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5 La télédétection et la prospection minière

et l'hydrologie
IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Apport de la télédétection à l´analyse de la fracturation des monts des
Traras, Oranie nord occidentale, Algérie


Ahmed Zine Eddine Saad1, Mohamed Zerga2, Mostefa Ouasti et Mohmed Bekkadour2
1. Centre national des techniques spatiales, 1 avenue de la Palestine, B.P. 13, Arzew 31200, Oran,
Algérie
téléphone : 213 (041) 47 22 17 poste 229, télécopie : 213 (041) 47 34 54, courriel : saahzd@usa.net
2. Université des sciences de la terre Es Senia, 1 avenue de la Palestine, B.P. 13, Arzew 31200, Oran,


Algérie

mot clefs :


Télédétection, données images, fracturation, photo interprétation,




traitements

L´objectif de notre étude consiste à la mise en évidence du réseau de la fracturation


des monts des Traras et ceci par le biais des données images de télédétection.
Le massif des Traras essentiellement montagneux s´intègre dans le bloc oranais nord 

occidental de la chaîne alpine. Ces terrains font partie de l´avant pays tello rifain et
 

correspondent au domaine tlemcenien septentrional. Il est limité au Nord par la


Méditerranée, à l´Est par le bassin mio plio quaternaire de la Tafna, à l´ouest par les
 

Beni Snassen (Maroc oriental) et au sud par la dépression de Maghnia.




La région d´étude comporte deux domaines bien distincts structuralement et


lithologiquement. Une couverture sédimentaire formée essentiellement de terrains
d´âge anté triasique de formations essentiellement calcaro marneuses et argileuses
 

reposant sur substratum primaire dévonien péliteux gréseux et microgonglomératiques




conjugué à un granite hercynien


L´approche méthodologique adoptée est fondée sur l´utilisation des images spatiales de
landsat 5 thematic mapper. Cette dernière qui est à une échelle stratégique se base sur
l´analyse des caractéristiques radiométriques, morpho structurales et texturales des


formations géologiques existantes.


L´interprétation géologique a été faite sur la trichromie RVB à partir des images TM5,
TM3 et TM2. Ainsi des unités géologiques homogènes ont été caractérisées. Le
concours aux critères d´identification voir critères fondamentaux de la photo 

interprétation (signature spectrale, structure texture et l´aspect morphologique) est




fondamental.
La tectogénèse des monts des Traras semble relativement difficile à reconstituer à
cause de la superposition d´au moins de deux cycles orogéniques reconnus dans la
région: un cycle ancien hercynien et un cycle récent alpin
L´analyse d´images satellitales des monts des Traras a permis de reconnaître quatre
familles de fractures d´importance régionale (figure 1). Ces failles, d´orientation
moyenne N00, N20, N50 et N120, ont toutes contribué, ensemble ou séparément et ce
depuis l´hercynien jusqu´à l´alpin, à la structuration de ce tronçon de l´atlas tellien.
Les failles de direction moyenne N00 ou failles subméridiennes, sont décrites ici pour
la première fois dans les Traras grâce à l´apport de la télédétection. Elles se situent
dans leur globalité dans la couverture méso cénozoïque bordant le socle au nord ouest
 

et dans l´extrémité occidentale du Fillaoussène

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Les traitements appropriés à la zone d´étude tels que l´analyse en composante




principale ou la transformation RVB_ITS quant à la caractérisation de la fracturation


sont probants
Les résultats obtenus ont été corrélés aux différents travaux réalisés dans la région. Un
document thématique sur le plan structural de la région, suivi d´une interprétation, est
ainsi proposé.

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IXèmes Journées du Réseau Télédétection

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Combinaison des données TM et Radar : Exemple d´application


géologique dans le sud algérien
Benali Hassaïne 1 et Tahar Iftene2
1. Centre National des Techniques Spatiales, BP 13 ARZEW, 31200 ORAN, Algérie
2. Centre national des techniques spatiales, 1 avenue de la Palestine, B.P. 13, Arzew 31200, Oran,
Algérie
téléphone : 213 (41) 47 25 79, télécopie : 213 (41) 47 34 54, courriel : tiftene@yahoo.fr

mot clefs : traitement d´images, images optiques, radar, speckle, combinaison de




données

L´avènement de l´imagerie satellitale issue des capteurs optiques, par la finesse de sa


résolution spatiale et spectrale a donné un nouvel essor au développement de la
cartographie des ressources
terrestres. Mais cette imagerie reste tributaire d´un certain nombre de paramètres,
comme :


l´éclairement solaire,


les perturbations atmosphériques du rayonnement solaire incident et réfléchi,




le couvert nuageux.
De plus, il est à noter l´absence du pouvoir de pénétration nécessaire à la connaissance
de certains phénomènes. A titre d´exemple la cartographie géologique du Sud Algérien
ne peut être réalisée à
partir des seules images optiques, à cause du voile sableux masquant les structures
géologiques et le paléo réseau hydrographique.


Le travail consiste en la mise au point d´une méthodologie d´intégration des données


multisources optique et radar, pour l´extraction de certaines informations thématiques
(morphologiques,
géologiques), en vue de son application à des fins cartographiques, à la zone
désertique de TIN BEGANE (Hoggar).

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IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Apport de la télédétection à la caractérisation d´une tectonique
transpressive synmigmatitique dans la chaîne archéenne des monts
Douan dans la région de Guiglo (Ouest de la Côte d´Ivoire)
Célin Céansiet Gronayes1, Fernand Koffi Kouamé2, Pothin Koffi Blé1, Jean Biémi2 et
Patrice Jourda2
1. Laboratoire de géologie du socle et de métallogénie, UFR STRM, Université de Cocody, 22 B.P.

582 Abidjan 22, Côte d´Ivoire


télécopieur 225 22 443 500, courriel : gronayes.ceansiet@caramail.com
2. Centre universitaire de recherche et d´application en télédetection (CURAT), UFR STRM,

Université de Cocody, 22 B.P. 801 Abidjan 22, Côte d´Ivoire


téléphone : 225 22 445 270, télécopieur : 225 22 443 500, courriel : kouamef@yahoo.fr

mot clefs : télédétection , cartographie structurale, transpression, migmatisation


archéenne, Côte d´Ivoire

Une interprétation géodynamique nouvelle de l´unité des gneiss charnockitiques des


Monts Douan et des migmatites encaissantes a été élaborée à partir des données
structurales et pétrographiques récentes couplées aux résultats du traitement numérique
d´images satellitaires TM de Landsat (quadrant 4 de la scène 198 55, acquise le 4

Janvier 1985 en pleine saison sèche). Le choix de la télédétection comme outil de


cartographie, répond au besoin de couvrir à moindre coût une zone vaste et difficile
d´accès, située à l´intérieur de la forêt classée du Scio. La cartographie géologique par
télédétection permet de caractériser les structures régionales d´un socle polydéformé à
partir d´un choix judicieux des bandes spectrales 4, 5 et 7. Les traitements d´image ont
consisté en : 1) correction géométrique et restauration radiométrique; 2) étalement
dynamique de contraste; 3) analyse en composantes principales des images rehaussées;
4) application de filtres directionnels 7 X 7 de type Sobel; 5) affichage en composition
colorée des images résultant des différentes opérations; 6) convertion RGB en IHS.
Les cartes d´esquisse au 1: 25 000 des structures linéaires et circulaires ont orienté les
levées de terrain. Les données pétrographiques et structurales mettent en évidence un
important épisode tectonique de cisaillement ductile synmigmatitique (formation des
migmatites), à l´origine de l´architecture actuelle des formations géologiques de la
région. Selon l´hypothèse géodynamique admise jusqu´alors (Camil, 1984), la chaîne
des Monts Douan constitue l´axe antiforme d´un vaste plissement isoclinal
antémigmatitique affectant les métasédiments. Les gneiss charnockitiques se situeraient
au coeur de l´antiforme. Les traitements d´images satellitaires ont permis d´identifier
une structure en forme d´arc ouvert vers le NE, impliquant les formations
charnockitiques des Monts Douan et les migmatites. Les bordures de cette structure
sont marquées par des linéaments d´extension régionale. Les levés géologiques
succéssifs de terrain ont montré que les linéaments identifiés sur l´image
correspondent à d´importants couloirs de cisaillements ductiles. Dans ces couloirs, le
lien entre la déformation et la migmatisation est étroitement souligné par une
production de mobilisats roses synmigmatitiques (essentiellement quartzo

feldspathiques) le long de la foliation. II ressort de cette étude que l´alignement de la


chaîne des Monts Douan est dans le détail, constitué d´un ensemble de structures
circulaires séparées par des couloirs cisaillants dont les mouvements sont couplés à la

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mise en place de dômes migmatitiques. Cet épisode synmigmatitique est postérieur au


plissement isoclinal dont les structures ont été profondement modifiées. Les
caractéristiques morphologiques (forme circulaire et disposition en amandes des
dômes), structurales (plis à axe oblique ou couché et disposition des couloirs de
cisaillements) et pétrographiques (formation des migmatites) de la déformation
synmigmatitique, font de la chaîne des Monts Douan une structure transpressive
synmigmatitique. Les processus mis en jeu sont similaires à ceux ayant abouti à la
formation de l´arc ibéro armoricain (Dias et Ribiero, 1994). Ils procèdent par la

combinaison d´un cisaillement simple N70° à N100° et d´un cisaillement pur oblique
lié à la montée des magmas charcnockitiques. La méthodologie mise en oeuvre,
appliquée à l´ensemble du domaine archéen de l´Ouest de la Côte d´Ivoire, devrait en
améliorer la connaissance géologique.

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IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Cartographie structurale par analyse texturale et morphologie
mathématique d´une image RSO de RADARSAT pour la
caractérisation des aquifères de fissures à l´ouest de la Côte d´Ivoire
Fernand Koffi Kouamé1, Célin Céansiet Gronayes2, Jean Biémi1, Patrice Jourda1,
Théophile Lasm1, Adama Ouattara1 et Kouadio Affian1
1. Centre universitaire de recherche et d´application en télédétection (CURAT), U.F.R des Sciences de
la Terre et des Ressources Minières, Université de Cocody, 22 B.P. 801 Abidjan 22, Côte d´Ivoire
téléphone : (225) 07 931 778, courriel : kouamef@yahoo.fr

2. Laboratoire de géologie du socle et de métallogénie, U.F.R des Sciences de la Terre et des


Ressources Minières, Université de Cocody; 22 B.P. 582 Abidjan 22, Côte d´Ivoire
téléphone : (225) 07 972 326, télécopie : (225) 22 443 500

mot clefs : imagerie radar, analyse texturale, morphologie mathématique, cartographie




structurale, aquifère de fissures, Côte d´Ivoire

La cartographie et l´interprétation des linéaments structuraux du socle archéen de la


région semi montagneuse de Man (ouest de la Côte d´Ivoire) est effectuée à partir


d´une image radar à synthèse d´ouverture de RADARSAT. Soumise à un climat de


type montagne, caractérisé par une période humide s´étalant sur 8 mois (mars octobre), 

cette région est sujette à une présence quasi permanente de la nébulosité. Au cours de
cette période, l´acquisition des images par les capteurs passifs est parfois difficile et
seule la télédétection active peut permettre des études "tout temps". De plus,

l´imagerie radar est très sensible au relief, à la rugosité de surface et les ondes ont la
possibilité de pénétrer à travers la végétation et la couverture pédologique qui
constituent des handicaps à la recherche géologique dans cette région. Depuis 1998,
plusieurs travaux de cartographie géologique et structurale sont menés avec les images
optiques (HRV de SPOT, TM de Landsat). Cet article vient en appoint aux travaux
déjà effectués et présente l´apport de l´imagerie radar à la cartographie structurale d´un
massif de la chaîne du Toura. L´une des applications directes de ces travaux est la
caractérisation de la géométrie des aquifères de socle fissuré. Il s´agit de la
contribution de la télédétection radar à la quantification des ressources en eau pour une
meilleure gestion. Les données utilisées comprennent une image RSO de RADARSAT
et diverses cartes : topographique (1: 50 000), géologique (1: 200 000) et
photogéologique (1: 200 000), ainsi que des mesures structurales de contrôle et de
validation effectuées à l´affleurement. Le traitement numérique de l´image RSO de
RADARSAT a consisté en : 1) correction géométrique; 2) extraction de la zone
d´étude; 3) réduction du chatoiement par l´application du filtre de Frost; 4) calcul des
paramètres de textures issus des matrices de cooccurrence des niveaux de gris; 5)
analyse et sélection des paramètres texturaux appropriés; 6) modifications des
histogrammes; 7) application des filtres gradients et directionnels de type Sobel; 8)
création d´images binaires et application de la morphologie mathématique; 9)
confrontation de la carte structurale aux données auxiliaires; 10) caractérisation de la
géométrie des aquifères de fissure par les traitements statistique et géostatistique. Les
images de texture issues des paramètres : moyenne, homogénéité énergie et contraste
préservent les structures linéaires et les morphostructures. Les techniques de
modification des histogrammes et de filtrage spatial rehaussent assez bien les

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5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie


linéaments et l´esquisse structurale réalisée est en accord avec les résultats des travaux
antérieurs de cartographie et de pétrographie concernant le massif de la chaîne du
Toura.
Les analyses statistiques et géostatistiques sont utilisées pour mieux appréhender
l´organisation des réseaux de fractures. Les directions préférentielles de fracturation
sont : N S, N20 30, N50 60, N80 90, N100 120 et N140 150. Les failles curvilignes
     

N80 90 de Mangouin sont recoupées par les accidents N S et N20 30 qui engendrent
  

des structures particulières, conditionnant la géométrie des aquifères. Sur les images
RSO de RADARSAT, les zones humides et les fractures "hydrauliques", susceptibles
de drainer les eaux dans les canaux souterrains peuvent être détectées. Du point de vue
statistique, la distribution des longueurs obéit à une loi de puissance, alors que celle
des espacements suit une loi gamma. Ces différents résultats témoignent de la
complexité des réseaux de fractures de cette région. L´étude géostatistique du champ
de fracturation montre que celui ci est structuré et la densité de fracturation peut être
considérée comme une variable régionalisée. La mise en évidence des caractéristiques
statistiques et géostatistique du réseau, de fracturation contribuent à une meilleure
connaissance des aquifères de fissure.

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IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Révision des cartes géologiques de la région de Beloha Sadabe (centre  

est de Madagascar ) à partir des données de terrain et de télédétection


Nirimboavonjy Raharitsizafy1, Léa Jacqueline Raharijaona Raharison1 et Solofo A.
Rakotondraompiana2
1. Ecole Supérieure Polytechnique (ESPA), Université d´Antananarivo, B.P. 1500, Antananarivo,
Madagascar
2. Institut et observatoire géophysique d´Antananarivo, Université d´Antananarivo, B.P. 3843,
Antananarivo 101, Madagascar

mot clefs : géologie, risque




La région de Beloha Sadabe fait partie du fossé d´effondrement d´Anjafy Anjozorobe,


 

d´orientation subméridienne et d´âge néo quaternaire. L´analyse de la scène HRV de




SPOT1 169 387 du 11/04/87 a permis en se basant sur l´étude préliminaire réalisée sur


le terrain d´individualiser les quatre unités géologiques principales : un ensemble


gneissico amphibolitique, des formations granito migmatitiques, des migmatites litées
 

ou rubanées et un ensemble à dominance granitoïde. Cette interprétation met aussi en


évidence un système de fractures qui est corrélable avec celui identifié sur
photographies aériennes prises en 1949. Ces fractures sont organisées selon trois
directions majeures N140 150°, N40 50° et N130°.
 

L´objectif de cette étude est l´utilisation des images HRV de SPOT et TM de Landsat
pour réviser et compléter les cartes géologiques P46 Q46 levées à l´échelle 1/100 000


en1965 1966 selon les méthodes traditionnelles. Cette actualisation concerne la




précision des contours lithologiques et la caractérisation du schéma structural Cette


démarche a permis d´aboutir à une cartographie synthétique de la région et de faire
avancer les connaissances sur la géodynamique même du fossé d´effondrement en
relation avec l´activité sismique régionale. Tous les traitements d´images ont été
effectués sur des fenêtres de dimension réduite pour préciser les détails manquants sur
les cartes anciennes. Les traitements numériques appliqués sont des analyses de
couleur et de texture, des lissages et diverses combinaisons entre canaux. Les résultats
géologiques obtenus montrent l´apport potentiel de l´imagerie HRV dans la
rectification des contours géologiques et dans la mise en évidence du réseau de
linéaments nets et bien marqués affectant la région, les décrochements senestres , les
structures décalées par failles et les structures plissées.
Par contre, l´imagerie TM a permis de mieux relever les linéaments diffus. La carte
géologique ainsi obtenue constitue un document de base très performant pour la
recherche et la prospection minière dans une telle région reconnue pour sa richesse en
ressources du sous sol.


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5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie


Complémentarité des données de télédétection aérospatiale et des


mesures géophysiques dans la prospection minière : le cas du gisement
de fer nickel d´Ambatovy


Pascal Ramanantsizehena1, Hortense Andriamanantena2 et Seta Randriamampionona2


1. Département Information Géographique et Foncière de l´Ecole Supérieure Polytechnique
d´Antananarivo, (E.S.P.A), Madagascar
courriel: gramanan@syfed.refer.mg
2. Division Géologie du Centre National de Recherches Industrielles et Technologiques (C.N.R.I.T),
Ministère de la Recherche Scientifique, Antananarivo, Madagascar

mot clefs : détection à distance, estimation, délimitation, cartes thématiques, synthèse,




masse intrusive, complémentarité

Le sous sol de Madagascar renferme un potentiel énorme en ressources minières et




minérales alors que la production minière ne représente encore actuellement que 1 à


2% en valeur de l´économie malgache. Ainsi le rapport dressé par L.Delbos et
Rantoanina en 1960 sur leurs travaux géologiques dans les environs de Moramanga
(ville située à 110 km à l´est d´Antananarivo), fait état de l´ existence d´un gisement
de fer nickel à Ambatovy, au sein du massif d´Antampombato. Selon ce rapport les


réserves estimées sur ces cuirasses s´élèvent à 56 millions de tonnes à 48% de fer et
1% de nickel correspondant à une quantité minimale en nickel métal de l´ordre de
725000 tonnes, ce qui n´est pas suffisant pour une véritable industrie minière.
Toutefois la situation géographique de ce gisement est favorable aussi bien à un
traitement local qu´à l´exportation des minerais et ce grâce à l´existence d´un réseau de
chemins de fer et de routes reliant au port international de Toamasina et également à la
proximité de barrages hydroélectriques. Il en résulte qu´une éventuelle extension du
gisement sous une formation sédimentaire située au Nord Ouest du massif signifierait


une relance certaine de l´intérêt économique de cette zone.


Il fallait donc vérifier cette hypothèse de l´extension du gisement, non pas par les
méthodes classiques de prospection, mais par l´utilisation des techniques de la
télédétection aérospatiale combinée avec des mesures géophysiques de type électriques
et magnétiques. La composante principale du site étudié est en effet une masse
intrusive relativement récente (500 millions d´années) au sein d´un bouclier ancien
migmatitisé (2800 millions d´années). Le site occupe dans sa totalité une superficie
d´une centaine de km2. Des forages classiques auraient entraîné des dépenses sans
commune mesure avec les résultats escomptés. Par ailleurs ces forages auraient été à
l´origine d´une sérieuse dégradation de l´environnement immédiat du gisement et
auraient de cette façon contrevenu aux dispositions actuellement en vigueur concernant
les études d´impacts environnementaux. Au contraire les méthodes de prospection
utilisées n´ont pratiquement causé aucune destruction de la région étudiée tout en
permettant une bonne délimitation de la zone d´extension de l´intrusion .
Ainsi l´utilisation de photographies aériennes échelle 1/25000 couvrant la zone d´étude
a permis d´établir différentes cartes thématiques relatives aux lacs et étangs, à la forêt
naturelle, aux lavaka (excavations) et à l´hydrologie, chacun de ces thèmes ayant un
lien plus ou moins direct avec la formation sous jacente. La synthèse de ces 5 cartes a


permis de tracer les délimitations entre les différents types de formation présents sur le
milieu étudié.
L´étude des photos aériennes a été complétée par l´analyse d´une image fournie par le
satellite LANDSAT 7. Il s´agit d´une image ETM+(1999) sur laquelle ont été

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IXèmes Journées du Réseau Télédétection
appliqués certains traitements comme l´amélioration de la visualisation et certaines
corrections dans le but de réaliser sa classification. La première approche consistait à
choisir 3 canaux qui permettaient le mieux de deviner les contours de la plupart des
objets dont on voulait obtenir des informations parmi les 7 canaux offerts par ETM+.
Les canaux 3, 4 et 5 c´est à dire Rouge, PIR et MIR ont été retenus. Ils correspondent
aux bandes spectrales [0,63 0,69 ] , [0,75 0,90 ] et [1,55 1,75 ]. Dans la
  

  

composition colorée fabriquée à l´aide de ces canaux, les nuances de rouge ont été
attribuées aux niveaux de gris du canal 4 qui semblait le plus corrélé avec la
végétation, celles du vert au canal 5 et celles du bleu au canal 3 qui était le moins
riche en information. L´image encore floue résultant de la superposition des 3 plans
d´image a nécessité l´utilisation de la méthode d´équipopulation, complétée par un
étalement manuel de la distribution des niveaux de couleur, ce qui a permis
d´améliorer le contraste et d´obtenir l´image améliorée (fig.1).
Pour ce qui est des corrections géométriques et de géoréférencement, celles effectuées
par l´USGS ont été faites en projetant les images en UTM mètre. Cependant la grosse
différence entre UTM et Laborde mètre (système de coordonnées à Madagascar) a
imposé une recorrection et un rééchantillonnage de l´image. Quatre points d´amer
reconnaissables à la fois sur les 3 images ont été alors utilisés. Les caractéristiques des
corrections sont les suivantes : l´écart type est de 0.91 pixel en X et de 0.103 pixel en


Y avec comme écart type maximum de 1.045 pixel en X et 0.118 en Y. Ces chiffres


indiquent les coefficients du polynôme de transformation, la fonction de


transformation adoptée ayant été la polynomiale de degré 1.
Pour effectuer la classification, les 3 canaux précédents ont toujours été utilisés. En
effet le PIR sert souvent pour quantifier la biomasse tandis que le canal rouge
constitue un excellent indicateur de végétation chlorophyllienne. Le MIR quant à lui,
constitue une bande sensible à la quantité d´eau dans le feuillage. Les classes choisies
ont été la forêt naturelle, les jachères, les prairies, les zones humides et les nuages et
ombres.
Ces classes étaient faciles à vérifier sur l´écran et leur existence était vérifiable sur les
données exogènes. La disponibilité de plusieurs données exogènes nous a conduit à
choisir la classification supervisée du logiciel Multiscope avec la méthode du
maximum de vraisemblance. Le tableau 1 donne les valeurs radiométriques moyennes
des parcelles d´entraînement utilisées par ce logiciel. La classification proprement dite
a été réalisée selon ses 3 étapes classiques dont la vérité terrain. L´analyse des
éléments diagonaux de la matrice de confusion, dont les valeurs sont comprises entre
88.8% (jachères) et 99.2% (forêt naturelle) a permis de réaliser la classification
définitive de l´image. Le plus grand problème rencontré dans la classification fut la
détermination des contours des nuages dont les valeurs radiométriques étaient très
diversifiées. L´image classée correspondante constitue la figure 2. Les caractéristiques
de ETM+ sont disponibles sur le site http://edc.usgs.gov/glis/hyper/guide/landsat tm.

Les résultats de mesures géophysiques ont également confirmé la délimitation de


l´extension de la masse intrusive gabbroïque en question. Les sondages électriques
effectués sur des terrains tabulaires ont fourni une bonne estimation de l´épaisseur du
sédiment lacustre sus jacent. Cette épaisseur varie entre 30 cm et 20 m ce qui va


relativement faciliter l´extraction et l´estimation des minerais recherchés.


L´interprétation suivant un modèle tabulaire a révélé la présence de 5 terrains de

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5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie


résistivités différentes. Ces mesures ont été complétées par des mesures magnétiques
qui ont indiqué la présence de formation de haute susceptibilité magnétique, fournie
par la carte d´anomalies magnétiques et qui est probablement liée au prolongement du
massif gabbroïque sur les zones d´investigation. La figure 3 donne un exemple de
courbe d´anomalies magnétiques selon un profil de mesure choisi.
Quatre types de formation A,B,C,D, ont ainsi été finalement déterminés par la
synthèse des résultats de mesures obtenus par la télédétection aérospatiale et les
mesures géophysiques. La nature des formations affleurantes a été contrôlée par une
vérification in situ. Cette approche nous a permis par ailleurs de réduire la durée de la


campagne vérité terrain contrairement à la cartographie habituelle qui implique un




itinéraire rigoureux et systématique en vue de la recherche d´affleurement sur le


terrain. Les différents résultats de classification obtenus ont ainsi montré l´efficacité et
la complémentarité des données de télédétection aérospatiale et des mesures
géophysiques dans la prospection minière.
La formation A est une roche sédimentaire composée d´une série d´alternances de
formations argile sableuse et sable argileux. La formation B est une formation
gneissique dont les altérations au niveau minéraux sont assimilables à celles de la
biotite et amphibole. La formation C est une formation latéritique caractérisée par sa
texture tournoyante, nébuleuse avec souvent de larges confusions de teinte claire et
rosâtre. La formation D est une formation dont les latérites sont plus argileuses
(absence d´éléments siliceux) et où la teinte ocre jaune devient dominante.
Des rapprochements avec des données documentaires ont permis de conclure que la
formation D représente le complexe intrusif basique qui constitue le mont Ambatovy
dont l´encaissante n´est autre que la formation C. Les recherches ainsi menées par des
universitaires ont pu répondre de manière concrète aux besoins exprimés par le monde
professionnel de la prospection minière. Vu la quantité potentiellement disponible de
ces 2 minerais et plus particulièrement l´argile latéritique nickelifère, deux entreprises
de prospection minière se sont déjà portées candidats à l´exploitation du dit gisement.
La possibilité de réalisation d´une étude analogue sur une zone différente avec des
images SPOT 4 comprenant la bande MIR et dans laquelle la résolution géométrique
est différente de celle de ETM+, est actuellement envisagée. L´utilisation de XS4
présenterait en outre l´économie de corrections géométriques supplémentaires.
Cette étude se situe dans le cadre des opérations de conciliation de la prospection
minière avec la conservation de l´environnement. Elle a été réalisée en collaboration
avec le FTM (IGN malgache) qui est aussi une des agences d´exécution de l´Office
National pour l´Environnement (ONE) et l´Institut et Observatoire de Géophysique
d´Antananarivo.

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IXèmes Journées du Réseau Télédétection

Plan proche infrarouge Plan moyen infrarouge Plan rouge


Classes Valeurs radio  Classes Valeurs radio  Classes Valeurs radio 

métriques métriques métriques


Forêt 86 Forêt 45 Forêt 25
Jachères 84 Jachères 53 Jachères 40
Prairie 75 Prairie 61 Prairie 61
Zones hu 49 Zones hu 49
 Zones humi 34

mides mides des


Nuages 144 Nuages 165 Nuages 161
Ombres 24 Ombres 42 Ombres 20

Tableau 1 : Valeurs radiométriques moyennes des parcelles d´entraînement

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5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie


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IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Télédétection et génie civil : Application à l´étude d´avant projet du 

barrage de Ziga pour l´alimentation de la ville de Ouagadougou,


Burkina Faso
Pibgnina Bazié, Youssouf Koussoubé, Samuel Nakolendoussé, Alain Nindaoua
Savadogo
Laboratoire d´hydrogéologie , Unité de formation et de recherche en Sciences de la vie et de la terre,
Université de Ouagadougou, BP 7021, Burkina Faso
téléphone : 226 30 70 20, télécopie : 226 30 72 42, courriel : youssouf.koussoube@univ ouaga.bf


mot clefs : linéament, barrage, Landsat




Introduction et problématique
L´alimentation en eau des centres urbains de zone soudano sahélienne pose de 

nombreux problèmes eu égard à la croissance rapide de la population des villes et à la


rareté de la ressource en eau elle même (irrégularité des précipitations, mode de


gisement). Pour les villages et centres semi urbains, les puits et forages, peuvent


résoudre efficacement le problème. Pour les grandes agglomérations, le recours à l´eau


souterraine pour servir d´appoint à l´eau de surface est à l´ordre du jour. Pour remédier
à la crise en alimentation par l´eau potable dans l´agglomération, trois barrages
colinéaires à Ouagadougou et un quatrième à Loumbila (à 17 km de la ville) ont été
construits. Mais, compte tenu de la croissance galopante de la population qui atteint 1
500 000 habitants alors que les besoins sont satisfaits à seulement 80 %, le projet de
réalisation du barrage de Ziga (à 50 km environ de Ouagadougou) avec une capacité
de 200 millions de m³ a été lancé en 1998.
Dans la réalisation d´une telle de retenue d´eau pour l´alimentation en eau de boisson,
de nombreuses investigations préliminaires sont utiles. Pour ce cas d barrage de Ziga,
le succès dans la conception de l´ouvrage d´une telle envergure et d´une importance
aussi capitale, devrait (a) s´assurer de normes techniques et de sécurité de l´ouvrage
pour répondre aux besoins pressants. Il s´agit notamment de s´assurer que le
substratum rocheux, très souvent fracturé, n´affleure pas à moins d´un kilomètre de la
digue et que le rocher est enfoui sous des altérites semi imperméables épaisses d´une


part et (b) préciser les zones de discontinuités servant de drains préférentiels pour les
eaux souterraines en dessous de la retenue et de la digue d´autre part.
Cadre naturel du barrage de Ziga
Le site du barrage dont la digue est à la latitude 01o05´ N et à la longitude 12o25´30´´
fait partie de la zone à climat soudano sahélien dont les précipitations moyenne inter
 

annuelle 1991 2000 s´élèvent à 712 mm. L´évapotranspiration inter annuelle pour la
 

même décennie atteint 2 000 mm par an. La géologie du secteur de la digue est
caractérisée par la présence de granites calco alcalins à biotite et amphiboles, des


amphibolo pyroxénolites, des schistes amphiboliques (Hottin et Ouédraogo 1975 ;




Ducellier et Defossez 1961). La région très fracturée a subi des manifestations


hydrothermales du fait de l´orogenèse Eburnéenne et de ses réactivations tectoniques
vers 1 950 millions d´années. La région est très fracturée comme le témoigne la forme
méandrique du cours du Nakambé à l´amont de la digue du barrage. Le rayon de
courbure le plus grand atteint 700 m. Le fleuve Nakambé suit donc les discontinuités

page 105
5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie


du socle et le relief tourmenté de la région avec des témoins de cuirasse latéritique.


C´est dans ce contexte physique que diverses méthodes ont été déployées pour
répondre aux objectifs fixés.

Méthodologie
La méthodologie d´étude met en premier plan la télédétection spatiale multispectrale
TM de Landsat puis les photographies aériennes panchromatiques en vue de ressortir
le réseau linéamentaire, la géologie et la géomorphologie.
L´image satellitale TM de Landsat de février 1986 est extraite de la scène 195/51.
Cette imagette géocodée et redressée avec une résolution spatiale de 25 m a permis
l´investigation préliminaire à l´échelle régionale. Le traitement réalisé a consisté en
une composition colorée RGB 457 associée à un étalement linéaire de contraste. Les
conditions climatiques et la végétation dans cette zone soudano sahélienne font que ce
type de traitement offre divers renseignements sur la géologie et la géomorphologie et
sur les linéaments.
A plus petite échelle, la couverture aérienne à l´échelle 1:50 000ème a permis
l´interprétation de la morphologie de l´environnement immédiat de la digue du futur
barrage et le tracé analogique des photos linéaments.
L´ensemble de ces travaux a été complété par la "vérité terrain" associant la
reconnaissance des états de surface du sol (affleurements de roches, zones d´érosion
ou d´épandages gravillonnaires, zones d´inondations, fosses pédologiques) et la
reconnaissance au sol par des méthodes géophysiques appropriées en vue de préciser
l´emplacement exact des fractures importantes affectant le socle d´une part et la nature
du recouvrement superficiel et son épaisseur d´autre part.
Résultats et discussion
Les résultats de l´étude préliminaire utilisant la télédétection multispectrale montre des
directions prédominantes de linéaments. Ces linéaments de plusieurs kilomètres de
longueur sont orientés préférentiellement dans les directions N50 60, N130 140, N0 et
! !

N80 90oE. On remarque notamment que la digue du barrage orientée N70E est
!

recoupée par 8 linéaments. Les photos linéaments et la géophysique au sol ont bien
!

confirmé ces failles principales recoupant la digue. Des filons de quartz blanc ou de
quartz broyé sont rencontrés non loin de la digue. Des affleurements rocheux de
granitoïdes et d´amphibolites sont rencontrés juste à l´amont de la digue. Les fosses
pédologiques confirment en plusieurs endroits que le socle cristallin est sub affleurant.
!

La carte de profondeur du toit du socle reconstituée à partir de sondages électriques


verticaux montrent bien l´extension générale des zones à socle sub affleurant. De plus,
!

l´incision des failles principales recoupant la digue est souvent importantes et peut
aller jusqu´à 26 m, surtout en rive gauche. Les puits de reconnaissance géotechniques
confirment bien ces résultats.
Conclusion et recommandations
Cette étude pionnière dans le domaine des grands barrages en contexte de socle
cristallin très ancien (Protézoïque inférieur) a permis de déceler les grandes fractures
recoupant la digue en précisant l´épaisseur des altérations argileuses associées. Le
socle est subaffleurant en bien des endroits près de la digue. Des recommandations ont
été alors délivrées aux ingénieurs de génie civil pour traiter ces zones pouvant nuire à
la stabilité de l´ouvrage et entraver le rôle de stockage d´eau de surface du barrage de
Ziga.

page 106
IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Orientations bibliographiques
Ducellier J. et Deffossez M. 1961 Carte géologique de reconnaissance de la Haute
! ! !

Volta, feuilles ND 30 SE et ND 30 (partie Haute Volta)


! ! !

Hottin, G. et Ouédraogo, O. F. 1975 Notice explicative de la carte géologique à 1/1


! !

000 000 de la république de Haute Volta Edition BRGM, 56p.


" "

Savadogo, N., Nakolendoussé, S., Bazié, P., Koussoubé, Y. 1998 : Etude


"

géotechnique du barrage de Ziga. Rapport final Office national de l´eau et de


l´assainissement/Laboratoire d´hydrogéologie. 70 pages + illustrations

page 107
5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie
#

page 108
IXèmes Journées du Réseau Télédétection

page 109
5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie
$

Application de l´interférométrie RSO à l´exploration minière :


exemple de l´or dans la boutonnière de Kédougou Kéniéba (Sénégal) %

Souléye Wade1,
Juerg Lichtenegger2, Massimo Barbieri3, Jean Paul Rudant4, Benoît
Deffontaines , Benedicte Fruneau4
5
1. Institut des Sciences de la Terre/Université Cheikh Anta Diop BP 5396 Dakar Fann, Sénégal
&

téléphone : (221) 825 25 30, télécopie : (221) 824 63 18, courriel : wades@ird.sn wsouleye@ucad.sn
2. Institut européen de recherche spatiale, Agence spatiale européenne, via Galileo Galilei, B.P. 64,
00044 Frascati, Italie
courriel : Juerg.lichtenegger@esa.int
3. Vitrociset Rome, Italie, courriel: Massimo.barbieri@esa.int
4. Laboratoire Géomatériaux, Institut Francilien des Géosciences, Université de Marne la Vallée 5, & &

boulevard Descartes, 77454 Marne la Vallée Cedex 2, France


& &

téléphone : (0) 1 49 32 90 72, télécopie (0) 1 49 0 32 91 37, courriel : rudant@univ mlv.fr


'

5. Département de Géotectonique, Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), Tour 26 0, 1er étage,
'

Paris, France
téléphone (0) 1 44 27 58 30, télécopie : (0) 1 44 27 50 85, courriel : benoit.deffontaines@lgs.jussieu.fr

mot clefs : boutonnière, or, interférométrie, amplitude, cohérence, interférogramme,


(

MNT, image ILU, linéaments, failles

L´interférométrie RSO est une technique de Télédétection qui permet l´extraction de


l´information topographique pour la représentation du relief de la surface de la Terre
sous la forme de MNT. Elle utilise la phase du signal d´un couple de données acquises
par les satellites ERS 1 et ERS 2, à partir d´orbites successives de chacun des 2
( (

satellites, avec un diachronisme de 35 jours ou encore en mode tandem avec un


diachronisme de 1 jour. Les produits dérivés de l´interférométrie, notamment les
modèles numériques de terrain (MNT) et les images de cohérence, permettent
d´améliorer considérablement l´interprétation des images radar pour un bon nombre
d´applications géologiques : géologie de surface, géomorphologie, discrimination
lithologique, analyse linéamentaire et cartographie structurale. La technique
interférométrique et ses produits dérivés sont utilisés dans une large gamme
d´applications, notamment en cartographie géologique et dans l´étude des risques liés
aux mouvements de terrain (tremblements de terre, éruptions volcaniques, glissements
de terrain, subsidence, etc.).
La boutonnière de Kédougou Kéniéba qui fait partie du craton ouest africain est
( (

constituée de formations birimiennes (Paléoprotérozoïque) recouvertes par des


formations discordantes du Protérozoïque supérieur. Les terrains birimiens de la
boutonnière ont été activement prospectés pour l´or et leur important potentiel aurifère
a été confirmé par la découverte de gisements comme Sabodala qui est associé à une
zone de cisaillement NE SW senestre. Cependant l´exploration de l´or dans cette
(

région basée sur les techniques classiques de prospection telles que la cartographie
(

géologique, la prospection au marteau, la prospection géochimique et géophysique, les


tranchées et les sondages a fait l´objet d´importants investissements sans que
(

l´existence de concentrations économiquement exploitables n´ait pu être démontrée,


malgré l´existence de belles anomalies de surface. Ceci est essentiellement dû à la
présence d´une cuirasse latéritique très étendue et épaisse, qui empêche l´observation
directe du substratum rocheux et des structures minéralisées. La présente
communication démontre que les images d´amplitude RSO et les produits dérivés du
traitement interférométrique des données complexes permettent d´optimiser la
cartographie géologique et structurale et d´identifier les zones de cisaillement, sites

page 110
IXèmes Journées du Réseau Télédétection
potentiels de concentration de l´or.
Le couple interférométrique de données complexes radar utilisé dans cette étude a été
acquis par le satellite ERS 1, le 1er décembre 1995 (orbite 22899, trace 366, scène
(

3339) et le 5 janvier 1996 (orbite 23400, trace 366, scène 3339), soit à un intervalle de
temps de 35 jours. Le traitement interférométrique a été réalisé sur une station Sun
solaris 5.x, avec le logiciel EVInSAR, version 1.2. L´interférogramme dérivé du
couple montre des franges interférométriques semblables aux courbes de niveau d´une
carte topographique. Chaque frange représente une variation d´altitude équivalente à la
hauteur d´ambiguïté, soit environ 40 mètres, valeur déduite de la composante
perpendiculaire de la trace inter orbitale qui est égale à 237 mètres.
(

Le modèle numérique de terrain (MNT), dérivé de l´interférogramme par déroulement


des franges, fournit alors une image du relief dans la géométrie des images radar.
L´illumination artificielle du MNT à 45° (nord est) et le codage en couleurs du relief
(

donnent une image du secteur qui permet une meilleure appréciation de la


géomorphologie, de la tectonique et de la fracturation. Un produit appelé image ILU
(Intensity Land Use image, est généré en mettant dans les canaux Rouge, Vert et Bleu,
respectivement l´image de la cohérence interférométrique, la moyenne des amplitudes
des deux acquisitions, et le changement d´amplitude entre les deux acquisitions.
L´information topographique provenant du MNT y est aussi intégrée. Le produit ainsi
obtenu augmente le potentiel pour la photo interprétation et l´analyse d´image. Les
(

zones de végétation dense (et de repliement ou « layover ») apparaissent en vert, l´eau


en bleu et les surfaces latéritiques nues en rouge. Une troisième image est obtenue à
partir de l´image ILU, en inversant les valeurs du "look up table". Cette technique
(

permet de générer une image où le réseau hydrographique et les hauts reliefs sont
fortement rehaussés.
Une carte des linéaments du secteur a été dressée par photo interprétation des images
(

ci dessus présentées. Cette carte met en évidence la zone de cisaillement senestre N S


( (

à NNE SSW soulignée par l´alignement des formations volcaniques basiques,


(

recoupée et décalée par les systèmes de failles tardives NW SE, NE SW et E W. Sur ) ) )

cette carte, le gisement d´or de Sabodala et ses satellites apparaissent le long d´un axe
N S, contrôlées par les structures faillées. Un contexte similaire est visible au coin
)

supérieur gauche (secteur A), au milieu à droite (secteur B) et en bas au centre (secteur
C) de la carte. Ces secteurs, particulièrement les n'uds d´intersection entre les failles
N S et les systèmes de failles tardives, peuvent être considérés comme des zones
)

potentielles pour la découverte de concentrations aurifères.


Planche d´illustrations : figure 1 Interférogramme dérivé du couple interférométrique (1 décembre
*

1995 et 5 janvier 1996) d´images RSO/ERS1 mono vue format complexe ; figure 2 Image de
* *

cohérence (corrélation de la phase entre les acquisitions) ; figure 3 Spatiocarte en relief. L´information
*

topographique codée en couleur est dérivée du MNT ; 4 Image ILU en 3 D avec en RVB,
* *

respectivement l´image de cohérence, la moyenne des amplitudes des 2 dates et le changement


d´amplitude entre les 2 acquisitions. Le relief provient du MNT ; 5 Carte des linéaments, établie par
*

photo interprétation des images. Les zones potentielles pour la découverte de concentrations aurifères
*

sont indiquées.

page 111
5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie
+

page 112
IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Interférométrie RSO et produits dérivés: application au rehaussement
de la morphologie de la structure d´impact météoritique de Vélingara
(Casamance, Sénégal)
Souléye Wade1, Juerg Lichtenegger2, Massimo Barbieri3, Jean Paul Rudant4, Benoît
Deffontaines5, Benedicte Fruneau4 et Sharad Master6
1. Institut des Sciences de la Terre, Université Cheikh Anta Diop B.P. 5396 Dakar Fann (Sénégal)
,

téléphone : (221) 825 25 30, télécopie : (221) 824 63 18, courriel : wades@ird.sn wsouleye@ucad.sn
2. Institut européen de recherche spatiale, Agence spatiale européenne, via Galileo Galilei, B.P. 64,
00044 Frascati, Italie, courriel : Juerg.lichtenegger@esa.int
3. Vitrociset Rome, Italie, courriel : Massimo.barbieri@esa.int
4. Laboratoire Géomatériaux, Institut Francilien des Géosciences, Université de Marne la Vallée 5,
, ,

boulevard Descartes, 77454 Marne la Vallée Cedex 2, France téléphone : (0) 1 49 32 90 72, télécopie
, ,

(0) 1 49 0 32 91 37, courriel : rudant@univ mlv.fr


,

5. Département de Géotectonique, Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), Tour 26 0, 1er étage,
,

téléphone (0) 1 44 27 58 30, télécopie : (0) 1 44 27 50 85, courriel : benoit.deffontaines@lgs.jussieu.fr


6. Department of Geology, University of Witwatersrand Post Bag 3, Wits 2050, RSA, courriel:
065sha@cosmos.wits.ac.za

mot clefs : Sénégal, impact météoritique, interférométrie, amplitude, cohérence,


-

interférogramme, MNT

L´exploration planétaire a montré que la surface de la Terre, à l´instar de la surface des


autres planètes du système solaire, est constellée de cratères dus à l´impact de
bombardements intenses par des corps inter planétaires. Les zones d´impact peuvent
-

avoir un intérêt minier, notamment au Canada où les gigantesques gisements de


cuivre nickel de Sudbury seraient le résultat d´un impact majeur survenu il y´a 1850
-

millions d´années. D´importants gisements de pétrole et de gaz seraient aussi liés à des
structures d´impact en terrains sédimentaires. La plupart des cratères d´impact qui se
sont formés sur la Terre ont été par la suite partiellement oblitérés par d´autres
processus géologiques tels que l´érosion et la sédimentation.
En Haute Casamance au sud du Sénégal, une structure circulaire de 48 km de
diamètre, de coordonnées 14°07´40´´Ouest et 13°02´13´´Nord, est visible sur les
images Landsat et NOAA, grâce aux différentes occupations du sol. La structure s´est
développée dans les sédiments marins de l´Eocène Moyen du bassin côtier du Sénégal
occidental et a été enfouie sous 90 mètres de sédiments continentaux azoïques post -

Eocène. Sa partie centrale est une vaste dépression topographique, le bassin de


l´Anambe où convergent des cours d´eau formant un réseau centripète et inondant des
sols sablo argileux hydromorphes très fertiles. C´est dans cet environnement
-

particulièrement favorable qu´est implanté le projet agricole de la SODAGRI. Selon


des données de sondages et de géophysique, la partie centrale de la structure circulaire
de Vélingara est occupée par des roches sub affleurantes (3 4 mètres de profondeur)
- -

du socle Néoprotérozoïque ou Paléozoïque. Ces arguments militent fortement pour une


origine de la structure, liée à l´impact d´une météorite. Des arguments de
métamorphisme d´impact sont en cours de recherche sur des lames minces.
En attendant les résultats de ces investigations, un modèle numérique de terrain
(MNT), dérivé de l´interférométrie RSO, a été utilisé pour rehausser la morphologie de
la structure qui n´est pas très évidente à cause des faibles variations d´altitude dans la

page 113
5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie
.

zone d´intérêt.
L´interférométrie est une technique de traitement des images radar RSO qui permet
l´extraction de l´information topographique pour la représentation du relief de la
surface de la Terre sous la forme de MNT. Elle utilise la phase du signal d´un couple
de données acquises par les satellites ERS 1 et ERS 2, à partir d´orbites successives de
/ /

chacun des 2 satellites, avec un diachronisme de 35 jours ou encore en mode tandem


avec un diachronisme de 1 jour. L´un des produits de base de l´interférométrie est
l´interférogramme qui est obtenu en calculant les différences de phase entre les pixels
correspondants des 2 images, après corrections géométriques d´éloignements en terrain
plat.
Un autre produit issu du traitement interférométrique est l´image de cohérence qui est
d´autant plus élevée que les états de surface (à l´échelle de la longueur d´onde utilisée)
sont stables entre les deux dates d´acquisition. La cohérence renseigne sur
l´exploitabilité de la paire d´images pour l´extraction du relief. A partir de ces produits
et suivant une étape dite de déroulement de phase et de conversion entre phase et
altitude, il est possible de générer un MNT dont les multiples utilisations comprennent
l´orthorectification des spatiocartes utilisant l´imagerie satellitale (optique, radar) ou
encore la prise en compte du relief dans les analyses géologiques, hydrologiques et
pour l´étude de l´environnement.
La paire de données interférométriques "23/24 Décembre 1995" des satellites ERS 1 et /

ERS 2 en orbites tandem, a été utilisée. Le traitement interférométrique a été réalisé


/

sur une station Sun solaris 5.x, avec le logiciel EVInSAR, version 1.2.
L´interférogramme dérivé du couple tandem montre des franges interférométriques
semblables aux courbes de niveau d´une carte topographique. Chaque frange
représente une différence d´altitude de 26 mètres, valeur déduite de la composante
perpendiculaire de la trace inter orbitale qui est égale à 346 mètres.
/

Le MNT dérivé de l´interférogramme par déroulement des franges fournit une image
du relief dans la géométrie des images radar. Nous pouvons observer une structure
circulaire bien exprimée. La morphologie de la structure peut être rehaussée en
illuminant artificiellement le MNT. Ces deux images montrent nettement le réseau
centripète de cours d´eau qui convergent vers la dépression centrale du bassin de
l´Anambé. Une combinaison de
l´information topographique et du MNT permet une meilleure appréciation à la fois de
la morphologie de la structure et des hauteurs absolues. Sur ce produit final, non
seulement le relief de la structure circulaire est perceptible mais des éléments
caractéristiques des grands cratères d´impact, en l´occurrence des reliques d´anneaux
concentriques du bassin d´impact, sont mis en évidence ; ce qui est une contribution
majeure permettant de conforter l´idée de l´origine de la structure, liée à l´impact
d´une météorite.

page 114
IXèmes Journées du Réseau Télédétection
Planche d´illustrations : figure 1 Image ETM+ de Landsat7 (bandes 4, 3 et 2 codés respectivement en
0

rouge, vert et bleu) ; figure 2 image RSO de ERS1 du 23 décembre 1995 (orbite 23214, trace 180,
0

scène3342) ; figure 3 image RSO de ERS2 du 24 décembre 1995 (orbite 03541, trace 180, scène
0

3342) ; figure 4 Image de corrélation interférométrique ou cohérence. Représente la variabilité


0

spatiale de la différence de phases entre les deux acquisitions et renseigne sur l´exploitabilité de la
paire d´images pour l´extraction du relief ; figure 5 Interférogramme dérivé du couple
0

interférométrique. Les franges interférométriques qui représentent les différences de phase entre les
deux acquisitions sont codées en couleurs (du bleu 0 au rouge 360 degrés ). Elles ressemblent aux
0 0 0 0

courbes de niveau d´une carte topographique. Chaque cycle de franges représente une variation
d´altitude relative de 26 mètres, dérivée de la composante perpendiculaire de la trace inter orbitale qui
0

est égale à 346 mètres ; figure 6 MNT dérivé de l´interférogramme par déroulement de phases et
0

conversion entre phase et altitude. Les zones hautes sont claires et les zones basses sont sombres ;
figure 7 MNT affiché en relief. L´échelle du relief a été exagérée pour rehausser la morphologie de la
0

structure circulaire ; figure 8 Spatiocarte en relief. Noter que le codage en couleurs de l´information
0

topographique dérivée du MNT permet de mettre en évidence les anneaux de la structure circulaire,
caractéristiques des grands cratères d´impact météoritique (taille de l´image : 69 x 67 kilomètres).

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5 La télédétection et la prospection minière et l'hydrologie
1

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