ou l’intercalation entre les feuillets
argileux de gros polycations métalliques dans le but d’obtenir des matériaux microporeux à
structures rigides avec un grand espacement interfoliaire [137-139]. Ces argiles échangées ou
pontées, utilisées comme matériaux adsorbants, ont montrés une très grande efficacité à
éliminer des substances organiques ou inorganiques polluantes présentes dans les eaux usées
[131,132,133,140,141]. Les argiles pontées ont été utilisées comme catalyseur dans un grand
nombre de réactions chimiques tel que l’alkylation, hydrogénation, crackage,… [142-144].
49
Chapitre I : Etude biliographique
Les argiles sont des phyllosilicates d'aluminium dont les feuillets sont constitués de
couches d'octaèdres Al(OH)6 et de couches de tétraèdres SiO4 reliées par les atomes
d'oxygènes (O) et d’hydroxydes (OH) mis en commun. La distance inter-réticulaire d sépare
deux feuillets successifs.
La substitution des atomes isomorphes dans le réseau cristallin, est fréquente dans les
feuillets (l'aluminium se substitue au silicium dans les tétraèdres, le magnésium ou le fer
remplacent l'aluminium dans l'octaèdre) [153]. Les déficits de charges produites entre les
feuillets, et la neutralité électrique est assurée par des cations compensateurs K+, Na+, Ca2+…
inséré dans l’espace interfoliaire.
Les forces qui associent les éléments du feuillet sont de natures ioniques et particulièrement
stables. On a par exemple un feuillet 1/1 (une couche tétraédrique puis une couche
octaédrique), ou un feuillet 2/1 (une couche octaédrique entre 2 couches tétraédriques). La
nature des forces entre les feuillets détermine la stabilité du cristal.
50
Chapitre I : Etude biliographique
Les argiles appartenant à ce groupe sont constituées par l’empilement d’une couche
octaédrique (Al2O3) et d’une couche tétraédrique (SiO4). Aucune substitution tétraédrique
n’est observée avec de rares substitutions octaédrique (Fig. I-11). L’équidistance basale varie
de 7A° pour les minéraux sans espace interfoliaire tel que la kaolinite, et 10A° pour les
minéraux avec espace interfoliaire contenant de l’eau.
51
Chapitre I : Etude biliographique
plan par rapport au précédent. Les substitutions d'atomes sont importantes. Ce désordre et la
faible charge des feuillets facilitent leur écartement et l'adsorption des molécules variées (eau,
cations, molécules organiques) au niveau de l'espace interfoliaire qui s'écarte (d = 18 A°).
L’exemple de cette classe est les smectites (la montmorillonite) et les vermiculites (Fig. I-11).
I-7-6/ La montmorillonite
La montmorillonite est une argile gonflante faisant partie du groupe des smectites
(T.O.T), sa structure a été établie à partir des travaux de Hofman et al. [157], de Marshall
[158] et de Hendricks [159]. Dans le réseau cristallin, la couche octaédrique présente des
substitutions isomorphiques des cations Al3+ par des ions : Mg2+, Fe2+, Mn 2+ d’où le nom de
phyllosilicate dioctaédrique leurs est données. Cette substitution des cations trivalents par des
cations divalents dans les feuillets d'argile, donne naissance à des déficits de charges
négatives qui seront compensés par la fixation des cations en position interfoliaire (Na+, Ca2+,
H+, K+). Ces cations entourés d'un nombre variable de molécules d'eau, ont la possibilité de
s'échanger avec ceux contenus dans la solution environnante, en fonction du degré d'affinité
pour la surface de l'argile. Cela donne à la montmorillonite une forte capacité d’échange de
cation (80 à 130 méq/100g d’argile) [160], cette capacité d'échange cationique (CEC) est une
caractéristique mesurable expérimentalement.
La formule générale pour la demi-maille est Si4O10(Al(2-x)R)(OH)2CEx.nH2O de la
montmorillonite ou CE symbolise les cations échangeables et R représente le magnésium dans
52
Chapitre I : Etude biliographique
les montmorillonites types (on trouve de variétés chimiques ou R représente des cations
comme Fe2+ ou Mn2+).
53
Chapitre I : Etude biliographique
L’intercalation des argiles par les polycations hydroxymétallique assure une grande
augmentation de l'espacement interfoliaire, après calcination à différentes températures et par
le processus de déshydration et déhydroxylation, ces polycations insérés entre les couches
d'argile se transforment en piliers sous forme de grappes d’oxydes métalliques rigides et
résistants, qui confèrent à ces solides une stabilité thermique élevée, une surface microporeuse
développée et une grande acidité [170]. Schématiquement les différentes étapes de
préparation des argiles pontées sont illustrées sur la figure I.12.
Les propriétés physico-chimiques et l’activité catalytique des argiles pontées dépendent de
plusieurs paramètres impliqués dans la synthèse, incluant la nature de l’argile de départ, la
concentration initiale des ions du métal, la nature des espèces pontantes, la méthode de
préparation, le séchage et les étapes de calcination du matériau intercalé [171].
54
Chapitre I : Etude biliographique
Na.xH2O
Bentonite naturelle
Bentonite-Na
INTECALATION
CALCINATION
Micropore
Pilier
55
Chapitre I : Etude biliographique
optimales de préparation des argiles à piliers de titane moyennant les conditions suivantes :
rapport H/Ti, age de la solution pontante, rapport Ti/argile, température de calcination.
Deux différents méthodes ont été utilisés pour la préparation des argiles pontées au titane, la
première méthode utilise le TiCl4 et l’acide chlorhydrique [175,178,179], tandis que, dans la
deuxième méthode, des éthoxydes de titane hydrolysés avec le HCl, sont utilisés comme agent
de pontage [180,181]. Ces deux méthodes ont prouvé être souhaitables pour la préparation des
argiles pontées au titane, bien que, le premier processus exige un traitement prudent du TiCl4.
Sterte [173], Bernier et al. [178] and L. Boudali et al. [182] ont effectué des études détaillées
sur les conditions expérimentales de l'hydrolyse de TiCl4 avec HCl ils ont indiqué que les
conditions de synthèse étaient critiques en ce qui concerne la morphologie et la texture du
produit final. La surface spécifique et l’espacement basal obtenus sont respectivement égal à :
260-350 m2g-1 et 18-24 A°.
L. Boudali et al. [182] ont étudié l'hydrolyse de TiCl4 et ont trouvé que la nature de l'acide
utilisé affecte la nature des espèces polymériques obtenues.
Valverde et al. [171] rapporte que l'intercalation avec l’éthoxyde de titane hydrolysé avec HCl
donne une surface spécifique de 310 m2g-1 et un espacement basal de 23.8A°. La même
méthode a été aussi utilisée par Castillo et al. [183].
56
Chapitre I : Bibliographie
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66
Chapitre II e expérimentale
67
Chapitre II e expérimentale
II-1/ Réactifs
II-1-1/ Colorants
Les colorants textiles étudiés sont fournis par la société Aldrich, la formule développée et les
caractéristiques physico-chimie des colorants sont présentées dans le tableau II-1.
M max
Colorant Formule Groupe Pureté
(g/mol) (nm)
NaO3SOCH2CH2SO2 N N SO3Na
HO
Appartient au groupe
Réactif Noir
927.9 597 vinyl-sulfone 55%
Rémazol(RB5) H2N
(acide)
NaO3SOCH2CH2SO2 N N SO3Na
Cl
N N
Appartient au groupe
Rouge procion
OH HN N Cl 595.4 538 monochloro-triazinique 50%
MX-5B N N
(acide)
NaO3S SO3Na
Appartient à la classe
Bleu de
356 665 thiazine –
méthylène
(basique)
II-1-2/Réactifs utilisés
Différents composés organiques ont étés utilisés pour : la préparation des matériaux
composites et les méthodes d’analyses (HPLC ioniques, Analyseur de carbone organique total
(COT). Ils sont répertoriés dans le tableau 1.
68
Chapitre II e expérimentale
II-1-3/ L’eau
L’eau ultrapure utilisée dans notre étude est produite par un système de filtration sur
résine Millipore (appelé Milli Q). L’eau Milli Q a une résistivité de18,2 MΩ.cm, et un COT
(Carbone Organique Total) dissout compris entre 1 et 10µg/L.
Tableau II.2. Caractéristiques des produits commerciaux utilisés
II-2-1/ Réacteur
Le réacteur utilisé pour dégrader les colorants, a une capacité de 1litre. Il est équipé au
centre d’un tube plongeant dans lequel est inséré une lampe Philips HPK 125 Watt. Le tube
central est muni d’une double enveloppe en pyrex refroidie par circulation d’eau, permettant
l’adsorption des radiations infrarouges et évitant l’échauffement du photoréacteur et du milieu
réactionnel, le pyrex (filtre) permet d’obtenir des radiations de longueurs d’ondes supérieures
69
Chapitre II e expérimentale
La lampe insérée dans le réacteur, est une lampe à vapeur de mercure HPK 125 Watt,
qui émit des radiations UV de longueurs d’onde comprise entre 200-400nm. La décharge
électrique entre les électrodes provoque l’excitation des atomes de mercure qui, en retombant
dans leur état fondamental, émettent des radiations. La puissance de la lampe utilisée est de 42
mWcm-2, son spectre d’émission présente un maximum à 365nm. Les courbes présentées sur
la figure II.2, montrent que le dioxyde de titane (TiO2) absorbe fortement l’émission de la
lampe.
100
Intensité relative
80
60
40 Lampe HPK
20
0
285 305 325 345 365 385 405 425 445
Figure II.2 : Spectre d’émission de la lampe HPK 125W utilisée pour les irradiations,
spectre de transmission du Pyrex et spectre d’absorption
du dioxyde de titane
Les spectres d’émission de la lampe sont modifiés en utilisant des filtres optiques qui
sont cités ci-dessous :
- Le filtre, A 0.52 utilisé pour obtenir les UVA, des radiations de longueurs d’onde 310 nm.
70
Chapitre II e expérimentale
- Le pyrex utilisé comme filtre pour obtenir les UVB, des radiations de longueurs
d’onde290nm.
- Le filtre en quartz est utilisé pour obtenir les UVC, des radiations de longueurs d’onde
200nm.
II-2-3/ Protocole
71
Chapitre II e expérimentale
II-3/ Catalyseurs
II-3-2/ L’argile
L’argile utilisée dans notre étude est la bentonite (montmorillonite), elle provient d’un
gisement nommé Roussel situé à l’est de la ville de Maghnia (Ouest Algérien). Elle est
purifiée selon la méthode de sédimentation basée sur la loi de Stocks, la fraction inférieure à 2
µm est traitée avec une solution de HCl de concentration 0.05N puis à l’eau oxygénée, afin
d’éliminer respectivement les carbonates et les matière organiques. Après plusieurs lavages à
l’eau distillée, la suspension argileuse est traitée trois fois avec une solution de NaCl de
concentration 0.1N sous agitation pendant 24h. La bentonite sodée récupérée est lavée
plusieurs fois avec de l’eau distillée jusqu’au test négatif des chlorures au nitrate d’argent puis
séchée à 60C° pendant 24h. La bentonite obtenue est caractérisée par diffraction des rayons
X.
La caractérisation de la bentonite brute et sodée ont déjà été étudiées dans nos travaux de
recherche précédents [3]. La capacité d’échange cationique de la bentonite est de 98méq/100g
d’argile, mesurée par la méthode au bleu de méthylène [3,4] et la méthode conductimétrique
[5]. La surface totale est de 630m2/g obtenue par la méthode au bleu de méthylène [4] et la
surface BET est de 130m2/g mesurée à l’aide d’un appareil MICROMETRICS modèle 2100E.
72
Chapitre II e expérimentale
Après 3h d’agitation la solution de pontage obtenue est additionnée goutte à goutte à une
suspension d’argile (10g de bentonite sodée dispersés dans 500ml d’eau minéralisée), avec un
rapport Ti /g d’argile = 10mmol. Le mélange obtenu est laissé sous agitation pendant 12h à
température ambiante. La bentonite intercalée avec les polycations de Titane récupérée par
centrifugation est lavée 4 fois avec de l’eau minéralisée, séchée à température ambiante puis
calcinée à 500C° pendant 2h. Le matériau obtenu est caractérisé par diffraction des rayons X.
II-4/Méthode d’analyse
A = Ln (I0 / I) = . l. C
A : absorbance,
: Coefficient d’extinction,
73
Chapitre II e expérimentale
C : Concentration de l’échantillon,
l : épaisseur de la cuve (l= 1cm)
II-4-2/ Radiomètre
Trois sondes sont disponibles au laboratoire IRCELYON, elles mesurent les longueurs d’onde
correspondant au maximum d’intensité des différents types de lampes :
- 254 nm pour les lampes UV-C (largeur de la bande intégrée 254nm)
- 312 nm pour les lampes UV-B (largeur de la bande intégrée 280-320nm)
- 365 nm pour les lampes UV-A (largeur de la bande intégrée 355-375nm)
Le carbone organique total a été analysé par un appareil TOC Analyzer Model 700 de
la firme OI Analytical. Cet appareil utilise un réactif acide et un réactif oxydant. L’acide est
une solution aqueuse d’acide phosphorique (10 mL d’acide pur pour 200 mL de solution).
L’oxydant est une solution saturée (20 g dans 200 mL d’eau ultrapure) en persulfate de
sodium (Na2S2O8, fourni par Aldrich). Le principe de la mesure est le suivant : Le carbone
dissout dans une solution aqueuse peut être inorganique ou organique. L’échantillon à
analyser est d’abord aspiré par l’appareil et acidifié, ce qui provoque le dégazage du carbone
inorganique (CO32-, HCO3- et CO2 aqeux). L’échantillon est ensuite oxydé à chaud (100°C) par
le persulfate de sodium, ce qui provoque le dégazage complet du carbone en solution. Le CO2
émis dans la cellule analytique est entraîné par un flux d’azote jusqu’à un détecteur infrarouge
qui mesure sa concentration. La concentration en carbone organique de l’échantillon est
déduite de la teneur en CO2 du flux d’azote analysé par le détecteur.
Cette technique est couramment mise en œuvre pour séparer des espèces ioniques ou
polaire, organiques ou inorganiques. Elle est basée sur l’affinité que les ions en solution ont
74
Chapitre II e expérimentale
pour les ions de charge opposée de la phase stationnaire. Cette phase stationnaire est
généralement une résine sur laquelle sont liés chimiquement des groupements ioniques. La
phase mobile est une solution aqueuse tamponnée dans laquelle se trouvent les ions possédant
les charges opposés à celles de la phase stationnaire. La rétention sur la colonne est dictée par
la compétition qui existe entre le soluté et les contres-ions pour le site ioniques.
Pour suivre l’évolution des différents ions inorganiques (SO42–, NH4+, NO3–, Cl–) présents en
solution, nous avons utilisé une colonne échangeuse d’ions couplée à un détecteur
conductimétrique (Dionex, DX-120 Ion chromatographe).
Les caractéristiques des colonnes sont les suivantes:
L’analyse HPLC a été utilisée en phase inverse, c'est-à-dire avec un éluant polaire et
une phase stationnaire apolaire constituée d’une silice greffée C18. Cette technique est la plus
couramment employée pour la séparation de composés organiques en solution aqueuse.
75
Chapitre II e expérimentale
Le logiciel ADF est basé sur les premiers principes de chimie quantique en particulier
celles de la DFT conduisant à une meilleure précision par rapport aux théories de Hartree-
Fock et des approches semi-empirques. Il a été développé principalement par deux équipes,
celle des professurs Baerends et Ziegler. Ce logiciel permet de réaliser divers calculs
concernant l’optimisation géométrique, la détermination des états de transition, les voies de
réaction, les fréquences IR…
76
Chapitre II e expérimentale
L’appareil utilisé pour les mesures par diffraction X est un diffractomètre Bruker
D5000 équipé d’un tube à anticathode de cuivre (longueur d'onde Cu K = 0.154184 nm) et
d’un monochromateur à lame de graphite.
L’échantillon est étalé sur une lame de verre dépoli ou déposé par tamisage afin de limiter les
phénomènes d’orientation préférentielle des cristallites. Les diffractogrammes sont réalisés
sous les conditions opératoires suivantes :
- Domaine angulaire en 2 : 0.5-80°
- Incrément angulaire en 2 : 0.02°
-Temps d’intégration par comptage : 1s
- Température : 25°
La surface spécifique d’une poudre est la surface totale par unité de masse. Elle régit
les propriétés d’échange et permet l’étude des propriétés catalytiques et des phénomènes
d’adsorption des argiles. La détermination expérimentale de la surface spécifique repose sur le
principe de l’adsorption d’azote à basse température (77K).
A partir de la quantité d’adsorbat, de la dimension des molécules adsorbées et de leurs
possibilités d’arrangement, il est possible d’évaluer la surface sur laquelle les molécules
d’adsorbat sont fixées en utilisant le modèle BET.
L’appareil utilisé est de type Micromeritics TRISTAR 3000. Les échantillons subissent un
prétraitement à 573K pendant 3h (dégazage et déshydratation) afin d’évacuer tous les gaz
préalablement adsorbés.
Il est utile d’indiquer que la surface spécifique est calculée par la méthode B.J.H. (Barret,
Joyner, Halenda) et le volume microporeux est obtenu à partir de l'équation de Boer (ou
Harkins et Jura) t = (13,99 /(0,034-log(P/P0))exp1/2.
77
Chapitre II e expérimentale
Eléments Si Al Fe Na K Mg Ti
Pourcentage
massique % % % % % % %
Argile naturelle 58.38 12.33 1.22 < 1.74 < 0.83 1.58 0.03
78
Chapitre II e expérimentale
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79
Chapitre III
CHAPITRE III
80
Chapitre III
III-1/ Introduction
Dans cette partie du travail nous avons choisi d’étudier la dégradation photocatalytique
de deux colorants azoïques de synthèse faiblement biodégradables et de structure différentes
décrites ci-dessous; le rouge 2 (MX-5B) contenant un cycle triazinique et le noir Rémazol 5
(NR5). Du fait de leurs emplois en grande quantité en teinture dans l’industrie textile
(matières cellulosiques (coton, viscose), laine, polyamide, lin et acétate de cellulose), on les
retrouve dans les eaux de rejets de cette industrie ou même à cause de la lessive des produits
colorés, dans les rejets domestiques.
La concentration initiale étant un paramètre important dans la photocatalyse nous allons
étudier l’influence de ce paramètre sur :
(i) L’adsorption du colorant rouge 2 (MX-5B) et du noir Rémazol 5 (NR5) sur la surface
de TiO2 dans l’obscurité,
(ii) La cinétique de dégradation (disparition de la couleur, des noyaux aromatiques, du
carbone organique total),
(iii) L’efficacité du flux lumineux.
La minéralisation totale des deux colorants est suivie par l’évolution du COT, et la disparition
des hétéroatomes.
Au terme de cette étude, l’efficacité de la photocatalyse comme moyen de purification
et de recyclage des eaux industrielles sera ainsi évaluée.
Cl
NaO3SOCH2CH2SO2 N N SO3Na
N N
HO
OH HN N Cl
H2N N N
NaO3SOCH2CH2SO2 N N SO3Na
N aO 3S SO 3N a
(a) (b)
81
Chapitre III
Le spectre UV-Vis du RB5 (figure III.1) est caractérisé par 5 bandes : une bande située
dans la région Visible à 597nm avec un épaulement à 500nm et quatre bandes dans
l’ultraviolet correspondant respectivement à : 229nm, 254 nm, 310 nm, 391 nm.
La bande A est attribuée à la transition HOMO---LUMO (80 %) qui est typiquement une
transition -* entre le système du noyau naphtalène, le groupe azoïque et la paire libre du
groupe NH2 (pour l'HOMO) et aussi la * du C-O substitué (pour LUMO).
Les bandes C et D, bandes à haute énergie, sont attribuées aux transitions entre orbitales
impliquant le même système et les noyaux phényle vers la même LUMO et LUMO+1.
En considérant la littérature les bandes à 229 nm (E) et 310 nm (D) sont attribuées
respectivement à la transition * du cycle benzénique et naphtalénique, respectivement
[1-4]. Cette bande UV à 310 nm correspond aussi au cycle benzénique ou naphtalénique lié
avec le groupe amine ou azoïque. La bande visible met en jeu le long système conjugué lié
au deux groupes azoïque [5,6].
82
Chapitre III
2,5
2 A
1,5
D
Absorbance
1
B
C
0,5
0
200 300 400 500 600 700 800
Le spectre UV-VIS du MX-5B (figure III.2) est caractérisé par deux bandes dans la
région visible située à 538 nm et 500 nm, les autres bandes sont dans l'ultraviolet à 236 nm,
284 nm, 328 nm et 380 nm.
Les bandes visibles (A ', A") situé à 538 nm et 500 nm sont attribuées à la transition HOMO
LUMO transition (80 %) et HOMO-1 LUMO qui sont typiquement des transitions -*
entre le système du noyau naphtalénique, le groupe diazoïque, la * du C-O substitué et le
groupe phényle.
La bande U (380 nm) est attribuée à deux transitions (calculé à 430 nm et 400 nm) impliquant
d'une part la HOMO 3,-2,-1,0 et d'autre part la LUMO et LUMO+1 localisées principalement
sur les cycles de triazinic et naphtalénique.
83
Chapitre III
Comme pour l'autre composé, l’orbitale virtuelle de plus haute énergie est concernée
seulement par des transitions plus hautes en énergie, c'est-à-dire localisées dans le domaine
UV lointain.
L'HOMO – HOMO-3 cette gamme implique des orbitales moléculaires mettant en jeu
principalement le système du noyau naphtalénique et le groupe diazoïque, tandis que les
MOS situées sur le noyau triazinique ou le groupe phényle sont localisées l'une ou l'autre à un
niveau d’énergie inférieur (pour leurs contributions à l'orbitale HOMO-4), ou énergie plus
haute pour les orbitales virtuelles (LUMO+2, +3). Donc ces orbitales ne sont impliquées que
dans la partie UV lointaine du spectre (des bandes X, W, V). Il en est de même pour les MOS
localisées sur les groupes SO3.
1,8
A' A'
1,6 X
W
1,4
1,2
Absorbance
V
1
0,8 U
0,6
0,4
0,2
0
200 300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm)
84
Chapitre III
85
Chapitre III
35 NR5 à pH naturel
MX-5B à pH natural
MX-5B à pH=3
30
25
q (mg/g TiO2)
20
15
10
0
0 50 100 150 200
Ce mg/L
Sachant que le point de charge zéro de TiO2 est de 6.5 [11,12], dans les solutions à faible
concentration en colorant MX-5B (concentration entre 5µmol/L, 10.5µmol/L et 21µmol/L), la
surface du TiO2 est chargée positivement, et favorise l’adsorption des colorants par leurs
groupement sulfonates (SO3–). Au-delà de 21µmol/L de MX-5B, le pH de la solution est au
alentour du PZC, le nombre de site négatif TiO– augmente et contribue à la répulsion des
groupements sulfonates.
86
Chapitre III
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons ajusté le pH de la solution à 3, puis nous avons
déterminé l’isotherme d’adsorption du MX-5B (figure III.3). A pH =3, l’isotherme
d’adsorption du MX-5B est de type L1 selon la classification de Giles et al. [13]. Ce résultat
confirme, que la diminution de l’adsorption est due à la modification du pH de la solution qui
défavorise l’adsorption du colorant rouge procion MX-5B sur la surface de TiO2.
Dans le cas du NR5 l’isotherme d’adsorption est de type L3 selon la classification de Giles et
col., indiquant la formation de deux couches ou plus du colorant sur la surface du catalyseur.
La deuxième couche qui apparaît à partir de la concentration 63 µmol/L, peut être liée à la
structure du colorant NR5, qui possède quatre groupes sulfonates, un groupe OH et un groupe
NH2.
Des études effectuées au laboratoire, utilisant l’analyse FT-IR, dans le but de déterminer les
interactions entre le TiO2 et les colorants : Amarante, noir Rémazol 5 et le rouge Procion MX-
5B (analysé seuls et adsorbées sur TiO2), suggèrent que l’adsorption sur la surface du semi-
conducteur implique les liaisons oxygène des groupes sulfonates (schéma III.4), avec la
formation d’une structure bidentate [14,15], et est en accord avec les travaux de Hu et al.
[16]et de Murugandham et al. [17].
Dans le cas du NR5, les groupements sulfonates sont présents sur chaque noyau aromatique.
Nous suggérons que la moitié des sulfonates sont liées à la surface du catalyseur et l’autre
moitié se trouve dirigé vers la solution.
O R
O O
Ti surface Ti surface
Schéma III.4
87
Chapitre III
1 1 1 1 (1)
q Ke qmax Ceq qmax
14
12
10
y = 0,1333x + 0,5119
R2 = 0,9935
-1
8
Ce/q g L
4 y = 0,1025x + 1,0912
R2 = 0,9987
0
0 20 40 60 80 100 120 140
-1
Ce µmol L
88
Chapitre III
Les évolutions des spectres UV-Visible des solutions des colorants NR5 et MX-5B
lors de leur dégradation photocatalytique sont représentées sur les figures : III.6, III.7. Le
suivi de la décoloration est représenté en fonction du temps sur les figures III.8 et III.9.
2,5 C0
0'
3'
6'
8'
10'
2 15'
A 20'
25'
30'
35'
40'
1,5 50'
D
Absorbance
60'
B
C
0,5
0
200 300 400 500 600 700 800
longueur d'onde (nm)
89
Chapitre III
1,8
A'' A'
X C0
1,6 0'
5'
W 7'
1,4 10'
15'
20'
1,2 25'
Absorbance
30'
35'
1 V 40'
50'
60'
0,8 U
0,6
0,4
0,2
0
200 300 400 500 600 700 800
longueur d'onde (nm)
90
Chapitre III
sans TiO2
TiO2+UV
5µm
10µm
140 15µm
21µm
42µm
120
63µm
120µm
100
80
C µmol/L
60
40
20
0
-60 0 60 120 180 240 300
temps (min)
60
0
-60 0 60 120 180 240 300 360
temps (min)
91
Chapitre III
Ce phénomène peut s’expliquer par l’adsorption des rayonnements UV par les solutions
colorés concentrés. En effet, les mesures du flux lumineux transmis à 365 nm montrent qu’un
pourcentage important de la puissance lumineuse est absorbé par le colorant (résultats tableau
III.2). Lequel n’est plus disponible pour activer le photocatalyseur et créer des espèces actives
OH• et O2• –.
C(µmol/l) 5 10 21 42 63 120
% P (MX-5B) 13 29 49 71 79 95
% P (NR5) 13 27 41 71 81 95
92
Chapitre III
1,2
NR5
MX-5B
1
0,8
v0 (µmol/min l)
0,6
0,4
0,2
0
0 20 40 60 80 100 120 140
C0 µmol/L
dC k KC (2)
v k .θ
dt (1+KC)
93
Chapitre III
Les résultats obtenus dans notre étude, illustrés sur la figure III.10, montrent que la cinétique
de décoloration du NR5 et du MX-5B peut être modélisée par l'équation de Langmuir-
Hinshelwood seulement jusqu'à une concentration de colorant d'environ 42.2µ mol/L. Au delà
de cette concentration le modèle n’est pas applicable.
Pour le calcul des constantes de vitesse k et d'adsorption K des deux colorants, dans le
domaine de concentration variant entre 5 µmol/L et 42.2 µmol/L, nous avons utilisé la
transformé linéaire du modèle de Langmuir-Hinshelwood (éq.3) les résultats obtenus sont
illustrés sur la figure III.11 et dans le tableau III.3 :
1 1
f C0 (3).
r0
4 MX-5B NR5
3,5
2,5
y = 15,042x + 0,6314
R2 = 0,9707
1/ v (L min/µmol)
1,5
y = 7,7409x + 0,589
2
R = 0,9447
0,5
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25
1/C (L/µmol)
94
Chapitre III
Tableau III.4 : Quantité des deux colorants adsorbée et vitesse initiale de décoloration
C0 qads v0
colorant
(µmol/L) (µmol/g TiO2) (µmol/L min)
5 4.4 0.4
NR5à pH natural
10 5.1 0.8
95
Chapitre III
96
Chapitre III
2
597 nm
1 ,8 229 nm
254 nm
1 ,6 310 nm
391 nm
1 ,4
C µ m o l/L
1 ,2
0 ,8
0 ,6
0 ,4
0 ,2
0
-60 0 60
tim e (m in )
TiO2+UV 538 nm
1,8 237 nm
285 nm
1,6
328 nm
1,4
1,2
C µmol/L
0,8
0,6
0,4
0,2
0
-60 0 60 120
temps (min)
97
Chapitre III
30
MX-5B(84µmol/)l
MX-5B(42µmol/)l
MX-5B(21µmol/l)
25 NR5(84µmol/l)
NR5(42µmol)
NR5(21µmol)
20
COT (ppm)
15
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
temps (h)
La diminution du COT avec le temps d'irradiation, montre que les deux colorants NR5 et MX-
5B sont non seulement décolorés, mais, également minéralisés. L’absence de COT en fin De
dégradation est erronée. En effet, l'analyseur de COT ne permet pas de détecter le carbone
organique provenant du cycle triazinique, mais, des travaux précédents effectués au
laboratoire IRCELYON, ont montré que l’acide cyanurique était formé et non dégradé [14].
En comparant les courbes de l’évolution du COT du NR5 et du MX-5B (figure III.14), on
remarque que pour le NR5, pendant les premières heures d'irradiation, le niveau de COT
diminue rapidement et linéairement comparé à la disparition initiale du COT observée lors de
98
Chapitre III
la dégradation du MX-5B qui montre une forme sigmoïde. Ce comportement, peut être
expliqué par la structure différente des deux colorants. Dans le cas du NR5, la chaîne linéaire
est initialement oxydé en CO2, tandis que la dégradation du MX-5B est majoritairement due à
la formation de sulfates et chlorures (figure III.19, 20).
Les cinétiques de disparition du carbone organique total (COT) déterminées à des
concentrations initiales de NR5 et de MX-5B égales à: 21µmol/L, 42,2µmol/L, 84,4µmol/L,
sont illustrées sur les figures III.15 et III.16.
Quelque soit la concentration initiale du colorant la quantité de carbone minéralisée en
fonction du temps d’irradiation reste similaire jusqu’à obtention de la minéralisation totale,
indiquant que la vitesse de minéralisation est d’ordre zéro à partir de 21 µmol/L. Ce résultat
est expliqué par la saturation de la surface du TiO2 par les molécules du colorants NR5 à
partir d’une concentration supérieure à 21µmol/L, tel qu’il est montré sur l’isotherme
d’adsorption du NR5 (figure III.3).
Les résultats du tableau III.5, montrent qu’après décoloration totale de la solution le
pourcentage du carbone organique total minéralisé dépend de la concentration initiale du
colorant, il diminue avec l’augmentation de la concentration initiale.
% de minéralisation à la décoloration 70 % 75 % 74 %
totale (quantité de COT disparue) (3.5) (7.3) (14.2)
99
Chapitre III
30
21µm 42µm 84µM
25
20
COT disparu (ppm)
15
10
0
0 2 4 6 8 10
temps (h)
25
15
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
temps (h)
100
Chapitre III
Le colorant NR5 contient deux sources d’azote incluant un groupe azoïque (–N N–)
et une fonction amine primaire (–NH2–) liée au noyau naphtalène. L’azote du groupement
amine s’oxyde majoritairement en ions ammonium et nitrates. D’après les résultats obtenus au
laboratoire IRCELYON [14,15], le groupement azoïque donne majoritairement N2. Les
atomes d’azote du groupe azoïque se transforment en N2 par réaction successive avec les
radicaux OH●.
R–N N● R● + N N
Dans cette étude nous avons seulement analysé les ions ammonium et nitrates. La figure
III.17, montre que les ions ammonium apparaissent dés le début de la dégradation et leur
concentration atteint un maximum après 5h d’irradiation. Les ions NH4+ sont majoritairement
formés à partir du groupe amine au cours de la dégradation du NR5. L’oxydation de –NH2–
forme également une faible quantité de NO3– qui apparaît après 5h de dégradation et présente
un maximum après 18h d’irradiation. Les quantités maximales de NH4+ et NO3– obtenues
sont représentés dans le tableau III.6.
101
Chapitre III
80
70
60
50
C µmol/ L
40
30
20
10
0
0 5 10 15 20
time (h)
Tableau III.6: Quantité maximales et pourcentage des ions NH4+ et NO3- obtenues lors de la
dégradation du NR5, concentration initiale de l’azote dans la molécule NR5 = 211µmol/L
concentration dégradée
NH4+ (µmol/l) 68
102
Chapitre III
Après 19h d’irradiation, la somme de la quantité maximale des ions NH4+ et NO3- obtenue
expérimentalement est de 85,5 µmol/L. Si on considère une transformation totale de l’azote
du groupe NH2 en ions ammonium et nitrates on devrait trouver une concentration finale de
42.2 µmol/L. La différence correspond à la quantité de NH4+ provenant de l’oxydation du
groupe azoïque. Dans des travaux précédents [14,15], ce résultat a été expliqué par la
formation de la forme hydrazone montrée par la spectroscopie IR (schéma III.18). Donc 25%
des groupements azoïques sont convertis en NH4+ et les 75 % restants sont transformés en N2.
R N N SO3Na R SO3Na
N N
H H
O O
H2N H2N
R N N R N N
SO3Na SO3Na
O
R= NaO3S O CH2CH2 S
O
Le colorant MX-5B est un composé azoté complexe il contient trois sources d’azote ;
un groupe azoïque, un cycle triazinique et un atome d’azote lié au cycle triazinique et au
noyau naphtalène.
Plusieurs travaux de recherche montrent que le cycle triazinique n’est pas minéralisé. Il
s’oxyde majoritairement en acide cyanurique (C3H3N3O3) [14,37,38,39]. Il est très stable en
solution aqueuse et inoffensif pour l’environnement [38,39]. Aucune méthode d’oxydation
103
Chapitre III
Tableau III.7: Quantité maximales des ions NH4+ et NO3- obtenues lors de la dégradation du
MX-5B, Cinitiale= 42,2 µmol/L, concentration initiale de l’azote = 126.5 µmol/L (l’azote du
cycle triazinique n’est pas pris en compte))
104
Chapitre III
TiO2 + h e- + h+ (1)
L’attaque des groupes sulfonates est favorisée lorsque les molécules s’adsorbent à la surface
du catalyseur par leurs groupes SO3-[45].
La cinétique d’évolution des ions SO42- au cours de la dégradation du colorant NR5 (figure
III.19), montre que la vitesse initiale d’apparition des ions sulfates est nulle, indiquant que les
sulfates ne sont pas des produits primaires de la photodégradation du NR5.
Dans le cas du colorant MX-5B (figure III.19) les ions sulfates apparaissent dés le début de la
dégradation. Ils sont obtenus par attaque initiale des radicaux OH● sur les groupements -SO3-
liés au noyau naphtalène. Des résultats similaires ont été mentionnés par Hu et al. [37] et So
et al.[46].
Les résultats illustrés dans le tableau III.8, montrent que les quantités expérimentales des ions
sulfates détectées lors de la dégradation des deux colorants, sont plus grandes que les valeurs
théoriques. Ce résultat peut être expliqué par la présence d'impureté contenant le soufre, que
nous n'avons pas identifié. Cependant l'absence des ions SO42- avant l'irradiation, suggère la
présence d’impuretés organiques contenant du soufre.
Tableau III.8: Valeurs expérimentales et théoriques des ions SO42- et Cl- lors de la
dégradation du NR5 et du MX-5B
MX-5B 84 127 62 84
105
Chapitre III
350
300
SO4 (MX-5B)
200
C µmo/L
150
100
50
0
0 5 10 15 20
time(h)
Les ions Cl- apparaissent dès le début de l’irradiation de la solution de MX-5B (figure
III.20). Les ions Cl- proviennent de la rupture de la liaison C–Cl entre le chlore et le cycle
triazinique par l’attaque du radical OH●.
Après 18h, temps de minéralisation total du COT (le cycle triazinique ne se dégrade pas), on
note que 73% (62µmol/L) du chlore organique est transformé en ions Cl- (tableau III.7). Ce
résultat peut être expliqué soit par une grande stabilité du cycle triazinique chloré ou
l’adsorption des ions Cl- sur la surface du TiO2 positivement chargée.
106
Chapitre III
70
60
50
40
C µmo/L
30
20
10
0
0 5 10 15 20
time(h)
107
Chapitre III
dans une moindre mesure, à la formation des acides organiques intermédiaires (RCOOH). Ces
derniers sont dégradés par la suite et minéralisés en CO2 et H2O.
Contrairement au NR5, une légère augmentation du pH de 3,42 à 3,84 est observée entre 4 et
9 heures d'irradiation du MX-5B, ce qui peut être expliqué par la consommation de protons
pour former les ions NH4+ (formation d’ammonium en milieu acide).
7
NR5 MX-5B
4
pH
0
0 100 200 300 400 500 600 700
time (min)
Si on divise le nombre de proton formé par le nombre initial de moles de NR5 ou de MX-5B,
on obtient un rapport (R), qui correspond au coefficient des protons obtenus à la fin de la
minéralisation total du NR5 et du MX-5B.
108
Chapitre III
C19H10 O7N6S2Na4Cl2 + 28.5 O2 19CO2 + 6NO3- + 2SO42- + 2Na+ + 2Cl- + 10H+ (6)
La faible formation des H+ lors de la dégradation du colorant MX-5B peut s’expliquer par
III-6/ Influence du pH
109
Chapitre III
NR5, pH natural=5.1
NR5, pH=3
30 NR5, pH=7
25
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Ce mg/L
10
7
MX-5B, pHnatural
6
MX-5B, pH=3
q mg/g
5 MX-5B, pH= 7
0
0 10 20 30 40 50 60
Ce m g/L
110
Chapitre III
TiO2+UV 2,5
2
v 0 µmol/L min
45
1,5
40 1
0,5
35
0
30 1 3 5 7 9
C µmol/L
pH initial
25
20
15 NR5- PH=7
NR5-pH=3
10 NR5- pH naturel
0
-60 -30 0 30 60 90 120 150
time (h)
111
Chapitre III
1,5
TiO2+UV
v0 (µmol/Lmin)
1
45
0,5
40
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
35
pH initial
30
25
C µmol/L
pH naturel
20 pH=3
pH=9
15 pH=7
10
0
-60 -40 -20 0 20 40 60 80 100
temps (min)
Conclusion
Les expérimentaux de obtenus dans cette étude montrent que l’isotherme d’adsorption
du MX-5B ne suit pas le modèle de Langmuir et est différente de celle du RB5, ce résultat est
expliqué par la variation du pH de la solution et la présence des impuretés qui entrent en
compétition avec les molécules du colorant MX-5B. La dégradation des deux colorants sur la
surface du TiO2 suit la même cinétique, dans un domaine de faible concentration (inférieur
à63µmol/L). La vitesse de décoloration évolue dans le même sens que la concentration
initiale, par contre une diminution de la vitesse est remarquée lorsque la concentration est
élevée [42, 120µmol/L]. La mesure du flux lumineux traversant la solution a montré une
absorption importante de la puissance lumineuse par les colorants lorsque la solution est
concentrée, ce phénomène influe négativement sur la quantité de photons incidente adsorbée à
112
Chapitre III
la surface de TiO2 et affecte la génération des espèces OH• et O2•-. Nous avons noté que le
modèle de Langmuir-Hinshelwood n’est appliqué que dans le domaine de faible concentration
d’où la linéarité de la droite 1/v0 en fonction de 1/C0 est obtenue. La disparition du COT et
l’évolution des ions NH4+, NO3- et SO42- montrent la minéralisation totale des deux colorants.
113
Chapitre III
Bibliographie
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Chapitre III
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116
Chapitre IV
CHAPITRE IV
anioniques
117
Chapitre IV
CHAPITRE IV
Introduction
118
Chapitre IV
Dans cette partie du travail des mélanges des deux colorants NR5 et du MX-5B sont
préparées avec différents rapports molaires. Les concentrations des deux colorants utilisées
dans les mélanges sont représentées dans le tableau IV.1.
La présence de l’un des deux colorants dans le mélange avec un rapport molaire plus élevé,
nous permettra de déterminer (1) son influence sur le comportement de l’autre colorant vis-à-
vis des interactions qu’il développe à la surface du TiO2 et (2) et son impact sur la dégradation
photocatalytique.
Solution mélange 1 2 3 4 5 6 7
IV-2-1/ influence du rapport molaire des deux colorants sur l’adsorption du mélange
Les deux courbes représentées sur la figure IV.1, montrent que dans le mélange la quantité
des deux colorants adsorbés sur la surface du photocatalyseur en absence des rayonnements
UV diminuent lors de l’ajout du colorant MX-5B.
La quantité globale des deux colorants adsorbée diminue lorsque le colorant MX-5B est
ajouté. Ce résultat peut être expliqué par l’augmentation du pH de la solution du mélange
avec l’augmentation du colorant MX-5B. L’évolution du pH, provenant probablement de la
présence d’impuretés contenues dans le colorant MX-5B (taux de pureté 50%), lesquelles
s’adsorbent sur TiO2.
Par contre lorsque la concentration du MX-5B est maintenue constante (C0=42 µmol/L) et le
nombre de moles de NR5 varie (Fig. IV.2), une augmentation de l’adsorption du mélange est
remarquée suivie par une diminution d’adsorption dans le mélange équimolaire contenant
42µmole/L de chacun des deux colorants. Cette diminution peut être attribuée à la saturation
des sites d’adsorption de la surface du photocatalyseur.
119
Chapitre IV
3,5 MX-5B
NR5
3
2,5
qads µmol/g TiO 2
1,5
0,5
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Figure IV.1 : Quantité de colorants dans le mélange adsorbée dans le noir en fonction de la
variation de la concentration initiale du MX-5B, C0 NR5= 42µmol/L
1,2 MX-5B
NR5
1
0,8
q ad µmol/g
0,6
0,4
0,2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
120
Chapitre IV
IV-2-2/ influence du rapport molaire des deux colorants sur la cinétique de dégradation
du mélange
Les courbes cinétiques représentées dans la figure IV.3, montrent une diminution de
la vitesse de dégradation du colorant NR5 (de concentration constante = 42µmole/L) avec
l’augmentation du nombre de mole du colorant MX-5B dans le mélange. Par contre on note
que la vitesse de décoloration du colorant MX-5B augmente avec l’accroissement de son
rapport molaire dans la solution.
Les résultats illustrés sur la figure IV.4, présentent les cinétiques de décoloration des
mélanges contenant un nombre de mole constant en MX-5B (C0=42µmole/L) et des
concentrations de NR5 qui varie. On remarque que la vitesse de dégradation du NR5 est
proportionnelle à l’augmentation de sa concentration, par contre celle du MX-5B diminue.
1,2
1 NR5
v0 µmol/Lmin
0,8 M X-5B
45
0,6
40 0,4
0,2
35
0
30 0 20 40 60
variation de la concentration du
C µmol/L
25 MX-5B, C0NR5=42µmole/L
20
15
10
0
-60 -30 0 30 60 90 120 150 180 210
temps (min)
121
Chapitre IV
1,4 NR5
MX-5B
1,2
v0 µmol/L min
45 1
0,8
0,6
40 0,4
0,2
0
0 10 20 30 40 50
35
variation de C0 NR5,
C0MX-5B = 42µmol/L
30
C µmol/L
25
20
15
10
0
-60 -30 0 30 60 90 120 150 180 210
temps (min)
122
Chapitre IV
5 NR5,seul
MX-5B, seul
NR5, mél
q µmol/g TiO2
4
MX-5B, mél
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Ce µmol/L
L’isotherme d’adsorption du NR5 pris seul est de type LI selon la classification de Giles et al,
comme décrit précédemment. Par contre en mélange équimolaire (50% NR5, 50%MX-5B)
l’adsorption du NR5 sur la surface de TiO2 est fortement affectée par la présence du MX-5B
et les quantités adsorbées diminuent (Fig. IV.5). A première vue, cette diminution pourrait
être attribuée à une compétition d’adsorption du NR5 et du MX-5B sur les mêmes sites. Ce
pendant, la quantité de MX-5B adsorbée n’est pas modifiée lorsque ce dernier est en mélange
avec le NR5 (Fig. IV.5). Ce résultat peut être attribué à la modification du pH imposé par
l’ajout du MX-5B. En effet, le pH de la solution augmente d’environ une unité, pour atteindre
un pH d’environ 6.6 (tableau IV.2). Ce résultat est en accord avec les isothermes d’adsorption
à différents pH du NR5 pris individuellement (Fig. IV.6).
123
Chapitre IV
L’isotherme d’adsorption du MX-5B en mélange est similaire à celle obtenue lorsqu’il est pris
individuellement (Fig. IV.5) suggérant que dans nos conditions expérimental l’effet de
compétition entre les deux colorants est négligeable. Ainsi le phénomène observé sur
l’adsorption du NR5 en présence du MX-5B est probablement dû à l’effet de pH.
C0 µmol/L
0
2 3 4 5 6 7 8
pH
Tableau IV.2 : Evolution du pH de la solution initiale des deux colorants et de leur mélange
avec l’augmentation de la concentration initiale
124
Chapitre IV
IV-3-2/ Influence du pH
L’influence du pH sur l’adsorption des deux colorants pris seul et en mélange est
étudiée en variant le pH de la solution à des valeurs 3 et 7. Le pH 3 est considéré comme
étant un milieu favorable permettant d’étudier le comportement des deux colorants pris seul et
en mélange avec la surface du TiO2. A ce niveau de pH, nous avons déterminé les isothermes
d’adsorption (illustrées sur la figure IV.7) et calculés les paramètres d’adsorption à l’équilibre
ainsi que le taux du recouvrement de la surface par les deux colorants pris individuellement
ou en mélange (figure IV.9).
Le TiO2 à caractère amphotère, peut être chargé négativement ou positivement selon le pH
du milieu (équation 1 et 2).
A pH acide (pH=3) (Fig. IV.7), les deux colorants anioniques contenant des
groupements sulfonates (SO3-) s’adsorbent plus qu’à pH=5-6, à cause de la charge positive du
dioxyde de titane à ce pH (TiOH2+). L’adsorption du MX-5B pris individuellement ou en
mélange équimolaire (50% NR5, 50% MX-5B) est considérablement améliorée et les
isothermes d’adsorption sont modifiées par rapport à celles obtenues à pH naturel (pH=6,6).
Elles sont de type L1 selon la classification de Giles. L’adsorption du NR5 en mélange est
plus importante que celle du MX-5B, ce qui peut être attribué au nombre de groupements
sulfonates dans la molécule du NR5 qui augmente les forces d’attraction entre les sites
d’adsorption et les molécules du colorant NR5 adsorbées. Pour confirmer ce résultat nous
avons tracé le taux de recouvrement de la surface en fonction de la concentration à l’équilibre
des deux colorants pris individuellement et en mélange en utilisant respectivement les deux
équations 3 et 4 (paragraphe IV-3-2-1-1). Selon les résultas obtenus et représentés sur la
figure IV.9, nous notons que le maximum de la surface de TiO2 est recouvert par les
molécules du colorant NR5.
A partir de la figure IV.7, on remarque qu’à des concentrations de 5 µmol/L, les quantités
adsorbées des deux colorants sont les mêmes lorsqu’ils sont seuls ou en mélange, indiquant
qu’il n’y a pas compétition pour les sites d’adsorption. Au-delà, de cette concentration, la
surface de TiO2 est saturée en colorant NR5 ( 1) et il y a compétition entre les deux
colorants.
125
Chapitre IV
Kads Céq
θ (3)
(1 + Kads Céq)
(2) Taux de recouvrement pour les colorants en mélange considérant une compétition entre
NR5 et MX-5B (équation (4)) :
K1ads C1éq
θ (4)
( 1+ K1ads C1éq+ K2ads C2éq )
126
Chapitre IV
14
12
10
2
q µmol/gTiO
0
0 10 20 30 40 50
C0 µmol/L
4
Ce/qad (g/L)
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Ce µmol/L
127
Chapitre IV
NR5 pris seul MX-5B pris seul NR5 en mélange MX-5B en mélange
Ke
1.44 0.11 1.23 0.142
(L/µmol)
qmax
13.7 9 7 6.6
(µmol/g)
1
Tux de recouvrement
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Ce µmol/L
IV-3-2-2/milieu alcalin
En milieu basique (pH=7,4 > pzc) (figure IV.10), la surface du catalyseur est chargée
négativement, les sites TiO- sont prédominants et repousse les deux colorants par effet
électrostatique, entraînant ainsi une adsorption négligeable de colorants.
128
Chapitre IV
5
qad µmole/g TiO2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Ce µmole/L
129
Chapitre IV
10µmol/L, le colorant NR5 se dégrade plus rapidement que le colorant MX-5B, ce résultat est
en parfaite corrélation avec la quantité adsorbée du NR5 sur la surface du TiO2 ( Fig. IV.5).
Pour des concentrations supérieures à 10µmol/L, la vitesse du NR5 diminue par rapport à
celle du MX-5B, ce qui peut être expliqué par l’augmentation du pH de la solution qui affecte
l’adsorption du NR5. Pour les fortes concentrations la disponibilité des sites diminue et une
compétition de dégradation de colorants apparaît, cette compétition est dépendante du pH de
la solution. Pour une solution de pH< pzc de TiO2, la dégradation se fait en faveur du NR5 et
au pH pzc de TiO2 la dégradation se fait en faveur du MX-5B
.
NR5 mé MX5B-mé
NR5 seul MX5B seul
1,2
0,8
r0 µmol/min
0,6
0,4
0,2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
C0 µmol/L
130
Chapitre IV
dC k KC (5)
v k .θ
dt (1+KC)
K1.C1 (6)
v k
1+ K1.C1+ K2C2
131
Chapitre IV
Il est intéressant de noter que les vitesses de dégradation des deux colorants ne sont pas
reliées aux quantités adsorbées.
TiO2+UV
NR5-Seul
45 2,5 NR5, mél
v 0 (µmol/Lmin)
2
40
1,5
35 1
0,5
30
0
25 0 5 10
C µmol/L
(a) pH
20
15
10
0
-60 0 60 120 180 240
temps (h)
TiO2+UV
MX5B,S
45 1,4 MX5B,mél
1,2
40
1
v0 (µmol/Lmin)
0,8
35
0,6
30
0,4
0,2
25 0
C µmol/L
(b) 20
0
pH
5 10
15
10
0
-60 0 60 120 180 240
temps (h)
132
Chapitre IV
1,5
v0 µmol/L min
0,5
0
1 3 5 7 9 11
pH initial
133
Chapitre IV
NR5 MX-5B
25 mél addition
20
15
COT (ppm)
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
temps (h)
134
Chapitre IV
60
50
L’évolution du
COT dans la solution
COT (ppm)
40
60 30
20
10
50
0
0 5 10 15 20
temps (h)
40
COT dégradé (ppm)
30
COT minéralisé
20
10
0
0 5 10 15 20
temps (h)
135
Chapitre IV
alors qu’ils sont déjà formés lors de la dégradation des colorants pris individuellement. La
même observation est faite sur l’évolution des nitrates (figure IV.18). Le retard de formation
des NH4+ et NO3- s’explique en considérant que ces produits ne sont pas des composés
primaires mais issus de la dégradation des intermédiaires. Comme la surface du catalyseur est
totalement saturée, il y a augmentation des compétitions entre colorants initiales et
intermédiaires. Comme précédemment, déjà mentionné dans le cas de l’évolution du COT et
du sulfates, l’évolution des ions NH4+ et NO3- dans le mélange n’est pas égale à la somme de
leur évolution lors de la dégradation des colorants individuels. Ce phénomène étant expliqué
par la saturation des sites du catalyseur dés le début de la dégradation.
En considérant les courbes IV.17 et IV. 18, il semble que la fonction ammonium soit plus
importante lors de la dégradation du mélange. Ce résultat pourrait s’expliquer par la valeur du
pH légèrement basique (pH= 6,6) que celle de la solution de MX-5B (pH= 5,6).
400
350
300
250
Cµmol/L
200
150
100
50
0
0 5 10 15 20 25 30
temps (h)
136
Chapitre IV
120
100
C µmol/L
80
60
40
20
0
0 5 10 15 20 25
temps (h)
60
50
40
Cµmol/L
30
20
10
0
0 5 10 15 20 25 30
temps (h)
137
Chapitre IV
Conclusion
Les résultats obtenus dans cette étude montrent que, l’isotherme d’adsorption du NR5
est fortement affectée par la présence du colorant MX-5B et ne suit pas le modèle de
Langmuir. Ce résultat est expliqué en considérant le pH de la solution qui augmente avec
l’augmentation de la concentration initiale de MX-5B et la compétition des impuretés avec les
deux colorants pour les sites d’adsorption sur le photocatalyseur. Par contre à pH acide,
l’adsorption des deux colorants sur la surface du photocatalyseur est plus importante et les
isothermes d’adsorption suivent le modèle de Langmuir. A ce niveau de pH les deux colorants
sont en compétition, le taux de recouvrement de la surface montre que les sites sont occupés
majoritairement par le NR5. Pour les faibles concentrations, la vitesse de décoloration des
deux colorants pris individuellement ou en mélange est similaire, cependant une importante
différence est observée pour des concentrations supérieures à 5 µmol/L, ce qui est en accord
avec le nombre de sites disponible. A pH acide (pH=3) la vitesse de dégradation du NR5 est
plus grande que celle du MX-5B, alors que l’inverse est observé en milieu alcalin. La
minéralisation du COT et des sulfates dans le mélange est différente de la somme du COT et
des SO42-des deux colorants dégradés individuellement. Ce résultat s’explique en considérant
que la surface de TiO2 est saturée dés les concentrations de 10 µmol/L, entraînant une
compétition de dégradation des deux colorants. La cinétique de minéralisation de l’azote
organique en nitrate et ammonium dans le mélange est très lente.
138
Chapitre IV
Bibliographie
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47.
139
Chapitre V
140
Chapitre V
Introduction
Ces dernières années, la préparation des matériaux composites à base d’argile pontée
au titane et leurs applications en photocatalyse dans la dégradation de différentes substances
organiques, ont fait l’objet de plusieurs travaux de recherches [1-4]. Dans le but d’augmenter
la surface de contact entre le photocatalyseur et les molécules organiques à dégrader, l’argile
pontée au titane est utilisée en photocatalyse en raison des propriétés qu’elle présente : (i) une
structure mésoporeuse due à la présence de petites particules de TiO2 sous forme de piliers
entre les couches silicates, et (ii) la grande surface spécifique qui entraîne une grande capacité
d'adsorption et accélère les réactions photocatalytiques [5-11].
141
Chapitre V
Les deux figures V.5 et V.6, montrent une adsorption totale du colorant bleu de
méthylène(BM) sur la surface de la MMT-TiO2 et la MMT-TiO2/Ag après un temps
d’agitation dans le noir correspondant respectivement à 18 et 4 minutes. Ce résultat peut être
expliqué en considérant les charges électrostatiques de l’argile et du colorant. L’argile étant
chargée négativement, elle attire le colorant chargée positivement, dans la littérature O.
Bouras [12] montre par zétamètrie que la montmorillonite à piliers de titane présente des
charges globale négatives.
1,6
1,4
1,2
1
Abs
0,8
0,6
0,4
0,2
0
200 300 400 500 600 700 800
longueur d'onde
142
Chapitre V
C0=21µm
2'
1,6
4'
1,4 6'
1,2
1
Abs
0,8
0,6
0,4
0,2
0
200 300 400 500 600 700 800
longueur d'onde
60
50
40
qads µmol/gTiO 2
30
Mont-TiO2
20 Mont-TiO2/Ag
10
0
0 5 10 15 20 25
temps (min)
143
Chapitre V
Les deux courbes illustrées sur la figure V.7, montrent que la cinétique d’adsorption
du BM sur la surface du matériau MMT-TiO2/Ag est plus rapide par rapport à celle obtenue
en présence du matériau MMT-TiO2. Cependant, la quantité adsorbée reste en finale
équivalente. Une observation similaire a également été rapportée par Y. Li et al.[13], et A.V.
Rupa et al.[14].
144
Chapitre V
Mont-TiO2
Mont-TiO2+ ultrasons
Mont-TiO2/Ag
2
(a)
1,8
1,6
q ads µmol/g de catalyseur
1,4
1,2
1 (b)
0,8
0,6
0,4 (c)
0,2
0
0 100 200 300 400 500 600
temps (min)
.
Figure V.8 : Cinétique d’adsorption du NR5 sur MMT-TiO2
et MMT-TiO2/Ag (C0 = 21µmol/L)
Les résultats donnés dans le tableau V.3, montrent que la quantité adsorbée du NR5
obtenue sur les deux matériaux : MMT-TiO2 et MMT-TiO2/Ag est négligeable en
comparaison avec celle obtenue sur le TiO2 Degussa P25.
Tableau V.3 Comparaison des quantités adsorbées du NR5 sur TiO2 Degussa P25, MMT-
TiO2 et MMT-TiO2/Ag
Matériau
MMT-TiO2 +
TiO2-P25 MMT-TiO2 MMT-TiO2/Ag
ultrasons
qads
qads 0,85 1,80 0,50
9,9
µmol/g matériau
145
Chapitre V
Les spectres UV-visible présentés sur les deux figures V.9, V.10 et V.11 montrent une
diminution de l’intensité des bandes dans le visible et l’UV du colorant Noir Rémazol 5
(NR5) en présence des deux matériaux MMT-TiO2 et MMT-TiO2/Ag, à l’obscurité et sous
irradiation UV.
Les résultats obtenus, illustrés sur la figure V.12 et dans le tableau V.4, montrent que
le traitement aux ultrasons de la suspension MMT-TiO2 favorise le contact des molécules du
colorant avec la surface du photocatalyseur et améliore la vitesse de dégradation du NR5. En
présence d’argent, la cinétique de dégradation du NR5 est très lente. Les résultats
d’adsorption et de dégradation obtenus sur ce matériau montrent que la présence de l’argent
dans le matériau diminue les sites d’adsorption à la surface du photocatalyseur entraînant une
très faible vitesse de dégradation du NR5 comparée à celle obtenue sur la MMT-TiO2.
C0
T0
1h
1,2
2h
4h
7h
1
10h
16h
0,8
Abs
0,6
0,4
0,2
0
200 300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde
146
Chapitre V
C0
T0
1h
1h30'
2h
1,2 2h30'
3h
0,8
Abs
0,6
0,4
0,2
0
200 300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde
1,4
C0
T0
1h
1,2
2h
3h
4h
1 6h
8h
10h
12h
0,8
14h
Abs
16h
18h
0,6
0,4
0,2
0
200 300 400 500 600 700 800 900
longueur d'onde
147
Chapitre V
Mont-TiO2-Ag
Catalyseur + UV Mont-TiO2
25
Mont-TiO2+Ultrason
TiO P25
20
15
Cµmol/L
10
0
-60 140 340 540 740 940 1140
Temps (min)
148
Chapitre V
Conclusion
(i) les nombreuses d’expériences que nous avons effectuées sur le pontage, nous ont
permis de constater que le pontage de la montmorillonite par l’oxyde de titane est complexe
et difficile à réaliser. Plusieurs échantillons ont été préparés en suivant des protocoles publiés
dans différents travaux de recherches [14,16,17]. Souvent sur les spectres RX apparaissaient
des raies localisées aux très faibles angles 2 correspondant à des distances de valeurs 9 ou
10nm, qui ne sont que la réflexion de l’appareil.
La caractérisation par DRX, BET et analyse chimique de la MMT-TiO2 obtenue en suivant le
protocole de Valverde, montre le pontage de la montmorillonite par l’oxyde de titane (TiO2)
qui est présent sous forme anatase.
(ii) Les deux matériaux préparés : MMT-TiO2 et MMT-TiO2/Ag montrent une très faible
réactivité photocatalytique lors de la dégradation du colorant anionique noir Rémazol 5 en
comparaison avec le photocatalyseur Degussa P25. Le colorant cationique bleu de méthylène
s’est adsorbé totalement sur la surface de la MMT-TiO2 et MMT-TiO2/Ag dans l’obscurité.
Les résultats de ce chapitre, montrent que l’argile pontée au titane n’est pas un bon catalyseur
pour la dégradation de colorants en photocatalyse.
149
Chapitre V
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Conclusion générale
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Conclusion générale
Conclusion générale
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Conclusion générale
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