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LTR " Gustave Eiffel" B.P.

83 57525 TALANGE BTS TP Coffrage 1

CALCULS DE COFFRAGES.

Avertissement:

Les notions de mécanique et de RDM sont utilisées dans un but différent du cours théorique. Les méthodes qui seront indiquées ci-après
permettent de dimensionner des ouvrages provisoires, en utilisant des hypothèses simplificatrices non conformes à la théorie, mais qui
sont suffisantes pour le dimensionnement des coffrages.

Ce cours ne saurait en aucun cas se substituer à celui de mécanique et RDM.

A°/ Eléments de flexion simple:

A-1°/ Moments fléchissants et efforts tranchants:

Poutre isostatique:

p/ml Effort tranchant aux appuis = pl/2


Moment fléchissant en mileu de
A B poutre: x = l/2
longeur: l Mf(maxi) = p.l 2
8

Poutre isostatique avec consoles symétriques:

Efforts tranchants au droit des appuis


p/ml T = p.( l + a )
2
Moments fléchissants sur appuis:
2
Mf = p.a
a l a 2
Moment fléchissant en mileu de poutre:
Mf = p.( l 2- a 2 )
8 2

Remarque: les moments fléchissants sur appuis sont égaux au moment fléchissant en mileu de travée si et seulement si:
___
l2 - a2 = a2 soit a = l / 2√2 ≈ 0,3536 . l
8 2 2

Poutre hyperstatique sur 3 appuis:

A B C

l l

Moment fléchissant maxi entre appuis: Mf = p.l 2 ( approximation )


9

Poutre hyperstatique sur plus de 3 appuis: Mf max  = p. l2 / 10

Remarque: la longueur l correspond à celle entre appuis, et peut donc être de valeur différente, si la variation des longueurs n'est pas trop
importante.

Source: www.almohandiss.com
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Charge triangulaire:

densité de charge maxi:


p / ml
Effort tranchant:
A B
T(A) = - pl / 6 T(B) = pl / 3
longueur l
Moment fléchissant:
2 2 2
T(x) pl / 3 Mf(x) = p.x.( l - x ) Mfmax = 0,128 . p.l si x = 0,577 . l
6.l 2

x
- pl / 6
0,577.l
Mf(x) Mf maxi

A-2°/ Notion de contrainte:

Contrainte normale de flexion: σmax = | Mf max | avec I = moment quadratique


| I/v | v = distance par rapport à la fibre neutre

Moment quadratique du rectangle:


h I = b.h 3 et v = h / 2
12

b
Pour les profilés métaliques, consultez les catalogues de l' O.T.U.A.

Contrainte tangentielle:
La RDM nous donne la relation suivante: τ = | T | . Ms
I.b
sachant que: Ms = moment statique de la surface supérieure à zone repérée
I = moment quadratique de la surface entière par rapport à la fibre neutre
b = largeur de la section au niveau étudié.
Dans les coffrages, les profils bois sont rectangulaires, et les métalliques ont leur caractéristiques définies dans le catalogue de l'O.T.U.A.
. En général, la contrainte est calculée au droit de la fibre neutre ( τ max).

Contraintes tangentielles

h 3. T a T
h
2 b.h Aire de l'âme

A-3°/ Calcul des flèches:

Pour des conditions de simplification de calcul et par mesure de sécurité, on prendra dans tous les cas:

fmax = 5 . Q.l3 avec : Q = charge totale appliquée sur la distance


384.E.I entre appuis.
l = distance entre appuis. ( ne variant pas trop)

En réalité, les flêches calculées ont une valeur spécifique pour chaque cas de chargement ( rectangulaire, triangulaire....), et dépendent du
nombre d'appuis. Mais dans tous les cas, les flêches réelles sont inférieures à celle de la poutre isostatique à charge uniformément répartie
(rectangulaire). En comparant les déformations de ce type de poutre aux valeurs règlementaires, on se place donc en sécurité.
Pour une poutre isostatique avec charge répartie : Q = p.l fmax = celle de la formule ( en x = l / 2 )
Pour une poutre hyperstatique à charge répartie : Q = p.l fmax < celle de la formule ( " " )
Pour une poutre isostatique à charge triangulaire: Q = pl / 2 fmax = flêche (pour x = 0.519 * l ) < celle de la formule

Source: www.almohandiss.com
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-4°/ Dimensionnement:

Par limitation de la contrainte:


_
La contrainte normale réelle ( σ ) doit être inférieure à la contrainte normale admissible ( σ ). _
La contrainte tangentielle réelle ( τ ) doit être inférieure à la contrainte tangentielle admissinle ( τ ).
On se place au cas limite et on en déduit les dimensions de la section, en choisissant parmi les profils existants, celui le plus proche ( mais
supérieur pour une section, et inférieur pour une distance entre appuis).

Par limitation de la flêche:

La flêche calculée doit être inférieure à la flêche admissible: l / 300 pour les profils métalliques
l / 500 pour les profils bois naturels
l / 300 pour les profils bois lamellés collés.
( C.T.B.X. inclus)

B°/ Eléments travaillant en traction ou compression:

La contrainte normale est calculée en posant: σ= N/S


Dimensionnement:
Traction: σ <= σadm.
Compression: σ <= σadm. mais attention aux problèmes de flambement ( calcul des étais), la valeur
devant être aussi comparée à la contrainte critique d'Euler ( cf. RDM )

Résumé de RDM nécessaire au calcul de coffrage horizontaux:

Cas de charge Effort Tranchant Moment Valeur des Remarques


Fléchissant flêches
p / ml Tmax = Mfmax = f = 5 Ql3 poutre isostatique
pl / 2 pl2 / 8 384 EI valeurs exactes
B Q = pl
A
l

p / ml Tmax = pl / 2 Mfmax = f = 5 Ql3 optimisation


si l >= 2a p.(l2/8 - a2/2) 384 EI √2
a = l / 2√
Tmax = pa si √2)
si a <= l/2√ Q = pl
l <= 2a flêche > flêche
a l a Mfmax = réelle
pa2/2
√2
si a>= l/2√
p / ml Tmax ≈ Mfmax = f = 5 Ql3 flêche > flêche
1.2 pl / 2 pl2 / 9 384 EI réelle
Q = pl

l l

p / ml Tmax ≈ Mfmax = f = 5 Ql3 flêche > flêche


1.2 pl / 2 pl2 / 10 384 EI réelle
l l l l l

p(x) = p.x / l Tmax = pl / 3 Mfmax = f = 5 Q.l3 f < flêche


0,128 p.l2 / 2 384 EI réelle.
si x = 0,577.l Q = p.l / 2 erreur de 0,26%

A l B

Source: www.almohandiss.com
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Contrainte normale de flexion: σmax = Mfmax  I / v = b.h2 / 6 si section rectangulaire


I/v 

Contrainte tangentielle: τmax =  Tmax  . Ms(1/2 section sup.) τmax = 3 / 2  Tmax  si section rectangulaire
I.b S

Contrainte normale de compression: σmax =  Nmax  vérifier les conditions de flambement des poteaux ( étais et tours ).
S
Contrainte critique d'Euler: σc = π2.E / λ2 et comparer avec k.σ σ, k étant défini dans les tableaux en fin de règlement du
λ = élancement = lc / r lc = longueur critique de flambement C.M.66
( vaut la longueur totale pour les étais )
r = rayon de giration = √ I / S

REGLEMENTATION - VALEURS ADMISSIBLES .

A°/ Coffrages bois:


Règlementation: voir C.B.71

A-1°/ Sollicitations:

Charges: G = poids propre du coffrage ≈ 50 daN / m2 ( ordre de grandeur arbitraire...)


P = charges d'exploitation, à savoir:
Pb = Poids du béton frais ( 2500 daN / m3 )
Pe = Poids de l'équipe ( 100 daN / m2 )
p = poussée du béton (coffrages verticaux)
q = pression du vent (coffrages verticaux)

Combinaisons de charges:
Sollicitations majorées: Smaj = G + 1,2 P sert à dimensionner en limitant les contraintes
Sollicitations de service: Sser = G + P sert à dimensionner en limitant les flêches.

A-2°/ Caractéristiques mécaniques des variétés de bois:

Elles dépendent de la nature de bois et de leur degré d'humidité ( voir CB 71). On se contentera ici du tableau suivant:

Catégories usuelles σadm de flexion τadm σct daN / cm2 Module d 'Young
daN / cm2 daN / cm2 compres. transversale Elasticité long.
daN / cm2
Contreplaqué CTBX, CTBO, Okoumé... 50 40 000

Résineux catégorie II ( bastaings et 80 10 17 90 000


madriers)
Chène catégorie II ( bastaings et 90 12 25 100 000
madriers)

Pour plus de détails se référer au Guide du constructeur en bâtiment (hachette technique), pages 93, 94, 95, 96, 97.

Source: www.almohandiss.com
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A-3°/ Caractéristiques dimensionnelles des bois:


voir Guide du constructeur en bâtiment, mêmes pages.
A titre indicatif, et pour les bois les plus courants:

Description physique et dénomination des bois de coffrage. Longueurs (cm) Largeurs (cm) Epaisseurs

Panneaux de contreplaqué 3 mm
CTBX, CTBO... 250 122 5 mm
Longueur 300 10 mm
15 mm
19 mm
22 mm
Epaisseur
25 mm
Largeur

Planches
200 à 10 minimum 27 mm
Longueur Epaisseur 400 40 mm

Largeur
Bastaings
200 à 15 5,5 cm
Longueur
600 18 6,5 cm

Epaisseur
Largeur

Madriers
Longueur 300 à 18 7,5 cm
600 cm 20
Epaisseur

Largeur

Largeur 200 à 6,5 6,5


500 cm 7,5 7,5
CHEVRONS 10,5
Epaisseur Longueur

Panneaux standards.
Longueur 100 50 27 mm
150
200
250
Largeur
Epaisseur

Source: www.almohandiss.com
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B°/ Coffrages acier:


Règlementation: voir CM66 + fascicule 65 et 61 ( titre V ) du CCTG.

B-1°/ Sollicitations:

Charges: G = Poids propre du coffrage + profilés raidisseurs ( 100 à 150 daN / m2 )


P = Charges d'exploitation ( idem coffrage bois )

Combinaisons de charge:
Sollicitation majorées: Smaj = 1,2.(1,1.G + 1,25.P ) → ELU
ou 4.G + 3.P → CM66, résultat identique
3 2

Sollicitation de service: Sser = G + P

B-2°/ Caractéristiques mécaniques de l'acier:

Flexion simple: σe = 240 Mpa limite d'élasticité nominale de l'acier pour coffrage.
En ouvrage provisoire, on considère une résistance admissible de l'acier élevée: (cf. fascicule 65 CCTG, annexe T31.3 )
σf adm = σe / 1,1 = 218 Mpa
τf adm = 0,6 τ / 1,1 = 131 Mpa
Ea = 2,1 . 106 daN /cm2 = 210 000 Mpa

Compression: ( étais, tours...)

Il se rajoute le problème du flambement. Dans les documents fournis par les constructeurs d'étais et de tours, il est indiqué une contrainte
admissible, ou une charge admissible, qui tient compte de ce facteur.
En principe, il n'y a donc pas lieu de s'en préocuper. La vérification en compression simple suffit.

C°/ Flèches admissibles:

Elles sont normalement spécifiées dans le CCTP et sont les mêmes, que le coffrage soit en bois ou en acier.
Dans le CCTP on trouve les renseignements suivants:
" La flèche locale doit être inférieure à xxx mm sous la règle de 20 cm et la flèche d'ensemble doit être inférieure à yyy mm sous la règle
de 2,00 m ".

Généralement on a: flèche locale = 3 à 5 mm


flèche d'ensemble = 8 à 10 mm

Pour le dimensionnement d'un coffrage on considèrera:


Peau de coffrage: se référer à la flèche locale ( entre 2 raidisseurs primaires)
Pour les raidisseurs: se référer à la flèche d'ensemble ( entre 2 appuis )
ou une flèche <= l / 300
Pour les cintres: prendre la valeur inférieur des 2 valeurs suivantes:
l / 300
l / 2000 + 2 cm l pris en cm. ( critère très contraignant )
En général, si les précaution de bétonnage sont respectées, on considère que le premier critère est suffisant.
( cf. l'article " limitation de la déformation des ouvrages provisoires sous le poids du béton frais" dans le
classeur " note d'informations du SETRA").

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COFFRAGES VERTICAUX.
Introduction:
Il existe deux types de coffrages:
le coffrage traditionnel ( tout en bois )
Les banches du commerce, avec ou sans stabilisateurs.

Il existe deux types d'efforts:


la poussée du béton (dimensionnement des éléments du coffrage )
la poussée du vent (dimensionnement de la stabilité du coffrage )
A°/ Détermination des efforts sur une banche:

A-1°/ Poussée du béton frais:

Dans tous les cas on prendra 2400 daN / m3 pour le poids volumique du béton.
La pression de type hydrostatique s'écrit:
p = 2400 . h (daN / m2 ) h = hauteur de poussée hydrostatique en m.

Voiles ou piles de faible hauteur:


La fonction de charge donne une représentation triangulaire pour une hauteur h <= 2,00 m. ( résultats expérimentaux )
Cette hauteur est règlementairement augmentée à 2,50 m ( probablement par sécurité ).
0 A
Remarque:

Cette poussée est considérée


p(x) = p . x / h comme identique à celle d'un
fluide liquide de masse volumique
h égale à celle du béton, sans tenir.
<=2,50 m compte de sa viscosité naturelle.

x B

Voile ou pile de grande hauteur:


Pour les voiles type bâtiment, la hauteur à pression hydrostatique est prise règlementairement à 2,50 m. Pour les grandes hauteurs, cette
valeur est particulièrement pessimiste. L'exemple de la figure ci-dessous fixe la répartition triangulaire sur une hauteur de 2,00 m, sans
diminution de la poussée en pied de coffrage ( contrairement à ce qu'indique les expériences).
La fonction de charge est partagée en une zone à pression hydrostatique et une zone à pression constante sur la portion restante.

0 p(x) = p.x / 2,00 p(x) = px / 2,00 2,00 m

2,00 m
simplifié en
une poussée
rectangulaire h
p(x) = pmax si h >> 2,00 m
= 4800 daN / m2 h - 2,00 m p(x) = cste
h - 2,00 m p(x) = cste
x = 4800 daN / m2 = 4800 daN / m2

A-2°/ Poussée du vent:

En théorie, l'effet du vent est fonction de la hauteur de sa zone d'application par rapport au niveau du sol "dégagé" de toute protection.
A l'échelle humaine, nous la considèrerons constante, et elle se traduira par une poussée rectangulaire, dont la valeur est définie par la
règlementation Neige et Vent. Dans la pratique, vous tiendrez compte des éléments fournis par la documentation sur les banches du
commerce ( Outilnord, Paschal, Péri, Sthem, Noé...).

Source: www.almohandiss.com
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Calcul de la poussée du vent:
T = Ct . S .q
t(x)= h avec: q= ρ . V2
cste T 20
ρ = masse volumique de l'air en Kg/m3
V = vitesse du vent compris entre 85 et 110 km/h
h/2
mais indiqué en m / s .
Ct = Coefficient de trainée = 1,75
(Ordre de grandeur de la poussée : 80 à 100 daN / m2 )

B°/ Banches du commerce:

Il faut vérifier que les conditions d'emploi de votre coffrage correspondent bien aux spécification du constructeur.

Pour la poussée du béton:


pas de problème, mais il faut spécifier la position des tiges filétées ( type Dywidag, Noé... ).
Pour la poussée du vent:
La documentation Outilnord donne ses hypothèses de calcul qui correspondent aux indications données ci-dessus.
Pour les banches dont la stabilité n'est pas intégrée au produit, il faut déterminer vous même l'étaiement à mettre en oeuvre.
C°/ Coffrage traditionnel:

A partir d'un exemple de calcul, nous allons définir la méthode de dimensionnement et de vérification.
Béton frais ( 2400 daN / m3 ) Schéma 1
Hypothèses:
A : peau de coffrage peau de coffrage: fixée par le CCTP
ici on prendra une épaisseur de 22 mm l3 > l2
en CTBX bakélisé.
h = 2,50 m B : raidisseurs primaires horizontaux ( génératrices ). La poussée sera hydrostatique jusqu'à la hauteur totale.
Le calcul de la peau de coffrage se fera
C : raidisseurs secondaires verticaux ( directrices ). pour une tranche d' 1,00 mètre.
l2 > l1
La poussée hydrostatique triangulaire
sera décomposée en plusieurs poussées

D : appuis de la surface coffrante ( tiges filetées ). constantes entre chaque raidisseurs


primaires. l1
p

remarque:
Par souci de simplification, on a considéré une répartition hydrostatique sur toute la hauteur. Pour mieux cibler de façon moins pessimiste,
il aurait fallu décomposer cette poussée théorique en 1 triangle + 1 rectangle. La différence à la base est assez importante (1200 daN/m2).
Par souci de sécurité, les constructeurs ont adopté cette hypothèse pour des banches hauteur d'étage courant dans le bâtiment.

Evaluation:

p = 2400 x 2,50 = 6000 daN / m2 ⇒ pmaj = 1,2 p = 7200 daN / m2 ⇒ pour une tranche d' 1,00 mètre on a: Smaj = 7200 daN / m2

Calcul du moment fléchissant en milieu de travée: de la forme pl2 / 10

M1 = p.l12 / 10 et σ1 = M1 / I/v = 6.M1 / bh2 avec: b = 1,00 m et h = 22 mm

La contrainte réelle doit être inférieure à celle admissible. σ1 <= σf = 50 daN / cm2
En remplaçant M1 par sa valeur en fonction de σ1,b, l1 et h, on obtient:

l1 <= h.√ √10.b.σσf / 6.pmaj = 23,6 cm
Dans la pratique on prendra:
l1 = 23,5 cm

Au lieu de calculer de la même façon tous les intervales suivants, on va établir une suite récurente dans la variation des espacements.

p1maj = 2400 x 1,2 x ( h - l1 )

on veut: p1maj . l22 / 10 = pmaj . l12 / 10



ce qui donne: ( h - l1 ) . l22 = h . l12 d'où le résultat suivant: l2 = √  h  . l1
 h - l1 

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et d'une façon générale:

h
l1
li = h- i-1 li
1

d'où la série de résultats suivants: l2 = 24,5 cm l3 = 26 cm l4 = 28 cm l5 = 30,5 cm l6 = 34 cm l7 = 40 cm


et le schémas des raidisseurs primaires:

Vérification des flèches:

40 par la formule habituelle:


4
34 f= 5 p.l
384.EI
30
28 f = 0,6 mm << 3 mm
26 règlementaires
24
23 Schémas 2
5 cm

Calcul des raidisseurs primaires:


On suppose que l'on connait soir leurs dimensions, soit leur portée. En général on se choisit la géométrie suivant des profilés existants, et
on calcule leur espacement.
On prendra ici des chevrons de 6,5 x 7,5 en résineux.
On se définit la partie de coffrage à reprendre en charge, pour la zone la plus sollicité, à savoir le 2ème chevron en partant du bas du
coffrage.

l1 = 23 cm l2 = 24 cm
P1 maj = ( p' + p" ) . ( 23 + 24 ) . 1,2 = 1500 daN / ml
p" = 2400 . ( 2,50 - 0,05 - 23 - 24 / 2 ) = 5040 daN / m2 2 2
p"
24 / 2
L1 L1 L1 L1
23 / 2 b = 6,5 cm
p' p' = 2400 . ( 2,50 0,05 - 23 / 2 ) = 5604 daN / m2
tranche de 1,00 m
h = 7,5 cm Chevron de 6,5 x 7,5 cm

On a: M1 = pmaj .l12 / 10 et σ1 = 6 . M1 / b . h2 <= σf adm = 80 daN /cm2

On en déduit que: l12 <= 10 . σfadm . b . h2 => l1 = 55 cm = écartement des raidisseurs secondaires.

6 . p1maj
Remarque:
Si on avait calculé les écartements dans une autre zone, on aurait obtenu un résultat similaire, puique les espacements des raidisseurs
primaires sont modulés en fonction de la relation définie page précédente.

Raidisseurs secondaires:

Raidisseurs primaires
Poussée hydrostatique
pour les raidisseurs secondaires
p(x) = p.x / l

Peau de
coffrage h = 2,50 m
Schéma 4

Schéma 3 qmaj = p . 0,55 = 7200 . 0,55 = 3960 daN /m

0,55 0,55 0,55 Raidisseurs secondaires espace entre 2 raidisseurs secondaires

Moment fléchissant maximum: Mfmax = 0,128 . qmaj . l2 / 2 = 0,128 . 3960 . 2,52 / 2 = 1584 m.daN

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La relation Moment fléchissant / contrainte nous impose:

6 . Mf / bh2 <= σfadm = 80 daN / cm2 => b.h2 >= 11880 cm3 si h = 20 cm, alors b = 30 cm (4 madriers)

Cette solution mathématiquement possible ne l'est pas pour sa réalisation concrète. Il convient donc de rajouter un appui intermédiaire.

On choisit donc un profilé bois de taille raisonnable, un madrier par exemple, et on en déduit l'écartement entre appuis.
On s'intéresse à la partie du haut:

A Madrier de 20 x 7,5 cm
Mf = 0,128 . 2400 . 1,2 . h1 . h1 .20,8 = 184,32 . h1 .30,8
2
6 . Mf <= contrainte admissible
h1 pour assurer la b.h 2
continuité
B Ce qui donne pour la distance h1 : 1,40 m
Il y aura donc un étaiement en A, B et blocage en C
Il convient de vérifier si la distance BC n'engendre
pas une contrainte trop importante.

Autre solution:
Prendre un profilé treillis bois du commerce, qui résiste à un moment de 1584 daN.m pour une portée de 2,50 m.
Mais il faut bien respecter la notice explicative de ce type de produit, et penser à la réalisation de la liaison entre raidisseurs primaires et
raidisseurs secondaires.
Calcul des tiges filetées: ( en pied de coffrage )

Considérons le choix des raidisseurs secondaires en profilés treillis bois.


La réaction en bas est de : qmaj . l / 3 (cf. RDM)

Ce qui donne ici: 3960 . 2,5 / 3 = 3300 daN pour une tranche d'un mètre.
La contrainte admissible de l'acier fileté est de 160 Mpa, ce qui donne une section de 2,06 cm2, soit un diamêtre de 16 mm.

Contrôle de la stabilité: (poussée au vent )


Il s'agit d'un exercice simple de statique, mais nécessite le choix des bonnes hypothèses (pour le vent), et le contrôle éventuel des étais au
flambement.
En faisant les calculs de statique
on vérifie si le système est en équilibre, à la fois au
glissement, et au renversement dans les 2 sens.
Etai
Q Enfin, songez au flambement de l'étai.
Le glissement se fait de la façon suivante:
P On calcule l'effort verticale transmis par l'étai oblique. Coefficient
On fait le bilan de tous les efforts verticaux repris par de sécurité
le bloc de béton.
Pb Bloc de béton On évalue la poussée horizontale due au vent.
O
Sol stabilisé
Efforts verticaux repris par
Tg [φ ] >= 1,5 x ( Poussée horizontale )
le bloc de béton.
= 0,5
adhérence sol / Béton

COFFRAGES HORIZONTAUX.
A°/ Détermination des charges sur les différents éléments du coffrage:

notation:
e = distance entre axes des raidisseurs primaires.
l1 et l2 = distances entre axe des raidisseurs secondaires.
d1 et d2 = distances entre axe des étais ou tours.

Remarque:

Pour simplifier les calculs, et parce que cela ne change guère les résultats, on considère que les charges sur les différents éléments sont
uniformément réparties. Pour les raidisseurs secondaires notamment, on ne tient pas compte de plusieurs charges ponctuelles ramenées
par les raidisseurs primaires, mais d'une charge uniformément répartie.

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Chargements:
Elément du coffrage. Chargement Commentaire
Peau de coffrage q Calculer q: cf § coffrages bois ou
§ coffrage aciers
Raidisseurs primaires q.e
Raidisseurs secondaires q . ( l1 + l2 ) / 2 On considère le raidisseur le plus
chargé.
Etais ou tours q . ( l1 + l2 ) . ( d1 + d2 ) / 4 Il s'agit de la charge de l'étai central, qui
est le plus chargé.

Raidisseur primaire: Raidisseur secondaire:


charge linéique constante: charge linéique constante:
q.e /ml q.( L1 + L2 ) / 2
Peau de coffrage:
charge surfacique
constante: q / m2

L2

L1

e e e e

Etais ou tours:
Charge la plus élevée:
D1 q.( L1 + L2 ).( D1 + D2 ) / 4
D2
D
B°/ Dimensionnement des éléments:

Il se fait soit en tenant compte de la limitation de contrainte, soit en tenant compte de la limite de déformation. Les valeurs des contraintes
et des flèches admissibles ont été décrites précédement.

B-1°/ Démarche de calcul:

1ère étape:
La peau de coffrage est en principe définie par le CCTP ( 15 à 22 mm ). Il s'agit donc d'une donnée.
Cette épaisseur nous permet de déterminer l'écartement des raidisseurs primaires ( noté ici e ).

2ème étape: (2 possibilités)


On se fixe la section des raidisseurs primaires ( en fonction des possibilités technologiques ), et on en déduit leur portée, en considérant
un écartement constant. Cela donne l'écartement des raidisseurs secondaires.
ou,
on se fixe les écartements (l1 et l2) des raidisseurs secondaires ( imposés par des critères technologiques, encombrement des tours par
ex.), et on en déduit la section minimale des raidisseurs primaires ( si calcul en contrainte ), ou leur moment quadratique minimal ( si
calcul en déformée ).

3ème étape: ( 2 possibilités )


On se fixe la section des raidisseurs secondaires et on calcule leur portée (supposée constante). Cela donne l'écartement des étais ou
axes de tours, si celles-ci ne sont pas liées directement aux raidisseurs secondaires ).
ou,
on se fixe les écartements (d1 et d2 ) des étais ou axes des tours, imposés par les critères technologiques, et on dimensionne les
raidisseurs secondiares.

4ème étape:
Définir l'étai choisi ou la tour en comparant sa charge maximale à la charge limite fournie par le constructeur en fonction de la hauteur de
l'étai ou de la tour.

Remarques: en fonction du constructeur, la charge limite fournie est une charge de service ou une charge ELU.
Si l'étaiement se fait par la connection directe de tours, voir plus loin leur évaluation.
Pour un coffrage bois, il faut en plus vérifier les zones de compression transversales, qui sont situées à l'intersection des
raidisseurs et sur la zone d'appui avec les étais.

Source: www.almohandiss.com
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LTR " Gustave Eiffel" B.P.83 57525 TALANGE BTS TP Coffrage 12

Raidisseur secondaire

Raidisseur primaire
( sous peau de coffrage )

Aire de contact

Compression transversale exercée par le raidisseur primaire sur le raidisseur secondaire

Utilisation des cintres:

ils peuvent remplacer les raidisseurs secondaires, et alors il faut leur attribuer la même charge que pour les précédents, ou être rajoutés
en tant que raidisseurs tertiaires. Il faut dans ce cas, leur attribuer un chargement correspondant à leur écartement propre.
Dans tous les cas, la documentation fournie permet d'évaluer les espacements requis, à partir d'un chargement linéique défini comme
précédement.
Ce type de raidisseur engendre beaucoup de contraintes technologiques, et l'écartement choisi en est souvent tributaire. On a, entre autre
les problèmes de liaison cintre / tour, ou cintre / console. Mais cette technique de soutènement est indispensable dans les cas de risque
de tassement différentiels importants ( ponts sur sols médiocre par exemple ).
La résistance mécanique des cintres est intéressante, mais la flèche engendrée est souvent importante. Il convient alors de concevoir une
contre-flèche initiale qui permettra de limiter la flèche finale ( à condition que cette technique ne soit pas proscrite dans le CCTP ).
D'autre part il ne faut oublier de contreventer les cintres afin de supprimer tout risque de déversement.

C°/ Utilisation de tours d'étaiement:

Tout en respectant le même principe de calcul, il convient de définir géométriquement le problème à étudier. Le schéma page suivante
montre un exemple ou les raidisseurs secondaires sont directement fixés sur les chandelles de tête de tour. Dans le cas de cintres
intermédiaires, la figure ne convient pas.

Prédimensionnement de l'étaiement:

Le prédimensionnement de l'étaiement demande:


de choisir un matériel défini par: la charge admissible par poteau
la dimension en x ( m2 = donnée )
la dimension en y ( m1 = donnée )

Source: www.almohandiss.com
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de positionner le matériel: en x (e2 à définir )


en y (e1 à définir )
On considère une zone rectangulaire à étayer et on suppose connaître le sens des raidisseurs primaires, par conséquent le sens des
raidisseurs secondaires.

l1: distance entre les poteaux extrêmes dans le sens des raidissseurs primaires.
l2: distance entre les poteaux extrèmes dans le sens des raidisseurs secondaires.
n1: le nombre de tours dans le sens des raidisseurs primaires.
n2: le nombre de tours dans le sens des raidisseurs secondaires.
S: surface maximale que peut supporter un poteau. S est obtenu à partir de la descente de charge, en supposant les raidisseurs isostatiques
(moitié de la portée de chaque côté).

On a:
l1 = n1 . m1 + ( n1 - 1 ) . e1 relation 1
l2 = n2 . m2 + ( n2 - 1 ) . e2 relation 2 n1 et n2 sont des entiers
S = ( e1 + m1 ) . ( e2 + m2 ) / 4 relation 3

soit on se fixe e1 = m1 ( raidisseurs secondaires placés régulièrement ) et on en déduit:


n1 gràce à la relation 1
e2 gràce à la relation 3
n2 gràce à la relation 2
mais n1 et n2 étant des entiers, il faudra sûrement recalculer e1 et e2 après avoir défini n1 et n2 ...

soit on se fixe le nombre total de tours à mettre en oeuvre, on en déduit n1 et n2 (quadrillage de la zone à étayer), puis e1 gràce à la
relation 1 et e2 gràce à la relation 2.

CONTRAINTE AU SOL.

Il ne faut pas oublier de vérifier la contrainte ramenée par l'étaiement au sol.


Soit P la charge ramenée au sol par l'étai.
Soit S la surface de répartition sur le sol.
Il faut que le rapport P/S soit inférieur à la contrainte de référence du sol, contrainte qui est donnée par le rapport de sol (ELS ou
ELU).
Il peut parfois y avoir des problèmes de tassement différentiels, dans le cas de chargements très différents entre tours, ou dans le cas de
sols à caractéristiques variables en fonction de l'endroit sollicité.
Deux solutions sont possibles:
Aménager des surfaces de reprise d'effort en fonction des sollicitations. Cette solution est rarement satisfaisante du fait de la non
certitude des efforts réels.
Installer des cintres qui retransmettent les efforts sur des rangées de tours placées en des lieux de sol à caractéristiques
constantes. Dans le cas de ponts, ces cintres peuvent être directement repris par des consoles fixées sur les piles, qui elles ne
subissent pas de tassement.

Aménagement des surfaces de reprise d'efforts: (exemples)

Charge 2.P Charge 2.P


Suivant leur taille, les semelles peuvent être en bois
Charge P ( madriers par exemple), en profilés métalliques (HEB)
si une fixation des étais est possible sur le contact
acier / acier.
Si la surface est très importante, la solution par blocs
b B B de béton préfabriqués ou coulés en place est souvent
la moins onéreuse et la plus fiable.
Il est parfois possible de se poser sur des fondations
B existantes, à condition de vérifier la résistance au
b poinçonnement du béton ( voir BAEL 91).
b
Semelle isolée Semelles filantes

Remarque:

Source: www.almohandiss.com
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dans le cas d'étais ou de tours posés sur une semelle en béton armé, il convent de vérifier la résistance au poinçonnement de la semelle,
mais aussi du sol, en adaptant le schéma ci-sessous:

1 Sol naturel peu résistant ( de l'ordre de 0,05 à 0,15 Mpa )

B C Couche de grave compacté ( granulats, de l'ordre de 0,3 Mpaa )


3 2 Cette couche peut ne pas exister.
D Surface d'appui de la charge P localisée sur un poteau d'une tour
A 3
B' C'

B C AD x DC = surface pressante sur le grave compacté


A'D' x D'C' ) = surface pressante sur le sol naturel: celle-ci est déterminé
2 par la pyramide de répartition possédant un angle de l'ordre
A D de 30 °
A' D'

Remarque:

Dans toute étude visant à concevoir un coffrage, l'ajout d'éléments intermédiaires pour satisfaire la descente de charge, complique les
calculs et la réalisation technologique. En général, une solution simple technologiquement est préférable; elle conduit à moins de calculs
et donc moins d'erreurs. Pour les coffrages horizontaux, dépasser trois niveaux de raidisseurs relève de la folie. En général, se cantonner à
deux niveaux de raidisseurs reste raisonnable. Toutefois, lorsque l'on doit se passer de tours d'étaiement et reporter les efforts sur des
consoles, il devient préférable de recourir à deux niveaux de raidisseurs + cintres (ce qui fait trois niveaux).

Source: www.almohandiss.com

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