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MANUEL DES NORMES

Audit légal et contractuel

TITRE 1

PRINCIPES GENERAUX ET
RESPONSABILITES

Octobre 2017 TITRE 1 - Principes généraux et responsabilités


Manuel des normes
Audit légal et contractuel
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PRINCIPES GENERAUX ET RESPONSABILITES

SOMMAIRE

1200 - OBJECTIFS GENERAUX DE L’AUDITEUR INDEPENDANT ET


REALISATION D’UN AUDIT CONFORME AUX NORMES
INTERNATIONALES D’AUDIT

1210 - ACCORD SUR LES TERMES ET CONDITIONS D’UNE MISSION D’AUDIT

1220 - CONTROLE QUALITE D’UN AUDIT D’ETATS FINANCIERS

1230 - DOCUMENTATION D’AUDIT

1240 - RESPONSABILITES DE L’AUDITEUR CONCERNANT LES FRAUDES


LORS D’UN AUDIT D’ETATS FINANCIERS

1250 - PRISE EN COMPTE DES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES DANS


UN AUDIT D’ETATS FINANCIERS

1260 - COMMUNICATION AVEC LES RESPONSABLES DE LA GOUVERNANCE

1265- COMMUNICATION DES DEFICIENCES DU CONTROLE INTERNE AUX


RESPONSABLES DE LA GOUVERNANCE ET A LA DIRECTION

Octobre 2017 TITRE 1 - Principes généraux et responsabilités


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Ces normes énoncent les principes généraux et précisent les responsabilités dans le
cadre des missions d’audit : termes de la mission d’audit, contrôle qualité,
documentation, prise en compte des textes législatifs et réglementaires,
communication…
L’auditeur se doit d’adopter une démarche construite et structurée pour :
 Atteindre les objectifs de la mission qui lui a été confiée ;
 Formuler une opinion en toute indépendance.

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NORME 1200 : OBJECTIFS GENERAUX DE L’AUDITEUR INDEPENDANT ET


REALISATION D’UN AUDIT CONFORME AUX NORMES
INTERNATIONALES D’AUDIT

Introduction
Champ d’application de la présente norme
1- La présente norme internationale d’audit porte sur les responsabilités générales
de l’auditeur indépendant qui réalise un audit d’états financiers conformément
aux normes. Plus précisément, elle expose les objectifs généraux de l’auditeur
indépendant et décrit la nature et l’étendue d’un audit conçu pour permettre à
l’auditeur indépendant d’atteindre ces objectifs. Elle décrit également le champ
d’application, l’autorité et la structure des normes d’audit et contient des
exigences qui définissent les responsabilités générales qui incombent à l’auditeur
indépendant dans tous les audits, dont l’obligation de se conformer aux normes
d’audit. L’«auditeur» s’entend ci après de l’«auditeur indépendant».
2- Les normes d’audit sont élaborées dans l’optique de la réalisation d’un audit
d’états financiers par un auditeur. Lorsque l’audit porte sur d’autres
informations financières historiques, il convient de les adapter au contexte, dans
la mesure nécessaire. Les normes d’audit ne traitent pas des responsabilités que
peuvent imposer à l’auditeur des textes légaux, réglementaires ou autres dans le
contexte, par exemple, de placements de titres dans le public. De telles
responsabilités peuvent différer de celles qui sont définies dans les normes
d’audit. Par conséquent, même s’il se peut que l’auditeur trouve certains aspects
des normes d’audit utiles dans de telles circonstances, il lui incombe de s’assurer
qu’il est en conformité avec l’ensemble de ses obligations légales, réglementaires
et professionnelles.
L’audit d’états financiers
3- L’audit a pour but d’augmenter le niveau de confiance que les états financiers
inspirent aux utilisateurs visés. Pour que ce but soit atteint, l’auditeur exprime
une opinion indiquant si les états financiers ont été préparés, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément au référentiel d’information financière
applicable. Dans le contexte de la plupart des référentiels à usage général, cette
opinion consiste à indiquer si les états financiers donnent, dans tous leurs aspects
significatifs, une image fidèle a conformément au référentiel. Un audit réalisé
conformément aux normes d’audit et aux règles de déontologie pertinentes
permet à l’auditeur de se former une telle opinion. (Réf. : par. A1)
4- Les états financiers faisant l’objet de l’audit émanent de l’entité et ils sont
préparés par la direction de l’entité sous la surveillance des responsables de la
gouvernance. Les normes d’audit n’imposent pas de responsabilités à la direction
ni aux responsables de la gouvernance et elles n’ont pas préséance sur les textes
légaux et réglementaires régissant leurs responsabilités. Néanmoins, la
réalisation d’un audit conforme aux normes d’audit repose sur le postulat que la
direction et, le cas échéant, les responsables de la gouvernance ont reconnu avoir
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certaines responsabilités qui sont fondamentales pour la réalisation de l’audit.


L’audit des états financiers ne dégage pas la direction ni les responsables de la
gouvernance de leurs responsabilités. (Réf. : par. A2 à A11)
5- Les normes d’audit exigent de l’auditeur que, pour fonder son opinion, il
obtienne l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur ensemble
sont exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d’erreurs. L’assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance. Ce
niveau est atteint lorsque l’auditeur a obtenu des éléments probants suffisants et
appropriés pour ramener le risque d’audit (c’est -à-dire le risque que l’auditeur
exprime une opinion inappropriée sur des états financiers comportant des
anomalies significatives) à un niveau suffisamment faible. Toutefois, l’assurance
raisonnable ne correspond pas à un niveau absolu d’assurance, en raison de
limites inhérentes à l’audit qui font que la plupart des éléments probants sur
lesquels l’auditeur s’appuie pour tirer des conclusions et fonder son opinion sont
convaincants plutôt que concluants. (Réf : par. A28 à A52)
6- L’auditeur applique le concept de caractère significatif (ou principe d’importance
relative) aux fins de la planification et de la réalisation de l’audit, ainsi que pour
évaluer l’incidence des anomalies détectées sur l’audit et l’incidence des
anomalies non corrigées, s’il en est, sur les états financiers. De façon générale, les
anomalies, y compris les omissions, sont considérées comme significatives
lorsqu’il est raisonnable de s’attendre à ce que, individuellement ou
collectivement, elles puissent influer sur les décisions économiques que les
utilisateurs des états financiers prennent en se fondant sur ceux-ci. Les jugements
portant sur le caractère significatif sont fonction des circonstances, et sont
influencés par la perception qu’a l’auditeur des besoins d’information financière
des utilisateurs des états financiers ou par l’ordre de grandeur ou la nature d’une
anomalie, ou encore par une combinaison de ces deux facteurs. Du fait que
l’opinion de l’auditeur porte sur les états financiers pris dans leur ensemble,
l’auditeur n’est pas responsable de la détection des anomalies qui ne sont pas
significatives par rapport aux états financiers pris dans leur ensemble.
7- Les normes d’audit contiennent des objectifs, des exigences ainsi que des
modalités d’application et autres commentaires explicatifs qui sont conçus pour
aider l’auditeur à obtenir une assurance raisonnable. Elles exigent de l’auditeur
qu’il exerce son jugement professionnel et fasse preuve d’esprit critique tout au
long de la planification et de la réalisation de l’audit et, entre autres :
• qu’il identifie et évalue les risques d’anomalies significatives, que celles-ci
résultent de fraudes ou d’erreurs, en se fondant sur sa compréhension de l’entité
et de son environnement, y compris son contrôle interne;
• qu’il obtienne, en concevant et en mettant en œuvre des réponses adaptées à
l’évaluation des risques, des éléments probants suffisants et appropriés
indiquant s’il existe des anomalies significatives;
• qu’il se forme une opinion sur les états financiers à partir des conclusions tirées
des éléments probants recueillis.
8- La forme de l’opinion exprimée par l’auditeur sera fonction du référentiel
d’information financière applicable ainsi que, le cas échéant, des textes légaux ou
réglementaires applicables. (Réf : par. A12 et A13)
9- L’auditeur peut également avoir, envers les utilisateurs, la direction, les
responsables de la gouvernance ou des tiers à l’entité, d’autres responsabilités en

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matière de communication et de rapport relativement à des questions apparues


au cours de l’audit. Ces responsabilités peuvent découler des normes d’audit ou
des textes légaux ou réglementaires applicables
Objectifs généraux de l’auditeur
10- L’auditeur qui réalise un audit d’états financiers a pour objectifs généraux :
a) d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur
ensemble ne comportent pas d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de
fraudes ou d’erreurs, et, en conséquence, de pouvoir exprimer une opinion
indiquant si les états financiers ont été préparés, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au référentiel d’information financière applicable;
b) de délivrer un rapport sur les états financiers, et de procéder aux
communications exigées par les normes d’audit, en fonction de ses constatations.
11- Dans tous les cas où il est impossible d’obtenir cette assurance raisonnable et où
l’expression d’une opinion avec réserve dans le rapport de l’auditeur est
insuffisante dans les circonstances pour faire rapport aux utilisateurs visés par
les états financiers, les normes d’audit exigent de l’auditeur qu’il formule une
impossibilité d’exprimer une opinion, ou qu’il démissionne (ou se démette de ses
fonctions), dans la mesure où il lui est possible de démissionner selon les textes
légaux ou réglementaires applicables.
Définitions
12- Dans les normes d’audit, on entend par :
a) «référentiel d’information financière applicable», le référentiel d’information
financière adopté par la direction et, le cas échéant, les responsables de la
gouvernance pour la préparation des états financiers, qui est acceptable au
regard de la nature de l’entité et de l’objectif de ses états financiers, ou obligatoire
de par les textes légaux ou réglementaires.
Le terme «référentiel reposant sur le principe d’image fidèle» désigne un
référentiel d’information financière qui, tout en comportant des exigences
auxquelles il est obligatoire de se conformer :
i) soit reconnaît explicitement ou implicitement que, pour que les états financiers
donnent une image fidèle, il peut être nécessaire que la direction fournisse des
informations qui vont au-delà de celles qui sont expressément exigées par le
référentiel,
ii) soit reconnaît explicitement qu’il peut être nécessaire que la direction déroge à
une exigence du référentiel pour que les états financiers donnent une image
fidèle. De telles dérogations sont censées n’être nécessaires que dans des
situations exceptionnelles.
Le terme «référentiel reposant sur l’obligation de conformité» désigne un
référentiel d’information financière qui comporte des exigences auxquelles il est
obligatoire de se conformer, mais qui ne reconnaît pas les possibilités définies en
i) et en ii) ci-dessus;
b) «éléments probants», les informations sur lesquelles s’appuie l’auditeur pour
parvenir aux conclusions qui serviront de fondement à son opinion. Les éléments
probants comprennent les informations contenues dans les documents
comptables qui sous-tendent les états financiers, ainsi que d’autres informations.
Dans les normes d’audit :
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i) le «caractère suffisant» s’entend de la dimension quantitative des éléments


probants recueillis. La quantité d’éléments probants requis est fonction de
l’évaluation que fait l’auditeur des risques d’anomalies significatives, mais aussi
de la qualité des éléments probants recueillis,
ii) le «caractère approprié» s’entend de la dimension qualitative des éléments
probants, c’est-à-dire la mesure dans laquelle leur pertinence et leur fiabilité
permettent de corroborer les conclusions sur lesquelles est fondée l’opinion de
l’auditeur;
c) «risque d’audit», le risque que l’auditeur exprime une opinion inappropriée
sur des états financiers comportant des anomalies significatives. Le risque
d’audit est fonction des risques d’anomalies significatives et du risque de non-
détection;
d) «auditeur», la ou les personnes réalisant l’audit, habituellement l’associé
responsable de la mission ou d’autres membres de l’équipe de mission ou encore,
le cas échéant, le cabinet.
Lorsqu’une norme vise expressément à ce que ce soit l’associé responsable de la
mission qui réponde à une exigence ou qui s’acquitte d’une responsabilité, elle
utilise le terme d’«associé responsable de la mission» et non celui d’«auditeur».
Les termes «associé responsable de la mission» et «cabinet» s’entendent, le cas
échéant, de leurs homologues respectifs dans le secteur public;
e) «risque de non-détection», le risque que les procédures mises en œuvre par
l’auditeur pour ramener le risque d’audit à un niveau suffisamment faible ne lui
permettent pas de détecter une anomalie existante et susceptible d’être
significative, individuellement ou cumulée avec d’autres anomalies;
f) «états financiers», une représentation structurée d’informations financières
historiques, y compris les notes annexes à ces informations, dont le but est de
communiquer les ressources économiques ou les obligations d’une entité à un
moment précis dans le temps ou leur évolution au cours d’une période,
conformément à un référentiel d’information financière. Les notes annexes
comprennent généralement un résumé des principales méthodes comptables et
d’autres informations explicatives. Le terme «états financiers» désigne
généralement un jeu complet d’états financiers, entendu au sens que lui donne le
référentiel d’information financière applicable, mais au singulier il peut
également désigner un seul état;
g) «informations financières historiques», informations relatives à une entité
particulière, exprimées en termes financiers, provenant essentiellement du
système comptable de l’entité et ayant trait à des événements économiques
survenus au cours de périodes écoulées ou à des conditions ou circonstances
économiques constatées à des moments dans le passé;
h) «direction», la ou les personnes à la tête d’une entité et ayant la responsabilité
de la gestion de ses activités. Dans certaines entités de certains pays, la direction
comprend tout ou partie des responsables de la gouvernance, par exemple les
administrateurs-dirigeants d’un conseil de gouvernance qui participent à la
gestion de l’entité, ou un propriétaire-dirigeant;
i) «anomalie», un écart entre le montant, le classement ou la présentation d’un
élément ou les informations fournies à son sujet dans les états financiers et le
montant, le classement, la présentation ou les informations exigés pour cet
élément selon le référentiel d’information financière applicable. Des anomalies

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peuvent résulter d’erreurs ou de fraudes. Dans les cas où l’auditeur exprime une
opinion indiquant si les états financiers donnent, dans tous leurs aspects
significatifs, une image fidèle, les anomalies comprennent également les
corrections que l’auditeur juge nécessaire d’apporter aux montants, au
classement, à la présentation ou aux informations fournies afin que les états
financiers donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une image fidèle;
j) «postulat de départ pour la réalisation d’un audit, en ce qui concerne les
responsabilités de la direction et, le cas échéant, des responsables de la
gouvernance», le principe voulant que la direction et, le cas échéant, les
responsables de la gouvernance ont reconnu et comprennent qu’ils ont certaines
responsabilités qui sont fondamentales pour la réalisation d’un audit conforme
aux normes d’audit, à savoir :
i) la responsabilité de préparer les états financiers conformément au référentiel
d’information financière applicable, ce qui implique, le cas échéant, leur
présentation fidèle,
ii) la responsabilité du contrôle interne qu’ils considèrent comme nécessaire
pour permettre la préparation d’états financiers qui soient exempts
d’anomalies significatives, que celles ci résultent de fraudes ou d’erreurs,
iii) la responsabilité de fournir à l’auditeur :
a. un accès à toutes les informations dont ils ont connaissance et qui
sont pertinentes pour la préparation des états financiers, notamment les
documents comptables, les pièces justificatives et d’autres éléments
d’information,
b. les informations additionnelles que l’auditeur peut leur demander
aux fins de l’audit,
c. un accès sans restriction aux personnes, au sein de l’entité, auprès de
qui il faut, selon l’auditeur, obtenir des éléments probants.
Dans le cas d’un référentiel reposant sur le principe d’image fidèle, le sous-
alinéa i) ci-dessus peut se formuler ainsi : «préparer et présenter les états
financiers de façon à ce qu’ils donnent une image fidèle, conformément au
référentiel d’information financière».
Le «postulat de départ», sans autre précision, s’entend du «postulat de départ
pour la réalisation d’un audit, en ce qui concerne les responsabilités de la
direct ion et, le cas échéant, des responsables de la gouvernance»;
k) «jugement professionnel», la mise en œuvre par l’auditeur des aspects
pertinents de sa formation, de ses connaissances et de son expérience, dans le
cadre fixé par les normes d’audit, les normes comptables et les normes de
déontologie, pour prendre des décisions éclairées sur les actions appropriées à
effectuer dans le contexte de la mission d’audit en cours;
l) «esprit critique», une attitude qui implique de faire preuve de scepticisme,
d’être attentif aux états de fait pouvant éventuellement dénoter des anomalies,
que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs, et de n’accepter aucun élément
probant sans s’interroger d’abord sur sa valeur;
m) «assurance raisonnable», dans le contexte d’un audit d’états financiers, un
niveau d’assurance élevé, mais non absolu;
n) «risque d’anomalies significatives», le risque que les états financiers
comportent des anomalies significatives avant l’audit. Ce risque comprend deux
composantes, définies comme suit au niveau des assertions :

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i) «risque inhérent», la possibilité qu’une assertion portant sur une catégorie


d’opérations, un solde de compte ou une information à fournir comporte une
anomalie qui pourrait être significative, individuellement ou cumulée avec
d’autres, avant prise en considération des contrôles y afférents,
ii) «risque lié au contrôle», le risque qu’une anomalie qui pourrait se produire
au niveau d’une assertion portant sur une catégorie d’opérations, un solde de
compte ou une information à fournir et qui pourrait être significative,
individuellement ou cumulée avec d’autres, ne soit ni prévenue ni détectée et
corrigée en temps voulu par le contrôle interne de l’entité;
o) «responsables de la gouvernance», la ou les personnes physiques ou morales
(par exemple une personne morale agissant comme fiduciaire) ayant la
responsabilité de surveiller l’orientation stratégique de l’entité et l’exécution de
ses obligations en matière de reddition de comptes. Cette responsabilité s’étend à
la surveillance du processus d’information financière.
Dans certaines entités de certains pays, les responsables de la gouvernance
peuvent comprendre des cadres dirigeants, par exemple les administrateurs-
dirigeants d’un conseil de gouvernance d’une entité du secteur privé ou public
qui participent à la gestion de l’entité, ou un propriétaire-dirigeant.
Exigences
Règles de déontologie relatives à un audit d’états financiers
13- L’auditeur doit se conformer aux règles de déontologie pertinentes (y compris
celles qui ont trait à l’indépendance) applicables aux missions d’audit d’états
financiers. (Réf. : par. A14 à A17)
Esprit critique
14- L’auditeur doit faire preuve d’esprit critique tout au long de la planification et de
la réalisation de l’audit, en étant conscient que certaines situations peuvent
conduire à des anomalies significatives dans les états financiers. (Réf. : par. A18 à
A22)
Jugement professionnel
15- L’auditeur doit exercer son jugement professionnel lorsqu’il planifie et réalise un
audit d’états financiers. (Réf. : par. A23 à A27)
Éléments probants suffisants et appropriés et risque d’audit
16- Pour obtenir une assurance raisonnable, l’auditeur doit recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés pour ramener le risque d’audit à un niveau
suffisamment faible et être ainsi en mesure de tirer des conclusions raisonnables
sur lesquelles fonder son opinion. (Réf. : par. A28 à A52)
Réalisation d’un audit conforme aux normes d’audit
Respect des normes d’audit pertinentes pour l’audit
17- L’auditeur doit se conformer à l’ensemble des normes d’audit pertinentes pour
son audit. Pour qu’une norme soit pertinente pour un audit, il faut, d’une part,

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qu’elle soit en vigueur et, d’autre part, que la situation visée par la norme existe.
(Réf. : par. A53 à A57)
18- L’auditeur doit avoir acquis une compréhension de l’intégralité du texte d’une
norme, y compris ses modalités d’application et autres commentaires explicatifs,
pour en comprendre les objectifs et en appliquer correctement les exigences. (Réf.
: par. A58 à A66)
19- Pour pouvoir se déclarer en conformité avec les normes d’audit dans son
rapport, l’auditeur doit s’être conformé aux exigences de la présente norme et de
toutes les autres normes d’audit pertinentes pour son audit.
Objectifs particuliers des différentes normes d’audit
20- Afin d’atteindre ses objectifs généraux, l’auditeur doit, dans la planification et la
réalisation de son audit, se reporter aux objectifs particuliers des normes d’audit
pertinentes, en tenant compte des interrelations entre les différentes normes
d’audit, pour : (Réf. : par. A67 à A69)
a) déterminer s’il lui faut mettre en œuvre des procédures d’audit en plus de
celles qu’exigent les normes d’audit pour atteindre les objectifs particuliers de
celles-ci; (Réf. : par. A70);
b) évaluer si les éléments probants obtenus sont suffisants et appropriés. (Réf. :
par. A71)
Conformité aux exigences pertinentes
21- Sous réserve des dispositions du paragraphe 23, l’auditeur doit se conformer à
chacune des exigences d’une norme à moins que, dans le cadre d’un audit
particulier :
a) la norme dans son ensemble ne soit pas pertinente;
b) une exigence ne soit pas pertinente du fait que son application dépend de
l’existence d’une condition qui n’est pas remplie. (Réf. : par. A72 et A73)
22- Dans des situations exceptionnelles, l’auditeur peut juger nécessaire de déroger à
une exigence pertinente d’une norme. L’auditeur doit alors mettre en œuvre des
procédures d’audit de remplacement pour atteindre le but visé par cette
exigence. Les seuls cas où il est prévu que l’auditeur pourrait avoir à déroger à
une exigence pertinente sont ceux où une disposition exige la mise en œuvre
d’une procédure précise alors que, dans les circonstances propres à l’audit, cette
procédure serait inefficace pour atteindre le but visé par l’exigence. (Réf. : par.
A74)
Incapacité d’atteindre un objectif
23- Lorsqu’un objectif particulier défini dans une norme pertinente ne peut être
atteint, l’auditeur doit évaluer si cela l’empêche d’atteindre ses objectifs généraux
et, par conséquent, l’oblige, selon les normes d’audit, à exprimer une opinion
modifiée ou à démissionner (lorsqu’il lui est possible de démissionner selon les
textes légaux ou réglementaires). L’incapacité d’atteindre un objectif constitue
une question importante qu’il faut consigner en dossier conformément à la
norme 1230. (Réf. : par. A75 et A76)

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Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


L’audit d’états financiers référentiel d’information financière conçu pour répondre :
Étendue de l’audit (Réf. : par. 2) • aux besoins communs d’information financière d’un large
A1. L’opinion que l’auditeur exprime sur les états financiers éventail d’utilisateurs («états financiers à usage général»),
consiste à indiquer si ceux-ci ont été préparés, dans tous ou
leurs aspects significatifs, conformément au référentiel • aux besoins d’informations financières d’utilisateurs
d’information financière applicable. Une telle opinion est particuliers («états financiers à usage particulier»).
commune à tous les audits d’états financiers. En A5. Le référentiel d’information financière applicable
conséquence, l’opinion de l’auditeur ne fournit pas comprend souvent des normes d’information financière
l’assurance, par exemple, que l’entité sera viable dans établies par un organisme de normalisation autorisé ou
l’avenir ni que la direction a géré les affaires de l’entité avec reconnu, ou prescrites par des textes légaux ou
efficience ou efficacité. réglementaires. Dans certains cas, le référentiel
Dans certains pays, toutefois, il se peut que les textes légaux d’information financière peut comprendre à la fois des
ou réglementaires applicables obligent les auditeurs à normes d’information financière établies par un organisme
exprimer des opinions sur d’autres points particuliers, tels de normalisation autorisé ou reconnu et des exigences
que l’efficacité du contrôle interne ou la cohérence avec les prévues dans des textes légaux ou réglementaires. D’autres
états financiers d’un rapport de gestion séparé de la sources peuvent fournir des précisions sur les modalités
direction. Même si les normes d’audit contiennent des d’application du référentiel d’information financière
exigences et des indications concernant de tels sujets dans la applicable. Dans certains cas, le référentiel d’information
mesure où ils sont utiles à la formation d’une opinion sur les financière applicable peut englober ces sources, et même se
états financiers, l’auditeur qui aurait comme responsabilité composer uniquement d’elles. Ces sources peuvent
additionnelle d’exprimer des opinions sur de tels points comprendre notamment :
particuliers serait tenu d’effectuer des travaux • le cadre juridique et déontologique, y compris les lois, les
supplémentaires. règlements, la jurisprudence et les règles de déontologie
Préparation des états financiers (Réf. : par. 3) professionnelles qui se rapportent à la comptabilité;
A2. Il peut arriver que des textes légaux ou réglementaires • les interprétations comptables, revêtues d’un degré
définissent les responsabilités de la direction et, le cas d’autorité variable, publiées par des organismes
échéant, des responsables de la gouvernance en matière normalisateurs, professionnels ou de réglementation;
d’information financière. Toutefois, l’étendue de ces • les avis, revêtus d’un degré d’autorité variable, sur des
responsabilités ou leur nature peuvent différer d’un pays à problèmes nouveaux en comptabilité, publiés par des
l’autre. En dépit de telles différences, la réalisation d’un organismes normalisateurs, professionnels ou de
audit conforme aux normes d’audit repose sur le postulat de réglementation;
départ que la direction et, le cas échéant, les responsables de • les pratiques générales ou sectorielles largement reconnues
la gouvernance ont reconnu et comprennent qu’ils ont : et répandues;
a) la responsabilité de préparer les états financiers • la doctrine comptable.
conformément au référentiel d’information financière S’il existe des contradictions entre le référentiel
applicable, ce qui implique, le cas échéant, leur présentation d’information financière et les sources qui fournissent des
fidèle; précisions sur ses modalités d’application ou bien entre les
b) la responsabilité du contrôle interne qu’ils considèrent différentes sources qui composent le référentiel
comme nécessaire pour permettre la préparation d’états d’information financière, la source revêtue de l’autorité la
financiers qui soient exempts d’anomalies significatives, que plus haute prévaut.
celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs; A6. Les exigences du référentiel d’information financière
c) la responsabilité de fournir à l’auditeur : applicable déterminent la forme et le contenu des états
i) un accès à toutes les informations dont ils ont financiers. Même si le référentiel ne précise pas toujours,
connaissance et qui sont pertinentes pour la pour tous les types d’opérations ou d’événements, le
préparation des états financiers, notamment les traitement comptable à appliquer ou les informations à
documents comptables, les pièces justificatives et fournir, il énonce ordinairement des principes suffisamment
d’autres éléments d’information, larges pour permettre l’élaboration et l’application de
ii) les informations additionnelles que celui-ci peut méthodes comptables qui soient compatibles avec les
leur demander aux fins de l’audit, concepts qui sous-tendent les exigences du référentiel.
iii) un accès sans restriction aux personnes, au sein A7. Certains référentiels d’information financière reposent
de l’entité, auprès de qui il faut, selon l’auditeur, sur le principe d’image fidèle et d’autres sur l’obligation de
obtenir des éléments probants. conformité. Les référentiels d’information financière qui se
A3. La préparation des états financiers par la direction et, le composent principalement de normes d’information
cas échéant, les responsables de la gouvernance exige : financière établies par un organisme autorisé ou reconnu
d’identifier le référentiel d’information financière applicable, pour ce qui concerne l’adoption de normes destinées à être
compte tenu des textes légaux ou réglementaires pertinents; utilisées par les entités pour la préparation d’états financiers
• de préparer des états financiers conformes à ce référentiel; à usage général sont souvent conçus dans le but d’aboutir à
• d’inclure une description adéquate de ce référentiel dans les une image ou présentation fidèle; c’est notamment le cas des
états financiers. Normes internationales d’information financière (IFRS)
La préparation des états financiers exige de la direction publiées par l’International Accounting Standards Board
qu’elle exerce son jugement pour établir des estimations (IASB).
comptables raisonnables dans les circonstances ainsi que A8. La définition d’un jeu complet d’états financiers varie
pour sélectionner et appliquer des méthodes comptables également selon les exigences du référentiel d’information
appropriées. Lorsqu’elle pose de tels jugements, la direction financière applicable. Selon de nombreux référentiels, les
tient compte du référentiel d’information financière états financiers sont destinés à fournir des informations sur la
applicable. situation financière, la performance financière et les flux de
A4. Les états financiers peuvent être préparés selon un trésorerie de l’entité.
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En pareil cas, un jeu complet d’états financiers comprendra significatifs, conformément au référentiel. Sauf mention
un bilan, un état du résultat, un état des variations des expresse contraire, dans les normes d’audit, l’expression
capitaux propres, un tableau des flux de trésorerie ainsi que «opinion de l’auditeur» vise les deux formes d’opinion.
des notes annexes. En revanche, selon d’autres référentiels Règles de déontologie relatives à un audit d’états financiers
d’information financière, un état financier unique assorti de (Réf. : par. 13)
notes pourrait constituer un jeu complet d’états financiers : A14. L’auditeur est soumis aux règles de déontologie
• par exemple, la norme comptable internationale pour le pertinentes (y compris celles qui ont trait à l’indépendance)
secteur public (IPSAS) «Informations financières selon la applicables aux missions d’audit d’états financiers. Les
méthode de la comptabilité de caisse», publiée par le Conseil règles de déontologie pertinentes comprennent
des normes internationales du secteur public (IPSASB), habituellement les parties A et B du Code de déontologie des
stipule que l’état financier essentiel pour une entité du professionnels comptables du Conseil des normes
secteur public qui prépare ses états financiers selon cette internationales de déontologie comptable (le «Code de
norme IPSAS est un état des entrées et des sorties de l’IESBA») relatives à l’audit d’états financiers, de pair avec
trésorerie; les exigences plus strictes propres à chaque pays.
• voici d’autres exemples d’états financiers uniques, dont A15. La partie A du Code de l’ IESBA établit les principes
chacun comprendrait des notes annexes : fondamentaux d’éthique professionnelle auxquels l’auditeur
o bilan, qui réalise un audit d’états financiers est tenu de se
o état du résultat, conformer et elle fournit un cadre conceptuel permettant
o état des résultats non distribués, d’appliquer ces principes. Voici quels sont ces principes
o tableau des flux de trésorerie, fondamentaux :
o état de la situation financière sans les capitaux propres, a) intégrité;
o état des variations des capitaux propres, b) objectivité;
o état des produits et des charges c) compétence et diligence professionnelles;
o état du résultat par ligne de produits. d) confidentialité;
A9. La norme 1210 définit des exigences et contient des e) comportement professionnel.
indications concernant la façon de déterminer si le référentiel La partie B du Code de l’IESBA indique comment appliquer
d’information financière applicable est acceptable. La norme le cadre conceptuel à des situations précises.
7800 traite des points particuliers à prendre en considération A16. Dans le cas d’une mission d’audit, il est d’intérêt public
dans le cas d’états financiers préparés selon un référentiel à et, par conséquent, exigé de l’auditeur par le Code de
usage particulier l’IESBA qu’il soit indépendant de l’entité faisant l’objet de
A10. En raison de l’importance du postulat de départ pour la l’audit. L’indépendance, au sens du Code de l’IESBA,
réalisation d’un audit, il est exigé de l’auditeur qu’il obtienne comprend à la fois l’indépendance d’esprit et l’apparence
de la direction et, le cas échéant, des responsables de la d’indépendance. L’indépendance de l’auditeur vis-à-vis de
gouvernance, confirmation qu’ils reconnaissent et l’entité préserve sa capacité à se former une opinion libre de
comprennent qu’ils ont les responsabilités énoncées au toute influence. Elle renforce sa capacité d’agir avec
paragraphe A2, cette confirmation étant une condition intégrité, d’être objectif et de conserver son esprit critique.
préalable à l’acceptation de la mission d’audit. A17. La norme internationale de contrôle qualité (ISQC) 1
Considérations propres aux audits du secteur public ou des exigences qui sont à tout le moins aussi rigoureuses
A11. Il peut arriver que les missions d’audit d’états traitent des responsabilités qui incombent au cabinet pour la
financiers des entités du secteur public soient plus larges que mise en place et le maintien d’un système de contrôle qualité
celles concernant d’autres entités. Par conséquent, le postulat des missions d’audit. La norme ISQC 1 décrit les
de départ relatif aux responsabilités de la direction sur lequel responsabilités qui incombent au cabinet pour
repose la réalisation d’un audit d’états financiers d’une entité l’établissement de politiques et procédures destinées à lui
du secteur public peut englober des responsabilités fournir l’assurance raisonnable que le cabinet et ses membres
supplémentaires, telles que la responsabilité pour certaines se conforment aux règles de déontologie pertinentes, y
opérations ou certains événements conformément à des compris les règles d’indépendance. La norme 1220 décrit les
textes légaux ou réglementaires ou d’autres textes émanant responsabilités de l’associé responsable de la mission en ce
d’une autorité. qui concerne les règles de déontologie pertinentes. Il s’agit
Forme de l’opinion de l’auditeur (Réf. : par. 7) notamment pour lui de demeurer attentif, en ayant recours à
A12. L’opinion exprimée par l’auditeur indique si les états l’observation et à des demandes d’informations aussi souvent
financiers ont été préparés, dans tous leurs aspects qu’il est nécessaire, aux signes de non-respect des règles de
significatifs, conformément au référentiel d’information déontologie pertinentes par les membres de l’équipe de
financière applicable. La forme que prend cette opinion, mission, de déterminer les mesures qui s’imposent si jamais
toutefois, varie selon le référentiel d’information financière il prend connaissance de faits qui indiquent que des membres
applicable et, le cas échéant, les textes légaux ou de l’équipe de mission ne se sont pas conformés aux règles
réglementaires applicables. La plupart des référentiels de déontologie pertinentes et de tirer une conclusion quant au
d’information financière comprennent des exigences respect ou non des règles d’indépendance qui s’appliquent à
relatives à la présentation des états financiers; en pareil cas, la mission d’audit. La norme 1220 reconnaît que l’équipe de
la préparation des états financiers conformément au mission est en droit de s’appuyer sur le système de contrôle
référentiel d’information financière englobe leur qualité du cabinet pour s’acquitter de ses responsabilités
présentation. quant au respect des procédures de contrôle qualité
A13. Lorsque le référentiel d’information financière applicables à la mission dont elle est chargée, sauf
applicable repose sur le principe d’image fidèle, comme c’est indications contraires fournies par le cabinet ou d’autres
généralement le cas pour les états financiers à usage général, parties.
l’opinion exigée par les normes d’audit consiste à indiquer si Esprit critique (Réf. : par. 14)
les états financiers donnent, dans tous leurs aspects A18. Faire preuve d’esprit critique consiste notamment à être
significatifs, une image fidèle. Lorsque le référentiel attentif, par exemple :
d’information financière repose sur l’obligation de • aux éléments probants qui contredisent d’autres éléments
conformité, l’opinion exigée de l’auditeur consiste à indiquer probants recueillis;
si les états financiers ont été préparés, dans tous leurs aspects • aux informations qui remettent en question la fiabilité des
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Audit légal et contractuel
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documents et des réponses aux demandes d’informations normes d’audit et, du même coup, les objectifs généraux de
devant servir d’éléments probants; l’auditeur;
• aux conditions qui peuvent être l’indice d’une fraude • l’évaluation des jugements posés par la direction dans
éventuelle; l’application du référentiel d’information financière
• aux situations qui semblent indiquer qu’il est nécessaire de applicable;
mettre en œuvre des procédures d’audit en plus de celles • les conclusions à tirer des éléments probants obtenus, par
qu’exigent les normes d’audit. exemple l’appréciation du caractère raisonnable des
A19. Il est nécessaire que l’auditeur fasse preuve d’esprit estimations établies par la direction pour préparer les états
critique tout au long de l’audit afin de pouvoir, par exemple, financiers.
réduire les risques : A24. Le trait distinctif du jugement professionnel attendu
• de ne pas déceler des situations inhabituelles; d’un auditeur consiste en ce qu’il est exercé par un auditeur
• de tirer des conclusions trop générales des observations qui possède une formation, des connaissances et une
faites durant l’audit; expérience qui ont contribué à lui permettre d’acquérir les
• de s’appuyer sur de mauvaises hypothèses pour déterminer compétences nécessaires pour poser des jugements
la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit et raisonnables.
pour en évaluer les résultats. A25. L’exercice du jugement professionnel, en quelque cas
A20. L’esprit critique est indispensable à une appréciation particulier que ce soit, repose sur les faits et les circonstances
critique des éléments probants. Une telle appréciation connus de l’auditeur. Le recours à la consultation sur les
critique consiste notamment à remettre en question les points délicats ou litigieux au cours de l’audit, selon les
éléments probants contradictoires ainsi que la fiabilité des exigences de la norme 1220, tant au sein de l’équipe de
documents, des réponses aux demandes d’informations et mission qu’auprès de tiers, membres du cabinet ou non, au
des autres renseignements obtenus de la direction et des niveau approprié, aide l’auditeur à prendre des décisions
responsables de la gouvernance. éclairées et raisonnables.
Elle consiste également à se demander si les éléments A26. Le jugement professionnel peut être évalué selon que le
probants obtenus sont suffisants et appropriés compte tenu jugement posé reflète une application judicieuse des
des circonstances, par exemple dans le cas où, alors que des principes d’audit et de comptabilité, qu’il est approprié
facteurs de risque de fraude sont présents, il existe un seul compte tenu des faits et circonstances qui étaient connus de
document, qui se prête par nature à la fraude, pour étayer un l’auditeur à la date de son rapport et qu’il est cohérent par
montant significatif des états financiers. rapport à ces faits et circonstances.
A21. L’auditeur peut tenir les livres et autres documents A27. L’exercice du jugement professionnel est nécessaire
comptables et pièces justificatives pour authentiques à moins tout au long de l’audit. Il est également nécessaire que les
d’avoir des raisons de croire le contraire. Néanmoins, il est jugements posés soient bien documentés. À cet égard,
tenu de s’interroger sur la fiabilité des informations devant l’auditeur est tenu de constituer une documentation
servir d’éléments probants. En cas de doute sur la fiabilité suffisante pour permettre à un auditeur expérimenté, et
d’informations, ou d’indices de fraude éventuelle (par n’ayant pas participé à la mission, de comprendre les
exemple si des conditions repérées au cours de l’audit jugements professionnels importants qu’il a fallu porter pour
amènent l’auditeur à douter de l’authenticité d’un document tirer des conclusions sur les questions importantes apparues
ou à soupçonner que ses termes peuvent avoir été falsifiés), au cours de l’audit. Le jugement professionnel ne peut servir
les normes d’audit exigent de l’auditeur qu’il procède à des à justifier des décisions qui, par ailleurs, ne sont pas étayées
investigations supplémentaires et détermine quelles par les faits et les circonstances relevés au cours de la
modifications ou quels ajouts il faut apporter aux procédures mission ni par des éléments probants suffisants et appropriés.
d’audit pour résoudre le problème. Éléments probants suffisants et appropriés et risque
A22. On ne peut s’attendre à ce que l’auditeur fasse d’audit (Réf. : par. 4 et 16)
abstraction du jugement que son expérience passée auprès de
l’entité l’a amené à porter sur l’honnêteté et l’intégrité de la Caractère suffisant et approprié des éléments probants
direction et des responsables de la gouvernance. Néanmoins, A28. Les éléments probants sont nécessaires pour étayer
ce n’est pas parce que l’auditeur pense que la direction et les l’opinion et le rapport de l’auditeur. Ils sont cumulatifs par
responsables de la gouvernance sont honnêtes et intègres nature et sont principalement obtenus au moyen des
qu’il peut se dispenser de la nécessité de faire preuve d’esprit procédures d’audit mises en œuvre au cours de l’audit.
critique ou se satisfaire d’éléments probants non Cependant, ils peuvent également comprendre des
convaincants aux fins de l’obtention d’une assurance informations obtenues d’autres sources telles que les audits
raisonnable. antérieurs (sous réserve que l’auditeur ait déterminé s’il est
Jugement professionnel (Réf. : par. 15) survenu depuis des changements susceptibles d’affecter la
A23. Le jugement professionnel est essentiel à la bonne pertinence de ces informations pour l’audit en cours) ou les
réalisation de l’audit. Cela s’explique du fait que procédures de contrôle qualité appliquées par le cabinet pour
l’interprétation des règles de déontologie pertinentes et des l’acceptation ou le maintien d’une relation client. Les
normes d’audit, ainsi que les décisions éclairées qui sont documents comptables de l’entité constituent une source
exigées tout au long de l’audit, sont indissociables de importante d’éléments probants, parallèlement à d’autres
l’appréciation des faits et des circonstances, par l’auditeur, sources internes ou externes à l’entité. Par ailleurs, certaines
sur la base de ses connaissances et de son expérience informations utilisables en tant qu’éléments probants
pertinentes. Le jugement professionnel est particulièrement peuvent avoir été produites par un employé expert ou un tiers
nécessaire pour la prise de décisions concernant : expert dont l’entité a retenu les services. Les éléments
• le caractère significatif et le risque d’audit; probants comprennent à la fois les informations qui étayent
• la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit à et corroborent les assertions de la direction et les
mettre en œuvre pour satisfaire aux exigences des normes informations qui les contredisent. De plus, dans certains cas,
d’audit et recueillir des éléments probants; l’absence d’informations (par exemple, le refus de la
• l’évaluation du caractère suffisant et approprié des direction de fournir une déclaration requise) est prise en
éléments probants recueillis et de la nécessité ou non compte par l’auditeur, et constitue par conséquent un
d’actions supplémentaires pour atteindre les objectifs des élément probant. La plupart des travaux qu’effectue
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Manuel des normes
Audit légal et contractuel
102

l’auditeur en vue de se former une opinion consistent à complémentaires nécessaires à l’obtention d’éléments
recueillir et à évaluer des éléments probants. probants suffisants et appropriés. Grâce à ces éléments
A29. Il existe une corrélation entre le caractère suffisant et le probants, l’auditeur est en mesure d’exprimer sur les états
caractère approprié des éléments probants. Le caractère financiers une opinion présentant un risque d’audit
suffisant correspond à la dimension quantitative des éléments suffisamment faible. Les auditeurs disposent de diverses
probants. La quantité d’éléments probants à recueillir dépend approches pour atteindre l’objectif d’évaluation des risques
de l’évaluation par l’auditeur des risques d’anomalies (plus d’anomalies significatives. Par exemple, l’auditeur peut
les risques seront élevés, plus la quantité d’éléments probants utiliser un modèle qui exprime la relation générale entre les
à obtenir pourra être importante), mais aussi de la qualité des composantes du risque d’audit sous forme mathématique afin
éléments probants recueillis (meilleure sera la qualité, moins d’arriver à un niveau acceptable de risque de non-détection.
la quantité requise pourra être importante). Cependant, le fait Certains auditeurs trouvent un tel modèle utile pour planifier
de recueillir plus d’éléments probants ne compense pas les procédures d’audit.
nécessairement leur faible qualité. A37. Le risque d’anomalies significatives au niveau des
A30. Le caractère approprié des éléments probants assertions se décompose en deux volets : le risque inhérent et
correspond à leur dimension qualitative, c’est –dire le risque lié au contrôle. Le risque inhérent et le risque lié au
la mesure dans laquelle leur pertinence et leur fiabilité contrôle sont des risques propres à l’entité; ils existent
permettent d’étayer les conclusions sur lesquelles se fonde indépendamment de l’audit des états financiers.
l’opinion de l’auditeur. La fiabilité des éléments probants A38. Le risque inhérent est plus élevé pour certaines
est fonction de leur source et de leur nature, et dépend des assertions et pour les catégories d’opérations, soldes de
circonstances particulières dans lesquelles ils sont obtenus. comptes ou informations à fournir qui s’y rapportent que
A31. L’auditeur exerce son jugement professionnel pour pour d’autres. Par exemple, il peut être plus élevé dans le cas
déterminer s’il a recueilli des éléments probants suffisants et de calculs complexes ou de comptes comportant des
appropriés pour ramener le risque d’audit à un niveau montants provenant d’estimations comptables qui présentent
suffisamment faible et, ainsi, lui permettre de tirer des une incertitude de mesure importante. Des facteurs externes
conclusions raisonnables sur lesquelles fonder son opinion. à l’origine de certains risques d’entreprise peuvent également
La norme 500 et d’autres normes d’audit pertinentes influer sur le risque inhérent. Par exemple, l’évolution
imposent des exigences supplémentaires et fournissent technologique peut rendre obsolète un produit donné, et
d’autres indications applicables tout au long de l’audit en ce augmenter de ce fait le risque d’une surévaluation des stocks.
qui concerne les points à prendre en considération pour Des facteurs caractérisant l’entité et son environnement et
obtenir des éléments probants suffisants et appropriés. concernant l’ensemble ou une partie des catégories
d’opérations, soldes de comptes ou informations à fournir
Risque d’audit peuvent également influer sur le risque inhérent lié à une
A32. Le risque d’audit est fonction des risques d’anomalies assertion particulière. Un fonds de roulement insuffisant
significatives et du risque de non-détection. L’évaluation des pour poursuivre les activités ou un secteur d’activité en
risques est fondée sur des procédures d’audit visant déclin caractérisé par un grand nombre de faillites
expressément à obtenir les informations nécessaires à cet constituent des exemples possibles de tels facteurs.
effet ainsi que sur les éléments probants obtenus tout au long A39. Le risque lié au contrôle est fonction de l’efficacité de
de l’audit. Elle relève plus du jugement professionnel que du la conception, de la mise en place et du maintien par la
domaine de la mesure de précision. direction du contrôle interne nécessaire pour faire face aux
A33. Le risque d’audit, au sens des normes d’audit, ne risques identifiés pouvant compromettre l’atteinte des
comprend pas le risque que l’auditeur puisse exprimer objectifs de l’entité concernant la préparation des états
l’opinion que les états financiers comportent des anomalies financiers. Toutefois, le contrôle interne, quelle que soit la
significatives alors que ce n’est pas le cas. Ce risque est qualité de sa conception et de son fonctionnement, peut
généralement négligeable. Par ailleurs, le terme «risque seulement réduire et non pas éliminer les risques
d’audit» est un terme technique lié au processus d’audit : il d’anomalies significatives dans les états financiers, et ce, en
ne s’étend pas aux risques associés à l’exercice de la raison des limites qui lui sont inhérentes. Celles-ci
profession et auxquels l’auditeur est exposé, tels que les comprennent par exemple la possibilité d’erreurs ou de
risques de pertes résultant d’un procès, de publicité négative fautes humaines ou encore de neutralisation des contrôles,
ou de survenance d’autres événements pouvant découler que ce soit en raison de collusions ou de leur contournement
d’un audit d’états financiers. par la direction. En conséquence, il subsistera toujours un
certain risque lié au contrôle. Les normes d’audit précisent
Risques d’anomalies significatives dans quelles situations l’auditeur est tenu, ou peut choisir, de
A34. Les risques d’anomalies significatives peuvent se situer tester l’efficacité du fonctionnement des contrôles pour
à deux niveaux : déterminer la nature, le calendrier et l’étendue des
• au niveau des états financiers considérés globalement; procédures de corroboration à mettre en œuvre.
• au niveau des assertions concernant des catégories A40. En général, les normes d’audit ne traitent pas
d’opérations, des soldes de comptes ou des informations à séparément du risque inhérent et du risque lié au contrôle,
fournir. mais parlent plutôt d’une évaluation globale des «risques
A35. Les risques d’anomalies significatives au niveau des d’anomalies significatives». Cela dit, l’auditeur peut
états financiers considérés globalement s’entendent des procéder à une évaluation séparée ou globale du risque
risques d’anomalies significatives qui touchent de manière inhérent et du risque lié au contrôle en fonction des
généralisée les états financiers pris dans leur ensemble et qui techniques ou des méthodes d’audit privilégiées ainsi que de
pourraient affecter de multiples assertions. considérations pratiques. L’évaluation des risques
A36. L’évaluation des risques d’anomalies significatives au d’anomalies significatives peut s’exprimer en termes
niveau des catégories d’opérations, des soldes de comptes et quantitatifs, par exemple en pourcentages, ou en termes non
des informations à fournir vise à permettre de déterminer la quantitatifs. Quoi qu’il en soit, c’est le caractère approprié
nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit des évaluations des risques faites par l’auditeur qui compte,
plus que le choix de la démarche adoptée.
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Manuel des normes
Audit légal et contractuel
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A41. La norme 2315 définit des exigences et contient des estimations comptables. Néanmoins, les normes d’audit
indications concernant l’identification et l’évaluation des exigent de l’auditeur qu’il s’interroge tout particulièrement
risques d’anomalies significatives au niveau des états sur le caractère raisonnable des estimations comptables
financiers et au niveau des assertions. compte tenu du référentiel d’information financière
applicable et des informations y afférentes fournies, ainsi que
Risque de non-détection sur les aspects qualitatifs des pratiques comptables de
A42. Pour un niveau de risque d’audit donné, le niveau l’entité, y compris les indices d’un parti pris possible dans
acceptable du risque de non-détection est inversement les jugements de la direction.
proportionnel aux risques d’anomalies significatives évalués
Nature des procédures d’audit
au niveau des assertions. Par exemple, plus l’auditeur
considère qu’il existe un risque d’anomalies significatives A47. La capacité de l’auditeur à obtenir des éléments
élevé, moins il peut accepter un risque élevé de non- probants se heurte à des limites tant pratiques que juridiques.
détection et, par conséquent, plus les éléments probants dont Par exemple :
il a besoin doivent être convaincants. • il existe une possibilité que les membres de la direction ou
A43. Le risque de non-détection est lié à la nature, au d’autres personnes, intentionnellement ou non, ne
calendrier et à l’étendue des procédures d’audit qui, selon fournissent pas toutes les informations qui sont pertinentes
l’auditeur, ramèneront le risque d’audit à un niveau pour la préparation des états financiers ou qui ont été
suffisamment faible. Il est donc fonction de l’efficacité d’une demandées par l’auditeur. En conséquence, l’auditeur ne
procédure d’audit et de sa mise en œuvre par l’auditeur. Des peut pas être certain de l’exhaustivité des informations
précautions comme : recueillies, même s’il a mis en œuvre des procédures d’audit
• une planification adéquate, pour avoir l’assurance qu’il a obtenu toutes les informations
• le choix judicieux des membres de l’équipe affectée à la pertinentes;
mission, • la fraude peut impliquer des stratagèmes complexes et
• l’exercice de l’esprit critique, soigneusement orchestrés visant à la dissimuler. C’est
• la supervision et la revue des travaux d’audit réalisés, pourquoi les procédures d’audit mises en œuvre pour
contribuent à renforcer l’efficacité d’une procédure d’audit et recueillir des éléments probants peuvent être inefficaces pour
de sa mise en œuvre et li mitent la possibilité que l’auditeur la détection d’une anomalie intentionnelle résultant, par
choisisse une procédure d’audit inappropriée, applique de exemple, d’une collusion pour falsifier des documents qui est
façon incorrecte une procédure d’audit appropriée ou susceptible d’amener l’auditeur à considérer que des
interprète mal les résultats des travaux d’audit. éléments probants sont valides alors qu’ils ne le sont pas.
A44. La norme 2300 et la norme 2330 définissent des L’auditeur n’est pas censé être expert en matière
exigences et contiennent des indications concernant la d’authentification de documents et il n’est d’ailleurs pas
planification d’un audit d’états financiers et les réponses de formé pour cela;
l’auditeur à l’évaluation des risques. Toutefois, du fait des • l’audit n’est pas une enquête officielle sur des irrégularités
limites inhérentes à l’audit, il est impossible d’éliminer le présumées. Par conséquent, l’auditeur ne dispose d’aucune
risque de non-détection; tout au plus est-il possible de le des attributions légales qui peuvent être nécessaires pour
réduire. En conséquence, il subsistera toujours un certain mener une telle enquête, telles que le pouvoir de
risque de non-détection. perquisition.
Limites inhérentes à l’audit Célérité et rapport coût-avantage en matière
d’information financière
A45. L’auditeur n’est pas censé, et ne pourrait d’ailleurs,
ramener le risque d’audit à zéro; il ne peut donc pas obtenir A48. Les questions de difficultés, de délais et de coûts ne
l’assurance absolue que les états financiers sont exempts justifient pas en soi que l’auditeur omette une procédure
d’anomalies significatives résultant de fraudes ou d’erreurs. d’audit pour laquelle il n’existe pas de procédure de
Cela tient à des limites inhérentes à l’audit, qui font que la remplacement, ni qu’il se satisfasse d’éléments probants qui
plupart des éléments probants sur lesquels l’auditeur ne sont pas convaincants. Une planification appropriée aide à
s’appuie pour tirer des conclusions et fonder son opinion prévoir suffisamment de temps et de ressources pour la
sont convaincants plutôt que concluants. Les limites réalisation de l’audit. Malgré cela, la pertinence de
inhérentes à l’audit découlent : l’information et, partant, sa valeur tendent à diminuer au fil
• de la nature de l’information financière; du temps et il faut par ailleurs trouver un équilibre entre la
• de la nature des procédures d’audit; fiabilité de l’information et son coût. Cela est reconnu dans
• de la nécessité de réaliser l’audit dans un délai et à un coût certains référentiels d’information financière (voir, par
raisonnables. exemple, le «Cadre de préparation et de présentation des
états financiers» de l’IASB). Les utilisateurs des états
La nature de l’information financière financiers s’attendent donc à ce que l’auditeur se forme une
A46. La préparation des états financiers nécessite que la opinion sur les états financiers dans un délai et à un coût
direction porte des jugements aux fins de l’application des raisonnables, tout en reconnaissant qu’il est impossible, en
exigences du référentiel d’information financière applicable pratique, d’examiner toutes les informations qui peuvent
aux faits et circonstances propres à l’entité. De plus, certains exister et de procéder à une analyse exhaustive de chacune
éléments des états financiers impliquent des décisions ou des d’elles comme si l’information était présumée erronée ou
appréciations subjectives ou encore un certain degré frauduleuse jusqu’à preuve du contraire.
d’incertitude, et il peut y avoir tout un éventail A49. Il est donc nécessaire que l’auditeur :
d’interprétations ou de jugements qui soient acceptables. Par • planifie l’audit afin qu’il soit réalisé de manière efficace;
conséquent, certains éléments des états financiers sont • fasse porter l’effort d’audit sur les secteurs les plus exposés
caractérisés par un niveau inhérent de variabilité, que la mise à des risques d’anomalies significatives, que celles-ci
en œuvre de procédures d’audit supplémentaires ne peut résultent de fraudes ou d’erreurs, consacrant en conséquence
éliminer. C’est souvent le cas, par exemple, de certaines moins d’efforts à d’autres secteurs;

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Audit légal et contractuel
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• ait recours à des tests et à d’autres méthodes d’étude des l’auditeur est autorisé à appliquer celle-ci avant la date
populations pour rechercher des anomalies. d’entrée en vigueur qui s’y trouve précisée.
A50. Compte tenu des approches décrites au paragraphe A55. Il peut être exigé de l’auditeur qui réalise un audit qu’il
A49, les normes d’audit contiennent des exigences se conforme, en plus des normes, à d’autres exigences
concernant la planification et la réalisation de l’audit, et légales ou réglementaires. Les normes d’audit n’ont pas
imposent entre autres à l’auditeur : préséance sur les textes légaux ou réglementaires qui
• de mettre en œuvre des procédures d’évaluation des risques régissent l’audit d’états financiers. En cas de divergence
et des activités connexes afin de disposer d’une base pour entre de tels textes et les normes d’audit, l’audit réalisé
l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies uniquement selon les textes légaux ou réglementaires ne sera
significatives aux niveaux des états financiers et des pas automatiquement conforme aux normes d’audit.
assertions ; A56. Il peut aussi arriver que l’auditeur réalise un audit à la
• de recourir à des tests et à d’autres méthodes d’étude de fois selon les normes d’audit et selon les normes d’un pays
populations afin de disposer d’une base raisonnable pour donné. En pareil cas, il peut être nécessaire que l’auditeur, en
tirer des conclusions sur la population étudiée. plus de se conformer à chacune des normes d’audit
pertinentes pour l’audit, mette en œuvre des procédures
Autres facteurs influant sur les limites inhérentes à d’audit supplémentaires en vue de se conformer aux normes
l’audit pertinentes du pays en question.
A51. Dans le cas de certaines assertions ou de certains
Considérations propres aux audits dans le secteur public
facteurs, les effets possibles des limites inhérentes sur la
capacité de l’auditeur à détecter des anomalies significatives A57. Les normes d’audit visent également les missions
sont particulièrement importants. Voici des exemples de réalisées dans le secteur public. Toutefois, les termes et
telles assertions ou de tels facteurs : conditions du mandat d’audit ou les obligations qu’imposent,
• la fraude, particulièrement lorsque la haute direction est le cas échéant, aux entités du secteur public les textes légaux
impliquée ou en présence de collusion. Voir la norme 1240 ou réglementaires ou autres textes émanant d’une autorité
pour de plus amples précisions; (tels que des directives ministérielles, des politiques
• l’existence et l’exhaustivité des relations et opérations avec gouvernementales ou des résolutions parlementaires),
des parties liées. Voir la norme 3550 pour de plus amples obligations susceptibles de déborder le cadre d’un audit
précisions; d’états financiers conforme aux normes d’audit, peuvent
• la non-conformité à des textes légaux ou réglementaires. avoir une incidence sur les responsabilités de l’auditeur du
Voir la norme 1250 pour de plus amples précisions; secteur public. Les normes d’audit ne traitent pas de ces
• les événements ou situations futurs qui pourraient mettre responsabilités additionnelles.
fin à la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation. Il peut, en revanche, en être question dans les prises de
Voir la norme 3570 pour de plus amples précisions. position de l’Organisation internationale des institutions
Les normes d’audit pertinentes décrivent des procédures supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI)
d’audit spécifiques qui contribuent à atténuer l’effet des ou dans celles des normalisateurs nationaux, ou encore dans
limites inhérentes. les recommandations des organismes d’audit
A52. En raison des limites inhérentes à un audit, il existe un gouvernementaux.
risque inévitable que certaines anomalies significatives
contenues dans les états financiers puissent ne pas être Contenu des normes d’audit (Réf. : par. 18)
détectées, même si l’audit a été bien planifié et réalisé A58. Outre des objectifs et des exigences (les exigences
conformément aux normes d’audit. En conséquence, la étant signalées dans les normes d’audit par l’emploi du verbe
découverte ultérieure dans les états financiers d’une «devoir»), une norme contient des indications connexes sous
anomalie significative résultant de fraudes ou d’erreurs la forme de modalités d’application et autres commentaires
n’indique pas en soi que l’audit n’a pas été réalisé explicatifs. Elle peut également comporter des paragraphes
conformément aux normes d’audit. Toutefois, les limitations d’introduction lorsqu’une mise en contexte est utile à une
inhérentes à l’audit ne justifient pas que l’auditeur se bonne compréhension de la norme, ainsi que des définitions.
satisfasse d’éléments probants non convaincants. La réponse L’intégralité du texte d’une norme est donc pertinente pour
à la question de savoir si l’auditeur a réalisé un audit la compréhension des objectifs particuliers de la norme et
conforme aux normes d’audit est fonction des procédures une bonne application de ses exigences.
d’audit mises en œuvre dans les circonstances, du caractère A59. Les «modalités d’application et autres commentaires
suffisant et approprié des éléments probants obtenus en explicatifs» fournissent un complément d’explications sur les
conséquence et de l’adéquation du rapport de l’auditeur par exigences de la norme ainsi que des indications de mise en
rapport à l’évaluation de ces éléments probants, compte tenu œuvre. Il se peut notamment que ces dispositions comportent
des objectifs généraux de l’auditeur. :
• des précisions sur le sens ou la portée d’une exigence;
Réalisation d’un audit conforme aux normes d’audit
• des exemples de procédures pouvant être appropriées dans
Nature des normes d’audit (Réf. : par. 18) les circonstances.
Même si de telles indications n’imposent pas en soi
A53. Les normes d’audit, prises dans leur ensemble, fixent le d’exigences, elles sont utiles à une bonne application des
cadre normatif des travaux qu’effectue l’auditeur en vue exigences de la norme. Les «modalités d’application et
d’atteindre ses objectifs généraux. Elles traitent des autres commentaires explicatifs» peuvent également contenir
responsabilités générales de l’auditeur ainsi que des des informations générales sur certains points dont traite la
considérations supplémentaires de l’auditeur qui sont norme.
pertinentes lorsqu’il s’agit d’appliquer ces responsabilités à A60. Les annexes font partie des «modalités d’application et
des sujets particuliers. autres commentaires explicatifs». La raison d’être et
A54. Le champ d’application, la date d’entrée en vigueur et l’utilisation prévue d’une annexe sont expliquées dans le
toute limite particulière quant à l’application de la norme corps de la norme à laquelle elle se rattache ou dans le titre et
sont expressément indiqués dans chaque norme. À moins l’introduction de l’annexe elle-même.
d’une disposition expresse contraire figurant dans la norme,
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
105

A61. Les paragraphes d’introduction peuvent comprendre,


en cas de besoin, une description : Objectifs particuliers des différentes normes d’audit
• du champ d’application de la norme, y compris ses liens (Réf. : par. 20)
avec d’autres normes d’audit; A67. Chaque norme contient un ou plusieurs objectifs qui
• de l’objet de la norme; permettent de saisir le lien entre ses exigences et les objectifs
• des responsabilités respectives de l’auditeur et d’autres généraux de l’auditeur. Ils servent à orienter l’auditeur vers
personnes relativement à l’objet de la norme; le résultat visé par la norme tout en étant assez précis pour
• du contexte dans lequel la norme s’inscrit. l’aider :
A62. Il peut arriver qu’une norme précise, dans une partie • à comprendre les actions à exécuter et, au besoin, les
distincte intitulée «définitions», le sens donné à certains modalités d’exécution appropriées;
termes dans les normes d’audit. Ces définitions visent à • à déterminer, le cas échéant, les actions supplémentaires
faciliter l’application et l’interprétation uniformes des qui s’imposent pour les atteindre dans les circonstances
normes d’audit, mais ne sont pas censées avoir préséance sur particulières de l’audit.
les définitions qui ont pu être établies à d’autres fins dans un A68. Il faut comprendre les objectifs à la lumière des
texte légal, réglementaire ou autre. À moins d’indications objectifs généraux de l’auditeur énoncés au paragraphe 10 de
contraires, les termes définis ont le même sens dans toutes la présente norme. Tout comme c’est le cas pour les objectifs
les normes d’audit. généraux de l’auditeur, la possibilité d’atteindre un objectif
Le Glossaire des termes relatifs aux normes internationales particulier est soumise aux limites inhérentes à l’audit.
diffusé par le Conseil des normes internationales d’audit et A69. La mise en œuvre des objectifs des normes d’audit exi
d’assurance (IAASB) dans le Handbook of International ge de l’auditeur qu’il tienne compte des interrelations entre
Standards on Auditing and Quality Control publié par celles-ci. Cela tient au fait que, comme l’indique le
l’IFAC contient tous les termes définis dans les normes. Il paragraphe A53, les normes d’audit traitent dans certains cas
explique également d’autres termes utilisés dans les normes de responsabilités générales et, dans d’autres cas, de
d’audit, en vue de favoriser la cohérence et l’uniformité des l’application de ces responsabilités à des sujets particuliers.
interprétations et des traductions. Par exemple, la présente norme exige de l’auditeur qu’il
A63. Lorsqu’il y a lieu, des considérations supplémentaires fasse constamment preuve d’esprit critique; cette exigence
propres aux audits de petites entités et d’entités du secteur s’applique à tous les aspects de la planification et de la
public sont comprises dans les modalités d’application et réalisation d’un audit, mais elle n’est pas expressément
autres commentaires explicatifs de la norme. Ces répétée dans chaque norme. À un niveau plus détaillé, les
considérations supplémentaires facilitent l’application des normes 2315 et 2330 comprennent entre autres des objectifs
exigences de la norme lors de l’audit de telles entités. Elles et des exigences ayant trait respectivement aux
n’ont toutefois pas pour effet de limiter ou de réduire la responsabilités qui incombent à l’auditeur, d’une part,
responsabilité qui incombe à l’auditeur d’appliquer les d’identifier et d’évaluer les risques d’anomalies
exigences des normes d’audit et de s’y conformer. significatives, et, d’autre part, de concevoir et mettre en
œuvre des procédures d’audit complémentaires en réponse à
Considérations propres aux petites entités
cette évaluation des risques; ces objectifs et exigences
A64. Aux fins des considérations supplémentaires propres à s’appliquent tout au long de l’audit. Il se peut qu’une norme
l’audit de petites entités, le terme «petite entité» s’entend traitant d’un aspect particulier de l’audit (par exemple la
d’une entité qui possède généralement les caractéristiques norme 3540) s’étende sur la façon dont il convient
qualitatives suivantes : d’appliquer les objectifs et les exigences de normes d’audit
a) concentration de la propriété et de la direction entre les telles que la norme 2315 ou la norme 2330 en rapport avec le
mains d’un petit nombre de personnes (souvent une personne sujet dont elle traite, mais sans les répéter. Ainsi, pour
unique : soit une personne physique, soit une autre entreprise atteindre l’objectif particulier de la norme 3540, l’auditeur
propriétaire de l’entité, à condition que son propriétaire tient compte des objectifs et des exigences des autres normes
présente les caractéristiques qualitatives pertinentes); d’audit pertinentes.
b) une ou plusieurs des particularités suivantes :
i) des opérations classiques ou dénuées de Détermination, au moyen des objectifs, de la nécessité de
complexité, mettre en œuvre des procédures d’audit supplémentaires
ii) une comptabilité simple, (Réf. : alinéa 20 a))
iii) un nombre restreint de branches d’activité et de A70. Les exigences des normes d’audit sont conçues pour
produits par branche d’activité, permettre à l’auditeur d’en atteindre les objectifs particuliers
iv) peu de contrôles internes, et, du même coup, d’atteindre ses objectifs généraux. Une
v) un nombre restreint d’échelons de direction, bonne application des exigences des normes d’audit par
ayant toutefois la responsabilité d’un large éventail l’auditeur est donc censée être suffisante pour lui permettre
de contrôles, d’en atteindre les objectifs. Toutefois, comme les
vi) des effectifs limités, dont beaucoup ont un large circonstances varient grandement d’une mission d’audit à
éventail de tâches. l’autre et que les normes d’audit ne sauraient prévoir toutes
Ces caractéristiques qualitatives ne constituent pas une liste les circonstances, l’auditeur a la responsabilité de déterminer
exhaustive, elles ne sont pas l’apanage des petites entités et les procédures d’audit nécessaires pour satisfaire aux
les petites entités ne les présentent pas nécessairement toutes. exigences des normes d’audit et permettre d’en atteindre les
A65. Les considérations propres aux petites entités que objectifs. Dans les circonstances d’une mission, il peut y
contiennent les normes d’audit ont été élaborées avant tout avoir des éléments particuliers qui imposent à l’auditeur de
dans la perspective d’entités non cotées. Toutefois, certaines mettre en œuvre des procédures en plus de celles qui sont
de ces considérations peuvent être utiles pour l’audit de exigées par les normes d’audit, et ce, afin d’en atteindre les
petites entités cotées. objectifs particuliers.
A66. Dans les normes d’audit, le propriétaire d’une petite
entité qui participe à la gestion de l’entité au jour le jour est Évaluation, au regard des objectifs, du caractère
désigné par le terme «propriétaire-dirigeant». suffisant et approprié des éléments probants recueillis

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
106

(Réf. : alinéa 20 b)) Incapacité d’atteindre un objectif (Réf. : par. 23)


A71. L’auditeur est tenu d’évaluer, au regard des objectifs A75. Déterminer si un objectif a été atteint ou non relève du
particuliers, si les éléments probants qu’il a recueillis sont jugement professionnel de l’auditeur. Pour poser un tel
suffisants et appropriés dans l’optique de ses objectifs jugement, l’auditeur tient compte des résultats des
généraux. S’il conclut que non, il peut suivre une ou procédures d’audit mises en œuvre pour se conformer avec
plusieurs des démarches suivantes pour satisfaire à les exigences des normes d’audit, ainsi que de son évaluation
l’exigence de l’alinéa 20 b) : du caractère suffisant et approprié des éléments probants
• évaluer s’il a obtenu, ou s’il obtiendra, des éléments obtenus et de la nécessité de procéder ou non à des actions
probants complémentaires pertinents en se conformant aux supplémentaires dans le contexte propre à l’audit pour
exigences d’autres normes d’audit; atteindre les objectifs particuliers des différentes normes
• pousser plus loin les travaux effectués en application d’une d’audit. Les circonstances pouvant rendre impossible
ou de plusieurs exigences; l’atteinte d’un objectif sont notamment celles qui :
• mettre en œuvre d’autres procédures qu’il juge nécessaires • empêchent l’auditeur de se conformer aux exigences
dans les circonstances. pertinentes d’une norme;
Lorsqu’il s’attend à ce qu’aucune de ces démarches ne soit • rendent non faisables en pratique ou impossibles, de la part
réaliste en pratique ou possible dans les circonstances, de l’auditeur, la mise en œuvre des procédures d’audit
l’auditeur sera incapable de recueillir des éléments probants supplémentaires ou l’obtention d’éléments probants
suffisants et appropriés et il est tenu par les normes d’audit complémentaires, considérées nécessaires au regard des
d’en déterminer l’incidence sur son rapport ou sur sa objectifs, conformément au paragraphe 20, par exemple en
capacité à mener la mission à terme. raison d’une limitation des éléments probants disponibles.
A76. Lorsqu’elle répond aux exigences de la norme 1230
Respect des exigences pertinentes ainsi qu’aux obligations de documentation spécifiques
Exigences pertinentes (Réf. : par. 21) contenues dans les autres normes d’audit pertinentes, la
documentation de l’audit fournit les éléments probants sur
A72. Il peut se présenter des situations où une norme (et, par lesquels l’auditeur s’est fondé pour conclure qu’il avait
conséquent, l’ensemble de ses exigences) ne soit pas atteint ses objectifs généraux. Il n’est pas nécessaire que
pertinente. Par exemple, si l’entité n’a pas de fonction l’auditeur consigne un à un (comme sur une liste de contrôle,
d’audit interne, aucune disposition de la norme 4610 n’est par exemple) les objectifs particuliers qu’il a atteints, mais le
pertinente. fait d’avoir documenté l’incapacité d’atteindre un objectif
A73. Il se peut qu’une norme pertinente contienne certaines l’aide à évaluer si un tel échec l’a empêché d’atteindre ses
exigences dont l’application est conditionnelle. Une exigence objectifs généraux.
de ce genre est pertinente dès lors que la condition requise
pour que l’exigence s’applique est présente. De façon
générale, le caractère conditionnel d’une exigence est soit
explicite, soit implicite. Ainsi, par exemple :
• l’exigence qui impose à l’auditeur de modifier son opinion
en cas de limitation de l’étendue des travaux constitue une
exigence conditionnelle explicite;
• l’exigence qui impose à l’auditeur de communiquer aux
responsables de la gouvernance les déficiences importantes
relevées dans le contrôle interne au cours de l’audit, qui
n’entre en jeu qu’à condition que l’auditeur ait relevé de
telles déficiences, ou celle qui impose à l’auditeur de
recueillir des éléments probants suffisants et appropriés
concernant la présentation et la communication de
l’information sectorielle conformément au référentiel
d’information financière applicable, qui ne vaut qu’à
condition que le référentiel exige ou permette la
communication de cette information, constituent des
exigences conditionnelles implicites.
Dans certains cas, il peut être indiqué qu’une exigence est
subordonnée aux textes légaux ou réglementaires
applicables. Par exemple, il peut être exigé de l’auditeur
qu’il démissionne, dans les cas où les textes légaux ou
réglementaires applicables le permettent, ou qu’il
accomplisse une action, à moins que les textes légaux ou
réglementaires ne l’interdisent. Selon le pays, la permission
ou l’interdiction légale ou réglementaire peut être explicite
ou implicite.
Dérogation à une exigence (Réf. : par. 22)
A74. La norme 1230 définit des exigences de documentation
visant les situations exceptionnelles où l’auditeur déroge à
une exigence pertinente. Les normes d’audit n’imposent pas
de se conformer à une exigence qui est sans pertinence dans
le contexte particulier d’un audit.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
107

NORME 1210 TERMES ET CONDITIONS D’UNE MISSION D’AUDIT

Introduction
Champ d’application de la présente norme
1. La présente norme 1210 d’audit traite des responsabilités de l’auditeur en ce qui
concerne l’obtention de l’accord de la direction et, le cas échéant, des responsables
de la gouvernance sur les termes et conditions de la mission d’audit. Ces
responsabilités comprennent celle de s’assurer que sont réunies certaines
conditions préalables à la réalisation d’un audit, dont la responsabilité incombe à
la direction et, le cas échéant, aux responsables de la gouvernance. La norme 2201
traite des aspects de l’acceptation d’une mission qui sont du ressort de l’auditeur.
(Réf. : par. A1)
Objectif
2. L’objectif de l’auditeur est de n’accepter ou de ne reconduire une mission d’audit
que lorsque les modalités selon lesquelles elle sera réalisée ont été convenues, ce
qui implique :
a) d’avoir établi si les conditions préalables à la réalisation d’un audit sont
réunies;
b) d’avoir obtenu confirmation qu’il existe, entre l’auditeur et la direction et, le
cas échéant, les responsables de la gouvernance, un commun accord sur les
termes et conditions de la mission d’audit.
Définitions
3. Dans les normes d’audit, on entend par :
«conditions préalables à la réalisation d’un audit», l’utilisation par la direction
d’un référentiel d’information financière acceptable aux fins de la préparation
des états financiers et l’accord de la direction et, le cas échéant, des responsables
de la gouvernance sur le postulat de départ pour la réalisation d’un audit.
4. Dans la présente norme 1210, l’expression «la direction» doit s’interpréter ci-après
comme englobant «la direction et, le cas échéant, les responsables de la
gouvernance».
Exigences
Conditions préalables à la réalisation d’un audit
5. Pour établir si les conditions préalables à la réalisation d’un audit sont réunies,
l’auditeur doit :
a) déterminer si le référentiel d’information financière à appliquer aux fins de la
préparation des états financiers est acceptable; (Réf. : par. A2 à A10)
b) obtenir, de la part de la direction, confirmation qu’elle reconnaît et comprend
les responsabilités qui lui incombent, à savoir : (Réf. : par. A11 à A14, A20)

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
108

i) la responsabilité de préparer les états financiers conformément au


référentiel d’information financière applicable, ce qui implique, le cas
échéant, leur présentation fidèle, (Réf. : par. A15)
ii) la responsabilité du contrôle interne qu’elle considère comme nécessaire
pour permettre la préparation d’états financiers qui soient exempts
d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs,
(Réf. : par. A16 à A19)
iii) la responsabilité de fournir à l’auditeur :
a. un accès à toutes les informations dont elle a connaissance et qui
sont pertinentes pour la préparation des états financiers,
notamment les documents comptables, les pièces justificatives et
d’autres éléments d’information,
b. les informations additionnelles que l’auditeur peut lui demander
aux fins de l’audit,
c. un accès sans restriction aux personnes, au sein de l’entité, auprès
de qui il faut, selon l’auditeur, obtenir des éléments probants.
Limitation de l’étendue des travaux avant l’acceptation de la mission d’audit

6. Si la direction ou les responsables de la gouvernance imposent, dans les termes et


conditions d’une mission d’audit envisagée, une limitation de l’étendue des
travaux qui soit de nature à amener l’auditeur à conclure qu’il lui sera impossible
d’exprimer une opinion sur les états financiers, il ne doit pas accepter cette
mission limitée en tant que mission d’audit, à moins que les textes légaux ou
réglementaires ne l’y obligent.
Autres facteurs influant sur l’acceptation de la mission d’audit

7. Si les conditions préalables à la réalisation d’un audit ne sont pas réunies,


l’auditeur doit s’en entretenir avec la direction. À moins que les textes légaux ou
réglementaires ne l’y obligent, l’auditeur ne doit pas accepter la mission d’audit
envisagée dans l’un ou l’autre des cas suivants :
a) il estime que le référentiel d’information financière à utiliser aux fins de la
préparation des états financiers est inacceptable, sous réserve de la situation
définie au paragraphe 19;
b) il n’a pas pu obtenir la confirmation mentionnée à l’alinéa 5 b).
Accord sur les termes et conditions de la mission d’audit

8. L’auditeur doit convenir des termes et conditions de la mission d’audit avec la


direction ou les responsables de la gouvernance, selon le cas. (Réf. : par. A21)
9. Sous réserve du paragraphe 11, les termes et conditions convenus pour la mission
d’audit doivent être consignés dans une lettre de mission ou dans un autre type
d’accord écrit établi sous une forme appropriée, et doivent préciser : (Réf. : par.
A22 à A25)
a) l’objectif et l’étendue de l’audit des états financiers;
b) les responsabilités de l’auditeur;
c) les responsabilités de la direction;

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
109

d) le référentiel d’information financière applicable qui servira à la préparation


des états financiers; (Réf. : par. A23a)
e) la forme et le contenu prévus des rapports qui seront délivrés par l’auditeur et
le fait que, dans certaines circonstances, la forme et le contenu d’un rapport
puissent différer de ceux qui étaient prévus.

10. Lorsque des textes légaux ou réglementaires prescrivent avec suffisamment de


précision les termes et conditions de la mission dont il est question au paragraphe
10, l’auditeur n’a pas à les consigner dans un accord écrit, du moment qu’il
précise que ces textes s’appliquent et que la direction reconnaît et comprend les
responsabilités qui lui incombent, décrites à l’alinéa 6 b). (Réf. : par. A22, A26 et
A27)
11. Lorsque des textes légaux ou réglementaires imposent à la direction des
responsabilités semblables à celles décrites à l’alinéa 6 b), l’auditeur peut
déterminer que ces textes définissent des responsabilités qu’il juge équivalentes à
celles décrites à cet alinéa. Dans le cas où il considère que ces responsabilités sont
équivalentes, l’auditeur peut utiliser le libellé des textes légaux ou réglementaires
dans l’accord écrit. Lorsqu’une responsabilité n’a pas son équivalent dans les
textes légaux ou réglementaires, l’auditeur doit utiliser la description de l’alinéa 6
b) dans l’accord écrit. (Réf. : par. A26)
Audits récurrents

12. Dans le cas d’audits récurrents, l’auditeur doit apprécier si les circonstances
exigent une révision des termes et conditions de la mission et s’il est nécessaire de
rappeler à l’entité les termes et conditions déjà convenus. (Réf. : par. A28)
Acceptation d’une modification des termes et conditions de la mission d’audit

13. L’auditeur ne doit pas accepter une modification des termes et conditions de la
mission d’audit en l’absence de justification valable. (Réf. : par. A29 à A31)
14. L’auditeur qui, avant l’achèvement de la mission d’audit, se voit demander de
changer la mission d’audit pour une mission aboutissant à l’expression d’un
niveau d’assurance moins élevé doit déterminer s’il existe une justification valable
pour le faire. (Réf. : par. A32 et A33)
15. Si les termes et conditions de la mission d’audit sont modifiés, l’auditeur et la
direction doivent s’entendre sur les nouveaux termes et conditions de la mission
et les consigner dans une lettre de mission ou dans un autre type d’accord écrit
établi sous une forme appropriée.
16. Si l’auditeur ne peut accepter de modifier les termes et conditions de la mission
d’audit et n’est pas autorisé par la direction à poursuivre la mission initialement
prévue, il doit :
a) démissionner, lorsqu’il lui est possible de démissionner selon les textes légaux
ou réglementaires applicables;
b) déterminer s’il est soumis à une quelconque obligation, contractuelle ou autre,
de signaler la situation à d’autres parties, par exemple aux responsables de la
gouvernance, aux actionnaires ou aux autorités de réglementation.
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
110

Autres questions à considérer pour l’acceptation d’une mission


Normes d’information financière complétées par des textes légaux ou réglementaires

17. Lorsque des textes légaux ou réglementaires prescrivent des exigences qui
s’ajoutent aux normes d’information financière établies par un organisme de
normalisation autorisé ou reconnu, l’auditeur doit déterminer s’il y a des conflits
entre les normes d’information financière et les exigences supplémentaires. Si
c’est le cas, l’auditeur doit s’entretenir avec la direction de la nature des exigences
supplémentaires et déterminer avec elle d’un commun accord s’il est possible :
a) soit de satisfaire aux exigences supplémentaires par la communication
d’informations supplémentaires dans les états financiers;
b) soit de modifier en conséquence la description du référentiel d’information
financière applicable dans les états financiers.
Si aucune de ces deux mesures n’est possible, l’auditeur doit déterminer s’il lui
faut exprimer une opinion modifiée conformément à la norme 5705 (Réf. : par.
A34)
Référentiel d’information financière prescrit par des textes légaux ou réglementaires : autres
questions influant sur l’acceptation

18. S’il estime que le référentiel d’information financière prescrit par des textes légaux
ou réglementaires serait inacceptable s’il n’était pas ainsi prescrit, l’auditeur ne
doit accepter la mission d’audit que lorsque les conditions suivantes sont réunies :
(Réf. : par. A35)
a) la direction accepte de fournir dans les états financiers les informations
supplémentaires nécessaires pour éviter que les états financiers soient
trompeurs;
b) il est stipulé dans les termes et conditions de la mission d’audit que :
i) le rapport de l’auditeur sur les états financiers comportera, conformément à
la norme 5706, un paragraphe d’observations afin d’attirer l’attention des
utilisateurs sur les informations supplémentaires,
ii) à moins que des textes légaux ou réglementaires n’obligent l’auditeur à
exprimer son opinion sur les états financiers en utilisant l’expression
«donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une image fidèle»
conformément au référentiel d’information financière applicable, il n’aura
pas recours à cette expression dans son opinion sur les états financiers.
19. Si des textes légaux ou réglementaires l’obligent à entreprendre la mission d’audit
alors que les conditions énumérées au paragraphe 18 ne sont pas réunies,
l’auditeur doit :
a) évaluer l’incidence, sur son rapport, de la nature trompeuse des états
financiers;
b) traiter du problème de manière appropriée dans les termes et conditions de la
mission d’audit.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
111

Rapport de l’auditeur prescrit par des textes légaux ou réglementaires

20. Dans certains cas, des textes légaux ou réglementaires prescrivent, pour le rapport
de l’auditeur, une présentation ou un libellé dont la forme ou les termes s’écartent
considérablement des exigences des normes. L’auditeur doit alors évaluer :

a) s’il y a un risque que les utilisateurs se méprennent sur l’assurance que


procure l’audit des états financiers et, dans l’affirmative,

b) s’il est possible de réduire les risques de méprise en fournissant des


explications supplémentaires dans le rapport de l’auditeur.
Si l’auditeur conclut que l’ajout d’explications dans son rapport ne peut réduire
les risques de méprise, il ne doit pas accepter la mission d’audit, à moins que des
textes légaux ou réglementaires ne l’y obligent. Dans ce cas, puisqu’un audit
réalisé conformément à ces textes légaux ou réglementaires n’est pas conforme
aux normes, l’auditeur ne doit pas mentionner dans son rapport que l’audit a été
effectué conformément aux normes d’audit. (Réf. : par. A36 et A37)

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
112

Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


Champ d’application (Réf. : par. 1) selon un référentiel d’information financière conçu pour
A1. Un professionnel en exercice ne peut accepter une répondre aux besoins communs d’information financière
mission d’assurance, y compris une mission d’audit, que s’il d’un large éventail d’utilisateurs sont appelés «états
considère que les règles de déontologie applicables, par financiers à usage général»
exemple en matière d’indépendance et de compétence A6. Dans certains cas, les états financiers seront établis selon
professionnelle, seront respectées et que la mission présente un référentiel d’information financière conçu pour répondre
certaines caractéristiques. Les responsabilités de l’auditeur aux besoins d’information financière d’utilisateurs précis.
concernant les règles de déontologie dans le contexte de Ces états financiers sont appelés «états financiers à usage
l’acceptation d’une mission d’audit, pour autant qu’elles particulier». Les besoins d’information financière des
soient du ressort de l’auditeur, sont traitées dans la norme utilisateurs visés détermineront le référentiel d’information
2208. La présente norme 1210 traite des questions (ou financière applicable dans ces situations. La question du
conditions préalables) qui sont du ressort de l’entité et qui caractère acceptable des référentiels d’information financière
nécessitent un accord entre l’auditeur et la direction de conçus pour répondre aux besoins d’information financière
l’entité. d’utilisateurs particuliers est traitée dans la norme 7800.
Conditions préalables à la réalisation d’une mission A7. Il peut arriver, une fois la mission d’audit acceptée, que
d’audit l’on constate que le référentiel d’information financière
Le référentiel d’information financière (Réf. : alinéa 5 a)) applicable comporte des déficiences indiquant qu’il n’est pas
A2. L’une des conditions pour l’acceptation d’une mission acceptable. Dans le cas où l’utilisation de ce référentiel est
d’assurance est que les critères dont il est question dans la prescrite par des textes légaux ou réglementaires, les
définition de mission d’assurance soient appropriés et que les exigences des paragraphes 18 et 19 s’appliquent. Dans le cas
utilisateurs visés puissent y avoir accès. Les critères sont les où l’utilisation du référentiel n’est pas prescrite par des
points de référence utilisés pour évaluer ou mesurer l’objet textes légaux ou réglementaires, la direction peut décider
considéré et comprennent, lorsque cela est pertinent, des d’adopter un autre référentiel qui est acceptable. Si la
points de référence en matière de présentation et direction décide de procéder ainsi, les termes et conditions
d’informations à fournir. Des critères appropriés permettent de la mission d’audit convenus initialement ne seront plus
d’aboutir à des évaluations ou à des mesures pertinents, et il faudra donc, comme l’exige le paragraphe
raisonnablement cohérentes d’un objet dans le contexte où 16, s’entendre sur de nouveaux termes et conditions qui
intervient le jugement professionnel. Aux fins des normes, le reflètent le changement de référentiel.
référentiel d’information financière applicable fournit les Référentiels à usage général
critères dont se sert l’auditeur pour auditer les états A8. Certains référentiels d’information financière reposent
financiers et, le cas échéant, évaluer la fidélité de leur sur le principe d’image fidèle et d’autres sur l’obligation de
présentation. conformité. Les référentiels d’information financière qui se
A3. En l’absence de référentiel d’information financière composent principalement de normes d’information
acceptable, la direction ne dispose pas d’une base appropriée financière établies par un organisme autorisé ou reconnu
pour la préparation des états financiers et l’auditeur ne pour ce qui concerne l’adoption de normes destinées à être
dispose pas de critères appropriés pour auditer les états utilisées par les entités pour la préparation d’états financiers
financiers. Bien souvent, l’auditeur peut présumer, comme à usage général sont souvent conçus dans le but d’aboutir à
l’expliquent les paragraphes A8 et A9, que le référentiel une image ou présentation fidèle; c’est notamment le cas des
d’information financière applicable est acceptable. Normes internationales d’information financière (IFRS)
publiées par l’International Accounting Standards Board
Détermination du caractère acceptable du référentiel (IASB).
d’information financière A8. À l’heure actuelle, il n’existe pas de points de référence
A4. Les facteurs suivants sont utiles à l’auditeur pour objectifs et faisant autorité qui soient généralement reconnus
déterminer si un référentiel d’information financière est à l’échelle internationale pour juger du caractère acceptable
acceptable aux fins de la préparation des états financiers : d’un référentiel à usage général. En l’absence de tels critères,
 la nature de l’entité (par exemple, s’il s’agit d’une les normes d’information financière établies par les
entreprise commerciale, d’une entité du secteur public ou organismes autorisés ou reconnus pour ce qui concerne
d’un organisme sans but lucratif); l’adoption de normes destinées à être appliquées par certains
 l’usage prévu pour les états financiers (par exemple, types d’entités sont présumées acceptables aux fins de la
s’ils sont préparés pour répondre aux besoins communs préparation des états financiers à usage général de ces
d’information financière d’un large éventail entités, pour autant que les organismes en question suivent
d’utilisateurs ou aux besoins d’information financière une procédure établie et transparente comprenant des
d’utilisateurs particuliers); délibérations et la prise en compte des points de vue d’un
 la nature des états financiers (par exemple, s’il s’agit large éventail de parties prenantes. Voici des exemples de
d’un jeu complet d’états financiers ou d’un seul état telles normes d’information financière :
financier);  les Normes internationales d’information financière
 le fait que des textes légaux ou réglementaires (IFRS) établies par l’International Accounting Standards
prescrivent ou non le référentiel d’information financière Board (IASB);
applicable.  les normes comptables internationales du secteur public
A5. Beaucoup d’utilisateurs ne sont pas en situation d’exiger (IPSAS) établies par le Conseil des normes comptables
des états financiers adaptés à leurs besoins d’information internationales du secteur public (IPSASB);
particuliers. Bien qu’il ne soit pas possible de répondre à  les principes comptables établis par un organisme de
tous les besoins d’information d’utilisateurs précis, certains normalisation autorisé ou reconnu dans pays particulier,
besoins en matière d’information financière sont communs à pour autant que l’organisme suive une procédure établie
un large éventail d’utilisateurs. Les états financiers établis et transparente comprenant des délibérations et la prise

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
113

en compte des points de vue d’un large éventail de parties responsabilité de l’approbation des états financiers ou du
prenantes. suivi du contrôle interne de l’entité relatif à l’information
Ces normes d’information financière sont souvent désignées financière. Dans les entités de grande taille ou faisant appel
à titre de référentiel d’information financière applicable dans public à l’épargne, certaines responsabilités de surveillance
les textes légaux ou réglementaires qui régissent la peuvent être confiées à un sous-groupe des responsables de
préparation des états financiers à usage général. la gouvernance, tel qu’un comité d’audit
A13. La norme 3580 exige que l’auditeur demande à la
Référentiels d’information financière prescrits par des direction de lui fournir des déclarations écrites affirmant
textes légaux ou réglementaires qu’elle s’est acquittée de certaines de ses responsabilités. Il
A9. Conformément à l’alinéa 5 a), l’auditeur est tenu de peut dès lors être approprié pour l’auditeur d’aviser la
déterminer si le référentiel d’information financière à direction qu’il s’attend à recevoir d’elle de telles déclarations
appliquer aux fins de la préparation des états financiers est écrites, de même que d’autres déclarations écrites exigées
acceptable. Il se peut que, dans certains pays, des textes par d’autres normes et, lorsque nécessaire, des déclarations
légaux ou réglementaires prescrivent le référentiel écrites pour étayer d’autres éléments probants pertinents par
d’information financière à appliquer aux fins de la rapport aux états financiers ou à une ou plusieurs assertions
préparation des états financiers à usage général pour certains spécifiques contenues dans les états financiers
types d’entités. En l’absence d’indication contraire, il est A14. Dans le cas où la direction refuse de reconnaître ses
présumé qu’un tel référentiel d’information financière est responsabilités ou de fournir les déclarations écrites,
acceptable aux fins de la préparation des états financiers à l’auditeur ne sera pas en mesure d’obtenir des éléments
usage général de ces entités. Dans les cas où le référentiel probants suffisants et appropriés. L’auditeur ne doit alors
n’est pas considéré comme acceptable, les paragraphes 19 et accepter la mission d’audit que si des textes légaux ou
20 s’appliquent. réglementaires l’y obligent. Dans le cas où l’auditeur est
obligé d’accepter la mission d’audit, il lui faudra peut-être
Pays n’ayant pas d’organisme de normalisation ni de expliquer à la direction l’importance de ces questions et leurs
référentiel d’information financière prescrit incidences sur son rapport.
A10. Lorsqu’une entité est immatriculée ou exerce ses
activités dans un pays où il n’y a pas d’organisme de Préparation des états financiers (Réf. : sous-alinéa 5 b)i))
normalisation autorisé ou reconnu ni de référentiel A15. La plupart des référentiels d’information financière
d’information financière prescrit par des textes légaux ou contiennent des exigences concernant la présentation des
réglementaires, c’est la direction qui décide du référentiel états financiers : selon ces référentiels, la préparation des
d’information financière à appliquer pour la préparation des états financiers conformément au référentiel d’information
états financiers. financière englobe leur présentation. Dans le cas d’un
référentiel reposant sur le principe d’image fidèle, l’objectif
Accord sur les responsabilités de la direction (Réf. : de la présentation fidèle de l’information prend une telle
alinéa 5 b)) importance que le postulat de départ dont l’auditeur convient
A11. La réalisation d’un audit conforme aux normes repose avec la direction fait expressément référence à la
sur le postulat de départ voulant que la direction ait reconnu présentation fidèle ou à la responsabilité de veiller à ce que
et comprenne les responsabilités qui lui incombent, décrites à les états financiers donnent une image fidèle conformément
l’alinéa 6 b). Il peut y avoir des pays où ces responsabilités au référentiel d’information financière
sont définies dans des textes légaux ou réglementaires, et
d’autres où elles sont peu ou pas définies dans de tels textes. Contrôle interne (Réf. : sous-alinéa 4 b) ii))
Les normes ne peuvent en aucun cas avoir préséance sur les A16. La direction maintient le contrôle interne qu’elle
textes légaux ou réglementaires en la matière. Toutefois, le considère comme nécessaire pour permettre la préparation
principe de l’indépendance de l’audit exige que le rôle de d’états financiers exempts d’anomalies significatives, que
l’auditeur soit incompatible avec la responsabilité de la celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs. En raison des
préparation des états financiers ou la responsabilité du limites qui lui sont inhérentes, le contrôle interne, aussi
contrôle interne de l’entité relatif à l’information financière, efficace soit-il, ne peut fournir à l’entité qu’une assurance
et que l’auditeur puisse raisonnablement s’attendre à obtenir raisonnable quant à la réalisation de ses objectifs en matière
les informations nécessaires à la réalisation de l’audit, dans d’information financière.
la mesure où la direction a la capacité de fournir ou d’obtenir A17. La réalisation d’un audit indépendant conformément
ces informations. Le postulat de départ est donc fondamental aux normes ne saurait se substituer au maintien, par la
à la réalisation d’un audit indépendant. Afin d’éviter tout direction, du contrôle interne nécessaire à la préparation des
malentendu, il est demandé à la direction, lors de la états financiers. Par conséquent, l’auditeur est tenu d’obtenir
conclusion d’un accord écrit sur les termes et conditions de de la direction la confirmation qu’elle reconnaît et comprend
la mission d’audit de la manière décrite aux paragraphes 9 à la responsabilité qui lui incombe à l’égard du contrôle
12, de confirmer qu’elle reconnaît et comprend les interne. Cependant, ce n’est pas parce que l’auditeur obtient
responsabilités qui lui incombent. la confirmation requise par le sous-alinéa 5 b) ii) qu’il
A12. Le partage des responsabilités en matière d’information conclura nécessairement à l’atteinte des objectifs du contrôle
financière entre la direction et les responsables de la interne maintenu par la direction ou à l’absence de
gouvernance varie en fonction des ressources et de la déficiences dans celui-ci
structure de l’entité, des textes légaux ou réglementaires A18. Il appartient à la direction de déterminer quel contrôle
pertinents et des rôles respectifs de la direction et des interne est nécessaire pour la préparation des états financiers.
responsables de la gouvernance au sein de l’entité. Dans la La notion de contrôle interne englobe une large gamme de
plupart des cas, la direction est responsable de l’exécution mesures dans le cadre de composantes que l’on peut désigner
tandis que les responsables de la gouvernance exercent une sous les noms suivants : environnement de contrôle;
surveillance sur la direction. Dans certaines entités, les processus d’évaluation des risques par l’entité; système
responsables de la gouvernance ont ou assument la d’information (y compris les processus opérationnels
responsabilité. connexes) pertinent pour l’information financière, et

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
114

et communication; activités de contrôle; et suivi des mission. Dans certains pays, toutefois, l’objectif et l’étendue
contrôles. d’un audit ainsi que les responsabilités de la direction et de
Cependant, cette décomposition du contrôle interne ne l’auditeur peuvent être suffisamment définis dans les textes
reflète pas nécessairement la manière dont une entité en légaux, de sorte que ceux-ci se trouvent à prescrire les
particulier conçoit, met en place et maintient son propre éléments énumérés au paragraphe 9. Dans de telles
contrôle interne, ni la façon dont elle peut en classer les circonstances, le paragraphe 10 permet à l’auditeur de se
différentes composantes. Le contrôle interne d’une entité (en limiter, dans la lettre de mission d’audit, à mentionner que
particulier ses livres et documents comptables ou ses les textes légaux ou réglementaires pertinents s’appliquent et
systèmes comptables) est le reflet des besoins de la direction, que la direction reconnaît et comprend que les
de la complexité des activités de l’entité, de la nature des responsabilités énoncées à l’alinéa 5 b) lui incombent.
risques auxquels elle est exposée et des textes légaux ou L’auditeur peut cependant juger bon d’inclure tout de même
réglementaires pertinents. dans la lettre de mission les points énumérés au paragraphe
A19. Dans certains pays, les textes légaux ou réglementaires 9, dans le but d’informer la direction.
peuvent faire état de la responsabilité de la direction quant au Forme et contenu de la lettre de mission d’audit
caractère adéquat des livres et documents comptables ou des A23. La forme et le contenu de la lettre de mission d’audit
systèmes comptables. Dans certains cas, il peut être d’usage peuvent varier d’une entité à l’autre. La norme 1200 peut
de faire une distinction entre les livres et documents servir de base pour élaborer le contenu de la lettre de mission
comptables ou systèmes comptables d’une part et le contrôle d’audit en ce qui concerne les responsabilités de l’auditeur.
interne ou les contrôles d’autre part. Cependant, comme L’alinéa 6 b) et le paragraphe 11 de la présente norme
l’indique le paragraphe A18, les livres et documents décrivent les responsabilités de la direction. En plus
comptables ou systèmes comptables font partie intégrante du d’inclure les points exigés par le paragraphe 9, la lettre de
contrôle interne. C’est pourquoi ils ne sont pas expressément mission d’audit peut faire mention, par exemple :
mentionnés au sous-alinéa 5 b)ii) dans la description de la  de la définition de l’étendue de l’audit, avec références
responsabilité de la direction à cet égard. Afin d’éviter tout aux textes légaux et réglementaires applicables, aux
malentendu, il peut être bon que l’auditeur explique à la normes et aux prises de position, d’ordre déontologique
direction l’étendue de cette responsabilité. ou autre, des corps professionnels dont l’auditeur est
membre;
Informations additionnelles (Réf. : division 5 b)iii)b.)  de la forme de toute autre communication des résultats
A19a. Les informations additionnelles que l’auditeur peut de la mission d’audit;
demander à la direction aux fins de l’audit peuvent  de l’exigence que l’auditeur communique les questions
comprendre, s’il y a lieu, des questions relatives aux autres clés de l’audit dans son rapport conformément à la
informations conformément à la norme 5720. Lorsque norme 5701
l’auditeur s’attend à obtenir d’autres informations après la  du fait qu’en raison des limites inhérentes à un audit,
date de son rapport, les termes et conditions de la mission conjuguées aux limites inhérentes au contrôle interne, il
d’audit peuvent également tenir compte des responsabilités existe un risque inévitable que des anomalies
de l’auditeur concernant ces autres informations, y compris, significatives ne soient pas détectées, même si l’audit a
le cas échéant, les mesures qui pourraient être appropriées ou été correctement planifié et réalisé conformément aux
nécessaires si l’auditeur conclut à l’existence d’une anomalie normes;
significative dans les autres informations obtenues après la  des dispositions prises pour la planification et la
date de son rapport. réalisation de l’audit, y compris la composition de
l’équipe de mission;
Considérations pertinentes dans le cas des petites entités  du fait que l’auditeur s’attend à recevoir des
(Réf. : alinéa 5 b)) déclarations écrites de la direction (voir également le
A20. L’un des objectifs de l’accord sur les termes et paragraphe A13);
conditions de la mission d’audit est d’éviter les malentendus
 de l’engagement de la direction à mettre à la disposition
sur les responsabilités respectives de la direction et de de l’auditeur les projets d’états financiers et toute autre
l’auditeur. Par exemple, si un tiers a aidé à la préparation des
information connexe en temps voulu pour lui permettre
états financiers, il peut être bon de rappeler à la direction que
d’achever l’audit dans le respect du calendrier proposé;
c’est toujours à elle qu’incombe, en dernier ressort, la
 de l’engagement de la direction à informer l’auditeur de
responsabilité de préparer les états financiers conformément
tout fait susceptible d’avoir une incidence sur les états
au référentiel d’information financière applicable.
financiers, dont elle pourrait prendre connaissance entre
la date du rapport de l’auditeur et la date de publication
Accord sur les termes et conditions de la mission d’audit
des états financiers;
Obtention de l’accord sur les termes et conditions de la
 de la base de calcul des honoraires et des modalités de
mission (Réf. : par. 8)
facturation;
A21. Les rôles respectifs de la direction et des responsables
de la gouvernance dans le consentement donné aux  de ce que la direction est priée d’accuser réception de la
conditions de la mission dépendent de la structure de lettre de mission d’audit et de donner son accord aux
gouvernance de l’entité et des textes légaux ou termes et conditions de la mission qui y sont stipulés.
réglementaires pertinents. A23a. Lorsque l’auditeur n’est pas tenu de communiquer les
questions clés de l’audit dans son rapport, il peut être utile
Lettre de mission d’audit ou autre forme d’accord écrit qu’il mentionne la possibilité de le faire dans les termes et
(Réf. : par. 9 et 10) conditions de la mission d’audit et, dans certains pays, il peut
A22. L’entité et l’auditeur ont tous deux intérêt à ce que ce lui falloir en faire mention pour conserver cette faculté.
dernier fasse parvenir à celle-ci une lettre de mission d’audit A24. S’il y a lieu, les points suivants peuvent également être
avant le début de l’audit, afin d’éviter tout malentendu sur la couverts dans la lettre de mission d’audit :
 les dispositions concernant la participation d’autres
auditeurs et d’experts à certains aspects de l’audit;
 les dispositions concernant la participation des auditeurs
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
115

internes et d’autres membres du personnel de l’entité;  changement important dans la détention du capital;
 les dispositions à prendre avec le prédécesseur, le cas  évolution substantielle de la nature ou de l’ampleur des
échéant, lorsqu’il s’agit d’un audit initial; activités de l’entité;
 toute limitation de la responsabilité de l’auditeur,  modification des exigences légales ou réglementaires;
lorsqu’une telle limitation est possible;  changement dans le référentiel d’information financière
 une référence aux autres accords pouvant exister entre adopté aux fins de la préparation des états financiers;
l’auditeur et l’entité;  changement dans les autres exigences en matière de
 toute obligation de mettre les dossiers de travail d’audit à communication de l’information.
la disposition de tiers. Acceptation d’une modification des termes et conditions
Audits de composantes de la mission d’audit
A25. Lorsque l’auditeur d’une entité mère est également Demande de modification des termes et conditions de la
l’auditeur d’une composante, certains facteurs peuvent mission d’audit (Réf. : par. 13)
influer sur la décision de transmettre ou non une lettre de A29. Il se peut qu’une entité demande à l’auditeur de
mission d’audit distincte à la composante, dont les suivants : modifier les termes et conditions de la mission d’audit en
 qui nomme l’auditeur de la composante; raison d’un changement de situation qui remet en cause la
 si la composante doit faire ou non l’objet d’un rapport nécessité d’un audit, parce qu’elle s’était méprise sur la
d’audit distinct; nature d’un audit au moment d’en faire la demande
 les exigences légales relatives à la nomination de initialement ou par suite d’une limitation de l’étendue de la
l’auditeur; mission d’audit, que cette limitation soit imposée par la
 le pourcentage de participation de la société mère; direction ou qu’elle découle d’autres circonstances. Comme
 le niveau d’indépendance des membres de la direction de l’exige le paragraphe 13, l’auditeur tient compte de la
la composante par rapport à la société mère. justification donnée pour une telle demande, et surtout des
Responsabilités de la direction prescrites par des textes incidences d’une limitation de l’étendue de la mission
légaux ou réglementaires (Réf. : par. 10 et 11) d’audit.
A26. Si, dans les circonstances décrites aux paragraphes A30. Un changement de situation remettant en cause les
A22 et A27, l’auditeur conclut qu’il n’est pas nécessaire de besoins de l’entité ou une méprise sur la nature du service
consigner certains termes et conditions de la mission d’audit demandé initialement peuvent constituer une justification
dans une lettre de mission, il est néanmoins tenu selon le valable pour demander une modification des termes et
paragraphe 11 de demander à la direction de confirmer par conditions de la mission d’audit.
écrit qu’elle reconnaît et comprend que les responsabilités A31. À l’opposé, une demande de modification peut être
énoncées à l’alinéa 5 b) lui incombent. Toutefois, considérée comme injustifiée s’il s’avère qu’elle est liée à
conformément au paragraphe 11, pareille confirmation écrite des informations incorrectes, incomplètes ou autrement
peut refléter le libellé d’un texte légal ou réglementaire si ce insatisfaisantes. Un exemple serait le cas où l’auditeur n’est
texte légal ou réglementaire définit et impose à la direction pas en mesure d’obtenir des éléments probants suffisants et
des responsabilités équivalentes à celles énoncées à l’alinéa appropriés sur les créances et où l’entité demande à ce que la
5 b). Il se peut que, dans certains pays, la profession mission d’audit soit changée en mission d’examen afin
comptable, les instances de normalisation en matière d’audit d’éviter une opinion avec réserve ou la formulation d’une
ou l’autorité de réglementation des audits aient fourni des impossibilité d’exprimer une opinion.
indications sur la question de savoir si la description Demande de changement de l’audit en mission d’examen
contenue dans un texte légal ou réglementaire est équivalente ou de services connexes (Réf. : par. 14)
Considérations propres aux entités du secteur public A32. Avant d’accepter de changer la mission d’audit en une
A27. Les textes légaux ou réglementaires régissant les mission d’examen ou de services connexes, l’auditeur qui a
activités d’audit dans le secteur public prescrivent été chargé de réaliser un audit conforme aux normes
généralement la nomination d’un auditeur du secteur public pourrait, en plus de tenir compte des points mentionnés aux
et prévoient habituellement les responsabilités et les pouvoirs paragraphes A29 à A31 ci-dessus, devoir apprécier les
de cet auditeur, dont le pouvoir d’accès aux documents incidences légales ou contractuelles d’un tel changement.
comptables de l’entité et à d’autres informations. Même si un A33. Si l’auditeur arrive à la conclusion qu’il y a une
texte légal ou réglementaire prescrit avec suffisamment de justification valable au changement de la mission d’audit en
précision les termes et conditions de la mission d’audit, mission d’examen ou de services connexes, le travail d’audit
l’auditeur du secteur public peut considérer qu’une lettre de réalisé jusqu’à la date du changement peut s’avérer utile aux
mission qui ne se limite pas au contenu minimum prévu au fins de la nouvelle mission. Les travaux à exécuter par la
paragraphe 10 présente des avantages. suite et le rapport à délivrer seront toutefois ceux qui
Audits récurrents (Réf. : par. 12) correspondent au nouveau type de mission.
A28. Il se peut que l’auditeur décide de ne pas transmettre Afin d’éviter toute confusion chez le lecteur, le rapport
une nouvelle lettre de mission d’audit ou un autre type portant sur les services connexes ne fera aucunement
d’accord écrit pour chaque période soumise à un audit. Il mention :
pourrait toutefois être justifié, en présence des facteurs a) de la mission d’audit initiale;
suivants, de réviser les termes et conditions de la mission b) de toute procédure ayant pu être réalisée dans le cadre de
d’audit ou de rappeler à l’entité les termes et conditions déjà la mission d’audit initiale, sauf si la mission d’audit est
convenus : changée en mission de mise en œuvre de procédures
 indices laissant à penser que l’entité se méprend sur convenues, auquel cas la mention des procédures mises en
l’objectif et l’étendue de l’audit; œuvre constitue une composante normale du rapport.
 modification quelconque des termes et conditions de la
mission d’audit ou présence de termes et conditions
particuliers;
 changement récent au sein de la haute direction;

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
116

Autres questions à considérer pour l’acceptation d’une


mission
Normes d’information financière complétées par des
textes légaux ou réglementaires (Réf. : par. 17)
A34. Dans certains pays, il se peut que des textes légaux ou
réglementaires prescrivent des exigences en matière de
préparation des états financiers qui s’ajoutent aux normes
d’information financière établies par un organisme de
normalisation autorisé ou reconnu. Dans ces pays, le
référentiel d’information financière applicable aux fins de
l’application des normes englobe à la fois le référentiel
d’information financière identifié et les exigences
additionnelles, pourvu que celles-ci n’entrent pas en conflit
avec le référentiel identifié. Cela peut être le cas, par
exemple, lorsque les textes légaux ou réglementaires
prescrivent la communication d’informations
supplémentaires par rapport à celles exigées par les normes
d’information financière ou lorsqu’elles limitent l’éventail
des choix permis par ces normes.

Référentiel d’information financière prescrit par des textes


légaux ou réglementaires : autres questions influant sur
l’acceptation (Réf. : par. 18)
A35. Il se peut qu’un texte légal ou réglementaire prescrive
que le libellé de l’opinion de l’auditeur soit établi selon la
formule «donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une
image fidèle», mais que l’auditeur arrive à la conclusion que
le référentiel d’information financière applicable serait
inacceptable s’il n’était pas prescrit par un texte légal ou
réglementaire. Il s’agit alors d’un cas où les termes du libellé
prescrit pour le rapport de l’auditeur s’écartent
considérablement des exigences des normes (voir le
paragraphe 20)

Rapport de l’auditeur prescrit par un texte légal ou


réglementaire (Réf. : par. 20)
A36. Les normes interdisent à l’auditeur de se déclarer en
conformité avec les normes d’audit s’il ne s’est pas conformé
à l’ensemble des normes pertinentes pour l’audit. Dans le cas
où un texte légal ou réglementaire prescrit, aux fins du
rapport de l’auditeur, une présentation ou un libellé dont la
forme ou les termes s’écartent considérablement des
exigences des normes et que l’auditeur conclut que l’ajout
d’explications dans son rapport ne permettrait pas de réduire
les risques de méprise, il peut envisager de déclarer dans son
rapport que la mission d’audit n’a pas été réalisée
conformément aux normes. Il est toutefois souhaitable que,
dans la mesure où cela est faisable en pratique, l’auditeur
applique les normes, y compris celles qui traitent du rapport
de l’auditeur, même dans les cas où il ne lui est pas permis
de mentionner dans son rapport que l’audit a été réalisé
conformément aux normes.

Considérations propres aux entités du secteur public


A37. Dans le secteur public, la législation régissant la
mission d’audit peut comporter des exigences particulières;
par exemple, l’auditeur peut être tenu de faire rapport
directement à un ministre, au corps législatif ou au public si
l’entité tente de limiter l’étendue de l’audit.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
117

NORME 1220 CONTROLE QUALITE D’UN AUDIT D’ETATS FINANCIERS

Introduction
Champ d’application de la présente norme

1. La présente norme 1220 d’audit traite des responsabilités particulières de


l’auditeur concernant les procédures de contrôle qualité applicables à un audit
d’états financiers. Elle traite aussi, le cas échéant, des responsabilités du
responsable du contrôle qualité de la mission. La présente norme 1220 est à lire
conjointement avec les règles de déontologie pertinentes.
Système de contrôle qualité et rôle des équipes de mission
2. La responsabilité des systèmes, politiques et procédures de contrôle qualité
incombe au cabinet d’audit. Selon la norme ISQC 1, le cabinet a l’obligation de
mettre en place et de maintenir un système de contrôle qualité afin d’obtenir
l’assurance raisonnable que :
a) le cabinet et ses membres se conforment aux normes professionnelles et aux
exigences des textes légaux et réglementaires applicables;
b) les rapports délivrés par le cabinet ou les associés responsables de missions
sont appropriés aux circonstances1.
La présente norme 1220 repose sur le postulat que le cabinet est soumis aux
exigences de la norme ISQC 1 ou à des exigences à tout le moins aussi
rigoureuses. (Réf. : par. A1)
3. Dans le contexte du système de contrôle qualité du cabinet, il incombe aux
équipes de mission de mettre en œuvre les procédures de contrôle qualité
applicables à la mission d’audit concernée et de communiquer au cabinet les
informations pertinentes permettant de rendre opérationnels les aspects du
système de contrôle qualité du cabinet relatifs à l’indépendance.
4. Sauf indications contraires fournies par le cabinet ou d’autres parties, les équipes
de mission sont en droit de s’appuyer sur le système de contrôle qualité du
cabinet. (Réf. : par. A2)
Objectif
5. L’objectif de l’auditeur est de mettre en œuvre, au niveau de la mission, les
procédures de contrôle qualité de nature à lui fournir l’assurance raisonnable que:
a) l’audit est conforme aux normes professionnelles et aux exigences des textes
légaux et réglementaires applicables;
b) le rapport délivré par l’auditeur est approprié aux circonstances.
Définitions
6. Dans les normes d’audit, on entend par :

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
118

a) «associé responsable de la mission», l’associé, ou une autre personne du


cabinet, qui est responsable de la mission d’audit et de sa réalisation, ainsi
que du rapport de l’auditeur délivré au nom du cabinet, et qui, le cas
échéant, a obtenu l’autorisation requise d’une instance professionnelle,
légale ou réglementaire;
b) «revue de contrôle qualité de la mission», un processus conçu pour évaluer
de façon objective, au plus tard à la date du rapport de l’auditeur, les
jugements importants portés par l’équipe de mission et les conclusions
auxquelles elle est parvenue aux fins de la formulation du rapport de
l’auditeur. Le processus de la revue de contrôle qualité de la mission vise les
audits d’états financiers d’entités cotées, et, le cas échéant, les autres
missions d’audit pour lesquelles le cabinet a déterminé qu’elle était
nécessaire;
c) «responsable du contrôle qualité de la mission», un associé, une autre
personne du cabinet, une personne externe qualifiée ou une équipe
composée de telles personnes, dont aucune ne fait partie de l’équipe de
mission, ayant l’expérience et l’autorité suffisantes et appropriées pour
évaluer de façon objective les jugements importants portés par l’équipe de
mission et les conclusions auxquelles elle est parvenue aux fins de la
formulation du rapport de l’auditeur;
d) «équipe de mission», tous les associés et le personnel professionnel réalisant
une mission, ainsi que toute personne dont le cabinet ou un cabinet membre
du réseau a retenu les services et qui met en œuvre des procédures d’audit
au cours de la mission. Un expert externe choisi par l’auditeur et dont les
services ont été retenus par le cabinet ou un cabinet membre du réseau est
exclu de cette définition3;
e) «cabinet», un professionnel exerçant à titre individuel, une société de
personnes ou une société de capitaux ou une autre entité regroupant des
professionnels comptables;
f) «inspection», pour les missions d’audit achevées, les procédures visant à
fournir la preuve du respect, par les équipes de mission, des politiques et
procédures de contrôle qualité du cabinet;
g) «entité cotée», une entité dont les actions, les parts ou les titres de créance
sont cotés ou inscrits à la cote officielle d’une bourse de valeurs reconnue, ou
négociés suivant les règles d’une bourse de valeurs reconnue ou d’un autre
organisme équivalent;
h) «suivi», un processus comportant la surveillance et l’évaluation en continu
du système de contrôle qualité du cabinet, et comprenant une inspection
périodique portant sur un échantillon de missions achevées, destiné à
fournir au cabinet l’assurance raisonnable que son système de contrôle
qualité fonctionne efficacement;
i) «cabinet membre du réseau», un cabinet ou une entité appartenant à un
réseau donné;
j) «réseau», une vaste organisation qui, à la fois :
i. poursuit un objectif de coopération,

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
119

ii. a clairement pour but le partage des profits ou des coûts, ou se


caractérise par une unicité de propriété, de contrôle ou de gestion, des
politiques et procédures de contrôle qualité communes, une stratégie
d’entreprise commune, l’utilisation d’une marque unique ou le partage
d’une part considérable des ressources professionnelles;
k) «associé», toute personne ayant autorité pour engager le cabinet en ce qui
concerne la réalisation d’une mission de services professionnels;
l) «membres du cabinet», les associés et le personnel professionnel;
m) «normes professionnelles», les Normes d’audit et les règles de déontologie
pertinentes;
n) «règles de déontologie pertinentes», les règles de déontologie auxquelles
l’équipe de mission et le responsable du contrôle qualité de la mission sont
soumis, qui comprennent habituellement, d’une part, les éléments relatifs à
un audit d’états financiers des Parties A et B du Code de déontologie des
professionnels comptables du Conseil des normes internationales de
déontologie comptable (le Code de l’IESBA) et, d’autre part, les exigences
plus strictes propres à chaque pays;
o) «personnel professionnel», les professionnels, autres que les associés, y
compris les experts employés par le cabinet;
p) «personne externe qualifiée», une personne extérieure au cabinet ayant la
compétence et les capacités nécessaires pour agir en tant qu’associé
responsable d’une mission, par exemple un associé d’un autre cabinet, ou un
employé (possédant l’expérience requise) soit d’un organisme professionnel
comptable dont les membres peuvent réaliser des missions d’audit
d’informations financières historiques, soit d’une organisation qui fournit
des services de contrôle qualité pertinents.
Exigences
Responsabilités d’encadrement pour la qualité des audits
7. L’associé responsable de la mission doit assumer la responsabilité de la qualité
globale de la mission d’audit qui lui est attribuée. (Réf. : par. A3)
Règles de déontologie pertinentes
8. Tout au long de l’audit, l’associé responsable de la mission doit demeurer attentif,
en ayant recours à l’observation et à des demandes d’informations aussi souvent
qu’il est nécessaire, aux signes de non-respect, par les membres de l’équipe de
mission, des règles de déontologie pertinentes. (Réf. : par. A4 et A5)
9. Si l’associé responsable de la mission prend connaissance, par les systèmes de
contrôle qualité du cabinet ou autrement, de faits indiquant que des membres de
l’équipe de mission n’ont pas respecté les règles de déontologie pertinentes, il doit,
en concertation avec d’autres personnes au sein du cabinet, déterminer les mesures
appropriées à prendre. (Réf. : par. A5)
Indépendance
10. L’associé responsable de la mission doit tirer une conclusion quant au respect des
règles d’indépendance qui s’appliquent à la mission d’audit. Pour parvenir à cette
conclusion, il doit : (Réf. : par. A5)
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
120

a) obtenir du cabinet et, le cas échéant, d’autres cabinets membres du réseau, les
informations pertinentes lui permettant d’identifier et d’évaluer les situations
et les relations constituant des menaces à l’indépendance;

b) évaluer les informations relatives aux manquements identifiés, le cas échéant,


aux politiques et procédures du cabinet en matière d’indépendance afin de
déterminer s’ils constituent une menace à l’indépendance dans le contexte de
la mission d’audit;

c) prendre des mesures appropriées pour éliminer ces menaces ou les ramener à
un niveau acceptable par la mise en place de sauvegardes ou, lorsqu’il le
considère approprié et que c’est possible selon les textes légaux ou
réglementaires applicables, démissionner. En cas d’impossibilité de résoudre
le problème, l’associé responsable de la mission doit en informer sans délai le
cabinet afin que des mesures appropriées soient prises. (Réf. : par. A6 et A7)
Acceptation et maintien de relations clients et de missions d’audit
11. L’associé responsable de la mission doit s’assurer que les procédures appropriées
concernant l’acceptation et le maintien de relations clients et de missions d’audit
ont été suivies, et que les conclusions auxquelles elles ont abouti sont appropriées.
(Réf. : par. A8 et A9)
12. Lorsque l’associé responsable de la mission prend connaissance d’une information
qui aurait conduit le cabinet à refuser la mission d’audit si cette information avait
été connue plus tôt, il doit la communiquer sans délai au cabinet afin que ce
dernier et lui-même puissent prendre les mesures nécessaires. (Réf. : par. A9)
Affectation à l’équipe de mission
13. L’associé responsable de la mission doit s’assurer que l’équipe de mission, ainsi
que les experts choisis par l’auditeur qui n’en font pas partie, possèdent
collectivement la compétence et les capacités qui sont nécessaires pour :
a) réaliser la mission d’audit conformément aux normes professionnelles et aux
exigences des textes légaux et réglementaires applicables;
b) permettre la délivrance d’un rapport d’audit approprié aux circonstances.
(Réf. : par. A10 à A12)
Réalisation de la mission
Direction, supervision et réalisation
14. L’associé responsable de la mission doit assumer la responsabilité :
a) de la direction, de la supervision et de la réalisation de la mission d’audit
dans le respect des normes professionnelles et des exigences des textes légaux
et réglementaires applicables; (Réf. : par. A13 à A15 et A20)
b) du caractère approprié du rapport d’audit délivré, compte tenu des
circonstances. Revues
15. L’associé responsable de la mission doit assumer la responsabilité de veiller à ce
que les revues soient effectuées conformément aux politiques et procédures de
revue du cabinet. (Réf. : par. A16, A17 et A20)

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
121

16. Au plus tard à la date du rapport de l’auditeur, l’associé responsable de la mission


doit s’assurer, au moyen d’une revue de la documentation de l’audit et d’entretiens
avec l’équipe de mission, que des éléments probants suffisants et appropriés ont
été obtenus pour fonder les conclusions tirées des travaux et permettre la
délivrance du rapport de l’auditeur. (Réf. : par. A18 à A20)
Consultation
17. L’associé responsable de la mission doit :
a) assumer la responsabilité de veiller à ce que l’équipe de mission
procède aux consultations appropriées sur les questions complexes ou
controversées;
b) s’assurer que les membres de l’équipe de mission ont procédé aux
consultations appropriées tout au long de la mission, au sein de l’équipe et
auprès d’autres personnes à un niveau approprié au sein ou à l’extérieur du
cabinet;
c) s’assurer que la nature et l’étendue des consultations, ainsi que les
conclusions qui en ont résulté, ont été confirmées par les personnes
consultées;
d) déterminer que les conclusions tirées des consultations ont été mises en
œuvre. (Réf. : par. A21 et A22)
Revue de contrôle qualité d’une mission
18. Pour les audits d’états financiers d’entités cotées, et pour les autres missions
d’audit pour lesquelles le cabinet a déterminé qu’une revue de contrôle qualité est
requise, le cas échéant, l’associé responsable de la mission doit :
a) s’assurer qu’un responsable du contrôle qualité de la mission a été désigné;
b) s’entretenir avec le responsable du contrôle qualité de la mission des
questions importantes relevées au cours de la mission d’audit, y compris
celles identifiées lors de la revue de contrôle qualité;
c) s’assurer que la date du rapport de l’auditeur n’est pas antérieure à
l’achèvement de la revue de contrôle qualité de la mission. (Réf. : par. A23 à
A25)
19. Le responsable du contrôle qualité de la mission doit procéder à une évaluation
objective des jugements importants portés par l’équipe de mission et des
conclusions tirées aux fins de la formulation du rapport de l’auditeur. Cette
évaluation doit comporter :
a) des entretiens sur les questions importantes avec l’associé responsable de la
mission;
b) une revue des états financiers ainsi que du projet de rapport de l’auditeur;
c) une revue d’extraits sélectionnés de la documentation de l’audit relatifs aux
jugements importants portés par l’équipe de mission et aux conclusions
auxquelles elle est parvenue;

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
122

d) une évaluation des conclusions tirées aux fins de la formulation du rapport de


l’auditeur et une appréciation du caractère approprié du projet de rapport de
l’auditeur. (Réf. : par. A26, A27, A27a, et A29 à A31)
20. Pour les audits d’états financiers d’entités cotées, le responsable du contrôle qualité
de la mission qui effectue une revue de contrôle qualité de la mission doit en outre
prendre en considération les aspects suivants :
a) l’évaluation que l’équipe de mission a faite de l’indépendance du cabinet par
rapport à la mission;
b) la tenue de consultations appropriées sur des questions ayant donné lieu à
des divergences d’opinions ou sur d’autres questions complexes ou
controversées, et les conclusions tirées de ces consultations;
c) si la documentation de l’audit sélectionnée pour la revue rend compte des
travaux effectués par rapport aux jugements importants et étaye les
conclusions dégagées. (Réf. : par. A28 à A31)
Divergences d’opinions
21. Lorsque des divergences d’opinions apparaissent au sein de l’équipe de mission,
avec les personnes consultées ou, le cas échéant, entre l’associé responsable de la
mission et le responsable du contrôle qualité de celle-ci, l’équipe de mission doit
suivre les politiques et procédures établies par le cabinet pour le traitement et la
résolution de ces divergences.
Suivi
22. Un système efficace de contrôle qualité comporte un processus de suivi destiné à
fournir au cabinet l’assurance raisonnable que ses politiques et procédures liées au
système de contrôle qualité sont pertinentes et adéquates, et qu’elles fonctionnent
efficacement. L’associé responsable de la mission doit examiner les résultats du
processus de suivi du cabinet dont fait état l’information la plus récente diffusée au
sein de celui-ci, ou, le cas échéant, par d’autres cabinets membres du réseau, et se
demander si les déficiences mentionnées dans cette information peuvent affecter la
mission d’audit. (Réf. : par. A32 à A34)
Documentation
23. L’auditeur doit consigner dans la documentation de l’audit :
a) les problèmes relevés relativement au respect des règles de déontologie
pertinentes, et la façon dont ils ont été résolus;
b) les conclusions quant au respect des règles d’indépendance qui s’appliquent à
la mission d’audit, et les entretiens pertinents tenus avec le cabinet, le cas
échéant, qui viennent à l’appui de ces conclusions;
c) les conclusions tirées au sujet de l’acceptation et du maintien de la relation
client et de la mission d’audit;
d) la nature et l’étendue des consultations effectuées tout au long de la mission
d’audit, et les conclusions qui en ont résulté. (Réf. : par. A35)
24. Le responsable du contrôle qualité de la mission doit consigné, dans la
documentation de la mission d’audit ayant fait l’objet de la revue :
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
123

a) que les procédures prévues par les politiques du cabinet concernant la revue
de contrôle qualité d’une mission ont été mises en œuvre;
b) que la revue de contrôle qualité de la mission a été achevée au plus tard à la
date du rapport de l’auditeur;
c) que le responsable de la revue n’a pas eu connaissance de questions non
résolues qui l’auraient amené à croire que les jugements importants portés par
l’équipe de mission et les conclusions auxquelles elle est parvenue n’étaient
pas appropriés.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
124

Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


Système de contrôle qualité et rôle des équipes de mission Règles de déontologie pertinentes
(Réf. : par. 2) les principes fondamentaux de l’éthique Respect des règles de déontologie pertinentes (Réf. : par.
professionnelle, 8)
A1. La norme ISQC 1, ou des exigences à tout le moins aussi A4. Le Code de l’IESBA établit les principes fondamentaux
rigoureuses, traite de la responsabilité qui incombe au de l’éthique professionnelle qui comprennent :
cabinet de mettre en place et de maintenir son système de  intégrité
contrôle qualité pour les missions d’audit. Ce système  objectivité
comporte des politiques et procédures couvrant chacun des  compétence et diligence professionnelles
éléments suivants :  confidentialité
 responsabilités d’encadrement pour la qualité au  comportement professionnel
sein du cabinet;
 règles de déontologie pertinentes; Définition des termes «cabinet», «réseau» et «cabinet
 acceptation et maintien de relations clients et de membre du réseau» (Réf. : par. 8 à 10)
missions spécifiques; A5. Les définitions des termes «cabinet», «réseau» et
 ressources humaines; «cabinet membre du réseau» énoncées dans les règles de
 réalisation des missions; déontologie pertinentes peuvent être différentes de celles de
 suivi. la présente norme. Par exemple, le Code de l’IESBA définit
Les exigences qui traitent de la responsabilité qui incombe le cabinet comme suit :
au cabinet de mettre en place et de maintenir un système de a) un professionnel comptable exerçant à titre individuel
contrôle qualité sont à tout le moins aussi rigoureuses que la ou une société de personnes ou société de capitaux
norme ISQC 1 lorsqu’elles traitent de chacun des éléments regroupant des professionnels comptables
indiqués dans le présent paragraphe et qu’elles imposent au b) une entité qui contrôle de telles parties par un lien de
cabinet des obligations permettant d’atteindre les buts visés propriété, de gestion ou autrement
par les exigences énoncées dans la norme ISQC 1. c) une entité contrôlée par de telles parties par un lien de
propriété, de gestion ou autrement
Appui sur le système de contrôle qualité du cabinet Le Code de l’IESBA fournit en outre des explications
(Réf. : par. 4) concernant les termes «réseau» et «cabinet membre du
A2. indications contraires fournies par le cabinet ou d’autres réseau».
parties, l’équipe de mission peut s’appuyer sur le système de Dans l’optique de la conformité aux exigences énoncées aux
contrôle qualité du cabinet en ce qui concerne, par exemple : paragraphes 8 à 10, les définitions utilisées dans les règles
 la compétence des membres du cabinet, grâce aux de déontologie pertinentes s’appliquent dans la mesure
procédures de recrutement et de formation nécessaire pour l’interprétation de ces règles de déontologie.
 l’indépendance, grâce aux informations pertinentes Menaces à l’indépendance (Réf. : alinéa 10 c))
centralisées et mises à disposition par le cabinet A6. L’associé responsable de la mission peut identifier,
relativement à la mission d’audit, des menaces à
 la poursuite d’une relation client, grâce aux procédures
l’indépendance que des sauvegardes ne peuvent peut-être
d’acceptation et de maintien des relations clients
pas éliminer ou ramener à un niveau acceptable. Dans ce
 le respect des exigences des textes légaux et
cas, comme l’exige l’alinéa 10 c), il en informe la ou les
réglementaires applicables, grâce au processus de suivi
personnes compétentes au sein du cabinet pour déterminer
Responsabilités d’encadrement pour la qualité des audits
les mesures appropriées à prendre, qui peuvent aller jusqu’à
(Réf. : par. 7) renoncer à l’activité ou aux intérêts qui constituent la
 A3. Par ses actions et la communication de messages menace, ou encore à démissionner lorsque c’est possible
appropriés aux autres membres de l’équipe de mission, selon les textes légaux ou réglementaires applicables
l’associé responsable de la mission qui assume la Considération propres aux entités du secteur public
responsabilité de la qualité globale de la mission d’audit A7. Certaines mesures législatives peuvent fournir des
qui lui est attribuée fait ressortir : sauvegardes pour l’indépendance des auditeurs du secteur
a) l’importance, pour la qualité de l’audit : public. Cependant, ces auditeurs, ou les cabinets qui réalisent
i. du respect des normes professionnelles et des des audits dans le secteur public au nom de l’auditeur
exigences des textes légaux et réglementaires nommé par voie législative, peuvent, selon les termes et
applicables lors de la réalisation de la mission conditions du mandat dans le pays donné, avoir à adapter
ii. de la conformité aux politiques et procédures leur approche afin de favoriser le respect, dans son esprit, du
applicables de contrôle qualité du cabinet paragraphe 10. Cela peut inclure, lorsque le mandat de
iii. de la délivrance de rapports d’audit qui sont l’auditeur du secteur public ne lui permet pas de
appropriés aux circonstances démissionner, la révélation dans un rapport public des
iv. de la capacité de l’équipe de mission de faire part circonstances qui sont survenues et qui, dans le contexte du
de ses préoccupations sans crainte de représailles secteur privé, auraient conduit l’auditeur à démissionner.
secteur privé, auraient conduit l’auditeur à démissionner. Acceptation et maintien de relations clients et de missions
Acceptation et maintien de relations clients et de missions d’audit (Réf. : par. 11)
d’audit (Réf. : par. 11) A8. La norme ISQC 1 impose au cabinet d’obtenir les
A8. La norme ISQC 1 impose au cabinet d’obtenir les informations qu’il considère comme nécessaires dans les
informations qu’il considère comme nécessaires dans les circonstances avant d’accepter une mission pour un nouveau
circonstances avant d’accepter une mission pour un nouveau client, lorsqu’il décide du maintien ou non d’une mission et
client lorsqu’il décide du maintien ou non d’une mission et lorsqu’il envisage d’accepter une nouvelle mission pour un
lorsqu’il envisage d’accepter une nouvelle mission pour un
client existant. Des informations concernant entre autres les
client existant. Des informations concernant entre autres les
points ci-dessous aident l’associé responsable de la mission à
points ci-dessous aident l’associé responsable de la mission à
déterminer si les conclusions tirées au sujet de l’acceptation
déterminer si les conclusions tirées au sujet de l’acceptation
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
125

et du maintien de la relation client et de la mission d’audit d’informer les membres de l’équipe sur des points tels que
sont valables : les suivants :
 l’intégrité des principaux propriétaires, des dirigeants  leurs responsabilités, y compris la nécessité de se
clés et des responsables de la gouvernance de l’entité conformer aux règles de déontologie pertinentes, et
 le point de savoir si l’équipe de mission est compétente de faire preuve d’esprit critique tout au long de la
pour réaliser la mission d’audit et si elle en a les planification et de la réalisation de l’audit comme
capacités nécessaires, y compris le temps et les l’exige la norme 1200;
ressources  les responsabilités respectives de chaque associé,
 le fait que le cabinet et l’équipe de mission puissent se lorsque plusieurs associés interviennent dans la
conformer aux règles de déontologie pertinentes réalisation d’une mission d’audit;
 les questions importantes relevées lors de la mission  les objectifs des travaux à réaliser
d’audit en cours ou de la précédente, et leurs  la nature des activités de l’entité
implications pour le maintien de la relation.  les questions liées aux risques
Considérations propres aux entités du secteur public  les problèmes pouvant survenir
(Réf. : par. 11 et 12)  la stratégie détaillée retenue pour la réalisation de
A9. Dans le secteur public, il se peut que les auditeurs soient la mission
nommés conformément à une procédure légale. Il est donc Les entretiens entre les membres de l’équipe de mission
possible que certaines des exigences et considérations permettent aux moins expérimentés d’entre eux de poser des
relatives à l’acceptation et au maintien de relations clients et questions aux plus expérimentés, ce qui favorise une bonne
de missions d’audit énoncées aux paragraphes 11, 12 et A8 communication au sein de l’équipe
ne soient pas pertinentes dans ce contexte. Les informations A14 Un travail d’équipe et une formation appropriés aident
recueillies au moyen du processus décrit peuvent néanmoins les membres les moins expérimentés de l’équipe de mission
aider l’auditeur du secteur public à évaluer les risques et à à comprendre clairement les objectifs des travaux qui leur
s’acquitter de ses responsabilités en matière de rapport sont confiés
Affectation à l’équipe de mission (Réf. : par. 13) A15. La supervision consiste notamment
A10. Fait partie de l’équipe de mission, le cas échéant, une  à suivre l’avancement de la mission d’audit
personne dont le cabinet a retenu les services ou qui est  à prendre en considération la compétence et les
employée par celui-ci, et qui, mettant à contribution son capacités des divers membres de l’équipe de
expertise dans un domaine spécialisé de la comptabilité ou mission, et notamment voir si le temps qui leur est
de l’audit, met en œuvre des procédures d’audit dans le cadre imparti est suffisant pour effectuer les travaux,
de la mission. Cependant, une personne possédant une telle s’ils comprennent les instructions qui leur ont été
expertise n’est pas membre de l’équipe de mission si sa données et si les travaux sont exécutés selon la
participation à la mission se limite à un rôle de consultation. stratégie définie pour la mission d’audit
Les paragraphes 17, A21 et A22 traitent des consultations.  à examiner les questions importantes apparues au
A11. Pour évaluer si l’équipe de mission dispose cours de la mission d’audit, à évaluer leur
collectivement de la compétence et des capacités appropriées importance et à modifier en conséquence la
attendues d’elle, l’associé responsable de la mission peut stratégie définie pour la mission
notamment se demander si l’équipe de mission répond aux
 à identifier les points devant faire l’objet, au cours
critères suivants : de la mission d’audit, d’une consultation ou d’un
 compréhension et expérience pratique de missions examen par des membres plus expérimentés de
d’audit de nature et de complexité semblables à la l’équipe de mission
mission concernée, acquises par une formation Revues
appropriée et la participation à de telles missions Responsabilités en matière de revue (Réf. : par. 15)
 compréhension des normes professionnelles et des A16. Selon la norme ISQC 1, les politiques et procédures du
exigences des textes légaux et réglementaires cabinet visant les responsabilités en matière de revue doivent
applicables reposer sur le principe que les travaux des membres moins
 expertise technique, y compris une expertise des expérimentés de l’équipe de mission sont revus par des
technologies de l’information pertinentes et de membres plus expérimentés de l’équipe
domaines spécialisés de la comptabilité et de l’audit A17. La revue consiste notamment à examiner
 connaissance des secteurs dans lesquels le client exerce  si les travaux ont été réalisés conformément aux normes
ses activités professionnelles et aux exigences des textes légaux et
 capacité d’exercer un jugement professionnel réglementaires applicables
 compréhension des politiques et procédures de  si les questions importantes ont été relevées pour un
contrôle qualité du cabinet. examen plus approfondi
Considérations propres aux entités du secteur public  si des consultations appropriées ont eu lieu et si les
A12. Dans le secteur public, la compétence appropriée peut conclusions qui en ont été tirées ont été consignées dans
englober d’autres aptitudes qui sont nécessaires pour la documentation de l’audit et mises en œuvre
s’acquitter du mandat d’audit propre à un pays en particulier  s’il faut revoir la nature, le calendrier et l’étendue
Il peut s’agir notamment de la compréhension des modalités des travaux effectués
Dans le secteur public, l’étendue de l’audit peut être plus  si les travaux effectués permettent d’étayer les
vaste et comprendre entre autres des aspects d’un audit de conclusions dégagées et sont consignés dans la
performance ou une évaluation exhaustive de la conformité documentation de l’audit de façon appropriée
aux textes légaux ou réglementaires ou autres textes émanant  si les éléments probants obtenus sont suffisants et
d’une autorité, ainsi que la prévention et la détection des
appropriés pour étayer le rapport d’audit
fraudes et de la corruption.
 si les objectifs visés par les procédures mises en
Réalisation de la mission
œuvre au cours de la mission ont été atteints
Direction, supervision et réalisation (Réf. : alinéa 13a))
A13. Diriger l’équipe de mission implique notamment
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
126

Revue des travaux effectués faite par l’associé responsable mission satisfait aux critères justifiant une revue de
de la mission (Réf. : par. 16) contrôle qualité, une telle revue aide l’auditeur à déterminer
A18. revue des aspects ci-dessous par l’associé responsable si des éléments probants suffisants et appropriés ont été
de la mission, en temps opportun à des stades appropriés au obtenus
cours de la mission, permet la résolution des questions A24. Le fait d’effectuer en temps opportun la revue de
importantes dans un délai approprié, au plus tard à la date du contrôle qualité de la mission à des stades appropriés au
rapport de l’auditeur, à la satisfaction de l’associé cours de la mission permet la résolution rapide des
responsable de la mission : questions importantes, au plus tard à la date du rapport de
 les aspects critiques faisant appel au jugement, en l’auditeur, à la satisfaction du responsable du contrôle
particulier ceux qui ont trait aux questions complexes qualité de la mission
ou controversées apparues tout au long de la mission A25. La revue de contrôle qualité de la mission est
 les risques importants achevée lorsque le responsable du contrôle qualité de la
 les autres aspects que l’associé responsable de la mission a satisfait aux exigences des paragraphes 19 et 20
mission considère comme importants et, le cas échéant, s’est conformé au paragraphe 21. La
L’associé responsable de la mission n’est pas tenu de passer documentation de la revue de contrôle qualité de la mission
toute la documentation de l’audit en revue, mais il peut le peut être achevée après la date du rapport dans le cadre de
faire. Toutefois, comme l’exige la norme 1230, il consigne la constitution du dossier d’audit définitif. La norme 1230
dans la documentation l’étendue et la date des revues définit des exigences et fournit des indications à cet égard
A19. Lorsqu’un associé prend la relève de l’associé Nature, étendue et calendrier de la revue de contrôle qualité
responsable d’une mission d’audit en cours, il peut appliquer de la mission (Réf. : par. 19)
les procédures de revue décrites au paragraphe A18 pour A26. En restant attentif à l’évolution des circonstances,
revoir les travaux effectués jusqu’à la date du transfert de l’associé responsable de la mission est en mesure
responsabilités afin d’assumer les responsabilités d’associé d’identifier les situations où une revue de contrôle qualité
responsable de la mission de la mission s’impose même si, au début de la mission,
Considérations pertinentes dans le cas où l’équipe de une telle revue n’était pas considérée comme nécessaire.
mission s’appuie sur un membre possédant une expertise A27. L’étendue de la revue de contrôle qualité de la
dans un domaine spécialisé de la comptabilité ou de l’audit mission peut être fonction, entre autres, de la complexité de
(Réf. : par. 14 à 16) la mission d’audit, du fait que l’entité soit cotée ou non, et
A20. Lorsque l’équipe de mission s’appuie sur un membre du risque que le rapport de l’auditeur ne soit pas approprié
possédant une expertise dans un domaine spécialisé de la aux circonstances. La revue de contrôle qualité de la
comptabilité ou de l’audit, la direction, la supervision et la mission ne réduit en rien les responsabilités de l’associé
revue de ses travaux peuvent comporter des aspects tels que responsable de la mission à l’égard de la mission d’audit et
les suivants : de sa réalisation
 s’entendre avec ce membre sur la nature, l’étendue et A27a. Lorsque la norme 5701 s’applique, les conclusions
les objectifs de ses travaux, de même que sur les rôles tirées par l’équipe de mission aux fins de la formulation du
respectifs de celui-ci et des autres membres de rapport de l’auditeur comprennent les suivantes :
l’équipe de mission et sur la nature, le calendrier et  les questions clés de l’audit à inclure dans le rapport
l’étendue des communications entre eux de l’auditeur;
 évaluer le caractère adéquat des travaux de ce  le cas échéant, les questions clés de l’audit qui ne
membre, y compris la pertinence et le caractère seront pas communiquées dans le rapport de
raisonnable de ses constatations ou conclusions et leur l’auditeur, conformément au paragraphe 13 de la
cohérence avec les autres éléments probants norme 5701;
Consultation (Réf. : par. 17)  le cas échéant, selon les faits et circonstances de
l’entité et de l’audit, le fait qu’il n’y a aucune question
A21. La consultation sur des questions importantes d’ordre clé de l’audit à communiquer dans le rapport de
technique, déontologique ou autre au sein du cabinet ou, l’auditeur.
lorsqu’il y a lieu, à l’extérieur du cabinet, peut être efficace Par ailleurs, la revue du projet de rapport de l’auditeur dont il
dans la mesure où les personnes consultées est question à l’alinéa 19 b) comprend la prise en compte du
libellé qu’il est proposé d’employer dans la section
 sont informées de tous les faits pertinents pouvant
« Questions clés de l’audit »
leur permettre de donner un avis éclairé
. Revue de contrôle qualité de la mission relative à une entité
 possèdent les connaissances, l’autorité et
cotée (Réf. : par. 20)
l’expérience requises
A28. Au nombre des autres points pertinents pour
A22. Il peut être opportun que l’équipe de mission ait
l’appréciation des jugements importants portés par l’équipe
recours à des consultations externes lorsque, par exemple, le
de mission susceptibles d’être pris en considération lors de la
cabinet ne dispose pas en interne des ressources requises.
revue de contrôle qualité dans le cas d’une entité cotée, il y a
Elle peut faire appel aux services de conseil fournis par
 les risques importants identifiés au cours de la mission
d’autres cabinets, des instances professionnelles ou des
conformément à 2315, et les réponses à l’évaluation
autorités de réglementation ou encore des organisations
de ces risques conformément à la norme 2330,
commerciales qui fournissent des services de contrôle qualité
notamment l’évaluation des risques de fraude faite par
pertinents
l’équipe de mission et les réponses à cette évaluation,
Revus de contrôle qualité d’une mission
conformément à la norme 1240
Achèvement de la revue de contrôle qualité de la mission
avant la date du rapport de l’auditeur (Réf. : alinéa 18 c))  les jugements portés, particulièrement en ce qui
A23. La 5700 exige que le rapport de l’auditeur porte une concerne les seuils de signification et les risques
date qui n’est pas antérieure à la date à laquelle il a obtenu importants
les éléments probants suffisants et appropriés sur lesquels  l’importance des anomalies, corrigées ou non,
fonder son opinion sur les états financiers. Dans le cas d’un détectées au cours de l’audit, et la façon dont elles ont
audit d’états financiers d’une entité cotée, ou lorsqu’une été traitées

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
127

 les questions à communiquer à la direction et aux


responsables de la gouvernance et, le cas échéant, à des
tiers tels que des autorités de réglementation
Selon les circonstances, ces autres points peuvent aussi être
pertinents pour la revue de contrôle qualité des missions
d’audit d’états financiers d’autres entités
Considérations propres aux petites entités (Réf. : par. 19 et
20)
A29. La revue de contrôle qualité de la mission est requise
non seulement pour les audits d’états financiers d’entités
cotées, mais aussi dans le cas des missions d’audit qui
répondent aux critères établis par le cabinet pour déterminer
les missions qui feront l’objet d’une revue de contrôle
qualité. Il peut arriver dans certains cas qu’aucune des
missions d’audit du cabinet ne réponde à ces critères
Considérations propres aux entités du secteur public
(Réf. : par. 19 et 20)
A30. Dans le secteur public, un auditeur nommé par voie
législative (par exemple un auditeur général ou une autre
personne qualifiée nommée pour le compte de l’auditeur
général) peut agir dans un rôle équivalent à celui d’associé
responsable de mission ayant la responsabilité globale des
audits du secteur public. Dans ce cas, lorsqu’il y a lieu, le
choix du responsable du contrôle qualité de la mission tient
compte de la nécessité qu’il soit indépendant de l’entité
faisant l’objet de l’audit et de sa capacité de faire une
évaluation objective
A31. Dans le secteur public, les entités cotées évoquées
dans les paragraphes 20 et A28 sont rares. D’autres entités
du secteur public peuvent toutefois être importantes en
raison de leur taille, de leur complexité ou de certains aspects
d’intérêt public, et compter de ce fait un large éventail de
parties prenantes. Les sociétés d’État et les services publics
en sont des exemples. En outre, l’évolution constante du
secteur public peut donner naissance à de nouveaux types
d’entités importantes. Il n’existe pas de critères objectifs
définitifs sur la base desquels l’importance peut être
déterminée. Néanmoins, les auditeurs du secteur public
évaluent quelles entités ont une importance suffisante pour
justifier une revue de contrôle qualité de la mission.
Suivi (Réf. : par. 22)
A32. La norme ISQC 1 exige que le cabinet établisse un
processus de suivi destiné à lui fournir l’assurance
raisonnable que les politiques et procédures liées au système
de contrôle qualité sont pertinentes et adéquates, et qu’elles
fonctionnent efficacement
A33. Lorsqu’il considère les déficiences susceptibles
d’affecter la mission d’audit, l’associé responsable de la
mission peut tenir compte des mesures qui ont été prises par
le cabinet pour remédier à la situation et qu’il tient pour
suffisantes dans le contexte de l’audit
A34. Une déficience relevée dans le système de contrôle
qualité du cabinet n’indique pas nécessairement qu’une
mission d’audit en particulier n’a pas été réalisée
conformément aux normes professionnelles et aux exigences
des textes légaux et réglementaires applicables, ni que le
rapport de l’auditeur n’était pas approprié
Documentation
Documentation des consultations (Réf. : alinéa 23 d))
A35 La documentation des consultations auprès d’autres
professionnels qui ont trait à des questions complexes ou
controversées favorise, pour autant qu’elle soit suffisamment
complète et détaillée, la compréhension :
 de la question faisant l’objet de la consultation
 des résultats de la consultation, y compris les
décisions prises, leur fondement et la façon dont
elles ont été appliqués.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
128

NORME : 1230 DOCUMENTATION D’AUDIT

Introduction
Champ d’application de la présente norme
1- La présente norme d’audit traite de la responsabilité qui incombe à l’auditeur de
préparer la documentation de l’audit des états financiers. Une liste des autres
normes d’audit qui contiennent des exigences et indications spécifiques en
matière de documentation est fournie en annexe. Les obligations de
documentation spécifiques énoncées dans les autres normes d’audit ne remettent
pas en cause l’application de la présente norme. Par ailleurs, des obligations de
documentation additionnelles peuvent être imposées par des textes légaux ou
réglementaires.
Nature et utilité de la documentation de l’audit
2- Lorsqu’elle répond aux exigences de la présente norme ainsi qu’aux obligations
de documentation spécifiques contenues dans les autres normes d’audit
pertinentes, la documentation de l’audit permet :
a) d’étayer la conclusion tirée par l’auditeur quant à l’atteinte de ses objectifs
généraux;
b) d’attester que l’audit a été planifié et réalisé conformément aux normes d’audit
et aux exigences des textes légaux et réglementaires applicables.
3- La documentation de l’audit sert à plusieurs autres fins, dont les suivantes :
• aider l’équipe de mission dans la planification et la réalisation de l’audit;
• aider les membres de l’équipe de mission qui sont chargés de la supervision à
diriger et à superviser les travaux d’audit et à s’acquitter de leurs responsabilités
concernant la revue des travaux conformément à la norme 1220;
• permettre à l’équipe de mission de rendre compte de ses travaux;
• conserver un dossier des points importants pour les audits futurs;
• permettre la mise en œuvre de revues de contrôle qualité de la mission et
d’inspections, conformément à la norme ISQC 1 ou à des exigences à tout le
moins aussi rigoureuses;
• permettre la conduite d’inspections externes, conformément aux exigences des
textes légaux, réglementaires ou autres applicables
Objectif
4- L’objectif de l’auditeur est de préparer une documentation :
a) qui constitue un dossier suffisant et approprié des éléments qui permettent
d’étayer son rapport;
b) qui atteste que l’audit a été planifié et réalisé conformément aux normes
d’audit et aux exigences des textes légaux et réglementaires applicables.
Définitions
5- Dans les normes d’audit, on entend par :

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
129

a) «documentation de l’audit», les documents contenant les informations relatives


aux procédures d’audit mises en œuvre, aux éléments probants pertinents
obtenus et aux conclusions auxquelles l’auditeur est parvenu (des expressions
telles que «dossier de travail» ou «feuilles de travail» sont aussi utilisées);
b) «dossier d’audit», le ou les fichiers ou autres supports d’information,
physiques ou électroniques, contenant les documents qui constituent la
documentation relative à une mission d’audit donnée;
c) «auditeur expérimenté», une personne (interne ou externe au cabinet) qui a une
expérience de la pratique de l’audit et une compréhension raisonnable :
i) des processus d’audit,
ii) des normes d’audit et des exigences des textes légaux et réglementaires
applicables,
iii) de l’environnement dans lequel l’entité exerce ses activités,
iv) des questions d’audit et d’information financière pertinentes par rapport au
secteur d’activité de l’entité.
Diligences requises
Préparation en temps opportun de la documentation de l’audit
6- L’auditeur doit préparer en temps opportun la documentation de l’audit. (Réf. :
par. A1)
Documentation des procédures d’audit mises en œuvre et des éléments
probants obtenus
Forme, contenu et étendue de la documentation

7- L’auditeur doit préparer une documentation qui soit suffisante pour permettre à
un auditeur expérimenté et n’ayant pas jusqu’alors participé à la mission de
comprendre : (Réf. : par. A2 à A5, A16 et A17)
a) la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit mises en œuvre afin
de se conformer aux normes d’audit et aux exigences des textes légaux et
réglementaires applicables; (Réf. : par. A6 et A7)
b) les résultats des procédures d’audit mises en œuvre et les éléments probants
obtenus;
c) les questions importantes relevées au cours de l’audit, les conclusions sur ces
questions, et les jugements professionnels importants qu’il a fallu porter pour
tirer ces conclusions. (Réf. : par. A8 à A11)
8- Dans la documentation concernant la nature, le calendrier et l’étendue des
procédures d’audit mises en œuvre, l’auditeur doit consigner par écrit :
a) les caractéristiques distinctives des éléments spécifiques testés; (Réf. : par. A12)
b) qui a effectué les travaux d’audit et à quelle date ils ont été achevés;
c) qui a passé en revue les travaux d’audit effectués, ainsi que la date et l’étendue
de cette revue. (Réf. : par. A13)
9- L’auditeur doit garder trace dans son dossier de ses entretiens avec la direction,
les responsables de la gouvernance et d’autres personnes sur les questions
importantes, et indiquer notamment la nature de ces questions, le moment des
entretiens et avec qui il s’est entretenu. (Réf. : par. A14)

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
130

10- Lorsque l’auditeur a identifié des informations qui ne concordent pas avec ses
conclusions définitives sur une question importante, il doit consigner dans son
dossier la façon dont il a traité les incohérences. (Réf. : par. A15)
Dérogation à une exigence pertinente

11- Lorsque, dans des circonstances exceptionnelles, l’auditeur juge nécessaire de


déroger à une exigence pertinente énoncée dans une norme , il doit indiquer dans
son dossier comment les procédures d’audit de remplacement mises en œuvre
ont permis d’atteindre l’objectif visé par l’exigence et les raisons de la dérogation
à celle-ci. (Réf. : par. A18 et A19)
Questions relevées après la date du rapport de l’auditeur

12- Lorsque, dans des circonstances exceptionnelles, l’auditeur met en œuvre des
procédures d’audit nouvelles ou supplémentaires ou tire de nouvelles
conclusions après la date de son rapport, il doit consigner dans son dossier : (Réf.:
par. A20)
a) les circonstances exceptionnelles rencontrées;
b) les procédures d’audit nouvelles ou supplémentaires mises en œuvre, les
éléments probants obtenus, et les conclusions tirées, ainsi que leur incidence sur
son rapport;
c) quand et par qui les modifications corrélatives ont été apportées à la
documentation de l’audit et passées en revue
Constitution du dossier d’audit définitif
13- L’auditeur doit rassembler la documentation dans un dossier d’audit et achever le
processus administratif de mise en forme du dossier d’audit définitif en temps
opportun après la date de son rapport. (Réf. : par. A21 et A22)
14- Une fois constitué le dossier d’audit définitif, l’auditeur ne doit supprimer ou
retirer aucun élément de documentation, quelle qu’en soit la nature, avant la fin
du délai de conservation prescrit. (Réf. : par. A23)
15- Lorsque, dans des circonstances autres que celles décrites au paragraphe 13,
l’auditeur estime nécessaire d’apporter des modifications ou des compléments
d’information à la documentation de l’audit après la constitution du dossier
d’audit définitif, il doit, indépendamment de la nature des modifications ou des
compléments d’information, consigner dans son dossier : (Réf. : par. A24)
a) les raisons précises pour lesquelles ils ont été apportés;
b) quand et par qui ils ont été apportés et passés en revue.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
131

Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


Préparation en temps opportun de la documentation de qu’aucune documentation ne sera préparée par suite de
l’audit (Réf. : par. 6) l’application de ses dispositions
A1. La préparation en temps opportun d’une documentation A7. La documentation de l’audit atteste que l’audit est
suffisante et appropriée contribue à améliorer la qualité de conforme aux normes d’audit. Il n’est toutefois ni nécessaire
l’audit et à accroître l’efficacité de la revue et de l’évaluation ni faisable en pratique que l’auditeur consigne dans son
des éléments probants obtenus et des conclusions tirées, dossier tous les points pris en considération ou tous les
avant la finalisation du rapport de l’auditeur. La jugements professionnels portés au cours de l’audit. De plus,
documentation préparée après que les travaux d’audit ont été il n’est pas nécessaire que l’auditeur documente séparément,
effectués risque d’être moins précise que celle préparée au par exemple dans une liste de contrôle, le fait qu’il se soit
fur et à mesure de leur réalisation conformé à une exigence lorsque cela ressort clairement des
Documentation des procédures d’audit mises en œuvre et documents inclus dans le dossier d’audit. Par exemple :
des éléments probants obtenus  l’existence d’un plan de mission adéquatement
A2. La forme, le contenu et l’étendue de la documentation de documenté démontre que l’auditeur a planifié l’audit
l’audit dépendent de facteurs tels que :  l’existence d’une lettre de mission signée dans le dossier
 la taille et la complexité de l’entité d’audit démontre que l’auditeur s’est entendu sur les
 la nature des procédures d’audit à mettre en œuvre termes et conditions de la mission d’audit avec la
 les risques d’anomalies significatives identifiés direction ou, le cas échéant, les responsables de la
 l’importance des éléments probants obtenus gouvernance
 la nature et l’ampleur des écarts relevés  le fait que le rapport de l’auditeur contienne une opinion
 la nécessité de consigner au dossier une conclusion ou assortie d’une réserve appropriée sur les états financiers
les fondements d’une conclusion qui ne ressortent pas démontre que l’auditeur s’est conformé à l’exigence
clairement de la documentation sur les travaux effectués d’exprimer une opinion avec réserve dans les
ou les éléments probants obtenus circonstances définies dans les normes d’audit
 les méthodes suivies et les outils utilisés pour l’audit.  le dossier d’audit peut faire ressortir de plusieurs façons
A3. La documentation de l’audit peut être établie et que l’auditeur s’est conformé aux exigences qui
conservée sur papier ou sur un support électronique ou s’appliquent de manière générale tout au long de l’audit
autre. Elle peut comprendre, par exemple : o par exemple, il se peut qu’il n’existe pas de façon
 des programmes d’audit ; unique de documenter l’exercice de l’esprit critique,
 des analyses mais la documentation de l’audit peut néanmoins
 des notes sur des problèmes particuliers attester que l’auditeur a fait preuve de l’esprit
 des résumés des questions importantes ; critique exigé par les normes d’audit, notamment en
mettant en œuvre des procédures spécifiques
 des lettres de confirmation et d’affirmation ;
permettant de corroborer les réponses de la direction
 des listes de contrôle
à ses demandes d’informations
 de la correspondance (y compris par courrier o de même, le fait que l’associé responsable de la
électronique) concernant des questions importantes. mission a assumé la responsabilité de la direction, de
L’auditeur peut inclure dans la documentation de l’audit des la supervision et de la réalisation de l’audit en
résumés ou des copies de documents de l’entité (par conformité avec les normes d’audit peut être attesté
exemple certains contrats ou accords importants). La de diverses façons dans la documentation de l’audit,
documentation de l’audit ne saurait toutefois se substituer notamment par la consignation d’informations
aux documents comptables de l’entité relatives à ses interventions aux moments opportuns
A4. L’auditeur n’a pas à inclure dans la documentation de dans certaines phases de l’audit, par exemple sa
l’audit les projets de feuilles de travail et d’états financiers participation aux entretiens entre les membres de
qui ont été remplacés par d’autres, les notes qui reflètent un l’équipe de mission exigée par la 2315.
raisonnement incomplet ou préliminaire, les versions Documentation des questions importantes et des jugements
antérieures de documents sur lesquels des erreurs professionnels importants s’y rapportant (Réf. : alinéa 7 c))
typographiques ou autres ont été corrigées, ainsi que les A8. Pour juger de l’importance d’une question, il faut
doubles de documents procéder à une analyse objective des faits et circonstances.
A5. Les explications verbales de l’auditeur ne suffisent pas Voici des exemples de questions importantes :
à elles seules à confirmer la validité des travaux qu’il a  les questions qui donnent lieu à des risques importants
effectués ou des conclusions qu’il a tirées, mais elles
(au sens de la 2315)
peuvent servir à préciser ou à clarifier des informations
 les résultats de procédures d’audit indiquant a) que les
contenues dans la documentation
états financiers pourraient comporter une ou plusieurs
Documentation de la conformité aux normes d’audit (Réf. :
anomalies significatives, ou b) qu’il est nécessaire de
alinéa 7 a))
revoir l’évaluation antérieure des risques d’anomalies
A6. En principe, le fait de se conformer aux exigences de la
significatives faite par l’auditeur, ainsi que les réponses
présente norme devrait aboutir à une documentation
de l’auditeur à cette évaluation
suffisante et appropriée. D’autres normes d’audit
A9. La place du jugement professionnel dans l’exécution
contiennent des exigences de documentation spécifiques qui
des travaux et l’évaluation des résultats constitue un facteur
visent à clarifier l’application de la présente norme dans le
important dans la détermination de la forme, du contenu et
contexte propre à ces autres normes. Ces exigences de
de l’étendue de la documentation des questions importantes.
documentation spécifiques ne remettent pas en cause
La documentation des jugements professionnels importants
l’application de la présente norme. Par ailleurs, l’absence
portés par l’auditeur permet d’expliquer les conclusions de
d’exigence concernant la documentation dans une norme
celui-ci et contribue à renforcer la qualité du jugement
donnée ne peut être interprétée comme signifiant exercé.
exercé. Cela présente un intérêt particulier pour les
Cela présente un intérêt particulier pour les personnes
personnes chargées de passer en revue la documentation de
chargées de passer en revue la documentation de l’audit,

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
132

l’audit, ainsi que pour celles qui exécuteront les audits  Dans le cas d’une procédure nécessitant une sélection
ultérieurement lors de leur revue des questions d’une systématique à partir d’une population de documents,
importance continue (par exemple la revue rétrospective des l’auditeur peut identifier les documents sélectionnés en
estimations comptables) indiquant leur source ainsi que le point de départ et
A10. Voici des exemples d’informations qu’il convient de l’intervalle de sondage (par exemple un échantillon
consigner dans la documentation de l’audit, conformément systématique de documents d’expédition sélectionnés à
au paragraphe 7, en ce qui concerne les questions partir du journal des expéditions pour la période allant du
importantes ayant nécessité que l’auditeur porte des 1er avril au 30 septembre, avec un intervalle constant de
jugements professionnels importants 125 entre deux documents et le document numéro 12345
 les motifs des conclusions de l’auditeur, dans les cas où comme point de départ).
une exigence prévoit que celui-ci «doit prendre en  Dans le cas d’une procédure nécessitant des demandes
considération (ou en compte)» certaines informations ou d’informations auprès de membres particuliers du
certains facteurs, et que cette prise en considération est personnel de l’entité, l’auditeur peut noter les dates des
importante dans le contexte de la mission entretiens ainsi que le nom et le titre du poste de ces
 le fondement des conclusions de l’auditeur quant au personnes
caractère raisonnable ou non d’éléments reposant sur des  Dans le cas d’une procédure d’observation physique,
jugements subjectifs (par exemple le caractère l’auditeur peut noter le processus ou les éléments
raisonnable ou non des estimations comptables observés, les personnes concernées et leurs
importantes) responsabilités respectives, ainsi que le lieu et le moment
 le fondement des conclusions de l’auditeur quant au de la mise en œuvre de la procédure
caractère authentique ou non d’un document lorsqu’une A13. La norme 1220 exige que l’auditeur passe en revue
investigation plus poussée (notamment par le recours les travaux d’audit effectués, dans le cadre de sa revue de la
approprié à un expert ou à des procédures de documentation de l’audit. L’obligation de consigner qui a
confirmation) est entreprise en réponse à des conditions passé en revue les travaux d’audit effectués n’implique pas
relevées au cours de l’audit qui ont amené l’auditeur à que chaque feuille de travail doive contenir la preuve
douter de l’authenticité du document qu’elle a été passée en revue. Elle nécessite cependant
 lorsque la 5701 s’applique, la détermination par d’indiquer dans la documentation quels travaux d’audit ont
l’auditeur des questions clés de l’audit, ou la été passés en revue, par qui et à quelle date.
détermination de l’absence de questions clés de l’audit Documentation des entretiens avec la direction, les
A11. L’auditeur peut juger utile de préparer et de conserver responsables de la gouvernance et d’autres personnes
dans la documentation de l’audit une synthèse de la mission sur des questions importantes (Réf. : par. 9)
(parfois appelée mémorandum final) décrivant les questions A14. La documentation ne se limite pas aux documents
importantes relevées au cours de l’audit et la manière dont préparés par l’auditeur; elle peut comprendre d’autres
elles ont été traitées, ou faisant référence à d’autres documents appropriés, tels que les procès-verbaux de
documents justificatifs pertinents qui contiennent ces réunions établis par le personnel de l’entité et admis par
informations. La synthèse peut accroître l’efficacité et l’auditeur. Parmi les autres personnes avec qui l’auditeur
l’efficience des revues et inspections de la documentation, peut s’entretenir au sujet de questions importantes, il y a
particulièrement dans le cas d’audits complexes et de d’autres membres du personnel de l’entité, ou des tiers,
grande envergure. De plus, la préparation de cette synthèse notamment les personnes qui fournissent des conseils
peut faciliter la prise en considération des questions professionnels à l’entité
importantes par l’auditeur. Elle peut aussi aider l’auditeur à Documentation du traitement des incohérences (Réf. : par.
déterminer si, compte tenu des procédures d’audit mises en 10)
œuvre et des conclusions tirées, il y a un ou des objectifs A15. L’obligation de consigner dans son dossier la façon
pertinents prévus dans les normes d’audit qu’il ne peut dont il a traité les incohérences dans les informations
atteindre de sorte qu’il se trouve dans l’impossibilité n’implique pas que l’auditeur soit tenu de conserver des
d’atteindre ses objectifs généraux. documents qui sont incorrects ou qui ont été remplacés
Identification des éléments spécifiques testés, et des Considérations propres aux petites entités (Réf. : par. 7)
personnes responsables de l’exécution et de la revue des A16. La documentation de l’audit est en général moins
travaux (Réf. : par. 8) étendue pour une petite que pour une grande entité. Par
A12. Le fait de consigner les caractéristiques distinctives ailleurs, lorsque l’associé responsable de la mission effectue
des éléments spécifiques testés est utile à plusieurs égards. tous les travaux d’audit, la documentation ne traite pas de
Entre autres, cela permet à l’équipe de mission de rendre points qui, autrement, pourraient nécessiter d’être
compte de son travail, tout en facilitant l’investigation des documentés à seule fin de communiquer des informations
écarts ou des incohérences. Comme l’indiquent les ou des instructions aux membres de l’équipe de mission, ou
exemples qui suivent, les caractéristiques distinctives de fournir la preuve qu’une revue a été faite par d’autres
varient selon la nature de la procédure d’audit et de membres de l’équipe (par exemple, aucune information ne
l’élément testé peut être consignée au sujet des entretiens entre les
 Dans le cas d’un test de détail portant sur les bons de membres de l’équipe ou de la supervision de l’équipe).
commande générés par l’entité, l’auditeur peut identifier L’associé responsable de la mission se conforme néanmoins
les documents sélectionnés aux fins du test par la date et à l’exigence primordiale du paragraphe 8 qui lui impose de
le numéro de chaque bon de commande préparer une documentation que pourrait comprendre un
 Dans le cas d’une procédure nécessitant la sélection ou auditeur expérimenté, car la documentation est susceptible
l’examen de tous les éléments excédant une valeur d’être soumise à une revue par des tiers, à des fins
déterminée dans une population donnée, l’auditeur peut réglementaires ou autres
noter l’étendue de la procédure et identifier la population A17. Lors de la préparation de la documentation de l’audit,
(par exemple toutes les écritures du journal général au- l’auditeur d’une petite entité peut juger utile et efficient de
delà d’un certain montant) consigner des informations concernant différents aspects de
l’audit dans un même document avec, au besoin, des

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
133

références à des feuilles de travail complémentaires. Voici A23. Selon la norme ISQC 1 (ou des exigences à tout le
des exemples de points pouvant être documentés ensemble moins aussi rigoureuses), les cabinets sont tenus d’établir des
lors de l’audit d’une petite entité : compréhension de l’entité politiques et procédures concernant la conservation de la
et de son contrôle interne, stratégie générale d’audit et plan documentation des missions. Le délai de conservation de la
de mission, seuils de signification déterminés conformément documentation des missions d’audit est ordinairement d’au
à la 2320, évaluation des risques, questions importantes moins cinq ans à compter de la date du rapport de l’auditeur,
notées au cours de l’audit et conclusions tirées. ou de la date du rapport de l’auditeur du groupe si cette
Dérogation à une exigence pertinente (Réf. : par. 11) dernière date est plus tardive.
A18. Les exigences des normes d’audit visent à permettre à A24. À titre d’exemple de circonstances dans lesquelles
l’auditeur d’atteindre les objectifs particuliers qui y sont l’auditeur peut juger nécessaire d’apporter des modifications
énoncés et, partant, ses objectifs généraux. Par conséquent, ou des compléments d’information à la documentation de
sauf dans des circonstances exceptionnelles, les normes l’audit après l’achèvement de la constitution du dossier
d’audit imposent de respecter chaque exigence pertinente d’audit, il y a les cas où il est nécessaire de clarifier la
dans le contexte de l’audit. documentation par suite de commentaires reçus au cours
A19. L’obligation de documentation s’applique uniquement d’inspections de suivi menées par des membres du cabinet
aux exigences pertinentes dans le contexte de l’audit. Une ou par des tiers.
exigence est considérée comme non pertinente uniquement
dans l’un ou l’autre des cas suivants :
a) la norme elle-même dans son ensemble n’est pas
pertinente (par exemple, dans le cas d’une entité sans
fonction d’audit interne, aucune exigence de la norme
4610 n’est pertinente
b) l’application de l’exigence dépend d’une condition qui
n’est pas présente (par exemple, l’exigence imposée à
l’auditeur de modifier son opinion en cas
d’impossibilité d’obtenir des éléments probants
suffisants et appropriés, alors qu’il ne se trouve pas
devant une telle impossibilité
Questions relevées après la date du rapport de
l’auditeur (Réf : par. 12)
A20. À titre d'exemple de circonstances exceptionnelles, il
y a les cas où, après la date de son rapport, l’auditeur prend
connaissance de faits qui existaient à la date de son rapport
et qui, s’ils avaient été connus à cette date, auraient pu
entraîner une correction des états financiers ou l’expression
d’une opinion modifiée dans son rapport. Les modifications
corrélatives de la documentation sont passées en revue
conformément aux responsabilités en matière de revue
énoncées dans la norme 1220, l’associé responsable de la
mission assumant la responsabilité ultime de ces
modifications
Constitution du dossier d’audit définitif (Réf : par. 13 à
15)
A21 Selon la norme ISQC 1 (ou des exigences à tout le
moins aussi rigoureuses), les cabinets sont tenus d’établir
des politiques et procédures pour que la constitution des
dossiers d’audit soit achevée en temps opportun14. La
constitution du dossier d’audit définitif est normalement
achevée dans un délai d’au plus 60 jours à compter de la
date du rapport de l’auditeur
A22 L’achèvement de la constitution du dossier d’audit
définitif après la date du rapport de
l’auditeur est un processus administratif qui n’implique pas
la mise en œuvre de nouvelles procédures d’audit ou la
formulation de nouvelles conclusions. Il est toutefois
possible d’apporter des modifications à la documentation au
cours de ce processus, à la condition qu’elles soient de
nature administrative. De telles modifications peuvent
consister, par exemple
 à éliminer les documents remplacés par d’autres
 à classer et à collationner les feuilles de travail et à y
ajouter des références croisées
 à approuver les listes de contrôle relatives à
l’achèvement de la constitution du dossier;
 à documenter des éléments probants que l’auditeur a
obtenus, dont il s’est entretenu et sur lesquels il s’est
entendu avec les membres compétents de l’équipe de
mission, avant la date de son rapport

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
134

NORME 1240 RESPONSABILITES DE L’AUDITEUR CONCERNANT LES


FRAUDES LORS D’UN AUDIT D’ETATS FINANCIERS

Introduction
Champ d’application de la présente norme
1- La présente norme 1240 d’audit traite des responsabilités de l’auditeur concernant
les fraudes lors d’un audit d’états financiers. Elle fournit des précisions sur la
façon d’appliquer la 2315 et la 2330 en ce qui concerne les risques d’anomalies
significatives résultant de fraudes
Caractéristiques de la fraude
2- Des anomalies dans les états financiers peuvent être le résultat de fraudes ou
d’erreurs. L’élément distinctif entre la fraude et l’erreur réside dans le caractère
intentionnel ou non de l’acte qui est à l’origine de l’anomalie.
3- Bien que la notion juridique de fraude soit très large, aux fins des normes d’audit,
l’auditeur n’est concerné que par les fraudes entraînant des anomalies
significatives dans les états financiers. L’auditeur s’intéresse à deux catégories
d’anomalies intentionnelles : celles résultant d’informations financières
mensongères et celles résultant d’un détournement d’actifs. Même si l’auditeur
peut suspecter ou, dans de rares cas, détecter l’existence d’une fraude, il ne lui
appartient pas de déterminer si, sur le plan juridique, une fraude a été ou non
perpétrée. (Réf. : par. A1 à A6)

Responsabilité pour la prévention et la détection des fraudes


4- La responsabilité première pour la prévention et la détection des fraudes incombe
aux responsables de la gouvernance et à la direction de l’entité. Il est important
que la direction, sous la surveillance des responsables de la gouvernance, mette
fortement l’accent sur la prévention des fraudes, ce qui peut réduire les
possibilités de les commettre, ainsi que sur les aspects dissuasifs, ce qui peut
convaincre des personnes de ne pas commettre de fraudes en raison de la
probabilité de leur détection et de leur sanction. Cette attitude implique une
volonté de créer une culture d’honnêteté et de comportement éthique qui peut
être renforcée par une surveillance active des responsables de la gouvernance. La
surveillance qu’exercent les responsables de la gouvernance implique notamment
de tenir compte des possibilités que la direction contourne les contrôles ou
influence de façon inappropriée le processus d’information financière, par
exemple en cherchant à manipuler les résultats afin d’influencer la perception des
analystes quant à la performance et à la rentabilité de l’entité.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
135

Responsabilités de l’auditeur
5- Il incombe à l’auditeur qui réalise un audit conformément aux normes d’audit
d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur ensemble
ne comportent pas d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d’erreurs. En raison des limites inhérentes à l’audit, il existe un risque inévitable
que certaines anomalies significatives contenues dans les états financiers ne soient
pas détectées, même si l’audit a été correctement planifié et réalisé conformément
aux normes d’audit.
6- La norme 1200 précise que les effets possibles des limites inhérentes à l’audit sont
particulièrement importants dans le cas d’une anomalie résultant d’une fraude.
Le risque de non-détection d’une anomalie significative résultant d’une fraude est
plus élevé que celui de non-détection d’une anomalie significative résultant d’une
erreur, car la fraude peut impliquer des stratagèmes complexes et soigneusement
orchestrés destinés à dissimuler les faits, comme la falsification de documents,
l’absence délibérée de comptabilisation d’opérations, ou des déclarations
volontairement erronées faites à l’auditeur. De tels agissements sont d’autant plus
difficiles à détecter qu’ils s’accompagnent de collusion. La collusion peut amener
l’auditeur à considérer qu’un élément probant est valide alors même qu’il s’agit
d’un faux. La capacité de l’auditeur de détecter une fraude dépend de facteurs
tels que l’habileté du fraudeur, la fréquence et l’ampleur des manœuvres
frauduleuses, le degré de collusion entourant la fraude, l’importance relative des
montants en cause et le niveau hiérarchique des personnes impliquées. Bien que
l’auditeur puisse être à même d’identifier des occasions de fraudes potentielles, il
lui est difficile de déterminer si des anomalies ayant trait à des éléments qui font
appel au jugement, par exemple des estimations comptables, découlent de
fraudes ou d’erreurs.
7- En outre, le risque pour l’auditeur de ne pas détecter une anomalie significative
résultant d’une fraude commise par la direction est plus élevé qu’en cas de fraude
commise par les employés, car les dirigeants sont fréquemment à même de
manipuler directement ou indirectement les documents comptables, de présenter
des informations financières mensongères ou de contourner les procédures de
contrôle conçues pour prévenir la perpétration de fraudes semblables par les
employés.
8- Pour obtenir une assurance raisonnable, l’auditeur est tenu de faire preuve
d’esprit critique tout au long de l’audit, compte tenu de la possibilité que les
dirigeants contournent les contrôles mis en place et du fait que des procédures
d’audit qui peuvent être efficaces pour détecter les erreurs peuvent se révéler
inefficaces pour détecter des fraudes. Les exigences de la présente norme visent à
aider l’auditeur à identifier et à évaluer les risques d’anomalies significatives
résultant de fraudes, et à concevoir des procédures permettant de détecter de
telles anomalies.
Objectifs et définitions
9- Les objectifs de l’auditeur sont :
a) d’identifier et d’évaluer les risques d’anomalies significatives résultant de
fraudes dans les états financiers;

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
136

b) de concevoir et de mettre en œuvre des réponses adaptées à son évaluation des


risques d’anomalies significatives résultant de fraudes afin d’obtenir des éléments
probants suffisants et appropriés concernant ces risques;
c) de répondre de manière appropriée aux cas de fraudes avérées ou suspectées
identifiés au cours de l’audit.
10- Dans les normes d’audit, on entend par :
a) «fraude», un acte intentionnel commis par une ou plusieurs personnes parmi
les membres de la direction, les responsables de la gouvernance, les employés ou
des tiers, impliquant le recours à des manœuvres trompeuses dans le but
d’obtenir un avantage indu ou illégal;
b) «facteurs de risque de fraude», les événements ou circonstances qui indiquent
l’existence de motifs ou de pressions pouvant susciter la perpétration d’une
fraude, ou qui offrent l’occasion de la commettre.
Esprit critique
11- Conformément à la norme 1200, l’auditeur doit faire preuve d’esprit critique tout
au long de la mission, en étant conscient de l’existence possible d’une anomalie
significative résultant d’une fraude, nonobstant le jugement que son expérience
passée auprès de l’entité l’a amené à porter sur l’honnêteté et l’intégrité de la
direction et des responsables de la gouvernance. (Réf. : par. A7 et A8)
12- À moins d’avoir des raisons de croire le contraire, l’auditeur peut tenir les livres
et autres documents comptables pour authentiques. Si des situations rencontrées
au cours de l’audit l’amènent à douter de l’authenticité d’un document ou à
penser que le contenu d’un document a été modifié sans qu’il en ait été informé, il
doit procéder à des investigations complémentaires. (Réf. : par. A9)
13- Lorsque les réponses de la direction ou des responsables de la gouvernance à ses
demandes d’informations sont incohérentes, l’auditeur doit procéder à des
investigations sur ces incohérences.
Entretiens entre les membres de l’équipe affectée à la mission
14- La 2315 exige que des entretiens aient lieu entre les membres de l’équipe affectée
à la mission et que l’associé responsable de la mission détermine les points qui
sont à communiquer aux membres de l’équipe n’ayant pas participé aux
entretiens6. Ces entretiens doivent viser tout particulièrement à déterminer où et
comment les états financiers de l’entité sont susceptibles de comporter des
anomalies significatives résultant de fraudes, et comment une fraude aurait pu
être perpétrée. Les entretiens doivent se dérouler en faisant abstraction de la
confiance que les membres de l’équipe peuvent avoir dans l’honnêteté et
l’intégrité de la direction et des responsables de la gouvernance. (Réf. : par. A10 et
A11)
Procédures d’évaluation des risques et activités connexes
15- Lorsque l’auditeur met en œuvre des procédures d’évaluation des risques et
procède à des activités connexes afin d’acquérir une compréhension de l’entité et
de son environnement, y compris le contrôle interne de l’entité, comme l’exige la
norme 2315, il doit mettre en œuvre les procédures énumérées aux paragraphes
17 à 24 pour obtenir des informations qui lui serviront à identifier les risques
d’anomalies significatives résultant de fraudes.
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
137

Direction et autres personnes au sein de l’entité

16- L’auditeur doit s’enquérir auprès de la direction :


a) de l’évaluation qu’elle a faite du risque que les états financiers puissent
comporter des anomalies significatives résultant de fraudes, et notamment de la
nature, de l’étendue et de la fréquence de ses évaluations; (Réf. : par. A12 et A13)
b) des procédures qu’elle a mises en place pour identifier les risques de fraude
dans l’entité et pour y répondre, et notamment des risques spécifiques de fraude
qu’elle a identifiés ou qui ont été portés à son attention, ou des catégories
d’opérations, des soldes de comptes ou des informations à fournir dans les états
financiers qui sont susceptibles d’être exposés au risque de fraude; (Réf. : par.
A14)
c) des informations qu’elle a communiquées, le cas échéant, aux responsables de
la gouvernance sur les procédures mises en place pour identifier les risques de
fraude dans l’entité et pour y répondre;
d) des informations qu’elle a communiquées, le cas échéant, au personnel
concernant sa vision de la conduite des affaires et du comportement éthique.
17- L’auditeur doit s’enquérir auprès de la direction et, au besoin, d’autres personnes
dans l’entité, si elles ont connaissance de fraudes avérées, suspectées ou alléguées
concernant l’entité. (Réf. : par. A15 à A17)
18- Lorsque l’entité dispose d’une fonction d’audit interne, l’auditeur doit s’enquérir
auprès des personnes appropriées au sein de la fonction si elles ont connaissance
de fraudes avérées, suspectées ou alléguées concernant l’entité, et obtenir leur
point de vue sur les risques de fraude. (Réf. : par. A18).
Responsables de la gouvernance

19- À moins que tous les responsables de la gouvernance ne participent à la gestion


de l’entité8, l’auditeur doit acquérir une compréhension de la façon dont ils
exercent leur surveillance sur les procédures mises en place par la direction pour
identifier les risques de fraude dans l’entité et pour y répondre, ainsi que sur le
contrôle interne établi par la direction pour réduire ces risques. (Réf. : par. A19 à
A21)
20- À moins que tous les responsables de la gouvernance ne participent à la gestion
de l’entité, l’auditeur doit s’enquérir auprès des responsables de la gouvernance
de leur éventuelle connaissance de fraudes avérées, suspectées ou alléguées
concernant l’entité. Ces demandes d’informations visent en partie à corroborer les
réponses aux demandes d’informations adressées à la direction.
Identification de corrélations inhabituelles ou inattendues

21- L’auditeur doit évaluer si les corrélations inhabituelles ou inattendues identifiées


lors de la mise en œuvre de procédures analytiques, y compris celles qui
concernent les comptes de produits, peuvent indiquer des risques d’anomalies
significatives résultant de fraudes.
Autres informations

22- L’auditeur doit se demander si d’autres informations qu’il a obtenues indiquent


des risques d’anomalies significatives résultant de fraudes. (Réf. : par. A22)

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
138

Évaluation des facteurs de risque de fraude

23- L’auditeur doit évaluer si les informations qu’il a obtenues lors de la mise en
œuvre des autres procédures d’évaluation des risques et des activités connexes
indiquent la présence d’un ou de plusieurs facteurs de risque de fraude. Bien que
la présence de facteurs de risque de fraude n’indique pas nécessairement
l’existence de fraudes, ces facteurs sont souvent présents dans les situations de
fraude et peuvent donc indiquer des risques d’anomalies significatives résultant
de fraudes. (Réf. : par. A23 à A27)
Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives résultant de
fraudes

24- Conformément à la norme 2315, l’auditeur doit identifier et évaluer les risques
d’anomalies significatives résultant de fraudes au niveau des états financiers pris
dans leur ensemble et au niveau des assertions pour les catégories d’opérations,
les soldes de comptes et les informations à fournir dans les états financiers.
25- Lors de l’identification et de l’évaluation des risques d’anomalies significatives
résultant de fraudes, en se fondant sur la présomption qu’il existe des risques de
fraude dans la comptabilisation des produits, l’auditeur doit évaluer quelles
catégories de produits, d’opérations génératrices de produits ou d’assertions
peuvent être à l’origine de tels risques. Le paragraphe 46 donne des précisions sur
la documentation exigée de l’auditeur dans les cas où il conclut que la
présomption ne s’applique pas dans le contexte de la mission et qu’il n’a donc pas
identifié la comptabilisation des produits comme étant à l’origine d’un risque
d’anomalies significatives résultant de fraudes. (Réf. : par. A28 à A30)
26- L’auditeur doit considérer les risques d’anomalies significatives résultant de
fraudes qu’il a identifiés comme des risques importants et, en conséquence, s’il ne
l’a pas déjà fait, acquérir une compréhension des contrôles correspondants de
l’entité, y compris les activités de contrôle, qui sont pertinents par rapport à ces
risques. (Réf. : par. A31 et A32)
Réponses à l’évaluation des risques d’anomalies significatives résultant
de fraudes
Réponses globales

27- Conformément à la norme 2330, l’auditeur doit définir des réponses globales
adaptées à son évaluation des risques d’anomalies significatives résultant de
fraudes au niveau des états financiers10. (Réf. : par. A33)
28- Pour définir des réponses globales adaptées à son évaluation des risques
d’anomalies significatives résultant de fraudes au niveau des états financiers,
l’auditeur doit :
a) affecter à la mission des membres du cabinet et les superviser, en tenant
compte des connaissances, compétences et habiletés des personnes auxquelles
seront confiées des responsabilités importantes dans le cadre de la mission, ainsi
que de son évaluation des risques d’anomalies significatives résultant de fraudes;
(Réf. : par. A34 et A35)
b) évaluer si le choix et l’application des méthodes comptables retenues par
l’entité, en particulier celles qui concernent les évaluations subjectives et les
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
139

opérations complexes, peuvent être un indice d’informations financières


mensongères résultant de la volonté de la direction de manipuler les résultats;
c) introduire un élément d’imprévisibilité dans la détermination de la nature, du
calendrier et de l’étendue des procédures d’audit. (Réf. : par. A36)
Procédures d’audit en réponse à l’évaluation des risques d’anomalies significatives
résultant de fraudes au niveau des assertions

29- Conformément à la norme 2330, l’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des
procédures d’audit complémentaires dont la nature, le calendrier et l’étendue
sont fonction de son évaluation des risques d’anomalies significatives résultant de
fraudes au niveau des assertions. (Réf. : par. A37 à A40)
Procédures d’audit en réponse aux risques de contournement des contrôles par la
direction

30- La direction est dans une position privilégiée pour commettre une fraude
puisqu’elle est en mesure de manipuler les documents comptables et d’élaborer
des états financiers mensongers en contournant des contrôles qui semblent par
ailleurs fonctionner efficacement. Bien que le niveau de risque de contournement
des contrôles par la direction puisse varier d’une entité à l’autre, ce risque reste
néanmoins présent dans toutes les entités. Compte tenu de la manière
imprévisible dont un tel contournement peut survenir, il s’agit d’un risque
d’anomalies significatives résultant de fraudes et donc d’un risque important.
31- Indépendamment de son évaluation des risques de contournement des contrôles
par la direction, l’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des procédures
d’audit destinées :
a) à vérifier le caractère approprié des écritures de journal enregistrées dans le
grand livre général et des autres ajustements effectués lors de l’établissement des
états financiers. Lorsqu’il conçoit et met en œuvre des procédures d’audit en vue
de cette vérification, l’auditeur doit :
i) s’enquérir auprès des personnes participant au processus d’information
financière de toute activité inappropriée ou inhabituelle concernant le traitement
des écritures de journal et des autres ajustements,
ii) sélectionner des écritures de journal et d’autres ajustements effectués à la fin de
la période,
iii) considérer la nécessité de procéder à des tests sur les écritures de journal et les
autres ajustements comptables effectués tout au long de la période; (Réf. : par.
A41 à A44)
b) à examiner les estimations comptables pour déterminer si elles sont entachées
de parti pris et, le cas échéant, apprécier si les circonstances à l’origine du parti
pris représentent un risque d’anomalies significatives résultant de fraudes.
Lorsqu’il effectue cet examen, l’auditeur doit :
i) d’une part, apprécier si les jugements et les décisions de la direction à partir
desquels ont été établies les estimations comptables contenues dans les états
financiers, même s’ils apparaissent raisonnables pris individuellement, indiquent
un manque d’objectivité possible de la part de la direction de l’entité qui peut
représenter un risque d’anomalies significatives résultant de fraudes. Dans
l’affirmative, l’auditeur doit réévaluer les estimations dans leur ensemble,

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
140

ii) d’autre part, procéder à un examen rétrospectif des jugements et des


hypothèses de la direction ayant rapport aux estimations comptables importantes
reflétées dans les états financiers de l’exercice précédent; (Réf. : par. A45 à A47)
c) à évaluer, dans le cas des opérations importantes qui ont été conclues hors du
cadre normal des activités de l’entité ou qui semblent par ailleurs inhabituelles eu
égard à sa compréhension de l’entité et de son environnement et aux autres
informations obtenues au cours de l’audit, si la justification économique (ou
l’absence de justification économique) des opérations donne à croire qu’elles ont
peut-être été conclues dans le but de présenter des informations financières
mensongères ou de dissimuler un détournement d’actifs. (Réf. : par. A48)
32- L’auditeur doit déterminer si, en réponse aux risques identifiés de contournement
des contrôles par la direction, il lui faut mettre en œuvre d’autres procédures
d’audit, en sus de celles qui sont explicitement mentionnées ci-dessus (c’est-à-dire
dans les cas où il existe d’autres risques spécifiques de contournement des
contrôles par la direction qui ne sont pas couverts par les procédures mises en
œuvre pour satisfaire aux exigences du paragraphe 32).
Évaluation des éléments probants (Réf. : par. A49)

33- L’auditeur doit évaluer si les procédures analytiques qu’il met en œuvre vers la
fin de son audit, pour parvenir à une conclusion, générale quant à la cohérence
des états financiers avec sa compréhension de l’entité, indiquent l’existence d’un
risque jusqu’alors non identifié d’anomalies significatives résultant de fraudes.
(Réf. : par. A50)
34- Si l’auditeur relève une anomalie, il doit évaluer si cette anomalie constitue un
indice de fraude. Si c’est le cas, il doit en apprécier les incidences possibles sur les
autres aspects de l’audit, notamment la fiabilité des déclarations de la direction,
en étant conscient qu’un acte de fraude constitue rarement un cas isolé. (Réf. : par.
A51)
35- Si l’auditeur relève une anomalie, qu’elle soit significative ou non, et qu’il a des
raisons de croire qu’elle résulte ou pourrait résulter d’une fraude impliquant la
direction (en particulier, la haute direction), il doit reconsidérer son évaluation
des risques d’anomalies significatives résultant de fraudes et son incidence sur la
nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit à mettre en œuvre pour
répondre à ces risques. Lorsqu’il reconsidère la fiabilité des éléments probants
déjà recueillis, l’auditeur doit également se demander si des circonstances ou des
situations indiquent une collusion possible impliquant des employés, la direction
ou des tiers. (Réf. : par. A52)
36- Si l’auditeur obtient confirmation de l’existence d’anomalies significatives
résultant de fraudes dans les états financiers ou qu’il se trouve dans
l’impossibilité de conclure sur ce point, il doit en évaluer les incidences sur
l’audit. (Réf. : par. A53)
Impossibilité de poursuivre la mission
37- Si, en raison de l’existence d’une anomalie résultant d’une fraude avérée ou
suspectée, l’auditeur se trouve dans des circonstances exceptionnelles qui le
conduisent à remettre en cause la possibilité de poursuivre sa mission, il doit :
a) déterminer quelles sont ses obligations professionnelles et légales dans les
circonstances, et notamment s’il est tenu de faire rapport à la personne ou aux

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
141

personnes qui lui ont confié la mission d’audit ou, dans certains cas, aux
autorités de réglementation
b) se demander s’il est approprié de démissionner, lorsqu’il est possible de le
faire selon les textes légaux ou réglementaires applicables
c) en cas de démission :
i. s’entretenir de sa démission et de ses motifs avec la direction, au niveau
hiérarchique approprié, et avec les responsables de la gouvernance
ii. déterminer s’il est tenu professionnellement ou légalement de faire part de
sa démission et de ses motifs à la personne ou aux personnes qui lui ont
confié la mission ou, dans certains cas, aux autorités de réglementation.
(Réf. : par. A54 à A57)

Déclarations écrites
38- L’auditeur doit obtenir des déclarations écrites de la direction et, le cas échéant,
des personnes responsables de la gouvernance confirmant :
a)qu’elles reconnaissent être responsables de la conception, de la mise en place
et du maintien du contrôle interne destiné à prévenir et à détecter les fraudes
b)qu’elles lui ont communiqué les résultats de l’évaluation faite par la direction
du risque que les états financiers puissent contenir des anomalies
significatives résultant de fraudes
c) qu’elles lui ont signalé tous les cas de fraudes avérées ou suspectées, dont elles
ont eu connaissance, concernant l’entité et impliquant
i. la direction,
ii. des employés ayant un rôle important dans le contrôle interne
iii. d’autres personnes dès lors que la fraude pourrait avoir un effet
significatif sur les états financiers
d) qu’elles lui ont signalé toutes les allégations ou tous les soupçons de fraudes
ayant une incidence sur les états financiers de l’entité, portés à leur
connaissance par des employés, d’anciens employés, des analystes, des
autorités de réglementation ou d’autres personnes. (Réf. : par. A58 et A59)
Communication avec la direction et avec les responsables de la gouvernance
39- Si l’auditeur détecte une fraude ou obtient des informations indiquant la
possibilité qu’une fraude ait été commise, il doit en faire communication dès que
possible à la direction, au niveau hiérarchique approprié, afin que ceux qui ont la
responsabilité première pour la prévention et la détection des fraudes soient
informés des questions qui relèvent de leur compétence. (Réf. : par. A60)
40- À moins que tous les responsables de la gouvernance ne participent à la gestion
de l’entité, si l’auditeur détecte ou soupçonne une fraude impliquant
a) la direction
b) des employés ayant un rôle important dans le contrôle interne
c) d’autres personnes, dès lors que la fraude est à l’origine d’une anomalie
significative dans les états financiers
il doit leur en faire communication dès que possible. S’il soupçonne une fraude
impliquant la direction, l’auditeur doit faire part de ses soupçons aux
responsables de la gouvernance et s’entretenir avec eux de la nature, du
calendrier et de l’étendue des procédures d’audit nécessaires pour achever la
mission. (Réf. : par. A61 à A63)
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
142

41- L’auditeur doit communiquer aux responsables de la gouvernance toute autre


question ayant trait à la fraude qui, selon son jugement, relève de leur
compétence. (Réf. : par. A64)
Communication avec les autorités de réglementation et de contrôle
42- Si l’auditeur détecte ou soupçonne une fraude, il doit déterminer s’il est tenu
d’en faire communication à un tiers à l’entité. Bien qu’une telle communication
puisse être interdite en raison de l’obligation au secret professionnel imposée à
l’auditeur, il se peut que ses obligations légales l’emportent sur l’obligation au
secret professionnel dans certaines circonstances. (Réf. : par. A65 à A67)
Documentation
43- L’auditeur doit consigner ce qui suit dans la documentation de l’audit portant
sur sa compréhension de l’entité et de son environnement et sur son évaluation
des risques d’anomalies significatives exigées par la norme 2315
a) les décisions importantes prises au cours des entretiens entre les membres
de l’équipe de mission en ce qui concerne les possibilités d’anomalies
significatives résultant de fraudes dans les états financiers de l’entité
b) les risques d’anomalies significatives résultant de fraudes identifiés et
évalués au niveau des états financiers pris dans leur ensemble et au niveau
des assertions
44- L’auditeur doit consigner ce qui suit dans la documentation de l’audit portant
sur ses réponses à l’évaluation des risques d’anomalies significatives, exigées par
la norme 2330
a) les réponses globales à l’évaluation des risques d’anomalies significatives
résultant de fraudes au niveau des états financiers pris dans leur ensemble,
ainsi que la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit mises
en œuvre, et le lien entre ces procédures et son évaluation des risques
d’anomalies significatives résultant de fraudes au niveau des assertions
b) les résultats des procédures d’audit, y compris celles conçues pour
répondre au risque de contournement des contrôles par la direction
45- L’auditeur doit consigner dans la documentation de l’audit les
communications qu’il a faites en matière de fraude à la direction, aux
responsables de la gouvernance, aux autorités de réglementation et à d’autres
tiers
46- Si l’auditeur a conclu que la présomption de risque d’anomalies significatives
résultant de fraudes dans la comptabilisation des produits ne s’applique pas dans
le contexte de la mission, il doit consigner dans la documentation de l’audit les
raisons motivant cette conclusion.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
143

Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


Caractéristiques de la fraude (Réf. : par. 3)  financiers;
A1. La fraude, qu’elle se manifeste sous la forme  de l’application volontairement incorrecte des
d’informations financières mensongères ou principes comptables en matière d’évaluation, de
de détournements d’actifs, suppose l’existence de motifs classement, de présentation ou d’informations à
ou de pressions pour la commettre, des circonstances fournir.
perçues comme favorables à sa perpétration, ainsi qu’une A4. Les informations financières mensongères impliquent
certaine rationalisation de l’acte commis. Par exemple : souvent que la direction contourne des contrôles qui
 il peut exister des motifs ou pressions pour présenter des peuvent par ailleurs sembler fonctionner efficacement. La
informations financières mensongères lorsque la direction peut commettre des fraudes en contournant les
direction subit des pressions internes ou externes pour contrôles par des moyens tels que les suivants :
atteindre un bénéfice cible ou un résultat financier  l’enregistrement d’écritures fictives, en particulier à une
attendu (et peut-être irréaliste), en particulier lorsque les date proche de la fin d’une période comptable, dans le
conséquences de la non-réalisation des objectifs but de manipuler les résultats ou d’atteindre d’autres
financiers peuvent être importantes pour elle. De même, objectifs
certaines personnes peuvent avoir un motif pour  une révision inappropriée des hypothèses posées et des
détourner des actifs du fait, par exemple, qu’elles vivent jugements portés pour l’estimation de certains soldes de
au-dessus de leurs moyens; comptes
 des circonstances perçues comme favorables à la  l’omission ou la comptabilisation anticipée ou tardive
perpétration d’une fraude peuvent exister lorsqu’une dans les états financiers d’événements ou d’opérations
personne croit pouvoir contourner le contrôle interne, survenus au cours de la période considérée
par exemple du fait qu’elle occupe un poste de confiance  la dissimulation ou la non-mention de faits pouvant
ou qu’elle est au courant de déficiences particulières du avoir une incidence sur les montants inscrits dans les
contrôle interne; états financiers
 il arrive que des personnes soient capables de  la réalisation d’opérations complexes, structurées de
rationaliser la perpétration d’un acte frauduleux. façon à donner une image inexacte de la situation ou
Certaines personnes possèdent un état d’esprit, un performance financière de l’entité
caractère ou un ensemble de valeurs morales qui leur  la modification des documents comptables ou des termes
permettent de commettre sciemment et et conditions concernant des opérations importantes et
intentionnellement des actes malhonnêtes. Cependant, inhabituelles
même des personnes par ailleurs honnêtes peuvent être A5. Le détournement d’actifs implique le vol de biens
amenées à commettre des fraudes lorsqu’elles se appartenant à l’entité et est souvent commis par des
trouvent dans un environnement où des pressions employés pour des montants relativement faibles ou non
suffisamment fortes les y incitent. significatifs. Toutefois, la direction peut aussi y être mêlée,
A2. Les informations financières mensongères impliquent car elle est généralement plus à même de déguiser ou
des anomalies intentionnelles, notamment des omissions de dissimuler un détournement d’actifs en ayant recours à des
montants ou d’informations dans les états financiers, en vue moyens difficiles à détecter. Le détournement d’actifs peut
de tromper les utilisateurs des états financiers. Elles peuvent prendre diverses formes, dont les suivantes :
résulter de la volonté de la direction de manipuler les  le détournement de fonds (par exemple, le détournement
résultats dans le but d’induire en erreur les utilisateurs des sur des comptes bancaires personnels d’encaissements
états financiers en influençant leur perception de la de créances ou de sommes recouvrées sur des créances
performance et de la rentabilité de l’entité. La manipulation passées en perte
des résultats peut débuter par des actions d’ampleur limitée  le vol d’actifs corporels ou l’atteinte à la propriété
ou des révisions inappropriées des hypothèses et des
intellectuelle (par exemple, le vol de stocks pour les
jugements de la direction. Cependant, certaines pressions et
utiliser personnellement ou pour les revendre, le vol de
certains motifs peuvent conduire à une amplification de ces résidus pour les revendre, la divulgation de
actions et aboutir à des informations financières
renseignements de nature technologique à un concurrent
mensongères. Une telle situation peut se produire lorsque la
en échange d’argent
direction, par suite de pressions pour répondre aux attentes
 le paiement par l’entité de biens et de services dont elle
du marché, ou dans le but de maximiser une rémunération
n’a pas bénéficié (par exemple, les règlements à des
basée sur des performances, adopte intentionnellement des
fournisseurs fictifs, les commissions illicites versées par
positions qui conduisent à des informations financières
des fournisseurs aux acheteurs de l’entité en contrepartie
mensongères du fait d’anomalies significatives dans les états
d’une augmentation des prix ou les rémunérations
financiers. Dans certaines entités, la direction peut avoir
versées à des employés fictifs
intérêt à diminuer le bénéfice de manière significative dans
 l’utilisation d’actifs de l’entité à des fins personnelles
le but de réduire les impôts, ou encore à gonfler le bénéfice
(par exemple, l’utilisation des actifs de l’entité pour
dans l’espoir d’obtenir un financement bancaire.
garantir un prêt personnel ou un prêt à une partie liée).
A3.Les informations financières mensongères peuvent
Le détournement d’actifs s’accompagne souvent d’écritures
résulter :
ou de documents fictifs ou trompeurs destinés à dissimuler
 de manipulations, de falsifications (y compris les
le fait que les actifs sont manquants ou ont été donnés en
contrefaçons de documents) ou de la modification
garantie sans autorisation appropriée.
de documents comptables ou de pièces
Considérations propres aux entités du secteur public
justificatives à partir desquels les états financiers
A6. Dans le secteur public, les responsabilités de l’auditeur
sont établis;
concernant les fraudes peuvent découler de textes légaux ou
 de fausses déclarations ou d’omissions
réglementaires ou d’autres textes émanant d’une autorité qui
intentionnelles d’événements, d’opérations ou
sont applicables aux entités du secteur public, ou être
d’autres informations importantes dans les états
spécifiquement définies dans le mandat de l’auditeur. En
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
144

conséquence, il se peut que les responsabilités de l’auditeur  informations financières mensongères


d’une entité du secteur public ne se limitent pas à la prise en  la prise en compte des facteurs externes et internes
considération des risques d’anomalies significatives dans les connus affectant l’entité qui peuvent être à l’origine de
états financiers, mais qu’elles comportent une obligation plus motifs ou de pressions susceptibles d’inciter la direction
large de considérer les risques de fraude ou d’autres personnes à commettre une fraude, qui
Esprit critique (Réf. : par. 11 à 13) ouvrent des possibilités de commettre une fraude, et qui
A7. Faire preuve d’esprit critique, c’est s’interroger tout au sont révélateurs d’une culture ou d’un environnement
long de la mission sur la possibilité que les informations et permettant à la direction ou à d’autres personnes de
les éléments probants obtenus donnent à penser qu’une rationaliser la perpétration d’une fraude
anomalie significative résultant d’une fraude pourrait  la prise en considération de l’engagement de la direction
exister. L’esprit critique exige également de s’interroger sur dans la surveillance du personnel ayant accès aux
la fiabilité des informations à utiliser comme éléments liquidités ou à d’autres actifs susceptibles d’être
probants et, le cas échéant, sur les contrôles portant sur la détournés
préparation et la mise à jour de ces informations. Compte  la prise en considération de tout changement inhabituel
tenu des caractéristiques de la fraude, il est particulièrement ou inexpliqué dans le comportement ou le train de vie de
important que l’auditeur fasse preuve d’esprit critique lors membres de la direction ou d’employés dont l’équipe de
de son évaluation des risques d’anomalies significatives mission aurait connaissance
résultant de fraudes.  un rappel de l’importance toute particulière de garder à
A8. Bien qu’on ne puisse s’attendre à ce que l’auditeur fasse l’esprit, tout au long de l’audit, la possibilité que les
totalement abstraction du jugement que son expérience états financiers comportent des anomalies significatives
passée auprès de l’entité l’a amené à porter sur l’honnêteté résultant de fraudes
et l’intégrité de la direction et des responsables de la  la prise en considération des types de situations qui, si
gouvernance de l’entité, il est particulièrement important elles survenaient, pourraient constituer un indice de
qu’il fasse preuve d’esprit critique lorsqu’il considère les fraude
risques d’anomalies significatives résultant de fraudes, étant  un examen de la façon d’intégrer un élément
donné que les circonstances peuvent avoir changé.
d’imprévisibilité dans la nature, le calendrier et
A9 Un audit effectué conformément aux normes d’audit
l’étendue des procédures d’audit à mettre en œuvre
implique rarement l’authentification de documents et
 une réflexion sur les procédures d’audit qui pourraient
l’auditeur n’est pas censé être un expert en matière
être choisies pour répondre aux possibilités d’anomalies
d’authentification de documents et il n’est d’ailleurs pas
significatives résultant de fraudes dans les états
formé pour cela15. Cependant, si l’auditeur découvre des
financiers, et sur les types de procédures d’audits qui
situations qui l’amènent à douter de l’authenticité d’un
pourraient être plus efficaces que d’autres
document ou à penser que les termes d’un document ont été
 la prise en compte de toute allégation de fraude portée à
modifiés sans qu’il en soit informé, ses investigations
la connaissance de l’auditeur
complémentaires peuvent consister entre autres :
 la prise en considération du risque de contournement des
 à obtenir une confirmation directe de la part du tiers
contrôles par la direction
concerné;
 à avoir recours à un expert pour faire évaluer Procédures d’évaluation des risques et activités
l’authenticité du document. connexes
Entretiens entre les membres de l’équipe de mission (Réf. Demandes d’informations auprès de la direction
: par. 14) Évaluation par la direction des risques d’anomalies
A10 Les entretiens entre les membres de l’équipe de mission significatives résultant de fraudes (Réf. : alinéa 16 a))
sur les possibilités d’anomalies significatives résultant de A12. Du fait que la direction assume la responsabilité du
fraudes dans les états financiers de l’entité : contrôle interne de l’entité et de la préparation des états
 donnent l’occasion aux membres de l’équipe les plus financiers, il convient que l’auditeur s’entretienne avec elle
expérimentés de partager leurs idées afin de déterminer de l’évaluation qu’elle a faite des risques de fraude et des
où et comment les états financiers de l’entité sont contrôles en place pour les prévenir et les détecter. La nature,
susceptibles de comporter de telles anomalies; l’étendue et la fréquence de l’évaluation de ces risques et de
 permettent à l’auditeur d’envisager des mesures ces contrôles par la direction varient d’une entité à l’autre.
appropriées en réponse à cette éventualité, et de Dans certaines entités, la direction procède à des évaluations
déterminer quels membres de l’équipe de mission détaillées sur une base annuelle ou dans le cadre d’un suivi
mettront en œuvre certaines procédures d’audit; continu. Dans d’autres entités, la direction peut procéder à
des évaluations moins structurées et moins fréquentes. La
 permettent à l’auditeur de déterminer de quelle manière
nature, l’étendue et la fréquence des évaluations faites par la
les résultats des procédures d’audit seront partagés au
direction sont utiles à l’auditeur pour sa compréhension de
sein de l’équipe de mission et comment seront traitées
l’environnement de contrôle de l’entité. Par exemple, le fait
les allégations de fraudes dont l’auditeur pourrait
que la direction n’ait pas réalisé d’évaluation des risques de
prendre connaissance
fraude peut, dans certaines circonstances, indiquer qu’elle
A11. Les entretiens peuvent comprendre notamment :
n’accorde pas suffisamment d’importance au contrôle interne
 un échange d’idées entre les membres de l’équipe de
Considérations propres aux petites entités
mission pour déterminer où et comment les états
A13. Dans certaines entités, en particulier les plus petites,
financiers de l’entité sont susceptibles de comporter des
l’évaluation de la direction peut porter principalement sur
anomalies significatives résultant de fraudes, comment
les risques de fraude commise par des employés ou sur les
la direction pourrait produire et dissimuler des
risques de détournements d’actifs.
informations financières mensongères, et comment les
Procédures mises en place par la direction pour
actifs de l’entité pourraient être détournés
identifier les risques de fraude dans l’entité et y
 la prise en compte des circonstances pouvant être
répondre (Réf. : alinéa 16 b))
l’indice d’une manipulation des résultats, ainsi que des A14. Dans le cas des entités à établissements multiples, les
pratiques auxquelles pourrait se livrer la direction pour procédures mises en place par la direction peuvent
manipuler les résultats et qui pourraient aboutir à des comporter différents niveaux de suivi selon les
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
145

établissements ou les unités d’exploitation. Il se peut en A20. La compréhension de la surveillance exercée par les
outre que la direction ait identifié des établissements ou des responsables de la gouvernance peut éclairer l’auditeur sur
unités d’exploitation qui sont plus susceptibles que d’autres les possibilités que l’entité soit exposée à des fraudes
de présenter un risque de fraude. commises par la direction, sur le caractère adéquat du
Demandes d’informations auprès de la direction et contrôle interne relatif aux risques de fraude et sur la
d’autres personnes au sein de l’entité (Réf. : par. 17) compétence et l’intégrité de la direction. L’auditeur peut
A15. Les réponses aux demandes d’informations adressées acquérir cette compréhension par différents moyens, par
à la direction peuvent fournir à l’auditeur des informations exemple en assistant à des réunions au cours desquelles ces
utiles concernant les risques que les états financiers questions sont abordées, par la lecture des procès-verbaux de
comportent des anomalies significatives résultant de fraudes ces réunions, ou encore par des demandes d’informations
commises par des employés. Il est toutefois peu probable auprès des responsables de la gouvernance
qu’elles lui fournissent des informations utiles concernant Considérations propres aux petites entités
les risques que les états financiers comportent des A21 Dans certaines entités, tous les responsables de la
anomalies significatives résultant de fraudes commises par gouvernance participent à la gestion de l’entité. Ce peut être
la direction. Par ailleurs, les demandes d’informations le cas, par exemple, lorsqu’une petite entité est dirigée par un
auprès d’autres personnes au sein de l’entité peuvent donner propriétaire unique et que personne d’autre n’est investi de
l’occasion à ces personnes de transmettre à l’auditeur des fonctions de gouvernance. Généralement, l’auditeur n’a alors
informations qui, autrement, ne lui seraient peut-être pas aucune démarche à faire, vu l’absence de fonction de
communiquées surveillance distincte des fonctions de direction
A16. Voici des exemples d’autres personnes au sein de Prise en considération d’autres informations (Réf. : par.
l’entité auprès desquelles l’auditeur 22
peut se renseigner sur l’existence ou la suspicion de A22. En plus des informations obtenues par la mise en œuvre
fraudes : de procédures analytiques, d’autres informations recueillies
 le personnel d’exploitation qui ne participe pas au sujet de l’entité et de son environnement peuvent être
directement au processus d’information financière utiles pour identifier les risques d’anomalies significatives
 les employés à différents niveaux hiérarchiques résultant de fraudes. Les entretiens entre les membres de
 les employés qui interviennent dans le lancement, le l’équipe de mission peuvent fournir des informations utiles
traitement ou l’enregistrement d’opérations complexes pour l’identification de ces risques. Les informations
ou inhabituelles, ainsi que ceux qui supervisent ces obtenues par l’auditeur dans le cadre du processus
personnes ou assurent un suivi de leur travail d’acceptation ou de maintien de la relation client, de même
 le conseiller juridique interne que l’expérience acquise lors d’autres missions réalisées
 le responsable de l’éthique ou son équivalent pour l’entité, par exemple des missions d’examen
 la ou les personnes responsables du suivi des allégations d’informations financières intermédiaires, peuvent aussi se
de fraude révéler pertinentes pour l’identification des risques
A17. La direction est souvent la mieux placée pour d’anomalies significatives résultant de fraudes
commettre une fraude. Par conséquent, l’auditeur fait Évaluation des facteurs de risque de fraude (Réf. : par.
preuve d’esprit critique dans son évaluation des réponses de 23)
la direction à ses demandes d’informations et il se peut A23. Le fait que la fraude soit habituellement dissimulée
qu’il juge nécessaire que les réponses obtenues soient peut en rendre la détection très difficile. Néanmoins,
corroborées par d’autres informations l’auditeur peut relever des événements ou des circonstances
Demandes d’informations auprès de la fonction d’audit qui indiquent l’existence de motifs ou de pressions pour
interne (Réf. : par. 18) commettre une fraude ou qui offrent l’occasion de la
A18. La norme 2315 et la norme 4610 définissent des commettre (facteurs de risque de fraude). Par exemple :
exigences et fournissent des indications pertinentes pour les  le besoin de satisfaire les attentes de tiers afin d’obtenir
audits des entités qui ont une fonction d’audit interne. Lors des capitaux propres supplémentaires peut créer des
de la mise en œuvre des exigences de ces normes d’audit en pressions incitant à la fraude
contexte de fraude, l’auditeur peut demander des  l’attribution de primes importantes en cas de réalisation
informations au sujet d’activités spécifiques de la fonction, d’objectifs de résultats irréalistes peut constituer un
par exemple : motif pour commettre une fraude
 quelles procédures ont été mises en œuvre par la  un environnement de contrôle qui n’est pas efficace peut
fonction d’audit interne au cours de l’exercice, le cas offrir l’occasion de commettre une fraude
échéant, pour détecter les fraudes A24. Il n’est pas facile de classer les facteurs de risque de
 si la direction a donné suite de façon satisfaisante aux fraude par ordre d’importance. Leur portée varie
constatations découlant de l’application de ces considérablement. Certains des facteurs sont présents dans
procédures. des entités dont la situation ne présente pas de risques
A19. Les responsables de la gouvernance de l’entité exercent d’anomalies significatives. En conséquence, l’auditeur
une surveillance sur les systèmes de suivi des risques, du exerce son jugement professionnel pour déterminer s’il est
contrôle financier et de la conformité à la législation. Dans en présence d’un facteur de risque de fraude et s’il lui faut en
beaucoup de pays, les pratiques en matière de gouvernance tenir compte dans l’évaluation du risque que les états
sont bien développées et les responsables de la gouvernance financiers comportent des anomalies significatives résultant
jouent un rôle actif dans la surveillance de l’évaluation des de fraudes
risques de fraude par l’entité et du contrôle interne relatif à A25 L’Annexe 1 présente des exemples de facteurs de risque
ces risques. Étant donné que les responsabilités qui de fraude ayant rapport aux informations financières
incombent aux responsables de la gouvernance et à la mensongères et aux détournements d’actifs. Ces exemples
direction peuvent varier selon l’entité et d’un pays à l’autre, sont classés en fonction des trois conditions généralement
il est important que l’auditeur comprenne la nature de leurs présentes en cas de fraude :
responsabilités respectives pour pouvoir acquérir une  des motifs ou des pressions pour commettre une fraude;
compréhension de la surveillance exercée par les personnes  des circonstances perçues comme favorables à la
compétentes perpétration d’une fraude;

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
146

 la capacité de rationaliser l’acte frauduleux. exemple, l’auditeur peut conclure qu’il n’y a pas de risque
Il se peut que les facteurs de risque qui reflètent une attitude d’anomalies significatives résultant de fraudes dans la
permettant la rationalisation de l’acte frauduleux ne soient comptabilisation des produits dans le cas où les produits sont
pas facilement décelables par l’auditeur. Il peut néanmoins générés par un seul type d’opération simple, par exemple les
arriver qu’il prenne connaissance de l’existence de telles loyers provenant d’un immeuble locatif qui ne comporte
informations. Bien que les facteurs de risque de fraude qu’une seule unité de location
décrits à l’Annexe 1 couvrent un large éventail de situations Identification et évaluation des risques d’anomalies
susceptibles d’être rencontrées par l’auditeur, ils ne significatives résultant de fraudes, et compréhension des
constituent que des exemples, et d’autres facteurs de risque contrôles correspondants de l’entité (Réf. : par. 26)
peuvent exister. A31. La direction peut être amenée à porter des jugements
A26 La taille, la complexité et le mode de propriété de sur la nature et l’étendue des contrôles qu’elle choisit de
l’entité ont une incidence importante sur la prise en mettre en place et sur la nature et l’étendue des risques
considération des facteurs de risque de fraude pertinents. Par qu’elle décide d’assumer18. Pour déterminer les types de
exemple, dans le cas d’une grande entité, il est généralement contrôles à mettre en place dans le but de prévenir et de
possible de limiter les agissements répréhensibles de la part détecter les fraudes, la direction prend en compte les risques
de la direction par des moyens tels que : que les états financiers puissent comporter des anomalies
 une surveillance efficace de la part des responsables de significatives résultant de fraudes. Dans sa démarche, la
la gouvernance; direction peut être amenée à conclure qu’il n’est pas efficace
 une fonction d’audit interne efficace; par rapport au coût de mettre en place et de maintenir un
 l’existence et l’application effective d’un code de bonne contrôle particulier lorsque la réduction attendue des risques
conduite écrit. d’anomalies significatives résultant de fraudes est limitée
De plus, la prise en considération des facteurs de risque de A32. Il est donc important pour l’auditeur d’acquérir une
fraude au niveau d’une unité d’exploitation peut fournir un compréhension des contrôles conçus, mis en place et
éclairage différent de celui obtenu à l’échelle de l’entité. maintenus par la direction pour prévenir et détecter les
Considérations propres aux petites entités fraudes. Ce faisant, l’auditeur peut constater, par exemple,
A27 Dans le cas d’une petite entité, certaines ou l’ensemble que la direction a sciemment accepté les risques associés à
de ces considérations peuvent être inapplicables ou de une non-séparation des tâches. Par ailleurs, les informations
moindre importance. Par exemple, une petite entité peut ne obtenues dans le cadre de l’acquisition de cette
pas avoir de code de bonne conduite écrit, mais avoir compréhension peuvent également être utiles pour identifier
néanmoins développé une culture qui, par la communication les facteurs de risque de fraude susceptibles d’avoir une
orale et l’exemple de la direction, fait ressortir l’importance incidence sur l’évaluation par l’auditeur des risques que les
de l’intégrité et du comportement éthique. De manière états financiers comportent des anomalies significatives
générale, le fait que la direction soit assumée dans une résultant de fraudes
petite entité par une seule personne n’indique pas forcément Réponses à l’évaluation des risques d’anomalies
que la direction n’affiche pas et ne communique pas une significatives résultant de fraudes Réponses globales (Réf.
attitude appropriée à l’égard du contrôle interne et du : par. 27)
processus d’information financière. Dans certaines entités, Réponses globales (Réf. : par. 27)
l’obligation d’obtenir des autorisations de la direction peut A33. L’élaboration de réponses globales adaptées à
compenser des contrôles par ailleurs déficients et réduire le l’évaluation des risques d’anomalies significatives résultant
risque de fraudes commises par le personnel. Le fait que la de fraudes implique généralement de s’interroger sur la
direction soit assumée par une seule personne peut façon d’exercer un esprit critique plus aigu dans la démarche
cependant constituer une déficience potentielle du contrôle générale d’audit, par exemple :
interne, puisque la direction a alors la possibilité de  en déterminant avec plus de circonspection la nature et
contourner les contrôles. l’étendue de la documentation à examiner à l’appui des
Identification et évaluation des risques d’anomalies opérations significatives
significatives résultant de fraudes  en reconnaissant le besoin de corroborer davantage les
Risques de fraude dans la comptabilisation des produits explications ou les déclarations de la direction
(Réf. : par. 25) concernant des éléments significatifs
A28. La surévaluation des produits (en raison, par exemple, L’élaboration de ces réponses globales implique également
de l’enregistrement anticipé de produits ou de une réflexion plus générale parallèlement aux procédures
l’enregistrement d’opérations fictives) ou, à l’inverse, leur spécifiques prévues par ailleurs. Cette réflexion porte entre
sous-évaluation (par exemple dans le cas du rattachement autres sur les questions énumérées au paragraphe 29, qui
inapproprié de produits à une période ultérieure) sont font l’objet de précisions ci-dessous
fréquemment la source d’anomalies significatives résultant Affectation et supervision de l’équipe de mission (Réf. :
d’informations financières mensongères alinéa 28 a))
A29. Les risques de fraude dans la comptabilisation des A34 L’auditeur peut répondre aux risques identifiés
produits peuvent être plus élevés dans certaines entités que d’anomalies significatives résultant de fraudes, par exemple
dans d’autres. Par exemple, dans les entités cotées, la en affectant à la mission des personnes additionnelles ayant
direction peut subir des pressions ou avoir des motifs pour des compétences et des connaissances spécialisées, tels des
établir des informations financières mensongères par une experts en juricomptabilité et en informatique ou des
comptabilisation inappropriée des produits lorsque, par collaborateurs de plus grande expérience.
exemple, le rendement est évalué en fonction de la A35 Le degré de supervision exercé par l’auditeur est
croissance des produits ou des profits d’un exercice à l’autre. fonction de son évaluation des risques d’anomalies
De même, les risques de fraude dans la comptabilisation des significatives résultant de fraudes et de la compétence des
produits peuvent, par exemple, être plus élevés dans le cas membres de l’équipe de mission qui exécutent les travaux
des entités dont une partie importante des produits provient Élément d’imprévisibilité dans le choix des procédures
des ventes au comptant d’audit (Réf. : alinéa 28 c))
A30. La présomption de l’existence de risques de fraude A36 L’introduction d’un élément d’imprévisibilité dans la
dans la comptabilisation des produits peut être écartée. Par détermination de la nature, du calendrier et de l’étendue des
procédures d’audit à mettre en œuvre est importante étant
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
147

donné que les personnes qui, dans l’entité, sont bien au fait  du fait qu’une anomalie intentionnelle (une anomalie
des procédures d’audit normalement mises en œuvre dans le résultant d’une comptabilisation incorrecte des produits
cadre d’une mission peuvent être plus facilement en mesure d’exploitation, par exemple) peut trouver son origine
de dissimuler des informations financières mensongères. dans une période intermédiaire, l’auditeur peut décider
Cela peut se faire, par exemple : d’appliquer des procédures de corroboration à des
 en appliquant des procédures de corroboration à certains opérations conclues plus tôt au cours de la période ou
soldes de comptes et à des assertions qui, autrement, ne tout au long de celle-ci
feraient pas l’objet de tests en raison de leur caractère  l’étendue des procédures mises en œuvre reflète
non significatif ou du faible niveau de risque qu’ils l’évaluation des risques d’anomalies significatives
présentent; résultant de fraudes. Par exemple, il peut être approprié
 en modifiant le calendrier des procédures d’audit par d’élargir la taille des échantillons ou de mettre en œuvre
rapport à celui qui serait normalement attendu; des procédures analytiques à un niveau de détail plus
 en utilisant des méthodes de sondage différentes; poussé. Par ailleurs, des techniques d’audit assistées par
 en mettant en œuvre des procédures d’audit dans ordinateur peuvent permettre d’augmenter l’étendue des
plusieurs établissements ou à l’improviste. sondages portant sur les fichiers mouvements et les
Procédures d’audit en réponse à l’évaluation des risques comptes. Ces techniques peuvent être utilisées pour
d’anomalies significatives résultant de fraudes au niveau sélectionner un échantillon d’opérations à partir des
des assertions (Réf. : par. 29) principaux fichiers électroniques, pour trier des
A37 Les réponses de l’auditeur à son évaluation des risques opérations ayant des caractéristiques particulières, ou
d’anomalies significatives résultant de fraudes au niveau des pour tester l’ensemble d’une population au lieu d’un
assertions peuvent l’amener à modifier la nature, le simple échantillon.
calendrier et l’étendue des procédures d’audit de l’une ou A38. Si l’auditeur identifie un risque d’anomalies
plusieurs des façons suivantes : significatives résultant de fraudes qui affecte les quantités en
 la nature des procédures d’audit à mettre en œuvre peut stock, un examen des comptes de stocks de l’entité peut
devoir être modifiée afin de recueillir des éléments l’aider à identifier les établissements ou les articles qui
probants plus fiables et plus pertinents ou d’obtenir des nécessitent une attention particulière pendant et après le
informations corroborantes supplémentaires. Les comptage des stocks. Un tel examen peut conduire à la
modifications peuvent concerner à la fois le choix et décision d’assister à l’inventaire physique dans certains
l’association des procédures à appliquer. Par exemple : établissements à l’improviste, ou de procéder à des
o il peut être fait davantage appel à l’observation comptages dans tous les établissements à la même date
physique ou à l’inspection de certains actifs, ou A39. Il se peut que l’auditeur identifie un risque
l’auditeur peut décider de recourir à des techniques d’anomalies significatives résultant de fraudes qui affecte
d’audit assistées par ordinateur pour recueillir plusieurs comptes et assertions, notamment un risque lié à
davantage d’éléments probants sur les données l’évaluation des actifs, aux estimations relatives à des
contenues dans les comptes ou les fichiers opérations spécifiques (par exemple, des acquisitions, des
mouvements importants, explications ou les restructurations ou des cessions de secteurs d’activité) ou à
déclarations de la direction des charges importantes à payer (par exemple, les obligations
o l’auditeur peut concevoir des procédures lui au titre d’un régime de pensions et des autres avantages
permettant d’obtenir des informations corroborantes postérieurs à l’emploi ou les passifs au titre d’obligations
supplémentaires. Ainsi, dans le cas où l’auditeur environnementales). Le risque peut aussi être lié à des
constate que la direction est sous pression pour changements importants dans les hypothèses retenues pour
atteindre les bénéfices attendus, il peut y avoir un les estimations récurrentes. Les informations recueillies dans
risque qu’elle gonfle le chiffre d’affaires en le cadre de l’acquisition d’une compréhension de l’entité et
comptabilisant indûment des produits dont la de son environnement peuvent aider l’auditeur dans son
comptabilisation n’est pas permise en raison des évaluation du caractère raisonnable des estimations faites par
modalités des contrats de vente ou en facturant des la direction, ainsi que des hypothèses et jugements sous-
ventes avant l’expédition. En pareil cas, l’auditeur jacents. Un examen rétrospectif des hypothèses et des
peut, par exemple, concevoir des demandes de jugements similaires de la direction au cours des périodes
confirmation externes pour faire confirmer non précédentes peut également éclairer l’auditeur quant au
seulement les soldes de comptes, mais aussi les caractère raisonnable des hypothèses et des jugements sur
termes des contrats de vente, notamment la date, les lesquels sont fondées les estimations de la direction
conditions de reprise éventuelle et les modalités de A40 Des exemples de procédures d’audit possibles en
livraison. Par ailleurs, l’auditeur peut également réponse à l’évaluation des risques d’anomalies significatives
juger efficace de compléter ces informations résultant de fraudes, dont certaines comportent un élément
externes par des demandes d’informations auprès du d’imprévisibilité, sont présentés à l’Annexe 2. Cette annexe
personnel non financier de l’entité afin de vérifier si fournit des exemples de réponses de l’auditeur à son
les termes des contrats de vente et les modalités de évaluation des risques d’anomalies significatives résultant
livraison n’auraient pas été modifiés soit d’informations financières mensongères, y compris en
 le calendrier des procédures de corroboration peut ce qui concerne la comptabilisation des produits
devoir être adapté. L’auditeur peut conclure que pour d’exploitation, soit de détournements d’actifs.
mieux répondre à un risque d’anomalies significatives Procédures d’audit en réponse aux risques de
résultant de fraudes, il est préférable de concentrer la contournement des contrôles par la direction
mise en œuvre des procédures de corroboration à la fin Écritures de journal et autres ajustements (Réf. : alinéa
ou vers la fin de la période. Il peut également conclure 31 a))
que, compte tenu de l’évaluation des risques A41 La présence, dans les états financiers, d’anomalies
d’anomalies intentionnelles ou de manipulations, il ne significatives résultant de fraudes implique souvent la
serait pas efficace de réaliser des procédures destinées à manipulation du processus d’information financière par
étendre à la fin de la période les conclusions de ses l’enregistrement d’écritures de journal incorrectes ou non
travaux effectués à une date intermédiaire. En revanche, autorisées. Cela peut se produire tout au long de l’exercice
ou à la clôture, ou lorsque la direction procède à des
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
148

ajustements de montants dans les états financiers qui ne sont  d’anomalies significatives résultant de fraudes. Lors de
pas reflétés par des écritures de journal, par exemple des l’audit d’entités ayant plusieurs établissements ou
ajustements de consolidation ou des reclassements. composantes, il faut envisager la nécessité de
A42 En outre, il importe que l’auditeur considère les risques sélectionner des écritures de journal de plusieurs
d’anomalies significatives liés au contournement des établissements
contrôles sur les écritures de journal, car si les processus et  les écritures de journal et les autres ajustements traités
les contrôles automatisés peuvent réduire le risque d’erreurs hors du cadre normal des activités — il se peut que les
accidentelles, ils n’éliminent pas le risque que des personnes écritures de journal non standard ne soient pas soumises
contournent ces processus automatisés, par exemple en au même niveau de contrôle interne que les écritures de
modifiant les montants qui sont automatiquement transmis journal courantes passées pour enregistrer des opérations
au grand livre ou au système d’information financière. Dans telles que les ventes, les achats et les décaissements
les cas où on a recours à l’informatique pour le transfert mensuels
automatique d’informations, il se peut aussi qu’il y ait peu A44. L’auditeur exerce son jugement professionnel pour
ou point de traces visibles de telles interventions dans les déterminer la nature, le calendrier et l’étendue des tests
systèmes d’information. qu’il entend effectuer sur les écritures de journal et les
A43 Pour identifier et sélectionner les écritures de journal et autres ajustements. Cependant, les écritures de journal et
les autres ajustements à tester, et afin de déterminer la les autres ajustements à caractère frauduleux étant souvent
méthode appropriée pour examiner les pièces justificatives passés en fin de période, l’auditeur est tenu, selon le sous-
des éléments sélectionnés, les facteurs suivants sont alinéa 32 a)ii), de sélectionner les écritures de journal et les
pertinents : autres ajustements passés à ce moment-là. De plus, du fait
 l’évaluation des risques d’anomalies significatives que des anomalies significatives résultant de fraudes dans
résultant de fraudes — la présence de facteurs de risque les états financiers peuvent survenir en tout temps au cours
de fraude et les autres informations recueillies dans le de la période et être accompagnées d’efforts considérables
cadre de l’évaluation des risques d’anomalies pour dissimuler la façon dont les fraudes ont été perpétrées,
significatives résultant de fraudes peuvent aider l’auditeur est tenu, selon le sous-alinéa 32 a)iii), de
l’auditeur à identifier des catégories spécifiques considérer la nécessité de procéder également à des tests
d’écritures de journal et d’autres ajustements à tester; sur des écritures de journal et d’autres ajustements passés
 les contrôles mis en place sur les écritures de journal et tout au long de la période.
les autres ajustements — la mise en place de contrôles Estimations comptables (Réf. : alinéa 31 b))
efficaces sur la préparation et la passation des écritures A45 de jugements ou d’hypothèses sur lesquels reposent
de journal et des autres ajustements peut permettre de des estimations comptables importantes, et qu’elle assure le
réduire l’étendue des procédures de corroboration à suivi régulier du caractère raisonnable de ces estimations.
mettre en œuvre, à condition que l’auditeur ait testé L’information financière mensongère résulte souvent
l’efficacité du fonctionnement des contrôles; d’anomalies délibérées dans les estimations comptables.
 le processus d’information financière de l’entité et la Ces anomalies peuvent découler, par exemple, d’une sous-
nature des éléments probants pouvant être obtenus — estimation ou d’une surestimation systématique de toutes
dans de nombreuses entités, le traitement des opérations les provisions ou réserves dans le but soit de lisser les
courantes comporte des tâches et des procédures à la fois bénéfices sur deux périodes ou plus, soit d’atteindre un
manuelles et automatisées. De la même façon, le niveau de bénéfice déterminé de manière à tromper les
traitement des écritures de journal et des autres utilisateurs des états financiers en influençant leur
ajustements peut comporter des procédures et des appréciation des performances et de la rentabilité de l’entité
procédures et des contrôles à la fois manuels et A46 L’examen rétrospectif des jugements et des hypothèses
automatisés. Dans les cas où l’informatique est utilisée posés par la direction relativement aux estimations
dans le processus d’information financière, il se peut que comptables importantes reflétées dans les états financiers de
les écritures de journal et les autres ajustements l’exercice précédent a pour but de déterminer s’il existe des
n’existent que sur support électronique indications d’un parti pris possible de la direction. Il ne vise
 les caractéristiques des écritures de journal et des autres pas à remettre en cause le jugement professionnel exercé par
ajustements frauduleux — les écritures de journal et les l’auditeur dans l’exercice précédent sur la base des
autres ajustements incorrects présentent souvent des informations alors disponibles.
caractéristiques particulières. Il peut notamment s’agir A47 La norme 4540 exige elle aussi un examen
d’écritures a) enregistrées dans des comptes sans lien rétrospectif19. Cet examen, mené à titre de procédure
entre eux, inhabituels ou rarement utilisés, b) passées d’évaluation des risques, vise l’obtention d’informations sur
par des personnes qui ne sont pas censées enregistrer l’efficacité du processus d’estimation mis en œuvre par la
d’écritures, c) inscrites en fin de période ou après la date direction lors de la période précédente, d’éléments probants
de clôture avec peu ou pas de justification ou de concernant le dénouement ou, le cas échéant, la réestimation
description, d) passées sans numéro de compte soit avant ultérieure des estimations comptables de la période
ou pendant la préparation des états financiers, ou e) précédente qui sont pertinents pour l’établissement des
comportant des chiffres ronds ou qui se terminent estimations comptables de la période considérée et, enfin,
invariablement par les mêmes chiffres d’éléments probants concernant des sujets, comme
 la nature et la complexité des comptes — les écritures de l’incertitude de mesure, sur lesquels il peut être exigé de
journal et les autres ajustements incorrects peuvent être fournir des informations dans les états financiers. En
enregistrés dans des comptes qui a) comportent des pratique, l’examen des jugements et des hypothèses de la
opérations complexes ou de nature inhabituelle, b) direction pour déterminer s’ils sont empreints d’un parti pris
contiennent des estimations et des ajustements de clôture susceptible de constituer un risque d’anomalie significative
importants, c) ont comporté des anomalies dans le passé, résultant d’une fraude, selon les exigences de la présente
d) n’ont pas fait l’objet d’un rapprochement dans le délai norme , peut être effectué en même temps que l’examen
normal ou comportent des différences non expliquées, e) exigé par la norme 4540.
contiennent des opérations intra-groupe, ou f) sont Justification économique des opérations importantes (Réf.
associés d’une façon ou d’une autre à un risque identifié : alinéa 31 c))
A48 Parmi les indices qui peuvent donner à croire que des
SECTION 001
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Audit légal et contractuel
149

opérations importantes qui ne s’inscrivent pas dans le cadre direction ainsi que sur l’authenticité et la fiabilité des
normal des activités de l’entité, ou qui apparaissent documents comptables et des pièces justificatives. Il peut
autrement inhabituelles, ont peut-être été conclues dans le également y avoir une possibilité de collusion impliquant des
but de présenter des informations financières mensongères employés, des dirigeants ou des tiers
ou de dissimuler un détournement d’actifs, il y a les A53. La norme 45021 et la norme 5700 définissent des
suivants: exigences et fournissent des indications sur l’évaluation et le
 la forme des opérations semble exagérément complexe traitement des anomalies, ainsi que leur incidence sur
(par exemple, des opérations faisant intervenir de l’opinion exprimée par l’auditeur dans son rapport
multiples entités au sein d’un groupe consolidé ou de Impossibilité de poursuivre la mission (Réf. : par. 37
multiples tiers non liés); A54. Voici des exemples de circonstances exceptionnelles
 la direction ne s’est pas entretenue avec les qui peuvent se présenter et conduire l’auditeur à s’interroger
responsables de la gouvernance de la nature et de la sur la possibilité de poursuivre sa mission :
comptabilisation de ces opérations, et celles-ci ne font  l’entité ne prend pas les mesures appropriées que
pas l’objet d’une documentation adéquate; l’auditeur juge nécessaires relativement à la
 la direction insiste davantage sur la nécessité d’un fraude, même dans le cas où la fraude n’est pas
traitement comptable particulier que sur la substance significative par rapport aux états financiers
économique de l’opération;  l’entité ne prend pas les mesures appropriées que
 des opérations auxquelles ont participé des parties liées l’auditeur juge nécessaires relativement à la
non consolidées, y compris des entités ad hoc, n’ont pas fraude, même dans le cas où la fraude n’est pas
été dûment examinées et approuvées par les significative par rapport aux états financiers
responsables de la gouvernance;  l’auditeur a des doutes sérieux sur la compétence
 les opérations sont caractérisées par la participation de ou l’intégrité de la direction ou des responsables
parties liées jusqu’à présent inconnues ou de parties qui de la gouvernance
n’ont ni la taille ni la surface financière pour exécuter A55. Compte tenu de la diversité des situations qui peuvent
l’opération sans le soutien de l’entité auditée. se produire, il n’est pas possible de décrire tous les cas où la
Évaluation des éléments probants (Réf. : par. 33 à 36) démission de l’auditeur est appropriée. Cette décision
A49 La norme 2330 exige que, sur la base des procédures dépend de facteurs tels que les incidences de l’implication
d’audit mises en œuvre et des éléments probants recueillis, d’un membre de la direction ou des responsables de la
l’auditeur apprécie si ses évaluations initiales des risques gouvernance dans la fraude (et les répercussions possibles
d’anomalies significatives au niveau des assertions sur la fiabilité des déclarations de la direction) ainsi que les
demeurent valables. Cette appréciation est avant tout conséquences, pour l’auditeur, du maintien de sa relation
qualitative et fondée sur le jugement de l’auditeur. Elle peut avec l’entité
apporter un éclairage complémentaire sur les risques A56 Dans de telles circonstances, l’auditeur a des obligations
d’anomalies significatives résultant de fraudes et sur professionnelles et légales, qui peuvent différer d’un pays à
l’éventuelle nécessité de mettre en œuvre des procédures l’autre. Par exemple, dans certains pays, l’auditeur peut avoir
d’audit supplémentaires ou différentes. L’Annexe 3 présente le droit ou l’obligation d’adresser une déclaration ou un
des exemples de circonstances pouvant indiquer la possibilité rapport à la ou aux personnes qui lui ont confié la mission,
de fraudes ou dans certains cas, aux autorités de réglementation. Étant
Procédures analytiques mises en œuvre vers la fin de donné la nature exceptionnelle des circonstances et la
l’audit pour parvenir à une conclusion générale (Réf. : nécessité de tenir compte de ses obligations légales,
par. 33) l’auditeur peut juger utile d’obtenir un avis juridique avant
A50. Déterminer quelles tendances et corrélations de décider de sa démission et de déterminer une ligne de
particulières sont susceptibles d’indiquer un risque conduite appropriée, qui pourrait éventuellement comprendre
d’anomalies significatives résultant de fraudes exige la communication d’un rapport aux actionnaires, aux
l’exercice du jugement professionnel. Les corrélations autorités de réglementation ou à d’autres tiers.
inhabituelles concernant les produits et le résultat en fin Considérations propres aux entités du secteur public
d’exercice sont particulièrement pertinentes. Il peut s’agir, A57 Dans le secteur public, il arrive souvent que l’auditeur
par exemple, de montants de produits anormalement élevés n’ait pas la faculté de démissionner en raison de la nature de
comptabilisés dans les dernières semaines de la période ou son mandat ou de considérations d’intérêt public.
d’opérations inhabituelles, ou encore d’un résultat qui est Déclarations écrites (Réf. : par. 38)
incompatible avec l’évolution des flux de trésorerie A58 La norme 3580 définit des exigences et fournit des
d’exploitation indications sur l’obtention de déclarations appropriées de la
Prise en compte des anomalies détectées (Réf. : par. 34 à direction et, le cas échéant, des responsables de la
36 gouvernance dans le cadre de l’audit. Quelle que soit la taille
A51. Puisque la fraude suppose l’existence de motifs ou de de l’entité, il importe que la direction et, le cas échéant, les
pressions incitant à la commettre, des circonstances perçues responsables de la gouvernance, en plus de reconnaître qu’ils
comme favorables à sa perpétration ainsi qu’une certaine se sont acquittés de leurs responsabilités quant à la
rationalisation de l’acte, il est peu probable qu’une fraude préparation des états financiers, reconnaissent qu’ils sont
détectée constitue un cas isolé. Par conséquent, des responsables du contrôle interne conçu, mis en place et
anomalies nombreuses relevées dans un même établissement maintenu pour prévenir et détecter les fraudes.
même si leur effet cumulatif n’est pas significatif, peuvent A59 En raison de la nature de la fraude et des difficultés que
indiquer l’existence d’un risque d’anomalies significatives rencontrent les auditeurs pour détecter les anomalies
résultant de fraudes significatives résultant de fraudes dans les états financiers, il
A52. Les incidences d’une fraude détectée varient selon les est important que l’auditeur obtienne de la direction et, le cas
circonstances. Ainsi, une fraude négligeable en elle-même échéant, des responsables de la gouvernance une déclaration
peut être importante si elle implique la haute direction. La écrite lui confirmant qu’ils l’ont informé :
fiabilité des éléments probants recueillis précédemment peut a) des résultats de l’évaluation faite par la direction du
être remise en question, dès lors qu’il peut y avoir un doute risque que les états financiers puissent comporter des
sur l’exhaustivité et la sincérité des déclarations de la anomalies significatives résultant de fraudes;
b) de toute fraude avérée, suspectée ou alléguée
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
150

concernant l’entité dont elles ont connaissance.  influençant leur appréciation des performances et
Communication avec la direction et avec les responsables de la rentabilité de l’entité
de la gouvernance  des préoccupations quant au caractère adéquat et
Communication avec la direction (Réf. : par. 39) exhaustif des autorisations concernant les
A60 Lorsque les éléments probants obtenus par l’auditeur opérations qui ne semblent pas s’inscrire dans le
indiquent l’existence ou la possibilité d’une fraude, il est cadre normal des activités
important qu’il en informe dès que possible la direction, au Communication avec les autorités de réglementation et
niveau hiérarchique approprié, même si la question peut être de contrôle (Réf. : par. 42
considérée comme sans importance (par exemple, un A65. Il se peut que l’obligation au secret professionnel
détournement de fonds mineur par un employé occupant un imposée à l’auditeur à l’égard des informations sur les clients
poste peu élevé dans la hiérarchie). La détermination du lui interdise de communiquer l’existence de fraudes à un
niveau hiérarchique approprié auquel il convient de signaler tiers à l’entité. Cependant, les obligations légales de
le problème relève du jugement professionnel et dépend de l’auditeur varient d’un pays à l’autre et il peut arriver que,
facteurs tels que la probabilité de collusion ainsi que la dans certaines circonstances, l’auditeur soit relevé de
nature et l’ampleur de la fraude suspectée. Généralement, le l’obligation au secret professionnel par un texte législatif,
niveau hiérarchique approprié correspond au moins à une règle de droit ou les tribunaux. Dans certains pays,
l’échelon immédiatement supérieur à celui des personnes qui l’auditeur d’un établissement financier est légalement tenu
semblent être impliquées dans la fraude suspectée de communiquer l’existence d’une fraude aux autorités de
Communication avec les responsables de la gouvernance surveillance. Il y a aussi certains pays où l’auditeur a
(Réf. : par. 40) l’obligation de communiquer les anomalies constatées aux
A61 L’auditeur peut communiquer de vive voix ou par écrit autorités lorsque la direction et les responsables de la
avec les responsables de la gouvernance. La norme 1260 gouvernance négligent de prendre des mesures correctives
énumère des facteurs que l’auditeur prend en compte pour A66 L’auditeur peut alors juger utile d’obtenir un avis
déterminer si sa communication sera de vive voix ou par juridique pour décider de la ligne de conduite à adopter dans
écrit25. Vu la nature et le caractère délicat d’une fraude les circonstances, l’objectif étant de s’assurer des mesures
aboutissant à une anomalie significative dans les états qu’il lui faut prendre lors de sa prise en considération des
financiers, l’auditeur signale le problème dès que possible et aspects de la fraude détectée qui sont d’intérêt public
peut juger nécessaire d’en faire rapport par écrit Considérations propres aux entités du secteur public
A62. Dans certains cas, l’auditeur peut juger souhaitable de A67 Dans le secteur public, l’obligation de signaler une
communiquer avec les responsables de la gouvernance fraude, qu’elle ait été découverte dans le cadre du processus
lorsqu’il prend connaissance de cas de fraude impliquant des d’audit ou de textes légaux ou réglementaire ou d’autre
membres du personnel qui ne sont pas membres de la textes émanant d’une autorité.
direction et n’entraînant pas d’anomalies significatives. Au
demeurant, il se peut que les responsables de la gouvernance
souhaitent être informés de telles circonstances. Le
processus de communication est facilité si, au cours de la
phase initiale de l’audit, l’auditeur et les responsables de la
gouvernance s’entendent sur la nature et l’étendue des
communications de l’auditeur sur le sujet
A63. Dans les circonstances exceptionnelles où l’auditeur a
des doutes sur l’intégrité ou l’honnêteté de la direction ou
des responsables de la gouvernance, il peut juger utile
d’obtenir un avis juridique avant de décider de la ligne de
conduite à adopter
Autres questions ayant trait à la fraude (Réf. : par. 41
A64 Les autres questions ayant trait à la fraude qu’il
convient d’aborder avec les responsables de la gouvernance
peuvent comprendre, par exemple :
 les préoccupations que suscitent la nature,
l’étendue et la fréquence des évaluations que fait
la direction des contrôles mis en place pour
prévenir et détecter les fraudes et du risque que les
états financiers puissent comporter des anomalies
 le fait que la direction ne se soit pas employée à
corriger de façon appropriée les déficiences
importantes du contrôle interne qui ont été
relevées ou qu’elle n’ait pas répondu par des
mesures appropriées à une fraude détectée
 l’évaluation faite par l’auditeur de l’environnement
de contrôle de l’entité, y compris les questions
relatives à la compétence et à l’intégrité de la
direction
 les agissements de la direction qui peuvent
constituer des indices d’informations financières
mensongères, par exemple le choix et
l’application, par la direction, de méthodes
comptables qui peuvent indiquer des tentatives de
sa part pour manipuler les résultats dans le but de
tromper les utilisateurs des états financiers en
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Manuel des normes
Audit légal et contractuel
151

NORME 1250 PRISE EN COMPTE DES TEXTES LEGAUX ET


REGLEMENTAIRES DANS UN AUDIT D’ETATS FINANCIERS

Introduction
Champ d’application de la présente norme
1- La présente norme d’audit traite de la responsabilité qui incombe à l’auditeur de
prendre en compte les textes légaux et réglementaires dans le cadre d’un audit
d’états financiers. Elle ne s’applique pas aux autres missions de certification dans
lesquelles l’auditeur est expressément chargé de tester la conformité à des textes
légaux ou réglementaires spécifiques et de produire un rapport distinct sur cette
conformité.
Incidence des textes légaux et réglementaires
2- L’incidence des textes légaux et réglementaires sur les états financiers varie
considérablement. Les textes légaux et réglementaires auxquels est soumise une
entité constituent son cadre légal et réglementaire. Les dispositions de certains de
ces textes ont une incidence directe sur les états financiers de l’entité en ce
qu’elles déterminent les montants et les informations à fournir dans ses états
financiers. D’autres textes légaux ou réglementaires créent des obligations pour
la direction ou définissent les conditions dans lesquelles l’entité est autorisée à
exercer ses activités mais n’ont pas d’incidence directe sur ses états financiers.
Certaines entités exercent leurs activités dans des secteurs fortement réglementés
(par exemple les banques et les entreprises chimiques). D’autres ne sont soumises
qu’aux nombreux textes légaux et réglementaires afférents à la conduite des
affaires en général (par exemple ceux concernant l’hygiène et la sécurité sur le
lieu de travail, ainsi que l’égalité des chances dans l’emploi). La non-conformité à
des textes légaux et réglementaires peut donner lieu à des amendes et à des
procédures judiciaires ou entraîner pour l’entité d’autres conséquences
susceptibles d’avoir une incidence significative sur ses états financiers.
Responsabilité de la conformité aux textes légaux et réglementaires
(Réf. : par. A1 à A6)
3- Il incombe à la direction, sous la surveillance des responsables de la
gouvernance, de veiller à ce que l’entité exerce ses activités conformément aux
dispositions applicables des textes légaux et réglementaires, y compris celles qui
déterminent les montants et les informations à fournir dans ses états financiers.
Responsabilité de l’auditeur
4- Les exigences de la présente norme sont conçues pour aider l’auditeur à
identifier les anomalies significatives dans les états financiers qui résultent des
cas de non-conformité aux textes légaux et réglementaires. Toutefois, l’auditeur
n’a pas la responsabilité de prévenir les cas de non-conformité et l’on ne peut
s’attendre à ce qu’il détecte tous les cas de non-conformité aux textes légaux et
réglementaires.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
152

5- Il incombe à l’auditeur d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers


pris dans leur ensemble sont exempts d’anomalies significatives, que celles-ci
résultent de fraudes ou d’erreurs. Lorsqu’il réalise un audit d’états financiers,
l’auditeur tient compte du cadre légal et réglementaire applicable. En raison des
limites inhérentes à l’audit, il existe un risque inévitable que certaines anomalies
significatives contenues dans les états financiers puissent ne pas être détectées,
même si l’audit a été bien planifié et réalisé conformément aux normes d’audit.
Dans le contexte des textes légaux et réglementaires, les incidences possibles de
ces limites inhérentes sur la capacité de l’auditeur de détecter des anomalies
significatives sont accrues, notamment pour les raisons suivantes :
• il existe de nombreux textes légaux et réglementaires, touchant principalement
les aspects opérationnels de l’entité, qui le plus souvent n’ont aucune incidence
sur les états financiers et échappent aux systèmes d’information pertinents pour
l’information financière;
• les cas de non-conformité peuvent impliquer des actes visant à les dissimuler,
par exemple : collusion, fabrication de faux, omission délibérée d’enregistrer
certaines opérations, contournement des contrôles par la direction ou fausses
déclarations faites intentionnellement à l’auditeur;
• seul un tribunal peut déterminer, en dernier ressort, si un acte donné constitue
un cas de non-conformité.
D’ordinaire, plus un cas de non-conformité est éloigné des événements et
opérations reflétés dans les états financiers, moins il est probable que l’auditeur
en prendra connaissance ou l’identifiera comme tel.
6- La présente norme distingue les responsabilités qui incombent à l’auditeur en
matière de conformité pour deux catégories différentes de textes légaux et
réglementaires :
a) les dispositions des textes légaux et réglementaires généralement considérés
comme ayant une incidence directe sur la détermination de montants et
d’informations de nature significative à fournir dans les états financiers, par
exemple les textes légaux et réglementaires ayant trait à la fiscalité et aux régimes
de retraite (voir le paragraphe 12);
b) les autres textes légaux et réglementaires n’ayant pas d’incidence directe sur la
détermination des montants et des informations à fournir dans les états
financiers, mais dont le respect peut être fondamental pour les aspects
opérationnels de l’entreprise, pour la capacité de l’entité de poursuivre ses
activités ou pour éviter d’encourir des sanctions significatives (par exemple le
respect des conditions attachées à un permis d’exploitation, la conformité aux
ratios de solvabilité réglementaires ou la conformité à la réglementation
environnementale); la non-conformité à de tels textes légaux et réglementaires
peut donc avoir une incidence significative sur les états financiers (voir le
paragraphe 13).
7- Dans la présente norme, des exigences différentes sont définies pour chacune de
ces deux catégories de textes légaux et réglementaires. Dans le cas de la catégorie
mentionnée à l’alinéa 6 a), la responsabilité de l’auditeur consiste à obtenir des
éléments probants suffisants et appropriés sur la conformité aux dispositions de
ces textes légaux et réglementaires. Dans le cas de la catégorie mentionnée à
l’alinéa 6 b), la responsabilité de l’auditeur se limite à mettre en œuvre des
procédures d’audit spécifiées visant à faciliter l’identification des cas de non-

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
153

conformité aux textes légaux et réglementaires qui pourraient avoir une


incidence significative sur les états financiers
8- L’auditeur est tenu par la présente norme de demeurer attentif à la possibilité
que d’autres procédures d’audit qu’il met en œuvre dans le but de se former une
opinion sur les états financiers puissent l’amener à identifier ou à suspecter des
cas de non-conformité. L’exercice d’un esprit critique tout au long de l’audit,
comme l’exige la norme 1200, est important dans ce contexte, compte tenu de la
multitude de textes légaux et réglementaires qui ont une incidence sur l’entité.
Objectifs
9- Les objectifs de l’auditeur sont :
a) d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés sur la conformité aux
dispositions des textes légaux et réglementaires généralement considérés comme
ayant une incidence directe sur la détermination de montants et d’informations
de nature significative à fournir dans les états financiers;
b) de mettre en œuvre des procédures d’audit spécifiées visant à faciliter
l’identification des cas de non-conformité aux autres textes légaux et
réglementaires qui pourraient avoir une incidence significative sur les états
financiers;
c) de répondre de manière appropriée aux cas avérés ou suspectés de non-
conformité aux textes légaux et réglementaires identifiés au cours de l’audit.
Définition
10- Dans la présente norme, on entend par : «non-conformité», les actes, y compris
les omissions, commis intentionnellement ou non par l’entité, qui enfreignent les
textes légaux et réglementaires en vigueur. Ces actes englobent les opérations
conclues par l’entité, au nom de l’entité ou pour son compte, par l’intermédiaire
des responsables de la gouvernance, de la direction ou des employés. La non-
conformité ne s’étend pas aux fautes personnelles (sans rapport avec les activités
de l’entité) commises par les responsables de la gouvernance, la direction ou les
employés de l’entité.
Exigences
Prise en considération par l’auditeur de la conformité aux textes légaux
et réglementaires
11- Lors de l’acquisition d’une compréhension de l’entité et de son environnement
en conformité avec la norme 2315, l’auditeur doit acquérir une compréhension
générale :
a) du cadre légal et réglementaire applicable à l’entité et à son secteur d’activité;
b) de la façon dont l’entité se conforme à ce cadre. (Réf. : par. A7)
12- L’auditeur doit obtenir des éléments probants suffisants et appropriés sur la
conformité aux dispositions des textes légaux et réglementaires généralement
considérés comme ayant une incidence directe sur la détermination de montants
et d’informations de nature significative à fournir dans les états financiers. (Réf. :
par. A8)

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Manuel des normes
Audit légal et contractuel
154

13- L’auditeur doit mettre en œuvre les procédures d’audit spécifiées ci -après qui
visent à faciliter l’identification des cas de non-conformité aux autres textes
légaux et réglementaires qui pourraient avoir une incidence significative sur les
états financiers : (Réf. : par. A9 et A10)
a) s’enquérir auprès de la direction et, le cas échéant, des responsables de la
gouvernance de la conformité de l’entité à ces textes légaux et réglementaires;
b) examiner la correspondance pertinente, le cas échéant, avec les autorités
chargées de la délivrance des permis d’exploitation ou avec les autorités de
réglementation.
14- Tout au long de sa mission, l’auditeur doit demeurer attentif à la possibilité que
d’autres procédures d’audit mises en œuvre puissent l’amener à relever des cas
avérés ou suspectés de non-conformité aux textes légaux et réglementaires. (Réf. :
par. A11)
15- L’auditeur doit demander à la direction et, le cas échéant, aux responsables de la
gouvernance, de lui fournir des déclarations écrites attestant que tous les cas
avérés ou suspectés de non-conformité aux textes légaux et réglementaires dont
les incidences devraient être prises en compte lors de la préparation des états
financiers lui ont été communiqués. (Réf. : par. A12)
16- En l’absence de cas de non-conformité identifiés ou suspectés, l’auditeur n’est
pas tenu de mettre en œuvre d’autres procédures d’audit que celles énoncées aux
paragraphes 11 à 15 pour ce qui concerne la conformité de l’entité aux textes
légaux et réglementaires.
Procédures d’audit à mettre en œuvre lorsqu’un cas de non-conformité
est identifié ou suspecté
17- Si l’auditeur prend connaissance d’informations concernant un cas avéré ou
suspecté de non-conformité aux textes légaux et réglementaires, il doit : (Réf. :
par. A13)
a) acquérir une compréhension de la nature de l’acte et des circonstances dans
lesquelles il est survenu;
b) obtenir des informations complémentaires pour apprécier l’incidence
éventuelle sur les états financiers. (Réf. : par. A14)
18- Lorsque l’auditeur suspecte l’existence d’un cas de non-conformité, il doit s’en
entretenir avec la direction et, le cas échéant, avec les responsables de la
gouvernance. Si la direction ou, le cas échéant, les responsables de la
gouvernance ne fournissent pas d’informations suffisantes attestant que l’entité
est en conformité avec les textes légaux et réglementaires et que l’auditeur juge
que le cas suspecté de non-conformité pourrait avoir une incidence significative
sur les états financiers, il doit s’interroger sur la nécessité d’obtenir un avis
juridique. (Réf. : par. A15 et A16)
19- Si l’auditeur ne peut obtenir des informations suffisantes sur les cas de non-
conformité suspectés, il doit évaluer l’incidence de l’absence d’éléments probants
suffisants et appropriés sur son opinion.
20- L’auditeur doit apprécier les conséquences des cas de non-conformité aux textes
légaux ou réglementaires sur d’autres aspects de l’audit, notamment son
évaluation des risques et la fiabilité des déclarations écrites, et prendre les
mesures appropriées. (Réf. : par. A17 et A18)

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Manuel des normes
Audit légal et contractuel
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Communication des cas identifiés ou suspectés de non-conformité


Aux responsables de la gouvernance
21- À moins que tous les responsables de la gouvernance ne participent à la gestion
de l’entité et ne soient de ce fait au courant des cas identifiés ou suspectés de
non-conformité aux textes légaux ou réglementaires déjà communiqués par
l’auditeur, celui-ci doit communiquer aux responsables de la gouvernance les cas
de non-conformité aux textes légaux et réglementaires dont il prend
connaissance au cours de l’audit, sauf s’il s’agit de cas manifestement sans
conséquence.
22- Si l’auditeur juge qu’un cas de non-conformité visé au paragraphe 21 semble
intentionnel et significatif, il doit en informer les responsables de la gouvernance
dès qu’il est faisable en pratique.
23- Si l’auditeur suspecte que la direction ou les responsables de la gouvernance sont
impliqués dans un cas de non-conformité, il doit en informer l’autorité
immédiatement supérieure au sein de l’entité, s’il en est une, par exemple le
comité d’audit ou le conseil de surveillance. En l’absence d’une telle autorité
supérieure, ou si l’auditeur estime que sa communication peut rester sans effet,
ou n’est pas certain de la personne à qui communiquer l’information, il doit
s’interroger sur la nécessité d’obtenir un avis juridique.
Dans le rapport d’audit sur les états financiers
24- Si l’auditeur conclut qu’un cas de non-conformité a une incidence significative
sur les états financiers, et qu’il n’a pas été correctement reflété dans ceux-ci, il
doit, conformément à la norme 5705, exprimer une opinion avec réserve ou une
opinion défavorable sur les états financiers
25- Si la direction ou les responsables de la gouvernance empêchent l’auditeur de
recueillir des éléments probants suffisants et appropriés lui permettant
d’apprécier si un cas de non-conformité qui pourrait avoir une incidence
significative sur les états financiers est survenu, ou probablement survenu, il doit
exprimer une opinion avec réserve ou formuler une impossibilité d’exprimer une
opinion sur les états financiers en raison d’une limitation de l’étendue des
travaux d’audit, en conformité avec la norme 5705.
26- Si l’auditeur se trouve dans l’impossibilité de déterminer si un cas de non-
conformité est survenu, du fait de limitations imposées par les circonstances et
non par la direction ou les responsables de la gouvernance, il doit en apprécier
l’incidence sur son opinion, en conformité avec la norme 5705.
Aux autorités de réglementation et de contrôle
27- Si l’auditeur a identifié ou suspecte un cas de non-conformité aux textes légaux et
réglementaires, il doit déterminer s’il est tenu de le communiquer à des tiers à
l’entité. (Réf. : par. A19 et A20)
Documentation
28- L’auditeur doit consigner dans la documentation de l’audit les cas identifiés ou
suspectés de non-conformité aux textes légaux et réglementaires, ainsi que les
résultats de ses entretiens avec la direction et, le cas échéant, les responsables de
la gouvernance et avec des tiers à l’entité . (Réf. : par. A21).

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
156

Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


Responsabilité de la conformité aux textes légaux et signaler des cas de non-conformité, il peut être nécessaire
réglementaires (Réf. : par. 3 à 8) que le plan d’audit prévoie des tests appropriés pour vérifier
A1. Il incombe à la direction, sous la surveillance des la conformité aux dispositions concernées des textes légaux
responsables de la gouvernance, de veiller à ce que l’entité et réglementaires.
exerce ses activités en conformité avec les textes légaux et Considérations propres aux entités du secteur
réglementaires. Ces textes peuvent avoir des incidences public
diverses sur les états financiers. Par exemple, ils peuvent A6. Dans le secteur public, des responsabilités d’audit
avoir une incidence directe sur des informations spécifiques additionnelles peuvent être imposées à l’auditeur en ce qui
que l’entité est tenue de fournir dans les états financiers, ou concerne la prise en compte des textes légaux et
encore prescrire le référentiel d’information financière réglementaires qui, par exemple, peuvent porter sur l’audit
applicable. Ils peuvent également conférer des droits et des des états financiers ou viser d’autres aspects des activités de
obligations légales à l’entité, dont certains seront constatés l’entité.
dans ses états financiers. De plus, les textes légaux et Prise en considération par l’auditeur de la
réglementaires peuvent prévoir des sanctions en cas de non- conformité aux textes légaux et réglementaires
conformité. Acquisition d’une compréhension du cadre légal et
A2. Voici des exemples de types de politiques et de réglementaire (Réf. : par. 11)
procédures qu’une entité peut mettre en œuvre pour
A7. Pour acquérir une compréhension générale du cadre
contribuer à prévenir et à détecter les cas de non-conformité
légal et réglementaire, et de la manière dont l’entité s’y
aux textes légaux et réglementaires :
conforme, l’auditeur peut, par exemple :
• assurer le suivi des exigences légales et veiller à ce que les
• faire appel à sa propre compréhension du secteur d’activité
procédures opérationnelles soient conçues pour répondre à
de l’entité, de la réglementation à laquelle elle est soumise et
ces exigences;
d’autres facteurs externes;
• mettre en place et assurer le fonctionnement de systèmes de
• mettre à jour sa compréhension des textes légaux et
contrôle interne appropriés;
réglementaires qui déterminent directement les montants et
• élaborer, diffuser et appliquer un code de bonne conduite;
les informations à fournir dans les états financiers;
• veiller à ce que les employés soient correctement formés et
• s’enquérir auprès de la direction des autres textes légaux et
comprennent le code de bonne conduite;
réglementaires dont on pourrait s’attendre qu’ils aient une
• assurer le suivi de la conformité au code de bonne conduite
incidence fondamentale sur les activités de l’entité;
et prendre les mesures disciplinaires appropriées à l’égard
• s’enquérir auprès de la direction des politiques et des
des employés qui ne s’y conforment pas;
procédures de l’entité concernant la conformité aux textes
• retenir les services de conseillers juridiques pour faciliter le
légaux et réglementaires;
suivi des exigences légales;
• s’enquérir auprès de la direction des politiques et des
• tenir un registre des textes légaux et réglementaires
procédures adoptées pour identifier et évaluer les litiges et
importants auxquels l’entité est obligée de se conformer dans
poursuites judiciaires et en rendre compte.
son secteur d’activité ainsi qu’un registre des plaintes.
Dans les entités de plus grande taille, ces politiques et
Textes légaux et réglementaires généralement
procédures peuvent être complétées par l’attribution de considérés comme ayant une incidence directe sur
responsabilités appropriées : la
• à une fonction d’audit interne; détermination de montants et d’informations de
• à un comité d’audit; nature significative à fournir dans les états
• à une fonction de conformité. financiers (Réf. : par. 12)
Responsabilité de l’auditeur A8. Certains textes légaux et réglementaires sont établis de
A3. La non-conformité de l’entité avec les textes légaux et longue date, connus de l’entité et de son secteur d’activité, et
réglementaires peut aboutir à des anomalies significatives pertinents par rapport aux états financiers de l’entité (comme
dans les états financiers. La détection des cas de non- il est décrit à l’alinéa 6 a)). Il peut s’agir notamment de
conformité, qu’ils soient significatifs ou non, peut avoir une textes qui concernent :
incidence sur ’autres aspects de l’audit dont, par exemple, • la forme et le contenu des états financiers;
l’appréciation par l’auditeur de l’intégrité de la direction ou • des questions d’information financière propres au secteur
des employés. d’activité;
A4. La question de déterminer si un acte constitue un cas de • la comptabilisation des opérations effectuées dans le cadre
non-conformité aux textes légaux et réglementaires relève du de marchés passés avec l’État ou une administration;
droit et échappe habituellement à la compétence • la comptabilisation des charges au titre des impôts ou des
professionnelle de l’auditeur. La formation et l’expérience de régimes de retraite.
l’auditeur, ainsi que sa compréhension de l’entité et de son Certaines dispositions de ces textes légaux et réglementaires
secteur d’activité peuvent cependant lui permettre peuvent être directement pertinentes par rapport à des
d’apprécier si certains actes dont il prend connaissance assertions spécifiques contenues dans les états financiers (par
peuvent constituer des cas de non-conformité aux textes exemple l’exhaustivité de la charge d’impôts), tandis que
légaux et réglementaires. d’autres peuvent être directement pertinentes par rapport aux
A5. Il peut arriver que l’auditeur soit soumis à certaines états financiers pris dans leur ensemble (par exemple les
exigences légales qui l’obligent expressément à signaler, états requis pour constituer un jeu complet d’états
dans le cadre de l’audit des états financiers, si l’entité se financiers). L’exigence énoncée au paragraphe 12 vise à ce
conforme à des dispositions particulières des textes légaux et que l’auditeur obtienne des éléments probants suffisants et
réglementaires. Dans ces circonstances, la norme 5700 ou la appropriés concernant la détermination de montants et
norme 7800 traitent de la manière dont l’auditeur s’acquitte d’informations à fournir dans les états financiers en
de ces responsabilités d’audit dans son rapport. Par ailleurs, conformité avec les dispositions pertinentes de ces textes
lorsque la loi fait expressément obligation à l’auditeur de légaux et réglementaires. Les cas de non-conformité aux

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
157

autres dispositions de ces textes légaux et réglementaires et A13. Si l’auditeur prend connaissance de l’existence de faits
aux autres textes légaux et réglementaires peuvent conduire à tels que les suivants, ou d’informations sur de tels faits, cela
l’imposition d’amendes, à des actions en justice ou à d’autres peut constituer un indice de non-conformité aux textes
conséquences pour l’entité, dont les coûts peuvent devoir légaux et réglementaires :
être comptabilisés dans les états financiers, mais ne sont pas • enquêtes par des organismes de réglementation et des
considérés comme ayant une incidence directe sur les états ministères ou paiement d’amendes ou de pénalités;
financiers comme il est décrit à l’alinéa 6 a). • paiement de services non définis ou prêts à des consultants,
Procédures visant à identifier les cas de non- à des parties liées, à des employés ou à des fonctionnaires;
conformité aux autres textes légaux et • commissions de vente ou honoraires de mandataires qui
réglementaires (Réf. : par. 13) paraissent disproportionnés par rapport à ceux
A9. Certains autres textes légaux et réglementaires peuvent habituellement payés par l’entité ou pratiqués dans son
exiger une attention particulière de la part de l’auditeur parce secteur d’activité, ou par rapport aux services effectivement
qu’ils ont une incidence fondamentale sur les activités de reçus;
l’entité (comme il est décrit à l’alinéa 6 b)). La non- • achats à des prix considérablement supérieurs ou inférieurs
conformité aux textes légaux et réglementaires qui ont une à ceux du marché;
incidence fondamentale sur les activités de l’entité peut • paiements inhabituels au comptant, achats réglés par des
amener celle-ci à devoir cesser ses activités, ou jeter un chèques payables au porteur ou par des transferts sur des
doute sur sa capacité à poursuivre son exploitation. Par comptes bancaires numérotés;
exemple, la non- conformité aux conditions attachées au • opérations inhabituelles avec des sociétés immatriculées
permis d’exploitation de l’entité ou à d’autres droits liés à dans des paradis fiscaux;
l’exercice de ses activités pourrait avoir un tel impact (par • paiements de biens ou de services effectués dans un pays
exemple, dans le cas d’une banque, la non-conformité aux autre que celui d’où proviennent les biens ou les services;
exigences en matière de capital et de placements). Il existe • paiements sans documentation appropriée dans les cas de
par ailleurs de nombreux textes légaux et réglementaires, contrôle des changes;
concernant surtout les aspects opérationnels de l’entité, qui • existence d’un système d’information qui, de par sa
n’ont généralement pas d’incidence sur les états financiers et conception ou fortuitement, n’est pas en mesure de fournir
ne sont pas pris en compte par les systèmes de l’entité une piste d’audit adéquate ou des éléments probants
pertinents pour l’information financière. suffisants;
A10. Comme les conséquences des autres textes légaux et • opérations non autorisées ou mal enregistrées;
réglementaires sur l’information financière de l’entité • commentaires négatifs dans les médias.
peuvent varier selon les activités de celle-ci, les procédures Questions pertinentes pour l’appréciation de
d’audit requises au paragraphe 13 ont pour but d’éveiller l’auditeur (Réf. : alinéa 17 b))
l’attention de l’auditeur sur les cas de non-conformité aux A14. Les questions pertinentes pour l’appréciation par
textes légaux et réglementaires qui peuvent avoir une l’auditeur de l’incidence éventuelle d’un cas de non-
incidence significative sur les états financiers. conformité sur les états financiers comprennent :
Cas de non-conformité dont l’auditeur prend • les conséquences financières potentielles de la non-
connaissance par la mise en œuvre d’autres conformité aux textes légaux et réglementaires sur les états
financiers, y compris, par exemple, celles résultant
procédures d’audit (Réf. : par. 14)
d’amendes ou d’autres sanctions, de dommages et intérêts,
A11. Des procédures d’audit mises en œuvre par l’auditeur
de menaces d’expropriation, de l’abandon forcé des activités
afin de se former une opinion sur les états financiers peuvent
et de procédures judiciaires;
l’amener à relever des cas avérés ou suspectés de non-
• la nécessité ou non de fournir des informations sur ces
conformité aux textes légaux et réglementaires. De telles
conséquences financières potentielles;
procédures peuvent notamment comprendre :
• le fait que les conséquences financières potentielles
• la lecture de procès-verbaux;
puissent être lourdes au point de mettre en question la
• les demandes d’informations auprès de la direction de
fidélité de l’image donnée par les états financiers ou de
l’entité ou de son conseiller juridique interne ou externe sur
rendre trompeurs les états financiers.
les procès, litiges, ou avis d’imposition;
• la mise en œuvre de tests de détail sur des catégories Procédures d’audit (Réf. : par. 18)
d’opérations, des soldes de comptes ou des informations à A15. L’auditeur peut s’entretenir de ses constatations avec
fournir. les responsables de la gouvernance lorsqu’ils sont
susceptibles d’être en mesure de lui fournir des éléments
Déclarations écrites (Réf. : par. 15)
probants supplémentaires. Par exemple, l’auditeur peut
A12. Du fait que l’incidence des textes légaux et
obtenir confirmation que les responsables de la gouvernance
réglementaires sur les états financiers peut varier
ont la même compréhension que lui des faits et circonstances
considérablement, les déclarations écrites fournissent des
liés aux opérations et aux événements à l’origine d’une
éléments probants nécessaires sur la connaissance par la
possibilité de non-conformité aux textes légaux et
direction de cas identifiés ou suspectés de non-conformité
réglementaires.
aux textes légaux et réglementaires qui pourraient avoir une
A16. Si la direction ou, le cas échéant, les responsables de la
incidence significative sur les états financiers.
gouvernance ne lui fournissent pas des informations
Toutefois, les déclarations écrites ne fournissent pas à elles
suffisantes attestant que l’entité est effectivement en
seules des éléments probants suffisants et appropriés et, en
conformité avec les textes légaux et réglementaires,
conséquence, n’ont aucune incidence sur la nature et
l’auditeur peut considérer comme approprié de consulter le
l’étendue des autres éléments probants que l’auditeur est
conseiller juridique interne ou externe de l’entité sur
tenu de recueillir.
l’application des textes légaux et réglementaires dans les
Procédures d’audit à mettre en œuvre lorsqu’un circonstances, y compris sur la possibilité de fraude et les
cas de non-conformité est identifié ou suspecté incidences éventuelles sur les états financiers. S’il ne
Indices de non-conformité aux textes légaux et considère pas comme approprié de consulter le conseiller
réglementaires (Réf. : par. 17) juridique de l’entité ou s’il n’est pas satisfait de l’avis de
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
158

celui-ci, l’auditeur peut considérer comme approprié de • des copies de dossiers ou de documents;
consulter son propre conseiller juridique sur la question de • des comptes rendus d’entretiens tenus avec la direction, les
savoir s’il y a eu contravention à un texte légal ou responsables de la gouvernance ou des tiers à l’entité.
réglementaire, sur les conséquences juridiques éventuelles, y
compris la possibilité de fraude, et sur les mesures qu’il
pourrait prendre, le cas échéant.
Appréciation des conséquences des cas de non-
conformité (Réf. : par. 20)
A17. Comme il est exigé au paragraphe 21, l’auditeur
apprécie les conséquences des cas de non-conformité aux
textes légaux ou réglementaires sur d’autres aspects de
l’audit, notamment son évaluation des risques et la fiabilité
des déclarations écrites. Les conséquences de cas particuliers
de non-conformité identifiés par l’auditeur dépendront du
lien entre la perpétration de l’acte et sa dissimulation, le cas
échéant, et des activités spécifiques de contrôle de l’entité,
ainsi que du niveau de la direction ou des employés
impliqués, tout particulièrement les conséquences découlant
de l’implication du niveau d’autorité le plus élevé dans
l’entité.
A18. Exceptionnellement, l’auditeur peut s’interroger sur la
nécessité de démissionner, lorsqu’une telle démission est
possible selon les textes légaux ou réglementaires
applicables, dans le cas où la direction ou les responsables de
la gouvernance ne prennent pas les mesures correctives qu’il
considère comme appropriées dans les circonstances, même
lorsqu’il s’agit de cas de non-conformité qui ne sont pas
significatifs par rapport aux états financiers. Avant de
décider s’il lui est nécessaire de démissionner, l’auditeur
peut envisager de demander un avis juridique. S’il lui est
impossible de démissionner, l’auditeur peut envisager
d’autres mesures, y compris l’inclusion d’une description du
cas de non-conformité dans un paragraphe «Autre point»
dans son rapport.
Communication des cas identifiés ou suspectés de
non-conformité aux autorités de réglementation et
de contrôle (Réf. : par. 27)
A19. Il se peut que l’obligation au secret professionnel
imposée à l’auditeur à l’égard des renseignements sur les
clients lui interdise de communiquer à un tiers à l’entité les
cas identifiés ou suspectés de non-conformité aux textes
légaux et réglementaires. Cependant, les obligations légales
de l’auditeur varient d’un pays à l’autre et il peut arriver que,
dans certaines circonstances, l’auditeur soit dégagé de
l’obligation au secret professionnel par un texte législatif,
une règle de droit ou les tribunaux. Dans certains pays,
l’auditeur d’une institution financière est légalement tenu de
communiquer les cas avérés ou suspectés de non-conformité
aux textes légaux et réglementaires aux autorités de
surveillance. Il y a aussi des pays où l’auditeur a l’obligation
de communiquer les anomalies constatées aux autorités
lorsque la direction et, le cas échéant, les responsables de la
gouvernance négligent de prendre des mesures correctives.
L’auditeur peut alors considérer comme approprié d’obtenir
un avis juridique pour décider de la ligne de conduite à
adopter.
Considérations propres aux entités du secteur
public
A20. Il se peut qu’un auditeur du secteur public soit obligé
de signaler les cas de non-conformité au corps législatif ou à
un autre organe de gouvernance ou d’en faire mention dans
son rapport d’audit.
Documentation (Réf. : par. 28)
A21. La documentation de l’auditeur sur les constatations
relatives aux cas identifiés ou suspectés de non-conformité
aux textes légaux et réglementaires peut comprendre, par
exemple :

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
159

NORME 1260 : COMMUNICATION AVEC LES RESPONSABLES DE LA


GOUVERNANCE

Introduction
Champ d’application de la présente norme
1- La présente norme internationale d’audit traite de la responsabilité qui incombe à
l’auditeur de communiquer avec les responsables de la gouvernance dans le
cadre d’un audit d’états financiers. Elle s’applique quelle que soit la structure de
gouvernance ou la taille de l’entité, mais des considérations particulières entrent
en jeu lorsque toutes les personnes responsables de la gouvernance participent à
la gestion de l’entité, ou lorsque l’entité est cotée en Bourse. La présente norme
n’établit pas d’exigences concernant la communication de l’auditeur avec les
dirigeants ou les propriétaires de l’entité, si ce n’est lorsque ceux-ci sont
également investis de fonctions de gouvernance.
2- La présente norme a été élaborée dans l’optique d’un audit d’états financiers,
mais adaptée aux circonstances, le cas échéant, elle peut aussi s’appliquer aux
audits d’autres informations financières historiques lorsqu’il incombe aux
responsables de la gouvernance de surveiller la préparation de ces autres
informations financières historiques.
3- Compte tenu de l’importance d’une communication bilatérale efficace dans un
audit d’états financiers, la présente norme fournit un cadre global pour la
communication de l’auditeur avec les responsables de la gouvernance, et
identifie certaines des questions à leur communiquer.
D’autres questions à communiquer, en complément des exigences de la présente
norme, sont identifiées dans d’autres normes d’audit. De plus, la norme 1265
définit des exigences spécifiques concernant la communication, aux responsables
de la gouvernance, des déficiences importantes du contrôle interne que
l’auditeur a relevées au cours de l’audit. Il se peut que l’auditeur soit tenu, par
des textes légaux ou réglementaires, par un accord avec l’entité ou par des
exigences additionnelles applicables à la mission, par exemple les normes d’un
corps professionnel comptable national, de communiquer des questions
additionnelles non visées par la présente norme ou par d’autres normes d’audit.
Rien dans la présente norme d’audit n’interdit à l’auditeur de communiquer des
questions additionnelles aux responsables de la gouvernance. (Réf. : par. A33 à
A36)

Rôle de la communication
4- La présente norme porte principalement sur les communications de l’auditeur
destinées aux responsables de la gouvernance. Néanmoins, une communication
bilatérale efficace est importante, car elle facilite :
a) pour l’auditeur et les responsables de la gouvernance, la compréhension en
contexte de points ayant rapport à l’audit, et le développement d’une relation de
travail constructive dans le respect de l’indépendance et de l’objectivité de
l’auditeur;
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
160

b) pour l’auditeur, l’obtention d’informations pertinentes pour l’audit auprès des


responsables de la gouvernance. Par exemple, les responsables de la
gouvernance peuvent aider l’auditeur à comprendre l’entité et son
environnement, à identifier des sources appropriées d’éléments probants, et à
obtenir des informations sur des opérations ou événements particuliers;
c) pour les responsables de la gouvernance, l’exercice de leurs responsabilités de
surveillance du processus d’information financière, ce qui contribue à réduire les
risques que les états financiers comportent des anomalies significatives.
5- Si l’auditeur est tenu de communiquer certaines questions selon la présente
norme, la direction a aussi l’obligation de communiquer toute question
intéressant la gouvernance aux responsables de la gouvernance. Le fait qu’une
question ait été communiquée par l’auditeur ne dégage en rien la direction de
cette obligation. De même, la communication par la direction aux responsables
de la gouvernance de questions que l’auditeur est tenu de leur communiquer ne
dégage pas celui-ci de sa responsabilité de les leur communiquer également. La
communication de ces questions par la direction peut toutefois avoir une
incidence sur la forme ou le moment de leur communication par l’auditeur aux
responsables de la gouvernance.
6- Communiquer clairement les questions dont les normes exigent expressément la
communication fait partie intégrante de la réalisation de tout audit. Les normes
d’audit n’obligent toutefois pas l’auditeur à mettre en œuvre des procédures
spécialement destinées à identifier d’autres questions à communiquer aux
responsables de la gouvernance.
7- Il est possible que des textes légaux ou réglementaires apportent des restrictions
à la communication par l’auditeur de certaines questions aux responsables de la
gouvernance. Par exemple, certains textes légaux ou réglementaires peuvent
expressément interdire une communication, ou une autre action, qui pourrait
compromettre l’enquête d’une autorité compétente sur un acte illégal avéré ou
suspecté. Dans certaines circonstances, les conflits potentiels entre les obligations
de confidentialité de l’auditeur et ses obligations en matière de communication
peuvent être complexes. En pareils cas, l’auditeur peut envisager d’obtenir un
avis juridique.
Objectifs
8- Les objectifs de l’auditeur sont :
a) de communiquer clairement aux responsables de la gouvernance les
responsabilités qui lui incombent par rapport à l’audit des états financiers, ainsi
que les grandes lignes de l’étendue et du calendrier prévus des travaux d’audit;
b) d’obtenir des responsables de la gouvernance des informations pertinentes
pour l’audit;
c) de faire part en temps opportun aux responsables de la gouvernance des
observations découlant de l’audit qui sont importantes et pertinentes par rapport
à leur responsabilité de surveillance du processus d’information financière;
d) de favoriser une communication bilatérale efficace entre lui et les responsables
de la gouvernance.
Définitions
9- Dans les normes d’audit, on entend par :
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
161

a) «responsables de la gouvernance», la ou les personnes physiques ou morales


(p. ex., une personne morale agissant comme fiduciaire) ayant la responsabilité
de surveiller l’orientation stratégique de l’entité et l’exécution de ses obligations
en matière de reddition de comptes.
Cette responsabilité s’étend à la surveillance du processus d’information
financière. Dans certaines entités de certains pays, les responsables de la
gouvernance peuvent comprendre des cadres dirigeants, par exemple les
administrateurs-dirigeants d’un conseil de gouvernance d’une entité du secteur
privé ou public qui participent à la gestion de l’entité, ou un propriétaire-
dirigeant. Pour des commentaires explicatifs sur différentes structures de
gouvernance, voir les paragraphes A1 à A8;
b) «direction», la ou les personnes à la tête d’une entité et ayant la responsabilité
de la gestion de ses activités. Dans certaines entités de certains pays, la direction
comprend tout ou partie des responsables de la gouvernance, par exemple les
administrateurs -dirigeants d’un conseil de gouvernance qui participent à la
gestion de l’entité, ou un propriétaire-dirigeant.
Exigences
Responsables de la gouvernance
10- L’auditeur doit déterminer quelles sont, dans la structure de gouvernance de
l’entité, les personnes avec lesquelles il convient de communiquer. (Réf. : par. A1
à A4)
Communication avec un sous-groupe des responsables de la gouvernance
11- Si l’auditeur communique avec un sous-groupe des responsables de la
gouvernance, par exemple un comité d’audit, ou même une seule personne, il
doit déterminer s’il lui faut également communiquer avec l’organe de
gouvernance. (Réf. : par. A5 à A7)
Cas où tous les responsables de la gouvernance participent à la gestion de l’entité
12- Dans certains cas, tous les responsables de la gouvernance participent à la
gestion de l’entité, par exemple lorsqu’une petite entité est dirigée par un
propriétaire unique et que personne d’autre n’est investi de fonctions de
gouvernance. En pareils cas, lorsque certaines questions à communiquer selon la
présente norme sont portées à la connaissance d’une ou de plusieurs personnes
ayant des responsabilités de direction et que cette ou ces personnes assument
également des responsabilités de gouvernance, il n’est pas nécessaire de
communiquer de nouveau les mêmes questions à ces personnes en leur qualité
de responsables de la gouvernance. Les questions qu’il n’est pas nécessaire de
communiquer de nouveau sont mentionnées à l’alinéa 16 c). L’auditeur doit
néanmoins s’assurer que la communication faite à une ou plusieurs personnes
ayant des responsabilités de direction est suffisante pour que soient
adéquatement informées toutes les personnes avec lesquelles il communiquerait,
en leur qualité de responsables de la gouvernance, en d’autres circonstances.
(Réf. : par. A8)
Questions à communiquer
Responsabilités de l’auditeur par rapport à l’audit des états financiers
13- L’auditeur doit communiquer aux responsables de la gouvernance les
responsabilités qui lui incombent par rapport à l’audit des états financiers, et
notamment indiquer :

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
162

a) qu’il a la responsabilité de formuler et d’exprimer une opinion sur les états


financiers qui ont été préparés par la direction sous la surveillance des
responsables de la gouvernance;
b) que l’audit des états financiers ne dégage pas la direction ou les responsables
de la gouvernance de leurs responsabilités. (Réf. : par. A9 et A10)

Étendue et calendrier prévus des travaux d’audit


14- L’auditeur doit communiquer aux responsables de la gouvernance les grandes
lignes de l’étendue et du calendrier prévus des travaux d’audit, en précisant les
risques importants qu’il a identifiés. (Réf. : par. A11 à A16)
Constatations importantes découlant de l’audit
15- L’auditeur doit communiquer aux responsables de la gouvernance : (Réf. : par.
A17 et A18)
a) son point de vue sur des aspects qualitatifs importants des pratiques
comptables de l’entité, en ce qui concerne entre autres les méthodes comptables,
les estimations comptables et les informations fournies dans les états financiers.
Le cas échéant, l’auditeur doit expliquer aux responsables de la gouvernance
pourquoi il juge qu’une pratique comptable importante, qui est par ailleurs
acceptable selon le référentiel d’information financière applicable, n’est pas la
plus appropriée par rapport aux circonstances particulières de l’entité; (Réf. :
par. A19 et A20)
b) les difficultés importantes rencontrées au cours de l’audit, s’il y en a; (Réf. :
par. A21)
c) à moins que tous les responsables de la gouvernance ne participent à la
gestion de l’entité :
i) le cas échéant, les questions importantes apparues au cours de l’audit et
ayant fait l’objet d’échanges ou d’une correspondance avec la direction, (Réf. :
par. A22)
ii) les déclarations écrites demandées par l’auditeur;
d) le cas échéant, les circonstances ayant une incidence sur la forme et le contenu
du rapport de l’auditeur; (Réf. : par. A23 à A25)
e) toute autre question importante apparue au cours de l’audit qui, selon son
jugement professionnel, est pertinente pour la surveillance du processus
d’information financière. (Réf. : par. A26 à A28)
Indépendance de l’auditeur
16- Dans le cas des entités cotées, l’auditeur doit communiquer aux responsables de
la gouvernance :
a) une déclaration précisant que l’équipe de mission et d’autres personnes du
cabinet s’il y a lieu, le cabinet et, le cas échéant, les autres cabinets membres du
réseau se sont conformés aux règles de déontologie pertinentes concernant
l’indépendance;
i) toutes les relations et les autres liens entre le cabinet, les autres cabinets
membres du réseau et l’entité qui, selon son jugement professionnel, peuvent
raisonnablement être considérés comme susceptibles d’avoir des incidences
sur l’indépendance. Doit notamment être communiqué le total des honoraires
que le cabinet et les autres cabinets membres du réseau ont facturés au cours
de la pér iode couverte par les états financiers pour les services d’audit et les
services autres que d’audit fournis à l’entité et aux composantes sous son
contrôle. Ces honoraires doivent être ventilés par catégories appropriées de
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
163

manière à aider les responsables de la gouvernance à évaluer les incidences


des services fournis sur l’indépendance de l’auditeur ;
ii) les sauvegardes pertinentes mises en place afin d’éliminer ou de ramener à
un niveau acceptable les menaces à l’indépendance qui ont été identifiées.
(Réf. : par. A29 à A32)
Processus de communication
Mise en place du processus de communication
17- L’auditeur doit informer les responsables de la gouvernance de la forme, du
calendrier et du contenu général prévu des communications. (Réf. : par. A37 à
A45)
Forme des communications
18- L’auditeur doit communiquer par écrit aux responsables de la gouvernance les
constatations importantes découlant de l’audit si, selon son jugement
professionnel, une communication de vive voix n’était pas adéquate. Il n’est pas
nécessaire que les communications écrites contiennent toutes les questions
apparues au cours de l’audit. (Réf. : par. A46 à A48)
19- L’auditeur doit communiquer par écrit aux responsables de la gouvernance les
informations relatives à l’indépendance lorsque cette communication est exigée
par le paragraphe 16.
Calendrier des communications
20- L’auditeur doit communiquer en temps opportun avec les responsables de la
gouvernance. (Réf. : par. A49 et A50)
Caractère adéquat du processus de communication
21- L’auditeur doit évaluer si la communication bilatérale entre l’auditeur et les
responsables de la gouvernance a été adéquate aux fins de l’audit. Dans la
négative, l’auditeur doit évaluer l’incidence, le cas échéant, que cela pourrait
avoir sur son évaluation des risques d’anomalies significatives et sur sa capacité
d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés, et prendre les mesures
appropriées. (Réf. : par. A51 à A53)
Documentation
22- Lorsque des questions dont la présente norme exige la communication sont
transmises de vive voix, l’auditeur doit les consigner dans la documentation de
l’audit, en indiquant quand et à qui elles ont été communiquées. Dans le cas des
questions communiquées par écrit, l’auditeur doit conserver une copie de la
communication dans la documentation de l’audit.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
164

Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


Responsables de la gouvernance (Réf. : par. 10) gouvernance par les auditeurs d’un groupe. Lorsque l’entité
A1. Les structures de gouvernance varient d’un pays à est une composante d’un groupe, ce sont les circonstances de
l’autre et d’une entité à l’autre, étant notamment déterminées la mission et la nature de la question qui déterminent avec
par des contextes culturels et juridiques différents, ainsi que qui l’auditeur de la composante communique. Il peut arriver
par la taille et le mode de propriété de l’entité. Par exemple : qu’un certain nombre de composantes exercent les mêmes
• dans certains pays, il existe un conseil de surveillance activités en partageant le même système de contrôle interne
(constitué entièrement ou principalement de personnes qui ne et en ayant recours aux mêmes pratiques comptables.
sont pas membres de la direction) qui est juridiquement Lorsque les mêmes personnes sont responsables de la
distinct du conseil de direction ou directoire (structure de gouvernance de ces composantes (p. ex., dans le cas d’un
«conseil à deux niveaux»). Dans d’autres pays, les deux conseil d’administration commun), il est possible d’éviter les
fonctions de surveillance et de direction incombent répétitions des communications en traitant simultanément de
juridiquement à un seul conseil (structure de «conseil l’ensemble de ces composantes dans une même
unitaire»); communication.
• dans certai nes entités, les responsables de la gouvernance Communication avec un sous-groupe des personnes
occupent des postes qui font partie intégrante de la structure responsables de la gouvernance (Réf. : par. 11)
juridique de l’entité, par exemple les administrateurs d’une A5. Lorsque l’auditeur envisage de communiquer avec un
société. Dans d’autres, par exemple certaines entités du sous-groupe des personnes responsables de la gouvernance,
secteur public, la responsabilité de la gouvernance est il peut tenir compte de points tels que les suivants :
confiée à un organe externe; • les responsabilités respectives du sous -groupe et de
• dans certains cas, une partie ou la totalité des responsables l’organe de gouvernance;
de la gouvernance participent à la gestion de l’entité. Dans • la nature des questions à communiquer;
d’autres, les personnes responsables de la gouvernance ne • les exigences légales ou réglementaires pertinentes;
peuvent occuper un poste de direction; • le fait que le sous -groupe soit autorisé ou non à prendre
• dans certains cas, les responsa bles de la gouvernance ont des mesures en réponse à l’information communiquée, et soit
la responsabilité d’approuver les états financiers de l’entité à même ou non de fournir à l’auditeur les informations et les
(dans d’autres cas, c’est à la direction qu’incombe cette explications supplémentaires dont il pourrait avoir besoin.
responsabilité). A6. Lorsque l’auditeur détermine s’il est nécessaire ou non
A2. Dans la plupart des entités, la gouvernance est une de communiquer également l’information, dans son
responsabilité collective qui incombe à un organe de intégralité ou sous forme de résumé, à l’organe de
gouvernance, par exemple un conseil d’administration, un gouvernance, il peut être influencé par la mesure dans
conseil de surveillance, les associés, les propriétaires, un laquelle il juge que le sous-groupe communique
comité de direction, un conseil de gouverneurs, des l’information pertinente de façon efficace et appropriée à
administrateurs fiduciaires ou une autre instance équivalente. l’organe de gouvernance. L’auditeur peut indiquer
Dans les petites entités, toutefois, il peut arriver qu’une seule explicitement lors de l’accord sur les termes et conditions de
personne soit investie des fonctions de gouvernance, par la mission qu’il se réserve le droit de communiquer
exemple le propriétaire dirigeant en l’absence d’autres directement avec l’organe de gouvernance, sauf si cela lui est
propriétaires ou un administrateur fiduciaire unique. Lorsque interdit par les textes légaux ou réglementaires.
la gouvernance constitue une responsabilité collective, un A7. Des comités d’audit (ou des sous-groupes similaires
sous-groupe tel qu’un comité d’audit, ou même une personne portant d’autres noms) existent dans de nombreux pays. Bien
seule, peut se voir attribuer des tâches spécifiques afin que l’autorité et les fonctions spécifiques du comité d’audit
d’aider l’organe de gouvernance à assumer ses puissent vari er, la communication avec ce comité, lorsqu’il
responsabilités. Par ailleurs, un sous-groupe ou une personne en existe un, est devenue un élément clé dans la
peut être investi de responsabilités légalement définies qui communication de l’auditeur avec les responsables de la
diffèrent de celles qui incombent à l’organe de gouvernance. gouvernance. L’application de bons principes de
A3. Une telle diversité implique qu’il n’est pas possible gouvernance permet de penser :
d’indiquer dans la présente norme, pour tous les audits, la ou • que l’auditeur sera invité à assister régulièrement aux
les personnes à qui l’auditeur est appelé à communiquer des réunions du comité d’audit;
questions particulières. De plus, dans certains cas, il se peut • que le président du comité d’audit et, le cas échéant, les
que les personnes avec qui il convient de communiquer ne autres membres du comité d’audit auront des contacts
soient pas clairement identifiables compte tenu du cadre périodiques avec l’auditeur;
juridique applicable ou d’autres circonstances de la mission, • que le comité d’audit se réunira au moins une fois l’an
par exemple lorsque la structure de gouvernance n’est pas avec l’auditeur sans la présence des membres de la direction.
formellement définie, notamment dans certaines entités Cas où tous les responsables de la gouvernance
familiales, certains organismes sans but lucratif et certaines participent à la gestion de l’entité (Réf. : par. 12)
entités du secteur public. En pareils cas, il peut être A8. Dans certains cas, tous les responsables de la
nécessaire que l’auditeur s’entretienne et s’entende avec la gouvernance participent à la gestion de l’entité et il convient
partie ayant fait appel à ses services pour identifier les d’adapter l’application des exigences en matière de
personnes compétentes avec qui il convient de communication en fonction de cette situation. Il se peut alors
communiquer. Pour déterminer avec qui il convient de que la communication avec une ou plusieurs personnes ayant
communiquer, l’auditeur tient compte de la compréhension des responsabilités de direction ne permette pas d’informer
qu’i l a acquise de la structure et des processus de adéquatement toutes les personnes avec lesquelles l’auditeur
gouvernance de l’entité conformément à la norme 2315. La communiquerait, en leur qualité de responsables de la
ou les personnes avec qui il communiquera pourront varier gouvernance, en d’autres circonstances. Ainsi, dans une
selon la nature des questions à communiquer. société dont tous les administrateurs participent à la gestion
A4. La norme 4600 fait état de certaines des questions de l’entité, il se peut que certains d’entre eux (p. ex., le
devant être communiquées aux responsables de la responsable du marketing) ne soient pas au courant de
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Manuel des normes
Audit légal et contractuel
165

questions importantes ayant fait l’objet d’échanges avec un aider les responsables de la gouvernance à s’acquitter de leur
autre administrateur (p. ex., le responsable de la préparation responsabilité de surveillance du processus d’information
des états financiers). financière.
Questions à communiquer A13. Les questions communiquées peuvent notamment
Responsabilités de l’auditeur par rapport à l’audit porter sur :
des états financiers (Réf. : par. 13) • la façon dont l’auditeur prévoit répondre aux risques
A9. Les responsabilités qui incombent à l’auditeur par importants d’anomalies significatives, que celles-ci résultent
rapport à l’audit des états financiers sont souvent définies de fraudes ou d’erreurs;
dans la lettre de mission ou dans un autre type d’accord écrit • la façon dont l’auditeur prévoit tenir compte des aspects
établi sous une forme appropriée, où sont consignés les qui, selon son évaluation, comportent les risques d’anomalies
termes et conditions convenus de la mission significatives les plus élevés;
Des textes légaux ou réglementaires, ou la structure de • la démarche de l’auditeur concernant les aspects du
gouvernance de l’entité, peuvent exiger que les responsables contrôle interne pertinents pour l’audit;
de la gouvernance conviennent des termes et conditions de la • l’application du concept de caract ère significatif dans le
mission avec l’auditeur. Sinon, la transmission d’une copie contexte d’un audit;
de la lettre de mission ou d’un autre type d’accord écrit aux • la nature et l’étendue des compé tences et des
responsables de la gouvernance peut constituer une façon connaissances spécialisées nécessaires à la mise en œuvre
appropriée de leur communiquer des questions telles que les des procédures d’audit prévues ou l’évaluation des résultats
suivantes : des procédures d’audit, y compris l’utilisation des travaux
• la responsabilité qui incombe à l’auditeur de réaliser d’un expert choisi par l’auditeur;
l’audit conformément aux normes en vue d’exprimer une • lorsque la norme 5701 s’applique, le point de vue
opinion sur les états financiers. Les questions à préliminaire de l’auditeur en ce qui concerne les questions
communiquer en application des normes comprennent donc qui pourraient nécessiter une attention importante de sa part
les questions importantes apparues au cours de l’audit des au cours de l’audit et qui peuvent donc constituer des
états financiers qui sont pertinent es pour la surveillance du questions clés de l’audit.
processus d’information financière par les responsables de la A14. Parmi les autres questions dont il peut être approprié de
gouvernance; s’entretenir avec les responsables de la gouvernance dans le
• le fait que les normes n’exigent pas que l’auditeur cadre de la planification de l’audit, il y a les suivantes :
conçoive des procédures afin d’identifier des questions • lorsque l’entité a une fonction d’audit interne, comment
supplémentaires à communiquer aux responsables de la l’auditeur externe et les auditeurs internes peuvent collaborer
gouvernance; de manière constructive et complémentaire, notamment à
• lorsque la norme 5701s’applique, la responsabilité qui l’égard de l’utilisation prévue des travaux de la fonction
incombe à l’auditeur de déterminer et de communiquer les d’audit interne, et de la nature et de l’étendue de l’assistance
questions clés de l’audit dans son rapport; directe des auditeurs internes à laquelle l’auditeur externe a
• le cas échéant, le fait que l’auditeur soit tenu par des textes l’intention d’avoir recours;
légaux ou réglementaires, par un accord avec l’entité ou par • le point de vue des responsables de la gouvernance sur :
des exigences additionnelles applicables à la mission, par o la ou les personnes dans la structure de gouvernance de
exemple les normes d’un corps professionnel comptable l’entité avec lesquelles il convient de communiquer,
national, de communiquer des questions particulières. o la répartition des responsabilités entre les responsables de
A10. Les textes légaux ou réglementaires, un accord avec la gouvernance et les membres de la direction,
l’entité ou des exigences additionnelles applicables à la o les objectifs et les stratégies de l’entité, ainsi que les
mission peuvent prévoir que d’autres questions sont à risques d’entreprise connexes pouvant donner lieu à des
communiquer aux responsables de la gouvernance. Par anomalies significatives,
exemple, a) un accord avec l’entité peut stipuler que des o les questions qui, de l’avis des responsables de la
questions particulières sont à communiquer lorsqu’elles gouvernance, nécessitent une attention importante au cours
apparaissent dans le cadre de la prestation, par le cabinet ou de l’audit, et les secteurs pour lesquels ils demandent la mise
un autre cabinet membre du réseau, de services autres que en œuvre de procédures supplémentaires,
l’audit des états financiers, ou b) le mandat d’un auditeur du o les communications importantes avec les autorités de
secteur public peut prévoir la communication de questions réglementation,
dont l’auditeur prend connaissance par suite d’autres o les autres questions qui, de l’avis des responsables de la
travaux, par exemple des audits de performance. gouvernance, pourraient avoir une incidence sur l’audit des
Étendue et calendrier prévus des travaux d’audit états financiers;
• l’attitude, le degré de sensibilisation et les actions des
(Réf.: par. 14) responsables de la gouvernance concernant a) le contrôle
A11. La communication d’informations sur l’étendue et le
interne et son importance dans l’entité, y compris la façon
calendrier prévus des travaux d’audit peut :
dont ils surveillent l’efficacité du contrôle interne, et b) la
a) aider les responsables de la gouvernance à mieux
détection ou la possibilité de fraudes;
comprendre les conséquences des travaux de l’auditeur, à
• les actions des responsables de la gouvernance en réponse
échanger avec lui sur des questions concernant les risques et
à l’évolution des normes comptables, des pratiques de
le concept de caractère significatif, et à identifier les secteurs
gouvernance, des règles d’admission à la cote et de questions
où ils pourraient lui demander de mettre en œuvre des
connexes;
procédures supplémentaires;
• les suites données par les responsables de la gouvernance
b) aider l’auditeur à mieux comprendre l’entité et son
aux communications antérieures avec l’auditeur.
environnement.
A15. Bien que la communication avec les responsables de la
A12. Le fait de communiquer les risques importants
gouvernance puisse aider l’auditeur à planifier l’étendue et le
identifiés par l’auditeur aide les responsables de la
calendrier des travaux d’audit, lui seul a la responsabilité
gouvernance à comprendre ces questions et les raisons pour
d’établir la stratégie générale d’audit et le plan d’audit, y
lesquelles elles exigent une attention spéciale sur le plan de
compris la nature, le calendrier et l’étendue des procédures
l’audit. La communication des risques importants peut aussi
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
166

nécessaires pour obtenir des éléments probants suffisants et • retards importants attribuables à la direction, manque de
appropriés. disponibilité du personnel de l’entité ou réticence de la
A16. Lorsque l’auditeur communique aux responsables de la direction à fournir les informations dont l’auditeur a besoin
gouvernance des informations portant sur l’étendue et le pour la mise en œuvre de ses procédures;
calendrier prévus des travaux d’audit, il lui faut avoir soin de • calendrier trop serré pour mener à bien l’audit;
ne pas compromettre l’efficacité de l’audit, surtout lorsque • nécessité d’efforts considérables et imprévus pour obtenir
tout ou partie des responsables de la gouvernance participent des éléments probants suffisants et appropriés;
à la gestion de l’entité. Par exemple, il se peut qu’une • non -disponibilité d’informations attendues;
communication détaillée sur la nature et le calendrier des • restrictions imposées à l’auditeur par la direction;
procédures d’audit à mettre en œuvre diminue leur efficacité • réticence de la direction à faire ou à pousser plus loin, à la
en les rendant trop prévisibles. demande de l’auditeur, son évaluation de la capacité de
Constatations importantes découlant de l’audit l’entité à poursuivre son exploitation.
(Réf. : par. 15) Dans certaines circonstances, de telles difficultés peuvent
A17. La communication de constatations faites au cours de constituer une limitation de l’étendue des travaux et conduire
l’audit peut s’accompagner d’une demande d’informations l’auditeur à exprimer une opinion modifiée.
complémentaires auprès des responsables de la gouvernance Questions importantes ayant fait l’objet d’échanges
afin de compléter les éléments probants obtenus. Par ou d’une correspondance avec la direction (Réf. :
exemple, l’auditeur peut demander confirmation que les sous-alinéa 15 c)i))
responsables de la gouvernance ont la même compréhension A22. Les questions importantes ayant fait l’objet d’échanges
que lui des faits et circonstances liés à des opérations ou à ou d’une correspondance avec la direction peuvent
des événements particuliers. notamment concerner :
A18. Lorsque la norme 5701 s’applique, les communications • les opérations ou événements importants qui sont survenus
avec les responsables de la gouvernance qui sont exigées au au cours de l’exercice;
paragraphe 16 et les communications relatives aux risques • les éléments de la conjoncture économique ayant une
importants identifiés par l’auditeur qui sont exigées au incidence sur l’entité, et les plans et stratégies de l’entité
paragraphe 14 sont particulièrement pertinentes dans la pouvant influer sur les risques d’anomalies significatives;
détermination que fait l’auditeur des questions qui • les préoccupations suscitées par des consultations de la
nécessitent une attention importante de sa part et qui peuvent direction auprès d’autres comptables sur des questions de
donc constituer des questions clés de l’audit comptabilité ou d’audit;
Aspects qualitatifs importants des pratiques • les questions liées aux pratiques comptables, à
comptables (Réf. : alinéa 16 a)) l’application des normes d’audit ou aux honoraires d’audit
A19. Les référentiels d’information financière permettent ou d’autres services, soulevées à l’occasion de la nomination
habituellement à l’entité de faire des estimations comptables, initiale de l’auditeur ou de la reconduction de sa mission;
et de porter des jugements sur les méthodes comptables à • les questions importantes ayant fait l’objet de désaccords
adopter et les informations à fournir dans les états financiers, avec la direction, sauf dans les cas où des divergences
notamment en ce qui concerne les hypothèses clés qui sous- d’opinions portant sur des faits incomplets ou de
tendent les estimations comptables comportant une l’information préliminaire ont été résolues lorsque l’auditeur
incertitude de mesure importante. Il est aussi possible que a pris connaissance de faits ou informations pertinents
des textes légaux ou réglementaires ou des référentiels supplémentaires.
d’information financière exigent la présentation d’un résumé Circonstances ayant une incidence sur la forme et
des principales méthodes comptables ou fassent référence le contenu du rapport de l’auditeur (Réf. : alinéa
aux «estimations comptables critiques» ou aux «méthodes et 15 d))
pratiques comptables critiques» aux fins de l’identification et A23. La norme 1210 exige de l’auditeur qu’il convienne des
de la communication, aux utilisateurs, d’informations termes et conditions de la mission d’audit avec la direction
supplémentaires concernant les jugements les plus difficiles, ou les responsables de la gouvernance, selon le cas. Les
subjectifs ou complexes portés par la direction dans la termes et conditions convenus pour la mission d’audit
préparation des états financiers. doivent être consignés dans une lettre de mission ou dans un
A20. Par conséquent, le point de vue de l’auditeur sur les autre type d’accord écrit établi sous une forme appropriée, et
aspects subjectifs des états financiers peut être doivent notamment préciser la forme et le contenu prévus du
particulièrement pertinent pour les responsables de la rapport de l’auditeur. Comme il est expliqué au paragraphe
gouvernance dans le cadre de leur responsabilité de A9, si les termes et conditions de la mission n’ont pas été
surveillance du processus d’information financière. Par convenus avec les responsables de la gouvernance, l’auditeur
exemple, en ce qui concerne les questions décrites au peut leur transmettre une copie de la lettre de mission afin de
paragraphe A19, l’évaluation par l’auditeur du caractère leur communiquer des questions pertinentes pour l’audit. La
adéquat des informations fournies au sujet de l’incertitude communication exigée à l’alinéa 15 d) vise à informer les
relative aux estimations comptables qui présentent des responsables de la gouvernance des circonstances dans
risques importants peut intéresser les responsables de la lesquelles le rapport de l’auditeur pourrait avoir une forme
gouvernance. Une communication ouverte et constructive sur ou un contenu différents de ce qui était prévu ou inclure des
les aspects qualitatifs importants des pratiques comptables de informations supplémentaires au sujet de l’audit réalisé.
l’entité peut également comprendre des commentaires sur le A24. Voici des exemples de circonstances dans lesquelles
caractère acceptable ou non des principales pratiques l’auditeur est tenu, ou peut juger nécessaire, d’inclure des
comptables. L’Annexe 2 donne un aperçu des questions informations supplémentaires dans son rapport délivré
pouvant être abordées dans le cadre de cette communication. conformément aux normes, et qui doivent être
Difficultés importantes rencontrées au cours de communiquées aux responsables de la gouvernance :
l’audit (Réf. : alinéa 15 b)) • l’auditeur prévoit exprimer une opinion modifiée dans son
A21. Voici des exemples de difficultés importantes pouvant rapport, conformément à la norme 5705;
être rencontrées au cours de l’audit : • le rapport de l’auditeur fait mention d’une incertitude

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
167

significative quant à la continuité de l’exploitation, A31. Des règles de déontologie ou des textes légaux ou
conformément à la norme 3570; réglementaires pertinents peuvent préciser les questions
• des questions clés de l’audit sont communiquées, particulières à communiquer aux responsables de la
conformément à la norme 5701; gouvernance lorsqu’une violation des règles d’indépendance
• l’auditeur juge nécessaire d’inclure dans son rapport un est découverte. Ainsi, le Code de déontologie des
paragraphe d’observations ou un paragraphe sur d’autres professionnels comptables du Conseil des normes
points, conformément à la norme 5706, ou y est obligé par internationales de déontologie comptable (le Code de
d’autres normes. l’IESBA) exige que l’auditeur communique par écrit, aux
Dans de telles circonstances, l’auditeur peut juger utile de responsables de la gouvernance, les violations et les mesures
fournir aux responsables de la gouvernance un projet de que le cabinet a mises en œuvre ou qu’il propose de mettre
rapport afin de faciliter la discussion sur la façon dont ces en œuvre.
questions seront traitées dans le rapport de l’auditeur. A32. Les exigences concernant la communication des
A25. Dans les rares circonstances où il n’a pas l’intention informations relatives à l’indépendance de l’auditeur qui
d’inclure dans son rapport le nom de l’associé responsable de s’appliquent dans le cas des entités cotées peuvent aussi être
la mission, conformément à la norme 5700, l’auditeur doit appropriées dans le cas de certaines autres entités,
s’entretenir de son intention avec les responsables de la notamment celles qui peuvent être importantes du point de
gouvernance de manière à étayer son appréciation de la vue de l’intérêt public, par exemple parce que leurs parties
probabilité qu’il y ait un risque important pour la sécurité prenantes sont nombreuses et variées ou en raison de la
d’une personne, et de la gravité de ce risque. En outre, nature de leurs activités ou de leur taille. Il peut s’agir, par
lorsqu’il choisit de ne pas inclure dans le corps de son exemple, d’institutions financières (comme des banques, des
rapport une description de ses responsabilités, comme le compagnies d’assurance et des caisses de retraite) ou
permet la norme 5700, l’auditeur peut en informer d’autres entités comme des organismes de bienfaisance. Il
les responsables de la gouvernance. peut arriver par contre que la communication des
Autres questions importantes pertinentes pour le informations relatives à l’indépendance ne soit pas
processus d’information financière (Réf. : alinéa 16 pertinente, par exemple lorsque tous les responsables de la
e)) gouvernance ont été informés des faits dignes d’intérêt dans
A26. Selon la norme 2300, des événements inattendus, des le cadre de leurs activités de gestion. Cela est
changements de circonstances ou des éléments probants particulièrement probable lorsque l’entité est dirigée par son
recueillis lors de la mise en œuvre des procédures d’audit propriétaire, et que l’intervention du cabinet de l’auditeur et
peuvent amener l’auditeur à modifier, en fonction de son des autres cabinets membres du réseau auprès de l’entité se
évaluation révisée des risques, la stratégie générale d’audit et limite pour ainsi dire à l’audit des états financiers.
le plan de mission et, par voie de conséquence, la nature, le Questions additionnelles (Réf. : par. 2)
calendrier et l’étendue des procédures d’audit A33. Il incombe notamment aux responsables de la
complémentaires. L’auditeur peut communiquer aux gouvernance de s’assurer, par leur surveillance de la gestion
responsables de la gouvernance des questions telles que des de la direction, que l’entité conçoit, met en place et maintient
changements par rapport à l’étendue et au calendrier de un contrôle interne approprié en ce qui concerne la fiabilité
l’audit qui étaient prévus lors des entretiens initiaux. de l’information financière, l’efficacité et l’efficience de ses
A27. Les autres questions importantes apparues au cours de activités et la conformité aux textes légaux et réglementaires
l’audit qui sont directement pertinentes pour les responsables applicables.
de la gouvernance aux fins de la surveillance du processus A34. L’auditeur peut avoir connaissance de questions
d’information financière peuvent notamment comprendre les additionnelles qui, sans être nécessairement liées à la
anomalies significatives concernant des faits ou les surveillance du processus d’information financière, sont
incohérences significatives relevées dans les informations néanmoins susceptibles de revêtir de l’importance pour les
accompagnant les états financiers audités, qui ont été´ responsables de la gouvernance dans leur surveillance de
corrigées. l’orientation stratégique de l’entité ou de l’exécution de ses
A28. Dans la mesure où les alinéas 15 a) à 15 d) ou les obligations en matière de reddition de comptes. Il peut s’agir,
modalités d’application connexes ne l’exigent pas déjà, par exemple, de problèmes importants concernant les
l’auditeur peut envisager de communiquer d’autres questions structures ou les processus de gouvernance, et de décisions
dont il s’est entretenu avec le responsable du contrôle qualité ou d’actions importantes prises par la haute direction sans
de la mission désigné, le cas échéant, ou dont ce dernier a autorisation appropriée.
tenu compte, conformément à la norme 1220. A35. Pour déterminer s’il y a lieu de communiquer de telles
Indépendance de l’auditeur (Réf. : par. 16) questions additionnelles dont il a pris connaissance aux
A29. L’auditeur est tenu de se conformer aux règles de responsables de la gouvernance, l’auditeur peut s’en
déontologie pertinentes, y compris celles portant sur entretenir avec la direction, au niveau hiérarchique
l’indépendance, qui s’appliquent aux missions d’audit d’états approprié, à moins que cela soit inopportun dans les
financiers. circonstances.
A30. Les relations et les autres liens ainsi que les A36. Si une question additionnelle est communiquée aux
sauvegardes à communiquer varient selon les circonstances responsables de la gouvernance, il peut être approprié que
de la mission, mais concernent généralement : l’auditeur leur signale :
a) les menaces à l’indépendance, qui peuvent être a) que l’identification et la communication de telles
subdivisées comme suit : menaces liées à l’intérêt personnel, questions sont accessoires par rapport à l’objectif de l’audit,
menaces liées à l’autocontrôle, menaces liées à la qui est de formuler une opinion sur les états financiers;
représentation, menaces liées à la familiarité, menaces liées à b) qu’aucune procédure n’a été mise en œuvre à l’égard de la
l’intimidation; question en sus de celles qui étaient nécessaires pour
b) les sauvegardes établies par la profession ou par les textes formuler une opinion sur les états financiers;
légaux ou réglementaires, les sauvegardes mises en place c) qu’aucune procédure n’a été mise en œuvre pour
dans l’entité, et les sauvegardes mises en place au sein des déterminer l’existence éventuelle d’autres questions
systèmes et procédures du cabinet. semblables.

SECTION 001
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Audit légal et contractuel
168

Processus de communication Communication avec des tiers


Mise en place du processus de communication (Réf. A43. Les responsables de la gouvernance peuvent souhaiter
: par. 17) fournir des copies d’une communication écrite de l’auditeur
A37. Le fait de communiquer clairement les responsabilités à des tiers, par exemple des banquiers ou des autorités de
de l’auditeur, l’étendue et le calendrier prévus des travaux réglementation, notamment lorsque des textes légaux ou
d’audit ainsi que le contenu général prévu des réglementaires l’exigent. Dans certains cas, le fait de porter
communications aide à jeter les bases d’une communication la communication à la connaissance de tiers peut être illégal
bilatérale efficace. ou autrement inapproprié.
A38. Peuvent également contribuer à une communication Lorsqu’une communication écrite préparée à l’intention des
bilatérale efficace les échanges portant entre autres sur : responsables de la gouvernance est fournie à des tiers, il peut
• l’objectif des communications. Lorsque cet o bjectif est être important dans les circonstances de leur signaler que la
clair, l’auditeur et les responsables de la gouvernance sont à communication n’a pas été préparée à leur intention, par
même de mieux s’entendre sur les questions pertinentes et exemple au moyen d’une mention figurant dans la
sur les actions attendues par suite du processus de communication écrite adressée aux responsables de la
communication; gouvernance et précisant :
• la forme que prendront les communications; a) que la communication a été préparée uniquement à l’usage
• la ou le s personnes au sein de l’équipe de mission et parmi des responsables de la gouvernance et, le cas échéant, de la
les responsables de la gouvernance qui communiqueront sur direction du groupe et de l’auditeur du groupe, et que les
des questions particulières; tiers ne devraient pas s’appuyer sur son contenu;
• le fait que l’auditeur s’attend à ce que la communication b) que l’auditeur n’assume aucune responsabilité envers les
soit bilatérale, et à ce que les responsables de la gouvernance tiers;
lui communiquent les questions qu’ils considèrent comme c) les restrictions concernant sa divulgation ou sa diffusion à
pertinentes pour l’audit, par exemple les décisions des tiers.
stratégiques pouvant avoir une incidence importante sur la A44. Par exemple, dans certains pays, les textes légaux ou
nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit, les réglementaires peuvent obliger l’auditeur :
fraudes suspectées ou détectées, et leurs préoccupations sur • à signaler à un organisme de réglementation ou de
l’intégrité ou la compétence de la haute direction; contrôle certaines questions communiquées aux responsables
• la façon dont il sera donné suite aux questions de la gouvernance. Ainsi, dans certains pays, l’auditeur a
communiquées par l’auditeur et dont il sera rendu compte l’obligation de communiquer les anomalies à des autorités
des mesures prises; compétentes lorsque la direction et les responsables de la
• la façon dont il sera donné suite aux questions gouvernance ne prennent pas les mesures correctives qui
communiquées par les responsables de la gouvernance et s’imposent;
dont il sera rendu compte des mesures prises. • à déposer auprès d’organismes de réglementation, de
A39. Le processus de communication varie en fonction des financement ou autres, par exemple une autorité centrale
circonstances, notamment selon la taille et la structure de dans le cas de certaines entités du secteur public, des copies
gouvernance de l’entité, la façon dont les responsables de la de certains rapports préparés à l’intention des responsables
gouvernance exercent leurs fonctions, et le point de vue de de la gouvernance;
l’auditeur sur l’importance des questions à communiquer. La • à rendre accessibles au public des rapports préparés à
difficulté à établir une communication bilatérale efficace l’intention des responsables de la gouvernance.
peut indiquer que la communication entre l’auditeur et les A45. Sauf dans le cas où les textes légaux ou réglementaires
responsables de la gouvernance n’est pas adéquate aux fins l’obligent à fournir à un tiers une copie d’une
de l’audit (voir le paragraphe A52). communication écrite qu’il adresse aux responsables de la
Considérations propres aux petites entités gouvernance, il peut être nécessaire que l’auditeur obtienne
A40. Lorsqu’il réalise des audits de petites entités, l’auditeur le consentement de ces derniers avant de la transmettre à un
peut communiquer avec les responsables de la gouvernance tiers.
de manière moins structurée que dans le cas des entités Forme des communications (Réf. : par. 18)
cotées ou de plus grande taille. A46. Une communication efficace peut comporter des
Communication avec la direction présentations structurées et des rapports écrits, ainsi que des
A41. De nombreuses questions peuvent faire l’objet communications moins structurées, notamment des échanges
d’entretiens avec la direction dans le cours normal d’un de vive voix. L’auditeur peut communiquer de vive voix ou
audit, y compris celles dont la présente norme exige la par écrit les questions autres que celles identifiées aux
communication aux responsables de la gouvernance. Ces paragraphes 18 et 19. Les communications écrites peuvent
entretiens se font en partant de la prémisse que la direction a comprendre une lettre de mission fournie aux responsables
la responsabilité de la gestion des activités de l’entité et, en de la gouvernance.
particulier, de la préparation des états financiers. A47. La forme de la communication (p. ex., communication
A42. Avant de communiquer des questions aux responsables de vive voix ou par écrit, degré de détail ou de synthèse,
de la gouvernance, l’auditeur peut s’en entretenir avec la nécessité ou non d’une communication structurée) peut
direction, à moins que cela soit inopportun. Par exemple, il dépendre non seulement de l’importance de la question à
peut être inopportun de s’entretenir avec la direction de communiquer, mais aussi de facteurs tels que les suivants :
questions concernant sa compétence et son intégrité. En plus • le fait que la question soit traitée ou non dans le rapport de
de constituer une occasion de reconnaître la responsabilité de l’auditeur; par exemple, lorsque les questions clés de l’audit
gestion de la direction, ces premiers entretiens peuvent sont communiquées dans le rapport de l’auditeur, l’auditeur
permettre de clarifier certains faits et problèmes et constituer peut juger nécessaire de communiquer par écrit les questions
pour la direction une occasion de fournir un complément déterminées comme étant des questions clés de l’audit;
d’informations et d’explications. De même, lorsque l’entité • le fait que la question ait été ou non résolue de mani ère
dispose d’une fonction d’audit interne, l’auditeur peut satisfaisante;
s’entretenir avec l’auditeur interne avant de communiquer • le fait que la direction ait communiqué ou non la question
avec les responsables de la gouvernance. antérieurement;
• la taille, la structure opérationnelle, l’environnement de

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Manuel des normes
Audit légal et contractuel
169

contrôle et la structure juridique de l’entité; • la taille, la structure opérationnelle, l’environnement de


• dans le cas d’un audit d’états financiers à usage contrôle et la structure juridique de l’entité faisant l’objet de
particulier, le fait que l’auditeur soit également l’auditeur des l’audit;
états financiers à usage général de l’entité; • les obligations légales de communiquer certaines
• les exigences légales. Dans certains pays, la forme des questions dans un délai prescrit;
communications écrites destinées aux responsables de la • les attentes des responsables de la gouvernance, y compris
gouvernance est prescrite par la loi; les dispositions prises en vue de réunions ou de
• les attentes des responsables de la gouvernance, y compris communications périodiques avec l’auditeur;
les dispositions prises en vue de réunions ou de • le moment auquel l’auditeur prend connaissance de
communications périodiques avec l’auditeur; certaines questions. Ainsi, il se peut que l’auditeur ne puisse
• la mesure dans laquelle l’auditeur a des contacts et un constater un problème particulier (p. ex., un cas de non-
dialogue suivis avec les responsables de la gouvernance; conformité à un texte légal) assez rapidement pour que des
• des changements importants survenus dans la composition mesures préventives soient prises, mais que la
d’un organe de gouvernance. communication du problème permette la prise de mesures
A48. Lorsque l’auditeur s’entretient d’une question correctives.
importante avec un des responsables de la gouvernance, par Caractère adéquat du processus de communication
exemple le président du comité d’audit, il peut être approprié (Réf. : par. 21)
qu’il résume l’entretien dans ses communications ultérieures A51. L’auditeur n’a pas à concevoir des procédures
afin que tous les responsables de la gouvernance disposent spécifiquement destinées à étayer son évaluation de la
d’une information complète et objective. communication bilatérale entre lui et les responsables de la
Calendrier des communications (Réf. : par. 20) gouvernance; cette évaluation peut plutôt se fonder sur des
A49. Le fait de communiquer en temps opportun tout au observations découlant de procédures d’audit mises en œuvre
long de l’audit favorise une communication bilatérale à d’autres fins. Ces observations peuvent notamment porter
efficace entre l’auditeur et les responsables de la sur :
gouvernance. Cela dit, le calendrier approprié des • le caract ère approprié et la rapidité des mesures prises par
communications varie selon les circonstances de la mission. les responsables de la gouvernance en réponse aux questions
Les points à prendre en considération comprennent soulevées par l’auditeur. Lorsque des questions importantes
l’importance et la nature de la question, ainsi que les mesures soulevées dans des communications antérieures n’ont pas été
que devraient prendre les responsables de la gouvernance. résolues efficacement, il peut être opportun que l’auditeur
Par exemple : demande pourquoi des mesures appropriées n’ont pas été
• la communication des questions relatives à la planification prises, et qu’il envisage de soulever à nouveau ces questions.
peut souvent se faire très tôt au cours de la mission d’audit et L’auditeur écarte ainsi le risque de donner l’impression qu’il
même, dans le cas d’une mission initiale, au moment où l’on estime que les questions ont été résolues adéquatement ou
s’entend sur les termes et conditions de la mission; qu’elles ne sont plus importantes;
• il peut être approprié de communiquer le plus tôt possible • l’ouverture apparente des responsables de la gouvernance
une difficulté importante rencontrée au cours de l’audit si les dans leurs communications avec l’auditeur;
responsables de la gouvernance sont en mesure d’aider • la volonté et la capacité des responsables de la
l’auditeur à résoudre la difficulté, ou s’il est probable que gouvernance de se réunir avec l’auditeur sans la présence des
celle-ci donnera lieu à une opinion modifiée. De même, membres de la direction;
l’auditeur peut communiquer verbalement le plus tôt possible • la capacité apparente des responsables de la gouvernance
aux responsables de la gouvernance les déficiences de comprendre pleinement les questions soulevées par
importantes du contrôle interne qu’il a relevées, avant de les l’auditeur, par exemple la mesure dans laquelle ils examinent
communiquer par écrit comme l’exige la norme 1265; de façon approfondie les problèmes, ou remettent en
• lorsque la norme 5701 s’applique, l’auditeur peut question les recommandations qui leur sont faites;
communiquer son point de vue préliminaire en ce qui • la difficulté à s’entendre avec les responsables de la
concerne les questions clés de l’audit lors des entretiens au gouvernance sur la forme, le calendrier
sujet de l’étendue et du calendrier prévus de l’audit (voir le et le contenu général prévu des communications;
paragraphe A13), et accroître la fréquence des • lorsque tout ou partie des responsables de la gouvernance
communications pour discuter plus à fond de ces questions participent à la gestion de l’entité, le fait qu’ils soient
lorsqu’il communique les constatations importantes faites au apparemment conscients de la façon dont les questions
cours de l’audit; abordées avec l’auditeur peuvent se répercuter sur leurs
• la communication d’informations relatives à responsabilités générales en matière de gouvernance, ainsi
l’indépendance de l’auditeur peut être opportune chaque fois que sur leurs responsabilités à titre de dirigeants;
que sont formulés des jugements importants sur les menaces • la mesure dans laque lle la communication bilatérale entre
pour l’indépendance et les sauvegardes y afférentes, par l’auditeur et les responsables de la gouvernance satisfait aux
exemple lorsque l’auditeur accepte une mission visant la exigences des textes légaux et réglementaires applicables.
prestation de services autres que d’audit, et lors de l’entretien A52. Comme il est indiqué au paragraphe 4, une
de fin de mission. communication bilatérale efficace est utile à la fois pour
• la communication des constatations découlant de l’audit, y l’auditeur et pour les responsables de la gouvernance. Par
compris le point de vue de l’auditeur sur les aspects ailleurs, la norme 2315 précise que la participation des
qualitatifs des pratiques comptables de l’entité, peut aussi responsables de la gouvernance, y compris leur interaction
avoir lieu lors de l’entretien de fin de mission; avec la fonction d’audit interne, le cas échéant, et avec les
• il peut être approprié de coordonner le calendrier des auditeurs externes, constitue un des éléments de
communications lorsque l’auditeur a pour mission d’auditer l’environnement de contrôle de l’entité. Une communication
à la fois les états financiers à usage général et des états bilatérale inadéquate peut indiquer que l’environnement de
financiers à usage particulier. contrôle n’est pas satisfaisant et influer sur l’évaluation des
A50. Parmi les autres facteurs qui peuvent être pertinents risques d’anomalies significatives par l’auditeur, sans
pour le calendrier des communications, il y a les suivants : compter le risque que l’auditeur ne puisse obtenir des
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
170

éléments probants suffisants et appropriés pour formuler une


opinion sur les états financiers.
A53. Si la communication bilatérale entre l’auditeur et les
responsables de la gouvernance n’est pas adéquate et que la
situation ne peut être résolue, l’auditeur peut notamment :
• modifier son opinion en raison d’une limitation de
l’étendue des travaux d’audit;
• obtenir un avis juridique sur les conséquences de diverses
lignes de conduite possibles;
• communiquer avec des tiers (p. ex., une autorité de
réglementation) ou avec un niveau d’autorité plus élevé dans
la structure de gouvernance à l’extérieur de l’entité, par
exemple les propriétaires de l’entreprise (les actionnaires
réunis en assemblée générale) ou, dans le cas d’une entité du
secteur public, le ministre responsable ou le parlement;
• démissionner, lorsqu’il est possible de le faire selon les
textes légaux ou réglementaires applicables.
Documentation (Réf. : par. 22)
A54. Pour documenter les communications faites de vive
voix, il est possible d’inclure dans la documentation de
l’audit une copie des procès-verbaux préparés par l’entité
lorsque ces procès verbaux constituent un compte rendu
approprié des communications.

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Audit légal et contractuel
171

NORME 1265 : COMMUNICATION DES DEFICIENCES DU CONTROLE


INTERNE AUX RESPONSABLES DE LA GOUVERNANCE ET A LA DIRECTION

Introduction
Champ d’application de la présente norme
1- La présente norme traite de la responsabilité qui incombe à l’auditeur de
communiquer de façon appropriée aux responsables de la gouvernance et à la
Direction les déficiences du contrôle interne qu’il a relevées au cours d’un audit
d’états financiers. La présente norme n’impose pas à l’auditeur d’autres
responsabilités que celles dont traitent la norme 2315 et la norme 2330 en ce qui
concerne l’acquisition d’une compréhension du contrôle interne ainsi que la
conception et la mise en œuvre de tests des contrôles. Par ailleurs, la norme 1260
définit des exigences additionnelles et fournit des indications au sujet de la
responsabilité qu’a l’auditeur de communiquer avec les responsables de la
gouvernance dans le cadre de l’audit.
2- L’auditeur est tenu d’acquérir une compréhension des aspects du contrôle
interne pertinents pour l’audit lorsqu’il identifie et évalue les risques d’anomalies
significatives. Dans l’évaluation de ces risques, l’auditeur prend en considération
le contrôle interne afin de concevoir des procédures d’audit appropriées aux
circonstances, et non dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du
contrôle interne de l’entité. L’auditeur peut relever des déficiences du contrôle
interne au cours du processus d’évaluation de ces risques, mais aussi à d’autres
stades de l’audit. La présente norme précise quelles sont, parmi les déficiences
relevées, celles que l’auditeur est tenu de communiquer aux responsables de la
gouvernance et à la direction.
3- Rien dans la présente norme n’interdit à l’auditeur de communiquer aux
responsables de la gouvernance et à la direction d’autres points touchant le
contrôle qu’il aurait relevés au cours de l’audit.
Objectif
4- L’objectif de l’auditeur est de communiquer de façon appropriée aux
responsables de la gouvernance et à la direction les déficiences du contrôle
interne qu’il a relevées au cours de l’audit et qui, selon son jugement
professionnel, sont suffisamment préoccupantes pour nécessiter leur attention
respective.
Définitions
5- Dans les normes d’audit, on entend par :
a) «déficience du contrôle interne», l’une ou l’autre des situations suivantes :
i) un contrôle est conçu, mis en place ou fonctionne d’une manière telle qu’il
ne permet pas de prévenir, ou de détecter et corriger, les anomalies dans les
états financiers en temps opportun,

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
172

ii) un contrôle nécessaire pour prévenir, ou détecter et corriger, les anomalies


dans les états financiers en temps opportun est absent;
b) «déficience importante du contrôle interne», une déficience ou une
combinaison de déficiences du contrôle interne qui est suffisamment
préoccupante, selon le jugement professionnel de l’auditeur, pour nécessiter
l’attention des responsables de la gouvernance.(Réf. : par. A5)
Exigences
6- L’auditeur doit déterminer si les travaux d’audit qu’il a effectués lui ont permis
de relever une ou plusieurs déficiences du contrôle interne. (Réf. : par. A1 à A4)
7- Si l’auditeur a relevé une ou plusieurs déficiences du contrôle interne, il doit, en
se fondant sur les travaux d’audit effectués, déterminer si, individuellement ou
en association, elles constituent des déficiences importantes. (Réf. : par. A5 à A11)
8- L’auditeur doit communiquer par écrit et en temps opportun aux responsables
de la gouvernance les déficiences importantes du contrôle interne relevées au
cours de l’audit. (Réf. : par. A12 à A18 et A27)
9- L’auditeur doit aussi communiquer en temps opportun à la direction, au niveau
hiérarchique approprié : (Réf. : par. A19 et A27)
a) par écrit, les déficiences importantes du contrôle interne qu’il a communiquées
ou qu’il entend communiquer aux responsables de la gouvernance, à moins qu’il
ne soit pas approprié, dans les circonstances, de communiquer directement avec
la direction; (Réf. : par. A14, A20 et A21)
b) les autres déficiences du contrôle interne relevées au cours de l’audit qui n’ont
pas déjà été communiquées à la direction par d’autres parties et qui, selon le
jugement professionnel de l’auditeur, sont suffisamment préoccupantes pour
nécessiter l’attention de la direction. (Réf. :par. A22 à A26)
10- Dans sa communication écrite faisant état des déficiences importantes du
contrôle interne, l’auditeur doit fournir :
a) une description des déficiences et de leurs incidences potentielles; (Réf. : par.
A28)
b) des informations suffisantes pour permettre aux responsables de la
gouvernance et à la direction de comprendre le contexte de la communication. À
cet égard, l’auditeur doit notamment préciser : (Réf. : par. A29 et A30)
i) que l’audit avait pour objectif l’expression d’une opinion par l’auditeur sur
les états financiers,
ii) que l’audit a comporté la prise en considération du contrôle interne portant
sur la préparation des états financiers afin de concevoir des procédures
d’audit appropriées aux circonstances, et non dans le but d’exprimer une
opinion sur l’efficacité du contrôle interne,
iii) que sa communication se limite aux déficiences qu’il a relevées au cours de
l’audit et qui, selon lui, étaient suffisamment préoccupantes pour nécessiter
leur communication aux responsables de la gouvernance.

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
173

Modalités d’application et autres commentaires explicatifs


Déficiences du contrôle interne relevées ou non au anomalies significatives dans les états financiers futurs;
cours de l’audit (Réf. : par. 6) • la vulnérabilité à la perte ou à la fraude des actifs ou des
A1. Pour déterminer s’il a relevé une ou plusieurs passifs faisant l’objet du contrôle;
déficiences du contrôle interne, l’auditeur peut s’entretenir • la subjectivité et la complexité inhérentes à certaines
avec la direction, au niveau hiérarchique approprié, des faits estimations comptables, telles que les estimations en juste
et circonstances pertinents qu’il a constatés. C’est l’occasion valeur;
pour l’auditeur d’alerter la direction en temps opportun sur • les montants des états financiers exposés à la ou aux
l’existence de déficiences dont elle n’était peut-être pas déficiences;
informée. Le niveau hiérarchique de la direction avec lequel • le volume réel ou potentiel des mouvements concernant le
il est approprié de s’entretenir des constatations de l’auditeur solde de compte ou la catégorie d’opérations exposé à la ou
est celui où les dirigeants possèdent une bonne connaissance aux déficiences;
des aspects du contrôle interne en cause et disposent de • l’importance des contrôles par rapport au processus
l’autorité nécessaire pour prendre des mesures correctives à d’information financière :
l’égard des déficiences du contrôle interne relevées. Il peut o contrôles généraux de suivi (tels ceux liés à la surveillance
toutefois y avoir des circonstances où exercée sur la direction),
il n’est pas approprié que l’auditeur s’entretienne de ses o contrôles de prévention et de détection des fraudes,
constatations directement avec la direction, par exemple o contrôles portant sur le choix et l’application des
lorsque les constatations semblent mettre en question principales méthodes comptables,
l’intégrité ou la compétence de la direction (voir le o contrôles portant sur les opérations importantes avec des
paragraphe A20). parties liées,
A2. S’entretenir avec la direction des faits et circonstances o contrôles portant sur les opérations importantes qui sont
constatés peut permettre à l’auditeur d’obtenir d’autres réalisées hors du cadre normal des activités de l’entité,
informations pertinentes à prendre aussi en considération, o contrôles portant sur le processus d’information financière
par exemple : de fin de période (tels ceux portant sur les écritures non
• la compréhension que possède la direction des causes récurrentes);
réelles ou suspectées des déficiences; • la cause et la fréquence des écarts détectés qui résultent des
• les écarts qui résultent de déficiences et que la direction a déficiences des contrôles;
pu noter, par exemple des anomalies que les contrôles • l’interaction de la déficience avec d’autres déficiences du
informatiques pertinents n’ont pas pu prévenir; contrôle interne.
• une indication préliminaire des mesures que la direction A7. Voici des exemples d’indices de déficiences importantes
compte prendre en réponse aux constatations. du contrôle interne :
Considérations propres aux petites entités • des éléments qui indiquent que certains aspects de
A3. Les activités de contrôle reposent habituellement sur les l’environnement de contrôle sont inefficaces, par exemple :
mêmes concepts, quelle que soit la taille de l’entité, mais le o que des opérations importantes auxquelles la direction est
degré de formalité de leur mise en œuvre n’est pas toujours financièrement intéressée n’ont pas été examinées aussi
le même. En outre, de petites entités peuvent juger que soigneusement qu’elles le devraient par les responsables de
certains types d’activités de contrôle ne sont pas nécessaires la gouvernance,
en raison des contrôles exercés par la direction. Par exemple, o que le contrôle interne de l’entité n’a pas pu prévenir
le fait de centraliser auprès de la direction le pouvoir qu’une fraude, significative ou non, soit commise par la
d’autoriser l’octroi de crédit aux clients et d’approuver les direction,
achats importants peut constituer un contrôle efficace à o que la direction n’a pas mis en œuvre les mesures
l’égard d’opérations et de soldes de comptes importants, correctives qui s’imposaient à l’égard de déficiences
réduisant ou éliminant ainsi la nécessité d’activités de importantes communiquées antérieurement;
contrôle plus détaillées. • l’absence de processus d’évaluation des risques là où on
A4. De plus, les petites entités ont souvent un personnel s’attendrait normalement à ce qu’il y en ait un;
réduit, ce qui limite les possibilités de séparation des tâches. • des éléments qui indiquent que le processus d’évaluation
Par ailleurs, dans une petite entité gérée par le propriétaire- des risques par l’entité est inefficace, par exemple un risque
dirigeant, celui-ci peut être en mesure d’exercer une d’anomalie significative qui n’a pas été identifié par la
surveillance plus efficace que dans une plus grande entité. Il direction alors que l’auditeur se serait attendu à ce que le
faut toutefois mettre en balance la surveillance plus grande processus d’évaluation des risques permette d’identifier ce
exercée par la direction et la possibilité accrue de risque;
contournement des contrôles par cette dernière. • des éléments qui indiquent une réponse inadéquate à un
risque important qui a été identifié (par exemple, l’absence
Déficiences importantes du contrôle interne (Réf. :
de contrôles portant sur ce risque);
alinéa 5 b) et par. 7) • la détection, au moyen des procédures mises en œuvre par
A5. L’importance d’une déficience ou d’une combinaison de
l’auditeur, d’anomalies que le contrôle interne de l’entité n’a
déficiences du contrôle interne n’est pas liée uniquement au
pas permis de prévenir, ou de détecter et corriger;
fait qu’une anomalie se soit produite ou non, mais dépend
• le retraitement d’états financiers antérieurs pour refléter la
aussi de la probabilité qu’une anomalie se produise et de
correction d’une anomalie significative résultant d’une erreur
l’ampleur qu’elle pourrait prendre. Il peut donc exister des
ou d’une fraude;
déficiences importantes même si l’auditeur n’a pas relevé
• des éléments qui indiquent l’incapacité de la direction
d’anomalies au cours de l’audit.
d’exercer une surveillance sur la préparation des états
A6. Voici des exemples de points que l’auditeur peut prendre
financiers.
en considération pour déterminer si une déficience ou une
A8. Un contrôle peut être conçu pour assurer soit
combinaison de déficiences du contrôle interne constitue une
individuellement, soit en association avec d’autres contrôles,
déficience importante :
la prévention, ou la détection et la correction, des anomalies.
• la probabilité que les déficiences aboutissent à des
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
174

Par exemple, les contrôles sur les créances peuvent être au contrôle interne à des fins réglementaires ou autres. Dans
constitués tant de contrôles automatisés que de contrôles d’autres cas, l’auditeur peut transmettre la communication
manuels, tous ces contrôles étant conçus pour fonctionner en écrite à une date ultérieure. Néanmoins, la communication
association afin de prévenir, ou de détecter et corriger, les écrite des déficiences importantes par l’auditeur fait partie du
anomalies dans le solde de compte en question. Une dossier d’audit définitif et est donc soumise à l’exigence
déficience du contrôle interne n’est pas nécessairement à elle primordiale selon laquelle l’auditeur doit achever la
seule suffisamment grave pour constituer une déficience constitution du dossier d’audit définitif en temps opportun. À
importante. Cependant, une combinaison de déficiences ce sujet, la norme 1230 précise que la constitution du dossier
touchant un même solde de compte, une même information à d’audit définitif est normalement achevée dans un délai d’au
fournir, une même assertion pertinente ou une même plus 60 jours à compter de la date du rapport de l’auditeur.
composante du contrôle interne peut accroître les risques A14. Quel que soit le moment où il communique par écrit les
d’anomalies au point de constituer une déficience déficiences importantes, l’auditeur peut les communiquer de
importante. vive voix d’abord à la direction et, au moment propice, aux
A9. Il se peut que, dans certains pays, les textes légaux ou responsables de la gouvernance, afin de leur permettre de
réglementaires aient établi l’obligation pour l’auditeur prendre en temps opportun des mesures correctives pour
(particulièrement dans le cas des audits d’entités cotées) de réduire autant que possible les risques d’anomalies
communiquer aux responsables de la gouvernance ou à significatives. Ce faisant, l’auditeur n’est toutefois pas
d’autres parties intéressées (telles que des autorités de dégagé de sa responsabilité de communiquer les déficiences
réglementation) les déficiences du contrôle interne d’un ou importantes par écrit, comme l’exige la présente norme.
de plusieurs types particuliers, qu’il relève au cours de A15. Le niveau de détail à respecter pour la communication
l’audit. Si les textes légaux ou réglementaires ont recours à des déficiences importantes relève du jugement
des termes et à des définitions spécifiques pour ces types de professionnel de l’auditeur dans les circonstances. Les
déficiences, et exigent que l’auditeur emploie ces termes et facteurs que l’auditeur peut prendre en considération pour
ces définitions dans sa communication, ce sont eux que déterminer le niveau de détail qu’il convient de
l’auditeur utilise pour communiquer conformément aux communiquer comprennent notamment :
exigences légales ou réglementaires. • la nature de l’entité — par exemple, les points à
A10. Dans les pays où des termes spécifiques ont été établis communiquer dans le cas d’une entité d’intérêt public ne
pour désigner les types de déficiences du contrôle interne à sont pas nécessairement les mêmes que dans le cas d’une
communiquer, mais où ces termes ne sont pas définis, il se autre entité;
peut que l’auditeur ait à recourir à son jugement pour • la taille et la complexité de l’entité — par exemple, les
déterminer quels sont les points à communiquer suivant les points à communiquer dans le cas d’une entité complexe ne
exigences légales ou réglementaires. Pour ce faire, l’auditeur sont pas nécessairement les mêmes que dans le cas d’une
peut juger bon de prendre en considération les exigences et entité dont l’activité est simple;
les indications de la présente norme. Par exemple, si les • la nature des déficiences importantes relevées par
exigences légales ou réglementaires ont pour but d’attirer l’auditeur;
l’attention des responsables de la gouvernance sur des • la composition du groupe des responsables de la
problèmes de contrôle interne dont ils devraient être gouvernance de l’entité — par exemple, un niveau de détail
informés, il convient peut-être de considérer que ces élevé peut être nécessaire si certains responsables de la
problèmes correspondent de manière générale aux gouvernance n’ont pas une expérience suffisante du secteur
déficiences importantes dont la présente norme exige la d’activité de l’entité ou des aspects du contrôle touchés par
communication aux responsables de la gouvernance. les déficiences;
A11. Les exigences de la présente norme continuent de • les exigences légales ou réglementaires concernant la
s’appliquer même si les textes légaux ou réglementaires communication de certains types de déficiences du contrôle
exigent de l’auditeur l’emploi de termes particuliers ou de interne.
définitions particulières. A16. Il se peut que la direction et les responsables de la
Communication des déficiences du contrôle interne gouvernance soient déjà au courant des déficiences
Communication des déficiences importantes du importantes relevées par l’auditeur au cours de l’audit et
contrôle interne aux responsables de la aient choisi de ne pas y remédier, en raison des coûts ou pour
d’autres considérations. Comme la responsabilité d’évaluer
gouvernance
les coûts et les avantages des mesures correctives incombe à
(Réf. : par. 8) la direction et aux responsables de la gouvernance,
A12. La communication par écrit des déficiences
l’exigence du paragraphe 8 s’applique, peu importe les coûts
importantes aux responsables de la gouvernance reflète
ou les considérations dont la direction et les responsables de
l’importance du sujet et aide les responsables de la
la gouvernance peuvent tenir compte pour déterminer s’ils
gouvernance à s’acquitter de leurs responsabilités de
vont remédier aux déficiences.
surveillance. La norme 1260 présente des aspects pertinents
A17. Le fait que l’auditeur ait communiqué une déficience
à prendre en considération en ce qui concerne la
importante aux responsables de la gouvernance et à la
communication avec les responsables de la gouvernance
direction lors d’un audit antérieur ne le dispense pas de
dans le cas où ceux-ci participent tous à la gestion de l’entité.
répéter la communication si des mesures correctives n’ont
A13. Pour déterminer quand transmettre sa communication
pas encore été prises. Dans le cas où subsiste une déficience
écrite, l’auditeur peut se demander si la réception de cette
importante dont l’existence a déjà été communiquée, il est
communication constituerait un facteur important pour
possible, dans la communication pour l’exercice considéré,
permettre aux responsables de la gouvernance de s’acquitter
de reprendre la description communiquée antérieurement ou
de leurs responsabilités de surveillance. De plus, il se peut
de simplement faire référence à la communication antérieure.
que, dans certains pays, les responsables de la gouvernance
L’auditeur peut demander à la direction ou, le cas échéant,
des entités cotées doivent avoir reçu la communication écrite
aux responsables de la gouvernance pourquoi il n’a pas
de l’auditeur avant la date d’approbation des états financiers
encore été remédié à la déficience importante. Le défaut
pour pouvoir s’acquitter de certaines responsabilités relatives
d’agir peut, en l’absence d’une explication raisonnable,
SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
175

constituer lui-même une déficience importance. la communication pour la période considérée. L’auditeur
Considérations propres aux petites entités n’est pas non plus tenu de répéter les informations sur ces
A18. Lorsqu’il réalise des audits de petites entités, l’auditeur déficiences si elles ont déjà été communiquées à la direction
peut communiquer avec les responsables de la gouvernance par d’autres parties, telles que la fonction d’audit interne ou
de manière moins structurée que dans le cas des entités de les autorités de réglementation. Il peut toutefois être bon que
plus grande taille. l’auditeur communique de nouveau ces autres déficiences
Communication des déficiences du contrôle interne s’il y a eu un changement dans la direction ou s’il a obtenu
à la direction (Réf. : par. 9) de nouvelles informations qui changent la compréhension
A19. Généralement, le niveau hiérarchique approprié est des déficiences que lui et la direction avaient. Néanmoins, le
celui où les dirigeants sont investis de la responsabilité et de fait que la direction n’a pas remédié aux autres déficiences
l’autorité voulues pour évaluer les déficiences du contrôle du contrôle interne qui lui ont été communiquées
interne et mettre en œuvre les mesures correctives qui antérieurement peut devenir une déficience importante qui
s’imposent. Dans le cas des déficiences importantes, le nécessite d’être communiquée aux responsables de la
niveau approprié sera probablement celui du directeur gouvernance. La question de savoir si c’est le cas relève du
général ou du directeur financier (ou l’équivalent), puisque jugement
ces déficiences doivent aussi être communiquées aux professionnel de l’auditeur dans les circonstances.
responsables de la gouvernance. Pour les autres déficiences A25. Dans certaines situations, il se peut que les
du contrôle interne, le niveau approprié est probablement responsables de la gouvernance souhaitent connaître le détail
celui du gestionnaire d’exploitation de qui relèvent le plus des autres déficiences du contrôle interne que l’auditeur a
directement les aspects en cause du contrôle et qui a communiquées à la direction ou être brièvement informés de
l’autorité pour prendre des mesures correctives appropriées. la nature de ces déficiences. Ce peut par ailleurs être
l’auditeur qui considère approprié que les responsables de la
Communication des déficiences importantes du
gouvernance soient informés de la communication de ces
contrôle interne à la direction (Réf. : alinéa 9 a)) déficiences à la direction. Dans les deux cas, l’auditeur peut
A20. La détection de certaines déficiences importantes du
communiquer de vive voix ou par écrit avec les responsables
contrôle interne peut mettre en question l’intégrité ou la
de la gouvernance, selon les besoins.
compétence de la direction. Ce serait le cas, par exemple, s’il
A26. La norme 1260 présente des aspects pertinents à
y avait des preuves de fraude ou de non-conformité
prendre en considération en ce qui concerne la
intentionnelle aux textes légaux et réglementaires de la part
communication avec les responsables de la gouvernance
de la direction, ou si la direction se montrait incapable
dans le cas où ceux-ci participent tous à la gestion de l’entité
d’exercer une surveillance sur la préparation d’états
financiers adéquats, ce qui soulèverait un doute quant à sa
Considérations propres aux entités du secteur
compétence. C’est pourquoi il peut ne pas être approprié de public (Réf. : par. 8 et 9)
communiquer de telles déficiences directement à la direction. A27. En raison de responsabilités supplémentaires, les
A21. La norme 1250 définit des exigences et fournit des auditeurs du secteur public peuvent être tenus de
indications sur la communication des cas identifiés ou communiquer les déficiences du contrôle interne qu’ils ont
suspectés de non-conformité aux textes légaux ou relevées au cours de l’audit d’une manière, à un niveau de
réglementaires, y compris lorsque les responsables de la détail ou à des parties non prévus dans la présente norme.
gouvernance eux-mêmes sont impliqués. La norme 1240 Par exemple, il se peut qu’ils doivent communiquer les
définit des exigences et fournit des indications sur la déficiences importantes au corps législatif ou à un autre
communication avec les responsables de la gouvernance organe de gouvernance. Ils peuvent aussi avoir, en raison de
dans le cas où l’auditeur a détecté ou suspecte une fraude textes légaux ou réglementaires ou d’autres textes émanant
impliquant la direction d’une autorité, l’obligation de communiquer les déficiences
du contrôle interne sans égard à l’importance de leurs effets
Communication des autres déficiences du contrôle
potentiels. En outre, la législation peut exiger que les
interne à la direction (Réf. : alinéa 9 b)) auditeurs du secteur public fassent rapport sur des questions
A22. Au cours de l’audit, il peut arriver que l’auditeur relève
de contrôle interne plus larges que les déficiences dont la
des déficiences du contrôle interne qui ne sont pas des
communication est exigée par la présente norme, par
déficiences importantes, mais qui peuvent quand même être
exemple sur les contrôles relatifs à la conformité aux
suffisamment préoccupantes pour nécessiter l’attention de la
autorisations législatives, à la réglementation ou aux
direction. La question de savoir quelles sont les autres
stipulations des contrats ou des accords de subvention.
déficiences du contrôle interne qui nécessitent l’attention de
la direction relève du jugement professionnel de l’auditeur
Contenu de la communication écrite faisant état des
dans les circonstances, compte tenu de la probabilité et de déficiences importantes du contrôle interne (Réf. :
l’ampleur potentielle des anomalies auxquelles ces par. 10)
déficiences peuvent aboutir dans les états financiers. A28. Pour expliquer les effets potentiels des déficiences
A23. Il n’est pas nécessaire que la communication des autres importantes, l’auditeur n’a pas besoin de les quantifier. Il
déficiences du contrôle interne qui nécessitent l’attention de peut par ailleurs regrouper les déficiences importantes aux
la direction se fasse par écrit; elle peut se faire de vive voix. fins de leur communication, lorsque cela est approprié. La
Si l’auditeur s’est entretenu avec la direction des faits et communication écrite de l’auditeur peut également contenir
circonstances qu’il a constatés, il peut considérer qu’il a des suggestions de mesures correctives à l’égard des
communiqué de vive voix les autres déficiences à la déficiences, une mention des
direction par la même occasion. Il n’a donc pas besoin de mesures réellement prises ou envisagées par la direction et
procéder à une communication officielle par la suite. une déclaration précisant s’il a ou non pris des dispositions
A24. Si l’auditeur a communiqué des déficiences du contrôle pour vérifier si les mesures de la direction ont été mises en
interne autres que des déficiences importantes à la direction œuvre.
au cours d’une période antérieure et que la direction a choisi A29. L’auditeur peut juger approprié de préciser le contexte
de ne pas y remédier, pour des raisons de coût ou pour de la communication de la manière suivante :
d’autres considérations, l’auditeur n’a pas besoin de répéter • en indiquant que, s’il avait mis en œuvre des procédures

SECTION 001
Manuel des normes
Audit légal et contractuel
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plus exhaustives à l’égard du contrôle interne, il aurait pu


relever davantage de déficiences devant être communiquées
ou, au contraire, conclure que certaines des déficiences
communiquées n’avaient pas à l’être;
• en indiquant que la communication vise à répondre aux
besoins des responsables de la gouvernance et pourrait ne
pas convenir à d’autres fins.
A30. L’auditeur ou la direction peut être tenu par les textes
légaux ou réglementaires de transmettre aux autorités de
réglementation compétentes une copie de la communication
écrite faisant état des déficiences importantes. Le cas
échéant, l’auditeur peut faire mention des autorités de
réglementation en question dans sa communication écrite.

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