Vous êtes sur la page 1sur 16

INFO’ 488 TIPASA

« Non au 19 mars »

VOICI quelques articles de presse ou de donateurs retenus à votre attention :

1/ La ville de TIPASA devenue TIPAZA à l’indépendance

TIPASA une ville berbère côtière dont elle est le chef-lieu, située à 60 km à l'Ouest d'Alger

La présence de la mer, des reliefs du CHENOUA et de la Dahra donnent un paysage particulier et un intérêt touristique. De
nombreux vestiges puniques, romains, chrétiens et africains attestent de la richesse de l'histoire de cette ville.

HISTOIRE

TIPASA – les gens disent TIPAZA mais il semble que l’orthographe exacte soit avec un « s » - est à l’origine (vers les 5esiècle
avant J.-C.) une fondation phénicienne en Afrique du Nord, un site punique.
Comme toutes les villes du bassin méditerranéen, TIPASA est devenue romaine – dans la province de Maurétanie Césarienne,
puis chrétienne.

TIPASA est une jolie ville côtière qui abrite les vestiges d’une ancienne ville romaine. Fondée par les Phéniciens, elle passe
aux mains des Romains au 2èmesiècle de notre ère, et s’agrandit vers l’Ouest aux dépends d’une ancienne nécropole punique
avant d’être détruite en l’an 430 par les Vandales menés par GENSERIC.
La trace de ROME, on la trouve d’abord dans le plan de la ville.
Malgré l’escarpement et les accidents du terrain, TIPASA est articulé selon la trame orthogonale avec le croisement de deux
axes principaux, le CARDO et le DECUMANUS MAXIMUS.
Le Decumanus Maximus est bordé d’une forêt de piliers qui
tentent de résister aux débordements de la végétation luxuriante qui ne cesse de pousser par derrière.

Ceci dit, le plan en damier qui est supposé en découler, est moins évident à repérer. C’est dans une autre cité Romaine
d’Algérie, TIMGAD, que l’on trouve un des exemples les mieux conservés de plan en damier. L’autre apport de ROME, ce sont
les infrastructures, dont on remarque la présence par les cavités disséminées sur le site.
Enfin, le site révèle le genre de constructions que l’on trouvait dans le monde romain, des villas, des thermes, un théâtre et le
nymphée – grande fontaine autrefois ornée de statues.
TIPASA s’est construite entre deux promontoires rocheux sur un terrain qui forme un V. La mer est partout et, au dessus de la
mer, les arbres. Il y a ceux qui se déploient majestueusement, et, un peu plus loin, ceux qui ploient misérablement. Des
arbres tout recroquevillés comme pour se protéger. Vus de loin, ils semblent former une coque verte posée au dessus du sol
dont quelques trouées laissent la place aux vestiges antiques. Ces arbres sont tous penchés dans la même direction à cause
du vent de l’est.

Les fouilles : (Source Louis LESCHI, directeur des antiquités de l’Algérie)

Si l’on ne possède que de maigres renseignements sur TIPASA, cela tient essentiellement à ce que les recherches
archéologiques y ont commencé seulement vers 1895 – trop tard malheureusement pour empêcher bien des destructions et
des actes de vandalismes. En 1859, d’après un document officiel, quatre fours à chaux fonctionnaient sur l’ancienne ville. On
imagine de quoi ils s’alimentaient. Les premières fouilles méthodiques furent faites en 1891 par Stéphane GSELL et l’abbé
SAINT GERAND. Elles furent interrompues assez brusquement – à la mort de ce dernier – et c’est seulement en 1913 que le

Service des ‘’Monuments historiques’’ entreprit d’une façon plus suivie des recherches sur ce site. Depuis, elles ont été
poursuivies avec une certaine régularité et plusieurs monuments témoignent à l’heure actuelle de l’importance et aussi de
l’intérêt des vestiges de la ville antique.
Les Monuments antiques : Le Forum, le Capitole, la Curie et la Basilique

Cet ensemble, découvert en 1914-1916, couronne la colline centrale qui s’appelait, dans l’Antiquité, la colline des Temples.
Une place de 50 mètres sur 27, au dallage intact, et encore bordée de son caniveau d’écoulement des eaux, le Forum occupe
le centre d’un groupe de monuments et forme le cœur de la vie civile de la petite cité. A l’Est, précédé d’un perron qui servait
de tribune aux harangues, c’est la Curie, siège du Conseil Municipal ; au Nord, c’est le soubassement d’un Capitole, à trois
chapelles : Temple de JUPITER, JUNON et MINERVE ; à l’Ouest, en contrebas de quelques marches et au-delà d’une galerie
couverte ou cryptoportique, c’est une basilique civile, tribunal et siège de la vie économique. Une belle mosaïque
représentant des Maures captifs en ornait l’abside. Au Sud, enfin, le Forum donnait sur la ville ‘’étendue à ses pieds’’ et un
vaste escalier monumental à deux rampes permettait d’y accéder.

Les Thermes

TIPASA en possède au moins quatre : les grands Thermes en bordure du Parc TREMAUX, et dégagés seulement en partie ;
les petits Thermes, au bord de la mer, à l’Ouest de la crique ; d’autres encore, en arrière du bâtiment industriel à quatre
cuves. Le dernier enfin, à côté du baptistère chrétien. Sans avoir, même pour les premiers, qui, d’ailleurs, étaient publics,
l’ampleur des établissements de CHERCHEL, de TIMGAD et de DJEMILLA, ils sont intéressants par leur état de conservation
et la disposition du système de chauffage à air chaud. Aucun d’eux n’a fourni d’œuvres d’art, comme on en a trouvé entant
d’autres villes antiques.

Le Temple

Outre le Capitole, on a découvert à l’intérieur du parc un petit Temple, entouré d’une cour à portique malheureusement
défigurée par une allée qui la traverse. Du temple lui-même il ne subsiste, que le soubassement, l’escalier et, par côté, la
base d’une statue ou de l’autel. La jambe nue d’une statue, masculine de taille colossale y a été découverte, HERCLE, MARS,
Empereur, Divinité ?
Sans doute ignorera-t-on longtemps encore le dieu auquel le sanctuaire était dédié.

Le Nymphée

Sur le même alignement que le temple, alignement fait par la voie romaine qui conduisait à CHERCHELL et qui est ici
enterrée, se dresse, vers l’Ouest, un hémicycle à colonnes et bordé de bassins, qui est un château d’eau ou nymphée. C’est
une fontaine monumentale placée à l’arrivée dans la ville de l’aqueduc qui amenait l’eau d’une source située à plusieurs
kilomètres au Sud-ouest. Décoré de statues, entre lesquelles l’eau tombait en cascade, c’est un des plus beaux monuments
de même genre qu’on ait retrouvé en Afrique. Il atteste le désir des habitants de décorer leur ville d’une façon monumentale
et jolie à la fois.
Le Théâtre

Ce même souci esthétique apparaît dans le théâtre, voisin du nymphée. L’édifice, au lieu d’être adossé, à une colline comme
tous les autres théâtres antiques de l’Afrique du Nord, excepté ceux de MADAURE et de SABRATHA, en Tripolitaine, a été
construit en élévation. S’il n’avait servi de carrière pour la construction de l’hôpital de MARENGO, nous aurions sans doute
encore les 25 rangées de gradins qu’il devait compter à l’origine, le mur de scène et, les dépendances. Tel qu’il est, avec ses
arceaux du rez-de-chaussée, ses voûtes, à demi-ruinées, qui supportaient les gradins supérieurs, les escaliers menant au
premier étage, les couloirs, d’accès à l’orchestre, le mur qui supportait la scène et la fosse profonde de celle-ci, ce théâtre, de
3 000 places environ, reste, sous sa couronne d’oliviers et dans son cadre de verdure et de montagne, un des monuments les
plus évocateurs de TIPASA.

L’Amphithéâtre

Un autre monument important était les arènes, contigües au temple du Parc TREMAUX. Des sondages faits en 1916 ont
révélé des couloirs souterrains qui semblent attester la bonne conservation des sous-sols, si intéressants dans les édifices
de cette catégorie. On vient d’en avoir une preuve à LAMBESE. Bien qu’on puisse craindre que l’amphithéâtre ait en partie
connu le sort du théâtre et servi de carrière ; on peut imaginer qu’il en subsiste encore assez pour former un bel ensemble.

Les remparts

C’est au 3e siècle, au moment où la prospérité de TIPASA a été la plus grande, que, des menaces ayant troublé sa sécurité, la
ville s’est entourée d’un rempart dont les vestiges sont bien apparents. Long de 2 300 mètres environ, il compte encore 15
tours rondes et 16 tours carrées. Trois portes monumentales, dont deux, à l’Ouest et au Nord, étaient précédées d’un
vestibule en demi-lune, deux portes secondaires, dont une poterne bien conservée au Nord-ouest, permettaient de franchir le
rempart. Dans son état actuel, le retranchement, qui devait mesurer environ de 7 à 8 mètres de hauteur avec des tours de 9
mètres, révèle une destruction exécutée systématiquement, sans doute au 5e siècle, après l’invasion des Vandales.

Ruines de la Basilique

Les édifices chrétiens, les églises

A l’intérieur de la ville on a retrouvé : près du Forum, au-dessus de la mer, une chapelle privée, dont une mosaïque (déposée
au Musée) décorait l’abside, et, sur l&a colline de l’Ouest, la cathédrale, le plus vaste édifice chrétien d’Afrique après
DAMOUS-El-KARITA de CARTHAGE. Construite au 4e siècle avec des fragments des édifices païens, elle comprenait neuf
nefs, séparées par des colonnes et des piliers. Un immense tapis de mosaïque la décorait. Son porche, à l’Ouest, est appuyé
contre le rempart. A l’Est, la vaste abside s’est, en partie, effondrée dans la mer. Au Nord l’église était flanquée d’une chapelle
pour la confirmation, le ‘’consignatoritim’’, puis d’un baptistère, avec sa cuve à trois degrés bien conservés, et des petits
thermes. Des mosaïques, aujourd’hui à ALGER, décoraient ces derniers édifices.

Albert CAMUS venait ici. Il s’installait et les idées tombaient du ciel dans sa tête. C’est ce que disent les guides locaux ;
TIPASA, lieu d’inspiration. Tout est là. Le ciel, la mer et cette stèle toute simple.

Présence française 1830 - 1962

Centre de colonisation maritime créé par arrêté de Monsieur le Gouverneur Général en date du 22 juillet 1848.

L’emplacement a été déterminé au fond de la crique dite MERSA-EL-KABIA qui forme un petit port.

Le site de TIPASA est incomparable, avec la baie et le massif du CHENOUA.


Situé au débouché Ouest de la Mitidja, il constitua dès l'antiquité une escale sur la voie maritime Est-ouest de la
Méditerranée. Quelques vestiges de l'époque punique y subsistent.

Sous la domination romaine, la cité fut florissante : l’importance des ruines dans le village et ses alentours en témoigne. Les
luttes religieuses, entre catholiques et donatistes, la domination vandale amenèrent la ruine de la cité.

Il ne restait en 1830, lors de la conquête, qu'un groupement de quelques familles sur le Haouch-et-Tefassed (la ruinée).
Familles berbères, ainsi que les ‘’Chenoui’’ qui occupaient le petit massif montagneux du CHENOUA.
Lorsque l'Ouest de la Mitidja entre, en 1848, dans le périmètre de colonisation, TIPASA apparaît comme le débouché logique
sur la mer. Un projet de création d'un village d'une trentaine de feux, à double vocation, pêche et agriculture, est arrêté puis
différé.

Pas de suite non plus à la demande de concession de 600 hectares de GODEAUX et RENOU, qui prennent l'engagement de
peupler en 4 ans deux villages de 10 familles.
De MALGLAIVE est chargé d'ouvrir la route (Miliana) Marengo-Tipasa (port de Marengo). Il préside une commission qui
dresse un plan de colonisation de 400 ha, mais le manque d'eau le fera différer.

En 1854, un service de douanes et une baraque à caractère commercial en marquent seuls l'amorce.
Un entrepreneur parisien Auguste DEMONCHY demande une importante concession. 2672 hectares lui sont accordés le 12
août 1854, contre la somme de 20 000 francs. Il devra construire un village agricole de 50 feux, le peupler, attribuer 10 ha dont
5 défrichés à chaque colon.
L’Etat s’engageait à niveler le périmètre du village, à achever la route Marengo-Tipasa, à construire une église et une école et
à alimenter le village en eau.
Il est un peu étonnant que l'Etat qui avait repoussé le projet de MALGLAIVE en raison du manque d'eau se soit engagé et si
rapidement à en fournir au centre créé.

Des difficultés administratives retardèrent l'installation des colons. DEMONCHY bâtit un caravansérail fortifié plus tard Ferme
Raynaud et décédait du paludisme le 7 novembre 1855, laissant des héritiers mineurs.

La famille DEMONCHY vendit ses titres à M. ROUSSEAU qui dut abandonner. Mme DEMONCHY et son fils aîné reprirent les
charges du contrat modifié : 40 familles devaient recevoir 15 ha chacune en 32 lots urbains et 8 lots de fermes.

A la mort de Mme DEMONCHY, en novembre 1859, le village comprenait le caravansérail ; à TIPASA même des baraques en
bois où logent 182 ouvriers de l'entreprise, 22 maisons en construction, 3 fermes achevées et 24 colons installés. Quatre
fours à chaux et une briqueterie à deux fours fournissent les matériaux, sans compter les emprunts aux ruines qu'on met à
jour.

La question de l'eau reste entière : un seul puits romain reste utilisable en été et il faut en transporter l’eau. Les routes ne
sont pas faites, le périmètre pas nivelé. Pas d'église, pas d'école. Les héritiers constatant la carence de l'Etat, demandent
d'être libérés de leurs charges. Un long procès s'engage, qui ne verra fin qu'en 1906, sur une transaction amiable.

Mais les frères DEMONCHY, Adolphe et Gaston, ont rejoint la métropole après avoir vendu leurs droits aux TREMAUX. Le
village compte 40 concessionnaires, dont un Arabe et 8 déportés politiques, mais un an après, leur nombre sera réduit à 17,
les autres ayant vendu leurs terres ou les ayant louées.

En 1862, la famille THOA rachète une bonne partie de ces terres. Les années 1867- 1869 sont aussi mauvaises qu'on peut
l'imaginer.

La chapelle se trouvait dans la maison de M. MONNIOT et le curé de ZURICH (à 16 Km et par quelles routes) venait y dire la
messe une demi-douzaine de fois l'an. Quand il fut muté, la chapelle fut transformée en salle de classe.

Le pont ne sera construit qu'en 1906. Le facteur de MARENGO apporte, en même temps que le courrier, le pain et les
commissions.

Lisez ce que DESPREZ affirme en cette année 1871: « Interrogez les Algériens, les plus vieux, les plus au courant des choses
de la colonie ; quatre-vingt-dix pour cent répondront qu'ils n'ont pas vu TIPASA, et quant aux autres, ils ne sauront en
général vous donner sur cette localité, que des renseignements vagues et d'un attrait médiocre. Le pays, selon eux, n'est ni
pittoresque, ni gai, quelques pauvres maisons éparpillées sur un sol nu, pas d’eau, pas d’arbres et pour toutes ruines, un
amas informe sans grandeur ni cachet, de briques, de moellons et de menus gravois ».
Bien triste réputation ! Il est vrai que nombre d'auteurs la voyaient d'un œil admiratif, s’intéressant surtout à son site.

Pendant la période troublée de 1871, au moment du soulèvement kabyle, fut créée une « commission de défense de TIPASA »
présidée par le Maire J.B. TREMAUX. Plus de peur que de mal.

En 1876, de nouvelles concessions furent attribuées à des vignerons du Midi de la France ruinés par le phylloxera, les frères
THERON, CHAILLER, VIALA, BEYSSADE... y planteront des cépages languedociens, mieux adaptés au climat.

Le village a enfin sa mairie, son école, son église mais le manque d’eau se fait toujours cruellement sentir. Les « Diligences
du Littoral » ne pouvaient y abreuver leurs chevaux : Ce n’est qu’en 1906, avec le captage de sources au CHENOUA que le
centre aura enfin son eau.
Climat méditerranéen avec été chaud.

Commune de plein exercice :

Avec l'extension de la culture de la vigne, le port de TIPASA devint très actif. Les quais étaient périodiquement encombrés de
fûts que venaient charger les petits caboteurs des compagnies ACHAQUE et SCHIAFFINO.

Port est un bien grand mot pour un abri doté d'un bout de quai, franchement dangereux par mer d’Est comme ce fut le cas
lors de la perte de « l'Angèle ACHAQUE » pendant une tempête en novembre 1927.
Le camionnage automobile, puis les camions citernes devaient bientôt le reléguer au rang de port de pêche de peu
d'importance par manque d'infrastructure.

La région connut un nouvel essor après 1925, avec la culture des primeurs, puis des agrumes.

Les travaux effectués par les diverses municipalités, en dotant le village d’un équipement moderne, l’attrait de la côte et des
ruines romaines en ont fait une cité agréable et vivante, dans un cadre aimé des peintres et des touristes.

En 1955, la, commune comptait 5681 indigènes, (douar CHENOUA) et 571 européens.

Deux à trois mille touristes fréquentaient la station en été, notamment la plage Raynaud MATARESE et CHENOUA-Plage.

Le CHENOUA :
Le CHENOUA (Djebel Chenoua) est une montagne de 900 m d'altitude, située dans la région de TIPASA (la Kabylie du
DAHRA), au Nord de l’Algérie. En rejoignant la mer, le CHENOUA forme une alternance de falaises et de plages, visibles
depuis la route panoramique qui longe la Méditerranée. Cette montagne est dite avoir la forme d'une femme enceinte
allongée.

Le marbre tiré des carrières du CHENOUA est très réputé.


La carrière de marbre est juste au début de la route de la corniche, à deux ou trois km du petit village du CHENOUA. Il faut
dire que avant la guerre de 1914 on avait développé dans ces lieux éloignés d'Alger et peu habités des petites industries
locales d'extraction et de transformation des minerais ou des roches : 50 km plus à l'Ouest après CHERCHELL. Il y avait la
mine de fer de GOURAYA, et au CHENOUA la carrière de marbre. De plus, comme les routes carrossables n'allaient pas aussi
loin, les carrières étaient souvent équipées d'appontements sommaires qui permettaient à des barges de charge.

Le massif du Mont CHENOUA est le point culminant des collines du SAHEL. Deux heures de marche, par différents
itinéraires, suffisent pour accéder au sommet d’où l’on peut admirer un magnifique panorama. La corniche du CHENOUA, qui
s’étend jusqu’à CHERCHELL (Césarée) plus à l'ouest, abrite de petites plages pittoresques. Le Cap CHENOUA offre une vue
magnifique sur la baie et une promenade dans les grottes de la falaise.

Longtemps avant d'arriver à TIPASA, lorsque les détours de la route - sur la côte ou par l'intérieur - laissent libre la vue vers
l'Ouest, le paysage s'appuie sur une montagne qui descend vers la mer, le CHENOUA. C'est plus qu'une colline, presque un
Ballon des Vosges, le sommet est à 900 mètres d'altitude, et l'hiver la montagne toute entière est recouverte de neige (oui, en
Algérie – notre ancien beau pays - il peut neiger presque au bord de la mer, et la neige tient longtemps, croyez moi). La
corniche du CHENOUA et le marabout. Dans notre vocabulaire, le CHENOUA c'est au moins deux lieux différents :
-l'immense plage qui court de la sortie de Tipasa jusqu'aux contreforts de la falaise au pied de la montagne,
-et la montagne elle-même, à la fois montagne, route de corniche, plages et criques multiples, il faudrait plus d'une journée
pour en faire le tour.

Une tranche de VIE (Source : © Alexandre Faulx-Briole)

Je parle souvent de TIPASA dans ces pages, et c'est normal car c'est à TIPASA que j'ai découvert ROME! Tipasa (ou Tipaza,
on rencontre également les deux orthographes, et le z est bien sûr plus proche du zay arabe, c'est plus qu'une ville romaine,
c'est un rêve à 60 km à l'Ouest d'Alger, c'est à dire une bonne heure de route quand on connaît les bons chemins, juste assez
loin pour se faire désirer et assez près pour pouvoir y aller juste comme ça, sans raison particulière, comme on boirait un
verre de Sélecto.

TIPASA, c'est d'abord un village "de colonisation", c'est à dire un village d'agriculteurs, construit un peu au-dessus de la mer,
à un endroit qui devait être propice à l'établissement des hommes puisque les Romains y avaient bâti une ville, et avant eux
les Carthaginois et avant eux des hommes des cavernes ; un village de colonisation, c'est à peu près ce que l'on appellera
plus tard un "village agricole socialiste", ça veut dire qu'on installe des gens là où il n'y a rien, et s'ils savent travailler et
qu'ils ont de la chance, longtemps après vous avez un charmant village où les gens de la
ville viennent avec plaisir se reposer et dire "oh là là comme c'est beau !".

Mais TIPASA, c'est aussi un village qui a eu de la chance, la chance qu'un propriétaire
plus instruit que les autres décide de consacrer une partie de sa propriété à découvrir les
vestiges anciens qui s'y trouvaient, plutôt que de construire des maisons ou planter de la
vigne ou des arbres fruitiers. Cet homme instruit, c'est Monsieur TREMAUX, le premier
d'une grande famille dont j'ai eu le plaisir de connaître ceux de ma génération et de celle
de mon père.

Grâce à Monsieur TREMAUX, donc, le village de TIPASA est encadré par deux champs de
fouilles : quand on arrive d'Alger, on passe d'abord devant la basilique Sainte-Salsa et la
nécropole (le cimetière) chrétienne de l'Est, qui dominent la mer du haut de la falaise ; la
basilique tient son nom d'une jeune berbère chrétienne qui pendant des persécutions
préféra se jeter du haut des falaises plutôt que d'abjurer sa foi ; aujourd'hui, Sainte Salsa doit passer son temps à jouer aux
osselets ou à la marelle avec Sainte Blandine, jeune vierge parisienne que les Romains donnèrent comme petit-déjeuner aux
lions pour les mêmes raisons, mais les lions se couchèrent à ses pieds au lieu de la dévorer.

Cette colline de Sainte-Salsa est un endroit très calme, en dehors du village, et seuls les connaisseurs s'y arrêtent, et comme
il y a peu de connaisseurs, nous sommes tranquilles ; lorsque nous allions à Sainte-Salsa, nous avions toujours l'occasion
de discuter avec le vieux gardien et nous savions si des gamins se promenaient dans les ruines la nuit, si le poisson était
bon sous les tombants de la falaise, si la Direction des Antiquités projetait de nouvelles fouilles, et plein de choses
passionnantes de ce genre ; et il nous laissait déballer notre pique-nique sur un chapiteau , et déjeuner moitié à l'ombre
moitié au soleil, à l'abri du vent, en regardant la mer et le mont CHENOUA dans le fond. Ah bon, vous n'avez jamais fait ça ?
Eh bien vous devriez essayer au moins une fois, moi rien que de l'écrire je m'y revois, mais il faut dire que je me suis entraîné
pendant des années !

Si on regarde vers le village, quand on est sur la colline, on a une vue splendide sur le port romain ; oh, il n'est pas bien
grand, et on n'y ferait pas accoster les méthaniers de la CNAN, mais il est amusant à regarder, comme ça d'en haut, avec le
peu qui reste du tombeau punique tout penché comme s'il se prenait pour la tour de Pise, et un petit bassin dans lequel
mouillent encore quelques bateaux de pêche. Quand on compare ce petit port romain au port moderne de TIPASA, où il n'est
vraiment pas facile d'entrer quand la mer est grosse, on se dit que les pêcheurs de l'époque étaient drôlement gonflés,
c'étaient pas des feignants !

Au dessus du port moderne commence, encore sur une falaise, la seconde partie des ruines. En fait, il y a deux façons
d'aborder cette partie de la ville : on peut entrer par la porte principale du champ de fouilles, en haut de la rue après le musée,
les thermes et la maison ANGELVI ; dans ce cas, on marche un peu le long de la route nationale, avant de tourner à droite
vers le Capitole et la mer, et quand on arrive à la mer juste en-dessous du quartier des villas, on peut prendre encore à droite
et remonter sur la falaise vers le phare de Tipasa ; à un moment, on passe devant une tombe de la famille ANGELVI, cachée
au milieu des lentisques et des arbousiers, et alors on se tait pour ne pas réveiller celle ou celui qui dort en dessous sans
savoir toutes les horreurs qui se sont passées au dessus. Mais quand on connaît le chemin inverse, on peut commencer par
le phare et on arrive au quartier des villas en longeant la mer, mon Dieu que c'est beau ! Ce quartier aussi est paisible, ça
n'est pas l'endroit le plus facile ni le plus visité des ruines, mais
c'est rempli de choses intéressantes qui permettent de comprendre
comment les villes romaines ont périclité à partir du 4ème siècle
après Jésus-Christ.

Si, à la fin actuelle du CARDO, vous tournez à gauche, vous dirigez


vos pas vers le nymphée, vers le théâtre, vers le TIPASA des
touristes pressés. Pourquoi "fin actuelle" ? Tout simplement parce
que depuis les Romains la mer a mangé un peu de TIPASA, et que
les ruines s'avancent de 50 m environ (dans ma mémoire) dans
l'eau ; je regrette de n'avoir jamais pu ou osé me mettre à l'eau
avec masque et palmes pour aller y faire un tour ; ça n'est pas
profond, et certainement intéressant. A gauche, au bord de l'eau,
on passe devant une usine, oui une usine romaine, pourquoi pas ?
TIPASA était un "site de production" - comme on dit maintenant -
de garum, c'est à dire de condiment à base de jus de poisson, c'est
à dire de nuoc-mâm, vous savez ce qu'on trouve dans les
restaurants vietnamiens ; on voit encore quelques débris des
citernes dans lesquelles on faisait macérer les sardines dans l'eau
salée, à 50 m des quartiers chics les matrones de TIPASA n'avaient
pas besoin de ploum-ploum !

Allez, on grimpe un peu pour arriver à la basilique chrétienne, je passe vite car vous avez déjà vu les photos partout. Si vous
repartez par la gauche, vous allez arriver directement au théâtre ; passez plutôt à droite, longez à nouveau la mer et plongez
dans les bouquets de lentisques vers la nécropole de l'Ouest, que vous traversez pour arriver à la chapelle de l'évêque
Alexandre : vous ne croyez pas que j'aurais passé le plaisir de vous parler de ce saint dont je porte le nom ? Les ruines
s'arrêtent juste après, dans un petit jardin qui va jusqu'à l'aplomb de la falaise, dans lequel on trouve une stèle dédiée à
Albert CAMUS, vous avez celui qui a écrit "Noces à Tipasa", et d'ailleurs sur la stèle vous pouvez lire la première phrase de
"Noces" : "Au printemps, TIPASA est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil". De la falaise la vue s'étend
jusqu'au CHENOUA par dessus les plages de Tipasa-Matarès et du Chenoua ; quand ma femme et moi étions au lycée, la
plage de Matarès était libre, il y avait des cabanons de bois sur pilotis où elle venait passer le week-end et dont elle garde un
souvenir ému ; et puis dans les années 1970-1974, Fernand Pouillon a construit l'ensemble balnéaire de TIPASA-MATARES à
cet endroit, avec un hôtel, des restaurants, des piscines, des magasins, des
appartements, et quand j'ai amené ma femme ici juste avant notre mariage ça lui a
fait tout drôle.

Je ne vous raconte pas le théâtre non plus, ouvrez un guide touristique ; remarquer
quand même comme il est beau, tout couvert de végétation, et puis prenez la voie
romaine d'Alger à Cherchell (pardon de Icosium à Iol Cesarea), et regardez le
Nymphée, fontaine monumentale, le plus beau d'Afrique Romaine, où buvaient les
animaux, et les rainures des roues des chars dans les pierres de la chaussée. Ce
sont des souvenirs d'enfant comme ceux là qui font que plus tard on aime se
promener le nez au vent et découvrir de beaux paysages.
TIPASA, c'est aussi le musée, j'aimerais que ma fille puisse le visiter, elle qui fait des études d'archéologie, elle verrait
comment on organisait un musée il y a 40 ans, c'est vraiment différent des musées actuels ; entre les sarcophages et les
flacons en verre il y a de belles choses dans ce petit musée, et Mademoiselle la
Conservatrice a bien de la chance ; et le musée se continue à l'extérieur avec les statues et
les sarcophages du jardin ANGELVI.

Mais TIPASA, c'est aussi le village, traversé par la route d'Alger ; quand nous avions un
cabanon au CHENOUA, TIPASA était notre base d'approvisionnement, et pas de pénurie : le
premier levé filait chez le boulanger acheter pains et croissants, pendant que le suivant
préparait le café et le troisième mettait la table sur la terrasse pour un petit-déjeuner de luxe
; et plus tard dans la matinée, nous remettions ça chez le boucher et le marchand de
légumes, au port pour les poissons, chez le pâtissier pour les gâteaux, nous n'étions pas
au régime et vidions également notre porte-monnaie chez nos commerçants favoris.

Au centre de TIPASA, au dessus de la route nationale, il y a un petit jardin public en


terrasses et escaliers blanc "Légion étrangère" (c'est à dire blanchi à la chaux directement sur la pierre), tout encadré et
ombragé de bellombras, ces arbres splendides dont les plus beaux se trouvent sur la Place Romaine de Cherchell ou au
Square Bresson à Alger ; ils ont un tronc court et noueux et portent suffisamment de feuillage pour faire de l'ombre par le
plus chaud des soleils. Du haut de ce jardin, la petite église de TIPASA surveillait le calme et la tranquillité du village ; j'y suis
allé à la messe quand nous étions à la villa du CHENOUA, le curé de Marengo venait le dimanche voir la mer !
Moitié par tradition locale, moitié à cause des touristes, TIPASA est aussi un endroit ou on trouve de jolies poteries, une jolie
vaisselle ; je me sers tous les jours de plats à légumes en terre vernissée que j'y
ai achetés il y a 25 ans, et tous les jours je me dis que si j'en casse un je ne
pourrai jamais le remplacer ; alors je les traite avec douceur.

A TIPASA, la pierre est belle, elle a la couleur du soleil, elle se laisse tailler
facilement, on y trouve souvent des fossiles inclus dans la roche. Tout autour de
TIPASA, les Romains ont laissé des carrières bien visibles, et en particulier dans une série de criques avant Sainte-Salsa ;
lorsque les carrières sont envahies par le mer, elles deviennent piscines, viviers, réservoir à oursins, et aussi terribles pour
les pieds nus car la roche sous l'effet de l'eau salée s'use en pointes acérées et cassantes,
et malheur à qui oublie ses sandales ; je l'ai fait une fois, j'en ai encore les pieds pleins de
trous !

En 1970, Fernand POUILLON a construit dans ces criques un splendide village de


vacances entre la mer et les pins parasol, qui fut géré un an par le Club-Méditerranée.
C'était dommage d'avoir supprimé les endroits sauvages qui existaient avant, mais
l'architecte avait cette fois vraiment réussi son projet. J'y ai séjourné une semaine du
temps du Club-Med', et c'était un kif pas possible, entre la beauté du paysage, que je
connaissais par coeur et qui mettait tellement en valeur les bungalows du village, et tout ce
qu'apportait le Club : confort, buffets somptueux, repas de poissons sans fin ni début, etc.
Hélas, l'Algérie (mon beau pays, je ne sais pas si je vous l'ai dit) de BOUMEDIENE était
fâchée avec le tourisme et avec l'entretien ; à la fin de l'été le Club-Med' a été brutalement
remercié, et le village aussitôt confié à la SONATOUR, qui put faire la preuve de son
impréparation à le gérer; et donc l'année suivante, nous eûmes tous l'immense déception
de constater que l'air marin de l'hiver algérois avait beaucoup dégradé les constructions, et
que le service offert par la Sonatour n'arrivait pas à la cheville de celui
du Club-Med'. Dommage, ce village aurait pu attirer beaucoup de
touristes pleins d'argent !

Maintenant, TIPASA est un chef-lieu de wilaya (les Français disent "Préfecture"), et ce que j'ai lu dans les
journaux me laisse penser que cette promotion administrative et la crise des dernières années n'ont pas
fait que du bien au village. Mais TIPASA est toujours à 60 km à l'Ouest d'Alger, toujours la première ville
romaine que j'ai visitée, toujours cet endroit charmant où nous nous promenions au milieu des
lentisques et des genêts. Alors, si Dieu veut que je retourne bientôt à Alger, j'irai passer une journée à TIPASA, et j'écrirai une
suite à cette page.

Inch' Allah, hab' rabbi


Le département :

Le département d'ALGER est un des départements français d'Algérie, qui a existé entre 1848 et 1962.

Considérée comme une province française, l'Algérie fut départementalisée le 9 décembre 1848. Les départements créés à
cette date étaient la zone civile des trois provinces correspondant aux beyliks de la régence d'Alger récemment conquis. Par
conséquent, la ville d'Alger fut faite préfecture du département portant son nom, couvrant alors le centre de l'Algérie, laissant
à l'est le département de Constantine et à l'ouest le département d'Oran.

Les provinces d'Algérie furent totalement départementalisées au début de la IIIe république, et le département d'Alger couvrait
alors un peu plus de 170 000 km2. Il fut divisé en six arrondissements dont les sous-préfectures étaient : AUMALE, BLIDA,
MEDEA, MILIANA, ORLEANSVILLE et TIZI OUZOU.

L’arrondissement de BLIDA comportait 33 localités : AMEUR EL AÏN – ATTATBA – BENI MERED – BERARD – BLIDA
– BOUARFA – BOUFARIK – BOU HAROUN – BOUINAN – BOURKIKA – CASTIGLIONE – CHAÏBA – CHEBLI – CHIFFALO –
CHREA – DALMATIE – DESAIX – DOUAOUDA – DOUAOUDA MARINE – DOUERA – EL AFFROUN – FOUKA – KOLEA – LA
CHIFFA – MARENGO – MEURAD – MONTEBELLO – MOUZAÏAVILLE – OUED EL ALLEUG – SIDI MOUSSA – SOUMA –
TEFESCHOUN – TIPASA -

MONUMENT AUX MORTS


Le relevé n° 42778 mentionne 21 noms de soldats ‘’Mort pour la France’’ au titre de la guerre 1914/1918, à savoir :

ALMADOVAL Guillaume (mort en 1915) – ALMADOVAL Henri (1918) – ARGOUSE Jean (1918) – ASCENCI Jean (1918) –
BERBEGAL Vincent (1916) – BERGON Félix (1917) – BLANC Denis (1918) – BONILLA Victor (1917) – BOUCETTA Mohamed
(1918) – CHALLIER Joseph (1915) - CHANLON Joseph (1918) – COLONNA CESARI Ferdinand (1918) – DEJEAN Raymond
(1918) – DEMONCHY Georges (1918) – ESSERHANE Mohamed (1917) – ETTOUIL Abderrahmane (1914) – LOUKIL Abdelkader
(1918) – NEDDJAR Ameur (1918) – NONDEDEU Louis (1915) – PETELAUD Antoine (1916) – SCERRI Angelo (1915) -

Jumelage entre les villes de VIENNE et TIPASA :

Les premiers contacts entre les deux villes ont eu lieu en 1999 à l’initiative du Député Maire Socialiste de l’époque de la Ville
de Vienne Monsieur Louis MERMAZ qui avait en 1958, séjourné à TIPASA comme moniteur de colonie de vacances.

En effet, à l’occasion des rencontres organisées en novembre 1999 à Alger entre Collectivités Locales d’Algérie et d’Europe,
Monsieur MERMAZ s’était entretenu avec le Président de l’APC de Tipaza et lui avait fait part de son souhait de jumeler leurs
deux villes.

Aussi, en octobre 2004, la ville de VIENNE participait aux « 2èmes rencontres franco-algériennes de la coopération
décentralisée ».

A cette occasion, le partenariat entre les deux villes a été relancé, et une convention de coopération a été signée le 14
octobre 2005 à VIENNE, pour mettre en place des projets en matière d’urbanisme, d’environnement et de tourisme à TIPASA.
A cet effet, une mission de diagnostic menée par des élus et techniciens de la ville de Vienne, s’est déroulée en novembre
2005 à TIPASA.

Lors de leur séjour, les membres de cette délégation ont formulé des propositions, notamment dans le domaine des espaces
verts, du traitement des déchets, du soutien à l’action culturelle et de la mise en valeur du patrimoine.

TIPASA : Four à chaux et la Plage du Caroubier

SYNTHESE réalisée grâce aux sites ci-dessous :

ET si vous souhaitez en savoir plus sur TIPASA, cliquez SVP, au choix, sur l’une de ces liens :

http://encyclopedie-afn.org/Tipasa_-_Ville http://fr.geneawiki.com/index.php/Alg
%C3%A9rie_-_Tipasa http://www.youtube.com/watch?v=nBzHgAkWquQ
http://cagrenoble.fr/tipasa/tipasa.html
http://www.yvettedefrance.com/Photos-du-monde/Afrique/algerie/Tipaza.htm
http://alger-roi.fr/Alger/documents_algeriens/culturel/pages/27_tipasa.htm
http://www.blog.francis-leguen.com/algerie-les-thermes-romains-de-tipaza/
https://www.flickr.com/photos/dalbera/2536933756/in/set-72157605341013793

Vous aimerez peut-être aussi