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Les Arnaques par


Téléphone, enfin une
Solution!

Widi TCHALA

Œuvre publiée sous licence Creative Commons by-nc-nd 3.0

Image de couverture : Google

En lecture libre sur Atramenta.net

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Introduction

Depuis toujours des gens se donnent pour tâche


principale de dépouiller d’autres des fruits de leurs
labeurs et en jouir en toute impunité. Différentes
méthodes ont été expérimentées un peu partout dans
le monde, depuis les petits vols jusqu’aux attaques à
main armée avec objectif de voler, en passant par les
cambriolages, les enlèvements de personnes avec
demandes de rançons, et même des meurtres subtiles
pour pouvoir hériter des biens du défunt. Une
nouvelle méthode de voler est apparue avec le
développement des communications par téléphone
portable. On appelle des gens par téléphone et on leur
parle d’une affaire dont ils pourront tirer profit s’ils
font un certain nombre de choses qu’on leur demande.
Lorsque quelqu’un mord à l’appât en s’intéressant à
ce qu’on lui a promis comme bénéfice, le temps qu’il
s’en rende compte il aura dépensé une somme
d’argent qui rentre directement dans les poches de
celui qui lui a parlé de cette affaire au téléphone. Le
plus souvent ce sont plusieurs personnes en réseau
qui se succèdent pour vous dire ce que devez faire à
chaque étape, en prenant soin fréquemment de vous
rappeler votre gain final. Lorsqu’ils vous ont sucé
suffisamment ou quand ils sentent que vous risquez de
les démasquer, ils coupent les contacts avec vous et

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leurs téléphones deviennent inaccessibles,
‘’provisoirement’’, qui signifie alors ‘’définitivement’’.
Ceci fait partie de ce qu’on appelle généralement une
arnaque ou une escroquerie, mais il s’agit d’un vol par
consentement.
La victime consent en effet implicitement de
donner son argent à un ou des inconnus, sur la
base d’une promesse de gain, qu’il n’aura pas bien
sûr !
Si vous n’avez jamais entendu parler d’arnaques
vous avez tort parce que vous pouvez être la
prochaine victime innocente de ces opérations qui
sont de plus en plus fréquentes aujourd’hui, à en
croire les services de sécurité au Togo qui ont
enregistré beaucoup de plaintes à ce sujet. Le
téléphone c’est bien, c’est un bon outil de
communication irremplaçable de nos jours mais ça
peut vous causer des ennuis si vous n’êtes pas
prudent. Les deux exemples du retraité togolais,
victime de deux arnaques successives en un mois vous
édifieront et peut-être vous protégeront.
Dans ce reportage, à part le nom de la victime qui
est faux, tous les autres noms et tous les numéros de
téléphone communiqués (sauf erreur de frappe) sont
ceux qui ont été effectivement utilisés au cours des
opérations. Voici les faits.

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La première arnaque par téléphone
perpétrée contre Tchao le retraité

Le matin du 9 décembre 2015, le retraité qui réside


à Lomé au Togo, qui souhaite garder l’anonymat mais
que nous allons désigner désormais par le nom fictif
‘’Tchao’’, reçoit un coup de fil sur son téléphone
portable et le dialogue suivant se développe :

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L’appelant – Bonjour monsieur, c’est bien vous M.
Tchao ?
Tchao – Oui, c’est bien moi, bonjour. A qui ai-je
l’honneur ?
L’appelant – Je suis M. Tchonda (le vrai nom qu’il a
donné et qu’on va lui garder) et j’appelle de la
Présidence de la République où j’ai vu votre nom sur
une liste de nomination des conseillers agricoles.
Comme vous êtes mon frère, (en parlant en kabyè,
une langue du nord du Togo), je voudrais vous aider et
peut-être demain vous pourriez aider un de mes
enfants.
Tchao – Merci beaucoup mais il s’agit de quoi
exactement ?
Tchonda - On veut nommer 5 conseillers agricoles,
un par région économique et vous êtes au nombre de
17 sur la liste, et si vous voulez être parmi les 5, je
vais vous mettre en contact avec le chargé du dossier,
M. Ogoussoumi dont je vais vous donner le numéro
privé parce que son numéro officiel est sur écoute.
Quand vous l’appelez dites-lui que je suis votre neveu
et que c’est de ma part que vous l’appelez. Si vous
avez de quoi noter son numéro c’est le 90 20 03 85
(c’est le numéro même qu’il a donné). Le numéro de
Tchonda lui-même est le 90 08 70 15.

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Tchao - Merci je vais l’appeler voir.
Tchonda – Mais il s’agit d’un travail de terrain où
vous aurez à vous déplacer souvent, étant donné que
vous êtes en retraite est-ce que vous avez encore la
force pour faire ce genre de travail ?
Tchao – Je suis en retraite de la fonction publique
mais je suis assez fort pour travailler encore pendant
des années.

Tchonda – Dans ce cas M. Ogoussoumi pourra vous


aider. Chaque conseiller aura son véhicule 4x4 de
commandement et un salaire de plus d’un million de
francs CFA (environ 1522 euros) par mois. Appelez M.
Ogoussoumi en vous faisant passer pour mon oncle et
on verra.

Contacté par Tchao, M. Ogoussoumi confirme qu’il


dispose effectivement d’une liste de beaucoup de
personnes et il ne sait pas encore lesquelles choisir
pour envoyer au ministère de l’agriculture et après
une courte discussion avec Tchao il demande à ce
dernier de dire à son neveu Tchonda d’aller le voir au
bureau pour qu’ils en parlent.

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Après avoir vu Ogoussoumi, Tchonda rappelle son
oncle Tchao pour lui dire que Ogoussoumi voudrait
être motivé financièrement pour l’aide qu’on lui
demande. Une longue discussion s’en suit alors entre
Tchao et son neveu qui dit qu’étant donné que
Ogoussoumi est du sud du Togo et donc avide
d’argent, il ne peut pas les aider sans dessous de
table. Ainsi, ils se mettent d’accord sur une somme de
50 000F CFA qui va être ramenée à 100 000 F CFA
(environ 152 euros), après la protestation de
Ogoussoumi qui trouvait le premier montant
insuffisant. Bien sûr c’est Tchao seul qui doit
débourser cette somme par Flooz (un moyen de
transfert d’argent par téléphone Moov au Togo), en 2
tranches, à travers le numéro Moov de Ogoussoumi
96 40 51 35. Y compris les frais d’envoi cela fait au
total 102 000 F CFA.

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Dans les échanges les jours suivants entre Tchao et
Ogoussoumi, ce dernier a confirmé qu’il a reçu la
somme envoyée et a annoncé qu’il a envoyé les
dossiers des candidats au ministère de l’agriculture,
alors même qu’on a demandé aucune pièce à Tchao. Il
a ajouté que le ministère allait appeler Tchao dans les
2-3 jours qui vont suivre, pour la signature du contrat.

(Comme Tchao venait de remplir une fiche


d’information à l’association des retraités du Togo
UNAFRET-CM, fiche à soumettre aux autorités en vue
d’insertion des retraités volontaires dans des secteurs
d’activités, il pensait que c’est à partir de cette liste
que son nom a été sélectionné et cela pouvait justifier
pourquoi on peut au départ ne lui demander aucune
pièce dans un processus de recrutement. Mais en
agissant ainsi sur supposition au lieu de chercher à
vérifier les faits, il s’est fait avoir comme on le verra
par la suite).
Sur le compte rendu de Tchao à son neveu Tchonda,
ce dernier lui dit qu’il va falloir agir vite au Ministère
pour que le nom de Tchao sorte le premier pour
garantir vraiment sa place parmi les 5 qui seront
nommés. Il rappelle qu’il y a un véhicule 4x4 de
commandement et un gros salaire à gagner ! Il met
alors son oncle Tchao en contact avec Amana dont le
téléphone est 90 31 00 53. Il travaille au ministère là-

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bas et il va aider à la sortie rapide du dossier.

Après que Amana contacté a confirmé qu’il peut


aider malgré les difficultés que cela présente et après
discussions entre oncle et neveu, il ressort que Amana
devrait aussi être motivé pour son travail et à Tchao
alors d’envoyer par Flooz 26 000 F, dont 25 000 F
seront perçus, sur le compte de Amana à travers le
téléphone Moov n° 97 02 18 96 de ce dernier. Dans
ses démarches pour aider, Amana découvre que c’est
le directeur de cabinet, et non le secrétaire général
(dont il a donné le nom reconnu par Tchao) auquel il
pensait au départ, qui prend les décisions et que c’est
lui qu’il doit voir pour l’aider mais il ne peut pas le
voir les mains vides. Comme c’est un grand cadre il
faudrait ajouter quelque chose aux 25 000 F que lui
Amana avait reçus afin qu’il aille prier le Directeur
voir s’il peut accepter l’aider dans ces conditions.
Après de longues discussions au téléphone entre
Amana, Tchonda et Tchao qui fait les va et vient entre
les deux, et l’avis même du récipiendaire final (le
directeur de cabinet) qui a mis la barre haute, c’est
finalement une somme de 140 000 F (213 euros) en 4
tranches (y compris les frais d’envoi et y compris les
26 000 F envoyés au départ à Amana) qui a passé par
le Moov de Amana pour tenter d’amadouer le
directeur de cabinet avec lequel Tchao n’a eu aucun
contact. Et Tchao ne sait pas non plus quel poste
Amana occupe au ministère de l’agriculture. Il ne lui a
jamais posé la question.

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Avant de remettre la somme au Directeur, Amana a
demandé à Tchao de choisir la région économique
dans laquelle il souhaiterait travailler et ce dernier a
mis ses préférences entre la Région de la Kara (sa
région d’origine) et la Région Centrale où on parle le
Cotocoli qu’il comprend assez bien.

Le dossier de Tchao est effectivement le premier à


sortir du lot, mais avant la signature du ministre, Il
doit acheter la quittance de la Région Centrale qui a
été retenue pour lui. Il s’agit de la région dont le
ministre est originaire, a tenu à préciser Amana,
malgré la protestation de Tchao qui dit avoir appris
que le ministre en question est de Bafilo, Préfecture
d’Assoli, et est donc plutôt de la Région de la Kara
voisine.
Pour accélérer le processus, le dossier de Tchao a
été envoyé par email à Sokodé (chef-lieu de la Région
centrale, situé à plus de 300 km au nord de Lomé) et

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on devait l’appeler pour voir comment la quittance
pourra être achetée. Il se pourrait qu’il se déplace
pour cela. Le matin du mercredi 16 décembre un
certain monsieur Ouro appelle Tchao sur le cellulaire
Togocell n° 90 32 61 88, se présente comme étant le
DR Centrale (ce qui signifie directeur régionale,
Région centrale) et lui demande d’envoyer d’urgence
de l’argent pour l’achat de la quittance afin que le
dossier soit renvoyé le même jour à Lomé, à cause du
fait qu’il a reçu ce dossier par email et doit donc faire
diligence.

La Région centrale est en jaune sur cette carte du


Togo qui en compte 5.

Toujours sans chercher à vérifier les informations et


n’ayant plus suffisamment d’argent liquide, Tchao
sollicite l’aide d’un de ses neveux qui a pu le dépanner
avec 50 000 F et ainsi 77 000 F, y compris les frais
d’envoi, ont pu être transmis encore par Flooz au
compte Moov de Ouro 98 93 05 38.

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Quelques jours après, Tchao apprend par Amana
que le Ministre a déjà signé sa nomination et qu’il est
donc le Conseiller agricole de la Région Centrale et il
sera bientôt appelé pour la signature du contrat.
Une dame appelle effectivement Tchao à travers un
numéro masqué, en demandant si c’est bien lui le
conseiller Tchao et après confirmation de ce dernier,
surpris cependant d’être si sérieusement déjà appelé
conseiller, elle dit qu’elle appelle du MAEP (le
ministère de l’agriculture) et le traite avec beaucoup
de respect en l’appelant Chef à plusieurs reprises.
Elle demande alors au Chef s’il a un certificat médical
récent et un permis de conduire en cours de validité.
Après discussions le Chef était prié de faire une
photocopie légalisée de son permis de conduire qu’il a
déclaré avoir et attendre qu’on le rappelle pour le
certificat de santé qu’il n’a pas. Quand Tchao a
rapporté l’information de cet appel à Amana, celui-ci a
demandé si c’est bien à partir d’un numéro masqué
que la dame a appelé et à l’acquiescement de Tchao il
était satisfait.
La longue attente de Tchao pour la signature du
contrat a alors vraiment commencé. Avec la fin de
l’année qui était là et le début des présentations de
vœux, personne n’avait le temps pour cet appel. Et
puis après avoir été pressé de payer ici et là, Tchao
doit maintenant attendre que les 4 autres conseillers
soient nommés afin que le reste des formalités se
fassent en groupe. Amana rassure Tchao que des gens

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vont être éliminés alors que lui il est déjà nommé,
sinon il aurait pu être peut-être éliminé ! Cela
remettait alors en cause l’aide réelle que Ogoussoumi,
depuis la présidence de la république, a pu faire en
ayant empoché les 100 000 F. Car si Tchao aurait pu
être éliminé au ministère, Ogoussoumi avait pris son
argent pour rien. Cela constituait une première source
d’inquiétude sérieuse pour Tchao.
Souvent le téléphone de Amana est provisoirement
inaccessible et cela peut durer des jours. Mais cela en
soi n’est pas vraiment nouveau, car Amana a toujours
semblé très occupé. Entre temps Tchao apprend par
Amana que Tchonda est fâché contre lui parce que lui
il n’a rien eu du tout comme récompense. Et pourtant,
Tchao leur avait bien dit que, eux (Tchonda et Amana),
leurs parts pour l’avoir aidé ce sera après la prise
effective de fonction, car les dépenses imprévues qu’il
a faites ne lui permettaient pas de les récompenser
dans l’immédiat. Pour cela au moins, Tchao a tenu
ferme et ne leur a rien donné. C’est sûr que Amana
n’a pas remis au directeur de cabinet la totalité des
135 000 F reçus mais c’est entre lui et sa conscience.
Tchonda lui, il n’a rien eu directement de Tchao.

Les rares fois que Tchao arrive à joindre Amana, ce


dernier lui dit qu’il sera convoqué pour le contrat
bientôt, ou tel jour, mais quand ce jour arrive, aucun
appel, et à Amana de lui dire de rester calme et de
prendre patience. Le téléphone de Tchonda est
désormais toujours inaccessible et Amana explique
qu’ils sont trop préoccupés à la présidence par les
cérémonies de présentation des vœux de fin d’année,
et qu’il n’est joignable qu’après 22 heures.

C’est le lundi 4 janvier 2016 que la même dame du


MAEP dont il a été question ci-dessus rappelle Tchao,

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cette fois-ci à partir du téléphone Moov 98 88 64 21,
et sans protocole, pour lui dire d’envoyer le même
jour 25 000 F pour le certificat médical. Pressée par
Tchao qui voulait savoir exactement quand le grand
rendez-vous aura lieu, la dame lui dit que tous les
conseillers nommés seront appelés le lendemain
mardi pour le reste des formalités. Le même jour 26
000 F dont 1 000 F de frais d’envoi, ont atterri au
ministère à travers le n° Moov ci-dessus, pour le
certificat médical qui sera fait sûrement le jour de la
convocation !

Arrêtons-nous ici pour faire une petite analyse de la


situation.
Contacté par téléphone, par un inconnu du nom de
Tchonda, qui est son frère de la même ethnie et qui se
fait passer pour son neveu de circonstance qui veut
l’aider, Tchao a eu progressivement à envoyer de
l’argent à des inconnus à cause des promesses qui lui
ont été faites : véhicule de commandement 4x4, un
salaire de plus d’un million de francs par mois, sans
compter l’enveloppe importante au départ pour son
installation. Sans chercher ni à avoir des informations
précises sur la liste des candidats pour voir d’où vient
la liste et s’il connaît au moins un autre candidat, ni à
contrôler voir si ses interlocuteurs sont vraiment
connus dans les services où ils disent travailler, Tchao
n’a fait que suivre des instructions et les exécuter
presque machinalement, et pourtant, c’est une

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personne retraitée, donc pas un enfant, dont la
rigueur au travail était très bien connue de ses pairs !
Et on peut bien se demander comment pareille chose
a pu arriver.

Par son comportement Tchao a lui-même pris son


argent et le donner à un réseau de personnes qui ne
visaient justement que son argent en lui proposant
des bénéfices qu’il était le seul à considérer comme
réels. A la fin il va se rendre compte qu’il a eu à
dépenser une somme d’environ 345 000 F (environ
525 euros), sans compter le crédit dépensé pour les
nombreux appels téléphoniques.
Cette somme lui aura été volée et la procédure
utilisée est ce qu’on appelle une arnaque ou une
escroquerie par téléphone. En avez-vous déjà
entendu parler, connaissez-vous quelqu’un qui en a
été victime, avez-vous été victime d’arnaque réussie ?
Nous devons en parler pour essayer d’envisager
ensemble des solutions efficaces contre ce genre
d’individus qui ruinent les autres. Si nous ne faisons
rien pour tenter de freiner ce fléau les arnaqueurs
vont prendre confiance pour continuer leurs
comportements hautement condamnables. Ils peuvent
même devenir plus agressifs.

Le but de cette publication est d’éveiller plus de


consciences sur ce fléau et conduire à la réflexion sur
les méthodes de lutte.

Mais qu’est-ce qui est à la base du choix des


victimes ? Il est souvent dit en psychologie moderne
que chacun de nous attire vers lui ce qui lui arrive, en
bien comme en mal. Si cela est vrai, comment les
victimes attirent-ils leurs agresseurs ? Qu’est-ce qui a
fait par exemple que ce matin du 9 décembre 2015

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Tchao a été appelé par Tchonda ? Est-ce par hasard où
il y avait quelque chose dans la nature de Tchao qui
lui a attiré cet appel ? Comment est-ce que Tchonda a
fait pour connaître le nom et le domaine d’activité de
Tchao ? Le connaissaît-il personnellement, et si oui,
cherchait-il à lui nuire ou bien il voulait seulement son
argent ?

La suite de l’histoire de Tchao le retraité du Togo va


peut-être mieux nous éclairer. Ce sera dans le
prochain chapitre. Mais retenons ceci :
Jusqu’à ce jour où vous lisez ce reportage, le
Conseiller Tchao n’a pas encore été convoqué pour la
signature de son contrat mais cela ne veut pas dire
qu’il n’a pas été contacté le mardi 05 janvier 2016
comme la dame du ministère de l’agriculture le lui
avait dit la veille. Et si Tchao a été effectivement
contacté ce jour du grand rendez-vous tant attendu,
c’était par qui et pourquoi ?

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La deuxième arnaque dont Tchao a
encore été la cible

Rappel : dans le premier chapitre, nous avons fait


connaissance avec le retraité Tchao du Togo qui, attiré
par l’idée d’être nommé conseiller agricole avec tous
les avantages qui vont avec, s’est retrouvé pris dans
les mailles du réseau d’un groupe d’arnaqueurs qui
l’ont fait leur envoyer par Flooz 345 000 F CFA (soit
525 euros) dont environ 335 000 F (environ 510
euros) cache dans leurs poches. La fin de cette
aventure qui avait commencé le 09 décembre 2015 est
que Tchao devrait être appelé le mardi 05 janvier
2016 avec ses 4 collègues conseillers, tous récemment
nommés, pour enfin signer le contrat au ministère de
l’agriculture et pour prendre fonction autour du 20
janvier 2016. Bienvenu pour savoir par qui il a été
effectivement contacté ce jour, comment et pourquoi.

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Ce mardi 05 janvier 2016 où Tchao attendait
impatiemment un appel du ministère, vers 09 heures,
un certain Kao le contacte par téléphone en l’appelant
par son nom et se présente comme ayant été un des
étudiants de Tchao à l’université. Il poursuit en disant
qu’il est actuellement en France dans un laboratoire
de fabrication de produits pharmaceutiques tels que
CaC 1000. Ce laboratoire, Novartis, utilise beaucoup
l’aloès pour la fabrication de ses produits, continue
d’expliquer Kao, et son patron, Lawson qui est
d’Aného au sud du Togo voudrait parler à Tchao pour
voir s’il peut les aider à se procurer de l’aloès. Le
patron Lawson n’ayant pas confiance en ses frères du
sud, il cherche quelqu’un de sérieux du nord et c’est
pour cela que lui Kao a pensé à Tchao qu’il
connaissait. Pour terminer il dit que le patron est
occupé au laboratoire et dès qu’il sera libre il va lui-
même rappeler Tchao si ce dernier est d’accord, à
partir du numéro personnel du patron que lui Kao est
en train d’utiliser en ce moment et qui est le +337
853 761 09.

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Plante et produits dérivés de l’aloès.

Bien que Tchao avait déjà entendu parler de cette


affaire d’aloès à travers un de ses neveux avec qui il
en avait discuté et tous les deux avaient conclu qu’il
s’agit d’une arnaque, et bien qu’il avait lui-même été
une fois appelé à ce propos et il avait rejeté la
proposition qu’on lui faisait parce qu’il n’avait pas le
temps, alors que ce qu’on lui demandait de faire
paraissait urgent, il a accepté cette fois-ci d’écouter
M. Lawson quand il l’appellera.
Ce dernier appelle effectivement vers 9h 20 et se
présente comme étant le Dr Lawson Pierre Canis dont
M. Kao venait de parler. Il dit qu’il travaille dans la
clinique Global Santé. Au cours des échanges il
explique que lui et son équipe arrivent le jeudi 7
janvier à Lomé, via Ouagadougou, et ils auront besoin
de 700 litres de jus d’aloès qu’ils achèteront à 132

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euros le litre, ce qui fait près de 87 000 F CFA le litre.
Tchao devrait contacter les producteurs pour
rassembler les 700 litres puis chercher voir s’il peut
trouver un terrain de 20 à 30 hectares pour la culture
de l’aloès. Tchao dit que si ce n’est pas trop difficile il
va l’aider mais il trouve que le délai est trop court.

Un champ d’Aloe vera ou aloès

Lawson explique encore : en 2010 le litre du jus


d’aloès se vendait à 45 000 F CFA au Togo mais
actuellement cela devrait avoir augmenté peut-être
jusqu’à 50 000 F. Même à ce prix là il y aura à gagner
par litre 37 000 F et pour 700 litres cela fera 25 900
000 F de gagnés. L’idée derrière ce calcul c’est que
lorsqu’il va venir avec son groupe ils vont acheter le
produit à 87 000 F le litre et lui il va s’arranger pour
récupérer la différence entre les 87 000 F et le prix de
vente actuel du litre au Togo, estimé à 50 000 F au
plus, et sur cette déférence qui sera d’au moins 25
millions de francs CFA Tchao va gagner des millions.
Gagner des millions en 2-3 jours de travail, peut-on
en rêver mieux ? Surtout que cet argent va résoudre
beaucoup de problèmes ! Mais comment cela va-t-il se
faire concrètement ?

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Lawson annonce qu’il avait déjà travaillé avec un
certain Palanga Wiyao, un kabyè comme Tchao mais
qui ne parle pas bien le français. C’est un ancien
chauffeur à Togopharma (une institution étatique de
gestion des produits pharmaceutiques au Togo) en
retraite et dont le numéro est 99 44 56 17. Il suffit que
Tchao l’appelle pour lui demander de lui trouver 700
litres de jus d’aloès et le travail va commencer.
Lorsqu’il décroche son téléphone Wiyao demande
en kabyè à qui il a l’honneur et lorsqu’il entend, après
les introductions, le nom de Lawson il sursaute en
demandant s’il est venu au Togo et dans les
discussions qui s’en suivent il loue Lawson comme
une personne très gentille qui a beaucoup d’argent et
dit que la dernière fois que Lawson était venu il lui
avait donné 1 000 000 F qui lui ont permis d’arranger
trois bâtiments. Il annonce qu’il est actuellement à
Mango dans le nord du Togo, et dit qu’en ce qui
concerne les producteurs de l’aloès au Togo, le groupe
qui était à Guérinkouka et lui livrait la marchandise
s’est disloqué à cause de la fermeture de Togopharma.
Cependant il connaît un responsable au Bénin qui
produit le jus d’aloès pour les Sud Africains, il
voudrait bien le contacter pour voir s’il peut l’aider
mais lui Wiyao il n’a pas de crédit. Tchao lui envoie
alors 2 000 F pour l’achat de crédit. C’est la première
erreur de Tchao et elle va conduire facilement à
d’autres erreurs plus graves pour ses poches.

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Extraction du jus d’aloès

Après les échanges entre Lawson qui appelle de


France, Wiyao à Mango au Togo, le producteur du jus
d’aloès au Bénin et Tchao à Lomé au Togo, il ressort
que malgré l’interdiction des sud africains qui ont
installé l’usine au Bénin de ne vendre le jus à
personne d’autres qu’à eux, les 700 litres de jus
d’aloès pourront être trouvés, que Wiyao doit aller au
Bénin et il lui faut 50 000 F pour cela, y compris les
dépenses éventuelles à faire au niveau des postes de
contrôle, et qu’en plus, en cours de route il doit
nécessairement acheter pour 51 000 F un produit de
conservation du jus, pour la bonne raison que ce
produit que les Sud Africains apportent eux-mêmes
lorsqu’ils viennent pour acheter le jus, ne peut se
trouver qu’à au moins 240 km de l’usine de
production du jus, trop loin pour que le producteur
aille s’en approvisionner cette nuit-là même. C’est
plus simple que Wiyao en cours de route fasse l’achat
de ce produit de conservation.

Devinez qui est supposé débourser ces 101 000 F


CFA ? C’est bien sûr Tchao, car Lawson ne peut pas
envoyer de l’argent depuis la France parce que les
banques sont déjà fermées (il était 14h 30 au Togo et
donc 15h 30 en France quand il le disait, ce qui
étonnait Tchao qui connaît bien la France). Il prie
Tchao de l’aider et il sera remboursé le jeudi. Après

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avoir demandé à Wiyao de faire des efforts pour
trouver les 51 000 F pour l’achat du produit mais qui
n’a pu trouver que 25 000 F, Tchao a dû finalement
envoyé 82 000 F en deux tranches par Flooz à Wiyao.
Avec les 2 000 F pour l’achat de credit, cela fait en
tout 84 000 F (128 euros).

A plusieurs reprises Tchao a demandé puis


redemandé à Wiyao, en kabyè leur langue d’origine, si
cette affaire était vraiment sérieuse et il fallait alors
être vraiment un pessimiste convaincu pour ne pas
croire Wiyao dans ses qualifications de Lawson et qui
en plus remercie Tchao de lui avoir apporté une
affaire qui va l’aider à sortir de sa situation financière
catastrophique actuelle. C’est le parlé supposé franc
de Wiyao qui a le plus convaincu Tchao à s’engager
dans cette affaire, sinon les raisons pour lesquelles
Lawson ne pouvait pas envoyer de l’argent à Wiyao
n’étaient pas du tout convaincantes pour Tchao. En
plus Lawson a le numéro de Wiyao, pourquoi lui-même
ne pouvait pas appeler ce dernier pour se renseigner
et c’est Tchao qui devait le faire ? Cela aussi troublait
Tchao mais la sincérité supposée de Wiyao avait pris
le dessus.
Wiyao a finalement quitté Mango vers 18 heures et
devrait appeler Tchao une fois arrivé à destination au
Bénin. Tchao devient désormais celui qui va jouer le
rôle de producteur qui va vendre le jus d’aloès venu
du Bénin aux Blancs qui viennent avec Lawson, à

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condition bien sûr que Tchao achète le produit à 48
000 F CFA le litre (prix annoncé par Wiyao et
communiqué à Lawson), ce qui fait 33 600 000 F CFA
pour les 700 litres et la question est de savoir
comment il va recevoir cet argent à temps de Lawson
pour faire l’opération, Wiyao et les Béninois étant
supposés arriver le lendemain, mercredi 06 janvier
2016 à Lomé.
Le plan de Lawson était de remettre 35 000 000 F
(53 272 euros) à une ambassadrice qui vient à Lomé
tôt le mercredi matin. Cependant, Tchao ne peut
retirer cet argent que si il fournit à l’ambassadrice le
numéro du certificat phytosanitaire délivré par le
Bénin, n° que Wiyao et son équipe vont lui donner par
téléphone dès qu’ils auront le certificat en cours de
route vers Lomé. Déjà Tchao aura au moins 1 000 000
F sur les 35 millions qu’il va recevoir, puis des 25
millions au moins de bénéfice résultant de la vente du
jus d’aloès à l’équipe de Lawson qui va arriver de
Ouaga mercredi soir, Tchao aura 30%, soit un peu plus
de 7 millions de francs CFA (un peu plus de 10 600
euros). Wiyao lui n’aura que 1 000 000 F (1 522
euros), comme la dernière fois qu’il avait traité avec
Lawson.

Gagner environ 9 millions de francs en 3 jours pour


si peu de travail ! Qui n’aimerait pas être à la place de
Tchao en ce moment ? Il a déjà fait une bonne partie

26
du travail et il attend la suite. Mais quand il y pense,
tantôt il y croit, tantôt il n’y croit pas du tout. Il se dit
par exemple : tel que Lawson et Wiyao parlent, tout
cela peut-il être faux ? Mais si c’est vrai pourquoi
Lawson n’a pas voulu envoyer l’argent dont Wiyao
avait besoin, surtout qu’il est très riche, pourquoi ?
Tchao n’arrive pas à dormir. Il déclare qu’il s’est fait
avoir et qu’il vient de perdre 84 000 F CFA pour avoir
fait confiance à des inconnus. Cependant il se
demande si on peut l’arnaquer vraiment pour
seulement 80 000 F en utilisant ces gros moyens, et le
doute revient encore. Quand est-ce qu’il a dormi cette
nuit-là, il ne le sait pas.
Le mercredi matin à 7h 00 le téléphone de Tchao
sonne et une dame s’annonce comme étant Solange
Yangozi, ambassadrice du Gabon au Togo et dit qu’elle
appelle de la part du docteur Pierre Canif Lawson.
Après avoir pris soin de s’assurer qu’elle parlait bien à
Tchao, elle dit qu’elle est arrivée à 3 heures du matin
et qu’elle n’a pas voulu le réveiller. Elle ajoute qu’elle
a à sa disposition les 35 000 000 F CFA que Pierre lui
a remis pour lui et qu’il pourra retirer dès qu’il aura le
N° du certificat phytosanitaire comme convenu. Tchao
lui souhaite bonne arrivée et la remercie, avec la
promesse que dès que le N° du certificat sera en sa
possession ils se rencontreront. Le numéro que
l’ambassadrice a utilisé et donc laissé pour que Tchao
puisse la rappeler est le 90 28 07 75.

27
A 7h 07 Wiyao appelle du Bénin sur le +229 94 12
42 89 (le numéro de son chef Alassani, le producteur
du jus d’aloès) pour dire qu’il est bien arrivé et qu’ils
sont en route vers Lomé avec les 700 litres de jus
d’aloès. Tchao lui rappelle de dire encore une fois au
chef de lui envoyer par sms le numéro du certificat
phytosanitaire dès qu’ils l’auront.
A 8h 50 Lawson appelle sur le + 226 66 58 46 28
pour annoncer son arrivée effective à Ouaga et
demande les nouvelles du convoi du produit. Il est
content d’apprendre que tout va bien et que
l’ambassadrice a déjà appelé Tchao pour confirmer
l’arrivée des fonds.
Tous ces appels rassurent énormément Tchao qui se
dit : ‘’ donc cette histoire serait vraie ? mais alors
pourquoi Lawson m’a fait douter et j’allais tout foutre
en l’air ?’’ Quand il sera là ce soir je vais le lui
demander.
Ainsi convaincu, Tchao promet de rappeler le Bènin
de temps en temps pour suivre l’évolution du convoi
et vers 11 heures il appelle Wiyao et on le rappelle au
lieu de répondre directement. Wiyao lui explique alors
que depuis une heure de temps ils sont bloqués à
Kandy (ou Kandi ?) où il y a une longue file de
véhicules en attente et on leur demande de payer pour
chaque litre de jus 3 300F de frais de sortie ce qui fait
2 310 000 F à verser en espèces avant qu’ils puissent
avoir en même temps le certificat phytosanitaire et
continuer leur route. C’était franchement
décourageant et pour Tchao, c’était à Lawson de jouer
en ce moment. Quand Lawson est contacté à ce
propos il dit que lui il ne voyage pas avec de l’argent
liquide et il ne sait pas ce qu’il faut faire. Tchao lui
propose de contacter l’ambassadrice et en discuter

28
avec elle. Lawson demande à Tchao le numéro de
téléphone de l’ambassadrice à Lomé et rappelle plus
tard pour dire que selon l’ambassadrice qu’il n’a pu
contacter que par sms parce qu’elle ne décrochait pas
son téléphone (ce que Tchao même avait constaté en
essayant de la rappeler), l’argent étant sur le compte
de l’ambassade elle ne peut pas le livrer par tranches
ni sans le numéro du certificat phytosanitaire qui
devenait alors la clé de l’abondance financière..

Après des échanges, il ressort que Alassani le


livreur du produit dispose de 1 000 000 F à mettre
dans la balance, que Lawson a pu récupérer 800 000
F de ses cartes de crédits qu’il a envoyés à une
adresse que Tchao lui a fournie (+229 94 12 42 89,
pour Banni Adam), et il reste 510 000 F (776 euros)
encore à trouver alors que tout le monde avait atteint
ses limites. Tchao envoie un message à l’ambassadrice
pour lui dire que son aide est devenue cruciale et que
c’est elle seule qui peut sauver la situation. Vous
comprenez bien que si Tchao avait les 510 000 F il
allait les donner sans hésiter. En attendant il a pensé
à un bon ami et lui a demandé en désespoir de cause
s’il peut lui trouver 600 000 F dans une heure et ce
dernier lui dit qu’en jonglant un peu il peut les
rassembler. Grand soulagement de Tchao qui ne s’y

29
attendait pas du tout et qui promet que l’argent sera
remboursé le lendemain, mais dans sa tête il pense y
ajouter 400 000 F comme bonus en guise de
remerciement.
L’ambassadrice envoie un message à Tchao en
réponse à sa requête et dont voici le contenu :
‘’Honnêtement je ne peux pas bouger. Là c’est très
compliqué parce que je préside. Faites l’effort de
trouver ce qu’il faut et à la fin de ma séance je vous
remettrai ce que vous avez déboursé sans gage,
ensuite nous ferons le point avec Pierre Canis.
Cordialement’’.
C’était décourageant encore une fois mais
heureusement il y a un ami qui peut aider. Après avoir
annoncé à Lawson la bonne nouvelle de l’aide promise
par un ami Tchao est vivement remercié pour ses
efforts.
Tchao et son ami se donnent rendez-vous, les 600
000 F lui sont remis et l’ami l’accompagne jusqu’à la
banque où il va envoyer la somme par Wari. Mais Wari
étant en panne à Lomé en ce moment, 530 000 F (au
lieu de 510 000 F, afin de parer à toute éventualité)
plus 18 000 F de frais, ont été finalement envoyés par
Western Union sous le code MTCN 078-863-2746 émis
donc ce 06-01-2016 à 14h 30 à Ecobank Campus à
Lomé, pour le même destinataire béninois à qui
Lawson avait envoyé les 800 000 F), BannI Adam qui
s’était présenté comme l’agent de sécurité qui devait
faire l’enregistrement après avoir reçu les 2 310 000
F, et pas un sous de moins, pour que Cotonou leur
livre le certificat phytosanitaire à travers le système
actuellement en vigueur de guichet unique.
L’intervention de Banni dans le système et la façon
dont il avait parlé avait largement contribué entre
temps à convaincre encore plus Tchao de
l’authenticité de l’affaire.

30
Une heure plus tard Tchao ne pouvait plus joindre
personne. Le téléphone du Bénin était devenu
inaccessible. L’ambassadrice qui avait promis rappeler
Tchao dans l’après-midi semble toujours occupée et ne
décroche toujours pas son téléphone. Lawson non plus
ne décroche pas depuis Ouaga, mais peut-être qu’il
est déjà dans l’avion qui l’amène à Lomé où il devrait
arriver vers 19 heures.

Mais la nuit tombe et aucune nouvelle de personne.


Tchao comprend qu’il vient de faire l’une des plus
grandes erreurs de sa vie : risquer l’argent d’un ami
qui lui a fait entièrement confiance sans même oser
lui demander ce qu’il voulait faire de si urgent avec
600 000 F CFA (913 euros). Et si l’ami avait besoin de
cet argent dans les jours qui viennent ? Car dans l’état
actuel des choses Tchao ne comptait que sur son futur
travail de conseiller agricole qu’il ne débutera que
dans deux semaines, pour résoudre ses problèmes
financiers. Et si Tchao était vraiment inconsolable en
ce moment, c’était surtout à cause du grave problème

31
qu’il venait de causer à son ami.

Cette deuxième escroquerie par téléphone qui a fait


immédiatement suite à la première a coûté à Tchao le
retraité 632 000 F CFA (962 euros). Si on y ajoute les
345 000 F dépensés dans le premier cas, cela fait 977
000 F soit environ 980 000 F (1 492 euros) au total,
que les deux attaques successives lui ont fait perdre.
Beaucoup de questions peuvent se poser à la suite
de ce reportage. Par exemples :
 Est-ce que les 2 arnaques ont été organisées et
perpétrées par le même groupe de malfaiteurs ?
 Est-ce qu’il y a moyen de repérer les arnaqueurs
à travers les contacts téléphoniques qu’ils ont
utilisés, même si on sait qu’ils changent souvent
de téléphone ?
 Est-ce qu’il est possible de prendre des mesures
pour que ces genres d’attaques cessent ou du
moins puissent devenir des événements plutôt
rares ?

Proposez chères lectrices et chers lecteurs vos


propres réponses en attendant la 3e partie où votre
serviteur fera une analyse globale des deux situations
et indiquera des tentatives de solutions.

32
Analyse de l’histoire de Tchao et
moyens de lutte contre les arnaques
par téléphone

Dans les deux premiers chapitres de ce reportage


nous avons pu retenir que :
D’une part le retraité Tchao du Togo qui s’est laissé
convaincre, à travers des appels téléphones venant
des gens qu’il ne connaissait pas, qu’il va bientôt
devenir un conseiller agricole avec un gros salaire et
disposer d’un véhicule 4x4 de commandement, était
en fait tombé dans le filet d’un groupe d’arnaqueurs
qui lui ont adroitement subtilisé 345 000 F CFA (525
euros), mais il ne le savait pas.

33
D’autre part, pendant qu’il attendait le moment
proche d’entrer en fonction en tant que conseiller
agricole comme on le lui avait promis il reçoit d’autres
appels qui lui promettent des millions de francs CFA
en échange de son aide dans l’exportation du jus
d’aloès du Togo vers la France. Il finit par comprendre
qu’il s’est fait avoir après avoir versé environ 632 000
F (962 euros) en ayant emprunté au passage 600
000F (913 euros) à un ami.

Tchao croyait tellement à sa nomination au poste de


conseiller agricole qu’il se disait que même si l’affaire
du jus d’aloès ne marchait pas, bientôt il va oublier
cela lorsqu’il va prendre fonction. C’est le mercredi 5
janvier 2016, lorsqu’il a compris que l’achat-vente du
jus d’aloès était une escroquerie qu’il a décidé d’aller
le lendemain au ministère de l’agriculture et voir
Amana pour savoir pourquoi on ne l’appelle pas

34
jusqu’alors pour signer le contrat. Il avait hâte
d’oublier l’affaire d’aloès et surtout il était pressé
d’avoir de quoi payer sa lourde dette de 600 000 F
envers son ami.
Tchao apprend avec surprise qu’on ne connaît
personne répondant au nom de Amana au cabinet du
ministère de l’agriculture et on lui dit d’aller voir au
Secrétariat général de l’agriculture situé tout juste
derrière le cabinet. C’est arrivé là que Tchao
comprend enfin ce qui lui était vraiment arrivé, car ici
aussi personne ne connaissait le sieur Amana.
Il prend son courage à deux mains et se dit que
comme il s’agissait de togolais dans ce cas de faux
recrutement, il allait déposer une plainte pour qu’au
moins d’autres personnes ne puissent pas tomber
dans les mêmes pièges.
Dès que Tchao a commencé à parler de son
intention aux officiers de police à la Sûreté nationale,
on lui a demandé s’il ne regarde pas la télé et s’il
n’écoute pas la radio où on parle de ces arnaques en
mettant en garde les citoyens. Il apprend alors qu’il y
a déjà beaucoup de plaintes similaires déposées et il
n’y a généralement rien à faire pour arrêter les
criminels. Selon la police, lorsque la compagnie de
téléphonie mobile Togocell est saisie pour
l’identification des arnaqueurs à travers les numéros
de téléphone utilisés au cours de ces opérations
d’escroquerie, elle met au moins un mois pour donner
sa réponse et souvent aucune identification n’a pu
être faite.

On demande à Tchao s’il tient vraiment à faire sa

35
déposition. On lui fait comprendre que ce n’est pas
qu’on ne veut pas l’aider mais on tient à l’informer
qu’il y a très peu de chance de retrouver les escrocs
comme le montrent beaucoup de cas enregistrés dont
certaines victimes, dès fois après avoir perdu des
millions de francs, ont même fait des dépenses
supplémentaires de recherche pour rien. Finalement,
Tchao dépose sa plainte tout de même, mais sans
conviction, car il croyait au départ qu’il y avait
possibilité d’arrêter les arnaqueurs pour épargner
d’autres victimes.

Un simple rêve pour Tchao, un véhicule comme


celui-ci ?

Quand Tchao, un ami personnel de longue date, me


raconte son histoire, c’est en désespoir de cause.
Nous nous sommes demandés si à part la police qui
dit n’avoir aucune solution, il n’y avait vraiment rien
d’autre à faire. Puis en réfléchissant ensemble nous
nous sommes dits que si on faisait une grande
diffusion des cas comme ceux vécus par Tchao, plus
de gens seraient informés et avertis, et comme un
homme averti en vaut deux, il y aurait de moins en
moins de chance de réussite d’arnaque par téléphone.
Et puis, lorsque beaucoup de gens seront au
courant de ces actes, le fait d’en parler aura déjà un
effet dissuasif, et peut-être même des solutions plus
efficaces pourront sortir des discussions et débats (à
la télévision, à la radio, même à l’Assemblée

36
nationale) qui peuvent s’en suivre. Voilà chères
lectrices et chers lecteurs comment l’idée de ce
reportage a pris naissance puis s’est développée
jusqu’à ce niveau.
Il y a d’abord eu l’idée de publier des articles dans
le quotidien national TogoPresse. Alors que trois
articles sont envoyés pour étude et publication
éventuelle dans cet quotidien, l’idée de ce livre en
ligne est venue et s’est faite rapidement concrétiser
comme vous en êtes témoins.

Avec votre permission nous allons maintenant faire


une analyse globale de la situation.
Comme il vous a été demandé à la fin du 2 e
chapitre, peut-on dire que les 2 arnaques dont a été
victime Tchao ont été organisées et perpétrées par le
même groupe d’individus mal intentionnés ?
C’est seulement les arnaqueurs, s’ils étaient
arrêtés, qui peuvent donner une réponse définitive à
cette question. Cependant, du fait que la dame du
ministère de l’agriculture avait dit à Tchao le lundi 4
janvier 2016 qu’on les appellera le lendemain mardi,
le jour même où Tchao est tombé dans la 2e arnaque,
cela peut faire penser que c’est le même groupe qui a
changé de stratégie en s’attaquant à la même
personne. Mais alors quel acharnement si cela était
vérifié ? Et alors pourquoi ? Des questions auxquelles
seuls les arnaqueurs eux-mêmes peuvent répondre.

Mais comment fonctionne une arnaque par


téléphone ?

 Quelqu’un qui prétend vous connaître vous


appelle et tout en vous mettant en confiance,
vous parle d’une affaire où vous avez un grand
intérêt à agir, et vite.

37
 La personne qui vous attaque ainsi peut agir
seule ou vous mettre en contact avec une ou
généralement d’autres personnes qui, par leurs
comportements, vont vous faire croire que vous
êtes dans une affaire qui se passe réellement
sur le terrain alors qu’il n’en est rien.

 Une fois que vous avez commencé à faire des


dépenses il vous est difficile d’arrêter de le
faire, parce que vous avez déjà confiance que
vous allez effectivement vers vos récompenses
promises.

 Vous êtes conduits dans des situations


d’urgence où vous devez dépenser pour avancer
vers votre récompense.

 Vos partenaires à l’autre bout du fil font tout


pour ne pas dépenser un seul sous, même s’ils
vous font croire le contraire comme dans le cas
du jus d’aloès on a fait croire à Tchao que sur 2
310 000 F CFA (3 516 euros) les autres ont
déboursé 1 800 000 F et qu’il ne reste
seulement à payer que 510 000 F (776 euros),
soit 22% du total.

 L’argent que vous envoyez à vos partenaires se


transmet juste à l’aide d’un code émis par Flooz,
Wari, Western Union, etc. (des agences de
transfert d’argent électronique), et quand
l’argent est retiré il n’ y a plus aucune trace des
récipiendaires.

 Le travail qu’on vous demande peut être


quelque chose que vous devez faire dans votre

38
propre intérêt (pour avoir un emploi par
exemple, un poste de conseiller agricole pour
Tchao) ou tout simplement une aide à fournir
(cas du jus d’aloès où Tchao n’avait qu’à faciliter
les choses). Mais vous vous retrouvez dans un
cas comme dans l’autre, être toujours le seul à
dépenser de l’argent.

 Dans ce jeu à trois, à savoir l’arnaqueur, la


victime et le service de transfert d’argent, il y a
deux gagnants (l’arnaqueur et le service de
transfert des fonds) et un perdant, la victime.
Les services de transfert d’argent (Wsetern
union, Moov/Flooz, etc.) participent ainsi à ces
arnaques, empochent leurs parts au détriment
des victimes qui n’ont aucun recours. Ces
services resteront-ils toujours impunis ?

Quel peut être le comportement général de la


victime d’une arnaque par téléphone ?

 La personne victime d’une arnaque est peut-être


dans un état où elle tend à tirer profit de toute
opportunité qui s’offre à elle.

 Il est possible aussi qu’elle ait tendance à faire


facilement confiance aux gens, même à des
inconnus, et ne cherche donc pas trop à vérifier
les informations. Cela se voit bien dans le
comportement de Tchao au cours des 2
arnaques qu’il a subies.

 Son plus grand problème c’est peut-être le fait


qu’elle se concentre sur ce qu’elle aura à gagner
et néglige d’analyser la situation en profondeur
à chaque étape pour déceler des failles

39
éventuelles.

Comment combattre efficacement les arnaques


par téléphone ?

Une escroquerie/arnaque est une forme de vol. S’il


est vrai que le vol fait partie du quotidien depuis la
nuit des temps et partout dans le monde, il n’est pas
alors facile de l’éradiquer complètement. Mais
certaines formes de vol sont plus faciles à combattre
que d’autres.

Une arnaque par téléphone fait partie de ces


formes de vol faciles à combattre si on veut bien la
combattre.

C’est bien clair que dans une arnaque par téléphone


réussie c’est la victime qui endosse toute la
responsabilité de ce qui lui est arrivé. Même si on ne
sait pas la vraie cause de son problème, cause qui
peut être complexe, on peut l’accuser de vouloir des
gains faciles et on aura pleinement raison.

Malgré cela, qu’est-ce qui fait qu’une arnaque par


téléphone réussit lorsque la victime y a prêté le flanc ?

C’est le seul fait qu’il est possible, à travers le


monde ou localement, de faire des transferts d’argent
en utilisant des systèmes non sécurisés qui
permettent aux récipiendaires de recevoir de l’argent
sans présenter aucune pièce d’identité. Cela a
commencé par Western Union et MoneyGram, connus
mondialement, et aujourd’hui il y a en plus au Togo et
ailleurs Moov/Flooz, Wari sous régional, etc..

40
Ceci étant, pour faire échouer ce genre de vol,
il suffit qu’il soit exigé que tout transfert
d’argent se fasse toujours, au Togo et même
partout dans le monde, sur présentation d’une
pièce d’identité en cours de validité, aussi bien
pour l’envoi que pour le retrait.

Ceci n’est pas nouveau. Jusque dans les années


1960 et même au-delà, c’est la poste seule qui gérait
tous les transferts d’argent à travers les mandats, et
aussi tous les achats par correspondance, dans le
monde entier. Si quelqu’un n’avait pas une pièce
d’identité il devrait chercher 2 témoins qui le
connaissent et qui eux, ont leurs cartes d’identité,
avant surtout de recevoir de l’argent qui lui a été
envoyé par une tierce personne. Comme cela, s’il y a
des réclamations, et il y en a toujours bien sûr, on

41
peut retrouver facilement les deux parties et régler le
litige. Il s’agissait donc d’un système sécurisé qui
donnait satisfaction à tout le monde. Pourquoi avons-
nous abandonné cette idée de sécuriser les systèmes
actuels de transactions monétaires ? C’est la faille
qu’exploitent les arnaqueurs par téléphone et tant
qu’elle ne sera pas fermée ils l’utiliseront.
Western Union en particulier a fait beaucoup de
victimes à travers le monde dans ce genre
d’opérations où on peut par exemple vous dire que
vous avez gagné un gros lot dans un tirage au sort
juste parce que votre nom est sur une liste, et pour
réclamer votre gain vous envoyez souvent beaucoup
d’argent par Western Union, et bien sûr sans rien
gagner à la fin ! Il y avait un groupe, ou un monsieur,
célèbre en Grande Bretagne dont j’ai oublié le nom
qui m’avait ainsi subtilisé près d’un million de francs
CFA (1 522 euros) autour de l’an 2 000, je ne me
rappelle plus la date exacte non plus. J’avais envoyé
l’argent en trois tranches par Western Union.
Chez nous au Togo, en plus de Western Union, il y a
surtout Moov/Flooz qui donnent la force aux
arnaqueurs d’opérer facilement et en même temps en
tirent impunément des bénéfices. Pourquoi avoir
négligé de sécuriser ces systèmes qui ont pourtant
l’avantage de faciliter les transferts et dont la société
a donc besoin ?

42
L’exigence d’une pièce d’identité en cours de
validité pour bien sécuriser les transferts d’argent ne
résout pas entièrement le problème certes, à cause de
la possibilité d’avoir de fausses pièces d’identité, mais
cela va diminuer largement le nombre de victimes
d’arnaques par téléphone.

Si la sécurisation des systèmes de transferts


d’argent peut ainsi décourager les arnaques par
téléphone demain, et il faudra agir vite, comment faire
pour soulager, ne serait-ce que moralement, les
victimes actuelles comme Tchao, de ce genre de vol ?

Au Togo, les forces de sécurité et les compagnies de


téléphone, Togocell et Moov, devraient conjuguer
leurs efforts pour retrouver au moins quelques
arnaqueurs et les traduire en justice. Quand Tchao a
appris à la Sûreté nationale de Lomé que son cas était
un cas parmi tant d’autres et qu’il n’y avait rien à
faire, il était vraiment très découragé. Il ne
comprenait pas par exemple pourquoi Togocell va
mettre un mois pour dire si tel numéro est enregistré
ou pas, et s’il est enregistré c’est sous quels noms. La
lenteur administrative en cause ?

Par la vision éclairée du Chef de l’État Faure


Essozimna Gnassingbé, le Togo veut atteindre
l’émergence à l’horizon 2030. Ceci est une très bonne
chose et on voit dans ce sens les signes encourageants
de développement dans les infrastructures routières
et immobilières, dans les efforts pour offrir des
emplois aux jeunes, responsables de demain, dans le
socioéconomique à travers l’aide financière aux jeunes
entrepreneurs et aux petites et moyennes entreprises,
etc. Mais le développement du pays passe aussi par la

43
paix que nous avons depuis longtemps au Togo et qui
doit être saluée et maintenue, la bonne gestion du
temps qui n’est pas encore au rendez-vous malgré les
efforts pour réduire la lourdeur administrative,
l’efficacité dans tous les services qui se cherche
encore à cause des individus qui continuent
impunément à gagner des salaires qu’ils ne méritent
pas, la sécurité sur tous les plans, etc.
Avec la réussite facile actuelle des arnaques par
téléphone dont sont victimes des Togolais et venant
du Togo, de la sous-région ouest africaine et même
d’autres continents, il faut admettre que la sécurité
financière n’est pas encore totalement assurée, et
pourtant c’est possible de décourager ce genre
d’arnaque sur le plan national et international.

Mais dans ce domaine comme dans d’autres, la


vraie sécurité est d’ordre international car cela
concerne la totalité du Village planétaire. Chacun sur
cette Terre a les pleins droits de jouir des fruits de ses
efforts et les transactions inévitables avec les autres
devraient se faire dans un esprit gagnant-gagnant à
travers des systèmes de transfert d’argent sécurisés,
et non pas gagnant-perdant.

Chère lectrice et cher lecteur, mobilisons-nous


ensemble pour que partout dans le monde, à
commencer par votre propre pays, il y ait des
systèmes sécurisés de transferts d’argent comme au
bon vieux temps où la Poste était l’unique moyen de
transfert d’argent à distance et faisait bien ce travail.
A part les services locaux comme Flooz au Togo et
Wari plus international, il y a surtout Western Union
et MoneyGram qui doivent être sécurisés sur la plan
mondial. Nous pouvons faire quelque chose pour cela.

44
Merci pour vos efforts dans ce sens.

45
Conclusion

L’arnaque par téléphone, une forme de vol parmi


d’autres utilisés par des humains pour dépouiller
d’autres humains de leurs biens financiers est un
phénomène mondial dont il faut prendre conscience et
dont il faut absolument se protéger soi-même, sa
famille et ses amis. A travers un cas particulier
survenu récemment au Togo ce fléau a été analysé et
des propositions ont été faites pour diminuer ses
impacts nocifs dans le future, non seulement au Togo
mais le monde entier. Si chacun d’entre nous fait des
efforts pour que ces propositions et d’autres qui
peuvent sortir des discussions sur ce sujet, soient
appliquées partout, la sécurité de nos ressources
financières à tous fera un grand pas en avant.
Voilà chères lectrices et chers lecteurs, où nous a
conduit l’histoire malheureuse de Tchao le retraité
qu’on pouvait facilement qualifier d’imprudent s’il
était le seul dans ce cas. Or d’autres personnes non
seulement au Togo mais à travers le monde ont été
victimes et d’autres encore continuent à être victimes
des attaques de ce genre. Donc il s’agit d’un fléau
social général dont le cas de Tchao nous fait prendre
conscience ou davantage conscience. Et à travers
l’analyse que votre serviteur en a faite, des solutions
ont été proposées, et si elles sont appliquées ce gros

46
problème pourra être atténué dans une large
proportion.
Ainsi, Tchao, en faisant publier son histoire aura
rendu un grand service à la société. Mais cette
histoire lui a coûté près d’un million de francs CFA
(soit environ 1 522 euros). Va-t-il continuer à être le
seul à en supporter le coût ? A chacun de nous d’en
juger.
Mon travail d’informateur est ainsi terminé mais
peut-être on se retrouvera pour d’autres aventures de
Tchao encore, ou carrément pour d’autres aventures !

Merci pour votre très aimable attention.

Vos généreuses contributions volontaires pour


soutenir ce genre de recherche seront hautement
appréciées.

Merci d’avance

Widi Tchala Ph.D.


Chercheur en Biologie et Ecrivain en ligne :
http://beam.to/LaCelluleCreatrice
Contacts : téléphonique : 00228 22 46 68 21/00228
90 22 49 85
Email : tchala299@gmail.com

47
Table des matières

Les Arnaques par Téléphone, à quand la fin ?----------


1

Introduction---------- 3

La première arnaque par téléphone perpétrée


contre Tchao le retraité---------- 5

La deuxième arnaque dont Tchao a encore été la


cible---------- 16

Analyse de l’histoire de Tchao et moyens de lutte


contre les arnaques par téléphone---------- 28

Conclusion---------- 39

48
FIN

Merci pour votre lecture.

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