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l‛oraison concrètement…
¨ parole et silence
2. un rythme
Ce qui va m‛aider maintenant à tenir parole, c‛est de fixer le moment dans mon
emploi du temps, de réfléchir à quelle heure je peux envisager concrètement de
prier. Je vais déterminer une heure fixe, qui semble convenir et à mes
obligations et à ce que je sais de moi.
Une fois que j‛ai choisi l‛heure qui semble adaptée, il me faut encore
déterminer la fréquence de ma prière ; avec réalisme. Chaque jour ? Les jours où
je ne travaille pas ? A moi de trouver ce qui peut m‛aller et se concilier avec mes
obligations et occupations.
Il me faut enfin préciser une durée. Avec bon sens, c‛est à dire en excluant
un temps très long (2h de suite) ou 1 temps très court (2‛). Le projet est de vivre
une rencontre avec Dieu, pas de me faire une plage de loisir, pas non plus de
n‛avoir pas le temps de me poser. 1/4h ou 1/2 h peuvent convenir. Je verrai à
l‛usage.
3. un lieu
On peut prier n‛importe où, c‛est bien vrai. Mais nous avons un corps et
nous « tomberons » plus aisément dans la prière si nous le faisons dans un lieu
porteur. Un lieu que nous aurons choisi et adapté. Les possibles sont multiples et
très divers. Depuis la chapelle où j‛ai choisi de me tenir devant le tabernacle,
jusqu‛à mon bureau dans le 1er tiroir duquel j‛ai placé une image ou une petite
statue. A moi de trouver ce qui va m‛aller, compte tenu du minimum indispensable
de solitude et de continuité.
La posture a son importance. Globalement, pour prier, il vaut mieux être à
l‛aise, sans être en position de détente profonde.
4. un support
Non, prier n‛équivaut pas à s‛ennuyer, comme on le croit souvent. Pourtant
il arrive que le temps paraisse bien long quand on prie. Comme, dans le temps de
la prière, nous sommes inactifs, notre imaginaire, nos soucis ou nos activités
courantes risquent d‛envahir tout le champ de notre esprit… Un support pour nos
sens peut aider à revenir à Dieu. Thérèse d‛Avila, par exemple, recommandait
d‛aller à la prière avec un livre, ou avec une icône, ou une image.
Alors, quand nous nous constaterons soudain, perdus dans nos pensées, lire
un peu nous remettra dans le droit fil de la prière, nous réchauffant le cœur et
permettant de renouer le dialogue avec Dieu.
5. la préparation
Les distractions sont fréquentes quand on prie ; en partie inévitables, il
arrive aussi que nous en soyons un peu responsables. Car le temps de prière n‛est
pas décroché du reste de la journée. Si on « déboule » dans la prière, il va falloir
le temps que le corps s‛apaise, le temps que s‛évacue le stress …
Ce qui pourrait aider, c‛est que le temps de prière ne soit pas une simple
parenthèse, décrochée du reste du vécu. En fait, c‛est très simple : toutes les
attentes incontournables…et exaspérantes, à la caisse du supermarché, au
téléphone… peuvent être autant d‛occasions de mini rencontres de Dieu. Tous les
amoureux vivent cela. Et cela me permet de me poser, de me calmer et d‛arriver
tout prêt à l‛heure de la prière.
Pour terminer, voici ce que Thérèse d‛Avila répétait et qui l‛a tant
encouragée : Dieu n‛est pas difficile : il nous aime tellement qu‛il est tout
heureux du moindre signe d‛attention, du moindre regard et il y répond en
surabondance. Alors courage !
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Qu‛est- ce que prier ?
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Parole et silence
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Est-ce que c‛est plutôt Dieu le Père que vous priez ? Le Père, c‛est le
Dieu créateur, le maître de l‛univers, celui dont spontanément chacun attend qu‛il
fasse tourner les affaires à notre guise et les choses à son avantage. Or la
réalité nous fait quotidiennement déchanter… Alors qu‛est-ce que cette toute-
puissance de Dieu ? Déjà au jardin d‛Eden, Dieu le créateur ne voit pas Adam, qui
se cache de lui, et il l‛appelle : Adam, où es-tu ? C‛était au début des temps ; mais
on dirait bien que depuis lors Dieu ne cesse d‛implorer l‛homme, sa créature :
qu‛as-tu fait de ton frère ?
Toute-puissance d‛amour de dieu le Père, qui n‛exerce pas de pression sur
l‛homme!
Dieu le Père, on ne le connaît pas directement,
il n‛a pas de visage pour nous
et d‛ailleurs on ne le représente guère en icône; mais Jésus nous le dévoile :
moi et le Père nous sommes 1 ;
qui me voit, voit le Père.
En regardant Jésus vivre dans l‛Evangile, on devine, ou plutôt on voit, l‛être du
Père.
Le 1er fils, l‛aîné, fidèle certes et travailleur irréprochable, mais raide, dur,
étriqué… Le 2èmefils, lui, avait soif d‛espace, appétit de vivre, et il a tout gaspillé,
tout, avec l‛argent du père. … Chaque matin, le père guettait sur le bord de la
route. Lorsque, enfin, le fils est revenu, pas un reproche; un accueil à bras
ouverts, qui a rendu l‛aîné malade de fureur. Et alors le père, encore, qui se met
entre les 2, qui essaie de faire le lien entre ses 2 enfants opposés.
Est-ce que c‛est ce Dieu là que vous avez goût de prier ? Dieu qui n‛a pas
supporté de nous laisser nous perdre, tant il nous aimait ; Dieu qui, pour nous
sauver, a envoyé son Fils unique, que nous avons tué, et qui nous a sauvés quand
même à travers la mort de son Fils unique bien-aimé.
Dieu qui a fait de nous ses fils aussi, alors que nous sommes créatures et
rebelles et difficiles à vivre. Dieu qui nous apprend à aimer comme lui, à nous
laisser aimer. Est-ce que c‛est à ce Père-là que nous nous adressons. Et
qu‛attendons-nous de lui ?
de vent,
de feu,
de vie.
Oui, vers qui vous tournez-vous le plus souvent dans la prière ? Chacun de
nous a un appel propre et une originalité gravée en lui qui est la marque du saint-
Esprit de Dieu. Essayons de la découvrir un peu plus, pour lui permettre de se
déployer au service de cette rencontre qu‛est la prière.
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Difficultés dans la prière et remèdes possibles
Le 1er acte de la prière est de s‛y mettre… Et c‛est là aussi que se présente
la 1ère difficulté
Mais en fait il est tout aussi difficile d‛interrompre une activité. Tout se
passe comme si une sorte de pesanteur nous entraînait dans la passivité, comme
si les choses nous menaient. Or commencer implique une rupture, une prise en
mains, et au fond il y faut de l‛énergie et un humble courage.
Dans le cas de la prière, d‛autres motifs interviennent. Un sentiment de
stress déjà.
Nous sommes tous débordés aujourd‛hui, c‛est un fait.
Prendre le temps de la prière ou accepter de le perdre ? C‛est là un autre
souci : la prière n‛apparaît pas directement rentable. Perdre son temps, perdre
sa vie, c‛est un peu du même ordre.
Le silence aussi est une difficulté. Où qu‛on aille aujourd‛hui, on est bercé
par la musique... Du coup le silence heurte par l‛absence de bruit et il faut bien
avouer qu‛il fait peur. Le silence, c‛est la mort !
On peut se rendre plus aisée la fidélité à la prière par des moyens tout
simples. Par exemple s‛adjoindre à un groupe qui prie : à plusieurs on est plus fort
que tout seul.
On peut aussi entrer en douceur dans la prière. Par exemple, mettre une
musique de fond, calme et douce qui rende le climat porteur.
Il se peut que la suite de ma prière soit paisible ; il se peut aussi que, certains
jours, j‛aie à reposer ce même choix à de multiples reprises. Alors je quitterai
peut-être le temps de prière avec un sentiment d‛échec, mais en réalité, n‛aurai-
je pas montré à Dieu qu‛il était vraiment 1er pour moi.
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Quand je m‛éveille…
Avant de courir regarder le temps qu‛il fait, avant de grogner parce qu‛il
est trop tôt ou trop tard, avant de sauter du lit… cultiver une petite pensée pour
Dieu. En prendre l‛habitude : bonjour, Seigneur, merci de cette bonne
nuit ! Aide moi à vivre ce jour avec toi ! Aide moi, Seigneur dans ce matin qui se
lève !
Le début et la fin du jour orientent la journée : comme vous savez, on se
lève du pied droit ou gauche selon les jours, pourquoi ne pas prendre l‛habitude
de commencer par Dieu. Une petite orientation du cœur.
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la présence à Dieu
Il n‛est pas nécessaire d‛être toujours à l‛église pour être avec Dieu. Nous
pouvons faire de notre cœur un oratoire, dans lequel nous nous retirerons de
temps en temps, pour nous y entretenir avec lui. Tout le monde est capable de
ces entretiens familiers avec Dieu. »
Voilà une manière de se rendre présent à Dieu qui est possible à chacun.
C‛est une voie accessible à tous, à condition que l‛on persévère à travers
difficultés et échecs.
Et pour nous encourager, rappelons une parole d‛un père du désert, réputé
pour son ascétisme et sa vertu. A la question: en quoi consiste votre vie ? il a
répondu : nous tombons, nous nous relevons ; nous tombons, nous nous relevons ;
nous tombons, nous nous relevons... Appliquons nous à faire de même, en
veillant simplement à nous relever vite parce que c‛est plus facile que si l‛on reste
longtemps à terre !