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2014 Jacquard, Jan Fondations Par Tirants Precnontraints de La Villa Mediterranee A Marseille FR
2014 Jacquard, Jan Fondations Par Tirants Precnontraints de La Villa Mediterranee A Marseille FR
1. Introduction
La Villa Méditerranée est un centre de conférences et d'exposition, construit sur le
môle J4 de MARSEILLE, par la Région Provence Alpes Côte d'Azur, sous la maîtrise
d'ouvrage déléguée d'AREA PACA. Les architectes Boeri, Manfredi et Di Pol ont été
les concepteurs de cette structure métallique en porte-à-faux de 36 m à 19 m au-
dessus du niveau de la mer, sur un bassin ouvert sur la Méditerranée, entièrement
dissocié structurellement de l'infrastructure, et fondée à 15 m sous le niveau de la
mer.
L'infrastructure comprenant salles de conférences et d'exposition, a été construite à
l'abri de parois moulées, sous maîtrise d'œuvre ARC, FONDASOL réalisant la
conception et le prédimensionnement des ouvrages de soutènement, des conditions
de mise hors d'eau, et des fondations très particulières de cet ouvrage, ainsi que la
supervision d'exécution de ces travaux; ceux-ci ont été réalisés par CASTEL
&FROMAGET pour la structure métallique, BEC pour le gros-œuvre et l'entreprise
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L'environnement de cet ouvrage est lui aussi exceptionnel, puisqu'ont été construits
de façon quasi- concomitante, le musée du MUCEM, à environ 6 m de son emprise,
le parking souterrain du J4 distant d'une dizaine de mètres, et une darse ouverte sur
la mer, et communiquant avec le bassin de la villa Méditerranée, venant recouvrir de
2 m d'eau l'infrastructure de la villa (Fig.1).
L'ensemble des ouvrages géotechniques s'est avéré être à lui seul un ouvrage
exceptionnel.
Du fait de la destination de l'infrastructure, où des salles de conférence et des grands
volumes construits à l'abri de la paroi moulée ne permettaient pas d'appuis type
planchers classiques comme dans un parking enterré, alors que dans le même
temps, la présence des ouvrages mitoyens en infrastructures n'autorisaient pas sur
les quatre côtés, la pose de tirants de grande longueur, provisoires ou définitifs: des
parois de forte épaisseur, avec poutres raidisseurs de structure ont dû être
imaginées.
La paroi moulée devait être ancrée dans les marnes peu perméables du Stampien,
assurant ainsi un débit d'exhaure très faible et acceptable en service de l'ouvrage;
mais la présence de l'aquifère captif des sables graveleux au sein du Stampien,
rendant le fond de fouille instable, a conduit à des adaptations de type drains de
décharge reliant l'aquifère captif au fond de fouille, mais ayant le défaut d'augmenter
le débit d'exhaure en fond de fouille. Pour remédier à cet inconvénient, certains
panneaux de paroi ont été prolongés pour traverser ce niveau sablo-graveleux, alors
qu'une jupe injectée était réalisée sous la base d'autres panneaux, pour recouper ces
sables graveleux. A la réception de l'ouvrage, le dispositif de relevage pompait moins
de 10m3/h pour l'ensemble de la fouille.
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Le fait de réaliser une forme drainante posée directement sur les marnes du
Stampien dont les essais ont montré qu'elles présentaient un potentiel de gonflement
important, a par ailleurs conduit à réaliser une dalle portée sur vide de construction,
afin d'éviter tout désordre lié au gonflement des marnes.
Enfin, la structure construite en porte à faux, a conduit à concevoir pour la phase
service de l'ouvrage des appuis devant travailler de façon permanente en traction.
Ces appuis au nombre de quatre ont donc été conçus, avec mise en place de tirants
actifs quasi-verticaux permanents, aptes à reprendre les efforts de traction
engendrés de part la configuration exceptionnelle de cet ouvrage.
Le présent article présente les modalités de conception et de réalisation de ces
tirants.
Du point de vue lithologie, le site autrefois occupé par des activités portuaires avec
anciens quais, et canaux de navigation, était constitué de haut en bas :
- de remblais hétérogènes sur 5 à 8 m d'épaisseur, liés à l'activité humaine,
- d'alluvions limoneuses, sablo-graveleuses et argileuses,
- des formations tertiaires du Stampien, reconnues à partir de -7.5 à -12 m NGF, et
constituées de poudingues, de sables grésifiés, et de marnes sableuses et
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Chaque appui de la file 1 a donc été conçu pour recevoir quatre tirants pour les 2
appuis intérieurs, et 6 tirants pour les deux appuis extérieurs (Fig. 3 et 4), ainsi que
des réservations laissant la possibilité de mettre en place des tirants de
remplacement en cours de vie de l'ouvrage, en cas de fatigue des tirants existants.
Les tirants permanents mis en œuvre sont forés en diamètre 180 et 200 mm,
présentant une longueur libre de 11 m, et scellés sur 9 et 20 m par injection globale
unitaire(IGU). Ils sont équipés de câbles de précontrainte 10T15.7 et 26T15.7. Pour
limiter l'effet de groupe, les tirants d'extrémité sont légèrement inclinés de 3 et 5° par
rapport à la verticale.
Réaliser des appuis tenus par des tirants précontraints a conduit à caractériser les
déformations à attendre selon les sollicitations imposées à l'ouvrage, de façon à
s'assurer que ces déformations restaient compatibles avec le comportement de la
superstructure métallique.
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De plus, s'agissant d'une structure dont la stabilité était assurée uniquement par des
tirants précontraints, il a été décidé d'aller au-delà des prescriptions de l'Eurocode 7
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concernant la pondération des cas de charge. Il a donc été pris en compte un état
limite de service (ELS) spécifique, donnant une charge supérieure de 10 à 40%
environ, à la charge correspondant à l'ELS caractéristique.
Afin de limiter les déplacements des massifs d'appui de la superstructure, liés aux
variations de sollicitations entre différents cas de charge sous service, il a également
été décidé de précontraindre les tirants, sous ce cas de charge maximal.
De ce fait, le dimensionnement des longueurs d'ancrage des tirants a dû être adapté,
pour correspondre à cet ELS spécifique.
A1 B1 C1 D1
QELU (kN) 4173 (x6) 1990 (x4) 1830 (x4) 4512 (x6)
QELS CAR (kN) 2892 (x6) 988 (x4) 855 (x4) 3148 (x4)
QELS SPE (kN) 3148 (x6) 1368 (x4) 1190 (x4) 3588 (x6)
Longueur libre (m) 11 11 11 11
Longueur d'ancrage (m) 20 9 9 20
4. Essais préalables
4.1. Détermination d'un frottement admissible
DLqsu
QELS (1)
2
Les tirants ont été testés conformément à la norme NF P94-153 à une traction
d'essai Te = 2232 KN, soit plus de trois fois la charge de service théorique. Le
tableau 2 présente les résultats de ces essais; la valeur de frottement retenue a
été minorée de façon sécuritaire de 20% par rapport à la plus faible valeur
mesurée, ce qui correspond à une valeur de frottement ultime qsu = 600 kPa.
Pour l'essai TR7, un palier a été maintenu 24h sous la charge de 1360 KN.
L'objectif du palier de durée 24h était de vérifier l'absence de fluage dans les
marnes d'ancrage. La figure 6 présente les résultats de cet essai; la pente
caractérisant le fluage est calculée selon la formule (2), et par extrapolation a
permis d'indiquer que le fluage s'annulait au bout de 50 heures environ. Par
ailleurs, le point d'ancrage fictif (PAF) est calculé selon la formule (3), selon
l'allongement Δλ, le module élastique de l'acier E=192500 MPa, et la section
d'acier du tirant d'essai de S = 1500 mm² (10T15.7). Par extrapolation du
graphique à 50h, on a un PAF de 34.5 m environ, ce qui correspond parfaitement à
la somme de la longueur libre (Ll= 31.5 m) et de la demi-longueur scellée (Ls=
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6m). Sous la charge d'essai de 1360 kN, le scellement est donc sollicité à 50% de
sa longueur; on a donc un coefficient de sécurité de 2 vis-à-vis de la rupture
d'adhérence.
Figure 6. Résultat de l'essai préalable TR7 pour le palier de 24h sous Te= 1360 kN
l
(2)
t
ES
PAF (3)
Te T0
Δl(24h-1h)= 1.17mm
6. Modalités de surveillance
Afin de contrôler le bon comportement des tirants qui sont essentiels pour la
stabilité de la superstructure, deux tirants de chaque massif ont été équipés de
cellules de contrôle de la tension.
La figure 8 donne le suivi de la traction des tirants équipés de cellule de contrôle,
pendant la construction de la superstructure. Une certaine relaxation se produit
pendant les premiers mois, puis l'effort se stabilise.
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Les massifs ont été conçus de façon à permettre l'intervention ultérieure d'une
foreuse, pour le remplacement éventuel de tirants défectueux.
Remerciements
Les auteurs remercient AREA PACA pour leur aimable autorisation concernant la
rédaction du présent article.
Références bibliographiques
Norme NF P94-282 (2009). Calcul géotechnique- Ouvrage de soutènement- Ecrans, AFNOR, 182
pages.