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Rabat l’intelligente, à l’épreuve de la communication publique et

territoriale
MOUTTAKI. Adil, doctorant en cotutelle internationale; Université Nice Sophia Antipolis (
laboratoire : SHAL / Transitions) et Université Mohamed V (faculté des lettres et des sciences
humaines Agdal)

Résumé

Cet article vise essentiellement à élucider le contexte de la mise en place du paradigme de la


ville intelligente, de l’innovation technologique et des solutions digitales au niveau de la
capitale du royaume et de mettre en exergue les possibles incidences qui peuvent se
répercuter sur le développement financier, la croissance économique, le développement
social et la réceptivité du modèle numérique auprès des différents acteurs de la chaine de
valeur en tenant compte des contraintes politiques et idéologiques et des spécificités socio-
économiques des différents pans de la société.

Il sera question également de souligner une fois de plus les défaillances et imperfections
territoriales et sectorielles qui peuvent découler de l’implémentation du modèle numérique
et de décrypter les modalités et dispositions du cadre organisationnel et de la règlementation
en vigueur. Nous tâcherons également de commenter les incidences directes et indirectes qui
peuvent se décliner des programmes d’action et aussi de voir si la dimension numérique se
traduit réellement par des efforts concrets de la part des acteurs centraux pour assurer le
transfert des responsabilités aux structures subalternes.

Mots clés : Rabat, intelligence artificielle, implémentation projet numérique, digitalisation,


communication publique et territoire, contraintes socioéconomiques, cadre institutionnel,
organisation
Abstract

This article essentially aims to more clarify the context of the implementation of the smart
city paradigm, technological innovation and digital solutions in Rabat and to highlight the
possible impacts that may have repercussions on the market, financial development,
economic growth, social development and the receptiveness of the digital model to the

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various actors of the value chain, taking into account the political and ideological constraints
and the socio-economic specificities of the different parts of society.

It will also be a question of highlighting the territorial and sectoral failures and
imperfections that may arise from the implementation of the digital project and deciphering
the terms and provisions of the organizational framework and the regulations in force. We
will also try to comment on the direct and indirect impacts that can be applied to action
programs and also to see if the digital dimension is really reflected in concrete efforts on the
part of central actors to ensure the transfer of responsibilities to subordinate structures.

1- Le projet numérique à Rabat : s’agit-il d’un paradigme démocratique ou d’un


modèle sélectif à plusieurs vitesses ?

La question de la priorisation des actions à entreprendre 1 pour l’implémentation du modèle


numérique au niveau de la capitale du royaume revêt une grande importance et doit être
perçue du bon œil de la part de tous les acteurs en particulier la population locale. Ceci dit, il
importe d’observer le fonctionnement actuel de la capitale du Maroc et analyser ses
spécificités dans le but notamment de repérer l’ordre des besoins et priorités et mettre ainsi
une feuille de route claire avec des objectifs concis et bien précis qui permet d’anticiper
l’implémentation du modèle digital de manière optimale.

A cet égard, il importe de souligner qu’en dépit du fait que le concept fait la part belle à
toutes les disciplines2 combinant à la fois approche technologique, technique, économique,
juridique et politique3 , il est plus évident que c’est la dimension technologique qui souvent
constitue la partie la plus prisée des investigations au détriment des autres dimensions et
considérations. Cependant et toujours dans le même ordre d’idées, il est à renchérir qu’en
dépit de la multitude des proses qui abordent la question numérique, les dissertations sont
encore en phase de construction et privilégient toujours la dimension technologique sans
autre considération ce qui pose et remet ainsi en cause la fiabilité et l’utilité du concept
numérique comme étant une réelle niche d’opportunités.

Pourtant, réussir la transition digitale, outre la dimension scientifique et d’ingénierie, relève


des aptitudes de créativité et de la capacité d’expérimentation des différents acteurs de la
chaine de valeur puisque « La réussite dépend de la capacité à articuler des formes multiples

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de créativité. La créativité du scientifique (science) ou de l'ingénieur (technologie) ne suffit
pas à assurer le succès de l'innovation qui en découle : il faut aussi du savoir-faire
entrepreneurial. Inversement, gérer un projet dans un secteur conventionnel mais qui dépend
d'un système complexe d'acteurs et d'artefacts, oblige à tâtonner et créer comme un
inventeur. »4

C’est ainsi, et dans le cadre de l’analyse de la configuration actuelle et des perspectives


futures assignées de la smart city de Rabat et ses effets socio-économiques et territoriaux,
nous tenons à souligner que la mise en place des projets innovants est une opération
complexe car tout simplement lorsqu’il s’agit d’une rupture avec les modes traditionnels
basés sur les outils classiques estimés plus sécurisants (justificatifs écrits, signature
manuelle) pour des outils novateurs et plus souples (signature et transactions électroniques),
les challenges deviennent difficilement surmontables notamment en cas de l’absence d’une
vision rationnelle et exhaustive des différentes contraintes structurelles à l’image des
attentes des différents acteurs et interlocuteurs, des dimensions politiques et socio-
économiques, des ressources et budgets à mobiliser, des contraintes et risques à gérer, des
compétences à fédérer, des délais à respecter et aussi des critères de performances à utiliser.

De façon générale, la notion de convergence des perceptions et approches est centrale et les
décideurs doivent, quant à eux, s’engager à instaurer dûment le modèle numérique. Ainsi,
dans cette partie, nous cherchons à élucider les difficultés et entraves qui empêchent les
décideurs d’agir dans les meilleures conditions, de conjuguer entre les intérêts politiques et
économiques et également de déterminer les facteurs qui peuvent entraver l’atteinte des
objectifs tracés. Egalement, nous tenterons d’examiner son évolution dans les cercles de
décision. Ainsi, la mise en œuvre du paradigme doit donner lieu à une situation opportune
dans laquelle les différentes perceptions et acceptations ne soient pas divergentes ou du
moins ne soient pas conflictuelles5 .

L’idée serait dès lors d’interroger les incidences organisationnelles et systémiques de


l’implication de tous les acteurs en particulier citoyens dans les choix arrêtés par rapport au
développement du modèle numérique au sein de la ville de Rabat et ce en faisant état des
réelles intentions et mesures prises pour impliquer les différentes acteurs de la chaine de
valeur dans le développement du modèle numérique 6 . Pourtant, les ressources financières et

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humaines sont insuffisantes pour soutenir ladite implication et ce faute d’infrastructures
adaptées, de compétences et d’outils nécessaires pour motiver les acteurs et les accompagner
dans leurs démarches.

La question du financement constitue certainement un des clés de voûte pour tout projet
quelque soit son domaine d’application si ce n’est la plus importante. Ceci dit, au-delà des
intentions placées sur le papier, et pour mieux concrétiser l’articulation de la transition
numérique, il convient de soulever un certain nombre d’interrogations qui portent sur les
modes de financement d’un projet aussi colossal sans aucune étude intégrale qui tienne
compte des différents facteurs de changement à la fois internes et externes et fait usage
d’instruments utiles, utilisés et utilisables.

2- L’approche qualitative, utile pour étudier et analyser les interactions

Dans ce travail, nous privilégions, entre autres, l’approche qualitative. Le recours aux
données qualificatives se justifie par un souci de pertinence. « Les données qualitatives sont
séduisantes. Elles permettent des descriptions et des explications riches et solidement
fondées de processus ancrés dans un contexte local. Avec les données qualitatives, on peut
respecter la dimension temporelle, évaluer la causalité locale et formuler des explications
fécondes. De plus, les données qualitatives sont davantage susceptibles de mener à d'«
heureuses trouvailles » et à de nouvelles intégrations théoriques ; elles permettent aux
chercheurs de dépasser leurs à priori et leurs cadres conceptuels initiaux. Enfin, les
découvertes dues aux études qualitatives revêtent un caractère d'«indéniabilité ». Les mots,
particulièrement lorsqu'ils s'organisent en un récit, possèdent un je ne sais quoi de concret,
d'évocateur ou de significatif et qui s’avère souvent bien plus convaincant pour le lecteur,
qu’il soit chercheur, décideur ou praticien, que des pages de chiffres ( Miles, Huberman,
2003, p).» 7

Sur cette base, ce supplément vise, en croisant deux disciplines d’appui qui sont la
géographie et les sciences d’informations et de communication, à adapter et alimenter la
thèse par des données pertinentes et davantage actualisées (monographie, Plan de
développement régional PDR, Schéma directeur de Rabat) afin de déboucher sur des
résultats viables, utiles et utilisables qui apportent une visée d'objectivation d'une réalité à

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décomposer le plus pertinemment possible. La question consiste dès lors à identifier les
principaux points d’articulation inhérents à la mise en place du paradigme notamment par le
biais d’une lecture épistémologique qui permet de comprendre le fonctionnement du
processus de l’implémentation et de situer la portée des mécanismes d’action dans le temps
et dans l’espace.

Cette partie sera cernée au moyen d’une analyse approfondie qui se déroulera en cinq étapes.
En premier lieu, nous tenterons de définir les problèmes rencontrés de façon succincte. Puis
après, nous ferons le dépouillement documentaire pour évaluer et analyser les données et
éléments recueillis afin d’en dégager les représentations significatives ainsi leurs incidences
en retour. Le dépouillement documentaire s’articulera sur des enquêtes de terrain bien
ciblées afin que le travail théorique soit complémentairement lié avec la réalité des choses.
D’une façon plus claire, la démarche à mener consiste à s’appuyer sur de pertinents outils et
éléments d’articulation (données, cartes…) qui permettent d’éclaircir et de spatialiser le
phénomène numérique sur le plan territorial et sectoriel.

Dans ce sens, il importe de rappeler que si la position du chercheur consiste spécifiquement


à observer, à étudier, à confronter les données et à reporter objectivement la réalité, il est
dans sa mission aussi de combiner de multiples outils d’extraction d’informations pour
élaborer des questions centrales à diffuser auprès des différents partenaires afin de recueillir,
rendre compte de l’intérêt et déceler les challenges et entraves techniques pour la
compréhension de la mise en place du modèle numérique. Ainsi et par souci de maîtrise du
terrain, la thématique doit mener vers des éléments clefs afin de pouvoir connaître comment
le projet digital pourrait être un élément positif et un facteur de stabilité qui facilitera le
fonctionnement des différentes organisations (institutions publiques, collectivités
territoriales, secteur privé et usagers numériques).

Nous serons attentifs également au travail interprétatif visant principalement à faire état du
cadre institutionnel relatif à la mise en œuvre du modèle digital avec un aperçu critique qui
prend au sérieux les déclinaisons et représentations qui s’y rapportent sans chercher à les
défigurer ou à les disqualifier. Pour cela, nous envisageons, par le biais d’un dépouillement
documentaire pointu, de procéder à un diagnostic global du niveau d’équipements, du
dispositif urbain en termes de logement, d’infrastructures, de transport, de moyens de

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communication directs et indirects, de connexion et d’interconnexion, de mobilité et puis
encore d’insalubrité urbaine et humaine. L’objectif alors est de vérifier si le modèle de la
ville intelligente s’articule dans le cadre d’une évolution qui tient en considération le
contexte général et la réceptivité des acteurs en particulier la population notamment en
termes de mentalité, d’histoire et de moyens logistiques et financiers existants.

A ce propos, le recours à l’approche qualitative s’avère très utile dans la mesure où elle
permet d’appréhender l’échec, de comparer les avancées à l’état initial et de déceler
l’aptitude des organisations à optimiser les moyens qui impactent sur la mise en place du
paradigme et également de repérer les défaillances et les imperfections en termes de
communication en faisant la sélection des moyens de communication adaptés et en tenant
compte des niveaux de réceptivité d’usagers et de leurs interactions au regard d’éléments
intrinsèques comme l’âge, le niveau d’instruction, le pouvoir d’achat et les groupes de
référence et d’appartenance.

Ainsi, le recours à l'approche qualitative se justifie-t-il également par la pertinence des


informations recherchées et par le caractère interprétatif du fait que le déroulement permet
de montrer si notre démarche est déroulée de façon concrète sur le terrain et si elle permet de
mieux appréhender la réalité selon le point de vue des acteurs socioéconomiques 8 . Par
ailleurs, le travail théorique doit être soumis aux nécessités pratiques. « La recherche
évaluative est pourtant loin d'être athéorique ou non théorique. Les chercheurs sont plus que
des techniciens qui se contentent de recueillir des données "sur demande" sans égard pour la
pertinence théorique et pour les modèles de causalité suggérés par leurs données. Toute
question reliée au processus ou à l'efficacité d'une intervention est chargée de
présuppositions théoriques qui doivent être explicitées. »9

3- Le projet numérique, une myriade d’espérances

Le grand nombre des enjeux internationaux comme l’expansion rapide des épidémies en
particulier le coronavirus, la montée du terrorisme international ou encore la crise financière
mondiale ont prouvé que le rythme de développement enregistré, beaucoup moins rapide
que celui des changements structurels observé, ne permet pas d’atteindre les objectifs de
développement10 . C’est dans ce sens que tous les vœux ont désormais été placés dans le

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concept de la ville intelligente. Ledit concept qui s’appuie essentiellement sur les réseaux
intelligents d’informations et de communication et sur les nouvelles infrastructures de
gestion des connaissances est devenu une piste tellement prônée pour la résolution de
nombreuses déficiences structurelles et organisationnelles 11 .

Plus en détails, et face à une urbanisation de plus en plus imposante, les villes sont plus que
jamais censées répondre à différentes sortes de challenges socio-économiques, politiques et
environnementaux. Elles sont appelées à faciliter et améliorer la vie à leurs habitants, à
mieux gérer les flux urbains, à optimiser davantage leurs consommations énergétiques et à
préserver les ressources disponibles. A vrai dire, le modèle des villes intelligentes n’est
qu’une nouvelle façon de reconsidérer autrement les villes de demain, visant
systématiquement à faire valoir la recherche et l’innovation et travailler dans la concertation,
la complémentarité et la synergie pour mieux répondre aux besoins et aspirations de
chacun12 .

Dans ce sens, l’économiste français Claude Rochet (2018, p10) stipule ce qui suit : « Au
modèle de la production de masse de la IIe révolution industrielle, vertical et standardisé, un
nouveau modèle émerge favorisant les organisations en réseau et les unités de production de
taille plus réduite que les grandes usines de l'ère de la production de masse. L'internet des
objets (qui permet de connecter non seulement les humains, mais aussi les objets entre eux et
les humains aux objets) va permettre de créer des configurations au niveau des organisations
(on parle de l’entreprise 4.0 [IDC 16]), mais aussi des villes beaucoup plus agiles qui
pourraient permettre de remédier aux externalités négatives d'un mode de développement
base sur les combustibles fossiles, les mégalopoles avec leur conséquence : la pollution, le
gaspillage énergétique, le stress et les multiples atteintes à la santé du mode de vie actuel
dans les grandes villes. »13

Le modèle de la « Smart City » est quasiment pris comme un levier incontournable


susceptible d’améliorer les prestations et services pourvus au profit des citoyens, un
inévitable vivier d’opportunités capable d’assurer le développement socioéconomique des
territoires telle l’intégration de technologies numériques 14 . Plus systématiquement,
l’innovation technologique s’impose comme une solution inévitable qui est censée œuvrer
pour réduire la pauvreté, assainir l’administration, assurer la croissance économique,

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contenir les effets des changements climatiques, améliorer les services existants que ce soit
en termes d’enseignement, santé, art et culture, éclairage, sécurité, réduction de la
consommation des ressources disponibles, élimination des déchets, fluidification des flux
urbains ou encore résoudre les déficiences stratégiques et opérationnelles existantes
notamment en termes de développement.

Cela étant, et du fait que les espoirs placés dans le dispositif numérique ne cessent de
proliférer, il se trouve que la transition numérique s’impose comme étant une nouvelle forme
de gouvernance urbaine qui a pour but de favoriser le déploiement innovant des solutions
technologiques et encourager d’autres formes de collaboration et de gestion des prestations
et services. De fait, le concept de la ville intelligente est censé réussir à induire de nouvelles
manières et matières de repenser les villes et leurs fonctions. Il doit être en mesure de
reconsidérer la gestion des affaires urbaines en fonction des nouveaux enjeux
socioéconomiques, être capable de forcer une véritable révision des services locaux qui
permet de reconsidérer l'interaction entre les différents acteurs (habitants, société civile,
entreprises, services administratifs) et faire de la ville un nouvel espace intelligent, attrayant,
durable, sécurisé et plus agréable pour mieux vivre ensemble.

Dans cet ordre d’idées, Claude Rochet (2018, p19) considère que la dimension
technologique est prépondérante dans les programmes de recherche. A cet égard, il avance :
« La base d'une smart city est donc son infrastructure numérique, qui s'enrichit avec le
déploiement des nouveaux modes d'interconnexion comme l'internet des objets, la
communication de machine à machine qui dispense de l'intervention humaine et le
traitement en masse des données (Big Data). De fait, les approches techno-centrées sont
dominantes aujourd'hui dans les programmes de recherche »15 .

Le modèle de la smart city renvoie à toute unité urbaine investissant dans les solutions
numériques et les sciences de l’information pour simplifier la vie des habitants et numériser
les services et prestations fournis aux administrés. En conséquence, et d’une façon plus
schématique, la smart city est une ville d’informations 16 ce qui veut dire que la mise en
œuvre du réseau de la ville intelligente exige nécessairement une gestion intelligente des
infrastructures qui doit être en mesure d'améliorer la gouvernance et les modes de
fonctionnement et faire hisser la ville vers les standards de la qualité urbaine.

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Ainsi, l’intelligence artificielle comme la solution digitale pourraient-elle jouer un rôle
capital pour ajuster la situation « Une définition canonique de l'intelligence la présente
comme l'ensemble des processus animant des systèmes, plus ou moins complexes, naturels,
physiques, créés par l'homme ou non, qui leur permettent de recueillir des données, de les
interpréter, de les traiter pour donner du sens, pour comprendre une situation, prendre des
mesures correctives, d'en tirer des enseignements donc d'apprendre ou de s'adapter à des
situations nouvelles"17 (Rochet, 2018 : 29).

De ce qui précède, il revient à dire alors que le concept de la ville intelligente est
principalement un modèle de gouvernance urbaine durable qui repose certes sur l’innovation
et la solution digitale mais qui doit également apporter des résultats concrets en matière de
participation citoyenne et de démocratisation, de compétitivité économique et d’efficacité
sociale. Sur cette base, une ville ne peut être appelée intelligente que lorsqu’elle dispose des
moyens techniques, humaines, logistiques, économiques et réglementaires efficaces et
intelligents qui lui permettent de résoudre efficacement et au moindre coût ses problèmes
socio-économiques et environnementaux.

Cependant, opter pour l’innovation et les technologies numériques dans la redéfinition du


rôle de acteurs centraux, de la pratique démocratique, des structures administratives et des
dispositions gouvernementales fait hésiter les organisations se trouvant en haut de la
hiérarchie à plus d’un titre, par exemple par manque de compétences humaines, car s'adapter
aux situations imprévisibles nécessite une révision stratégique pointue de la chose ainsi
qu’une conception consensuelle de la part de toutes les parties prenantes que ce soit
administration publique, privée ou citoyens sinon le concept numérique ne sera qu’un échec
de plus et rien d’autres18 .

Conclusion

Dans cet article, nous avons essayé de mettre en perspective le contexte de l’implémentation
du modèle de la ville intelligente, de l’innovation technologique et des solutions digitales au
sein de Rabat. Nous avons aussi mis en avant les principales répercussions qui peuvent
découler sur la croissance économique et le développement social du territoire. Nous avons
passé au crible la réceptivité du modèle numérique auprès des différentes parties prenantes

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tout en mettant en avant les contraintes politiques et socio-économiques à prendre en
considération par les acteurs.

Il était question aussi d’aborder les risques et contraintes qui peuvent entraver la mise en
marche du projet digital qui peuvent découler de l’implémentation du modèle numérique et
de dresser un bilan récapitulatif des modalités et dispositions du cadre organisationnel et de
la règlementation en vigueur. De surcroit et outre la question de l’évolution du concept de la
ville intelligente et ses incidences sur le développement, nous avons mis l’accent sur la
corrélation entre l’arsenal théorique et les engagements mobilisés. Nous les avons comparés
aux résultats dégagés de notre recherche empirique dans le but notamment de pouvoir
repérer et analyser les possibles difficultés qui peuvent être rencontrées par les différentes
organisations et structures impliquées.

1 Leyronas, Christophe, et Stéphanie Loup. « Le développement des compétences entrepreneuriales lors de la


préincubation des projets d’étudiants », Entreprendre & Innover, vol. 26, no. 3, 2015, pp. 8-17.
2 Meijer, Albert, et Manuel Pedro Rodríguez Bolívar. « La gouvernance des villes intelligentes. Analyse de la

littérature sur la gouvernance urbaine intelligente », Revue Internationale des Sciences Administratives, vol. 82,
no. 2, 2016, pp. 417-435
3 https://calenda.org/685241
4 Jean-Alain Héraud, Fiona Kerr, Thierry Burger-Helmchen. Management créatif des systèmes complexes. ISTE

Group. p8
5 https://www.meta-media.fr/2014/11/21/la-smart-city-doit-etre-plus-quune-ville-intelligente.html
6 http://espace.inrs.ca/id/eprint/4917/1/Rapport-LaVilleIntelligente.pdf/
7 Matthew B Miles; Alan Michael Huberman. Analyse des données qualitatives. Bruxelles : De Boeck Supérieur,

2003
8 Marc Alain, Danny Dessureault, Élaborer et évaluer les programmes d'intervention psychosociale

Québec : Presses de l'Université du Québec, 2009. P200


9 Roland Lecomte, Leonard Rutman, Introduction aux méthodes de recherche évaluative, p 148, Presses de

l'Université Laval, 1982.


10 Programme des Nations Unies pour le développement, PNUD (2017). L'Afrique et les Objec tifs du millénaire

pour le développement, le point en 2017.


11 Sopra Steria . Revue Point de vue - Smart city, rendre la ville intelligente?, https://www.soprasteria.com/docs/
12 Sopra Steria. Revue Point de vue - Smart city, rendre la ville intelligente?
13 Claude Rochet, Lesvilles intelligentes: Réalité ou fiction p 10 [S.l.] : ISTE, 2018.
14 https://smart-city.cerema.fr/comprendre-smart-city/smart-city-transition-numerique
15
Claude Rochet, Les villes intelligentes: Réalité ou fiction p 19 [S.l.] : ISTE, 2018.
16
Dominique Boullier, l'urbanité numérique: essai sur la troisième ville en 2100, L’Harmattan, p11
17
Claude Rochet, Les villes intelligentes: Réalité ou fiction p 29 [S.l.]: ISTE, 2018
18 Arlette Bouzon, « Identités des acteurs de l’innovation technique et communication

organisationnelle », Communication, vol. 21/2 | 2002, 48-69

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