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L’ECONOMIE
CAMEROUNAISE
Cours de
1- Objectifs du Cours.
A chacune des périodes correspondent en effet des problèmes différents qui trouvent
auprès des autorités des réponses différentes et censées être adaptées à la situation : avant
1987, le problème du Cameroun est celui du sous-développement tandis qu’après cette date,
le problème du sous-développement, bien qu’existant, est occulté par celui, plus lancinant, de
la crise économique. Au problème du sous-développement est opposée la planification du
développement ; à celui de la crise économique la politique de l’ajustement structurel.
Introduction
1- La croissance.
La part des investissements des entreprises ne représentait jusque là que 7,3% du PIB,
l’investissement total lui-même n’en représentant que 14,1%. En 1972, le taux
d’investissement des entreprises passe à 8,4% puis à 9,8% en 1973, 8,6% en 1974. Ce n’est
qu’en 1975 que s’amorcera véritablement une reprise de l’investissement des entreprises dont
la part dans le PIB passe alors à 15,3%.
Les investissements publics jouent à nouveau leur rôle d’impulsion avec une
progression nominale de 28% par an en moyenne. A partir de 1974 en effet, l’Etat entreprend
la réalisation d’importants travaux d’équipements, notamment des infrastructures ; lesquelles
représentent à elles seules en fin de période 70% de la dépense publique totale
d’investissement, contre 47% quelques années auparavant.
Ainsi obtient-on un taux de croissance réelle de 4,9% par an en moyenne entre 1975 et
1980. Dès 1980, on observe alors une accélération du rythme de croissance. Sous l’effet de
l’impulsion de l’investissement (dont le taux de croissance annuel moyen atteint 30,6%), de la
dépense de consommation (qui atteint 72,8% du PIB) et des dépenses de capital de l’Etat (qui
atteignent 25,6% de l’investissement brut), le PIB croît en termes réels au taux de 7% par an.
Au prix de 1980, le PIB connaîtra d’ailleurs des taux de croissance que l’on peut qualifier de
miraculeux. Ainsi en est-il de l’année 1981 où la variation par rapport à l’année précédente
est de 17,5% ! !
En droite ligne des options déterminées avant les indépendances, l’Etat a continué de
jouer un rôle plus que fondamental dans le processus de mise en valeur et de production.
L’Etat a dû non seulement créer un environnement permettant à l’investissement privé
d’éclore et de s’épanouir, mais il a dû surtout participer directement, seul ou avec ce secteur,
au développement du système productif. Plus généralement, l’action des pouvoirs publics
s’est opérée au travers des incitations et dans la mise en place d’instruments appropriés pour
la gestion des finances publiques et la matérialisation de l’Etat dans la vie économique.
Les mesures incitatives de l’Etat ont généralement pris une forme précise que consacre
les divers Codes des Investissements du pays. Ceux-ci ont l’avantage principal de déterminer
les conditions d’insertion des entreprises (surtout étrangères) dans le processus local de
production à travers des régimes particuliers ouvrant sur des avantages fiscaux de toutes
natures.
Au-delà de ce Code, il faut noter les aides spéciales mais régulières aux secteurs en
difficulté, les garanties et aval de l’Etat pour les emprunts contractés, ainsi que les
subventions et transferts.
Au niveau de l’investissement, l’Etat se sert de la Société Nationale d’Investissement
(SNI) pour jouer le rôle de pilote dans la réalisation de projets essentiels. Au niveau territorial
aussi, les pouvoirs publics mettent en place une politique d’aménagement qui conduit l’Etat à
prendre en charge les dépenses liées à la viabilisation de zones industrielles (MAGZI) ou de
terrains urbains et ruraux (MAETUR).
2.1.2.2- Le budget.
Le budget public est aussi devenu, à partir de 1974, un instrument privilégié de
l’intervention publique. Si l’Etat, dans les IVème et Vème Plans, a pu mieux maîtriser
l’évolution de l’économie, c’est parce que les prévisions budgétaires lui donnaient les moyens
de la mise en oeuvre des choix arrêtés. C’est ainsi qu’à partir de 1974, l’augmentation de la
dépense publique reflétée par celle régulière du budget, permet de relever le taux de
réalisation de Plans qui, jusque là, se situait en deçà de 60%.
Le budget public a connu une très forte augmentation acquise en deux temps. Entre
1974 et 1980, le taux d’accroissement a été de 7,3% par an en termes réels, taux supérieur à
celui de l’accroissement du PIB pendant la période soit 4,9%. Plus remarquable encore est
l’évolution de la répartition des ressources entre grandes masses de dépenses. A partir de
1975 en effet, la dépense de fonctionnement (qui était jusque là le poste le plus important)
croît en valeur nominale de 17,8% l’an, soit 4,8% en termes réels, tandis que la dépense
d’investissement progresse de 20%, soit 7% en termes réels. Cette expansion de la dépense
publique d’investissement ira de pair avec le renforcement des intérêts publics qui passeront
de 39% du capital des 100 premières entreprises en 1974 à 52% en 1980.
Avant les années 70, on peut dire que la tendance au déficit caractérise l’économie
camerounaise, dans sa composante commerciale. Les causes sont à rechercher dans la
détérioration des termes de l’échange, dans les effets du premier choc pétrolier, dans la baisse
des cours de certains autres produits de rente que n’arrive pas à compenser la hausse relative
des prix du cacao et du café. Or, au même moment s’aiguisent les besoins d’équipements
locaux qui exacerbent de fait les importations et détériorent ainsi la balance commerciale.
Mais avec les années 70 s’opère un changement se traduisant par la réduction
progressive des déficits sur certains des postes sinistrés. Ainsi à partir de 1978, la balance
commerciale est-elle régulièrement excédentaire ; conséquence directe de l’apparition des
exportations de pétrole ; lesquelles rapidement deviennent (malheureusement) une
composante d’autant plus essentielle des exportations, que la croissance en volume va de pair
avec la hausse des cours liée au second choc pétrolier.
2- Effets attendus.
(i) elle renchérit les prix des biens importés par rapport à ceux des biens internes [on s’attend
ainsi à ce qu’à plus ou moins court terme, les produits locaux se substituent aux produits
importés] ;
(ii) elle améliore le revenu des secteurs exportateurs ;
(iii) elle favorise l’orientation et/ou la réorientation des entreprises locales vers les secteurs
produisant les biens exportables [ces deux effets doivent permettre une hausse nette du revenu
national dû au surcroît d’activité interne provenant des gains de compétitivité] ;
(iv) elle accroît le pouvoir d’achat des agents extérieurs sur l’économie de production du pays
ayant procédé à la dévaluation.
3- Problèmes éventuels.
(i) elle affecte négativement le pouvoir d’achat des agents économiques consommateurs des
produits importés [et ceci concerne directement ou indirectement la quasi totalité des
individus] ;
(ii) elle initie un processus d’inflation interne qu’il faut attribuer au jeu de « l’indexation » ;
(iii) une baisse plus générale du pouvoir d’achat, à la mesure de la perte induite des termes de
l’échange, apparaît automatique en l’absence d’une compensation immédiate au niveau des
prix internes, et notamment de la rétribution du travail ;
(iv) l’effet-volume sur les quantités exportées demeure souvent espéré dans le long terme, au
contraire de l’effet-revenu ;
(v) l’effet de substitution est fondamentalement dépendant des élasticités de substitution entre
les produits échangeables ; lesquelles sont elles-mêmes assez mal connues.
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UNIVERSITE DE DOUALA
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET COMMERCIALES
EPREUVE D’ECONOMIE CAMEROUNAISE
Lundi, 20 Juillet 1998 - Durée : 4 heures - Dr. Roger Tsafack-Nanfosso
SUJET 1.
SUJET 2.
Donnez une réponse aussi précise et concise que possible (10 lignes étant un
maximum) à toutes les questions suivantes :
1- Pierre Massé, longtemps Commissaire Général au Plan en France, affirme que le Plan a un
double rôle de « réducteur d’incertitude » et d’« affirmation de volonté ». Commentez. [2pts]
2- ANTILOPE, TRINITE, PAGODE, POE : que signifient ces néologismes et quels sont
leurs objectifs particuliers et collectif ? [2pts]
3- « Mécanisme de stabilisation », « Syndrome hollandais ». Définissez ces expressions [2pts]
4- Qu’est-ce qu’une entreprise publique et parapublique ? [2pts]
5- Donnez quelques avantages et inconvénients des chèques pré-barrés. [2pts]
6- Enumérez les avantages de la zone franche pour le Cameroun et pour les entreprises qui en
obtiennent l’agrément. [2pts]
7- Comment décririez-vous la procédure d’élaboration, de mise en oeuvre et de contrôle des
Programmes d’Ajustement Structurel ? [2pts]
8- Que signifie PRODEC et quels en sont les principaux objectifs ? [2pts]
9- La détérioration des termes de l’échange est souvent évoquée (entre autres) pour justifier
les maux de notre économie. Quelle en est l’exacte signification ? [2pts]
10- Donnez quelques inconvénients de la dévaluation ? [2pts]
11- « Le secteur informel est la parfaite illustration de l’économie de marché ». Commentez
cette phrase d’un de vos camarades. [2pts]
12- Listez des avantages et des inconvénients du rattachement du FCFA à l’EURO. [2pts]
13- Quelles sont les conséquences de la dette sur l’économie camerounaise ? [2pts]
14- Après avoir défini ce qu’il faut entendre par « pauvre », mettez en relief quelques critères
de référence du concept de pauvreté. [2pts]
15- UDEAC - CEMAC : relevez les principales différences. [2pts]