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Allocution de Fabienne Gédéon, première lauréate de la première Promotion de la

Faculté de Médecine du Campus Henry Christophe de l’Université d’Etat d’Haïti à


Limonade baptisée Yvonne Sylvain à l’occasion de la cérémonie de prestation de
serment le 31/07/2021

Monsieur le Recteur de l’Université d’Etat d’Haïti

Messieurs les membres du Conseil de Gestion du Campus Henry Christophe de


Limonade

Messieurs les membres du Secrétariat Général du Campus

Monsieur le Directeur départemental de la Santé publique

Monsieur le Directeur de l’Hôpital Universitaire Justinien

Monsieur le Doyen de l’Ecole de Médecine de Limonade

Messieurs les Directeurs des services centraux du Campus

Monsieur le Directeur de formation de l’Hôpital Universitaire Justinien

Monsieur le Directeur médical de l’Hôpital Universitaire Justinien

Mesdames, messieurs du corps professoral du Campus

Mesdames, Messieurs les chefs de service de l’Hôpital Universitaire Justinien

Mesdames, messieurs, les membres du personnel médical

Mesdames, messieurs les membres du personnel administratif

Autorités religieuses, politiques et académiques

Messieurs. Mesdames de la presse parlée, écrite, télévisée et numérique

Parents et amis,

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Chère marraine et cher parrain.

Mesdames, messieurs

Nous sommes aujourd’hui le 31 juillet 2021. Une date qui revêt d’une importance
cruciale non seulement pour nous les récipiendaires et pour l’Ecole de Médecine
de la Faculté des Sciences de la Santé du Campus Henry Christophe de
l’Université d’Etat d’Haïti à Limonade mais aussi pour la région … et pour
l’histoire de la Médecine en Haïti. C’est une date qui nous met face à un
engagement solennel où nous sommes convenus à jurer sur les responsabilités
qu’incombe notre profession. C’est une date qui, par cette cérémonie de prestation
de serment, marque d’une empreinte indélébile notre vie où nous allons passer de
la vie estudiantine à la vie professionnelle.

Nous ne pouvons pas exprimer le degré de notre fierté d’être formés à l’UEH et
d’être la première cohorte de médecins accomplis produite par l’Ecole de
Médecine de la faculté des Sciences de la Santé du Campus Henry Christophe de
l’Université d’Etat d’Haïti à Limonade. Et si nous sommes réunis en ce jour pour
participer à cet événement, c’est grâce aux efforts et sacrifices inouïs consentis par
des acteurs tels que : nous-mêmes les récipiendaires mes chers camarades de
promotion, l’Université via le campus, nos valeureux et estimables professeurs,
moniteurs de stage et nos infatigables parents et proches.

En ce moment de célébration d’une réussite incontestée, je me permets, au cours de


cette allocution, de retracer brièvement notre parcours pour en arriver là, puis de
m’adresser à chacun des acteurs précédemment cités.

Mes chers camarades, en ce jour inoubliable, j’ai l’honneur de prendre la parole au


nom de la Promotion « Yvonne Sylvain ». Yvonne Sylvain, fille du célèbre poète
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et écrivain haïtien Georges Sylvain fut la première femme à être admise à la
Faculté de Médecine de l’Université d’Etat d’Haïti et première femme médecin en
Haïti… C’est une promotion qui réunit des jeunes venant des différents horizons
du pays en quête de savoir au bénéfice de la race humaine. Au cours de ces longues
et fatigables années d’études, nous avons connu de moments difficiles. Des
moments au cours desquels l’insomnie a régné sur le sommeil, le stress sur la
détente, … Nous avons aussi connu des moments non seulement nostalgiques mais
aussi des moments lugubres qui nous ont plongés dans de profondes tristesses.
Parmi les cicatrices que ce parcours nous a laissées, le départ éternel de Bonel
Saint-Félix nous a été sans pareil. Je profite de cette occasion pour lui dire
« Adieu ! ».

Malgré les difficultés de toutes sortes, vous avez été forts, studieux, déterminés,
courageux et surtout patients afin de parvenir à concrétiser ce rêve de devenir
médecin. Et nous voilà réunis en train de célébrer cette victoire qui est le fruit d’un
travail fastidieux, ardu et constructif.

Cependant, je tiens à vous dire que ceci n’est qu’une étape, à vous encourager à
peaufiner votre connaissance et à viser encore plus loin. Car, pour répéter Thomas
Stearns Eliot : « Seuls ceux qui se risqueront à peut-être aller trop loin sauront
jusqu’où il est possible d’aller ».

Mesdames et messieurs, je ne peux pas mesurer l’émotion, la joie et la fierté qui


nous inonde en ce moment. S’il en est ainsi, nous devons remercier l’Etat haïtien
parce qu’il nous a permis de franchir les portes du CHCL. Comme a déclaré Ernest
Renan, « Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un
respect profond du passé ».

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En ce sens je remercie infiniment ce grand homme qui a fait preuve d’une grande
bravoure malgré vents et marrées pour prendre le navire et commencer le voyage
avec nous. Il s’agit de l’ancien président du Campus en l’occurrence Professeur
Jean-Marie Théodat.

Je tiens à saluer les efforts de notre très cher regretté de mémoire, le Président
Audalbert Bien-Aimé pour sa détermination à faire de cette Ecole de Médecine
l’une des meilleures du pays. Il aurait aimé partager avec nous cette joie immense
qui bombarde nos cœurs, mais malheureusement la mort ne lui a pas donné cette
chance. Adieu, président Audalbert ! Vos efforts ne sont et ne seront jamais vains.
Nous remercions également les membres du Conseil de gestion actuel pour leur
implication active dans cette réjouissance ainsi que le corps administratif.

Etant animé de ce sentiment de fierté, nous adressons nos sincères remerciements à


vous Monsieur le Doyen de la Ecole Dr Michel PIERRE pour votre inestimable
contribution à l’existence de notre chère Ecole. Vous avez pu surmonter toutes les
difficultés diverses dès le début afin de générer et de promouvoir cette fierté
christophienne. Nous sommes fiers de vous. Nous remercions également tous les
autres membres du décanat, les autorités des Hôpitaux qui nous ont accueillis pour
les stages particulièrement l’Hôpital Universitaire Justinien.

J’adresse des remerciements spéciaux à nos professeurs et moniteurs de stage parce


que sans vous notre formation ne serait pas possible. Vous avez été là pour nous
afin de nous diriger vers cette destination dont nous célébrons aujourd’hui. Vous
faites un travail qui n’est pas rémunéré. Mais je vous souhaite de continuer à
cultiver ce souci d’aide qui vous anime.

Des remerciements très particuliers s’en vont à l’égard de nos très chers et
infatigables parents. Ils ont sacrifié leur vie de façon à ce que nous puissions

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atteindre cet objectif. Ils ont consenti d’énormes sacrifices sans lesquels nous ne
serions pas ce que nous sommes aujourd’hui.

Paran nou yo, pwòch nou yo, mwen koube m byen ba pou m di nou, nan non tout
pwomosyon an, MÈSI. Mèsi paske malgre etid la te long anpil (grèv, kanpe
aktivite akademik yo nan Kanpis la ak Kowona), nou pat lage n nan wout. Jodi a
tout fyète a se pou nou.

Chers collègues, nous n’avons pas la prétention de croire pouvoir récompenser nos
parents pour ce qu’ils ont fait de nous. Mais je sais que vous avez l’immense désir
de les montrer combien vous êtes reconnaissants. Sur ce, mes camarades de
promotion, je vous demande de vous lever et de les acclamer vivement.

Je tiens à attirer l’attention des autorités sanitaires de mon pays non seulement sur
la volonté manifeste de chacun de nous qui va jurer mais encore sur la nécessité
d’intégrer le marché du travail pour le bien-être de nos compatriotes. Déjà, nous
sommes peu nombreux dans le système sanitaire à desservir une population aussi
grande. Pour faire référence au « Rapport statistique 2018 » émanant du Ministère
de la Santé Publique et de la Population (MSPP), 3354 médecins sont recensés
pour une population estimée à 11 244 773 habitants soit 1 médecin pour 3353
habitants. Par conséquent, je demande à l’État de favoriser l’intégration et la
valorisation de ces jeunes d’une part et de combattre la chasse « aux valeurs »
d’autre part.

À vous les étudiants ici présents qui aurez à nous succéder, vos aînés ont tant lutté
pour l’existence de cette prestigieuse école dans la région. Je vous encourage à
continuer la lutte non seulement pour son respect et sa bonne réputation mais aussi
pour sa pérennisation au bénéfice des générations futures.

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Pour terminer, je voudrais dire à mes camarades que nous pouvons être fiers de
notre profession, fiers de ce diplôme certes, mais ce n’est pas ce dernier qui fera de
nous des médecins respectables, c’est plutôt ce que nous en ferons. Je vous invite
donc à exercer notre profession avec sagesse, discipline, humilité et rigueur, et à
faire de l’humanité notre principale priorité. Les membres des différentes
institutions qui sont là, le corps professoral, chers parents et amis, tous les invités
qui ont fait le déplacement pour donner de l’élégance à cette cérémonie, au nom de
la promotion Yvonne Sylvain, je vous dis, merci.

Vive l’Université d’Etat d’Haïti !

Vive le CHCL !

Vive la Médecine !

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