Safety Science 47 (2009) 495–497
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Perspectives et limites des indicateurs de performance de sécurité des procédés
GIJM Zwetsloot
TNO Work and Employment, Hoofddorp, Pays-Bas
Institut du travail, de la santé et des organisations Université de Nottingham, Royaume-Uni
1. Introduction
L'article de Hopkins et les publications sous-jacentes, le rapport Baker et HSE, décrivent des étapes
importantes pour une meilleure gestion de la sécurité des processus. Je suis d'accord avec la plupart des
conclusions de Hopkins et je partage la conclusion que les indicateurs de performance de sécurité des
procédés contribueront de manière significative à la sécurité des procédés. Récemment, le Center for
Chemical Process Safety de l'American Institute of Chemical Engineers a développé un ensemble
cohérent de mesures de sécurité des procédés ( CCPS, 2007 ). Cet ensemble a le potentiel de définir une
norme mondiale pour les indicateurs de performance de sécurité des procédés. La disponibilité d'un bon
ensemble d'indicateurs de performance en matière de sécurité et la conclusion des rapports Hopkins,
Baker et HSE augmenteront certainement la sécurité des processus à des niveaux plus élevés.
Néanmoins, l'utilisation d'indicateurs de performance ne résoudra pas tous les problèmes de
sécurité des procédés et introduira peut-être quelques nouveaux problèmes. Dans cet essai, je
m'étendrai donc sur les perspectives et les limites des indicateurs de performance de sécurité des
procédés. En général, la sécurité se concentre sur le niveau opérationnel et tactique. Ma perspective
principale porte sur l'impact stratégique des indicateurs de performance,
c'est-à-dire s'ils contribuent à ouvrir de nouvelles perspectives pour une amélioration substantielle de
la sécurité, par exemple en rendant la production et les processus commerciaux moins dangereux ou
plus résilients, au lieu de simplement améliorer les contrôles de sécurité supplémentaires.
2. Indicateurs de performance et contrôle de gestion
Les indicateurs de performance de la sécurité des procédés sont évidemment destinés à
renforcer le contrôle de gestion de la sécurité des procédés. Le contrôle de gestion comme les
indicateurs de performance, concept issu de la discipline comptable, est connu pour avoir deux
dimensions essentielles: (1) les sources d'information pour le contrôle de gestion,
c'est-à-dire la structure de contrôle de gestion et (2) comment les organisations utilisent la structure à
des fins de contrôle et de gouvernance, c'est-à-dire comment les processus de contrôle de gestion
sont liés à la structure ( Anthony, 1965 , cité par Skoog, 2007 ).
Flamholtz (1996, cité par Skoog 2007) mentionne les trois fonctions suivantes du contrôle de
gestion moderne: (1) motiver les gens à prendre des mesures cohérentes avec les objectifs de
l'organisation, (2), coordonner les efforts des différentes parties d'une organisation et (3) fournir des
informations sur les résultats de la performance et opérations. Skoog (2007) souligne que ce n'est
pas la structure de l'information en elle-même qui est importante, mais les activités
Adresse e-mail: gerard.zwetsloot@tno.nl
0925-7535 / $ - voir le doi préliminaire: 2008 Elsevier Ltd. Tous droits réservés.
10.1016 / j.ssci.2008.07.032
il génère. Cette dimension du contrôle de gestion n'est cependant pas du tout abordée dans l'article
de Hopkins. Dans la littérature moderne sur le contrôle de gestion, le lien avec la stratégie est
important; dans cette perspective, le contrôle de gestion devrait aider les organisations à reformuler
leur stratégie de cas, en l'occurrence leur stratégie de sécurité ( Skoog, 2007 ).
Les principaux indicateurs de performance sont souvent utilisés par les membres de
l'organisation afin de donner un sens et de comprendre ce que les autres membres ou unités disent
et font. Ils indiquent clairement ce qui doit être jugé important et ce qui doit être considéré comme
insignifiant (ici, il existe un lien clair avec la culture de la sécurité).
En d'autres termes, le message sous-jacent caché est: ce qui est mesuré est important, ce qui
ne se mesure pas est insignifiant. Et ici, nous avons un problème. Hopkins insiste sur le fait que les
indicateurs devraient être des taux (= quantifiables et statistiquement significatifs). Les tarifs sont
utiles pour le contrôle des processus et activités de routine. Cependant, de nombreux problèmes de
sécurité surviennent aujourd'hui non pas à la suite d'activités de routine, mais dans de nouvelles
situations qui nécessitent des décisions fondées sur les connaissances des personnes les plus
impliquées. Lorsque les indicateurs de sécurité des procédés n'incluent pas d'indicateurs avancés
pour de telles causes, ils peuvent facilement être considérés comme insignifiants. Le message
implicite pourrait être le suivant: les précurseurs d'accidents majeurs ne sont pas pertinents lorsqu'ils
ne sont pas inclus dans l'ensemble des indicateurs de sécurité des procédés.
3. La valeur ajoutée des indicateurs de performance de sécurité des procédés
Hopkins affirme qu'un bon ensemble d'indicateurs, combiné à un ensemble d'indicateurs spéci fi
ques associés à la rémunération au rendement, améliorera considérablement la sécurité des processus.
Je comprends ces deux dimensions comme deux éléments importants de tout bon système de gestion de
la sécurité des procédés.
L'impact combiné de ces deux éléments des systèmes de gestion de la sécurité des procédés
peut être présenté comme Tableau 1 .
L'utilisation d'un ensemble approprié d'indicateurs de sécurité des processus implique qu'il y a
une entrée d'information régulière basée sur des faits dans le système de gestion de la sécurité. Il
constitue la base d'une prise de décision éclairée et fournit un retour d'information sur les
performances réelles en matière de sécurité (indicateurs retardés) ainsi que sur le fonctionnement du
système de gestion de la sécurité (indicateurs avancés).
L'utilisation d'un ensemble approprié d'indicateurs de sécurité (de processus) dans la
rémunération au rendement signifie que chaque décideur, en particulier les cadres supérieurs, a un
intérêt personnel dans la sécurité (des processus). Cela permet d'éviter que les gestionnaires
négligent les questions de sécurité ou donnent la priorité aux objectifs de sécurité en cas de conflit
entre les deux.
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Tableau 1
Utilisation bidimensionnelle et impact des indicateurs de sécurité (basés sur Hopkins)
Sécurité des processus Sécurité des processus
indicateurs utilisés indicateurs non utilisés
Incitations basées sur le processus Une bonne sécurité des processus est Impossible
indicateurs de sécurité en service être attendu combinaison
Voir le carré ci-dessous
Incitations basées sur la sécurité La sécurité des processus est menacée Un désastre va probablement
indicateurs de processus non utilisés suivre
Tableau 2
Le processus de gestion de la sécurité comme base des indicateurs de performance en matière de sécurité
HSE, 2001 )
Contribution ? Débit ? Production ? Résultat
4. Indicateurs avancés et retardés
Hopkins distingue les indicateurs avancés et retardés, ainsi que les indicateurs d'entrée et de
résultat. Sa conclusion, que la distinction entre les indicateurs avancés et retardés n'est pas claire
(Hopkins ' Tableau 2 ), repose sur une analyse utilisant la distinction entre les indicateurs d'entrée et
de résultat. Cette distinction est trop simple. Les indicateurs de sécurité sont associés à l'entrée, au
débit, à la sortie et au résultat du système de gestion de la sécurité (voir par ex. HSE, 2001 ) voir Tableau
2 . Les intrants dans le processus de gestion de la sécurité sont les «dangers non contrôlés initiaux»,
mais aussi l'argent, la main-d'œuvre, les informations, les connaissances, etc. les débits sont les
mesures prises pour améliorer ou contrôler la sécurité; les extrants sont les résultats directs des
mesures (par exemple, barrières de sécurité fonctionnelles - dangers et risques restants); les
résultats se réfèrent alors à l'impact réel sur la sécurité, de ce qui va bien ou mal (c'est-à-dire mesuré
par la fréquence de certains incidents). Lorsqu'un instrument ou une alarme échoue en cours
d'utilisation et que cela conduit à un accident, c'est un résultat. Mais en cas d'échec des tests, il s'agit
d'un résultat du système de gestion de la sécurité (et non d'un résultat). Si le produit et le résultat
(indicateurs) sont confondus, la logique entre les indicateurs avancés (faisant référence au
fonctionnement du système de gestion de la sécurité) et les indicateurs retardés est perdue. Lorsque
cette distinction est faite,
5. La disponibilité des informations ne garantit pas l'apprentissage organisationnel
Hopkins, se référant à Baker, mentionne que BP à Texas City a mesuré 399 pertes d'incidents
de confinement (par exemple, des déversements) en 2002 et 607 en 2004. Dans une autre section, il
déclare que Texas City a également eu de nombreux incendies. Ces faits étaient connus dans
l'entreprise et, rétrospectivement, ils sont faciles à comprendre comme des indicateurs que la sécurité
des processus était sérieusement menacée. Néanmoins, cela ne conduisait pas à une action
appropriée. De toute évidence, la signification de ces événements n'a pas été pleinement comprise
par de nombreux membres de l'entreprise, en particulier les cadres supérieurs qui ont la
responsabilité première de la sécurité. Certains d'entre eux l'ont peut-être compris, mais ils ont
préféré ignorer le message, ce qui n'est pas rare en cas de vérités incommodes. Le cas BP montre
clairement que la fourniture d'informations de sécurité (processus) adéquates et factuelles,
Une question à venir est alors: la présentation d'informations similaires, mais maintenant sous la
forme d'un ensemble d'indicateurs de performance de sécurité des processus, améliorera-t-elle
considérablement l'apprentissage organisationnel? Avons-nous des preuves scienti fi ques d'un tel
impact? J'ai bien peur que non.
On a à peine analysé et compris pourquoi les entreprises pétrochimiques apprennent insuf fi
samment des incidents. D'après la littérature sur l'apprentissage organisationnel, nous savons que
cela nécessite un `` apprentissage de second ordre '' (apprendre non seulement pour adapter les
processus existants, mais
envisager et développer des alternatives), et aussi une augmentation de la capacité de l'organisation
à apprendre (apprendre à apprendre). De nombreux auteurs, en utilisant divers modèles théoriques
et une variété de preuves empiriques, ont identifié des facteurs qui limitent la capacité
organisationnelle d'apprentissage: le modèle traditionnel d'apprentissage (appelé apprentissage du
modèle I, Argyris, 1999 ), inhibiteurs culturels ( Schein, 1997 ), processus ou archétypes de
contre-équilibrage improductifs ( Senge, 1990 ), différents styles d'apprentissage préférés ( Kolb, 1984 ),
troubles d'apprentissage dus à la division du travail ( Zwetsloot et Allegro, 1994 ), etc.
Bien sûr, tous les facteurs d'inhibition de l'apprentissage ne seront pas pertinents dans chaque
entreprise, mais il semble plutôt optimiste de s'attendre à ce que l'apprentissage de la sécurité
organisationnelle s'améliore de manière significative simplement par l'introduction d'indicateurs de
performance de sécurité (de processus) pertinents.
6. Les indicateurs de sécurité des procédés peuvent-ils conduire à zéro accident?
De nombreuses entreprises (pétro) chimiques ont adopté la philosophie du zéro incident comme
chef de file de leur stratégie de sécurité. Cette philosophie est basée sur la conviction que chaque
incident est évitable et sur l'engagement que tout accident évitable doit effectivement être évité.
Néanmoins, les taux d'accidents et d'incidents dans l'industrie des procédés chimiques se stabilisent
plutôt, même dans les entreprises qui ont adopté la philosophie du zéro accident.
Hopkins déclare que les indicateurs de sécurité ne valent la peine d'être développés que s'ils
sont utilisés pour améliorer considérablement la sécurité. Dans le même temps, Hopkins fait
constamment référence à de meilleurs contrôles. Contrôle et amélioration sont cependant une
combinaison paradoxale. Le contrôle a pour but de prévenir et de réduire les écarts par rapport à la
normale. Des améliorations significatives impliquent des changements (c'est-à-dire des écarts par
rapport à la normale) tels que l'apprentissage de second ordre, l'introduction de technologies
innovantes ou l'expérimentation d'arrangements organisationnels innovants.
Une autre approche prometteuse pour des améliorations stratégiques de la sécurité des
processus est une production intrinsèquement plus sûre. L'essentiel est de se concentrer en
permanence sur la réduction des dangers et des risques ( Askounes-Ashford et Zwetsloot, 2000;
Zwetsloot et Askounes-Ashford, 2003 ) avant d'essayer de contrôler les risques restants. Il est très
probable que l'accent mis sur la réduction des risques soit essentiel pour faire un bond en avant vers
le zéro accident. Cependant, le modèle mental dominant dans la réflexion sur la sécurité, avec sa
concentration mentale sur le contrôle et l'acceptation implicite de la situation donnée (même lorsque
le processus de production implique des dangers et des risques qui pourraient être évités par le choix
d'options technologiques intrinsèquement plus sûres) entravent cette sécurité. innovations. Pour une
production intrinsèquement plus sûre, la plus grande partie de l'attention doit être externe, pour
identifier les options technologiques alternatives qui impliquent moins de dangers et de risques, et
finalement sélectionner la meilleure option technologique. Contrairement à la sécurité
supplémentaire, la sécurité intrinsèque est toujours directement associée aux changements dans les
processus de production et / ou d'affaires.
Dans une production intrinsèquement plus sûre, l'innovation et la sécurité vont de pair et se
stimulent mutuellement. En revanche, avec l'accent mis sur le contrôle, la sécurité est généralement
l'ennemi de l'innovation (évitant les risques inconnus des technologies nouvelles et non éprouvées).
Deux développements innovants prometteurs qui devraient favoriser les performances en matière de
sécurité (inhérente) des procédés sont: intensi fi cation du processus et l'introduction de les
bio-catalyseurs. Il est clair que de tels développements nécessitent une stratégique choix des
meilleures technologies et peut contribuer substantiellement à l'approche de zéro accident. Il est très
peu probable que lorsque les indicateurs de performance en matière de sécurité des processus sont
considérés comme de meilleurs contrôles (visant un fromage avec moins de trous que le fromage
suisse), ils seront d'une quelconque aide pour les entreprises à faire un tel choix stratégique.
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7. La rémunération au rendement basée sur des indicateurs de sécurité des processus peut-elle
compenser dérive vers le désastre?
Dans son article bien connu dans Safety Science Rasmussen (1997)
aborde les problèmes de modélisation de la sécurité (résultant de la complexité), et introduit un
modèle de performance de sécurité dérivant continuellement vers les limites acceptables et même
au-delà en raison de la pression continue des réductions de coûts (également connu sous le nom de dérive
vers le danger
modèle). Appliqué aux installations à risques majeurs, il semble plus approprié d'utiliser le terme dérive
vers le désastre pour ce phénomène. L'affaire BP est clairement un exemple d'une telle dérive vers le
désastre. Dans la vision plutôt pessimiste de Rasmussen, des campagnes de culture de sécurité sont
régulièrement nécessaires pour contrebalancer cette dérive vers les limites de sécurité. En fait, selon
l'analyse de Rasmussen, les campagnes de culture de la sécurité ne conduisent alors qu'à des
améliorations temporaires et non à des résultats durables.
Baker et Hopkins sont plus optimistes quant aux indicateurs de performance de la sécurité des
procédés. Ils semblent supposer que les indicateurs de performance de la sécurité des procédés, et
en particulier la rémunération au rendement basée sur des indicateurs de sécurité des procédés,
constitueront un contrepoids structurel aux effets négatifs de la réduction continue des coûts sur la
sécurité des procédés. Il est clair que la rémunération basée sur les performances en matière de
sécurité peut avoir un impact sur les décideurs individuels. Cependant, l'impact de la réduction des
coûts sur la sécurité n'est généralement tangible qu'à plus long terme. Des «mandats» limités, la
rotation des emplois et les perspectives de carrière à court terme pourraient saper l'impact d'une telle
rémunération basée sur les performances en matière de sécurité. La sécurité des processus dépend
également de la prise de décision collective dans laquelle les responsabilités individuelles ne jouent
aucun rôle de premier plan.
8. Conclusion générale
Les conclusions générales semblent être qu'un bon ensemble d'indicateurs de performance de
sécurité des procédés, tels que ceux développés par le CCPS,
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certainement une amélioration significative de tout système de gestion de la sécurité des procédés.
Ils sont susceptibles d'aider les entreprises à mieux contrôler la gestion des activités opérationnelles
et tactiques pertinentes. Cependant, il existe des doutes à juste titre sur le fait qu'elles aideront les
entreprises à développer des stratégies innovantes de sécurité des procédés avec un grand potentiel
pour l'avenir.
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