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All content following this page was uploaded by Kebir Zakarya Abdelghani on 16 November 2015.
Objectifs :
2- Nommer les urgences abdominales les plus courantes pour chacun desgrandes zones
anatomiques de l'abdomen
3- Comprendre les différences liées à l'âge dans les causes de douleurs abdominales
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Douleurs abdominales aigues Dr Kebir Z.A
I. INTRODUCTION :
Les douleurs abdominales aiguës chez l'adulte constituent un des problèmes les plus difficiles
à résoudre en matière d'urgence, à la fois par le nombre de cas référés (environ
5 à 10 % des urgences) et par la très grande difficulté à différencier les urgences vraies qui
engagent à court terme le pronostic vital de toute une série de symptômes entrant dans le
cadre de la pathologie fonctionnelle, extrêmement fournie dans ce domaine.
Devant ce problème, il ne faut pas négliger des actions qui pourraient paraître obsolètes,
comme l'interrogatoire et l'examen clinique qui constituent les "fondamentaux" de la pratique
médicale d'urgence, sans lesquels il est, même à notre époque, quasiment impossible d'arriver
à un diagnostic précis, seul capable d'aboutir à la mise en œuvre de traitements adaptés et
efficaces. Toutefois, il apparaît comme indispensable, à l'heure actuelle, de mettre en exergue
le rôle déterminant de la tomodensitométrie qui devient, comme l'échographie en son temps,
le prolongement de l'examen clinique. Ainsi, il semble de plus en plus difficile de faire
fonctionner une unité d'accueil des urgences sans que le plateau technique ne dispose d'un
scanner performant.
II. EPIDIMIOLOGIE :
Les douleurs abdominales représentent environ 4 à 10 % des admissions dans les), elles
représentent le second motif de recours aux services d'urgences, après les traumatismes et
sans doute le premier motif d'hospitalisation.
Le pourcentage d'hospitalisations faisant suite à une admission pour douleurs abdominales est
de l'ordre de 30 à 40 %, ce qui témoigne de la difficulté à TRIER ces urgences et à s'assurer
de leur bénignité. Il faut toutefois garder en mémoire le fait que près de 50 % de ces patients
sortent de l'hôpital ou de la clinique sans qu'aucun diagnostic étiologique n'ait été porté ; on
parle alors de douleurs abdominales aiguës non spécifiées (D.A.N.S.).
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Douleurs abdominales aigues Dr Kebir Z.A
1) Interrogatoire :
Tout le monde s'accorde pour dire qu'il est fondamental, essentiel…et c'est vrai! Même
sans envisager des suites médico-légales (de plus en plus fréquentes) au cours
desquelles il est toujours reproché au médecin une insuffisance de recueil des données,
il apparaît comme un temps indispensable dans la prise en charge de ces patients.
1 .1 ATCD personnels
Chirurgie abdominale
Migraine
Maladie périodique
Maladies inflammatoires
L’existence d’une fièvre, d’un amaigrissement ou d’une anorexie oriente vers une cause
organique.
Il faut en tenir compte car les douleurs abdominales sont un symptôme très fréquent, le plus
souvent fonctionnel.
Il faut discerner une douleur abdominale aiguë, d’apparition récente et qui n’existait pas
auparavant, des douleurs abdominales récurrentes ou chroniques définies par la survenue
d’au moins trois épisodes algiques pendant une période d’au moins trois mois.
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Douleurs abdominales aigues Dr Kebir Z.A
En effet, dans les douleurs abdominales aiguës, il faut avant tout éliminer une urgence
chirurgicale alors que les douleurs récurrentes admettent dans 80 % des cas une cause
fonctionnelle.
irradiation
facteurs déclenchant
Durée
Rythme
réveils nocturnes
2) Examen physique :
inspection
palpation
percussion
auscultation
Malade détendu, rassuré (respiration calme), pièce Malade détendu, rassuré (respiration
calme), pièce correctement éclairée et chauffé
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Douleurs abdominales aigues Dr Kebir Z.A
• Médecin :
–à droite du malade
–mains réchauffée
2.1 Inspection :
cicatrices
traumatiques
vergetures :
(grossesses)
Veines superficielles
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ascite
hernie
Forme de l’abdomen :
Rétracté si :
dénutrition grave
Distendu si :
tumeur visible
Mobilité abdominale :
Mobilité respiratoire
La mobilité anormale
Mouvements péristaltiques
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2.2 Palpation :
La paroi abdominale :
Normalement le tégument se laisse pincer entre le pouce et l'index sans garder de plis
Présence de plis :
La paroi musculaire
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rigidité pariétale
• diffuse:
• localisée:
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Le contenu abdominal
palpation profonde :
foie
rate
Topographie
Taille (cm)
Forme
Contour
Sensibilité
Mobilité
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2.3 Percussion :
Elle se fait Main gauche en éventail sur l'abdomen Médius de la main droite percute les 4
derniers doigts de la main gauche
• Matité hypogastrique
utérus hypertrophié
concave en haut
pneumopéritoine
2.4 Auscultation :
caractéristiques du péristaltisme
Auscultation patiente
• Silence auscultatoire :
Ischémie mésentérique
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Bruits vasculaires: ne pas appuyer trop fort le stéthoscope sous peine de créer un souffle
• Artères rénales
• Artères iliaques
L’examen de la marge anale doit être soigneux en position génu-pectorale ou décubitus latéral ;
il faut recherche
lésions cutanées
orifice fistuleux
tumeur
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Toucher rectal
Décubitus dorsal cuisses et genoux fléchis, décubitus latéral (position fœtale latérale) ou en
décubitus latéral (position fœtale latérale).Il peut être combiné à la palpation abdominale.
Il apprécie la tonicité et la sensibilité du canal anal ainsi que l’état de la paroi rectale.
Il peut objectiver :
Tumeur
Sténose
Douleur
Comblement
Prostate
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Présence de selles
Glaires
Sang
Un patient admis avec des signes de défaillance hémodynamique aiguë parfois même en état
de choc avéré est une urgence absolue qui requiert des soins immédiats. Le pronostic vital est
en jeu de façon très imminente et il est indispensable de corriger ces déséquilibres en urgence
avant même de réfléchir à une cause ; en particulier dans ces cas dramatiques, il faut s'abstenir
d'adresser le patient au service de radiologie sans que l'hémodynamique ne soit rétablie, sans
quoi on prend le risque d'assister à une décompensation brutale aboutissant dans la majorité
des cas au décès.
Ces évolutions dramatiques se voient surtout en cas de pathologies hyperseptiques
(péritonites, syndromes occlusifs, pancréatites aiguës), de déglobulisations massives ou
d'ischémies intestinales.
L'objectif est ici de faire la différence entre douleur abdominale organique et fonctionnelle.
C'est un objectif très difficile. Les difficultés proviennent de la grande diversité des douleurs
abdomino-lombaires, de leur perception très variable d'un patient à l'autre, de l'age du sujet et
de leur retentissement "général".
Il faut cependant garder en mémoire, pour différencier ces deux types de douleurs, que :
En revanche, les douleurs d'origine organique sont le plus souvent très intenses, du
type paroxystique sans rémission, évoluent depuis plusieurs heures et sont plutôt fixes
dans leur topographie.
Le sujet agé : il est bien connu que les signes de gravité s'estompent avec l'âge et que la
fiabilité diagnostique diminue chez les sujets âgés, passant en dessous de la barre des 30 %
après 80 ans. Il faut garder en mémoire que la mortalité globale chez les patients âgés de plus
de 80 ans admis aux Urgences est au moins 10 fois supérieure à celle des patients de moins de
30 ans admis pour un motif similaire. Plus le patient est âgé, plus le temps presse…
Les trois diagnostics les plus fréquents sont l'infarctus du myocarde, la rupture
d'anévrysme aortique et l'ischémie intestinale (infarctus entéro-mésentérique).
C'est une étape essentielle devant un tableau de douleurs abdominales aiguës. Le but est de
savoir si le ou la patiente requiert une intervention chirurgicale et dans quels délais.
Il faut là encore savoir qu'environ 15 à 20 % des patients admis en urgence pour ce symptôme
vont être opérés! Il est donc fondamental de "trier" le plus vite possible ce type de malades
pour éviter tout retard à la mise en œuvre d'un traitement adapté.
Il n'existe pas de critère absolu d'indication opératoire (ce serait trop facile) mais tout un
faisceau d'arguments doit pouvoir aider à prendre cette décision difficile.
D'abord les critères d'organicité de la douleur, décrits plus haut, même si leur valeur
sémiologique n'est pas absolue constituent un bon élément d'orientation. L'hyperthermie et le
retentissement sur l'état général sont de bons critères, ainsi que l'âge des patients.
L'examen clinique certes toujours contestable reste malgré tout un excellent argument devant
la constatation d'une réaction pariétale abdominale à type de défense ou de contracture.
Enfin, les explorations extra cliniques, biologiques et surtout radiologiques (échographie et
avant tout scanner) permetront d'obtenir le plus souvent une assez grande fiabilité dans la pose
des indications opératoires.
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Ne gardent donc leur intérêt que les examens disponibles très rapidement : NFS, Amylasémie
et lipasémie, CRP, ECBU, BES et dosage des ß-HCG.
3. L'imagerie +++ :
La tomodensitométrie prend actuellement le pas sur les examens précédents et voit son champ
d'application très élargi dans le cadre des urgences abdominales comme les abcès intra-
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Douleurs abdominales aigues Dr Kebir Z.A
Tableau.1 Stratégies d'imagerie de diagnostic et les options de traitement pour les causes les plus
fréquentes de douleur abdominale aiguë fondée sur l'âge et le sexe
Ce n'est jamais facile mais on doit garder en mémoire que 10 diagnostics représentent à eux
seuls 90 % des cas!.
Il s'agit, par ordre décroissant de :
Etiologie %
D.A.N.S 34
Appendicite 28
Cholécystite 9,5
Occlusion du grêle 4,1
Urgences gynécologiques 4
Pancréatite aiguë 2,9
Coliques nephrétiques 2,9
Ulcère perforé 2,5
Cancer (complications) 1,5
Diverticules 1,5
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Douleurs abdominales aigues Dr Kebir Z.A
L'objectif n'est pas d'avoir en mémoire la liste des étiologies des syndromes douloureux
abdomino-pelviens…mais de pouvoir reconnaître assez vite les cas où le pronostic vital est en
jeu et les candidats à une intervention chirurgicale à ne pas différer.
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Endométrites
Endométriose
Avortements spontanés
Fibro-myomes utérins (nécrobiose aseptique)
Anévrysmes des artères digestives (rares) : Les deux tiers siègent sur
l'artère splénique, et 20 % sont hépatiques. Leur rupture peut se faire dans le
péritoine ou dans le tube digestif (hémorragie digestive).
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Dissection aortique : avec une mortalité très lourde, cette affection débute en
général par des douleurs thoraciques suivies de douleurs abdominales et
lombaires très violentes en rapport avec l'hématome rétropéritonéal.
Ischémie intestinale : Elle peut être artérielle (embol ou athérome des artères
digestives) ou veineuse (thrombose de la veine.mésentérique.supérieure ou
de la veine Porte). Il est indispensable de faire le diagnostic au plus tôt
sans quoi on découvre lors de la laparotomie un intestin nécrosé qu'il faut
réséquer, surtout s'il s'agit d'une cause artérielle.
Les ischémies non occlusives liées à un choc non contrôlé (patients très graves, en
réanimation le plus souvent) sont de plus en plus rares.
P.A.N : La douleur abdominale, volontiers aiguë ou subaiguë, est inaugurale dans plus
de 10 % des cas et émaille l’évolution dans 40 %. Elle est associée à un pronostic plus
sévère. Le diagnostic repose sur son association aux autres critères de la maladie :
fièvre au long cours, amaigrissement, multinévrite, atteinte cutanée avec purpura
vasculaire nécrotique, atteinte rénale, syndrome inflammatoire biologique. La biopsie
d’une lésion (cutanée, nerveuse, etc.) le confirmera. Les complications peuvent
nécessiter une intervention chirurgicale (perforation, cholécystite). La corticothérapie a
un effet antalgique rapide dans tous les autres cas.
Purpura rhumatoïde
La douleur abdominale aiguë fait partie du tableau avec les arthralgies-arthrites et le
purpura vasculaire. Si elle les précède, le diagnostic est difficile …
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L.E.A.D.
Angeïte de Churg et Strauss
Maladie de Horton
Maladie de Behcet
Cryoglobulinémie
Coliques néphrétiques
Hernies et éventrations.
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risque d’attribuer aux pertes digestives les signes d’hypovolémie ou à une urgence
chirurgicale abdominale le tableau de collapsus. Toutefois, le simple B.E.S. doit attirer
l'attention en montrant une HYPONATREMIE MAJEURE.
Un autre bon signe biologique est la persistance d’une natriurèse non verrouillée voire très
élevée, qui signe la perte rénale de sel("Diabète sodé"). Dans tous les cas, le remplissage
volémique avec du soluté salé et surtout l’hydrocortisone améliorent le tableau. Il faut savoir
faire prélever en urgence une cortisolémie, dont on n’attendra pas le résultat pour débuter le
traitement, mais qui pourra confirmer le diagnostic a posteriori.
b. Hypercalcémie :
Les signes digestifs sont polymorphes et peu spécifiques : de la constipation inhabituelle avec
anorexie jusqu’au tableau pseudo-occlusif avec vomissements profus et douleurs abdominales
diffuses intenses. Des douleurs ulcéreuses ou de pancréatite aiguë, compliquant
l’hypercalcémie, peuvent être présentes ou intriquées.
Ils sont associés à des signes neurologiques : ralentissement idéomoteur, tableau pseudo-
dépressif, céphalées, torpeur jusqu’au coma, syndrome confusionnel fréquent. Au pire, en
général au-delà de 3,5 mmol/l, un tableau d’encéphalopathie aigu domine la scène.
La tachycardie et la poussé hypertensive sont des signes de gravité de l’hypercalcémie.
Le bilan biologique fait le diagnostic et précise s’il existe une atteinte rénale.
c. Hypokaliémie.
a. Plomb : l'intoxication aiguë est rare mais la forme chronique (Saturnisme) est
beaucoup plus répandue. "coliques de plomb". Le diagnostic est fondé sur quelques signes
cliniques (liseré gingival grisatre de Burton, paralysie radiale) et sur le dosage de la
plombémie, très élevée.
b. Mercure
c. Fer
Hystérie
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1. La porphyrie hépatique
3. La maladie périodique.
Elle atteint les sujets de l’Est méditerranéen et se révèle le plus souvent avant 20 ans. Elle
évolue par crises de 1 à 3 jours comportant de la fièvre et une polysérite (épanchements séro-
fibrineux péritonéaux, pleuraux, péricardiques).
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a. Les acidoses
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D’étiologie variée : après effort musculaire intense, au cours d’une myosite virale ou parasitaire
(coxsackie, trichine), intoxication médicamenteuse ou toxique. Les facteurs favorisants sont
l’hypokaliémie, la présence d’une maladie musculaire préexistante, une drépanocytose.
Le tableau est celui de douleurs diffuses des muscles et de la sangle abdominale. Biologiquement, il existe
un syndrome de myolyse avec élévation de la CK, TGO, LDH. Le risque principal est celui d’une atteinte
rénale par tubulopathie aiguë, d’évolution en général favorable sous hydratation IV.
5. Les hypertriglycéridémies
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AFFECTIONS ABDOMINALES
AFFECTIONS EXTRA-ABDOMINALES
Cardio-vasculaires Pleuro-pulmonaires Pariétales Syndromes radiculaires
Infarctus du myocarde Pleurésie Hématome des grands Traumatisme
Dissection aortique Pneumonie droits Lésions vertébrales
Péricardite Syndrome de Cyriax Zona (pré-éruptif)
Souffrance
musculaire pariétale
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AFFECTIONS GÉNÉRALES
Toxiques et Métaboliques et Hématologiques Neurologiques Collagénoses Forte
infectieuses endocriniennes et vascularites participation
psychogène
Salmonellose Porphyries Crise Tabès Périartérite Troubles
Shigellose hépatiques noueuse fonctionnels
hémolytique
Choléra Insuffisance Épilepsie digestifs ou
Toxi-infection surrénale digestive Purpura «intestin
alimentaire Œdème angio- rhumatoïde irritable »
Drépanocytose
staphylo. neurotique Hypertension
Paludisme de Hyperlipémie intra- Lupus
Marchiafava-
primo-invasion crânienne
Acidocétose Micheli érythémateux
Saturnisme
diabétique
Atteinte disséminé
Intoxication au Hémochromatose
médullaire
mercure, Hypercalcémie
aiguë
thallium, arsenic
Hypokaliémie Cryoglobuli-
Hypoglycémie némie
Acidose et hypoxie
Syndrome Polyarthrite
rhumatoïde
néphrotique
Phéochromocytome
Maladie
Maladie
d’Osler
périodique
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VI. CONCLUSION :
Les douleurs abdominales aigues constitues l’une des motifs de consultations les plus courants aux urgences,
les variétés sémiologique qui les caractérisent rend parfois le diagnostic étiologique très difficile , la prise
en charge en urgence est fondamentale pour le pronostic ; la TDM abdominale trouve ça place a l’heure
actuelle pour un diagnostic plus précoce .
REFERENCES