Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cfao 2013 2014pdf PDF Free
Cfao 2013 2014pdf PDF Free
Conception et Fabrication
Assistées par Ordinateur
(CFAO)
(Notes de cours)
INTRODUCTION A LA C.F.A.O
LES MODELISATIONS GEOMETRIQUES EN DAO ET CAO
LES COURBES DE BEZIER
LA TECHNOLOGIE DE GROUPE
LES SYSTEMES FLEXIBLES DE FABRICATION
A. NOUREDDINE 2013/2014
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Introduction à la CFAO 1
INTRODUCTION A LA C.F.A.O
Les techniques utilisées permettent à l'homme et à la machine d'être liés pour résoudre un
problème en utilisant au mieux les compétences de chacun. L'historique de la CFAO nous
permet d'affirmer que ses débuts remontent aux années 1950. Il a été dès lors possible (années
70) de mettre en place des logiciels spécifiques destinés à résoudre le problème des surfaces
complexes pour l'industrie aéronautique et automobile.
Les années 80 ont vu l'arrivée de la représentation 3D volumique (ou solide) qui permet une
interprétation non ambiguë des pièces mécaniques.
La représentation 3D volumique se caractérise par la définition des lignes cachées, l'obtention
automatique des coupes et sections… Malgré les progrès technologiques, force est de
constater que vers le fin des années 80, la CFAO est restée essentiellement un outil de
présentation des pièces et assemblages plutôt qu'un outil de conception.
Au début des années 90, une nouvelle approche révolutionne la CFAO traditionnelle. L'idée
est de ne plus considérer la géométrie comme l'information de base, mais plutôt d'interpréter
la pièce comme un ensemble logique et cohérent de "fonctions mécaniques", la géométrie 2D
ou 3D n'est plus qu'un attribut de ces fonctions.
Du point de vue de son évolution, la CAO en est maintenant à la 6° génération après être
passée par
Une tendance à partir des années 2000 est de développer des systèmes basés sur
l’induction (6e génération de CAO ou 5D).
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Introduction à la CFAO 2
La Fabrication Assistée par Ordinateur est apparue dans les années 1970 avec l'introduction
des machines-outils à commande numérique dont la technologie est sans cesse en évolution
mais reste basée sur les mêmes principes.
La conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO) est la synthèse de la CAO et
de la FAO.
L'idée est qu'un système de CAO dispose précisément de toutes les informations nécessaires
pour créer le programme d'une machine-outil à commande numérique et que dans ces
conditions traiter les deux questions séparément représenterait une perte de temps et d'argent,
sans compter les risques d'erreur de transcription.
Au départ, la CFAO visait surtout à commander les machines-outils pour la réalisation des
maquettes et prototypes, mais la fiabilité du procédé fait aujourd'hui intervenir l'ordinateur sur
tout le cycle de production. Les maquettes sont au passage également devenues virtuelles. Des
interfaces d'exportation comme IGES, STEP, … permettent également l'importation des
schémas, des plans, des solides dans la documentation technique des objets fabriqués.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 3
SOMMAIRE
1. Introduction
1.1. DAO et CAO
1.2. Le modèle géométrique
2. La modélisation bidimensionnelle
2. 1. Introduction au 2D
2.2. La modélisation 2D
2.2.1. Définition
2.2.2. Avantages
2.2.3. Inconvénients
3. Les modélisations tridimensionnelles
3.1. Introduction à la 3D
3.1.1. Avantages
3.1.2. Inconvénients
3.2. La modélisation filaire
3.2.1. Définition
3.2.2. Avantages
3.2.3. Inconvénients
3.3. Les modélisations surfaciques
3.3.1. Définition
3.3.2. Avantages
3.3.3. Inconvénients
3.4. La modélisation volumique
3.4.1. Définition
3.4.2. Avantages
3.4.3. Inconvénients
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 4
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 5
1. Introduction
Dans les années 70, les logiciels de CAO (Conception Assistée par Ordinateur)
n’étaient que des logiciels de DAO (Dessin Assisté par Ordinateur). Ils ont évolué petit à petit
grâce, d’une part à l’augmentation des performances du matériel informatique et d’autre part à
la recherche dans le domaine du logiciel. L’importance du modèle géométrique 3D qui est le
cœur des logiciels de CAO n’est plus à démontrer.
Les premières tentatives pour représenter des solides ont été dues à des problèmes qui
n’étaient pas directement liés à la CAO (on n’employait d’ailleurs pratiquement pas ce terme
à l’époque), mais à des contraintes spécifiques.
En effet, la nécessité de manipuler graphiquement des objets a rapidement conduit à se poser
le problème de leur représentation en machine.
Parmi les premiers systèmes basés sur la modélisation des solides, on peut citer, dès le
début des années 70, EUCLID, en France (CNRS) et EUKLID en Suisse. La motivation des
concepteurs d’EUCLID se trouvait dans la nécessité de disposer d’une maquette virtuelle pour
traiter des problèmes de soufflerie.
Aux Etats-Unis un certain nombre d’études ont été lancées, alors même que les
systèmes dits « clés en main », qui provenaient de ce même pays, ont conservé très longtemps
(y compris au début des années 80), une approche « fil de fer ». Le principal projet est
connu sous le terme PADL, et il reste indiscutablement l’approche la plus formalisée de la
modélisation des solides. Il a débouché sur des systèmes industriels, parmi lesquels le plus
caractéristique est probablement GMSOLID (General Motors). D’autres développements
(avec Hanratty, par exemple), bien que moins avancés d’un point de vue formalisation, ont
permis des implantations dans de nombreux systèmes industriels (AN VIL, par exemple).
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 6
Il est à noter que les travaux sur les surfaces se sont longtemps développés de manière
totalement indépendante de ceux sur les solides. En réalité, ces deux approches répondaient à
deux grandes catégories de problèmes et ont fait appel à des méthodes de résolution très
différentes (« mathématique» pour les surfaces, « structure de données » pour les solides). Ce
fut également le cas pour des systèmes dont la vocation pragmatique, au sens où ces systèmes
étaient directement utilisables en bureaux d’études sans remettre en cause les méthodes de
travail, était évidente.
Plus particulièrement orientés vers le 2D (ou le 2D 1/2), ces projets ont débouché sur
des systèmes tels que CADAM (Lockheed). On peut remarquer enfin, que des méthodes très
actuelles (conception paramétrique, géométrie variationnelle), étaient déjà présentes dans
plusieurs travaux dès le début des années 1980.
Notons le fait que la plupart des algorithmes que l’on considère comme liés à la
modélisation géométrique ont été définis dès le début des années 1970, que ce soit pour les
aspects visualisation (les fondements de la plupart des algorithmes d’élimination des parties
cachées datent d’avant 1972) ou pour le calcul du résultat d’une opération booléenne sur deux
solides. Cela ne signifie pas que les solutions proposées aient été parfaitement formalisées,
mais elles avaient le mérite de fonctionner correctement.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 7
les modèles fil de fer (wireframe) : un objet est connu par ses sommets et les
arêtes qui joignent ces sommets;
les modèles surfaciques : les surfaces d’un objet sont connues, mais pas la
matière;
les modèles de solides: les objets sont parfaitement (au moins en théorie)
connus.
modèle paramétré
il est en général décrit par programmes. Il est évidemment surtout intéressant dans le
cas où l’on peut décrire des éléments en fonction de paramètres. Le paramétrage
interactif devient un aspect bien traité dans certains systèmes.
On ne conserve que la façon dont doit être construit l’objet en fonction de certains
paramètres. En général les objets paramétrés sont décrits par des programmes,
maintenant en interactif, auquel cas le modèle peut être du type « historique ».
Un objet particulier est donc simplement décrit par le modèle générateur de toute la
famille et des paramètres définissant cet objet en particulier.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 8
modèle mathématique
essentiellement appliqués aux courbes et surfaces.
Les courbes sont en général décrites par « morceaux ». Cette définition impose des
contraintes, par exemple pour les raccordements à rayon constant ou évolutif.
On utilise dans tous les systèmes des représentations sous forme polynomiale. De
nombreux travaux restent en cours sur ces représentations. Les deux types de modèles
les plus courants dans les systèmes de CFAO sont les courbes et surfaces de Bézier,
les courbes et surfaces B-spline.
Les modèles mathématiques sont intéressants car l’on peut déduire les propriétés
directement du modèle mathématique utilisé. Par exemple, on choisira une approche
B-spline ou Bézier suivant le type d’application (de nombreux paramètres permettent
cependant de faire varier l’influence du contrôle dans les deux cas).
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 9
U
∩
Union Intersection
Différence
Modélisation B-Rep
Il existe d’autres modèles comme le modèle spatial, mais étant très peu utilisés
industriellement, il ne sera pas abordé dans ce cours.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 10
2 – La modélisation bidimensionnelle
2. 1. Introduction au 2D
Il est important de noter que souvent, beaucoup de logiciels de CAO sont utilisés pour leurs
fonctions de DAO.
2.2. La modélisation 2D
2.2.1. Définition
C'est la plus simple des modélisations. Elle permet la création et la manipulation de dessins
techniques.
C'est un outil de traitement de dessins qui gère des points et des lignes sans aucune notion de
pièce (au sens mécanique du terme) comme un traitement de textes gère des caractères
alphanumériques sans notion concernant le sens du texte.
Si l'on veut transmettre d'autres informations, elles doivent être explicitement indiquées (par
exemple le volume d'une pièce, le nombre de vis d'un ensemble...)
2.2.2. Avantages
Le 2D correspond au travail du dessinateur (pour des études simples). Il utilise les mêmes
méthodes de travail, ce qui en facilite l'apprentissage.
Il facilite grandement les manipulations de dessins : que ce soit du transfert ou de la
modification.
rendre utile et productive la constitution d'une bibliothèque des pièces déjà existantes.
De plus (si la base de données des pièces est correctement structurée) cette
bibliothèque sera effectivement utilisée par les dessinateurs car il est plus facile et
rapide de modifier localement que de redessiner complètement (comme il est
nécessaire de le faire sur une planche à dessin) ;
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 11
2.2.3. Inconvénients
La création d'un plan d'ensemble prenait plus de temps que sur la planche à dessin. Mais cette
différence tend à disparaître (et même à s'inverser) grâce à l'augmentation de rapidité et de
capacité mémoire des nouveaux matériels.
Par exemple, dans les années 80, avec un PC/XT (8086), le «temps-DAO» est couramment
égal à 120-125 % du «temps-planche».
Avec un PC/AT (80286), ce temps descend à 100-120 % et avec un PC équipé d'un
80386, il est possible d'atteindre 80-90 % du « temps-planche ». Avec la puissance des PC
actuels, le dessin-planche n’est pratiquement plus utilisé. En outre, ces logiciels ne permettent
aucune relation entre les différentes vues d'une même pièce ou d'un même mécanisme. C'est
ce qui les a souvent fait appeler «planches à dessin électronique».
3. Les modélisations tridimensionnelles
3.1. Introduction à la 3D
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 12
3.1.1. Avantages
L'ouverture du modèle
L'ouverture du modèle permet la connexion avec des logiciels spécifiques en vue de
réaliser différentes applications ou opérations telles que calculs de structures,
élaboration de gammes d'usinage, programmation de machines-outils à commande
numérique...
3.1.2. Inconvénients
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 13
Les coûts
Les logiciels 3D coûtent plus cher que les 2D.
Les temps
Ces logiciels possèdent un nombre de commandes plus important et sont d'utilisation
plus complexe ; ils demandent de ce fait souvent un temps d'apprentissage plus long
que le 2D. Ils demandent aussi un temps d'adaptation plus important car ils apportent
des changements plus profonds dans les méthodes de travail.
Les applications
Les logiciels 3D ont une gamme d'applications différente du 2D. Le choix de ces
applications doit être sérieusement étudié sous peine de se révéler très pénalisant pour
l'utilisateur, essentiellement en temps et en motivation.
3.2.1. Définition
Cette modélisation appelée aussi linéique, treillis, ou fil de fer (wireframe), est le premier
niveau de modélisation dans l'espace. Elle utilise les mêmes entités géométriques que le 2D,
en y ajoutant la troisième dimension. Elle est donc basée sur des points et des lignes. L'objet
est décrit par ses sommets (points) et ses arêtes (lignes qui relient ces sommets). Pour gérer la
notion de pièce, on ne pourra utiliser que des points appartenant aux arêtes car ce sont les
seuls repérables.
3.2.2. Avantages
Cette modélisation permet la représentation « réelle » d'un objet dans l'espace. Les erreurs
d'interprétation sont diminuées (du fait des compléments d'informations apportés par la
troisième dimension). Elle permet donc de traiter des géométries plus complexes que le 2D.
3.2.3. Inconvénients
Cette modélisation ne comporte pas les notions de surface et de volume bien que la
visualisation obtenue puisse en donner « l'idée ». Il n'y a donc pas d'élimination automatique
des arêtes cachées. Elle doit être faite manuellement par l'utilisateur et cela peut apporter des
ambiguïtés au niveau de la compréhension de la géométrie de la pièce.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 14
Pour des pièces d’une relative complexité, on se trouvera vite confronté à des problèmes de
lecture de dessin, celle-ci devenant difficile au-delà d'une certaine densité de traits (qui est, en
général, vite atteinte).
3.3.1. Définition
Cette modélisation est le premier outil du concepteur de formes car elle prend en compte la
notion de surface dont elle permet la représentation et la manipulation.
Un objet est défini par son enveloppe, ses surfaces-frontières. On gère les intersections de
surfaces et on applique des règles de contrôle topologique (ouvert/fermé, intérieur/extérieur)
pour « créer » des objets. C'est le premier niveau de modélisation qui permet de traiter les
parties cachées.
Il existe deux types de modélisation surfacique : par facettes planes et par surfaces gauches.
3.3.2. Avantages
Du surfacique en général
Cette modélisation permet une définition précise de la surface de l'objet, ainsi que des
intersections de surfaces. Elle procure une nette amélioration de la visualisation,
principalement par la possibilité d'élimination automatique des arêtes cachées.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 15
C'est un niveau suffisant pour accéder à des calculs complexes dans de nombreux
domaines.
Du surfacique à facettes
Elle permet de modéliser n'importe quel solide, avec relativement peu de calculs. Elle
convient très bien pour des calculs de structure.
Du surfacique gauche
Elle permet la définition des surfaces complexes qu'elle modélise bien. On peut
connaître tout point de la surface et de plus, il y a la possibilité d'avoir la notion de
matière (par exemple par la normale orientée à la surface). Elle est donc indispensable
pour la conception des surfaces complexes.
Elle est aussi indispensable pour l'usinage par commande numérique (définition
mathématique des surfaces).
Par rapport à la modélisation par facettes, elle apporte une nette amélioration de la
visualisation (en particulier par les possibilités d'ombrage et de coupe). Ce qui permet
d'introduire des notions d'esthétique dans la représentation de la pièce.
3.3.3. Inconvénients
Du surfacique en général
Cette modélisation n'est pas toujours bien adaptée à la conception d'éléments de
machines. Les temps de réponse sont importants pour l'élimination des arêtes cachées.
Du surfacique à facettes
Ce modèle est difficilement utilisable pour l'usinage par commande numérique,
principalement pour des questions de temps de calcul. En effet, pour obtenir une
surface « lisse », on doit réduire la taille des «carreaux», donc augmenter leur nombre,
donc la durée des calculs.
Du surfacique gauche
En ce qui concerne les objets complexes, les temps de réponse sont très importants.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 16
3.4.1. Définition
C'est la modélisation la plus complète car elle englobe les deux précédentes (arêtes et
surfaces). Elle permet la représentation dans l'espace, avec la notion de matière.
Pour créer un objet, le 3D volumique :
3.4.2. Avantages
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 17
Il facilite la conception car il permet de concevoir des dispositifs ou des ensembles qui
peuvent être complexes. Et il permet de le faire exactement comme on imagine en suivant le
processus mental du concepteur (alors que le 2D suit le processus mental du dessinateur).
D'autres facilités de conception sont apportées par la possibilité de prendre en compte les
notions de montage, d'esthétique, de faisabilité...
De plus, il améliore la visualisation de l'objet en déterminant les intersections de volumes et
les perspectives (extérieures et intérieures).
Les perspectives extérieures donnent des informations sur le contour apparent de l'objet, son
aspect extérieur, son encombrement... Les perspectives intérieures donnent des indications sur
les formes internes, les aménagements, les possibilités de montage...
3.4.3. Inconvénients
L'interface homme-machine est difficile d'utilisation car elle requiert de la part de l'utilisateur
une vision spatiale intégrale amenant celui-ci de l'espace vers les projections planes ce qui va
à contre-courant de la formation initiale d'un concepteur dont tout l'apprentissage a consisté à
concevoir dans des plans de projection pour en déduire le volume de l'objet.
Ce modèle ne convient pas pour les dessins d'exécution. Jusqu'à présent, il ne convenait pas
non plus pour la commande numérique car il conduit à faire des approximations sur la
géométrie des pièces. Mais cette barrière semble être levée par l'apparition de logiciels 3D
volumique avec «sortie» en commande numérique ceci se réalisant grâce à une «conversion»
en surfacique transparente pour l'utilisateur.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les modélisations géométriques en DAO et CAO 18
Bibliographie
« LA CFAO »
Y. Gardan, Hermès, 1991
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 19
SOMMAIRE
1. Introduction
2. Courbes de Bézier
2.1. Définition du polynôme de Bernstein
2.2. Quelques propriétés des polynômes de Bernstein
2.2.1. Propriété de partition de l'unité
2.2.2. Propriété de positivité
2.2.4.Triangle de Pascal
2.3. Définition d’une courbe de Bézier
2.3.1. Points de définition
2.3.2. Calcul des points de la courbe
2.3.3. Tracé de la courbe
2.4. Définition des courbes de Bézier à l’aide du barycentre
2.4.1. Courbe de Bézier de degré 1
2.4.2. Courbe de Bézier de degré 2 et construction de De Casteljau
2.4.3. Courbe de Bézier de degré 3
2.5. Raccordement de deux courbes de Bézier cubiques
2.6. Définition vectorielle des courbes de Bézier
Bibliographie
Webographie
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 20
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 21
1. Introduction
Au début des années 60, les machines à commande numérique ne savaient usiner de façon
précise que des courbes simples comme des droites, des paraboles ou des ellipses.
Une seconde catégorie d’objets, au contraire, offrait une forme a priori peu précise,
déterminée expérimentalement : Les hélices d’avions, les coques de bateaux et les carrosseries
de voitures étaient tracées à main levée, sans que l’on puisse décrire leurs formes par une
formule mathématique.
Les machines à commande numérique de cette époque offrant une programmation limitée, on
savait les alimenter avec des nombres pour définir des déplacements élémentaires comme des
droites, des arcs de cercle, et à la rigueur des ellipses. Mais il n’était pas question de
programmer des courbes quelconques, tracées à la main, faute d’une définition numérique
(mathématique) de celles-ci.
Pierre Bézier (1910-1999), ingénieur français employé chez Renault, chercha donc comment
traduire mathématiquement une courbe, puis une surface, dessinées à main levée. Il lui fallait
concevoir un système capable de gérer des courbes gauches, c’est-à-dire de manipuler des
surfaces en 3D, d’où la nécessité de définir un modèle mathématique qui ne soit pas limité à
des courbes en deux dimensions.
Sa préoccupation était d'offrir au dessinateur un moyen simple et puissant pour créer des
formes et pour faciliter la programmation des machines à commande numérique. Afin
d'utiliser concrètement les courbes et surfaces de Bézier, ces courbes furent introduites à partir
de 1962 dans un logiciel développé par Renault et nommé Unisurf. Il est à la base de tous les
logiciels créés par la suite, dont Catia. Les concepts de CAO et de CFAO venaient ainsi de
prendre forme.
Cependant, les recherches de Bézier n’étaient pas entièrement originales. Dès 1958, un
mathématicien employé par Citroën, Paul De Casteljau, s’était attaqué au même problème.
Paul De Casteljau avait été chargé de numériser une courbe, une fois celle-ci tracée, sans se
poser la question d’une correction a posteriori. Il définissait ses courbes comme caractérisées
par des pôles, d’une façon nettement moins parlante que les points de contrôle de Bézier. Ces
travaux, publiés comme des rapports techniques tenus très au secret par Citroën restèrent
inconnus jusqu'en 1975 quand W. Böhm en a pris connaissance et les a rendus publiques.
L’algorithme de De Casteljau a été très utile pour l'informatique qui utilise les courbes de
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 22
Bézier dans de nombreux cas (logiciels de dessin, de modélisation, …), et sans lequel le
développement de l'utilisation des courbes de Pierre Bézier n'aurait pas pu se faire.
Plus tard, un problème s’est posé à Apple : trouver un moyen de définir de façon
mathématique une courbe, comme le tracé d'un caractère, avant de l'envoyer à l'imprimante
laser conçue pour le micro-ordinateur MacIntosh apparu en 1984. John Warnock, co-
fondateur en 1982 avec Charles Geschke de la société Adobe Systems Inc, connaissait ces
travaux et il utilisa les courbes de Bézier comme base du langage PostScript qui fut choisi par
Apple pour son imprimante laser.
Microsoft adopta à son tour les polices true-type (format de fontes vectoriel également basé
sur les courbes de Bézier et créé par Apple) à partir de Windows 3.1.
Les courbes de Bézier constituent une modélisation qui permit, à l'époque, de concevoir les
formes des différents éléments de carrosserie d'une voiture de manière plus interactive. Elles
furent donc inventées pour répondre à un besoin technique.
Par la suite, après quelques publications scientifiques, les courbes de Bézier trouvèrent une
place incontournable dans la plupart des logiciels de Conception Assistée par Ordinateur
(CAO) et de Dessin Assisté par Ordinateur (DAO) et dans la commande numérique de
machines.
A l'heure actuelle les courbes de Bézier sont non seulement encore utilisées dans l'industrie
automobile pour concevoir les formes des voitures de demain mais elles sont présentes dans
tous les domaines du design, de l'infographie et de la conception. Elles servent à représenter
des objets aux formes complexes, méthode parfois préférée par rapport à un simple
échantillonnage de l'objet.
On les retrouve en architecture, en mécanique, dans l'industrie aéronautique, dans les polices
de caractères True-type, etc.
Un autre exemple de l'utilisation des courbes de Bézier est leur application dans une industrie
une peu particulière qui est la conception de sous-marins nucléaires. Le but premier de tels
engins étant de pouvoir scruter les fonds marins sans se faire repérer, il faut pour cela
minimiser le bruit de l'appareil produit lors de ses déplacements.
Il s'agit ainsi d'un problème physique d'écoulement des fluides. Les courbes de Bézier, ou
plutôt les surfaces de Bézier sont ici intéressantes car étant de classe C∞ (ce sont des courbes
infiniment dérivables), elles ne présentent pas de cassures ce qui conduit à créer un sous-
marin au contour aérodynamique permettant un écoulement plus facile de l'eau sans trop de
turbulences et donc de bruit.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 23
Dans le domaine de la conception (design), les courbes de Bézier sont utilisées non
seulement en retouche et synthèse d'images mais aussi en morphing (le morphing consiste à
déformer des images à partir d'un tramage de départ).
Parmi les logiciels les plus connus faisant appels aux courbes de Bézier pour de telles
applications on peut citer entre autres Paint, Photoshop, Blender ou encore The Gimp.
Les courbes de Bézier sont des courbes polynomiales paramétriques. Elles ont donné
naissance à de nombreux outils mathématiques, tels que les NURBS (Non-Uniform Rational
B-Spline).
Avant que les courbes de Bézier ne soient inventées, on utilisait d'autres courbes
d'ajustement (utilisées dans le lissage des courbes expérimentales) appelées "splines". Le
problème rencontré avec les splines c'est qu'elles changent d'aspect lorsqu'on effectue une
rotation dans le repère. C'est pourquoi elles sont inutilisables en CAO.
Les courbes de Bézier ne présentent pas ce défaut. Pour effectuer la rotation d'une courbe de
Bézier il suffit d'appliquer la rotation aux points qui la définissent et de tracer la nouvelle
courbe. Les calculs pour une rotation sont donc peu nombreux et par conséquent très rapides.
Il existe aujourd'hui des splines conformes aux principes de Bézier, elles sont nommées
B-splines.
2. Courbes de Bézier
La définition classique des courbes de Bézier s'appuie sur les polynômes de Bernstein, utilisés
couramment en mathématique pour l'approximation polynômiale des fonctions. Concernant
les courbes de Bézier, les polynômes de Bernstein sont utilisés pour calculer les points de la
courbe à tracer.
B t C .t . 1 t (1)
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 24
∑ B t 1 (3)
En effet :
C .t . 1 t 1 1 1
Cette propriété affirme que tout polynôme de Bernstein est positif ou nul. Cela tient du fait
que chacun des facteurs composant le polynôme est positif.
1, 1 , 1 . . (5)
Démonstration :
B t C .t . 1 t C C .t . 1 t
B t C .t . 1 t C .t . 1 t
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 25
B t 1 t .C .t . 1 t t. C .t . 1 t
finalement B t 1 t .B t t. B t
2.2.4.Triangle de Pascal
i C
n
1
1 1
1 2 1
1 3 3 1 C
1 4 6 4 1
1 5 10 10 5 1
1 6 15 20 15 6 1
1 7 21 35 35 21 7 1
1 8 28 56 70 56 28 8 1
1 9 36 84 126 126 84 36 9 1
C C C (6)
Toute courbe de Bézier est de classe C∞ , c'est à dire qu'elle est infiniment dérivable.
Autrement dit, elle ne présente pas de cassure.
Une courbe de Bézier se construit à partir de points de définition. Il existe deux types de
points de définition différents
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 26
A chaque courbe de Bézier ne correspondent que deux points d’ancrage : ce sont les deux
extrémités de la courbe. Cette dernière passe donc par ces points.
Les points de contrôle, eux, ne sont pas des points de la courbe de Bézier ; ils permettent
simplement de lui donner son allure, sa courbure. Leur nombre dépend de l'ordre de la courbe
de Bézier à tracer et croît avec ce dernier.
Une courbe de Bézier définie par les n+1 points de définition (P0, P1, P2 , ..., Pn) est décrite par
l'ensemble des points :
∑ B t .P (7)
OM t ∑ B t . OP (8)
La courbe obtenue ne dépend que des points de définition et non de l'origine du repère
choisie.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 27
• si t = 0 alors M est en A ;
• si t = 0, 5 alors M est au milieu de [AB] ;
• si t = 1 alors M est en B.
Quand t parcourt l’intervalle [0, 1], il est clair que le point M (t) décrit tout le segment [AB].
A M (t) B
OM t B t . OP B t . OP B t . OP
et donc :
OM t B t . OA B t . OB 1 t . OA t. OB
xM t 1 t . xA t. xB
yM t 1 t . yA t. yB
xA 0 et xB 1
et finalement :
xM t 1 t .0 t. 1 t
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 28
L’ensemble des points M(t) est donc le segment [AB] quand t parcourt l’intervalle [0,1].
On peut donc en conclure que le segment [AB] est une courbe de Bézier de degré 1 avec
points de contrôle A et B. Les polynômes 1 − t et t sont les polynômes-poids de Bernstein de
degré 1.
Construisons maintenant une autre courbe en rajoutant une 2ème étape à la courbe précédente :
On considère trois points A, B, C ;
1ère étape
2ème étape
On fait décrire à t l’intervalle [0; 1] ; M1 parcourt alors [AB] et M2 parcourt [BC ]. Le point
M décrit lui la courbe ci-dessous.
M1
M2
M
A
C
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 29
On remarque que :
• M (t) décrit une courbe de degré 2 qui, par définition, commence en A et finit en C , et a
• M (t) se situe à la même proportion du segment [M1 M2] que M1 par rapport au segment
A (1-t)2 = 1-2t + t2
2(1-t)t = 2t - t2
B M(t)
t2
C
OM 1 t . OA 2t. 1 t . OB t . OC
xM t 1 t . xA 2t. 1 t . xB t . xC
yM t 1 t . yA 2t. 1 t . yB t . yC
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 30
OM t B t . OP B t . OA B t . OB B t . OC
et en coordonnées
xM t 1 t . xA 2t. 1 t . xB t . xC
yM t 1 t . yA 2t. 1 t . yB t . yC
On peut donc conclure que le point M(t) décrit la courbe de Bézier de degré 2 avec 3 points de
contrôle A, B et C .
Les polynômes (1 t)2, 2t(1 t) et t2 sont les polynômes - poids de Bernstein de degré 2.
Suivant la même démarche que ci-dessus, construisons une autre courbe en rajoutant une
3ème étape aux deux précédentes :
1ère étape
2ème étape
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 31
3ème étape
N2
M(0,4)
Pour ne pas surcharger le dessin, N1
M
on ne donne la construction que
pour le point correspondant à M
t=0,4.
A D
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 32
OM 1 t OA 3t 1 t OB 3t 1 t OC t OD
xM t 1 t xA 3t 1 t xB 3t 1 t xC t xD
yM t 1 t yA 3t 1 t yB 3t 1 t yC t yD
Comme dans les deux cas précédents, si on prend n=3 dans la définition du tracé de la courbe
de Bézier (8), on conclut que M (t) décrit la courbe de Bézier de degré 3 avec 4 points de
contrôle A, B, C et D et les polynômes (1−t)3 , 3t(1−t)2 , 3t2(1−t) et t3 sont les polynômes-
poids de Bernstein de degré 3.
En pratique, on se limite généralement aux courbes de Béziers de degré 3 car celles-ci sont
suffisantes pour représenter la plupart des formes utilisées en CAO. Un avantage du degré 3
par rapport au degré 2 est la possibilité de représenter des plis (par exemple comme ceux de la
cubique y = x3 -3x en x = 1 ou x = -1) ou des points d’inflexion (comme celui de la cubique
y = x3 – 3x au point x = 0), ou encore des points de rebroussements (par exemple le point
médian du chiffre 3 dans les polices de caractères), des points doubles (croisement dans la
lettre alpha).
Un autre avantage des courbes de Bézier de degré 3 est d'assurer la continuité en tangence et
en courbure de deux courbes raccordées.
Cette construction itérative basée sur les propriétés des barycentres pourrait bien sûr être
poursuivie bien au delà du degré 3, jusqu’à n’importe quel degré k. On obtiendrait alors une
courbe de Bézier de degré k, à k + 1 points de contrôle.
Lorsque l'on souhaite tracer une courbe de Bézier à plusieurs courbures, on va avoir besoin de
faire appel à plusieurs courbes qu'il nous faudra ensuite raccorder. Et pour cela il ne suffit pas
de joindre les courbes bout à bout, il faut que la courbe globale formée conserve les propriétés
des courbes de Bézier. Autrement dit il faut qu'elle soit continue et qu'elle ne présente pas de
cassure.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 33
Dans un premier temps, pour que la courbe globale soit continue, il suffit de faire coïncider un
point d'ancrage de la première courbe avec un autre de la seconde courbe.
Ensuite, de façon à ce que la courbe globale ne présente pas de cassure, il faut que la dérivée
de la première courbe au point de raccordement soit égale à celle de la seconde courbe en ce
même point. Pour cela il faut que le dernier segment du polygone de Bézier de la première
courbe soit colinéaire avec le premier segment du polygone de la seconde courbe.
Ainsi on obtient une courbe raccordée de classe C1.
La relation (8) est la définition vectorielle d’une courbe de Bézier de degré n avec n+1 points
de contrôle.
Soient, dans le plan muni d’un repère , , , n + 1 points P0, P1, …, Pn-1, Pn .
A tout nombre réel t ∈ [0, 1], on associe le point M (t) défini par :
OM t B t . OP
!
avec C est le nombre de combinaisons de i parmi n (coefficients de la
!. !
formule du binôme de Newton).
L’ensemble des points M (t) lorsque t décrit l’intervalle [0; 1] est une courbe C appelée
courbe de Bézier de points de contrôle P0, P1, …, Pn-1, Pn .
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les courbes de Bézier 34
Bibliographie
Webographie
http://lyceeenligne.free.fr
http://www.les-mathematiques.net
http://www.liafa.jussieu.fr
http://www.sitedesingenieurs.com
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 35
LA TECHNOLOGIE DE GROUPE
(et TGAO)
SOMMAIRE
1. Généralités
2. Développement de la technologie de groupe
3. Avantages de la technologie de groupe
4. Analyse des systèmes de classification en technologie de groupe
5. Méthodologie d’implantation de la technologie de groupe
5.1. Recueil et codage des données
5.1.1. Recueil des données
5.1.2. Codage des données
5.2. Calcul des proximités et choix des mesures de ressemblance
5.2.1. Calcul des proximités
5.2.2. Choix d’un indice de proximité
5.3. Représentation graphique des données
5.4. Classification des données
5.5. Description des familles obtenues
5.6. Classement
6. Conclusion
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 36
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 37
La technologie de groupe
(et tgao)
1. Généralités
Il n’existe pas de système universel efficace, aussi faut-il développer des procédures
particulières adaptées au problème à résoudre selon les applications.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 38
Une organisation basée sur la technologie de groupe permet d’obtenir des gains de
temps entraînant une réduction importante sur le coût du produit aux différentes étapes du
processus de fabrication.
Pour le préparateur en fabrication, les choix sont moins arbitraires, le travail moins fastidieux,
les solutions plus rapides et rationnelles, le libérant ainsi pour la mise en œuvre de techniques
nouvelles en vue d’améliorer la productivité.
La description de la pièce est effectuée par un code simple à K digits qui engendrera une
classification des pièces selon les différentes valeurs prises par ces digits.
Des techniques basées sur les méthodes de l’analyse des données, utilisant des critères
mathématiques et la notion de ressemblance entre les données codées.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 39
NATURE DEFINITION
Définition:
- de la forme principale de la pièce
(enveloppe)
Critère morpho-dimensionnel - des dimensions
(longueur, largeur, diamètre, ...)
- des formes secondaires
(chanfrein, rainure, ...)
Définition des contraintes nécessaires
à la transformation de la pièce brute
Critère de fabrication en produit fini
(matière, nombre de pièces,
tolérances, forme du brut, type de
trous, ...)
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 40
Pour générer, à partir d’un phénomène observé, un tableau de données dont les
colonnes sont les descripteurs (variables) et les lignes les observations (objets), il faut
procéder à une analyse détaillée de l’ensemble de ces observations.
Parmi les systèmes de codification les plus utilisés (cf. tableau 1), nous adopterons le
code OPITZ qui est bien adapté à une description morpho dimensionnel des pièces
mécaniques (le code OPITZ est décrit en annexe A4).
Pour traiter les variables des codes morpho dimensionnels des données « objets » à
l’aide des méthodes de l’analyse des données, il y a lieu de les transformer en données
binaires et de les présenter sous la forme d’un tableau disjonctif complet. Cela permet le
traitement des variables d’une manière plus homogène.
Le tableau disjonctif complet (tableau 3), est un tableau dont le terme général ijf prend la
valeur 1 si l’objet i possède la modalité jf de la variable vj ; ijf s’annule dans le cas
contraire.
V1 V2 ... V j
11 ... 1f ... 21 22 ... j1 ... jf ...
1
2
3
...
i ijf
...
n
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 42
La constitution des familles de pièces est effectuée sur la base de leurs similitudes
morpho-dimensionnelles. Savoir si un objet i est semblable à un objet i implique que
l’on puisse mesurer leur degré de similitude. Cette mesure est appelée indice de similarité Sij
ou indice de dissimilarité Dij .
Les traitements par les méthodes de l’analyse des données supposent que les indices
(de similarité ou de dissimilarité) appliqués sur l’ensemble vérifient les propriétés
suivantes:
La positivité
Sij 0 (ou Dij 0) i , j
La symétrie
Sij = Sji (ou Dij = Dji ) i , j
La normalisation
Elle permet de distinguer un indice de similarité d’un indice de dissimilarité.
Indice de similarité
Sij maxi = 1 , l’objet est comparé à lui-même ce qui s’écrit :
Sij = 1 i = j i , j
Sij Sik signifie que l’objet i ressemble davantage à l’objet j qu’à l’objet k .
Indice de dissimilarité
Dij mini = 0 , l’objet est comparé à lui-même ce qui s’écrit :
Dij = 0 i = j i , j
Dij Dik signifie que l’objet i ressemble davantage à l’objet k qu’à l’objet j .
Dij = 1 - Sij
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 43
Il existe un grand nombre d’indices de similarité sur les variables binaires (tableau 4).
Ces indices font intervenir les notions suivantes:
Co-présence ( P ) = nombre de positions prenant simultanément la valeur 1 dans les
deux codes comparés.
Le nombre total de modalités P prises par chaque objet; c’est le nombre de variables
décrivant les objets; il est donc identique pour tous les objets:
p nk p nk
k 1 f 1
ikf
k 1 f 1
jkf P (1)
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 44
Avec:
P = nombre de variables
p nk
jkf
2
N ikf (2)
k 1 f 1
p nk
jkf
2
P ikf (3)
k 1 f 1
p nk
A 1 1
k 1 f 1
ikf jkf (4)
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 45
S%
10
7
n4
6
seuil
5
n3
4
3
n1 n2
2
0 wi
0 W1 W2 W3 W4 W5
En faisant varier le niveau de la troncature, on obtient les diverses partitions qui constituent la
hiérarchie.
Le choix de ce niveau (choix du seuil) est à priori arbitraire, vérifié à postériori par la
composition des différentes familles.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 46
Les familles étant définies, chacune d’elles est représentée par son spectre T (figure 2).
Modalités
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Positions 2 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0
3 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0
4 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Le terme général tij de ce tableau prend la valeur 1 si la modalité j est prise dans la position i
pour l’une des pièces de la famille, et la valeur 0 dans le cas contraire.
Ce terme tij peut aussi être exprimé en %, correspondant au nombre de fois où la modalité j
est prise pour la position i (figure 3).
Modalités
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Positions 2 40 60 0 0 0 0 0 0 0 0
3 20 80 0 0 0 0 0 0 0 0
4 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0
Figure 3 : Exemple de spectre d’une famille de pièces (en pourcentage)
5.6. Classement
Les familles étant caractérisées par leur spectre, une nouvelle pièce quelconque,
préalablement codée, peut être classée dans l’une de ces familles.
Il suffit de la représenter par son spectre obtenu à partir de son code, le terme tij prenant la
valeur 1 si la modalité j est prise pour la position i, et la valeur 0 dans le cas contraire.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 47
8 3 1 6 1 3 0 7 2
0 0 0 0 0 0 0 0 1 0
0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 1 0 0 0
0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 1 0 0
0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Classiquement, le spectre binaire de la pièce à classer est comparé aux spectres binaires des
différentes familles issues de la classification.
Cependant, cette manière de faire n’est pas nécessairement optimale puisque dans le spectre
binaire d’une famille, il n’existe pas de différence entre une modalité prise fréquemment et
une modalité prise rarement.
6. Conclusion
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 48
ANNEXE
LE CODE OPITZ
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 49
LE CODE OPITZ
La description de la pièce est donc obtenue à l’aide d’un code à neuf positions
décimales, comprenant un code principal (les cinq premières positions) destiné à décrire la
forme principale de la pièce finale ainsi que les usinages, et un code additionnel (les quatre
dernières positions) contenant des informations complémentaires (dimensions, matières,
formes du brut, tolérances).
Son efficacité réside dans le fait que ses neuf positions sont entièrement indépendantes. Il est
donc précis sans être redondant.
On peut en outre adjoindre aux neuf positions de base un code supplémentaire pour apporter
des informations complémentaires en tant que de besoin.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 50
Le code OPITZ
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
CODE ADDITIONNEL
Diamètre D Matériaux Forme de départ Tolérance IT 7 ou
ou plus grande dimension qualité de surface
code code code code
La technologie de groupe
A. NOUREDDINE
9 2000 9 Non - Métaux 9 Produits semi-finis 9 autres cas
Autres cas ( 2+3+4+5 )
CODE SUPPLEMENTAIRE
Complexité
Longueur en mm Poids en KG (Nombre de diamètres) Série de fabrication
code code code code
La technologie de groupe
0 15 0 1 0 1 0 1
1 15 25 1 1 5 1 2 1 2-5
2 25 50 2 5 10 2 3 2 6 - 10
3 50 100 3 10 15 3 4 3 11 - 20
4 100 160 4 15 20 4 5 4 21 - 50
A. NOUREDDINE
9 2000 9 300 9 15 9 1000
La technologie de groupe 53
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 54
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 55
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 56
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 57
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
La technologie de groupe 58
Bibliographie
B. MUTEL
« La fabrication assistée par ordinateur en mécanique générale »
Mécanique, matériaux, électricité, N° 351, mars 1979
B. MUTEL
« Fabrication assistée par ordinateur »
G.R.A.I.M., Metz 1980
B. MUTEL
« Computer Aided Group Technology Integrated System »
Annals of the CIRP, vol. 37/1, 1988
M.E.A. GHERNAOUT
« Automatisation d’élaboration des procédés technologiques pour un groupe de pièces
fabriquées dans les conditions algériennes »
Mémoire de magister, USTOran, 1993.
F. VILLENEUVE
« Génération automatique de gamme : état de l’art et perspectives futures »
Mécanique Industrielle et Matériaux, vol. 47, N° 5, 1994
NADIF Abdellah
TGAO La technologie de groupe. Pour une meilleure organisation et gestion de production.
Collection Technosup, Editiopns Ellipses, 2010.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 59
SOMMAIRE
1. Introduction
1.1. Système en ligne
1.2. Système parallèle
2. Système de Fabrication Flexible
2.1. Les différentes approches de la flexibilité
2.2. Les différents niveaux d’intégration d’un FMS
2.3. Avantages et inconvénients de la mise en œuvre d’un FMS
3. L'attrait des cellules flexibles
4. Conclusion
5. Bibliographie
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 60
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 61
1. Introduction
La plupart des lignes de production dans le monde occidental étaient faites de convoyeurs
contre lesquels on plaçait perpendiculairement des postes de travail ; Cette disposition est dite
parallèle (ou en épis). Dans ce cas, le convoyeur (la ligne) n'est rien de plus qu'un collecteur,
un moyen de transfert.
Le principe de linéarité japonais fait travailler directement sur la ligne, qui devient à la fois
moyen de transfert et poste de travail.
Dans le système en ligne de la figure 1 (japonais), une séquence de montage est répartie
linéairement sur autant d'opératrices que nécessaire pour atteindre la vitesse désirée ou pour
obtenir un équilibrage correct, une qualité maîtrisée, etc.
Chaque produit passe donc dans toutes les mains, chacune rajoutant sa séquence d'opérations.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 62
Avantages :
Inconvénients :
Remarquons que l'on pourrait s'attendre à ce que des produits, d'une complexité et d'une
technicité croissante, soient assemblés dans des lignes très robotisées, alors qu’en fait il n'en
est rien pour les deux raisons majeures ci-dessous :
la durée de vie des modèles est trop courte pour autoriser les études,
investissements et rentabilité d'équipements aussi coûteux. Par ailleurs les
successions de modèles ne présentent pas suffisamment de similitudes pour
espérer un gain d'échelle.
L'humain est beaucoup plus adaptable aux aléas, c'est à dire qu'il peut
spontanément corriger une situation anormale, alors qu'une intelligence artificielle
ne le fera que dans certaines limites.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 63
Dans le système parallèle de la figure 2, une séquence de montage est classiquement répartie
sur 1 à 3 opératrices placées côte à côte, la plus proche du convoyeur y poussant leur produit.
Ces même séquences sont dupliquées sur plusieurs postes, adaptant les ressources à la charge
de travail ou la vitesse visée.
Avantages :
Ce type d'organisation s'apparente, dans une certaine mesure, aux cellules autonomes.
Une absence aura un impact assez limité.
Des produits différents peuvent être assemblés simultanément.
Les changements de série se limitent à quelques postes.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 64
Inconvénients :
Peu de visibilité pour piloter à vue, car il est assez difficile de voir directement où en sont
les différents postes,
Espace nécessaire relativement important,
Stocks dupliqués,
L'encadrement passe une bonne partie de son temps à suivre la comptabilité, à vérifier les
bons de travaux, etc.
Il est difficile de prévoir les résultats, les performances.
Le flux est complexe car il parcourt un réseau.
Attentes / besoins
Entreprise Marché
Produits & services
Nouvelles tendances
Besoins de personnalisation
Besoin de variété
Raccourcissement des cycles
Prix tirés vers le bas
Initiatives prises par le marché
Concurrence globale et féroce
Or cette flexibilité a montré des limites, notamment à cause de la diminution des volumes à
produire et de l’augmentation de la variété des produits à fabriquer.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 65
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 66
Bien que nécessitant des coûts d’investissement élevés au départ, les coûts de production sont
réduits à long terme car dans leur globalité, les charges variables de production sont peut
élevées. L’un des plus grands atouts d’un FMS est le gain de temps de fabrication (délais très
courts par rapport à un système de fabrication traditionnel). Mais on peut aussi remarquer le
taux assez réduit de rebuts grâce au contrôle automatisé. Généralement géré par flux tendus,
les stocks sont réduits tout au long de la chaîne de fabrication.
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 67
Le principal handicap d’un FMS est son coût d’investissement élevé au départ, amorti sur
plusieurs années.
Cependant, avec la vitesse des progrès technologiques, il y a des risques de se retrouver au
bout de quelque temps avec un système moins adapté aux réalités du moment (moins efficace,
ne correspondant plus aux besoins de l’environnement…).
Le système peut nécessiter des investissements nouveaux avant même que les coûts engagés
auparavant ne soient totalement amortis.
D’autre part, le processus de prise de décision dans un FMS est extrêmement complexe. Le
facteur humain reste par conséquent déterminant pour sa réussite.
Pour les entreprises qui ont adopté la nouvelle organisation de type cellules, les gains
annoncés sont toujours spectaculaires :
Gains de surface, gains de productivité, réduction des stocks, réduction des tâches indirectes
et de l'encadrement.
La cellule flexible (ou autonome), semble répondre aux nouveaux impératifs, aux défis des
productions actuelles et du futur :
Le convoyeur disparaît. Un ensemble d'établis à bon marché est suffisant pour agencer
les postes d'une cellule.
La cellule est adaptée aux faibles quantités.
1
Le management par les contraintes en gestion industrielle, Philip Marris, Les éditions d'organisation, Paris,
1994
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 68
La cellule se duplique facilement si des vitesses ou des quantités plus importantes sont
requises.
L'autonomie de la cellule est conditionnée par des rôles mixtes managers-opérateurs,
c'est à dire des ouvriers avec des responsabilités.
La cellule se passe de stocks, elle occupe moins d'espace.
La responsabilisation du personnel amènerait davantage de motivation et moins
d'erreurs.
Gain de surface
Réduction des stocks
Amélioration de la productivité
Amélioration de la qualité.
4. Conclusion
Pour les entreprises qui peuvent se le permettre, une solution mixte où les deux systèmes
cohabitent serait une réponse à tous les cas de figures
Néanmoins le futur de la plupart des secteurs manufacturiers sera fait de lots plus petits et de
produits plus différenciés, l'introduction progressive des cellules est alors une nécessité.
Remarquons toutefois que la flexibilité n’est pas la réactivité, or ce qui est recherché par les
entreprises pour aller dans le sens d’une plus grande adaptabilité aux exigences du marché, est
la plus grande réactivité possible, c'est-à-dire avoir de la flexibilité dans le cadre d’une bonne
autonomie :
Flexibilité ≠ Réactivité
MAIS
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 69
Ainsi
La flexibilité est la capacité à répondre aux diverses demandes clients.
La réactivité est la vitesse de satisfaction aux demandes non anticipées.
Ces deux notions de flexibilité et de réactivité sont relativement limitées puisque aucune des
deux ne tient compte de l’évolution de l’environnement de l’entreprise. C’est pour cela que
l’on introduit le concept d'agilité qui est définie comme étant la capacité de l'entreprise à se
reconfigurer en fonction des évolutions de son environnement, de son marché.
Dans un environnement simple et peu changeant il n'est guère besoin de construire une
organisation adaptative. Au contraire, les meilleures performances seront atteintes au
travers d'une organisation complètement dédiée, spécialisée et optimisée.
Dans un environnement stable, à cycles longs, le degré d'adaptabilité est dicté par la
capacité à anticiper les demandes.
Les entreprises sont de plus en plus confrontées à des changements fréquents, des
cycles courts. L'anticipation des demandes est de plus en plus difficile, aussi faut-il des
organisations de plus en plus agiles.
Même si cette éventualité peut apparaître comme une plaisanterie, c'est une réalité qui
pourrait bien apparaître puisque ne fait-on pas déjà couramment le montage à la carte pour les
ordinateurs ou pour certains produits de luxe ?
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE
Les systèmes flexibles de fabrication 70
BERANGER Pierre, "Les nouvelles règles de la production : vers l'excellence industrielle", Dunod
entreprise, Paris, 1987
BOIS Antoine et Neildez Emmanuel " LES SCENARII POSSIBLES DES USINES DU FUTUR" in
"Revue Française de Gestion Industrielle", Vol. 17, n° 1, pp49-66, Paris, 1998
"La flexibilité du travail", sous la direction de Dominique MEURS, Les Cahiers Français n°231, Paris,
1987, 72p
KNOBLOCH Lydia, "SONY Alsace : le passage de la ligne à la cellule flexible de production et ses
conséquences sur la gestion du personnel", Bibliothèque de l'IAE Strasbourg, DESS RH, 1999
MARRIS Philip, "Le management par les contraintes en gestion industrielle", Les éditions
d'organisation, Paris, 1994,318p
"De l'usine flexible aux équipes autonomes", actes du Congrès 2000, Université de technologie de
Belfort - Montbéliard (UTBM)
WOMACK James P., JONES Daniel T. et ROOS Daniel, "Le système qui va changer le monde",
Dunod, Paris, 1992
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur - Génie Mécanique - ENP Oran A. NOUREDDINE