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3eme 2021-2022 - Francais Dossier Eleve
3eme 2021-2022 - Francais Dossier Eleve
Troisième
I- Corpus de textes :
• Romain GARY, La Promesse de l’aube, « Le premier amour »
• Charles BAUDELAIRE, Le Spleen de Paris (1869), « Le désir d’apprendre »
• Jacques PREVERT, « Pour faire le portrait d’un oiseau »
• L’Orient-Le Jour, Comment charger un mini drone ?
• Guy de MAUPASSANT, La tour…Prends garde
J’avais déjà près de neuf ans lorsque je Malheureux peut-être l’homme, mais
tombai amoureux pour la première fois. Je heureux l’artiste que le désir déchire !
fus tout entier aspiré par une passion Je brûle de peindre celle qui m’est apparue si
violente, totale, qui m'empoisonna rarement et qui a fui si vite, comme une belle
complètement l'existence et faillit même me chose regrettable derrière le voyageur
coûter la vie. Elle avait huit ans et elle emporté dans la nuit. Comme il y a
s'appelait Valentine. Je pourrais la décrire longtemps déjà qu’elle a disparu !
longuement et à perte de souffle, et si j'avais Elle est belle, et plus que belle ; elle est
une voix, je ne cesserais de chanter sa beauté surprenante. En elle le noir abonde : et tout
et sa douceur. C'était une brune aux yeux ce qu’elle inspire est nocturne et profond. Ses
clairs, admirablement faite, vêtue d'une robe yeux sont deux antres où scintille vaguement
blanche et elle tenait une balle à la main. Je le mystère, et son regard illumine comme
l'ai vue apparaître devant moi dans le dépôt l’éclair : c’est une explosion dans les
de bois, à l'endroit où commençaient les ténèbres.
orties, qui couvraient le sol jusqu'au mur du Je la comparerais à un soleil noir, si l’on
verger voisin. Je ne puis décrire l'émoi qui pouvait concevoir un astre noir versant la
s'empara de moi : tout ce que je sais, c'est que lumière et le bonheur. Mais elle fait plus
mes jambes devinrent molles et que mon volontiers penser à la lune, qui sans doute l’a
cœur se mit à sauter avec une telle violence marquée de sa redoutable influence ; non pas
que ma vue se troubla. Absolument résolu à la lune blanche des idylles, qui ressemble à
la séduire immédiatement et pour toujours, une froide mariée, mais la lune sinistre et
de façon qu'il n'y eût plus jamais de place enivrante, suspendue au fond d’une nuit
pour un autre homme dans sa vie, je fis orageuse et bousculée par les nuées qui
comme ma mère me l'avait dit et, m'appuyant courent ; non pas la lune paisible et discrète
négligemment contre les bûches, je levai les visitant le sommeil des hommes purs, mais la
yeux vers la lumière pour la subjuguer. Mais lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que
Valentine n'était pas femme à se laisser les Sorcières thessaliennes contraignent
impressionner. Je restai là, les yeux levés durement à danser sur l’herbe terrifiée !
vers le soleil, jusqu'à ce que mon visage Dans son petit front habitent la volonté
ruisselât de larmes, mais la cruelle, pendant tenace et l’amour de la proie. Cependant, au
tout ce temps-là, continua à jouer avec sa bas de ce visage inquiétant, où des narines
balle, sans paraître le moins du monde mobiles aspirent l’inconnu et l’impossible,
intéressé… éclate, avec une grâce inexprimable, le rire
Romain GARY, La Promesse de l’aube d’une grande bouche, rouge et blanche, et
délicieuse, qui fait rêver au miracle d’une
superbe fleur éclose dans un terrain
volcanique.
Il y a des femmes qui inspirent l’envie de les
vaincre et de jouir d’elles ; mais celle-ci
donne le désir de mourir lentement sous son
regard.
Le Spleen de Paris (1869), Charles
BAUDELAIRE
3- APPLICATION :
Trouvez sur Internet 4 textes de types différents puis justifiez votre choix par deux caractéristiques
correspondant à chacun de ces types.
• Texte 1 : D’après Charif MAJDALANI, Villa des femmes, Éditions du seuil, 2015 « Le
pêcheur »
• Texte 2 : Jacques MARSEILLE, Une famille de paysans du Moyen Âge à nos jours, « La fête du
pain »
• Texte 3 : Bella CHAGALL, Lumières allumées, « L’horloger »
Texte 1
Le pêcheur
Les événements de cette œuvre se déroulent entre les années 1960 et 1975, dans le village de Ayn Chir,
au Liban. Dans cet extrait, le gardien de la propriété raconte les visites habituelles d’un marchand de
poisson à la villa que possède Skandar Hayek. Cependant, la visite évoquée à la fin de ce texte réserve
une énorme surprise à tout le monde.
Jamilé était intraitable1 sauf à l’égard du marchand de poisson, qu’elle ne pouvait empêcher d’entrer,
avec son vélo, ses bottes en caoutchouc et son air d’empereur romain, les yeux d’un bleu semblable à celui
de la mer ou il allait pêcher.
Tous les vendredis, il venait proposer des rougets2, des soles2 ou des poissons à tête de chat à Skandar
Hayek, le propriétaire de la villa. Quand elle le voyait approcher, Jamilé marmonnait3 qu’il allait encore
falloir nettoyer au pétrole où il s’installerait pour écailler4 et vider ses poissons. Il le faisait pourtant sur
de vieux journaux.
[…] Le patron aimait le poisson et il appréciait ce poissonnier-là, il avait confiance dans ses yeux bleus.
Lorsqu’il lui avait passé une commande, la semaine suivante, il l’attendait, descendait lui-même devant
l’escalier pour vérifier la qualité des poissons.
Un jour, en plaisantant, il voulut savoir comment le poissonnier ferait avec son vélo s’il lui demandait
un requin2. Il disparut trois semaines puis revint un matin dans une très vieille voiture sur le toit de laquelle
il avait attaché sa barque de pêcheur, cachée sous un tissu épais. Il se gara, mit pied à terre, et on envoya
le fils du jardinier chercher le patron à l’usine, à l’autre bout de la propriété. Lorsque Skandar arriva,
s’exclamant avec beaucoup de bonté : « Alors, ya Abou Ramez, tu as acheté une voiture ? », le pêcheur
montra du doigt le toit de la vieille voiture et la barque dont il retira brusquement, comme un magicien, le
tissu qui la couvrait. On s’aperçut que ce qu’il transportait était un gros requin au regard tombant, aux
yeux exorbités5, aux dents monstrueuses. Les bonnes et les femmes de la maison se mirent à hurler
d’horreur et de surprise tandis que Abou ramez déclarait : « Vos souhaits sont des ordres, Skandar
Hayek. »
Questions de compréhension
3- a- Identifiez, dans le texte, le personnage principal. Relevez trois termes ou expressions qui le
désignent.
b- Énumérez trois détails relatifs à ce personnage trouvés dans le premier paragraphe.
5- a- Recopiez la grille ci-dessous et complétez-la par des verbes ou groupes verbaux présents dans
le passage (L1 … 10)
b- Qu’en déduisez-vous ?
Texte 2
La fête du pain
Jacques Marseille a inventé, à partir d’archives, l’histoire d’une famille de paysans, les Dutaillis, symbole
d’autres familles françaises du Moyen Age à nos jours. Dans ce texte, il nous montre combien, en 1809
encore, la fabrication du pain comptait pour tous.
L’été tirait à sa fin. Le blé était battu, le bois pour l’hiver débité1 les pommes de terre
du jardin arrachées, les bêtes rentrées à l’étable, les semailles du blé d’hiver terminées.
On pouvait faire cuire son pain. C’était un des grands moments de l’année. […] Le jour
du pain était le couronnement de l’activité annuelle, la récompense des fatigues et de la
5 sueur versée. Clémentine avait la lourde tâche de préparer le pain de la famille Dutaillis,
leur pain.
Le petit Joseph regardait avec amour sa mère préparer la pâte. Jamais elle ne semblait
aussi belle qu’en ces jours de pain. Clémentine avait relevé et caché ses longs cheveux
dans une espèce de grand mouchoir. Elle avait retroussé ses manches jusqu’à l’épaule,
10 s’était longuement lavé les bras et les mains et nettoyé les ongles.
Il fallait avoir la manière pour mélanger l’eau, la farine, le levain et ajouter le sel.
Clémentine travaillait la pâte : elle la déchirait, le soulevait et la rejetait violemment.
Son seul regret était de ne pas avoir de fille pour lui transmettre son savoir-faire. […]
Pendant que Clémentine préparait la pâte, Jean-Baptiste, son mari, faisait la navette2
15 entre l’appentis3, ou s’entassaient les bûches, et le four communal.4 […] Chaque famille
apportait sa réserve de bois qu’on répartissait ensuite en tas. Un énorme tas pour
1
Débité: découpé
2
Faire la navette: aller et venir
3
Appentis: petit bâtiment servant de hangar
4
Communal: qui appartient à un groupe social (municipal)
commencer et des petits pour entretenir ensuite le brasier5. Dès le lever du soleil, on
20 avait allumé le feu pour que le four soit à bonne température au moment de la cuisson.
Pour éviter toute dispute, les paysans tiraient au sort. Celui qui avait le numéro « un »
cuisait son pain en premier et ainsi de suite. [..]
Clémentine avait terminé la pâte. Elle avait divisé la masse en miches 6, les avaient
disposées dans des corbeilles et saupoudrées de farine. Dans deux heures, la pâte sera
levée.
C’était à Jean-Baptiste de jouer. Quand il ouvrit la porte du four, la braise rougeoyante
illumina son visage. Il prit la pelle à enfourner et, d’un geste sûr, déposa au fond du four
les miches que lui tendaient ses deux garçons Joseph et Emile.
En une heure, le pain était cuit. Clémentine avait bien travaillé. La croûte 7 était
impeccablement dorée.
Jacques Marseille, Une famille de paysans du Moyen Age à nos jours.
II-Autour du thème
1-a) A quelle période de l’année se termine la fête du pain ?
b) Pourquoi le jour du pain était-il considéré comme « un des grands moments de
l’année » ?
2-a) Enumérez les ingrédients nécessaires à la fabrication du pain.
b) Précisez les 5 grandes étapes à suivre pour la fabrication du pain.
3-Deux personnages jouent un rôle important dans la fabrication du pain. Qui sont-ils et
quelle qualité pouvez-vous attribuer à chacun d’eux ?
4-Relevez un indice qui souligne la bonne organisation de cette fête du pain au village.
III-Autour du type
1-A quelle personne ce texte est-il écrit ? Justifiez votre réponse.
2-a) Précisez la valeur de chacun des verbes conjugués à l’imparfait.
-travaillait (L.10) -tiraient (L.13)
b) Relevez dans les lignes 15, 16 les verbes conjugués au plus-que-parfait et donnez
leur valeur.
5
Brasier: bois en combustion vive
6
Miches: boules de pate
7
Croûte : partie exterieure du pain
3-Qui observe Clémentine au 2eme paragraphe ? Justifiez votre réponse.
4-Transformez ces phrases simples en phrases complexes :
« Dès le lever du soleil, on avait allumé le feu »
« Pour éviter toute dispute, les paysans tiraient au sort »
5-a) Quel est le rôle des verbes utilisés dans les passages suivants (L.8,9 et 17,18) ?
b) Qu’en déduisez-vous quant à la description des personnages ?
6-Trouvez dans les 3 derniers paragraphes 3 indices qui montrent qu’il s’agit d’un
passage narratif.
Texte 3
L’horloger
L’horloger Bella Chagall qui fut l’épouse du grand peintre Marc Chagall, évoque dans ce texte un épisode
de sa vie. Pour se distraire, lorsqu’elle était petite fille, elle allait voir travailler l’horloger dans la
bijouterie de son père.
Je me réfugie chez l’horloger, auprès de son établi8. Là je me sens tranquille. Sur la tablette, des vis
éparpillées9, des petites roues, des boîtiers, des cadrans dorés, des aiguilles, des ressorts,
des fils ténus10 qui tressaillent. A l’arrière, des verres ronds se cachent comme des yeux d’enfants. Tout
s’éparpille, s’étale comme à peine sorti du fond des mers.
Pour l’horloger, le moindre objet est un tésor dont il prend un soin jaloux. […]
Personne n’imagine que l’horloger puisse avoir d’autre souci. Il en oublie son propre foyer, qu’il est
père et tant soit peu le patron. […]
Je ne distingue plus le visage du vieil homme. Il est assis, courbé au-dessus de sa table, frôle du nez les
montres qu’il tient en main. Sa barbiche balaie la table ; le cylindre noir de sa loupe, vissé à son œil, pointe
sous son front proéminent11.
Entre deux doigts, il tient délicatement une minuscule pince. D’un tiroir il sort une montre, la caresse de
sa barbe, l’écoute, la flaire comme s’il voulait capter sa respiration. La montre se blottit entre ses doigts.
Il en effleure12 une autre de sa pincette et le couvercle saute avec un léger soupir.
Avec le vieil horloger, je me penche au-dessus des mouvements mis à nu. Si petites qu’elles soient, les
roues dentelées bourdonnent et tournent dans tous les sens.
S’il touchait le moindre de ces rouages, tout s’immobiliserait, comme si la pincette glacée avait atteint
le cœur. Pris de panique, ils attendent que les brucelles13 les libèrent pour marcher et danser à nouveau.
S’il entend le cœur d’une montre battre trop faiblement, il se penche au-dessus d’elle, plus près encore.
Il la visse, il la remonte14, la couche, la secoue, lui insuffle15 son propre rythme et la réchauffe. La montre,
ressuscitée, s’emplit de santé et de force.
8
établi : table massive sur laquelle l’horloger met son matériel.
9
éparpillées : dispersées.
10
fils ténus : fils très fins, très minces, de très petite dimension.
11
proéminent : saillant, en relief.
12
effleure : touche légèrement.
13
brucelles : pinces fines à ressort qui servent à saisir de très petits objets.
14
remonte : tend de nouveau le ressort de la montre.
15
insuffle : communique, donne
L’horloger rouvre son tiroir, la range pour qu’elle se repose. Le tiroir est leur alcôve 16 . Elles sont
couchées dans de petits lits moelleux, tapissés de soie et de velours. Ainsi dorment les montres,
éclaboussées de diamants, belles, sûres que le vieil horloger trouvera le temps de les caresser une fois
encore, de les remonter, de se pencher sur leur visage brillant comme pour un baiser.
Questions de compréhension
1- Quelle est la fonction du titre du texte ? Complétez la phrase suivante.
2- Complétez le tableau suivant avec des informations tirées du chapeau.
5- Nommez trois qualités que vous pouvez attribuer à l’horloger. Justifiez votre réponse.
7- Dégagez d’après le texte les rapports évoqués entre l’horloger et les montres.
8- Relevez les expansions du nom employées dans le dernier paragraphe. Quel en est l’effet recherché ?
9- Faites correspondre chaque partie du texte au titre convenable.
Première partie (L.1 → 8) Plan rapproché du visage et des mains : l’horloger
Deuxième partie (L.9→15) au travail.
Vue d’ensemble de l’atelier de l’horloger.
Troisième partie (L.16 → 28) Gros plan sur les montres : le fruit du travail bien
fait.
10- Relevez dans le texte, trois figures de style récurrentes puis donnez leur valeur.
11- Relisez le passage allant de “entre deux doigts … soupir”. Quel est le point de vue adopté par le
narrateur sur le personnage ?
16
alcôve : lieu intime.
Séquence II « Se raconter, se représenter »
Problématique : Comment l’écriture autobiographique permet-elle à l’écrivain de parler de soi
mais aussi de réfléchir à son passé ?
Texte 1
Les Confessions s’ouvrent avec le récit de l’enfance du narrateur, époque plutôt heureuse, jusqu’à a ce
qu’un évènement apparemment banal vienne lui révéler la dureté de la vie.
J'étudiais un jour seul ma leçon dans la chambre contiguë à la cuisine. La servante avait mis sécher à la
plaque les peignes de mademoiselle Lambercier. Quand elle revint les prendre, il s'en trouva un dont tout
un côté de dents était brisé. A qui s'en prendre de ce dégât ? personne autre que moi n'était entré dans la
chambre. On m'interroge : je nie d'avoir touché le peigne. M. et mademoiselle Lambercier se réunissent,
m'exhortent, me pressent, me menacent : je persiste avec opiniâtreté ; mais la conviction était trop forte,
elle l'emporta sur toutes mes protestations, quoique ce fût la première fois qu'on m'eût trouvé tant d'audace
à mentir. La chose fut prise au sérieux ; elle méritait de l'être. La méchanceté, le mensonge, l'obstination,
parurent également dignes de punition ; mais pour le coup ce ne fut pas par mademoiselle Lambercier
qu'elle me fut infligée. On écrivit à mon oncle Bernard : il vint. Mon pauvre cousin était chargé d'un autre
délit non moins grave ; nous fûmes enveloppés dans la même exécution. Elle fut terrible. Quand, cherchant
le remède dans le mal même, on eut voulu pour jamais amortir mes sens dépravés, on n'aurait pu mieux
s'y prendre. Aussi me laissèrent-ils en repos pour longtemps.
On ne put m'arracher l'aveu qu'on exigeait. Repris à plusieurs fois et mis dans l'état le plus affreux, je
fus inébranlable. J'aurais souffert la mort, et j'y étais résolu. Il fallut que la force même cédât au diabolique
entêtement d'un enfant ; car on n'appela pas autrement ma constance. Enfin je sortis de cette cruelle
épreuve en pièces, mais triomphant.
Il y a maintenant près de cinquante ans de cette aventure, et je n'ai pas peur d'être puni derechef pour
le même fait ; hé bien ! je déclare à la face du ciel que j'en étais innocent, que je n'avais ni cassé ni touché
le peigne, que je n'avais pas approché de la plaque, et que je n'y avais pas même songé. Qu'on ne me
demande pas comment le dégât se fit, je l'ignore et ne le puis comprendre ; ce que je sais très certainement,
c'est que j'en étais innocent.
Qu'on se figure un caractère timide et docile dans la vie ordinaire, mais ardent, fier, indomptable dans
les passions ; un enfant toujours gouverné par la voix de la raison, toujours traité avec douceur, équité,
complaisance, qui n'avait pas même l'idée de l'injustice, et qui pour la première fois en éprouve une si
terrible de la part précisément des gens qu'il chérit et qu'il respecte le plus : quel renversement d'idées !
quel désordre de sentiments ! quel bouleversement dans son cœur, dans sa cervelle, dans tout son petit
être intelligent et moral ! Je sens en écrivant ceci que mon pouls s'élève encore ; ces moments
me seront toujours présents, quand je vivrais cent mille ans. Ce premier sentiment de la violence et de
l'injustice est resté si profondément gravé dans mon âme, que toutes les idées qui s'y rapportent me rendent
ma première émotion[…] Je me suis souvent mis en nage à poursuivre à la course ou à coups de pierre un
coq, une vache, un chien, un animal que je voyais en tourmenter un autre, uniquement parce qu'il se sentait
le plus fort. Ce mouvement peut m'être naturel, et je crois qu'il l'est ; mais le souvenir profond de la
première injustice que j'ai soufferte y fut trop longtemps et trop fortement lié pour ne l'avoir pas beaucoup
renforcé.
Question de compréhension
Jean-Jacques Rousseau meurt d'une crise d'apoplexie. En octobre 1793, au cours Roman
d'une cérémonie grandiose, ses cendres sont transférées au
………………………... Jean-Jacques Rousseau devient officiellement l'une des
…………………. de la nation française.
2- Reliez chacun des mots suivants à sa définition.
- Contiguë - De nouveau
- Opiniâtreté - Certitude
- Conviction - Entêtement
- Obstination - Qui touche (une pièce)
- Derechef - Fermeté
- Équité - Gentillesse (parfois excessive)
- Complaisance - Justice
Récit rétrospectif, personne réelle, sa propre vie, sa personnalité, trois instances, auteur,
narrateur, personnage, une.
8- a- Citez la phrase où le narrateur analyse les effets de l’injustice sur l’enfant qu’il était et
expliquez-la.
b- Observez la ponctuation de ce paragraphe. Que remarquez-vous?
c- Quel en est l’intérêt ?
9- a- Repérez la phrase qui marque le passage entre le récit et l’étude, par le narrateur, de ses
propres sentiments.
b- Quelle est la conséquence, dans sa vie d’adulte, de l’injustice subie par le narrateur quand il
était enfant? Citez le texte.
c- Pourquoi le narrateur privilégie-t-il cet incident?
Texte 2
J'avais déjà près de neuf ans lorsque je tombai amoureux pour la première fois. Je fus tout entier aspiré
par une passion violente, totale, qui m'empoisonna complètement l'existence et faillit même me coûter la
vie.
Elle avait huit ans et elle s'appelait Valentine. Je pourrais la décrire longuement et à perte de souffle, et
si j'avais une voix, je ne cesserais de chanter sa beauté et sa douceur. C'était une brune aux yeux clairs,
admirablement faite, vêtue d'une robe blanche et elle tenait une balle à la main. Je l'ai vue apparaître devant
moi dans le dépôt de bois, à l'endroit où commençaient les orties, qui couvraient le sol jusqu'au mur du
verger voisin. Je ne puis décrire l'émoi qui s'empara de moi : tout ce que je sais, c'est que mes jambes
devinrent molles et que mon cœur se mit à sauter avec une telle violence que ma vue se troubla.
Absolument résolu à la séduire immédiatement et pour toujours, de façon qu'il n'y eût plus jamais de place
pour un autre homme dans sa vie, je fis comme ma mère me l'avait dit et, m'appuyant négligemment contre
les bûches, je levai les yeux vers la lumière pour la subjuguer. Mais Valentine n'était pas femme à se
laisser impressionner. Je restai là, les yeux levés vers le soleil, jusqu'à ce que mon visage ruisselât de
larmes, mais la cruelle, pendant tout ce temps-là, continua à jouer avec sa balle, sans paraître le moins du
monde intéressée. Les yeux me sortaient de la tête, tout devenait feu et flamme autour de moi, mais
Valentine ne m'accordait même pas un regard. Complètement décontenancé par cette indifférence,
alors que tant de belles dames, dans le salon de ma mère, s'étaient dûment extasiées devant mes
yeux bleus, à demi aveugle et ayant ainsi, du premier coup, épuisé, pour ainsi dire, mes munitions,
j'essuyai mes larmes et, capitulant sans conditions, je lui tendis les trois pommes vertes que je venais
de voler dans le verger. Elle les accepta et m'annonça, comme en passant :
- Janek a mangé pour moi toute sa collection de timbres-poste.
C'est ainsi que mon martyre commença. Au cours des jours qui suivirent, je mangeai pour
Valentine plusieurs poignées de vers de terre, un grand nombre de papillons, un kilo de cerises avec
les noyaux, une souris, et, pour finir, je peux dire qu’à neuf ans, c’est-à-dire plus jeune que
Casanova, je pris place parmi les plus grand amants de tous les temps, en accomplissant une
prouesse amoureuse que personne, à ma connaissance, n’est jamais venu égaler. Je mangeai pour
ma bien- aimée un soulier en caoutchouc.
Ici, je dois ouvrir une parenthèse.
Je sais bien que, lorsqu’il s’agit de leurs exploits amoureux, les hommes ne sont que trop portés à la
vantardise. À les entendre, leurs prouesses viriles ne connaissent pas de limites, et ils ne vous font grâce
d’aucun détail.
Je ne demande donc à personne de me croire lorsque j’affirme que, pour ma bien-aimée, je consommai
encore un éventail japonais, dix mètres de fil de coton, un kilo de noyaux de cerises – Valentine me
mâchait , pour ainsi dire, la besogne, en mangeant la chair et en me rendant les noyaux – et trois poissons
rouges, que nous étions allés pêcher dans l’aquarium de son professeur de musique.
Dieu sait ce que les femmes m’ont fait avaler dans ma vie, mais je n’ai jamais connu une nature aussi
insatiable. C’était une Messaline doublée d’une Théodora de Byzance. Après cette expérience, on peut
dire que je connaissais tout de l’amour. Mon éducation était faite. Je n’ai fait, depuis, que continuer sur
ma lancée.
Romain GARY, La promesse de l’aube
Questions de compréhension
3- Qui sont les deux personnages de cet extrait ? Que sait-on d’eux ?
4- a) Pour décrire Valentine, le narrateur a utilisé les expressions suivantes. Dites à quelle idée renvoie
chacune d’elles.
M. Delavelle devint mon professeur de français quand j’entrai en cinquième. Un matin du premier
trimestre, à ma grande stupéfaction, il lut en classe ma rédaction. C’est-à-dire le devoir qu’il nous donnait
chaque semaine à faire à la maison. Je regrette de ne pas me rappeler quel en était le sujet. Sans doute
quelque chose comme : « Quelle est votre saison préférée ? Dites pourquoi. » Ou bien : « Racontez votre
partie de pêche avec l’oncle Jules. » J’appris ce jour-là que ce que j’avais écrit était bon, et j’en fus aussi
surpris que si j’avais, sans m’en apercevoir, traversé la manche à la nage. À la sortie, M. Delavelle me
retint, me regarda avec une espèce de curiosité étonnée, puis me dit :
- Barjavel, vous êtes intelligent, il faut travailler…
Je le crus, comme j’avais cru M. Roux quand il m’affirmait que je n’arriverais à rien parce que mon
index ressemblait au pont d’Avignon. [Il est certain que ma « vocation » d’écrivain date de ce jour-là.
Je découvris l’exaltation de savoir que je faisais quelque chose de bien, alors que jusqu’à ce jour j’avais
cafouillé partout, et considéré l’encre, le papier et le porte-plume comme des instruments de torture. Je
suppose que le poulain nouveau-né, qui trébuche sur ses quatre longues pattes grêles, et tombe et se relève,
et retombe sur le nez, doit éprouver le même genre d’euphorie lumineuse quand tout à coup, sans qu’il
sache pourquoi, l’équilibre lui vient, ses jambes lui obéissent, le sol ne se dérobe plus sous ses sabots.] Le
monde où il vient d’arriver l’accepte, il se met non seulement à marcher mais à courir et à gambader.
J’ai beaucoup marché, pas tellement gambadé, peu couru, mais finalement, livre après livre, article après
article, cela fait un long chemin. Quand je regarde la piste que j’ai tracée, sachant que maintenant je ne
l’allongerai plus beaucoup, je suis content. Ce n’est pas de l’autosatisfaction, mais de la satisfaction,
simplement.
J’avais choisi un métier, et dans ce métier j’ai fait de mon mieux ce que j’avais à faire. J’aurais
certainement fait de même si j’étais devenu boulanger dans la maison de mon père. Je me serais appliqué,
chaque jour, à faire du pain mangeable. Et si possible, en plus nourrissant
. René BARJAVEL, La Charrette bleue
Questions de compréhension
1- À quel genre littéraire ce texte appartient-il ?
2- Comment l’avez-vous déduit ? Expliquez votre réponse.
3- Quel souvenir d’enfance le narrateur évoque-t-il dans le premier paragraphe ?
5- "Quand je regarde la piste que j’ai tracée, sachant que maintenant je ne l’allongerai plus beaucoup,
je suis content."
9-"Je suppose que le poulain nouveau-né, qui trébuche sur ses quatre longues pattes grêles, et tombe,
et se relève, et retombe sur le nez, doit éprouver le même genre d’euphorie lumineuse quand tout à
coup, sans qu’il sache pourquoi, l’équilibre lui vient, ses jambes lui obéissent, le sol ne se dérobe
plus sous ses sabots. Le monde où il vient d’arriver l’accepte, il se met non seulement à marcher mais
à courir et gambader."
11-Quelle est la fonction de l'écriture autobiographique dans cet extrait ? Tâchez de rédiger votre réponse
dans un paragraphe bien argumenté.
Séquence III « Progrès et rêves scientifiques »
Problématique : Comment la littérature propose-t-elle une vision contrastée du progrès ?
Compétence écrite : Rédiger un texte info-explicatif à visée argumentative (sous forme d’un article de
presse)
Compétence orale : Préparer un exposé sur une invention scientifique
Type de texte : Info-explicatif / Narratif
Genre littéraire : Article de presse/ science-fiction
Lecture cursive : Isaac ASIMOV, Le robot qui rêvait
4- Quel est le rôle de chacune des deux sociétés Anabuki et Index dans cette invention ?
5- Faites correspondre chacun des paragraphes au titre convenable.
• 1er paragraphe (Le promoteur… Japon) • Les fonctions supplémentaires
• 2ème paragraphe (Pour fermer … • Commercialisation du nouveau système
concierge) • Les avantages pratiques de l’invention
• 3ème paragraphe (Pour les habitants …
téléphones)
Caractéristiques Exemples
Temps verbal dominant et valeur :
Données chiffrées
12- Synthèse
Questions de compréhension
b) Où se trouve-t-il ?
c) Précisez ce qui, dans les informations relevées dans le tableau, révèle la gravité du problème.
5-a) Relevez les phrases en italiques.
b) Justifiez l’emploi des italiques.
6- Relevez dans le document deux pronoms de natures différentes et dites à qui ils réfèrent.
7- Quelle est la valeur du présent dans ce qui suit ?
« nous sommes » (L. 32), « explique » (L.34)
9- Précisez le type dominant de ce texte et justifiez votre réponse à l’aide de deux critères illustrés
d’exemples précis. (Réponse rédigée)
Texte 3
Questions de compréhension
a- non polluante.
b- plus rapide que les voitures actuelles.
c- dont le prix d’achat n’est pas élevé.
b) Relevez dans la première partie du texte (l.1→12) deux adjectifs qualificatifs qui justifient
votre réponse.
b) En vous basant sur les informations du tableau, précisez s’il existe un type de voiture qui remplit
toutes les conditions envisagées par les chercheurs et les constructeurs.
5- « Cet objectif de voiture zéro pollution n’est pas pour aujourd’hui. Aussi les constructeurs
automobiles se contentent-ils d’améliorer ce qui existe. » (l. 69-76)
Relevez du passage ci-dessus un connecteur logique puis indiquez le rapport logique exprimé par
ce connecteur.
Questions de compréhension
1- Complétez le texte ci-dessous par le mot qui convient afin d’avoir une idée sur la biographie de
l’auteur.
œuvres, se consacrer,auteur,imagination,simplicité,nouvelles,science-fiction, enseigne, livres, Russie,
écrivain
…………. américain d'origine russe, Isaac Asimov est né le 2 janvier 1920 à Petrovitchi en …………
Docteur en biochimie, Isaac Asimov écrit des ……………….. de vulgarisation scientifique et
………………..à l'université, mais c'est surtout ses récits de ………………… qui feront sa célébrité. Il
écrit ses premières ………………….. pendant ses études, dans la revue Astounding Stories et grâce à la
……………………… de son écriture et à son …………………….débordante, il devient rapidement un
grand ……………….. de science-fiction. En 1958, il décide de ………………………. entièrement à
l'écriture et publiera des centaines d'ouvrages scientifiques et de fiction jusqu'à sa mort, en 1992. Parmi
ses ……………………….. les plus célèbres, on peut citer la trilogie Fondation (1951, 1953, 1982) ou le
recueil de nouvelles Les Robots (1950).
2- Précisez le cadre spatio-temporel. Relevez les mots qui justifient votre réponse.
3- Présentez brièvement les trois personnages évoqués dans le texte
4- Quel est le thème évoqué dans cette nouvelle ?
5- a) Quelle faculté particulière Elvex possède-t-il ? À quel moment de l’histoire sa déclaration est-elle
faite ?
b) Pourquoi ce rêve est-il surprenant pour Susan Calvin ? Donnez deux causes.
6)Nommez analysez et interprétez un procédé stylistique se trouvant dans la phrase suivante et désignant
Susan Calvin.
« Que pouvait faire Linda, robopsychologue débutante qui avait encore faire ses preuves, contre la
Légende vivante ? » (L :24-25)
7- De quoi Susan Calvin accuse-t-elle Linda ? Pourquoi ?
8- A quel personnage de la mythologie cette dernière ressemble-t-elle ? Développez votre réponse.
9- Démontrez comment, dans cette nouvelle de science-fiction, Susan et Linda ont deux points de vue
opposés sur le progrès.
10- En vous appuyant sur les réponses précédentes, dites quels sont les caractéristiques d’un récit de
science-fiction.
Séquence IV « Dénoncer les travers de la société »
Problématique : Comment les écrivains dénoncent-ils les travers de la société et plaident-ils
l’humanisme en mettant leur art au service de cette cause ?
Texte 1
Chapitre I
Comment candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui.
Questions de compréhension
1-Complétez les phrases suivantes par des informations tirées du texte.
a- Les événements du récit se déroulent en - - - - - - - - - - .
b- La mère de Candide n’aurait pas épousé le père de son enfant car il n’était pas - - - - -.
c- L’adjectif qui conviendrait parfaitement à Candide est - - - - - - - -.
d- Pangloss était le - - - - - - - - - du château.
e- Cunégonde assistera dans le château à une scène d’ - - - - - entre Pangloss et la femme de chambre.
f- Candide était chassé du château pour avoir - - - - - - - Cunégonde.
g- Cunégonde - - - - - - - - quand son père chassa Candide du château.
h- La phrase « - - - - - - - - - - - - - » résume la philosophie de Pangloss.
i- Le narrateur qualifie l’esprit de Candide de - - - - - - .
2-Lisez ce début de conte traditionnel puis dites de quelle manière Voltaire s’approprie les codes du
conte au début du chapitre. Justifiez votre réponse.
« Il y avait une fois la fille d'un roi qui était si belle, qu'il n'y avait rien de si beau au monde. On la
nommait la Belle aux Cheveux d'Or car ses cheveux étaient plus fins que de l'or, et blonds par merveille,
tout frisés, qui lui tombaient jusque sur les pieds. Elle allait toujours couverte de ses cheveux bouclés,
avec une couronne de fleurs sur la tête et des habits brochés de diamants et de perles, si bien qu'on ne
pouvait la voir sans l'aimer. »
3- Lisez les lignes 1 à 10 et référez-vous à l’ensemble du texte pour répondre aux questions suivantes.
a) Que signifie le nom Candide ?
b) Analysez le portrait de ce personnage et dites si ce nom lui correspond ?
4-Comment ce chapitre remplit-il son rôle d’incipit ?
5-En quoi les personnages peuvent-ils sembler caricaturaux ? Justifiez votre réponse à l’aide de
procédés.
Personnages Procédés (stylistiques, lexicaux et Analyse Interprétation
grammaticaux)
La baronne La description de la
baronne se cantonne
à son surpoids/
Rapport de causalité
absurde et comique
b) Justifiez votre choix en relevant une expression dans les lignes 1 à 6 ou les deux premiers
paragraphes.
3- D’après la personne interviewée, le look a des bienfaits touchant plusieurs domaines dans la vie
des ados.
a) Relevez, dans les lignes 1 à 18, trois bienfaits et classez-les dans le tableau suivant :
Domaines Bienfaits
b) Quel aspect de la personne est favorisé par ces bienfaits : l’être ou le paraître ? Relevez dans la même
partie l’indice sur lequel vous vous êtes appuyé(e).
b) Quelles sont les 2 solutions, selon la personne interviewée, pour ne pas devenir victime de la mode ?
5- Répondez par vrai/ faux et justifiez en citant des éléments de la troisième partie (Il y a des
négociations….ce besoin)
❑ Les parents refusent toute discussion avec leurs enfants concernant le sujet de la mode.
❑ Dr. Hélène Lida-Pulik est contre les négociations entre les parents et leurs ados.
❑ Les adolescents demandent à leurs parents de leur accorder un espace de liberté pour qu’ils
s’expriment aisément.
6- D’après votre lecture de la quatrième partie, choisissez, parmi les propositions suivantes, celles
qui vous semblent répondre à l’intertitre :
❑ Le style adopté par l’adolescent lui permet de s’intégrer dans un groupe de pairs et de construire
un réseau social.
❑ Grâce au look, l’adolescent construit son identité personnelle.
❑ Adopter un look aide à atténuer le sentiment de doute chez les adolescents en leur permettant de
s’identifier à un groupe d’appartenance.
8-a) Choisissez et copiez parmi les propositions suivantes celle qui vous parait exprimer l’objectif
visé par Dr. Hélène Lida-Pulik. Justifiez votre réponse.
❑ Dr. Hélène Lida-Pulik analyse et explique objectivement l’attachement des adolescents à la mode.
❑ Elle est tout à fait subjective et se positionne contre l’attachement des adolescents à la mode.
❑ Elle se fait l’avocat des parents qui s’inquiètent de l’attachement des enfants à leur look.
b) Pourquoi donc le journaliste a-t-il choisi d’interviewer en particulier Dr. Hélène Lida-Pulik ?
Le coronavirus a déjà fait plus d'un million de malades à travers le monde et le bilan ne
cesse de s'alourdir dans la majorité des pays dont le Liban où l'épidémie de Covid-19 s'aggrave. Le
coronavirus est-il dangereux pour l’homme ?
En effet, on trouve que le coronavirus cause une maladie très dangereuse chez l’homme.
Tout d’abord, Le taux de mortalité du coronavirus est de 2%, supérieur à celui de la grippe qui est de 1
pour 1000 mais bien moindre que celui du SRAS qui était de 10%. Comme nous le disait le Dr Gérald
Kierzek récemment "la mortalité en elle-même n'est pas énorme, individuellement elle est de 0 à 1 %,
c'est pas Ebola, c'est pas la peste, en revanche collectivement il y a un taux de pénétration, un taux
d'attaque, dans la population extrêmement élevé, il est très contagieux" .
Puis, la Covid-19 est dangereuse dans la mesure où elle touche une population qu’elle n’avait jamais
rencontrée auparavant. Personne n'a encore de mémoire immunitaire contre ce virus et tout un chacun est
susceptible d'être infecté. Le problème, c'est qu'on n'a pas d'anticorps ni de cellules cytotoxiques
spécifiques du virus pour y faire face. À titre de comparaison, les virus actuels de la grippe sont beaucoup
moins graves parce qu'une proportion importante de personnes y a déjà été confrontée ou a été vaccinée
et en a une mémoire immunitaire protectrice.
En outre, c’est une maladie très grave chez les hommes. Ces derniers semblent être plus gravement
touchés que les femmes par le coronavirus Sars-CoV-2 : Selon les chiffres de Santé Publique France du 2
avril, 977 hommes en état grave de COVID-19 sont recensés en réanimation entre le 16 mars et le 29 mars
2020 en France, contre 341 femmes. Et 59% des certificats de décès enregistrés entre le 1 et le 31 mars
concernent des hommes.
En définitive, ce virus est très nuisible pour l’être humain surtout en absence de traitement. Le confine
ment suffit- il à le freiner ?
Jamil CHAABAN, www.lejournaldes femmes. fr, 6 avril 2020
Lexique :
(1): Ebola : maladie épidémique, contagieuse et mortelle dont la cause est un virus.
(2) : La peste : maladie épidémique, contagieuse et mortelle, transmise par la puce du rat.
(3): anticorps : protéine utilisé par le système immunitaire pour détecter et neutraliser les virus et les
bactéries.
(4): cellules cytotoxiques : cellules qui agissent contre les agents pathogènes.
Questions de compréhension
1- En vous basant sur l’introduction, précisez :
❑ Ce qui montre la gravité du problème
❑ La fonction de la dernière phrase.
5- Précisez la valeur des connecteurs suivants qui sont marqués en gras dans le texte :
En effet, Tout d’abord, Comme, Puis, En outre, En définitive.
6- Justifiez l’emploi des deux points (:) à la ligne 17. Remplacez-les par un connecteur logique de
sens équivalent.
« En outre, c’est une maladie très grave chez les hommes. Ces derniers semblent être plus gravement
touchés que les femmes par le coronavirus Sars-CoV-2 : Selon les chiffres de Santé Publique France du
2 avril, 977 hommes en état grave de COVID-19 sont recensés en réanimation entre le 16 mars et le 29
mars 2020 en France, contre 341 femmes. Et 59% des certificats de décès enregistrés entre le 1 et le 31
mars concernent des hommes. »
7-Le passage « la mortalité en elle-même ….. il est très contagieux » est écrit en italique.
Pourquoi ?