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Hautes Etudes d’Ingénieur

13, rue de Toul HEI 4 BTP


59046 Lille Cedex

CHAPITRE II
CALCUL DES PORTIQUES
PAR LA MÉTHODE DES DÉPLACEMENTS
I. Définitions

Un portique est un assemblage de poutres dont les lignes


moyennes appartiennent à un plan (Oxy) et qui sont chargées dans
ce plan.
Le point d’assemblage de plusieurs poutres s’appelle un nœud.
Les poutres sont considérées comme encastrées aux nœuds, on dit
ainsi que les nœuds sont rigides.

II. Conventions de signes sur les éléments poutres


II.1 Déplacements des nœuds
En un nœud i d’une poutre, le déplacement δi à 3 composantes (ou 3
degrés de liberté)
v1 θ1 θ2
v2
u i 
δ i = vi  u1 u2
 
θ i 
II. Conventions de signes sur les éléments poutres

II.2 Eléments de réduction


Chaque section droite est sollicitée par un effort normal N, un
effort tranchant T et un moment fléchissant µ. Dans les sections
extrêmes, les sens positifs sont les suivants:
µ2
N1 T2

N2
µ1 T1

II.3 Forces extérieures

M1 M2
Y1 Y2

X1 X2
III. Définition des vecteurs force et déplacement nodaux

Pour une poutre 1-2, les vecteurs force {F} et déplacement {δ}
s’écriront:  X1   u1 
Y  v 
 1  1
 M1  θ 1 
{ F} =   {δ } =  
X2  u 2 
 Y2  v 2 
   
M
 2 θ 2 
Notre objectif est d’établir la relation de rigidité d’un élément
poutre, c’est-à-dire:  u 1   X1 
v   Y 
 1  1 
θ 1   M 1 
[ K ] ⋅ {δ } = { F} ⇔ [ K] ⋅   =  
u 2   X 2 
dimension 6x6 v 2   Y2 
   
θ 2  M 2 
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire

IV.1 En repère local


a) Matrice de rigidité due aux efforts selon x* (cf chapitre précédent)

 X1  EA  1 − 1  u1 
 =    
X 2  L  − 1 1  u 2 

Soit:  X1  1 0 0 -1 0 0  u1 
Y  0 0 0 0 0 0  v1 
 1    
 M1  EA  0 0 0 0 0 0  θ 1 
 = - 1  ⋅ 
X
 2 L 0 0 1 0 0  u 2 

 Y2  0 0 0 0 0 0  v 2 
     
M
 2 0 0 0 0 0 0 θ 2 
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

b) Matrice de rigidité due aux efforts selon z*


On impose une rotation θ1 au nœud 1 en bloquant les autres
déplacements
M1
1 2
M2
θ1

Y1 Y2
4EI
Le moment M1 nécessaire pour produire θ1 est (p 21) : M1 = θ1
L
2EI
M
Il produit un moment M2 au nœud 2 : 2 = θ1
L
6EI
ΣMt/1=0 ⇒ M1+M2+Y2L=0 ⇒ Y2 = − 2 θ1
L
6EI
De plus, on a Y1+Y2=0 ⇒ Y1 = 2 θ1
L
Les variations de longueur étant négligeables, on X1=X2=0
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

b) Matrice de rigidité due aux efforts selon z*


De même, on impose une rotation θ2 au nœud 2 en bloquant les autres
déplacements
M1
1 2
M2
θ2

Y1 Y2
4EI
Le moment M2 nécessaire pour produire θ2 est : M 2 = θ2
L
2EI
Il produit un moment M1 au nœud 1 : M1 = θ2
L
6EI
ΣMt/2=0 ⇒ M1+M2-Y1L=0 ⇒ 1 2 θ 2Y =
L
6EI
De plus, on a Y1+Y2=0 ⇒ 2 Y = − 2
θ2
L
Les variations de longueur étant négligeables, on X1=X2=0
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

b) Matrice de rigidité due aux efforts selon z*


En superposant les deux cas, on obtient:

0 0 0 0 0 0 
 X1   0 6 EI 6 EI   u 
0 0 0 1
Y   L2 L 2 
v 
 1  4 EI 2 EI   1 
 M 1  0 0
L
0 0
L ⋅
 θ 1 
  = 0 0 0 0 0 0  u 2 
X2   6 EI 6 EI   
 Y2  0 0 − 2 0 0 − 2 v 2 
   L L   
M 2   2 EI 4 EI  θ 2 
0 0
L
0 0
L 
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

c) Matrice de rigidité due aux efforts selon y*


On impose un déplacement v1 au nœud 1 et on bloque tous les autres
déplacements
1
M1
v1 1 2
M2

Y1 Y2
6EI v 2 − v1 6EI
Nous avons des moments (2.4 p 23) M1 = M 2 = − = 2 v1
L L L
12EI
ΣMt/2=0 ⇒ M1+M2-Y1L=0 ⇒ Y1 =
3
v1
L
12EI
De plus, on a Y1+Y2=0 ⇒ 2
Y = − 3
v1
L

Les variations de longueur étant négligeables, on X1=X2=0


IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

c) Matrice de rigidité due aux efforts selon y*


De même, on impose un déplacement v2 au nœud 2 et on bloque tous
les autres déplacements
2
M1
1 2 v2
M2

Y1 Y2
6EI v 2 − v1 6EI
Nous avons des moments M1 = M 2 = − = − 2 v2
L L L
12EI
ΣMt/1=0 ⇒ M1+M2+Y2L=0 ⇒ Y2 = 3
v2
L
12EI
De plus, on a Y1+Y2=0 ⇒ 1
Y = − 3
v2
L

Les variations de longueur étant négligeables, on X1=X2=0


IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

c) Matrice de rigidité due aux efforts selon y*


En superposant les deux cas, on obtient:

0 0 0 0 0 0
 X1  0 12 EI 0 0
12 EI
− 3 0  u1 
Y   L3 L   
 1  6 EI 6 EI   v1 
 M 1  0 2
0 0 − 2 0  θ 
L L ⋅ 1 
  = 0 0 0 0 0 0 u 2
X2   12 EI 12 EI  

 Y2  0 − 3 0 0 0  v 2 
   L L3   
M 2   6 EI 6 EI  θ 2 
0 0 0 − 2 0
L2 L 
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

Conclusion : La matrice de rigidité de l’élément poutre en repère


local est obtenue en superposant les cas a), b) et c):

 EA EA 
 L 0 0 − 0 0 
L
 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI 
 1  0
X − 3  u1 
2 
3 2
0
Y   L L L L  v 
 1  6 EI 4 EI 6 EI 2 EI   1 
 M1   0 0 − 2 θ 1 
L 2
L L L 
  =  EA EA 
⋅ 
 X 2  − 0 0 0 0  u 2 
 Y2   L L
 v 2 
   0 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI  
− − 0 −  θ 
M 2   L 3
L 2
L3 2
L  2

 0 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI 
0 −
 L2 L L2 L 
 
 * 
 K e 
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère local

Cas particuliers : La poutre est rigide-articulée ou articulée-rigide


(p 63-65)

IV.2 En repère global


La matrice de rotation est la suivante:

 λ µ 0
[Ω] = − µ λ 0

 0 0 1
Au nœud 1 (par exemple), nous avons les relations:

 X *1   X1  u *1  u1 
 *   *
1 = [ Ω ] ⋅ Y1 1 = [ Ω ] ⋅ v1
Y   v  
       
M 1 
*
M1  θ 1 
*
θ1 
   
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère global

Pour la poutre 1-2, on peut donc écrire :

 X *1   λ µ 0 0 0 0   X1 
 *  − µ λ 0 0 0 0  Y1 
Y 1     
 M *1   0 0 0  M1 
 * =
0 1 0
0 λ  ⋅   soit
µ 0  X 2 
{F } = [Ω] ⋅ { F}
*

X 2   0 0
 Y*2   0 0 0 −µ λ 0  Y2 
 *     
M 2   0 0 0 0 0 1  M 2 

{ }
De même, on a : δ * = [ Ω] ⋅ { δ }

[ ]{ } { }
*
En repère local, la relation de rigidité s’écrit : K e ⋅ δ * = F*

On cherche à établir la relation de rigidité en repère global, soit :


[ K e ] ⋅ {δ } = { F}
IV. Détermination de la matrice de rigidité élémentaire
IV.1 En repère global

On a la relation de rigidité en repère local : [ K ] ⋅ {δ } = {F }


e
* * *

{ }
et : δ * = [ Ω] ⋅ { δ }

⇒ [ K ] ⋅ [ Ω ] ⋅ { δ } = {F }
e
* *

{ }
De plus : F* = [ Ω] ⋅ { F}

[ ]
⇒ K * ⋅ [ Ω] ⋅ { δ } = [ Ω] ⋅ { F}
e

Ou encore : [ Ω]
−1
[ ]
⋅ K e ⋅ [ Ω] ⋅ { δ } = { F}
*

Comme on a : [ Ω] = [ Ω]
−1 t

 
[ ]
La relation de rigidité en repère global s’écrit : [ Ω] ⋅ K e ⋅ [ Ω] ⋅ { δ } = { F}
t *

[ Ke ]
matrice de rigidité
en repère global
V. Transformation des chargements en forces nodales

La relation {F}=[Ke].{δ} qu’on doit résoudre n’est valable que


lorsque les forces {F} sont appliquées aux nœuds.
Une charge répartie ou concentrée (en travée) doit donc être
décomposée en forces nodales appelées forces de blocage.
On cherche donc à déterminer Ψi et Ψj qui correspondent aux
réactions des nœuds au chargement considéré (p 71 à 75).
p p

1 2 1 2
M1 M2 M1 M2

Y1 l Y2 Y1 l Y2
     *   
 X* =0   X * =0   X =0   X * =0 
 1   2
  1 p   2

pl pl p
Ψ1 =  Y1 =  Ψ2 =  Y2 =  Ψ1 =  Y1 =  Ψ2 =  Y2 = 
* * * * * * * *

 2   2   2   2 
 * pl 2   * pl2   * pl   * pl 
 M1 =   M2 = −   M1 =   M2 = − 
 12   12   8  8
VI. Equation d’équilibre d’un élément poutre

Les équations d’équilibre d’un élément poutre chargé entre les nœuds
s’écriront:
φi = K iiδ i + K ij δ j + Ψi
Forces de blocage
φ j = K jiδ i + K jjδ j + Ψ j
Forces de raideur

Où φi et φj sont les systèmes de forces extérieures qui sollicitent


directement les nœuds i et j :

 Pxi   Pxj 
   
φi =  Pyi  et φ j =  Pyj 
M  M 
 zi   zj 
VII. Effet thermique sur les poutres

Les expressions en repère local des forces de blocage sont les


suivantes :
EAα∆T  - EAα∆T 
ψ *i =  0  ψ*j = 0 
   
 0   0 

La relation de rigidité avec effet thermique dans les poutres s'écrit


alors :
(e) (e) (e)
Fi(e) = K ii δ i + K ij δ j + ψ i(e) + Ψi
(e) (e) (e)
Fj(e) = K ji δ i + K jj δ j + ψ (e)
j + Ψj
VIII. Tableau de localisation

e i j EA/L 12EI/L3 6EI/L2 4EI/L ϕ λ µ

…. …. …. …. …. …. …. …. …. ….

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