Vous êtes sur la page 1sur 60

_____________ Clarom_____________

Club pour les Actions de Recherche sur les Ouvrages en Mer

PROJET « SOLS MARINS GRANDE PROFONDEUR »


M7510/02

FUGRO-FRANCE
IFP
IFREMER
SAIPEM S.A.
STOLT-OFFSHORE
TECHNIP FRANCE
TOTAL S.A.

RAPPORT FINAL

Jacques MEUNIER (IFREMER)


Jean-François NAUROY (IFP)

Mars 2005

Ref : TSI/AS-05/016 Version du 9 mars 2005

INSTITUT FRANÇAIS DU PETROLE (IFP) INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE


1 et 4 avenue de Bois-Préau POUR L’EXPLOITATION DE LA MER (IFREMER)
B.P. 311 Technopolis 40 - 155, rue Jean-Jacques Rousseau
92506 RUEIL-MALMAISON Cedex 92138 ISSY-LES MOULINEAUX Cedex
Tél : 01 47 49 02 14 Tél : 01 46 48 21 00

1
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

RAPPORT FINAL
FICHE RESUMEE
Date : décembre 2004

SOCIETE GERANTE DE LA DOTATION RTPG : IFREMER


N° CEP&M : M7510/02
___________________________________________________________________________

CHEF DE PROJET : Jacques MEUNIER N° de téléphone : 02 98 22 41 46


N° de télécopie : 02 98 22 44 52

TITRE DU PROJET : SOLS MARINS GRANDE PROFONDEUR


___________________________________________________________________________

OBJECTIF GENERAL DU PROJET : Caractérisation mécanique des sols marins grande


profondeur pour l'ingénierie des ouvrages en mer.

L’objectif du projet est :


- de mieux cerner les caractéristiques physiques et mécaniques des sols marins rencontrés en
mer profonde (très forte teneur en eau, faibles valeurs de confinement, fort indice de plasticité,
remaniement des échantillons prélevés) par des essais de laboratoire spécifiques menés sur des
matériaux provenant des grandes profondeurs,
- afin de prendre en compte les caractéristiques particulières des sols dans les méthodes de
dimensionnement des ouvrages (fondations de structures, ancrages, risers, conduites).

___________________________________________________________________________

PROGRAMME DE LA FICHE DE PROJET DE L'ANNEE :

Le programme comporte les étapes suivantes :


- Définition des essais de caractérisations physique et mécanique des sols très meubles existant
par grandes profondeurs,
- Réalisation des essais de laboratoire définis précédemment sur des matériaux provenant des
grands fonds,
- Interprétation des essais, comparaison des essais entre eux et avec des essais in-situ,
- Recommandations pour la caractérisation des matériaux et pour la prise en compte des
propriétés particulières des sols marins dans l’ingénierie des ouvrages par grande profondeur.

BUDGET

AUTRES FINANCEMENTS OBSERVATIONS


BUDGET RTPG
2002 AP 2002 Autres Responsable du Partenaires
(en k€) (en k€) aides projet
publiques
Fugro-France
514,70 257,35 55,22 202,13 IFP
Saipem S.A.
Stolt Offshore
Technip France
Total

2
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

RESULTATS OBTENUS :

Dans le cadre de la tâche 1 « Etat des connaissances et des besoins dans le Golfe de Guinée » un bilan
sur les connaissances des propriétés géotechniques des sols rencontrés par grands fonds au large de
l’Afrique de l’Ouest a été effectué, dégageant les lacunes et les besoins, et proposant des lignes de
travail.

Les méthodologies de mesure des propriétés géotechniques des sols situés par des profondeurs d’eau
supérieures à 500 mètres sont rappelées.
Une synthèse de l’ensemble des données de sols disponibles recueillis dans les grands fonds de
l’Afrique de l’Ouest a été établie.
Les besoins de caractérisation des propriétés des sédiments grands fonds du point de vue pragmatique
de l’ingénierie des structures à installer ont été recensés et analysés.
Ces besoins sont explicités pour les ancrages à succion, les structures support d’installations de fond et
les interactions sols - conduites.
Des axes de travail prioritaires ont été dégagés pour parvenir à une meilleure caractérisation des sols
grands fonds.

Dans le cadre des tâches 2 et 3 « Réalisation d’essais de laboratoire » et « interprétation des essais »,
des essais ont été effectués par l’IFP pour caractériser les sols rencontrés, en mettant en lumière les
lacunes des méthodes utilisées, et en définissant des procédures adaptées aux matériaux des grandes
profondeurs.
Des procédures d’essais spécifiques ont été définies pour les analyses granulométriques, pour la
mesure de la teneur en eau, de la teneur en carbonate et en matière organique.
Des essais mécaniques, triaxiaux et oedométriques ont été effectués.
Par ailleurs, des essais de rhéométrie ont été pratiqués sur ces échantillons : fluage, écoulement, essais
oscillatoires et de reprise. Ces essais apportent un éclairage complémentaire aux essais classiques de
mécanique des sols.

Des contrats ont été passés avec des laboratoires de recherche extérieurs : LEM (Nancy) : essais de
dispersion de l’argile, études de minéralogie fine et de morphologie, CERMES (Marne la Vallée) :
études morphologique et mécaniques, Ecole Centrale de Paris (Châtenay-Malabry) : essais mécaniques
systématiques sur des échantillons, L3S (Grenoble) : essais triaxiaux et validation de la méthode
SHANSEP.

La tâche 4 synthétise les méthodes d’essais spécifiques mis au point au cours du projet et fournit un
document décrivant les procédures particulières nécessaires pour effectuer les essais mécaniques des
sols marins profonds.

Les sédiments rencontrés par grand profondeur sont des argiles très plastiques, sensibles et
thixotropes. Un effort important a été entrepris pour les identifier et déterminer leurs propriétés
physiques et minéralogiques. Les procédures expérimentales ont été améliorées.
Le comportement très plastique et thixotrope de ces sols s’explique par la présence abondante d’argile
gonflante dans la partie fine et par la finesse des grains de kaolinite.

3
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

RAPPORT FINAL
Date : mars 2005

TITRE DU PROJET : SOLS MARINS GRANDE PROFONDEUR

SOCIETE : IFREMER
TMSI/TSI/AS
B.P. 70
29280 PLOUZANE

PARTENAIRES : FUGRO – France


IFP
SAIPEM S.A.
STOLT OFFSHORE
TECHNIP FRANCE
TOTAL S.A.

NOM DU CHEF DE PROJET : Jacques MEUNIER


tel : 02 98 22 41 46
fax : 02 98 22 44 52
e-mail : jacques.meunier@ifremer.fr

___________________________________________________________________________

1. Introduction
Les sédiments marins rencontrés par grande profondeur présentent des caractéristiques
particulières différentes des sédiments rencontrés sur le plateau continental. La cohésion en
surface est très faible et le gradient de cohésion est également faible. La plasticité est très
élevée.
Le prélèvement remanie profondément le sédiment et les caractéristiques mesurées en
laboratoire diffèrent notablement des caractéristiques qui ont pu être mesurées in-situ.

Les sols concernés par le présent projet se situent au-delà du plateau continental dans les
zones d’intérêt pour l’exploitation pétrolière principalement sur les côtes Ouest de l’Afrique.

La compréhension des propriétés mécaniques des sols marins grande profondeur apparaît
comme un passage obligé dans l’étude plus approfondie du dimensionnement des caissons
d’ancrage, de la pose, de l’ensouillage, de la stabilité des conduites, de l’interaction des risers
caténaires avec le sol.

Des exemples d’installation de caissons à succion par mer profonde dans le Golfe de Guinée
ont montré que plusieurs aspects du comportement des sols mous rencontrés : anisotropie,
comportement à l’interface sol – acier, remaniement, cicatrisation, ne sont pas maîtrisés.
Les risers caténaires en acier (SCR-Steel Catenary Risers) constituent une solution alternative
aux risers flexibles pour les mers profondes. Les études ont montré que la fatigue maximale
apparaît dans la zone de décollement et que la raideur du sol est un paramètre critique pour
l’adoption du concept.

4
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Le problème d’interaction des conduites avec des sols très mous se pose également quand
celles-ci sont soumises aux effets des variations de température et de pression du fluide
transporté.

Les essais de mécanique des sols en laboratoire doivent tenir compte des particularités des
sols marins grande profondeur, et plus précisément de la très faible valeur de confinement (à
imposer pour reproduire les conditions in situ) qui nécessite un soin particulier pour la
réalisation des essais.

L’objectif du projet est donc :


- de mieux cerner les caractéristiques physiques et mécaniques des sols marins
rencontrés en mer profonde (très forte teneur en eau, faibles valeurs de confinement, fort
indice de plasticité, remaniement des échantillons prélevés) par des essais de laboratoire
spécifiques menés sur des matériaux provenant des grandes profondeurs,
- afin de prendre en compte les caractéristiques particulières des sols qui seront
nécessaires au dimensionnement des ouvrages (fondations de structures, ancrages, risers,
conduites).

Les principaux résultats obtenus au cours de cette étude montrent que les sédiments
rencontrés par grande profondeur sont des argiles très plastiques, sensibles et thixotropes. Un
effort important a été entrepris pour les identifier et déterminer leurs propriétés physiques et
minéralogiques. Les procédures expérimentales ont été améliorées.
Le comportement très plastique et thixotrope de ces sols s’explique par la présence abondante
d’argile gonflante dans la partie fine et par la finesse des grains de kaolinite.

Ce rapport donne les grandes lignes des travaux réalisés au cours du projet. La synthèse sur
les principaux points mis en lumière au cours du projet fait l’objet d’articles qui seront
présentés au congrès ISFOG à Perth (Australie) en septembre 2005 et au congrès international
de mécanique des sols à Osaka (Japon). Une partie de ces documents est jointe en annexe.

5
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

2. Tâche 1
Etat des connaissances et des besoins dans le Golfe de Guinée
(responsable : Fugro-France)

L’objectif de la tâche 1 est de faire un bilan des connaissances des propriétés géotechniques
des sols rencontrés par grands fonds au large de l’Afrique de l’Ouest, de dégager les lacunes
et les besoins, ainsi que de proposer des lignes de travail.

Le rapport relatif à la tâche 1 est organisé en quatre parties :

1. – Les méthodologies de mesure des propriétés géotechniques des sols situés par des
profondeurs d’eau supérieures à 450 mètres sont rappelées. Le rapport examine
successivement les différents types d’essais in situ réalisables et les techniques de carottage
utilisées. Il s’intéresse ensuite à la qualité des échantillons prélevés et à leur représentativité
pour la détermination des propriétés mécaniques à partir d’essais de laboratoire ;

2. – Le rapport présente ensuite une synthèse de l’ensemble des données de sols disponibles
recueillis dans les grands fonds de l’Afrique de l’Ouest de manière à établir un état des
connaissances sur la caractérisation des matériaux du Golfe de Guinée. Il passe en revue
l’ensemble des propriétés physiques et mécaniques des sédiments et s’attache à dégager leurs
particularités par référence aux autres matériaux grands fonds, notamment dans le Golfe du
Mexique. Les anomalies apparentes de comportement et les lacunes dans la compréhension
des phénomènes sont soulignées ;

3. – La troisième partie aborde le problème des besoins de caractérisation des propriétés des
sédiments grands fonds du point de vue pragmatique de l’ingénierie des structures à installer.
Ces besoins sont explicités pour les ancrages à succion, les structures support d’installations
de fond et les interactions sols - conduites ;

4. – Dans la dernière partie, les axes de travail prioritaires sont dégagés pour parvenir à une
meilleure caractérisation des sols grands fonds. Une amélioration des méthodologies de
reconnaissance et par la définition de nouveaux protocoles d’essais est proposée. Si le souci
principal est bien de répondre à court terme aux besoins de l’ingénierie pétrolière, il est
cependant nécessaire de porter une attention toute particulière à des aspects plus
fondamentaux tels que minéralogie et microstructure pour expliquer le comportement
rhéologique de ces matériaux. Une recherche trop académique sur ce point devra cependant
être évitée.

6
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

3. Tâches 2 et 3
Réalisation et interprétation d’essais de laboratoire
(responsable : IFP)

La plus grande partie des essais ont été réalisés à l’IFP (département « Géomécanique » à
Rueil et département « Physique et Analyse » à Solaize). Fugro a réalisé des essais de
compressibilité sur oedomètre.
Afin d’élargir les capacités et les compétences requises nécessaires à l’étude de ces sols, des
contrats ont été passés avec des laboratoires de recherche extérieurs :
- LEM (Nancy) : essais de dispersion de l’argile, études de minéralogie fine et de
morphologie,
- CERMES (Marne la Vallée) : études morphologique et mécaniques,
- Ecole Centrale de Paris (Châtenay-Malabry) : essais mécaniques systématiques sur des
échantillons,
- L3S (Grenoble) essais triaxiaux et validation de la méthode SHANSEP.

3.1. Echantillons disponibles pour les essais

Dans la zone centrale du bloc 17 où sont situés les champs de Girassol, Dalia et Rosa-Lirio, le
fond de la mer s’incline doucement vers le Sud-Ouest, avec un gradient d’environ 1,2°. Les
sols sont généralement homogènes et uniformes dans cette zone.
L’épaisseur des sédiments argileux en place a été évaluée à environ 300 mètres.
Sondages géotechniques sur le Block 17 - Angola

9 180 000,00
CPT

CRAVO
CPT-SP
LIRIO

9 170 000,00
K
ROSA

SP
Y (m)

9 160 000,00
GIRASSOL

DALIA SS

9 150 000,00 ST

WDCPT

9 140 000,00
110 000,00 120 000,00 130 000,00 140 000,00 150 000,00
X (m)
WDVST

Fig. 1 - Sondages géotechniques sur le bloc 17 au large de l’Angola

Sur la figure 1 sont représentés la localisation des champs Lirio, Cravo, Rosa, Girassol et
Dalia, ainsi que les divers sondages géotechniques effectués : carottes prélevées au Stacor
(ST), pénétrométrie en continu (CPT), carottes prélevées au Kullenberg (K).

7
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

La caractérisation de ces sols a été effectuée au moyen d’essais in situ (CPT, scissomètre) et
d’essais de laboratoire sur échantillons.

Les résultats présentent globalement une bonne homogénéité autant sur les différents sites que
sur les méthodologies d’obtention des paramètres.

Total a mis à disposition de l’IFP :


− 16 carottes (de longueur variant entre 2 m et 5,30 m) prélevées au carottier Kullenberg
(représentées par un carré vert sur la figure 1) par des profondeurs d’eau variant entre
1 260 et 1 450 m sur les sites Rosa, Dalia et Girassol. Ces carottes ont un diamètre de
70 mm et sont découpées en tronçons d’environ 1 m. Leur longueur totale représente
environ 68 m. Les tronçons sont conservés dans des tubes en PVC fermés par des embouts
entourés de ruban adhésif. Ces tronçons n'ont pas été paraffinés et contiennent un sol
relativement remanié.
− 9 tronçons de 1 m d’une carotte Stacor de 110 mm de diamètre (un tronçon sur deux,
jusqu'à 17 m) de bonne qualité (profondeur d'eau 1248 m) prélevée sur le site de Dalia..

Fig. 2. – Courbes caractéristiques des sols rencontrés en mer profonde dans le Golfe de
Guinée. Les bandes vertes à droite représentent les échantillons de carottes disponibles
prélevées au Stacor.

8
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

La figure 2 montre deux profils pénétrométriques situés au voisinage de la carotte Stacor


fournie à l'IFP sur le site de Dalia.

Les courbes de résistance de pointe du pénétromètre de deux sondages montrent un gradient


de cohésion très net avec la profondeur et une surconsolidation de surface dans le premier
mètre.
En théorie, la surconsolidation apparente dans les couches très superficielles du sol peut être
d’origine :
- mécanique, à la suite de l’érosion de la surface par l’action des courants ou d’un
glissement de terrain ;
- physico-chimique, car il se peut que des phénomènes de liaisons chimiques ou
électriques ordinairement négligés soient ici importants en valeur relative.

La carotte Stacor a été répartie entre divers laboratoires comme mentionné dans le tableau 1.

Tronçon Laboratoire d'analyse


0 - 0,7 m IFP
1,7 - 2,7 m ECP
3,7 - 4,7 m IFP/CERMES
5,7 - 6,7 m ECP
7,7 - 8,7 m L3S
9,7 - 10,7 m ECP
11,7 - 12,7 m L3S
13,7 - 14,7 m IFP/CERMES
15,7 - 16,7 m ECP

Tableau 1- Répartition de la carotte Stacor

L’Ecole Centrale de Paris dispose d’une carotte Stacor de longueur 17 mètres (profondeur
d’eau 650 mètres environ) fournie par Stoltoffshore provenant du site de Ceiba..

3.2. Essais mécaniques réalisés par l’IFP

De nombreux essais ont été réalisés par l’IFP pour la caractérisation physique et mécanique
des échantillons provenant des carottes fournies par Total.
Ces essais sont de 3 types : des essais d’identification, des essais de mécanique des sols et des
essais de rhéologie.

Essais d’identification
Teneur en eau
Limites d’Atterberg
Granulométrie – tamisage - sédimentométrie
Granulométrie laser
Teneur en matières organiques
Teneur en carbonates
Salinité
Essais au bleu de méthylène
Adsorption d’azote
Diffraction X

9
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

MEB (microscope électronique à balayage)

Essais de mécanique des sols


Mesures acoustiques
Scissomètre de poche
Scissomètre de laboratoire
Fall cone
DSS (direct simple shear)
Essai oedométrique
Triaxial UU (non consolidé, non drainé)
Triaxial CAUc (consolidé de manière anisotrope et cisaillé non drainé en compression)
Triaxial CAUe (consolidé de manière anisotrope et cisaillé non drainé en extension)
Triaxial CIU (consolidé et cisaillé en non drainé)
Ring shear test

Essais de rhéologie
Rhéomètre fluage
Rhéomètre écoulement
Rhéomètre oscillatoire

A titre d’illustration, la figure 3 présente un scissomètre de laboratoire, la figure 4 un appareil


triaxial et les figures 5 et 6 un rhéomètre et son plateau.

Fig. 3. – Scissomètre de laboratoire Fig. 4. – Triaxial

10
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Fig. 5. – Rhéomètre Fig. 6. – Plateau du rhéomètre

Résultats des mesures

Un important travail a été effectué sur chaque type d'essais : comparaison des procédures
selon les différentes normes ou "habitudes" en vigueur (ASTM, AFNOR, NGI, Fugro….). Les
responsables des laboratoires de Fugro UK et NGI ont été rencontrés et leurs approches
analysées.
Un document faisant la synthèse des procédures utilisées fait l’objet de la tâche 4.

Essais de rhéologie

Parallèlement à l'approche classique de mécanique des sols, des mesures ont été effectuées en
considérant le matériau comme un fluide. Plusieurs équipes de recherche ont déjà utilisé cette
approche (Locat & Demers, 1988 - Migniot, 1989). Des essais sur rhéomètre à contrainte
imposée ont été effectués sur des échantillons provenant des carottes selon quatre procédures :
essais de fluage, d’écoulement, d’oscillations en régime linéaire et de reprise.

Les résultats des essais de rhéologie montrent un comportement de fluide à seuil,


rhéofluidifiant, avec une forte capacité à la reprise après déstructuration.

D'un point de vue pratique, les essais de rhéologie se révèlent un outil rapide pour estimer la
résistance au cisaillement et la capacité de reprise après déstructuration. Ils ne nécessitent
qu’une faible quantité de matériau pour la réalisation des essais.

11
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

3.3. - Ecole Centrale de Paris - Propriété des Sols marins grands Fonds

L’Ecole Centrale dispose d’une carotte de 17 tronçons de 1 mètre prélevée au carottier


STACOR sur le site de Ceiba dans Golfe de Guinée fourni par Stoltoffshore et de 4 tronçons
de 1 mètre prélevés également au STACOR sur le site de Dalia fourni par Total.

L’objectif du contrat passé à l’Ecole Centrale avait pour but de :


- mesurer un maximum de caractéristiques habituelles de ces sédiments,
- identifier un comportement standard (comportements de référence) ou spécifique.

Pour établir les comportements de référence, les caractéristiques des milieux granulaires
(sables et argiles) sont classées en :
- nature des grains,
- arrangement des grains,
- propriétés mécaniques du sol,
afin de mettre en évidence la relation logique qui régit toutes les corrélations de paramètres :

Nature des grains + Arrangement et Confinement des grains


= Propriétés mécaniques du sol

La carotte STACOR de 17 m de long a été prélevée par 700 m de fond au large du Golfe de
Guinée sur le site de Ceiba. Elle a été fournie débitée en tronçons de l m qui ont été stockés
verticalement en chambre froide. Les tronçons de 16,10 à 17,10 m et de 15,10 à 16,10 m ont
servi à mettre au point la campagne d'essais. Le tronçon de 0,10 à 1,10 m n'a pas encore été
analysé en décembre 2004. Il était attendu que les procédures d’essais soient définitivement
au point pour effectuer les mesures sur la partie de carotte dans laquelle se situe le pic de
cohésion encore non expliqué.
Le matériau apparaît comme une argile très plastique de couleur gris foncé, saturée. Notons
par ailleurs l'existence de nombreux débris de coquilles, visibles à l'œil nu, leur distribution
causant une certaine hétérogénéité.

La carotte du site de Dalia est aussi une carotte STACOR : l’Ecole Centrale a reçu 4 tronçons
de 1 m notés «16-17», «10-11 », «6-7» et «2-3».

Chaque tronçon de l m a été débité en 7 sous-tronçons pour effectuer un maximum de


mesures suivant un pas régulier (figure 7), soit sur chaque tronçon :

Arrangement des grains


7 teneurs en eau naturelle (Wnat)

Nature des grains


7 limites l'Atterberg (WL et WP)
7 valeurs au bleu de méthylène (VBS)
1 minéralogie et observation au MEB (carotte de 4 m)

Propriétés mécaniques - déformabilité


2 indices de compression et de gonflement à l’oedomètre (Cc et Cs)
1 module de Young maximum au triaxial de précision (Ernax)

12
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Propriétés mécaniques - rupture


7 cohésions non drainées au fall cone (CUf)
7 cohésions non drainées au scissomètre de laboratoire (CUlab)
2 cohésions et angles de frottement interne au pic et au palier au triaxial (CU+U, c', φ'
et φ'pic)
1 cohésion et angle de frottement interne au triaxial de précision c'p et φ'p

Fig. 7. - Plan d’expérience sur chaque tronçon de 1 mètre

Le stockage vertical des carottes a modifié la teneur en eau des échantillons : essorage de la
tête et gonflement en eau du pied, induisant une inversion du sens « normal » de variation de
Wnat sur les premiers tronçons.

Résultat des essais

Nature des grains


- Limites d'Atterberg : WL et WP diminuent en fonction de la profondeur jusqu’à 7
mètres puis deviennent constants en-dessous, mais les valeurs sont très dispersées,
- Minéralogie : les analyses entre 7 et 11 mètres paraissent très voisines mais sont
différentes de celles à 4,8 m, deux anomalies pourraient être retenues à 9,3 m et
10,9 m,

13
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

- Bleu de méthylène : VBS croît jusqu'à 7 mètres puis est constant en-dessous après un
décrochement.

Arrangement des grains (Histoire)


- La teneur en eau naturelle Wsat décroît jusqu'à 7 mètres puis croît légèrement en-
dessous, avec un décrochement,
- Le rapport de surconsolidation OCR décroît jusqu'à 7 m puis reste constant autour de 1
en-dessous avec quelques irrégularités.

Propriétés mécaniques
− Le matériau est normalement consolidé en général, mais présente une cohésion de type
physico-chimique, pouvant s’estomper avec la profondeur,
− La compressibilité décroît avec la profondeur jusqu'à 7 m et est nettement supérieure à
celle des argiles normalement consolidées remaniées. Cs semble constan :: Le rapport
Cc/Cs suit de ce fait les variations de Cc et est très nettement supérieur à celui des
argiles remaniées,
- La cohésion non drainée est systématiquement supérieure à celle des argiles remaniées
jusqu’à 12 mètres, puis du même ordre après 12 mètres,
- Les caractéristiques critiques sont très influencées par le domaine de consolidation au
triaxial à comparer à l’état de contrainte en place :
− à faible contrainte (faible profondeur), l’angle de frottement mesuré au palier φ’ est
de l’ordre de 36 à 38°, bien que les essais soient difficiles à mener avec les valeurs
de consolidations très faibles,
− à forte contrainte (grande profondeur, au-delà de 10 m), l’angle de frottement
mesuré au palier est compris en 16 et 20°,
− les caractéristiques des angles de frottement de pic, sont sans doute plus
significatives 25° au-dessous de 7 mètres, contre 35° au-dessus de 7 m.

Quelques remarques sur les essais


Les mesures de WL au cône sont légèrement supérieures à celles à la coupelle et moins
dispersées.
Le faIl cone et le scissomètre de laboratoire donnent des mesures de Cu très voisines.
L'essai oedométrique peut révéler 2 régimes :
- une rupture progressive des liaisons entre grains (fort Cc),
- une compressibilité moindre stabilisée à environ 4 fois la contrainte en place.

Pour la préparation des essais triaxiaux, il est préférable de prendre des échantillons ayant un
élancement de 1,5 avec un bon système d'anti-frettage plutôt qu'un élancement de 2 afin
d’observer la rupture progressive des liens entre grains (pic arrondi vers 10%) et non des
localisations de déformations (pic pointu parfois avant 5% ou chute brusque lors de la
décroissance du déviateur).
Les courbes q-ε1 et ∆u-ε1 doivent être analysées conjointement.

14
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

3.4. - Laboratoire d’Environnement et de Minéralurgie Nancy - Essais de dispersion et


minéralogie des argiles grands fonds (LEM – F. Thomas)

Le LEM a travaillé sur le problème de la dispersion des argiles, les dispersants usuels étant
inefficaces.
L’utilisation d’une résine qui remplace les cations multivalents par du sodium donne
d’excellents résultats, meilleurs qu'avec uniquement des ultrasons.
Les courbes granulo-métriques ne font plus apparaître de « silt » (Figure 8). La dispersion des
agrégats de particules est meilleure, une part argileuse prépondérante est mise en évidence.

Les essais réalisés par le LEM ont montré que le diamètre moyen D50 pouavit être divisé par
2 ou 3. Celui-ci passe de 8,7 µm à 4,07 µm pour les échantillons de Moho et de 14,32 µm à
3,54 µm pour les échantillons d’Akpo.

Fig. 8. – Efficacité de différents dispersants sur la courbe granulométrique d’un échantillon


représentatif

3.5. - Laboratoire d’Environnement et de Minéralurgie Nancy – Etude minéralogique et


morphologique de deux sols profonds (LEM – F. Thomas)

Les objectifs de la présente étude sont de :


- lever l'ambiguïté sur la composition minéralogique des sols profonds du Golfe de
Guinée, par une caractérisation fine de leur minéralogie. L'accent est mis sur la
fraction < 2 µm qui concentre les minéraux argileux. L'objectif est de caractériser la
nature minéralogique de cette fraction, ainsi que la morphologie des particules qui la

15
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

composent, afin d'identifier les paramètres qui contrôlent les propriétés mécaniques de
ces sols,
- comparer deux échantillons à des profondeurs différentes sur un même sondage, afin
de rechercher les paramètres de différenciation.

Les échantillons fournis par l'IFP sont issus de deux niveaux d'un carottage Kullenberg. Ils
ont subi une homogénéisation mécanique à l'IFP.

Mode opératoire

Un mode opératoire spécifique a été retenu après concertation avec l’IFP.


Son objectif est d'obtenir une dispersion optimale du sol afin de libérer au maximum la
fraction fine < 2 µm par destruction séquentielle des phases autres que les argiles, dont
certaines peuvent être à l'origine d'une agrégation : sel, calcite, matière organique.
Les principales étapes sont :
Préparation : homogénéisation de la carotte,
Elimination du sel par lavage à l'eau,
Elimination des carbonates à l'acide,
Elimination de la matière organique à l'eau oxygénée,
Fractionnement physique,
Morphologie de l'argile (fraction < 2 µm).

Diffractogramme X (DRX)

Le diffractogramme X des échantillons bruts en poudre détecte les phases cristallines


suivantes : le quartz, la calcite, la halite et des phyllosilicates (figure 9). Parmi ces derniers, la
kaolinite est la plus abondante. Une ondulation vers 12,57 Å indique la présence possible de
smectite. L’élargissement de la bande indique un fort désordre d'empilement, ce qui rend les
smectites difficiles à mettre en évidence.

L'élimination successive des phases accessoires a été suivie par spectroscopie infrarouge et
diffractométrie X.

16
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Figure 9. - Diffractogramme X sur poudre des échantillons bruts K13H et K13B.

Analyse chimique

A chaque étape du traitement, les échantillons ont subi une analyse chimique, afin de
connaître la composition du solide et de suivre la qualité de l'élimination des phases.
Les analyses ont été effectuées sur les échantillons d'origine, après lavage et décarbonatation,
et après oxydation de la matière organique.

Observation de l'échantillon au MEB

Avant purification, l'imagerie effectuée en électrons secondaires et rétrodiffusés à divers


grandissements est illustrée pour des fragments massifs par les images de la figure 10. Les
observations sont les suivantes :
- le solide est composé de grains plus ou moins polis et particulaires de dimension
moyenne comprise entre 1 et 5 µm. Il résulte de l'association de plusieurs particules liées
entre elles,
- les électrons rétrodiffusés indiquent une forte homogénéité de la composition de
surface,
- l'analyse chimique globale montre la présence quasi-exclusive de NaCl.

17
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Fig. 10. - Images MEB de l’échantillon K12H massif en électrons secondaires et rétrodiffusés
à deux grandissements

Composition minéralogique des échantillons

La composition minéralogique est relativement monotone. On peut, sur la base des


diffractogrammes et des observations microscopiques, se risquer à une évaluation semi-
quantitative des teneurs. A cette fin, le sel est ignoré.
La famille dominante est celle des argiles : la spectroscopie infrarouge, la DRX et les
microscopies montrent clairement l'existence de trois familles :
- la kaolinite et à de rares occurrences l'halloysite (forme hydratée de la kaolinite)
présente à 30 - 40 %,
- une smectite, peut-être la montmorillonite, dominante, présente à 40 - 50 %,
- l'illite, minoritaire, présente à moins de 10 %.

Les minéraux secondaires significatifs sont :


- la calcite, qui représente moins de 10 %,

18
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

- la pyrite, décelée par DRX et par microscopies, présente à l'échelle du %.

Des minéraux ont été occasionnellement rencontrés :


- un oxy-hydroxyde de fer,
- un hydroxyde d'aluminium, probablement la gibbsite, d'après la morphologie en
feuillets,
- un dioxyde de titane, probablement le rutile d'après la morphologie en bâtonnets.

La matière organique, qui représente environ 5 % en masse des échantillons, est distribuée de
manière très localisée, et n'a été observée qu'associée en agrégats organo-minéraux.

Morphologie des constituants majeurs

L'observation la plus frappante est la petite taille des particules constituantes. L'observation
que l'ensemble des échantillons passe le tamis de 38 µm, et la proportion élevée (52 à 61%)
de particules < 5 µm en sont un premier indice. Les clichés de microscopies montrent
clairement la quasi-absence de particules de plus de 10 µm et la taille largement inférieure à 1
µm de la plupart d'entre elles.
La montmorillonite et l'illite ont été observées presque exclusivement en agrégats complexes
de quelques µm au maximum, en associations mixtes entre elles et avec la kaolinite.
La kaolinite, le plus souvent présente à des tailles inférieures à 1 µm, montre deux types de
morphologies. Des particules automorphes hexagonales, le plus souvent opaques aux
électrons donc assez épaisses, voisinent avec des particules largement majoritaires de formes
très arrondies, peu opaques, signe d'une altération poussée. Plusieurs origines, respectivement
des gisements et des sols pourraient expliquer cette diversité.

3.6. – CERMES - Comportement des sols marins de grande profondeur

Les essais de laboratoire ont été réalisés sur des échantillons provenant de deux tronçons
carottes STACOR fournis par l’IFP. La carotte n° 1 se situe entre 4,18 et 4,70 m de
profondeur et la carotte n° 2 entre 14,18 et 14,70 m de profondeur.

Les points traités au cours de ce programme expérimental sont les suivants :


Observation microstructurale (Porosimètre au Mercure - PAM et Microscopie
Electronique à Balayage - MEB) de la structure initiale du sol et de son évolution en cours de
compression oedométrique dans une gamme de contraintes représentative (0 kPa – 800 kPa).
Essais de compression oedométrique à diverses salinités pour identifier l’effet de la
salinité sur une éventuelle surconsolidation,
Lessivage en eau salée et non salée en conditions oedométriques à diverses charges
constantes,
Détermination des propriétés de rétention d’eau à diverses salinités pour quantifier le
potentiel de l’eau dans des échantillons en fonction de la salinité et évaluer l’effet de la
composante osmotique,
Détermination des propriétés de retrait afin d’examiner à l’échelle macroscopique la
stabilité des plaquettes et contribuer ainsi à préciser la nature minéralogique des sols
considérés (différence de réponse kaolinite / smectite / illite).

19
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Caractérisation de la salinité du fluide interstitiel

Les résultats corroborent le caractère essentiellement sodique de l’eau interstitielle en accord


avec la composition moyenne de l’eau de mer, constituée à 55,3 % de ions chlorure (Cl-) et à
30,8 % de ions sodium (Na+).

Les valeurs de salinité obtenues pour l’eau interstitielle sont assez proches pour les deux
carottes : 36,8 g/l pour la carotte 1 et 35,9 g/l pour la carotte 2. Elles sont assez éloignées des
valeurs moyennes des eaux océaniques, comprises entre 34,60 et 35,00 g/l en fonction de la
température.

Propriétés physiques et limites d’Atterberg

Le poids spécifique de la phase solide déterminée au picnomètre à 20° vaut 26,66 kN/m3 pour
le sédiment de la carotte 1, et 26,86 kN/m3 pour le sédiment de la carotte 2. Ces valeurs sont
proches de celles caractéristiques de la montmorillonite (26,88 kN/m3) et de la kaolinite
(25,70 à 26,09 kN/m3), et nettement plus faible que la valeur caractéristique de l’illite
(27,86 kN/m3).

Sur la figure 11, les valeurs de limites de liquidité et de plasticité sont présentées en fonction
de la molarité en NaCl de la solution aqueuse utilisée pour malaxer les sols. L’intérêt de cette
analyse réside dans la possibilité de déceler une éventuelle dépendance des limites de liquidité
et de plasticité de la salinité afin de mieux identifier la minéralogie des sédiments. Cette
détermination a été effectuée, sur les sédiments des deux carottes, pour des concentrations en
NaCl entre 0 g/l (0 M) et 76 g/l (1,3 M).
On rappelle qu’une molarité exprime le nombre de moles de soluté (ici NaCl) dans un litre de
solution (une solution NaCl 1 M contient 58 g de NaCl).

Fig..11. - Limites de liquidité et de plasticité en fonction de la salinité (NaCl)

20
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

L’influence de la teneur en sel sur les valeurs de la limite de liquidité est assez marquée,
tandis que la limite de plasticité reste peu influencée par la variation de salinité du fluide
interstitiel. Ces éléments renforcent l’hypothèse d’une fraction argileuse assez élevée dans les
sédiments GdG analysés, constituée principalement par des smectites (montmorillonites).

Caractéristiques de rétention et de retrait

Une évaluation des caractéristiques de retrait et de rétention a été effectuée. Ces résultats
décrivent le comportement des sédiments GdG à l’état non saturé en terme d’échange air –
eau. Bien que l’état non saturé ne soit pas représentatif de l’état in-situ des sédiments,
l’analyse des propriétés de rétention et de retrait apporte des renseignements précieux sur la
microstructure de ces sols.

L’observation des résultats obtenus montre que les sédiments se rétractent initialement
proportionnellement au volume d’eau perdu, les variations de volume des sédiments sont donc
égales à la variation de teneur en eau. Ce comportement est typique des montmorillonites, il
traduit le fort potentiel de stockage des molécules d’eau et, donc, la plasticité importante de
ces argiles, dérivant de l’empilement spécifique des feuillets. L’eau expulsée dans cette phase
est essentiellement de l’eau inter-foliaire, ce qui permet à ces sols de continuer à se rétracter,
même à l’état non saturé ; le même comportement n’est pas observé dans les kaolinites, où le
retrait au-delà du point d’entrée d’air se fait à volume pratiquement constant.

Comportement mécanique des sols marins - Essais de compressibilité

Ces essais et leur interprétation ont été effectués en collaboration avec Fugro-France

Pour la caractérisation du comportement mécanique des sols marins étudiés, des séries
d'essais oedomètriques couplées à des observations de la microstructure par PAM et MEB ont
été réalisées. Les échantillons analysés, saturés, ont été maintenus dans une solution de sel de
Guérande (NaCl) ayant la même salinité que l'eau interstitielle d'origine.

Afin de vérifier l'effet de la salinité sur les caractéristiques de compressibilité des sédiments,
une série d'essais oedomètriques a été réalisée sur des échantillons lessivés au préalable avec
des solutions en NaCl à diverses salinités, à savoir :
− non salée,
− à la teneur en sel naturelle,
− à la teneur en sel double de celle naturelle (figure 12).
Le but de cette approche est de reconnaître et justifier le gain en résistance (pic en cohésion
non drainée) observé dans le premier mètre de sédiments, par la présence éventuelle d'une
« surconsolidation apparente » d'origine osmotique (Sultan et al., 2000). A ce stade de la
recherche, le phénomène osmotique est donc associé uniquement à la variation de la teneur en
NaCl du fluide interstitiel. Ceci est clairement une limitation de l’approche proposée, car les
réactions physico-chimiques engendrées dans les sédiments plus superficiels ne sont pas
nécessairement associées uniquement à cet électrolyte.

21
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Fig. 12. – Résultat des essais oedométriques en fonction de la salinité

On remarque tout d'abord que l'influence de la salinité dans la gamme des concentrations en
NaCl entre 0 g/l et 77,2 g/l est très faible. Ceci peu être résumé par le graphique présenté sur
la figure 13. Si on associe au niveau de salinité une valeur de succion osmotique, les seuils
observés ont des analogies évidentes avec la surface LC introduite par Alonso et al. (1990)
pour expliquer l'écrouissage en succion dans les sols non saturés.

Fig. 13 – Seuil de plasticité des sédiments grands fonds GdG en fonction de la salinité

Les indices Cc de 1,75 à 2 témoignent d'une forte compressibilité des sédiments, typique des
sols argileux très plastiques tels que les montmorillonites. Cependant les valeurs de Cc sont
bien plus élevées des valeurs calculées avec la formule proposée par Skempton (Cc =
0,09[10wl - 1]), ceci indique que la compressibilité des sédiments n'est pas liée uniquement à

22
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

leur limite de liquidité. L'analyse des caractéristiques de fluage, par l'intermédiaire du


coefficient de consolidation secondaire Cα, confirme le caractère assez particulier des
sédiments. En effet, les valeurs du coefficient Cα, pour l'ensemble des essais réalisés sur les
sédiments GdG à -4,18 m (carotte 1) sont comprises entre 0,025 et 0,09.

3.7. Laboratoire L3S Grenoble


Essais triaxiaux et procédure Shansep

Plusieurs possibilités s'offrent en laboratoire pour tester le comportement de sols argileux lors
d'essais de comportement mécanique : triaxiaux ou essais de cisaillement simple. Le
paramètre recherché est d'abord la « cohésion non drainée » du sol. Les expérimentations
montrent que celle ci est différente selon le type d'appareillage employé : déformation plane,
compression, ou extension. Ce fait traduit uniquement que l'angle de frottement effectif φ' du
matériau n'est pas le même, ou autre façon de dire, le critère de rupture tridimensionnel ne suit
pas le critère de Coulomb.

La reconsolidation des échantillons et l'utilisation d'une procédure appelée SHANSEP a été


développée à partir des années 70 pour évaluer le comportement des remblais sur argile au
MIT. Cette procédure est critiquée par Leroueil et al. se demandant si elle constitue un
progrès véritable et durable.

En fait, le comportement des argiles marines venant de grands fonds marins devrait être
effectué en se plaçant à des contraintes verticales proches des contraintes en place, même si
celle-ci sont très faibles. (Il a été possible de réaliser des essais triaxiaux sur de la neige
fraîche de densité 150 kg/m3 en adaptant les appareillages. Ces essais peuvent être adaptés à
des argiles).
L’étude comporte une bibliographie complète sur le comportement des argiles molles à
faibles contraintes.

Sur des échantillons prélevés au Stacor fournis par l'IFP, une première série d'essais triaxiaux
consolidés non drainés est effectuée en appliquant des contraintes classiques sur des
échantillons non remaniés. Ceux-ci sont taillés par découpage, le pélèvement par des
carottiers risquant de détruire la structure des échantillons. Les contraintes appliquées sont de
50, 100 et 200 kPa.

23
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Fig. 14 – Triaxial utilisé par le laboratoire 3S

Un développement de l’appareil triaxial a été effectué pour appliquer des contraintes plus
faibles, typiquement autour de 10 kPa (5, 10, et 20 kPa). (Figure 14)
Les résultats sont comparés à ceux obtenus sur des échantillons reconsolidés selon la
procédure SHANSEP.

24
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

4. Tâche 4
Synthèse
(responsable chef de projet)

En plus de la coordination du projet et de la rédaction des rapports intermédiaire (décembre


2003), d’avancement (octobre 2004) et du présent rapport final don’t une première version a
été sortie en décembre 2004, un document est cours de finalisation sur la rédaction de
recommandations sur les procédures d’essais de laboratoire pour les sols marins grande
profondeur.

Les recommandations portent sur les points suivants :


Granulométrie,
Teneur en eau (présence de sel),
Teneur en matière organique,
Teneur en carbonate,
Méthodologie concernant les essais triaxiaux,
Méthodologie concernant les essais oedométriques,
Préparation des échantillons pour diffraction X,
Préparation des échantillons pour MEB.

Le rapport est en cours de validation entre les partenaires.

Certaines de ces recommandations ont déjà été appliquées dans les laboratoires géotechniques
spécialisés.

25
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

5. Conclusions
La synthèse des connaissances sur les propriétés des sols marins du Golfe de Guinée par
grands fonds montre que ces sols présentent un certain nombre de spécificités par rapport à
ceux d'autres zones géographiques (Golfe du Mexique) et que les méthodes standard ne sont
pas toujours à même de les caractériser précisément et complètement.

Ces sols marins sont essentiellement des argiles très plastiques, sensibles et thixotropes. Un
travail en profondeur a été entrepris pour mieux les identifier, cerner leurs propriétés
physiques et rhéologiques et, in fine, expliquer leur comportement géotechnique. Ce travail de
compréhension a mobilisé les efforts conjugués de tous les acteurs impliqués dans le projet en
collaboration avec plusieurs laboratoires universitaires extérieurs. Total a mis à la disposition
du projet une série de carottes prélevées sur des champs situés par des profondeurs d'eau au-
delà de 1 200 m.

Les protocoles expérimentaux ont été améliorés pour permettre une identification précise des
matériaux : mesure de la teneur en matière organique, de la teneur en carbonate, du contenu
granulométrique de l'activité colloïdale. De même, des progrès significatifs en terme de
minéralogie et de microstructure (présence de smectite) apportent des explications sur la forte
capacité à la rétention d’eau et les indices de plasticité très élevés de ces sédiments.

Il est important de noter que minéralogie et microstructure influent directement sur un certain
nombre de propriétés géotechniques de premier intérêt en ingénierie, notamment la sensibilité,
la thixotropie, l’anisotropie de structure et les comportements d’interface.

Les approches traditionnelles de la mécanique des sols sont basées sur des comportements de
type élasto-plastique. Il est pertinent de s’interroger sur la capacité de tels modèles à décrire
correctement ou complètement le comportement de sols caractérisés par des teneurs en eau
très élevées (W >100%), qui se situent au moins sur les premiers mètres sous la surface du
fond au-delà de leur limite de liquidité (IL >100 %).
Des essais au rhéomètre ont été effectués afin d’apporter des éclairages nouveaux ou
complémentaires sur le comportement de ces sols. Les résultats montrent un comportement de
fluide à seuil, rhéofluidifiant, avec une forte capacité à la reprise après déstructuration.

Des améliorations significatives ont été apportées dans les procédures opératoires pour tenir
compte à la fois :
- des difficultés liées à la manipulation et la préparation d’échantillon très mous ;
- de l’extrême précision requise dans le contrôle des efforts réellement appliqués à
l’échantillon (faibles contraintes de confinement, suppression ou correction des efforts
parasites).

Les apports du projet sont très importants et marquent une avancée certaine dans la façon
d'étudier ces matériaux d'offshore profond.

La suite logique du projet consiste à porter les efforts sur les aspects du comportement de
l’interface du matériau avec les éléments de structure : interface avec les conduites
(frottement, destructuration - restructation du matériau), interface avec les risers caténaires en
acier (raideur du sol de fondation), interface avec les ancres (frottement sol – structure et
évolution avec le temps).

26
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

Valorisation

Les nombreuses publications effectuées à partir des résultats du projet, et en particulier celles
à venir à Perth et à Tokyo servent à faire connaître les travaux à l’international et à faire
prendre conscience de l’importance de suivre rigoureusement les procédures d’essais.

Si les résultats du projet ne donneront pas lieu à des reversements de valorisation externe,
ceux-ci permettront à tous les partenaires qui interviennent dans le projet et en particulier aux
entreprises de mieux prendre en compte les spécificités des sols marins grande profondeur, et
d’offrir à leurs clients des solutions mieux adaptées et plus sécurisantes. Les entreprises
améliorent ainsi leur compétitivité.

Les entreprises présentes dans le projet interviennent à l’étranger et travaillent pour la


majorité des sociétés pétrolières internationales.

27
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

6. Documents

Rapports

A. Puech « Caractérisation des sols grands fonds – Etat des connaissances et des besoins dans
le Golfe de Guinée »

E. Pons « Propriétés physiques et mécaniques des sols marins d'offshore profond - Projet de
fin d'études de Mars à Juillet 2003 »

Vincenzo De Gennaro, Pierre Lelage, Emmanuel de Laure - Comportement des sols marins
grande profondeur RAPPORT FINAL

M. Kongolo, Y. Waldvogel, F. Thomas - Rapport d'étude - Essais de dispersion de sols


profonds

F. Thomas, M. Kongolo, P. Lambert. – Rapport d’étude – Etude minéralogique et


morphologique de deux sols profonds

J. Meunier, J.F. Nauroy – Rapport intermédiaire - décembre 2003

J. Meunier, J.F. Nauroy – Rapport d’avancement - octobre 2004

J. Meunier, J.F. Nauroy – Rapport final – version provisoire - décembre 2004

Site internet

Un site internet à la disposition des partenaires contient l’ensemble des documents relatifs au
projets : rapports, compte-rendu de réunions, exposés, publications.

Séminaire

J.F. Nauroy SEMINAIRE SOLS MARINS GRANDE PROFONDEUR, Organisé par le


groupe de compétence géotechnique marine du CLAROM, le 29 janvier 2003 - CD-Rom
contenant l’intégralité des présentations en PowerPoint. Mars 2003

Colloques

I. Hénaut, E. Pons, E. Bemer, J-F. Nauroy (Institut Français du Pétrole) « Caractérisation


rhéologique des sols marins grande profondeur » - 38ème colloque annuel du Groupe Français
de Rhéologie (GFR) - Brest, 15 au 17 octobre 2003

J.F. Nauroy, I. Hénaut, J. Meunier, A. Puech, H. Dendani « Caractéristiques physiques et


mécaniques des sols marins grande profondeur » Journées AUM-AFM, Brest, septembre 2004
- [Annexe 1]

28
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

A. Puech, H. Dendani, J. Meunier, J.F. Nauroy « Characterisation of deep water soils for
geotechnical engineering: successes and challenges » Caractérisation in-situ des fonds marins
SeaTechWeek, Brest Octobre 2004

J. Meunier, H. Dendani, J.F. Nauroy, A. Puech « Caractérisation mécanique des sols marins
grande profondeur » Caractérisation in-situ des fonds marins SeaTechWeek, Brest Octobre
2004

Publications en cours en décembre 2004

International Symposium on frontiers in Offshore Geotechnics - 19-21 Septembre 2005 Perth

Fabien Thomas, Bernadette Rebours, Jean-François Nauroy, Jacques Meunier « Mineralogical


characteristics of the Gulf of Guinea deep water sediments » - [Annexe 2]

Denys Bore,l Alain Puech, Hedi Dendani, Jean-Louis Colliat « Deepwater geotechnical site
investigation practice in the Gulf of Guinea »

Alain Puech, Jean-Louis Colliat, Jean-François Nauroy, Jacques Meunier « Some


geotechnical specifities of Gulf of Guinea deep water sediments »

Vincenzo de Gennaro, Pierre Delage, Alain Puech « On the compressibility of deepwater


sediment of Gulf of Guinea » - [Annexe 3]

16ème congrès international de mécanique des sols et de la géotechnique - 12-16 Septembre


2005 - Osaka

Alain Puech, Hedi Dendani, Jacques Meunier, Jean-François Nauroy,


« Caractérisation des sédiments de la pente continentale du Golfe de Guinée »- [Annexe 4]

Quatre publications, les plus représentatives du travail effectué dans le cadre du projet, sont
jointes en annexe.

29
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

7. Réunions
7.1. Réunion de projet
Réunion de lancement du projet, 15 janvier 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 7 avril 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 20 juin 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 3 octobre 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 13 février 2004 à l'IFP
Réunion de projet du 18 juin 2004 à l'IFP
Réunion de fin de projet du 1er décembre 2004 à l'IFP

7.2. Séminaire « Sols Mous »

Le séminaire a été organisé le 29 janvier 2003 par le groupe de compétence géotechnique


marine du CLAROM à l’IFP.
Plusieurs projets conduits dans le cadre du CLAROM traitent de l’interaction de structures,
d’ancrages ou de pipelines avec les sédiments très mous de l’offshore profond.
Ces sédiments marins rencontrés au delà de 1 000 m de profondeur dans le Golfe de Guinée,
Golfe du Mexique, Brésil, présentent des caractéristiques particulières :
− sédiments fins (argiles) normalement consolidés ou sous-consolidés ;
− teneurs en eau élevées, fortes limites de liquidité, plasticité élevée (IP au delà de
100);
− faibles valeurs de cohésion en surface (quelques kPa),
− anisotropie marquée et sensibilité élevée;
− risque de remaniement important des échantillons prélevés.

Le dimensionnement, l'installation et la tenue d'ancrages, de caissons, ou de conduites dans


ces sols soulèvent quelques interrogations. Les approches classiques de mécanique des sols
(élasto-plasticité) ne permettent pas de représenter toute la complexité de ces sols situés à la
frontière entre un liquide et un solide.

C’est pourquoi, le groupe de compétence Géotechnique du CLAROM a réuni à la fois des


spécialistes de géotechnique marine et des spécialistes de rhéologie qui possèdent des
connaissances particulières sur des sédiments superficiels ou sur des matériaux ayant des
propriétés voisines de celles des sols de mer profonde : boues, coulis, gels.

Le séminaire a comporté quatre sessions :


1. Etat actuel de la connaissance des sols grands fonds et besoins en ingénierie en ce
domaine,
2. Mécanique des sols superficiels peu denses et de la sédimentation,
3. Domaines connexes à la mécanique des sols matériaux à la frontière liquide -solide,
4. Table ronde – Discussion

7.3. Séminaire de fin de projet

Un séminaire de fin de projet sera organisé au cours du deuxième trimestre 2005 au sein du
Clarom (groupe de compétence géotechnique marine).

30
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

ANNEXES 1

J.F. Nauroy, I. Hénaut, J. Meunier, A. Puech, H. Dendani


« Caractéristiques physiques et mécaniques des sols marins grande profondeur »
Journées AUM-AFM, Brest, septembre 2004
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

Caractéristiques physiques et mécaniques des sols marins grande


profondeur

Jean-Francois Nauroy (1), Isabelle Hénaut (1), Jacques Meunier (2), Alain Puech (3) & Hedi
Dendani (4)

(1) Institut Français du Pétrole


1et 4 avenue de Bois Préau
92508Rueil Malmaison

(2) ITREMER
BP 70
29280 Plouzane

(3) Fugro-France
27 rue des Peupliers
92752 Nanterre Cedex

(4)Total
cours Michelet, cedex 47
92069 Paris la Defense

j-francois.nauroy@ifp.fr

Résumé :

Les sols marins rencontrés par grande profondeur, au delà de 1000 m , présentent des propriétés
différentes des sols du plateau continental. Ils se caractérisent par la présence importante de
particules fines argileuses, mais aussi par une forte teneur en eau. Ces particularités de
composition rendent les sols marins grande profondeur très meubles, plastiques, et sensibles au
remaniement.
Les compagnies pétrolières sont confrontées à ces sols pour l’ingénierie des installations sous-
marines, l’ancrage des structures flottantes et la pose de pipelines. Dans le cadre du CLAROM
(Club pour les Actions de Recherche sur les Ouvrages en Mer), un projet multipartenaire a été
conduit afin d’analyser en détail les caractéristiques physiques et mécanique de ces sols.
De nombreux essais de caractérisation ont été réalisés sur des échantillons prélevés dans le
Golfe de Guinée. Le matériau est considéré soit comme un solide avec une approche de
mécanique des sol classique soit comme un fluide complexe avec une approche rhéologique.
Les premiers résultats présentés montrent la complémentarité des approches

Mots-clefs : Sols marins, plastique, rhéologie

1
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

1 Introduction

Les sédiments marins rencontrés par grande profondeur dans les zones d'activité pétrolières
sur les côtes Ouest de l’Afrique présentent des caractéristiques particulières différentes de celles
des sédiments rencontrés sur le plateau continental. Ils se caractérisent par une granulométrie
qui les classe dans le domaine des sols silto-argileux et présentent des teneurs en eau élevées.
Les essais classiques de mécanique des sols les rangent dans les argiles très plastiques
normalement consolidées. Leur cohésion est en général très faible, à la limite du liquide. Le
prélèvement remanie profondément le sédiment et les caractéristiques mesurées en laboratoire
diffèrent notablement des caractéristiques qui ont pu être mesurées in-situ.
Les structures mises en place dans les grands fonds sont très variées : pieux d'ancrage,
caissons à succion, ancres VLA, pipelines, SCR (Steel Catenary Riser). Le dimensionnement et
l'installation de ces structures soulèvent quelques interrogations. Les derniers exemples
d’installation de caissons à succion par mer profonde dans le Golfe de Guinée ont montré que
plusieurs aspects du comportement de ces matériaux, anisotropie, comportement à l’interface
sol – acier, remaniement, cicatrisation, ne sont pas maîtrisés (Puech, 2003). La compréhension
des propriétés mécaniques des sols marins grande profondeur apparaît comme un passage obligé
dans l’étude plus approfondie du dimensionnement des caissons d’ancrage, de la pose, de
l’ensouillage, de la stabilité des conduites, de l’interaction des risers caténaires avec le sol.

2 Caractérisation physique

De nombreuses campagnes de reconnaissance effectuées par Total dans le Golfe de Guinée


ont permis d’accumuler quantité de mesures in situ (CPT, scissomètre) et de rapporter des
carottes pour analyse en laboratoire.
Total a mis a disposition du projet plusieurs carottes prélevées par des profondeur de 1200
à 1500 m.

Une série complète d'essais d'identification a été entreprise sur ces échantillons.
− teneur en eau,
− limites d’Atterberg,
− granulométrie laser,
− teneur en matières organiques,
− teneur en carbonates,
− salinité,
− essais au bleu de méthylène,
− adsorption d’azote,
− diffraction X,
− MEB (microscope électronique à balayage),
− analyse chimique.

Certaines procédures courantes utilisées par la profession pour déterminer la granulométrie


(sédimentométrie) et la teneur en matières organiques (pertes au feu) se sont révélées
inappropriées et conduisent à des résultats erronés. Un travail important a été effectué sur

2
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

La figure 1 donne des résultats de mesures de teneur en eau en réalisées par l’IFP sur deux
carottes Kullenberg et des mesures réalisés par Fugro sur une carotte Stacor, avec un meilleure
préservation. Les teneurs en eau sont très élevées (de plus de 150 % en surface à 130 % environ
à 10 mètres), très proches voire supérieures aux limites de liquidité. On peut considérer ce
matériau en surface comme une pâte visqueuse en première phase de consolidation comme le
décrit Le Bras pour des vases estuariennes (Le Bras, 2000).

Teneur en eau (%)


0 50 100 150 200
0

Ris

K13
2 K16
profondeur (m)

10

Fig. 1 Profil de teneur en eau

La figure 2 récapitule les données d’indice de plasticité dans le Golfe de Guinée. Les
indices de plasticité sont extrêmement élevés, en comparaison des indices de plasticité trouvés
dans le golfe du Mexique (en tirets) et sur le delta du Mississipi (en pointillé). Les sols du Golfe
de Guinée se montrent très différents de ceux d'offshore profond américains.

3
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

P la sticity in d e x, P I (% )
20 40 60 80 100 120 14 0 16 0
0

10

15
P en e tratio n (m

20

25

30

35
Gulf of M exi co
M issi ss ip pi D elta

Fig. 2 Indice de plasticité dans le Golfe de Guinée (Fugro-France)

Le minéral argileux présenté comme dominant dans les analyses minéralogiques effectuées
antérieurement à 2003 était la kaolinite, mais les mesures d'adsorption au bleu de méthylène ou
à l'azote laissaient penser à la présence de smectites. Des analyses minéralogiques fines avec des
procédures élaborées (Thomas et al, présenté à IS-FOG 2005) effectués sur quelques
échantillons montrent que la teneur en argile gonflante est importante et responsable du
comportement plastique de ces matériaux.

3 Caractérisation mécanique

Les courbes de résistance de pointe au pénétromètre montrent généralement un gradient de


cohésion très net avec la profondeur et une curieuse couche indurée en surface dans le premier
mètre, avec des cohésions jusqu'à 10 fois plus élevées qu'au dessous (Fig. 3).

En théorie, cette "surconsolidation" apparente dans les couches très superficielles du sol
pourrait être d’origine :
- mécanique, à la suite de l’érosion de la surface par l’action des courants ou d’un
glissement de terrain ;
- physico-chimique, faisant intervenir des phénomènes chimiques ou électriques
ordinairement négligés.

4
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

Résistance de pointe au pénétromètre (MPa)


0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
0

10

profondeur (m)

15

20

25

Fig. 3 Exemple de profil pénétrométrique dans le Golfe de Guinée

L'explication mécanique ayant été écartée sur ces sites, on privilégie actuellement les
modèles physico-chimiques (Sultan et al, 2000), mais aucun n'a été validé à ce jour.

La présence de cette couche de "surconsolidation apparente" impacte directement sur la


réponse mécanique de ces sédiments lorsqu'ils sont soumis à un chargement (capacité portante,
raideur).

Les mesures de résistance au cisaillement de type mécanique des sols : scissomètre de


poche, scissomètre de laboratoire, essais de cisaillement direct, triaxiaux confirment la tendance
d'une augmentation lente avec la profondeur (Fig. 4).Les valeurs sont très faibles en surface

5
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

Résistance au cisaillement (kPa)


0 10 20 30 40 50
0

Lsi

K16
2
STAC

profondeur (m)
4

10

Fig. 4 Profil de résistance au cisaillement

Parallèlement à l'approche classique de mécanique des sols, des mesures ont été effectués
en considérant le matériau comme un fluide. Plusieurs équipes de recherche ont déjà utilisé cette
approche (Locat & Demers, 1988 - Migniot, 1989) Des essais au rhéomètre ont été effectuées
sur quelques échantillons selon quatre procédures : essais de fluage, d’écoulement,
d’oscillations en régime linéaire et de reprise.

Essais de fluage
Un essai de fluage au rhéomètre consiste à appliquer à un échantillon de matériau un
couple constant (La contrainte de cisaillement est alors constante) et à mesurer la déformation
angulaire résultante en fonction du temps.
A partir d’un certain niveau de contrainte appliquée, dite contrainte seuil ou seuil
d’écoulement, on observe un écoulement uniforme de matière.
Des essais de fluage ont été réalisés à 5°C sur des échantillons présentant des résistances
au cisaillement (mesurées au scissomètre de laboratoire) variant de 3 à 10 kPa. (Fig. 5)

6
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

100 500

80 400
% déformation

%déformation
8,5 kPa
60 τ=3 kPa
300

40 200

20 τ=2,5 kPa 100


8 kPa
τ=2 kPa
τ=1 kPa 7 kPa
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
time (s) time (s)

Fig. 5 - Exemple de détermination de la contrainte seuil sur des échantillons


prélevés sur des carottes

Les contraintes seuil obtenues au rhéomètre a été trouvée du même ordre de grandeur que
celles obtenues avec le scissomètre de laboratoire. Le seuil est d'autant plus net que la
"cohésion" du matériau est faible.

Essais d’écoulement
Des essais à balayage à contrainte imposée permettent d'étudier les propriétés d'écoulement
du matériau. Des échantillons aussi peu remaniés que possible ont été prélevés sur des carottes
du Golfe de Guinée et soumis à ce type d'essai. D'autres échantillons ont été destructurés et
homogénéisés en ajoutant des quantités d'eau contrôlées.

Tous les échantillons, quelles que soient leurs teneurs en eau, présentent un comportement
rhéofluidifiant avec un seuil de contrainte que l’on peut modéliser par une loi de Herschel-
Bulkley (Fig. 6) :

. n
τ =τ c + K ×γ

τc la contrainte seuil
τ la contrainte de cisaillement
K la consistance de l’échantillon (K porte la même unité que la viscosité)
n l’indice de pseudo plasticité

γ la vitesse de cisaillement

7
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

Fig. 6 - Essais d'écoulement continu en contraintes imposées à des teneur en eau différente

Essais oscillatoires

Des essais oscillatoires réalisés en balayant en fréquence avec une faible amplitude de
déformation (0,05%) ont montré un comportement de gel fort (Henaut et al, 2003). La chute des
modules est un indicateur du seuil d'écoulement.

1000000
Modules dynamiques (Pa)

G'
100000
G"
10000

1000

100

10

1
1 10 100 1000 10000 100000
τ (Pa)

Fig. 7 Exemple d'essai oscillatoire

Essais de reprise

Quelques échantillons ont été soumis à une vitesse de cisaillement de 500 s-1 pendant 10
minutes afin de les déstructurer. Puis ils ont été laissés au repos en effectuant à intervalle
réguliers des essais oscillatoires pour quantifier la reprise au cours du temps.
Les échantillons récupèrent leurs propriétés

8
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

100000
Etat intial ; w=150%

Etat déstructuré t=0

t = 13 min

t = 40 min

t = 53 min
G' en Pa

t = 1h06 min

t = 1h20 min

t = 1h33 min

t = 1h46 min

t = 2h ; w=146%
10000
1 10 100
Fréquence w en Hz

Fig. 8 Exemple d'essaii de reprise

4 Conclusions

Les sols marins rencontrés par grande profondeur sont essentiellement des silts argileux très
plastiques, sensibles et thixotropes. Un important travail de recherche a été entrepris pour mieux
les identifier, cerner leurs propriétés physiques et mécaniques. Les protocoles expérimentaux
ont du être améliorés.
Des essais exploratoires au rhéomètre ont été effectués afin de rechercher dans quelle mesure
des modèles issus de la mécanique des fluides (visco-plasticité, modèles à seuil…) ne
seraient pas aptes à apporter des éclairages nouveaux ou complémentaires sur leur
comportement. Les premiers résultats montrent un comportement de fluide à seuil,
rhéofluidifiant, avec une forte capacité à la reprise après déstructuration. Cette approche semble
prometteuse. Ces travaux ont mis en évidence la nécessité d'approfondir le rôle que jouent les
caractéristiques minéralogiques, physico-chimiques (salinité entre autres) et microstructurales
sur le comportement du matériau. Les processus de sédimentation peuvent également être
importants (vitesse de sédimentation, natures des dépôts, proximité des pockmarks, volcan de
boue, …).

Références

Henaut, I., Pons, E., Bemer, E. et Nauroy, J-F., 2003, Caractérisation rhéologique des sols
marins grande profondeur », 38e Colloque annuel du Groupe Français de Rhéologie (GFR),
Brest, 15 au 17 octobre 2003

Le Bras, G., 2000, Etude expérimentale du début de consolidation de sédiments fins naturels,
Thèse de doctorat, Université de Nantes

Locat, J. & Demers, D., 1988, Viscosity, yield stress, remolded strength, and liquidity index
relationships for sensitive clays, Can. Geotech. J., 25, 799-806

9
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004

Migniot, C. 1989, Tassement et rhéologie des vases, La houille blanche, N°2

Thomas,F., Nauroy, J-F & B. Rebours, 2005, Mineralogical characteristics of the Gulf of
Guinea deep water sediments, présenté à l'International Symposium on Frontiers in offshore
geotechnics

Sultan, N., Cochonat, P., Dennielou, P., Bourillet, J.F., Savoye, B. & Colliat, J-L., 2000,
"Surconsolidation apparente et pression osmotique dans un sédiment marin", CR Acad. Scien
Paris, Sciences de la terre et des planètes/331, pp 379-386

Van Damme, H., "Colloidal Chemo-Mechanics of Cement Hydrates and Smectite Clays :
Cohesion vs Swelling,in « Encyclopedia of Surface and Colloid Science », A. Hubbard, Ed.,

10
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

ANNEXES 2

Fabien Thomas, Bernadette Rebours, Jean-François Nauroy, Jacques Meunier


« Mineralogical characteristics of the Gulf of Guinea deep water sediments »
International Symposium on Frontiers in Offshore Geotechnics - 19-21 Septembre
2005 Perth
Mineralogical characteristics of the Gulf of Guinea deep water sediments
F. Thomas
Laboratoire Environnement et Minéralurgie (CNRS-INPL), Vandoeuvre, France
B. Rebours & J-F. Nauroy
Institut Français du Pétrole, Rueil-Malmaison, France
J. Meunier
Ifremer, Centre de Brest, Plouzané, France

ABSTRACT: The properties of marine sediments encountered at great water depth are characterized by a
large content of fine particles and a high water content. These sediments appear to be very plastic and sensi-
tive to disturbance. In order to better understand the relationships between the mineral composition and the
plastic behaviour of these soils a detailed analysis of the physical and mineralogical properties of several rep-
resentative samples from Gulf of Guinea was performed. The mineralogical composition, analysed after
proper dispersion of the samples, reveals significant amounts of smectite, whose swelling properties explain
the high water content and the very high plasticity index generally measured on these sediments.

1 INTRODUCTION

The properties of marine sediments encountered at 2 PHYSICAL CHARACTERISTICS


great water depth (beyond 1000 m) are characterized
by a large content of fine particles and high water The subsurface sediments of the studied site of Gulf
content. These sediments appear to be very plastic of Guinea consist of fine grained material of rela-
and sensitive to disturbance. Oil companies need to tively homogeneous dark grey colour. They are
consider the special behaviour of these soils for the characterized by very high water contents, typically
engineering of underwater installations, anchoring of between 150 and 250 % at the seabed and decreasing
floating structures and installation of pipelines. with depth. Similarities and differences with other
The CLAROM (Club pour les Actions de Re- sites are detailed by Puech et al. (2005).
cherche sur les Ouvrages en Mer) has initiated a
multipartner project to perform a detailed analysis of
the mineralogical and mechanical properties of these 2.1 Grain size distribution
soils. The project focuses on the soils of the Gulf of The particle size distribution of the sediments from
Guinea, whose properties are different from those of Gulf of Guinea ranges below 400 µm and very often
soils encountered below the deep waters of the Gulf below 100 µm. Grain size distributions obtained
of Mexico (Puech et al., 2005; De Gennaro et al., from standard hydrometer testing after dispersion by
2005). sodium hexametaphosphate did not show adequate
The goal of this work was to better understand the defloculation of particles which tended to agglomer-
relationships between the mineral composition and ate. The results are poorly representative of the ac-
the plastic behaviour of deep water soils. The fol- tual particle size distribution (Puech et al., 2005).
lowing analyses were conducted on several repre- Therefore, several dispersing agents were tested:
sentative samples from a site located in water depth disodic phosphate, sodium pyrophosphate, sodium
of about 1300 m: grain size distribution, Atterberg diethyl-triamino-pentaphosphonate (Masquol), poly-
limits, organic material content, carbonate content, acrilate (Coatex) and ion exchange resin (Amber-
methylene blue adsorption test, nitrogen gas adsorp- lite).
tion, X-Ray Diffraction (XRD), Scanning Electron A 20-g specimen of sediment was dispersed in
Microscopy (SEM), Transmission Electron Micros- 500-ml demineralized water. The particle size distri-
copy (TEM) and chemical composition. bution was measured using laser diffraction method
This study focused on sub-samples taken from (Malvern Mastersizer, MS 2000), which is known to
Kullenberg and STACOR piston cores to a maxi- be suitable for such type of soils and to give repro-
mum depth of 15 m below seabed. ducible results (Baoping et al, 2002). Typical results
are presented on Figure 1.
The carbonate content, obtained from a Dietrich
100 Fruhling calcimeter on more than fifty samples, var-
90 untreated ies from 5 to 30 %, with an average around 15 %.
80 pyrophosphate The data are very scattered because the tests are per-
70 masquol formed using very small quantities of material. The
Cumulative (Volume)

60 disodic phosphate presence of shell fragments can locally lead to high


50
coatex carbonate content values.
resin
40
US 120 sec
30 3 PLASTICITY INDEXES
20
10
0
3.1 Atterberg limits
0 1 10 100
Size (µm)
Liquid and plastic limit values respectively average
150 and 45, which classify the sediments amongst
the highly plastic soils. The plasticity indexes are
Figure 1. Effect of various dispersing agents on the particle currently higher than those encountered in Gulf of
size distribution of a representative sample. Mexico (around 60 after Puech et al., 2005). Ex-
ploratory rheological tests were carried out in order
The cation exchange resin appears to be the most to examine if fluid mechanics models would be ap-
effective dispersing agent, as shown in Figure 1. The propriate to bring new or complementary lightings
D50 is shifted from 13 µm for the untreated sediment on their mechanical behaviour. First results show a
to 7 µm with the soluble dispersants and to 4 µm behaviour of Herschel-Bulkley fluid (yield strength
with the resin, which exchanges the multivalent ca- and shear thinning), with high capacity to recover af-
tions at the interface of the aggregated sample with ter destructuration (Hénaut et al., 2003).
Na+ ions (the former being adsorbed at the surface
of the resin).
It is also observed from Figure 1 that ultra-sounds
applied to an untreated sample produced strong dis- 3.2 Methylene blue adsorption tests
persion of poorly attractive elements. Recommended The methylene blue test (MBT) is not used by off-
procedure should include the use of both ultrasounds shore oil contractors, but is well-known in soil me-
and cation exchange resins. chanics laboratories. Methylene blue is a large polar
organic molecule, which can be adsorbed onto the
negatively charged surfaces of clay minerals. Ti-
2.2 Organic material and carbonate content tration with methylene blue can also be considered
giving a relative measure of the cation exchange ca-
According to the methods used, organic matter con- pacity of a clay soil (Cokca, 2002).
tents may vary approximately from 4 % to 15 % for The amount of methylene blue adsorbed on the
the same sample. The organic matter content is often material is expressed either in g of blue for 100 g of
supposed to be equal to the loss of mass on ignition. the material (MBV), or as a specific surface area
Depending on the temperature reached, many differ- (Sp), with Sp=20.93×MBV (m2/g).
ent minerals can lose water (dehydration or dehy- The estimated geometric surface area of a smec-
droxylation) or carbon dioxide (i.e. carbonates). tite is 800 m2/g, whereas values vary from 80 to 100
Kaolinite, for instance, begins to decompose to m2/g for illite and from 20 to 40 m2/g for kaolinite.
metakaolin and looses up to 13% of water around Typical values recorded for samples range from
450°C (Kezdi, 1974). 2.6 to 4.1 for MBV or from 55 to 70 m2/g for Sp.
The data recorded with the IFP Pollut-Eval Kaolinite alone cannot explain such high values of
(equipment designed for analysis of hydrocarbon- Sp. Other types of clay minerals are then expected to
contaminated soils using pyrolysis) show per- exist in the sediments.
centages of total organic carbon (TOC) of about 1 to The above values are significantly higher than
2 %. The Kerogenatron, a geochemistry instrument those measured by nitrogen adsorption at 77 K (25
designed for pure kerogen isolation and mineral ma- to 35 m2/g) on samples dried under vacuum. In that
trix destruction by acidification, was used with some case, only the external surface of the aggregates can
samples of the site in order to extract the organic be probed by N2, whereas the MBT measurement is
matter with no loss or alteration. carried out in dispersed aqueous suspension allow-
The organic matter content for samples dried at ing the probe to adsorb on most of the surfaces, in-
100°C varies between 3 and 6 %, which is 2 to 3 cluding interlayer surface of the swelling clays such
times higher nthan TOC.
as smectites, which can then be differentiated from For microscopic observations (SEM and TEM),
kaolinites (Santamarina et al., 2002) the fine fraction was diluted in ethanol and a drop of
this dispersion was put on the microscope grid and
dried at room temperature.
The results presented below are representative of
4 CLAY MINERALOGY those obtained on the whole set of studied samples.

Depending on the method applied, characterization


of the sediments may be performed either on bulk
dried samples or after clay enrichment by separation 4.2 XRD
of the finest granulometric fraction (a definition of A typical powder diagram of the raw sediments after
clays being "the fraction of particle below 2 µm"). drying and grinding is shown in Figure 2. The major
crystalline phases in the samples are quartz, carbon-
ates and clays, along with minor phases such as hal-
ite (NaCl) or pyrite. The 7 Å spacing of one of the
4.1 Preparation of the samples clay minerals (kaolinite) is clearly detected on the
To identify clay minerals contained in the sediment, powder diagrams, and a weak line often indicates the
the finest fraction (< 2µm) must be separated from presence of a 10 Å spaced clay (illite) or mica, but
the coarser particles by differential sedimentation, the 12-15 Å spacing expected for smectite group is
after dispersion in water. always hardly discernible.
Successive treatments, aiming at removing the
phases responsible for aggregation, were applied:
1 elimination of chlorides by repeated washings 250

3.028 Calcite
3.337 Quartz
with permuted water,

12.57 Smectite
2 removing of carbonates by soft acid leaching (di-

02-,11, Phyllosilicates
200
luted HCl) at approximately 60°C, avoiding to

2.814 Halite
02-,11, Phyllosilicates
lower the pH below 4, which could damage clays,
7.15 Kaolinite
3 elimination of organic matter, which can limit 150

Kaolinite
clay adsorptivity, by soft oxidation by hydrogen

Kaolinite
peroxide at 80°C, 100
4 exchange of divalent cations (Ca++, Mg++, ...) for
Na+ by contact with an ion exchanging resin
50
(Amberlite).
The suspensions were sedimented for 24 hours
and the supernatants containing the < 2 µm fraction 0
were concentrated by centrifugation. 0 10 20 30 40 50 60

The amount of particles below 2 µm was typi-
cally around 25 % after step 3 and around 50 % after
step 4. The difference is attributed to the strong dis- Figure 2. X-ray powder diagram of a typical raw sample.
persing effect of the cation exchange resin, as shown
in Figure 1.
To identify clay minerals by X-ray diffraction in Table 1 - Typical phase identification from XRD powder dia-
the fine fraction produced by the procedure de- gram.
scribed above, oriented preparations were performed
to enhance the 00l reflexions, characteristic of the Elements %
layer equidistance in clays. Quartz SiO2 15 to 20
1 Either 2 ml of the clay fraction suspension in wa- Kaolinite Al2(Si2O5)(OH)4 15 to 50
ter were sedimented on a glass plate, or the wet Muscovite or Illite 5 to 25
sample obtained by centrifugation was rubbed on 2(AlFe)(Si6Al2O20)(OH)4
a glass plate, then the specimen was dried in open Microcline KAlSi3O8 5 to 10
air. Calcite CaCO3 5 to 30
2 Ethylene glycol was then sprayed on the oriented Mg-exchanged Calcite Mg0.1Ca0.9CO3 traces
specimen to selectively swell the smectites. Pyrite FeS2 5
3 Finally, the specimens were heated at 550°C in Halite NaCl 5
order to identify kaolinites, which collapse upon CaSO4 hydrates (Gypsum, Bassanite) traces
calcination, and illites, which resist. X-ray dif- Phosphates traces
fraction diagrams were recorded after each step of
the preparation.
The step by step elimination of chlorides, carbon- treatments progressively release clay lamellae and
ates and organic matter, was controlled by infrared allow them to be re-arranged in the powder.
spectroscopy (Fig. 3) and XRD (Fig. 4). Diffractograms carried out on the oriented speci-
mens clearly demonstrate the presence of smectites
from the strong peak around 12-13 Å (Fig. 5), which

915
kaolinite
kaolinite
was absent from the powder pattern.
CH3, CH2 carbonates

1793
1000

1438
251
293
287

900
800
4 oriented
700
3 600

500
400
2
300
1 200

100 pow der


4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0
Wavenumber (cm-1) 0 5 10 15 20 25 30 35

Figure 3. IR spectra after successive phases of treatment; (1)


raw sample; (2) after washing (Cl-); (3) after acid leaching Figure 5. Comparison of an X-ray diffraction diagrams on ori-
(CO32-); (4) after oxidation of organic matter. ented specimen with the powder diagram of the raw sample.

600
Oriented sample patterns, as prepared, treated by
smectite

calcite
quartz

ethylene glycol and calcined at 550°C (Fig. 6) allow


kaolinite

500
the three following types of clay to be identified:
pyrite halite

− Kaolinite: which is characterized by a basal spac-


kaolinite

400 ing of ~ 7.2 Å, and by the collapse of its structure


1
after heating at 550°C.
300 − Smectite: clay with a 12 to 13 Å basal spacing
2 and a swelling character attested by the 17.5 Å
spacing obtained after treatment by glycol (re-
200
placement of the water molecules by glycol
3 molecules in the interlayers). After heating at
100 550°, the layers dehydrate and collapse to a 10 Å
4
spacing.
0 − Muscovite (mica) or Illite (clay): minerals of
0 20 40 60 spacing of 10 Å, non swelling, non sensitive to
2θ the heating. These two minerals are differentiated
by the width of their diffracted 00l line, i.e. the
Figure 4. Diffraction patterns after each step of treatment; (1) perfection of the crystal lattice. For the majority
raw sample; (2) after washing (Cl-); (3) after acid leaching of the samples, the 10 Å lines are rather broad
(CO32-); (4) after oxidation of organic matter. with a fine top, which indicates the presence of an
illite and mica mixture.
Accurate quantitative evaluation of the relative
The disappearance of halite after step 1 is shown amount of the different clays in the mixture is not
by the XRD patterns, and that of calcite after step 2 possible through XRD analysis because the intensity
is evidenced by both XRD and IR. After the oxidant and area of X-ray peaks depend on many factors
treatment of step 3, the disappearance of IR lines such as structure factor, degree of order, or inter-
corresponding to organic matter (CH3, CH2) can be stratification, which can not be quantified individu-
observed. It is the same with the weak pyrite XRD ally. However, rough evaluation from the area of the
line. 12 Å and 7 Å peaks indicates predominance of the
It is worth noting that the broad line indicating smectites in most of the fine fractions (Fig. 7).
the presence of smectite progressively increases af-
ter each step of treatment: it is assumed that those
smectite or illite particles (particles b and c in Figure
15000
11 respectively).
13-15Å
Intensity (counts)

10000
10Å
17Å Oriented prep.

5000 Oriented prep. + Glycol


Oriented prep. + 550°C 10 µm 5 µm
0
0 5 10 15 20 25 30
2θ (CuKα)

a b
Figure 6. Identification of clay minerals on oriented prepara- Figure 8. Scanning electron micrograph of the raw sample. a)
tions of fine fractions. massive, b) crushed.
Kaolinite

20000
3.5Å Kaolinite 002


Intensity (counts)

Smectite

15000

13-15Å
Illite

10000
10Å

5000

0
0 5 10 15 20 25 30 1 µm
2θ (CuKα)

Figure 7. Samples containing different proportions of smectite / Figure 9. Scanning electron micrograph of an aggregate.
kaolinite in the Gulf of Guinea sediments.

4.3 SEM-TEM observations


SEM micrographs show an open, flocculated
structure consisting of a series of linked clay aggre-
gates (Figs. 8 & 9). The size of the unit particles ap-
pears to be close to 1 µm. Crushing of the dry sam-
ple results in aggregates of 5 to 10 µm and releases 1 µm
very small unit particles. a
TEM observations are similar, whether they have
been made on raw samples or fine fractions. Kaolin-
ite is generally smaller than 1 µm and shows two a
types of morphologies: automorphous hexagonal kaolinite
particles, generally opaque to electrons thus rather
thick, are associated with a large majority of very
round particles, not very opaque to electrons, which
is a sign of a thorough deterioration. According to
XRD, kaolinite is not interstratified.
Examples of TEM micrographs are shown in
Figures 10 and 11. It is clear that even the coarser Figure 10. Transmission Electron Micrograph of the > 2µm
fraction (> 2 µm) is made of aggregates of very fraction showing a kaolinite particle. Associated EDS spec-
small particles, often as small as 0.1 µm. Features of trum.
this image are very similar to observations made on
the < 2 µm fraction. Various shapes are observed.
Hexagonal shape is typical of kaolinite particles The mineralogical composition of the sample is
(particle a in Figure 10). Irregular shapes indicate revealed by the Energy Dispersive Spectrometry
(EDS) analysis performed on selected areas of the
TEM images: particle a in Figure 10 is clearly kao- thixotropic silty clay. An important research task
linite, as indicated by the elemental Si/Al ratio close was undertaken for better identifying them, and de-
to 1. termining their physical and mineralogical proper-
Illite and smectite appear generally as aggregates, ties. The work focused on samples from a site lo-
as shown in Figure 11. The EDS analysis clearly in- cated in water depth of about 1300 m. The
identifies these minerals. Illite (particle b) is charac- experimental protocols had to be improved.
terized by a Si/(Al+Mg) ratio close to 1 and to the Two observations contribute to better understand-
presence of significant amount of potassium located ing the behaviour of these soils: firstly, the high pro-
in the interlayer. Smectite (particles c) is character- portion of swelling clay in the fine fraction, which
ized by a Si/Al ratio close to 2 and the presence of could be revealed in XRD diagrams only after de-
interlayer cations, Ca in the present case. Again, ag- struction of carbonates and dispersion of the samples
gregated particles are surrounded by isolated parti- by the Na-exchanging resin treatment; secondly, the
cles. nature of kaolinite encountered characterized by
very fine material (lower than 1 µm), and rounded
particles.
The conjunction of these two characteristics ex-
c plains the high plasticity and thixotropic behaviour
observed on these soils. However, more research is
needed for looking into further detail as to the role
played by the mineralogical and microstructural
b
characteristics on the mechanical behaviour of mate-
rial.

6 ACKNOWLEDGEMENTS

Studies presented in this paper are part of a joint re-


search project conducted in the framework of CLA-
ROM. Project partners are IFP, IFREMER, Fugro-
1 µm France, Saipem-SA, Stolt Offshore, Technip and To-
tal. Permission to publish this paper is gratefully ac-
knowledged.

b REFERENCES
illite
Baoping, W., Aydin, A. & Duzgoren-Aydin, N.S. 2002. A
comparative study of particle size analyses by sieve-
hydrometer and laser diffraction methods. Geotechnical
Testing Journal, Dec 2002, Vol. 25, N°4.
Cokca, E., 2002, Relationship between methylene blue value,
initial soil suction and swell percent of expansive soils.
Turkish J. Eng. Env. Sci. 26, 521-529
c De Gennaro, V., Puech, A. & Delage, P. 2005. On the com-
smectite pressibility of deepwater sediments of the Gulf of Guinea.
Proc. Int. Symp. on Frontiers in Offshore Geotechnics,
Perth, Australia
Hénaut, I., Pons, E, Bemer, E. & Nauroy, J-F. 2003. Caractéri-
sation rhéologique des sols marins grande profondeur. 38e
Colloque annuel du Groupe Français de Rhéologie, Brest
Kezdi, A. 1974. Handbook of soil mechanics. Vol. 1. Soil Phys-
Figure 11. Transmission Electron Micrograph of the > 2 µm ics: Elsevier
fraction showing aggregates. Associated EDS spectra. Puech, A., Colliat, J-L., Nauroy, J-F. & Meunier, J. 2005.
Some geo-technical specificities of Gulf of Guinea deepwa-
ter sediments. Proc. Int. Symp. on Frontiers in Offshore
Geotechnics, Perth, Australia
Santamarina, J-C., Klein, K.A., Wang, Y.H. & Prencke, E.
2002. Specific surface : determination and relevance. Can.
5 CONCLUSIONS Geotch. J., 39 : 233-241

The sediments encountered at great water depth in


Gulf of Guinea are very plastic, sensitive and thixo-
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

ANNEXES 3

Vincenzo de Gennaro, Pierre Delage, Alain Puech


« On the compressibility of deepwater sediment of the Gulf of Guinea »
International Symposium on Frontiers in Offshore Geotechnics - 19-21 Septembre
2005 Perth
On the compressibility of deepwater sediments of the Gulf of Guinea
V. De Gennaro & P. Delage
Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (CERMES, Inst. Navier), Paris, France
A. Puech
Fugro France, Nanterre, France

ABSTRACT: Results of one-dimensional compression tests performed on samples of deepwater clayey sedi-
ments retrieved from two sites of Gulf of Guinea are presented in this paper. Unusual high stiffness and effec-
tive vertical stress at yield exceeding the value of the estimated in situ stress have been identified. This obser-
vation corroborates additional data from other in situ investigations, relating, in some cases, "apparent" states
of overconsolidation (with OCR values up to 10) of the near seabed sediments (from 0.4 to 1 m depth). In the
absence of any evidence of past geological unloading, this particular in situ state of the sediments is inter-
preted within the general framework proposed for the analysis of the mechanical behaviour of structured natu-
ral clays. Depositional and post-depositional factors affecting the compressibility in Ko condition of the sedi-
ments are briefly discussed.

1 INTRODUCTION ther predictive analyses nor expected behavioural


features of the sediments can be foreseen. The ap-
Deep offshore technologies for oil exploitation re- parent overconsolidation (i.e. increasing stiffness)
quire a detailed geotechnical characterisation of the often encountered in the upper layers of a variety of
upper layers of the deepwater sediments, up to few ocean sediments is a typical phenomenon that needs
tens of meters depth. As compared to other marine further understanding. Ohtsubo et al. (2000) corre-
sediments, the clayey sediments of the Gulf of lated the geotechnical properties of Ariake and
Guinea (hereinafter GoG) retrieved from sites at 450 Bangkok marine clay deposits with the respective
to 1500 m water depth present some unusual and smectite fractions and pore water salt concentrations.
specific physical properties (Puech & Colliat, 2005): Compressibility of both clays was found to be a
high water contents up to 8 m depth (with w chang- function of the liquid limit, which in turns depends
ing from 250% down to 150% ), high plasticity in- on the salt concentration, as in terrestrial clays (Di
dexes (IP = 150 and wL = 200% at the seabed, IP = Maio, 1996). Sultan et al. (2000) considered osmotic
100 and wL = 100% at 8 m depth), sometimes an consolidation associated to ion exchanges as a pos-
atypical peak of net cone resistance on CPT curves sible factor influencing the compressibility of GoG
near the seabed (120-200 kPa) and an unexpected sediments.
apparent overconsolidation of the first 2 m (OCR Since 2003, a joint research project has been un-
around 5 and up to 10 when the CPT peak exists), in dertaken on the geotechnical characterisation of
the absence of any admissible process of past geo- deep GoG sediments. This paper concentrates on the
logical unloading. compressibility of the GoG soils in relation with
The properties and the behaviour of marine de- their sedimentation history and in situ conditions.
posits have been investigated by a number of authors
(inter alia : Bjerrum 1967, Perret et al. 1995, Yin
1999, Ohtsubo et al., 2000). Since the well estab- 2 GENERAL FRAMEWORK
lished empirical correlations between geotechnical
parameters and index properties for continental soils There is now a general agreement on the effect of
are often out of the ranges encountered in marine the natural structure of soils and weak rocks on their
sediments, efforts have been made to find out similar mechanical behaviour (Lambe & Withman, 1969;
correlations also for these sediments (e.g. Yin 1999). Mitchell, 1976; Delage & Lefebvre, 1984; Burland,
Nonetheless, as for continental soils, such correla- 1990; Leroueil & Vaughan, 1990). This seems par-
tions do not furnish necessarily the rationale behind ticularly true in marine sediments, and reflects sedi-
the observed mechanical responses. Therefore, nei- mentation histories rather unknown, which lead to
depositional and post-depositional effects on the by Equation (1) in (log σ'v : Iv) plane is unique, and
geotechnical properties of the sediments, including is called Intrinsic Compression Line (ICL, see Fig.
the effects of geochemistry and pore water chemistry 1). Burland showed that the ICL is nearly parallel to
(Ohtsubo et al. 1995). the locus fitting the large set of sedimentation com-
Structure acts in terms of bonding and fabric, and pression data given by Skempton. He called this lo-
its characterisation is of utmost importance when as- cus the Sedimentation Compression Line (SCL, Fig.
sessing the pre and post-yielding compressibility of 1). In sedimentary clays the SCL lies to the right of
natural soils. Fundamental understanding has been the ICL. Therefore, for a given void index, a natural
gained during the past fifteen years within this re- clay can support higher effective overburden pres-
search area. Burland (1990) discussed the general sure than the corresponding reconstituted clay, due
behavioural patterns of structured natural clays. He to its structure. Nonetheless, due to the large variety
recognized the importance of the existing relation- of depositional and post-depositional environments,
ship between the intrinsic properties of the reconsti- deviations from the SCL may occur, as it will be
tuted soil, compared to its natural properties. The seen later.
conceptual framework proposed by Burland associ- Recently, Cotecchia & Chandler (2000) have re-
ates the compressibility of a natural sedimentary viewed and extended Burland's approach. They ana-
clay with that of the same clay, reconstituted. A lysed the overall effect of structure in clays, depict-
normalizing parameter, the void index Iv, is intro- ing a common framework of behaviour for clay in
duced to correlate the compression characteristics of the light of sedimentation and/or post-sedimentation
various clays. The void index is defined as history. They recognized that the SC line is not
∗ unique, and that several SC lines exist, parallel to
e − e100 Burland's SCL, all ordered with respect to strength
Iv = ∗ ∗
(1)
e100 − e1000 sensitivity, St. The latter is defined as the ratio of the
intact undrained shear strength to the undrained
where e100* and e*1000 are the "intrinsic" void ra- shear strength at remoulded state.
tios, obtained during one-dimensional consolidation The overall pattern of behaviour is plotted in Fig-
of a sample reconstituted at a water content in the ure 1. The various SC lines represent the natural de-
range wL ÷ 1.5 wL (being wL the liquid limit), corre- positional process followed by clays of a given sen-
sponding to an effective vertical stress σ’v of 100 sitivity St, and as such Burland's SCL corresponds to
and 1000 kPa, respectively. The "intrinsic" compres- St ≅ 5. Within this pattern, the location of normal-
sion index is C*c = (e*100 - e*1000). Burland demon- ized curves from one-dimensional compression tests
strated that for a particular clay e*100 and C*c are re- can be useful to assess the effect of structure and
lated to the value of the void ratio eL at the liquid sedimentation history of a given clay on its me-
limit. For a large number of clays, the locus de- chanical behaviour. For instance, a "geologically"
scribed by Equation (1) in (log σ'v : Iv) plane is overconsolidated clay (i.e. a clay whose actual stress
unique, and is called Intrinsic Compression Line state σ'vo results from a geological unloading) will
(ICL, see Fig. 1). have preconsolidation stress σ'p lying on the SC line
For a large number of clays, the locus described of corresponding sensitivity St. It follows that OCR
= σ'p / σ'vo. Thus, the SC line is also the boundary
4 line delimiting the elastic domain of the material.
St = 3 S t = 10 St = 100 Any additional process occurring while sedimenta-
3 tion was active or after (post-sedimentation), can
eventually generate supplementary strength in the
2 soil. In this case, the vertical effective yield stress
σ'vy, corresponding to the inception of the plastic re-
1 gime, will be higher than the preconsolidation stress
σ'p. The Yield Stress Ratio YSR = σ'vy / σ'vo is then
introduced, compared to the OCR = (σ'p / σ'vo) <
0
Iv YSR. Note that OC soils with post-sedimentation
structure have σ'vo < σ'p < σ'vy (i.e. OCR < YSR),
-1
SCL (Burland, 1990) whereas normally consolidated soils with post sedi-
ICL (Burland, 1990) mentation structure have σ'vo = σ'p < σ'vy (i.e. OCR
-2 ICL site A : 4.2 m (w = 150) = 1 < YSR).
ICL site A : 14.2 m (w = 120) Burland's approach, completed and extended with
-3 the study proposed by Cotecchia & Chandler (2000),
0 1 10 100 1000 10000 seem to apply conveniently to the description of the
behaviour of GoG deepwater sediments. The appli-
σ'v (kPa)
Figure 1. Theoretical sedimentation compression curves and
cation of this reference framework to GoG sedi-
experimental intrinsic compression curves of GoG sediments ments is the object of the next sections.
3 MATERIALS AND METHODS Salinity of the bulk water, principally due to NaCl,
was 38.6 g/l NaCl for samples at 4 m depth and 35.9
Samples of GoG sediments were recovered using a g/l NaCl for samples at 14 m depth (obtained by
STACOR® giant piston corer from two different wa- electric conductivity measurements). Decreasing
ter depths, 600-900 m and 1300-1500 m. Extracted liquid limit with increasing salinity (up to one
cores, 100 mm diameter, were approximately 20 m molarity NaCl, i.e. 58 g/l) was observed. Conse-
long. In the following, results from two different quently, the compressibility of the sediments was
sites, hereinafter site A and site B, are presented and also assessed considering various salt concentrations
discussed. of the pore water, namely : natural state, 0 g/l and 72
g/l (two times the average natural content of NaCl).
3.1 Characterisation of site A
Samples from Site A were retrieved from 1300-1500 3.2 Characterisation of site B
m water depth. The profile of the water content over The water content profile of site B is shown in Fig-
the depth of interest, obtained from in situ measure- ure 3. A trend similar to that of site A is observed.
ments, is shown in Figure 2. Line with open symbols As a consequence of the almost uniform geology of
represents the average water content obtained from the area of interest, average values of water content
the lower and higher estimates, also plotted in the are roughly the same of site A. They are quite high
same Figure in light lines. Very high water contents on the seabed (w = 180%), starting to decrease al-
were measured on the seabed, with values close to most linearly over the first 7 m in depth, and staying
200%. A drop in the profile, corresponding to rela- nearly constant (w = 120%) below 7 m.
tive lower than expected water contents at 0.5-0.7m The average Gs value was 2.65. The sediments of
penetration, was also observed. Water content then site B had a liquid limit wl = 144, and a plasticity in-
increases up to 1 m depth, and finally starts to de- dex IP of about 85. Again, a significant proportion
crease progressively, down to an average value of of smectites is suspected, to justify the unusual high
about 120%, still unusually high. It is likely that plasticity of these sediments. Compared to site A,
some local environmental agents may have modified the profile of water content in Figure 3 doesn't show
the overall activity of the upper sediment layers. evidence of rapid water content decrease, followed
The range of measured water contents for all the by a small increase, over the first meter of penetra-
tested samples in laboratory are plotted in Figure 2, tion in the sedimentary formation.
they fit satisfactorily in situ data. The corresponding
bulk unit weights were of about 13 kN/m3 (Gs =
2.67) at 4 m and 14 kN/m3 (Gs = 2.69) at 14 m 3.3 One-dimensional compression tests
depth, with average values of void ratios equal to 4 Samples for one-dimensional compression tests were
and 3.4 at 4 m and 14 m depth, respectively. The obtained coring the material contained inside a slice
values of Gs and the high plasticity indices (IP of of the original core, 25 mm thick, with a thin walled
about 110, with wl = 160) seem to suggest that the mould 100 mm in diameter and 10 mm in height.
clay fraction (from 40% to 80% : Thomas et al., The slice was cut from the available portion of the
2005) has a significant proportion of smectites, the core, 0.5 m height. A standard oedometric step load-
other phase being kaolinite. ing procedure was adopted.
WATER CONTENT (%) WATER CONTENT (%)
0 50 100 150 200 250 0 50 100 150 200 250
0 0

2 2

4 4

6 6
DEPTH (m)

DEPTH (m)

8 8

10 10

12 12

14 14

16 16

18 18

20 20
Figure 2. Water content profile of site A Figure 3. Water content profile of site B
For the samples saturated using water with modified In the same Figure the average estimate of the SCL
salinity, previous circulation of solution at given for site A, obtained from the profile of water content
concentration in NaCl was performed. This process shown in Figure 2 is also plotted. The natural SCL
took about 1 week. Reduced consolidation (for high lies between the ICL and the SCL for St = 3 for the
NaCl concentration) and swelling (for 0 g/l NaCl) majority of the profile (σ’v > 6 kPa, i.e. for penetra-
were observed during percolation of NaCl solutions. tions in excess of about 2-3m). There is clearly an
impact of the structure of the clay. In the very top of
the profile, at very low vertical pressures and very
4 COMPRESSIBILITY OF GOG SEDIMENTS high water contents, the sedimentation compression
curves are difficult to establish. Nevertheless, this
One-dimensional compression tests using oedome- result seems to suggest that the state of the sedi-
ters were performed on samples from both sites. ments at 0.5 m depth, where w markedly decreases,
A first series of tests was carried out on samples is strongly affected by deposition conditions. Note
from site A, from 4 m and 14 m in depth under the that samples from the upper level (4m depth) have
seabed. A second series of tests was performed on normalized compression curves that cross the aver-
various samples from the same site, retrieved at dif- age SCL, move towards Burland's SCL and finally
ferent depth between 3.3 m and 13.3 m. Five oe- fall on the ICL at higher stresses, indicating that the
dometer oedometer tests were conducted on samples structural effect is progressively erased. On the other
from site B, retrieved at 5 depths, between 2.9 m and hand, samples from 14 m approach the experimental
18.6 m. SCL and then converge on the ICL. The change in
stiffness for all the samples occurs within the narrow
zone comprised between the SCL for St = 3 and Bur-
4.1 Site A : one-dimensional compressibility land's SCL (St ≅ 5). Theses results are in good
Two tests, one sample per depth (4 m and 14 m), agreement with the sensitivity values obtained from
were performed on reconstituted samples at w equal triaxial UU tests, that furnished St = 4 for site A, al-
to wl, in order to establish the ICL of GoG sediments most constant with depth (Puech & Colliat, 2005).
from site A. They also indicate reduced affects of disturbance,
Results of these two tests are presented in Figure this aspect being confirmed by disturbance indices
1 and compared with the ICL regression proposed from "good" to "fair" for all the tests presented in
by Burland (1990) as a function of eL. A general this paper (Lunne et al., 1998).
agreement is observed, although at low effective Details of results shown in Figure 3 are presented
vertical stresses the experimental data tend to stabi- in Figures 4 to 6 in terms of yield points, compared
lise at constant value of Iv rather than constantly in- to the in situ vertical stresses σ'vo. From results
crease. Both tests define the same ICL. shown in Figures 3 and 4 it can be inferred that the
Figure 3 shows the normalised results of the first effect of salinity is negligible. Indeed, yielding does
series of one-dimensional compression tests, com- not seem to be influenced by the concentration in
pared with the experimental ICL. NaCl of the pore water.

3 3 Samples from 4 m in depth


St = 3 w ~150

2 2

1 1
Iv Iv
SCL (Burland, 1990)
0 SCL site A
0 SCL (Burland, 1990)
ICL site A SCL (St = 3)
SCL site A
4m ICL site A
-1 14 m
-1
Yield point (0 g/l NaCl)
Yield point (78 g/l NaCl)
σ'vo
σ'vo
-2 -2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
σ'v (kPa) σ'v (kPa)
Figure 3. Normalised one-dimensional compression curves of Figure 4. Yielding of GoG sediments (site A) : effect of salinity
GoG sediments : site A, first series. (4 m depth).
3 3
Samples from 4 m in depth Samples from 14 m in depth
w ~150 (NaCl 38.6 g/l) w ~120 (NaCl 35.9 g/l)

2 2

1 1

Iv Iv
0 SCL (Burland, 1990)
0
SCL (Burland, 1990)
SCL (St = 3) SCL (St = 3)
SCL site A SCL site A
ICL site A
-1 ICL site A -1
Yield point
Yield point
σ'vo
σ'vo

-2 -2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
σ'v (kPa) σ'v (kPa)
Figure 5. Yielding of GoG sediments (site A) : natural state Figure 6. Yielding of GoG sediments (site A) : natural state
(4 m depth). (14 m depth).

It is worth noting that at the in situ vertical stress Fig. 8, together with the average SCL curve. The lat-
σ'vo ≅ 12 kPa, corresponding to 4 m depth, com- ter is quite smooth, in agreement with the average
pressibility curves of the upper sediments lie ap- water content profile given in Fig. 2. The broken
proximately on the average SCL, hence σ'vc ≅ σ'vo, lines plotted in the same Figure represent the maxi-
whereas σ'vy ≅ 2σ'vo. Thus sediments at 4m depth are mum and minimum estimates of the SCL, depending
normally consolidated in the geological sense on water content data scattering.
(i.e. OCR = 1), but have a yield stress ratio YSR = 2, Since the ICL for these soils was not available,
the result of a post-sedimentation structure. the ICL of sediments from site A is plotted on the
Note that the same results hold true for samples same graph. These data suggests that sediments from
from 4 m in depth, tested at their natural natural state site B are normally consolidated with a post-
in terms of water salinity (Fig. 5). Again, a yield sedimentation structure, similarly to site A. Indeed,
stress ratio YSR = 2 is observed, for an average sen- almost all the compressibility curves cross the aver-
sitivity St of about 4, in the absence of any apparent age SCL at a vertical effective stress value close to
geological overconsolidation. Finally, a synthesis of that of the in situ stress. Exceptions are the curves of
the results obtained on samples from 14 m in depth samples from 3.2 and 18.6 meters depth, which
(σ'vo ≅ 56 kPa) is shown in Figure 6. As it is possible however are closer to the upper and lower SCL (grey
to observe, sediments are still geologically normally lines), respectively.
consolidated (OCR = 1), with sign of a post-
3
sedimentation structure (max YSR ≅1.4).
Figure 7 shows the normalised results of the sec-
ond series of one-dimensional compression tests, 2
compared with the experimental ICL and the aver-
age estimate of the SCL for site A. Good agreement
with the sensitivity framework is still observed. 1
The compressibility curve of the sample retrieved
Iv
from the upper level (3.3 m) crosses the SCL ap- SCL (Burland, 1990)
proaching the SCL for St = 3 (YSR ≅ 2) and then 0 SCL (St = 3)
SCL site A
drops on the ICL. The remaining compressibility ICL site A
curves of the deeper samples cross the SCL at a ver- 3.3 m
7.3 m
tical effective stress σ'vc ≅ σ'vo (OCR = 1) and have a -1 10 m
yield stress σ'vy slightly higher than the in situ stress 13.3 m
σ'vo
(i.e. YSR ≅ 1.3 or so).
-2
1 10 100 1000
4.2 Site B : one-dimensional compressibility σ'v (kPa)
Normalised one-dimensional compression tests Figure 7. Normalised one-dimensional compression curves of
for GoG sediments recovered at site B are shown in GoG sediments : site A (second series).
3 on samples retrieved from the near seabed (from 0.4
to 1 m depth) are planned to deeper investigate this
point.
2

6 ACKNOWLEDGEMENTS
1

Iv The work presented in this paper is part of a joint re-


SCL (Burland, 1990)
SCL site B
search project conducted in the framework of CLA-
0 ICL site A ROM. Project partners are IFREMER, IFP, Fugro
2.9 m France, Saipem SA, Stolt-Offshore, Technip and To-
3.2 m
4.9 m
tal. Permission to publish this paper is gratefully ac-
-1 15.6 m knowledged.
18.6 m
σ'vo
-2
7 REFERENCES
1 10 100 1000
σ'v (kPa) Bjerrum, L. 1967. Engineering geology of Norwegian nor-
Figure 8. Normalised one-dimensional compression curves of mally-consolidated marine clays as related to settlements of
GoG sediments : site B (various depth). buildings. Géotechnique, 17 : 81-118.
Burland, J.B. 1990. On the compressibility and shear strength
of natural clays. Géotechnique, 40 (3) : 329-378.
Cotecchia, F. & Chandler, R.J. 2000. A general framework for
Data from triaxial UU tests indicate average sensi- the mechanical behaviour of clays. Géotechnique, 50 (4) :
tivities of about 4 to 5, almost constant with depth. 431-447.
This seems to be confirmed from data shown in Fig. Delage, P. & Lefebvre, G. 1984. Study of the structure of a
8. Indeed, Burland's SCL (St = 5) seems likely to be sensitive Champlain clay and of its evolution during con-
the upper bound for the vertical effective yield solidation. Canadian Geotech. J., 21 : 21-35.
Di Maio, C. 1996. Exposure of bentonite to salt solution: os-
stresses of curves relative to samples from 2.9 m and motic and mechanical effects. Géotechnique,46 (4) : 695-
3.2 m. This also indicates that values of YSR do not 707.
exceed 2 over the inspected depth. Lambe, T.W. & Withman, R.V. 1979. Soil mechanics, SI ver-
sion. J. Wiley & Sons Ed. : 553 p.
Leuroueil, S. & Vaughan, P.R. 1990. The general and congru-
ent effects of structure in natural soils and weak rocks.
5 CONCLUSIONS Géotechnique, 40 (3) : 467-488.
Mitchell, J.K. 1993. Fundamentals of soil behavior. J. Wiley &
The compressibility of GoG sediments have been Sons Ed., 2nd edn. : 437 p.
analysed within the framework proposed for natural Ohtsubo, M., Egashira, K. & Kashima, K. 1995. Depositional
clays and structured soils (Burland, 1990; Cotecchia and post-depositional geochemistry, and its correlation with
& Chandler, 2000). the geotechnical properties of marine clays in Ariake Bay,
Japan. Géotechnique 45 (3) : 509-523.
Data from two sites have shown that the proposed Ohtsubo, M., Egashira, K., Koumoto, T. & Bergado, D.T.
approach seems to reflect adequately the actual in 2000. Mineralogy and chemistry, and their correlation with
situ state of the sediments. Apparent overconsolida- the geotechnical index properties of Bangkok clay: com-
tion, in the absence of any past known geological parison with ariake clay. Soils and Foundations, 40 (1) :
unloading, is interpreted here as the result of post- 11-21
Perret, D., Locat, J. & Leroueil, S. 1995. Strength development
sedimentation history. This acts in terms of overall with burial in fine-grained sediments from the Saguenay
structural effect, giving rise to increasing strength, Fjord, Quebec. Canadian Geotech. J., 32 : 247-262
and is quantified by the effective vertical yield stress Puech, A. & Colliat, J.-L. 2005. Some geotechnical specifici-
σ'vy, always higher than the in situ stress σ'vo. The ties of Gulf of Guinea deepwater sediments. In Frontiers in
latter was found equal to the preconsolidation stress Offshore Geotechnics ISFOG 2005, Proc. Int. Symp., Perth,
σ'p, confirming that GoG sediments are geologically 19-21 September 2005. Rotterdam, Balkema.
Thomas, F., Nauroy, J.-F. & Rebours, B. 2005. Minerological
normally consolidated. This is particularly true for characteristics of Gulf of Guinea deepwater sediments. In
the sediments near the seabed, where Frontiers in Offshore Geotechnics ISFOG 2005, Proc. Int.
yield stress ratios YSR = σ'vy /σ'vo were found close Symp., Perth, 19-21 September 2005. Rotterdam, Balkema.
to 2, whereas for penetrations in excess of about 4 Sultan, N., Cochonat, P., Dennielou, B., Bourillet, J.-F., Sa-
meters additional strength seems to stabilize with voye, B. & Colliat, J.-L. (2000). Surconsolidation apparente
et pression osmotique dans un sédiment marin. C. R. Acad.
YSR of about 1.3 - 1.4. Sci. Paris, Sciences de la Terre et des planètes / Earth and
These results suggest that the enhanced chemical Planetary Sciences, 331: 379–386.
activity of the upper layers of the sediments, in di- Yin, J.H. (1999). Properties and behaviour of Hong Kong ma-
rect contact with the marine environment, may be rine deposits with different clay contents. Canadian Geo-
the cause of the increasing stiffness. Further studies tech. J., 36 : 1085-1095.
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)

ANNEXES 4

Alain Puech, Hedi Dendani, Jacques Meunier, Jean-François Nauroy


« Caractérisation des sédiments de la pente continentale du Golfe de Guinée »
16ème congrès international de mécanique des sols et de la géotechnique - 12-16
Septembre 2005 - Osaka
Caractérisation des sédiments de la pente continentale du Golfe de Guinée
Geotechnical characterization of Gulf of Guinea deepwater sediments

Alain Puech
Fugro France, Nanterre, France
Hedi Dendani
Total, Paris La Défense, France
Jacques Meunier
Ifremer, Centre de Brest, Plouzané, France
Jean-Francois Nauroy
Institut Français du Pétrole ,Rueil-Malmaison, France

RÉSUMÉ
Cette communication porte sur la caractérisation géotechnique des sédiments rencontrés par plus de 450m d’eau sur la pente continen-
tale du Golfe de Guinée. Indépendamment de leur position géographique et de la profondeur d’eau, ces sols ont en commun un certain
nombre de propriétés physiques et mécaniques qui les distinguent d’autres sols de mers profondes. La revue porte sur 10 sites en trai-
tant plus particulièrement des propriétés indicielles, de la résistance au cisaillement non drainé et de l’état de contrainte in situ. La
plupart de ces propriétés spécifiques n’ont pas reçu d’explication satisfaisante à ce jour et des efforts de recherche sont nécessaires
pour comprendre et prédire le comportement de ces matériaux.

ABSTRACT
The paper addresses the geotechnical characterization of the sediments encountered on the continental slope of the Gulf of Guinea in
water depths in excess of 450m. These soils notwithstanding their geographical position and water depth have in common a number of
physical and mechanical properties which differentiate them from other deepwater soils. The review refers to 10 sites and focuses on
index properties, undrained shear strength and in situ stress state. Most of the specific properties of these soils have not received so far
satisfactory explanations and more research is needed to understand and predict their geotechnical behavior.

mite inférieure de 1500m correspond à la limite actuelle des in-


vestigations à caractère pétrolier dans cette région.
1 INTRODUCTION Un état de la pratique des investigations géotechniques par
grands fonds dans le Golfe de Guinée a été dressé par ailleurs
La première reconnaissance géotechnique par grandes profon- (Borel & Puech, 2004 ; Puech et al., 2005). La grande majorité
deurs d’eau dans le Golfe de Guinée a eu lieu en 1998 sur le site des données géotechniques discutées ci-après ont été obtenues :
de Girassol par 1500m d’eau au large de l’Angola. Depuis cette - soit par carottage à partir d’un carottier géant à piston station-
date une importante somme de données géotechniques a été re- naire dit carottier STACOR® : cet équipement permet la récu-
cueillie au large de l’Afrique de l’Ouest dans des profondeurs pération de carottes de 100mm de diamètre et d’environ 20m de
d’eau comprises entre 450 et 1500m. longueur. Les échantillons généralement de très bonne qualité
La confrontation des données géotechniques recueillies sur géotechnique sont soumis à des essais de laboratoire standards
les différents sites montre que les sédiments du Golfe de Guinée et avancés ;
(GdG) présentent un certain nombre de caractéristiques com- - soit par mesures in situ : un grand nombre d’essais de pénétra-
munes qui les différencient des autres sols de mers profondes, tion au piezocône (CPTU) et quelques essais au scissomètre
notamment ceux du Golfe du Mexique (GdM). L’objet de cette (VST) ont été réalisés jusqu’à des pénétrations de l’ordre de
communication est de mettre en évidence les propriétés spécifi- 40m à partir de modules posés sur le fond.
ques de ces matériaux. Les propriétés des sédiments analysés sont représentatives de
Les procédures d’essais conventionnelles et les approches zones stables à morphologie simple et uniforme. Ces zones sont
usuelles de la mécanique des sols se sont quelquefois avérées supposées ne pas être affectées par les nombreux « géohazards »
insuffisantes pour identifier correctement les matériaux et dé- spécifiques des grands fonds tels que hydrates de gaz, pock-
terminer leurs propriétés physiques et mécaniques. Des efforts marks, volcans de boue, diapirisme , etc.
de recherche sont nécessaires pour parvenir à une compréhen-
sion satisfaisante du comportement géotechnique des sédiments
du Golfe de Guinée 3 PROPRIETES INDICIELLES

2 SOURCES DE DONNEES
3.1 Teneur en eau et poids volumique immergé
Les auteurs ont effectué une revue synthétique des propriétés
géotechniques des sols recueillies sur 10 sites au large du Nige- Les sédiments sont caractérisés par des teneurs en eau très éle-
ria, de la Guinée Equatoriale, du Congo et de l’Angola, par des vées typiquement comprises entre 150 et 250% au niveau du
profondeurs d’eau comprises entre 450 et 1500m. La limite su- fond et décroissant avec la pénétration (Fig.1). Sur les 6 à 10
périeure de 450m a été choisie de manière à s’assurer que tous premiers mètres sous le niveau du fond, la teneur en eau décroît
les sédiments considérés se situent sur la pente continentale au- sensiblement (environ 80-150% vers 8m) mais reste supérieure
delà de la zone de transition avec le plateau continental. La li- ou proche de la limite de liquidité (1<IL<1.2). Au-delà la dé-
croissance est faible au moins dans la limite des pénétrations admettant un rapport assez vraisemblable de 2 à 3 la teneur en
concernées par la plupart des fondations de structures par matière organique ne dépasserait pas 6%.
grands fonds (soit 30 à 40m). Les quelques sondages profonds
disponibles confirment la tendance à la décroissance mais les
teneurs en eau peuvent encore être de l’ordre de 80 à 100% vers 3.4 Analyse granulométrique
100m de pénétration.
La granulométrie des sols fins est traditionnellement obtenue
en mécanique des sols par sédimentométrie, l’hexa-
T eneur en eau, W (%)
métaphosphate étant utilisé comme agent dispersant. Cette tech-
0 50 100 150 200 250 300 350 nique s’avère inopérante sur les argiles du GdG en raison d’une
mauvaise défloculation des particules.
0
Des procédures spécifiques ont été développées (Thomas et
2 al., 2005). Elles nécessitent le recours aux ultrasons et à l’usage
de résines à base de sulfonates pour assurer une bonne dis-
4 persion. Il en ressort que les matériaux sont quasi entièrement
composés de fines (souvent plus de 95% < 40 µm) avec une
6 proportion élevée de particules < 2 µm (de 50 à 80%).
Pénétration (m)

10 3.5 Plasticité
Chaque symbole
représente un site Une caractéristique majeure des sols du Golfe de Guinée est
12
différent. leur très forte plasticité (Fig.2). L’indice de plasticité (IP) est
14 typiquement compris entre 70 et 120 mais peut atteindre 150 au
GdG (10 sites) niveau du fond. Ces valeurs sont nettement plus élevées que cel-
16
les des sols du Golfe du Mexique pourtant qualifiées de très
18 plastiques (30<IP<70). La limite de plasticité LP est quasi cons-
tante avec la profondeur (typiquement 45+/-10) tandis que la li-
20 mite de liquidité LL décroît de 150-200 au niveau du fond à
120-160 vers 6-10m de pénétration. Dans le diagramme de Ca-
Figure 1. Evolution de la teneur en eau avec le la profondeur. sagrande, les sédiments sont classés comme argiles fortement
plastiques (CH) à limons fortement plastiques (MH).
Corrélativement les poids volumiques immergés sont parti-
culièrement faibles, partant de 12 à 13 kN/m3 au niveau du fond Indice de Plasticité, IP (%)
pour atteindre 13 – 15 kN/m3 au delà de 6-8m. Ces valeurs sont
nettement inférieures à celles observées dans les sédiments du 20 40 60 80 100 120 140 160
Golfe du Mexique (Fig.4). 0

5
3.2 Teneur en carbonates

Les teneurs en carbonates sont généralement comprises entre 5 10


et 15% et varient de manière erratique avec la profondeur. Les
observations au MEB indiquent que la calcite est sous la forme 15
Pénétration (m)

de débris de coquillages très fins (< 30 µm).


20
3.3 Teneur en matière organique GdG
25 (10 sites)
GdM
La détermination de la teneur en matière organique des sédi- (Quiros et
ments du GdG a fait l’objet d’une attention particulière. 30 Little, 2003)
La méthode dite de la perte au feu couramment utilisée en
géotechnique surestime grossièrement la teneur en matière or-
35
ganique (MO de 10 à 20%). Le chauffage à des températures de
l’ordre de 450°C libère l’eau de constitution des kaolinites dont
la réduction de poids est assimilée à de la matière organique. 40
Cette méthode est à proscrire.
La méthode chimique par oxydation au dichromate de potas- Figure 2. Evolution de l’indice de plasticité avec la profondeur.
sium donne des valeurs typiquement comprises entre 5 et 15%
qui pour un même échantillon peuvent être deux fois plus fai- Des analyses de diffraction aux rayons X (DRX) effectuées
bles que les valeurs obtenues par perte au feu. Ces valeurs pa- sur les échantillons bruts montrent que la minéralogie est domi-
raissent cependant fortes par rapport aux observations au mi- née par la fraction argileuse (40 à 60%), résultat cohérent avec
croscope électronique et aux teneurs en carbone organique total les analyses granulométriques (50 à 80% de particules < 2 µm).
(COT) mesurées sur quelques spécimens. L’identification des différentes fractions argileuses s’est avérée
Le COT exprime la teneur en carbone entrant dans la consti- plus délicate (Thomas et al., 2005) et nécessite le suivi de pro-
tution des molécules organiques. Sa valeur a toujours été trou- cédures spécifiques. Les kaolinites constituent la phase domi-
vée proche de 2%. La détermination de la teneur en matière or- nante (de l’ordre de 50%) mais les smectites sont en proportion
ganique demanderait des analyses chimiques très complètes significative (typiquement 15 à 25%). Les smectites sont res-
permettant d’identifier la nature et la proportion relative des dif- ponsables de la forte plasticité des matériaux.
férentes molécules organiques présentes dans les sédiments. En
4 RESISTANCE AU CISAILLEMENT NON DRAINE général vers 2m sous le niveau du fond :
- soit un profil « sans pic », avec une valeur de qn de 15 à 30
kPa au niveau du fond et croissant ensuite selon le gradient ob-
servé en profondeur.
4.1 Profils de résistance au cône (CPT) La présence de ces pics de résistance situés juste sous le ni-
veau du fond n’a pas reçu à ce jour d’explication satisfaisante.
Deux profils de résistance de pointe pénétrométrique sont pré- De tels pics n’ont pas été observés dans le Golfe du Mexique;
sentés sur la Fig.3. Ils sont représentatifs des nombreux essais on en a trouvé en Méditerranée ; on en rencontre sur de nom-
CPT réalisés sur les sites profonds du Golfe de Guinée. breux sites du Golfe de Guinée mais pas sur tous. Certains au-
teurs (Sultan et al., 2001) ont suggéré que des forces de succion
qnet (MPa) osmotique dues à d’intenses échanges ioniques près de
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 l’interface sol-eau pourraient produire une « surconsolidation »
apparente du matériau mais il s’agit d’une simple hypothèse.
0
0.0 0.1 0.2
2 0
4.2 Profils de résistance au cisaillement non drainé
4
B A Les essais au scissomètre in situ (VST) fournissent des mesures
1
6 de pic de la résistance au cisaillement non drainé du sol Suv à
des intervalles de 1 à 1.5m. La résistance de pointe nette qn est
Pénétration (m)

8 2 liée à Suv par le facteur de cône Nkv. Pour les sols du Golfe de
Site B
Guinée, Nkv est compris entre 10 et 14 mais des analyses plus
10
Site A précises indiquent que le facteur de cône serait voisin de 11 en
12 surface et croîtrait ensuite pour atteindre des valeurs de l’ordre
de 14 à 15 en profondeur (Puech et al., 2005).
14 La valeur du gradient de cohésion dans les argiles profondes
du GdG est souvent voisine de 1.5kPa/m, peu différente de celle
16 des sols du GdM en dépit de leur plus faible poids volumique.
Le rapport normalisé Su/p’o est supérieur à 1 dans les premiers
18
mètres et décroît ensuite pour se stabiliser à des valeurs de
20 l’ordre de 0.4-0.5 entre 10 et 30-40m de profondeur. Ce même
rapport est nettement plus faible dans les sols du GdM (voisin
de 0.3)
Figure 3. Profils types de résistance de pointe pénétrométrique.

Au-delà de 2m de pénétration et jusqu’à 30-40m sous le ni- 5 HISTOIRE DES CONTRAINTES/ CONTRAINTES IN
veau du fond, limite de pénétration des systèmes modulaires SITU
opérés, la résistance de pointe nette qn croît linéairement avec la
profondeur. Le gradient de résistance ∆qn est compris entre 15 Les valeurs élevées du rapport Su/p’o peuvent suggérer
et 30kPa/m avec des variations locales (sur un même site) du l’existence de phénomènes de surconsolidation. De fait, les es-
même ordre que les variations régionales (d’un site à un autre). sais oedométriques interprétés par la méthode de Casagrande
Dans les deux premiers mètres de pénétration, deux types de conduisent à des valeurs de p’c supérieures à la pression effec-
profils peuvent être observés : tive en place p’o. Le rapport p’c/p’o est de l’ordre de 2 sur les
- soit un profil « avec pic », caractérisé par une forte croissance premiers mètres de pénétration et décroît ensuite jusque vers 1.3
de qn qui atteint 120-200kPa entre 0.4 et 0.7m de pénétration, à 15-20m de pénétration. Au-delà les données sont rares mais
puis décroît progressivement pour se réaligner sur le gradient suggèrent des valeurs voisines de 1.2.

γ ' (kN.m -3 ) p'0 , p' c (kPa) Su (kPa)


0 2 4 6 8 10 0 75 150 225 300 0 15 30 45
0

5
GdM
10
Pénétration (m)

GdM (Quiros et Little, 2003)


15
GdM GdG
20
P’0
P’c

25
GdG GdG

30

Figure 4. Profils types de poids volumiques, de consolidation et de cohesion dans les Golfes du Mexique (GdM) et de Guinée (GdG)
Comme il est clairement établi que les sols considérés n’ont tement aux très faibles valeurs de contraintes effectives corres-
fait l’objet d’aucune surcharge, on s’abstiendra pour éviter toute pondant aux deux premiers mètres de pénétration les conditions
confusion de parler de « surconsolidation » et on adoptera la prévalant pour le site A qui présente un « pic » de résistance de
terminologie de Burland (1990) qui nomme YSR (Yield Streng- celles du site B « sans pic ». Des travaux plus approfondis sont
th Ratio) le rapport p’c / p’o. en cours pour tenter de relier la compressibilité de ces matériaux
à leur microstructure (De Gennaro et al., 2005)

5.1 Sédimentation et effet de structure


5.2 Coefficient Ko de pression des terres au repos
La Fig.4 permet de comparer les profils types de contraintes ef-
fectives de sols du GdG et du GdM. Si les différences de gra- Le coefficient Ko peut être obtenu par des essais triaxiaux drai-
dient de p’o s’expliquent par les différences sur les poids volu- nés sous déformation radiale constante. La valeur obtenue dans
miques, les profils de p’c sont peu comparables. Dans le GdM le domaine plastique, représentative des conditions normale-
les sols apparaissent normalement consolidés (p’c# p’o) jusque ment consolidées, soit Ko(nc) se situe dans la fourchette 0.45-
vers 10-15m de pénétration puis la différence ∆p = p’c – p’o 0.55.
croît avec la profondeur suggérant que ∆p peut être attribué à
des changements de structure liés à la contrainte et au temps
(consolidation secondaire et vieillissement). Dans le GdG la va- 6 CONCLUSIONS
leur de ∆p est élevée sur les premiers mètres puis tend plutôt à
décroître pour retrouver des valeurs comparables à celles du Les sédiments rencontrés par grandes profondeurs d’eau dans le
GdM à plus grande profondeur. Ceci suggère que les fortes va- Golfe de Guinée présentent des propriétés physiques et mécani-
leurs de ∆p observées à faible profondeur dans le GdG auraient ques qui les différencient des autre matériaux rencontrés en
une origine structurelle ou chimique. mers profondes et notamment dans le Golfe du Mexique. La
Burland (1990) a proposé un modèle conceptuel permettant présente communication basée sur une revue de 10 sites situés
de comparer la compressibilité des argiles naturellement sédi- sur les pentes continentales de l’Afrique de l’Ouest dans des
mentées avec celle des argiles reconstituées. Les propriétés des profondeurs allant de 450 à 1500m a permis de mettre en évi-
argiles reconstituées, ou propriétés intrinsèques, sont inhérentes dence les propriétés communes de ces matériaux en se concen-
au sol lui-même et sont indépendantes de son état naturel. Dans trant sur les propriétés indicielles, les profils de résistance au ci-
un diagramme (Iv, log p’o), où Iv représente l’indice des vides saillement non drainé et les profils de contraintes in situ.
normalisé, la compressibilité des argiles reconstituées peut être Des travaux de recherche ont été nécessaires pour dévelop-
représentée par une ligne unique dite ligne de compression in- per des procédures spécifiques permettant une identification
trinsèque (ICL). Les propriétés des argiles naturelles sont in- pertinente de ces sols. Un travail de fond reste à mener pour re-
fluencées par la structure du sol (agencement et/ou collage). La lier leurs caractéristiques de compressibilité et de cisaillement à
structure dépend de nombreux facteurs tels que le mode de dé- leur histoire et à leur microstructure.
pôt, le vieillissement, la cimentation, le délavage. L’évolution
de l’indice des vides normalisé avec la profondeur dans un dé-
pôt naturel est appelée courbe de compression sous sédimenta- 7 REMERCIEMENTS
tion (SCC). La plupart des argiles naturelles s’organisent autour
d’une ligne moyenne dite ligne de compression sous sédimenta- La synthèse des données et les études mentionnées dans cette
tion (SCL). Le fait que la SCL soit située à droite de l’ ICL in- communication ont été menées dans le cadre d’un projet de re-
dique que pour un indice des vides donné, une argile naturelle cherche conjoint conduit sous l’égide du CLAROM et soutenu
peut supporter une contrainte verticale effective bien supérieure financièrement par le RTPG. Les partenaires du projet sont
au poids des terres. IFREMER, IFP, Fugro France, Saipem SA, Stolt Offshore,
Technip et Total.
4
SCC Site B
3 P'0 REFERENCES
P'0 P'c
2 P'c Borel, D. and Puech, A. 2004. Deepwater geotechnical investigations in
Oedo. sol naturel the Gulf of Guinea: successes and challenges. Proc. Seatechweek,
20-22 Oct. 2004, Brest, France.
1
Iv

Burland, J.B. 1990. On the compressibility and shear strength of natural


SCC Site A clays, Geotechnique 40, No 3, pp 329 – 378.
0 De Gennaro, V., Puech, A. and Delage, P. 2005. On the compressibility
1 10 100 1000 SCL 10000 of deepwater sediments of the Gulf of Guinea. Proc. Intern. Symp.
-1 on Frontiers in Offshore Geotechnics, Perth, Australia.
Oedo. sol
ICL Puech, A., Borel, D., Dendani, H. and Colliat, J.L. 2005. Deepwater
-2 reconstitué
geotechnical site investigations in the Gulf of Guinea: present prac-
tice. Proc. Intern. Symp. on Frontiers in Offshore Geotechnics,
σ'v (kPa)
Perth, Australia.
Figure 5. Argiles du Golfe de Guinée dans le modèle de Burland (1990) Quiros, G.W. and Little, R.L. 2003. Deepwater soil properties and their
impact on the geotechnical program. Proc. Offshore Technology
On a reporté sur la Fig.5 et pour deux sites donnés : Conference, Houston, Tx, OTC paper 15262.
Sultan, N., Cochonat, P., Cauquil, E. and Colliat, J.L. 2001. Apparent
- l’ICL et la SCL selon Burland ; overconsolidation and failure mechanisms in marine sediments.
- les courbes de compression sous sédimentation (SCC) obte- Proc. OTRC Intern. Conf. Honoring Prof. W. Dunlap, Houston, Tx.
nues à partir des valeurs moyennes des teneurs en eau naturelles Thomas, F., Nauroy, J.F. and Rebours, B. 2005. Mineralogical charac-
observées à chaque profondeur ; teristics of Gulf of Guinea deepwater sediments. Proc. Intern.
- les courbes de compression normalisées de quelques oedomè- Symp. on Frontiers in Offshore Geotechnics, Perth, Australia.
tres réalisés sur du matériau reconstitué et sur du matériau natu-
rel.
Il est manifeste qu’il existe sur les argiles du Golfe de Gui-
née un net effet de structure. On distingue par ailleurs très net-

Vous aimerez peut-être aussi