Problèmes de Mathématiques

Polynômes de Bernoulli, formule d’Euler-MacLaurin

Énoncé

Polynômes de Bernoulli, formule d’Euler-MacLaurin

Première partie : étude de suites

On considère les relations de récurrence :
r
1 + cn λn
cn+1 = , λn+1 =
2 cn+1
 
c1 = 0 (cn )n≥1
1. Montrer que pour ces relations définissent effectivement deux suites
λ1 = 2 (λn )n≥1
Montrer qu’il existe deux autres suites (θn )n≥1 et (αn )n≥1 telles que pour tout n ≥ 1 :
h i
θn ∈ 0, π2 ; αn ∈ IR+ ; cn = cos θn ; λn = αn sin θn

Montrer que la suite (λn )n≥1 converge vers π.

π3
2. En utilisant une formule de Taylor montrer, pour tout n ≥ 1, l’inégalité |π − λn | ≤ .
6 · 4n
En déduire un entier N1 tel que |π − λN1 | ≤ 10−6 .
3. Montrer que pour tout p donné dans IN, λn admet lorsque n → +∞ le développement :

π3 p π 2p+1  1 
λn = π − + · · · + (−1) + o
3! 4n (2p + 1)! 4pn 4pn

4λn+1 − λn
(1) (1)
4. On définit une nouvelle suite (λn ) par (λn ) = .
3
(1)
Montrer que lim (λ(1)
n ) = π et que λn − π = o (λn − π) quand n → +∞.
n→+∞
(1)
Donner un équivalent de λn − π.
(2) (2) (1) (1)
5. On définit une suite λn par : ∀ n ∈ IN∗ , λn = αλn + (1 − α)λn+1 .
1
(2)
Montrer qu’il existe un réel α tel que λn − π = o n lorsque n tend vers l’infini.
8
(2)
6. Donner λn en fonction de λn , λn+1 , λn+2 .

 (2)
 17π 7
Montrer que pour tout entier n on a : λn − π  ≤ .

576 3n
  7! 4
 (2)
Déterminer une valeur N2 telle que l’on ait λN2 − π  ≤ 10−6 .


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Deuxième partie : polynômes de Bernoulli

1. Soit f une fonction définie continue sur [0, 1], à valeurs réelles.
Z 1
0
Montrer que les conditions F = f , F (t) dt = 0 définissent une unique fonction F
0 Z x
continûment dérivable sur [0, 1]. Exprimer F à l’aide de G : x 7→ F (t) dt.
0
Z 1
0
2. Montrer que les conditions B0 = 1, Bn+1 = Bn et Bn+1 (t) dt = 0 pour tout n ≥ 0
0
définissent une unique suite de fonctions polynômes.
Préciser le degré de Bn , son terme de plus haut degré, et expliciter B1 , B2 , B3 et B4 .
3. Montrer, pour tout n entier naturel supérieur ou égal à 2, l’égalité Bn (0) = Bn (1).
4. Pour tout n, ; on pose Cn (X) = (−1)n Bn (1 − X). Montrer que Cn = Bn .
Qu’en déduit-on pour les graphes des Bn et pour les valeurs, lorsque n est impair supérieur
ou égal à 3, de Bn (0), Bn ( 12 ) et Bn (1) ?
5. Montrer que les polynômes B2m+1 (pour m ∈ IN) ne s’annulent pas sur l’intervalle ]0, 12 [
(on pourra procéder par récurrence sur m et utiliser le théorème de Rolle).
En déduire que les polynômes B2m (X) − B2m (0) sont de signes constants sur [0, 1]

Troisième partie : Séries de Riemann et nombres de Bernoulli

N
∗
X sin(2N + 1)πt
1. Montrer pour N dans IN : ∀ t ∈]0, 1[, 1 + 2 cos 2kπt =
k=1
sin πt
Bn (t) − Bn (0)
2. Pour n > 0, on définit ϕn sur ]0, 1[ par ϕn (t) = .
sin πt
Montrer que ϕn est prolongeable en une application continûment dérivable sur [0, 1].
Z 1
1
3. Montrer que pour toute fonction f de classe C sur [0, 1] on a lim f (t) sin(xt) dt = 0.
x→+∞ 0
Z 1
4. Pour k et n entiers strictement positifs, on définit In,k = Bn (t) cos(2kπt) dt
0
Trouver une relation entre In,k et In−2,k .
En déduire selon la parité de n, l’expression de In,k en fonction de n et de k.
5. Z
En utilisant la formule établie au III-1, trouver, pour N entier naturel, une expression de
1
ϕ2m (t) sin(2N + 1)πt dt en fonction de m, N et B2m (0).
0
∞ ∞ ∞
X 1 X 1 X 1
En déduire 2m
en fonction de m et de B2m (0). Préciser 2
et
k=1
k k=1
k k=1
k4
∞
X 1 4
6. Montrer que 2m
≤ 2 pour tout m de IN∗ . En déduire que |B2m (0)| ≤ .
k=1
k (4π 2 )m

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Quatrième partie : formule sommatoire d’Euler

1. Montrer pour m entier strictement supérieur à 0 (formule sommatoire à l’ordre m)
Z 1 m i Z 1
f (0) + f (1) X h
(2k−1) (2k−1)
f (t) dt = − B2k (0) f (1) − f (0) − f (2m+1) (t)B2m+1 (t) dt
0 2 k=1 0

2. Montrer, en utilisant II-5, que pour tout m de IN, il existe c réel dans [0, 1] tel que
Z 1
f (2m + 1)(t)B2m+1 (t) dt = B2m+2 (0)f (2m+2) (c)
0

En déduire un majorant de cette intégrale en fonction de kf (2m+2) k = sup |f (2m + 2)(x)|.

x∈[0,1]

3. Soit 0 = x0 < x1 < · · · < xn = 1 une subdivision régulière de pas h de l’intervalle [0, 1]
(on a donc xi = ni = ih, pour i = 0, . . . , n.)
Rappeler l’expression T (h) obtenue par application de la méthode des trapèzes à la fonc-
tion f pour cette subdivision.
4. Écrire la formule sommatoire à l’ordre 2 pour les fi : t 7→ f (xi + ht) lorsque 0 ≤ i < n.
En déduire l’existence des réels a1 et a2 et d’une fonction r tels que :
Z 1
h6
f (t) dt = T (h) + a1 h + a2 h2 − r(h) avec |r(h)| ≤ kf (6) k 16π 6
0

Cinquième partie : accélération de Romberg

On reprend la méthode utilisée dans la partie I et on définit T0 , T1 , T2 en posant :
1  1 
T0 (h) = T (h), T1 (h) = −T0 (h) + 4T0 ( h2 ) , T2 (h) = −T1 (h) + 16T1 ( h2 )
3 15
Z 1
1. Montrer que pour k ∈ {0, 1, 2}, on a Tk (h) − f (t) dt = o (h2k+1 ) quand h tend vers 0.
0
Z 1
2. Exprimer T2 (h) en fonction de f (t) dt et de r(h), r( h2 ) et r( h4 ).
0
Z 1
17 h6 (6)
 
 
En déduire la majoration : T2 (h) −
 f (t) dt ≤ kf k
0 9216 π 6
1
3. On se propose d’appliquer la méthode décrite ci-dessus à la fonction f : t 7→ 1+t de façon
Z 1
dt
à calculer une valeur approchée de ln 2 = 1+t .
0

(a) Montrer que kf (6) k = 720.

(b) Quelle valeur de n faut il prendre pour que T2 (h) soit une approximation de ln 2 à
la précision de 10−12 ? N.B. : on supposera les erreurs d’arrondi négligeables.

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