Vous êtes sur la page 1sur 2

VENDREDI NOIR

Un vendredi, vers 15h du soir, tout allait bien comme tous les jours de l’école : les cours se
déroulèrent normalement, le surveillent côtoya à pas de caméléon les derrières des classes et
faisait plonger son regard perspicace dans tout ce qui paraissait bizarre — histoire de se sentir
accomplir sa tâche de surveillance —, le directeur comme le censeur du lycée s’adonnent,
comme de coutume, à leur causerie interminable autour du thé assuré par l’expert, le gardien
de la cours. « Abdalah viens là ! Eh…que fais-tu au dehors ? Où as-tu eu ce portable-là…je ne
me rappelle pas de te l’avoir acheté ? » Demanda le directeur son fils ainé qui fit la terminale.
Mais Abdalah ne voulut rien dire, en vrai dire il n’avait rien à dire, pas à un père qui ne
s’intéressait que de son travail de directeur et jette ses obligations familiales. « Retournes vite
en salle ! Je ne veux plus te voir trainé au dehors comme une brebis-galeuse pendant que le
prof est en salle …m’as-tu bien compris ? » Ordonna le père.  Cette ambiance de vocation
dans le travail, de causerie entre administrateur et l’interpellation des élèves n’ont jamais fait
défaut dans la bonne démarche quotidienne du lycée.

Une heure plus tard, tout d’un coup, une bombe s’éclata derrière la Komadougou — un
affluent du Lac-Tchad — qui séparait le Nigeria du lycée(Niger), le directeur chuta de haut
depuis sa chaise et tomba dans les teilleurs, le thé renversa sur le censeur qui essaya de
bousculer le directeur qui lui barricada le passage, la porte de la direction, quant au gardien, il
escalada dans l’arbre qui lui était plus proche. Au côté des profs et les élèves, ils partagèrent
les placards dans la panique. Tout le monde a fui sauf Abdalah, l’homme de la situation. Ses
camarades de classe ont l’habitude de lui appeler l’homme sans cœur. Il faut avoir un cœur
pour avoir la peur ou pour aimer.

Quelques minutes plus tard, d’autres s’explosèrent encore accompagnées des tirs des armes
lourdes. L’armée nigérienne sortit de sa case. La situation devenait de plus en plus sérieuse.
Et le directeur, d’un grand courage, fit venir tous les élèves et prof dans l’admiration. « Nous
devrons nous calmer mes chers…pour le moment on a aucune nouvelle sur cette situation. Je
viens de passer un coup de fil à monsieur le DRH, il me disait que c’est la terre qui se fondre
en direction de la ville mais quelqu’un qui se trouvait coincer dans la même pièce que lui,
affirme une pluie de météorites. » . Dans ce désarroi de supposition…Abdalah monta sur une
table : « Père a raison, nous devons nous calmer. Tout va aller par la grâce d’Allah ! ». Dieu
n’est utile aux vue et sue des hommes qu’en moment des désespoirs ! Chacun lança des
puissantes prières comme des grands marabouts. Surtout Abdalah, qui sembla avoir par
miracle un don, qui récitait des puissantes prières et en plus fit sortir un long chapelé dans son
sac. Il engraina les yeux fixés la foule confuse et son père.

A 17h et quelques minutes, le directeur alluma sa poste radio, il capta chetima la radio locale.
Dans les infos, on parlait d’attaque de la secte Boko-haram, des enfants égorgés, des hommes
à terre, des maisons brulées et saccagées, des jeunes filles enlevées et l’arrivée des malfaiteurs
vers la ville. On parlait aussi de l’armée nigérienne, des drones qui quittèrent la capitale…
Entre temps les tirs s’approchèrent du lycée. Et tout de suite, une pluie des balles perdues
commença à arroser les toits des classes.

Un convoi de cinq voitures- au-dessus se trouvaient des hommes camouflés de la tête à la


cheville, armés jusqu’aux dents, un char de combat et des troupes de combat à piéton et une
petite voiture aux vitres-fumés, tous embarquèrent sur le lycée. Ce fut l’armée locale de la
compagnie bravo. Toutes ces troupes et armés vinrent directement devant la direction où un
père désespéré écoutait les prêches d’un fils sans cœur. « Qui est à l’intérieur ? » hurla le chef
du convoi en donnant deux coups-de-poing à la porte. « Je suis le directeur du lycée…je suis
avec les élèves et les profs. » répondit le directeur. Ils les firent tous sortir de la salle. Abdalah
ne fit rien que de pincer aux doigts sa montre. « Hé ! Que fais-tu là ? ». Demanda un soldat à
Abdalah qui ne cessa de griffonner sa montre. Mais celui-ci resta taciturne. Son père vint
s’interposer entre lui et le jeune soldat qui sans doute, dans des telles circonstances ne fit
confiance même pas à sa propre personne.

Soudainement, un homme élancé d’environ soixante-ans sortit de la petite voiture aux vitres-
fumés, il se distinguait aux soldats par son boubou brodé, son chapelet démesuré qu’il
engrainait à chaque fois qu’il regardait un individu(le directeur, profs et élèves). Ne serait-il
pas leur devin redoutable ? Que sus-je ?
Il ne fallait pas voir ses yeux, clignotait de tout coté comme une montre, deux grandes
narines humaient de haut en bas et de gauche à droit. « Éloignez-vous de lui » : doigta le
marabout contre Abdalah qui soudainement attrapa son père — qui s’interposait entre lui et
les soldats — au cou en lui filant un coup de poignard dans les côtes avec un couteau qu’il
aurait enlevé dans son sac. Il prit son père agonisé, et pénétra avec ce dernier dans la direction
sous les yeux impuissant de l’armée.
Abdalah fit une requête à l’armée via son père qu’il prit otage.

Vous aimerez peut-être aussi