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SOMMAIRE

SOMMAIRE………………………………………………………………………………………………………………………………
…………i

DEDICACE………………………………………………………………………………………………………………………………
…………..ii

REMERCIEMENTS……………………………………………………………………………………………………………………
…………iii

LISTES DES SIGLES ET


ABREVIATIONS…………………………………………………………………………………………........iv

RESUME…………………………………………………………………………………………………………………………………
…………..v

ABSTRACT………………………………………………………………………………………………………………………………
………….vi

INTRODUCTION GENERALE

PARTIE I : LE RISQUE DE CREDIT, PRESENTATION DU CONCEPT

CHAPITRE I : HISTORIQUE ET EVOLUTION DU RISQUE DE CREDIT

SECTION 1 : HISTORIQUE

SECTION 2 : EVOLUTION DE LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT

CHAPITRE II : ENJEUX ET PERSPECTIVE DE L’ETUDE DU RISQUE DE CREDIT

SECTION 1 : ENJEUX

SECTION 2 : PERSPECTIVE

PARTIE II : GESTION DU RISQUE DE CREDIT ; CAS D’ACEP

CHAPITRE III : PRESENTATION D’ACEP ET COMPOSANTES DE RISQUE DE CREDIT

SECTION 1 : PRESENTATION D’ACEP

SECTION 2 : CONDITIONS D’OCTROI DE CREDIT A ACEP ETCOMPOSANTE DU RISQUE DE CREDIT


CHAPITRE IV : GESTION DU RISQUE DE CREDIT

SECTION 1 : ANALYDE DU RISQUE

SECTION 2 : ETUDE DE CAS ET APPLICATION DE RISQUE DE CREDIT A ACEP


DEDICACE

C’est à toi, ma mère:


MBALLA CELESTINE
trop tôt rappelée à Dieu
que je dédie cette modeste oeuvre.
Sans toi rien n’aurait été possible.
Du séjour que le Seigneur t’a réservé,
continue de bénir ton fils,
pour qui, sur terre, tu as consenti tant de
sacrifices.
Tu demeureras toujours pour moi cette femme
exceptionnelle
dont la remarquable intelligence
était admirablement secondée par ton cœur
maternel
Merci Maman!
Que Dieu lui-même dans son amour infini soit
ta récompense
REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire de fin d’études n’aurait pu aboutir sans une réelle


collaboration et un échange d’idées entre tous ceux qui y ont participe ; nous tenons donc a les
remercier.

Tout d’abord nous tenons a remercier notre encadreur Dr Miamo pour sa disponibilité,
ses observations et ses critiques constructives ainsi que sa simplicité qui ont permis la rédaction
de ce mémoire.

Nous adressons ensuite un merci collectif a l’ensemble de la communauté académique


de l’Ecole supérieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Sup de Co de Yaoundé,
personnel enseignant et administratif pour leur contribution tout au long de notre formation
académique.

Nos remerciements vont également a l’endroit de toute l’équipe d’ACEP Cameroun pour
l’expérience enrichissante qu’elle a rendu possible et la disponibilité dont elle a fait part a notre
endroit tout au long de notre séjour au sein de cette illustre structure en particulier notre
parrain monsieur Fadjeu chef de région du département de crédit pour tous ses conseils
précieux et sa disponibilité.

Nous tenons également a remercier notre famille qui nous a mis dans des conditions
idoines, nos amis et connaissances qui de près ou de loin ont contribué a la réalisation de ce
mémoire
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

EMF : établissement de micro finance

CEMAC : communauté économique et monétaire des états de l’Afrique centrale

BEAC : banque des Etats de l’Afrique centrale


LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

I-TABLEAUX

Tableau 1 : le risque le plus important

Tableau 2 : connaissance risque crédit par la clientèle

II-GRAPHIQUES

Graphique 1 : l’approche du risque

Graphique 2 : la gestion du risque de crédit

Graphique 3 : processus de gestion du risque de crédit

Graphique 4 : le risque le plus important

Graphique 5 : connaissance risque de crédit par la clientèle


RESUME

Dans l’industrie bancaire, à l’aube du XXIe siècle, le risque majeur demeure toujours et
encore le risque de crédit. Il est important de garder à l’esprit que c’est l’absence de
diversification et pire encore, l’illusion de la diversification, qui est à l’origine des problèmes
éprouvés par les banques. Un certain nombre de mesures devraient permettre à l’avenir de
minimiser l’impact des crises financières sur la stabilité des banques et d’éviter tout risque
systémique, c’est-à-dire le risque de faillites en cascade : tout d’abord, la réforme de la
réglementation du capital qui fait actuellement l’objet d’une discussion entre les banques, les
régulateurs et le Comité de Bâle; ensuite, les techniques modernes de mesure des risques
comme l’approche « valeur à risque » (VaR) et les modèles de gestion du risque de crédit; à
diversité du risque est un concept de base dans l’activité des établissements de crédit
ABSTRACT
INTRODUCTION GENERALE

La mutation fulgurante du système financier mondial amène de plus en plus les


institutions et autorités œuvrant dans ce secteur d’activité a mettre l’accent sur les risques en
générale et sur les risques de crédit en particulier faisant l’objet de notre étude. D’une façon
générale, le risque de crédit est le risque qu’un emprunteur ne rembourse pas tout ou une
partie de son crédit aux échéances prévues par le contrat signe entre lui et l’organisme prêteur.
Classiquement, le risque de crédit correspond à une situation on où le débiteur se trouve
incapable d’honorer ses engagements. Il est également possible de considérer un cas
intermédiaire où la situation financière de l’emprunteur se dégrade (augmentant la probabilité
d’une crise de trésorerie), voire lorsque la valeur de l’entreprise baisse fortement.

Problématique

Au vu des divers risque présentés, ii est claire que dans notre contexte camerounais
l’activité des établissements de crédit fait face plusieurs aléas. Des lors dans quelles mesures les
EMF gèrent les risques associes aux clients ?

Objectif de la recherche

A la fin de cette étude, nous devrions avoir pu apporter quelque de plus en ce qui
concerne la notion de risque de crédit ainsi que ses caractéristiques. En outre, desceller les
zones d’ombre sur la gestion du risque de crédit a ACEP afin de mettre en place un système
pour pouvoir l’améliorer et enfin nous devrions également être capable de proposer aux EMF
notamment a ACEP des solutions permettant la réduction du risque de crédit .

Méthodologie de l’étude

D’entrée de jeu, la méthodologie que nous allons adapter tout au long de notre travail
s’articulera d’abord autour d’une étude théorique qui reprendra la synthèse de la littérature
économique et financière du concept de risque de crédit, nous mettrons en relief une analyse
pratique sur un modèle qui permettra la maitrise du risque applique aux produits d’ACEP.
Méthodiquement, nous exploiteront le questionnaire comme outil de collecte des données et a
l’aide d’outil statistique nous traiterons ces données.

Intérêt de la recherche
L’intérêt pour nous d’étudier le concept de risque de crédit est a plusieurs niveaux :

- Sur le plan académique ; il s’agira pour nous de bâtir une argumentation solide pour
pouvoir permettre aux promotions futures d’avoir des informations nécessaires en
terme de gestion du risque de crédit
- Sur le plan professionnel ; au terme de cette recherche, apporter au secteur de la micro
finance des solutions adaptées a l’environnement dans lequel nous nous trouvons en ce
qui concerne le risque de crédit au Cameroun
- Sur le plan personnel : le souhait de vouloir apporter notre pierre a l’édifice dans la
construction de notre pays en apportant des solutions aux entreprises et pouvant
égalementêtre utile dans l’orientation de notre future carrière. De plus clôturer la fin de
notre second cycle académique par la rédaction d’un mémoire ainsi que la présentation
et la validation de notre travail de recherche.

Plan et structure du travail

Notre travail intitule le risque de crédit dans les EMF : cas d’ACEP sera fait en deux grandes
parties étalées sur quatre chapitres. La première partie (phase théorique ou revue de la
littérature) portera sur la présentation du concept risque de crédit subdivisée en deux
chapitres, le premier parlera de l’historique et l’évolution, le second des enjeux et
perspectives ; la seconde partie (phase empirique) consistera en une analyse beaucoup plus
critique d’une part au vue de la conception faite par le risque de crédit par le grand public dans
notre contexte camerounais et d’autre part plus pratique en terme d’évaluation et de maitrise
du risque de crédit tout en présentant la structure qui nous a accueilli. Elle se fera en deux
chapitres
PARTIE I : PRESENTATION DU CONCEPT RISQUE DE CREDIT

L’activité bancaire demeure fortement réglementée du fait du rôle particulier joue par
les établissements financiers dans l’´economie. Deux raisons principales sont `a l’origine du
contrôle de l’activité bancaire. D’une part, les liens ´etroits qu’entretiennent les établissements
financiers sont `a l’origine d’un risquesystemique : la faillite d’une banque peut entrainer, par
effet de contamination, celle d’autres ´etablissements. D’autre part, l’Etat demeure le principal
garant des d´epˆots bancaires : l’activit´e de contrˆole permet de maintenir la confiance dans le
système bancaire et d’en assurer la perennite. Les premi`eres dispositions reglementaires
concernant l’activite de credit des banques ont ´ete ´emisespar le Comit´e de Bˆale. Elles r
´epondent `a une logique d’ad´équation des capitaux propres des banques aux risques qu’elles
prennent : les fonds propres doivent ˆetre suffisants pour couvrir les pertes que les banques
sont susceptibles d’enregistrer. L’Accord de Bâle (15 juillet 1988) fixe le cadre réglementaire de
l’activite de crédit de l’ensemble des banques des pays signataires. Le ratio Cooke impose
notamment un niveau de fonds propres minimal : `a chaque actif détenu par la banque est
associé´ un coefficient de pondération (0%, 20%, 50% ou 100%) en fonction du risque associe ;
le capital total destiné a couvrir le risque doit atteindre au moins 8% de l’ensemble des actifs
ainsi pond´er´es. La principale critique formulée à l’encontre des propositions du Comite de
Bâle provient de l’absence de fondement économique des coefficients de pondération
appliques aux actifs : ceux-ci sont fix´es de fa¸con arbitraire si bien qu’ils ne reflètent
pascorrectement le risque de crédit r´eel encouru par les banques.

Face a cette situation r´réglementaire imparfaite, les établissements bancaires cherchent `a


mettre enplace des outils de mesure du risque efficaces permettant de déterminer le capital
´économiquen´ecessairepour chacune de leurs activit´es. De tels outils doivent permettre `a
terme d’´evaluer et de comparer lesrentabilit´es ´economiques (et non plus comptables) des
activités dans lesquelles les banques sont engag´ees. Le risque de cr´edit peut être d´défini
comme le risque de pertes consécutives au defaut d’un emprunteursur un engagement de
remboursement de dettes qu’il a contractées. En général, on distingue troiscomposantes :
– Le risque de d´efaut correspond`a l’incapacité du débiteur `a faire face `a ses obligations.
L’agence
Moody’s Investors Service retient la définition suivante du risque de défaut :tout manquement
ou
tout retard sur le paiement du principal ou des intérêts. Dans une telle situation, les créanciers
sont susceptibles d’accuser une perte s’ils ne recouvrent qu’une partie du montant stipul´e par
lecontrat de dette.
– La deuxième composante du risque de crédit provient de l’incertitude pesant sur le taux de
recouvrementune fois le défaut survenu.
– La dégradation de la qualité du créditconstitue la troisième source de risque portant sur une
dette.
Si la perception de la qualité de l’emprunteur se détériore, la prime de risque accord´ee par les
marches financiers s’accroît en conséquence. De plus, si l’emprunteur b´en´eficie d’une note de
la part
d’une agence de notation, celle-ci est susceptible de se dégrader suite `a la perception n
´egative des
marches.Notons que les risques de défaut et de dégradation sont fortement corr´el´es dans la
mesure ou la dégradation de la qualitéde la contrepartie peut être précurseur d’un d´efaut. Ce
sont néanmoins deux risques bien distincts. Le risque de dégradation se traduit par une
possible dévalorisation de la dette au cours sa période de vie. Les pertes liées `a la dégradation
de la qualité´e de la contrepartie se réalisent donc en cas de vente anticipée de la dette sans
qu’un défaut se soit pour autant produit.
CHAPITRE I : HISTORIQUE ET EVOLUTION DU RISQUE DE CREDIT

SECTION I : PRESENTATION ET HISTORIQUE DU RISQUE DE CREDIT

Parler du risque de credit nous impose de prime a bord de presenter son avenement. De ce fait
nous analyserons de facon distincte les deux concepts que sont le risque et le credit en terme
de d’histoire et d’evolution avant de faire le lien entre les deux pour une meilleure analyse de
notre sujet d’etude.

1.1 definition des concepts : risque et credit

le risque et le credit sont des concepts tres anciens datant de l’epoque de l’antiquite. Il s’agira
de presenter d’une part le risque en partant de sa definition et son historique du moyen age
jusqu'à nos jours ; d’autre part la notion de credit en presentant de facon generale son
historique tout en definissant la notion.

1.1.1 le risque : définition, historique et évolution


1.1.1.1. définition

Le risque comme inhérent a l’homme, le risque peut se définir selon plusieurs approches :

 l’éventualité d’un evenement futur, incertain ou d’un terme indetermine ne


dependant pas exclusivement de la volonte des parties et pouvant causer la
perte d’un objet ou tout autre dommage
 un danger, inconvenient plus ou moins probable auquel on est expose
 fait de s’engager dans une action qui pourrait apporter un avantage mais qui
comporte l’éventualité d’un dange

1.1.1.2. Historique et évolution

1.1.1.2.1.Historique

Comme l’écrivait le sociologue allemand Niklas Luhmann, «il n’existe pas d’étude
compréhensive de l’étymologie et de l’histoire conceptuelle du terme (risque)»((LUHMANN
1990) p. 9). A vrai dire, de tels travaux sont rares: pour être exhaustif, ilfaut considérer un
corpus réduit (comme Piguet (1996a), (1996b)), à moins des’adonner à une histoire culturelle
plus orientée vers le grand public (REY (1989)).En matière de risque, l’immensité du corpus à
mettre en jeu interdit la premièreapproche. En revanche, la seconde semble déjà bien balisée:
si l’on cherche dansdes ouvrages savants une histoire du concept de risque, on trouvera en
particulierdeux éléments récurrents: une thèse moderniste et un roman nautique pour
expliquerl’origine du mot. Pour séduisantes que soient ces histoires, ce ne sont que des
fables, à moins que leur ressassement ne leur confère le statut de mythe (1.. Pourparvenir à
une thèse plus solide, il faut mobiliser d’autres sources, plus systématiques.On peut alors
proposer une histoire du mot qui sépare nettement son histoireitalienne (2) de sa diffusion
dans la reste de l’Europe (3).
a- Fables et mythes du risque

a-1-La thèse moderniste: une légende bourgeoise

Luhmann hérite de la tradition historique allemande de Marx, Sombart, Weber ettant


d’autres. D’après lui, le concept de risque apparaît au début de l’époquemoderne «pour
indiquer une situation problématique qui ne peut être décrite avecune précision suffisante par
le vocabulaire existant» ((LUHMANN 1990), p. 10). Cettepériode correspond donc à celle des
grandes découvertes, de la réforme religieuse et de l’apparition du capitalisme. (WEBER 1908)
défend l’idée d’une relation causale entre la réforme religieuse et le développement de l’esprit
du capitalisme; cette théorie a suscité une abondante controverse (voir (BESNARD 1970)). La
thèse moderniste constitue une illustration de cette séduisante construction intellectuelle: le
développement du commerce, de l’assurance, des techniques financières modernes,
coïnciderait avec la maturation de l’esprit du capitalisme à la suite de la réforme religieuse. La
diffusion du mot risque serait une conséquence du développement du capitalisme. Un autre
aspect de cette doctrine consiste à lier le développement du capitalisme avec celui de la
bourgeoisie: une classe sociale serait ainsi porteuse de pratiques nouvelles qui auraient
bouleversé l’organisation sociale et politique. Marx s’est intéressé à la constitution de la
bourgeoisie comme classe au sein du Tiers-État urbain à l’époque moderne, et ce serait une
erreur de croire qu’il aurait été seul dans cette voie. Ainsi Robert Pirenne, un des grands
médiévistes du premier XXe siècle, considère-t-il que la classe des marchands se constitue
d’«aventuriers sans attache avec la terre» ou de la «masse de va-nu-pieds à travers le monde».
(FOURQUET 1989) parle ainsi de légende bourgeoise pour qualifier le «scénario historique selon
lequel le capitalisme marchand est un “corps étranger” à la société féodale (…); il aurait surgi de
lui-même au sein de cette société». Même si la thèse moderniste est incompatible avec les
travaux des philologues, ces derniers ont récupéré à leur compte la légende bourgeoise dans un
roman nautique.
a-2-Le roman nautique d’une étymologie obscure

Les dictionnaires étymologiques présentent une grande variété d’hypothèses pour


expliquer l’origine du mot risque ((PRADIER 1998), chapitre I). La plus en vogue àce jour avait
été proposée par (DIEZ 1853), elle est par exemple exposée par (REY1992):«Certains
rapprochent ce mot du latin resecare “enlever en coupant” (→ réséquer),par l’intermédiaire
d’un latin populaire resecum “ce qui coupe” et, de là,“écueil”, puis “risque que court une
marchandise en mer”.»Cette évolution morphologique n’est que plausible en latin, même si on
aobservé le passage du verbe couper au substantif écueil, est repérée en suédois ; ousi la
proximité sémantique de l’écueil et du danger est documentée en castillan.
Cette histoire, même si elle n’est qu’une hypothèse, évoque le duecento, lesmarchands italiens,
les débuts de l’assurance et les prohibitions ecclésiastiques: ellesemble parfaitement en phase
avec l’historiographie, de Renouard à Le Goff et àBraudel.Mais pour ne contredire aucun fait, ce
«roman nautique» ne constitue qu’uneconjecture plausible, comme tant de théories possibles.
La différence entre lascience économique et l’histoire tient principalement aux critères
respectifs d’acceptationdes énoncés dans ces deux disciplines: pour la première, les
théoriesdoivent d’abord être convaincantes, pour la seconde il faut des preuves. Et,
commel’explique (GUIRAUD, 1982) p. 468: «il n’y a pas le moindre commencement depreuve à
ce roman nautique». C’est-à-dire que personne n’a vraiment observé cetteévolution des mots,
du verbe resecare au déverbal resecum. Tout juste le de Gorod’Arezzo mentionne-t-il ce verbe
«resicco, cas, per reseccare»; mais 1355 constitueune date beaucoup trop tardive pour notre
objet, 150 ans après la première occurrencedu mot risque.Outre ce «roman
nautique»compromis, il existe une foule d’étymologiespossibles. Deux filiations peuvent retenir
notre attention. La première est avancéepar Guiraud, qui observe que risque prend la
succession de rixe; mais ce glissementne s’opère qu’en castillan et en langue d’Oc, et pas avant
la fin du Moyen-Âge. Uneseconde piste, ouverte par les grands philologues allemands Schmitt
et Wartburg,nous conduit à Byzance. Mais, si l’on excepte un hapaxen 1156 (χαχοριζιχος) dont
la traduction est par nature douteuse, ce mot n’apparaîtqu’au XIIIe siècle; encore est-ce un
italianisme notoire. On pourrait encorechercher ailleurs1, aucune piste ne résiste à l’analyse. Le
seul fait certain est quel’usage du mot risque est de loin antérieur à la fin du Moyen-Âge, ce qui
contreditla thèse moderniste. En revanche, on ne peut parvenir à aucune certitude en
matièred’étymologie. On s’intéressera donc à la diffusion du mot risque.

b) evolution a partir du XVII

Au XVIIe siècle, le mot risque apparaît encore étroitement lié au vocabulaire naval:
ainsi Nicot ne ménage pas d’entrée au mot risc dans son Thrésor de la langue française(1606),
mais il l’emploie deux fois dans un contexte naval (Entrée asseurer:«Et asseurer un navire (…)
(c’est) promettre à son risc, peril et fortune, qu’il irasauvement de tel port jusques à tel»;
entrée fortunal: «Est un subit et furieux oragesur la mer, dont les vaisseaux nageans et flottans
en icelle estans surprins sont enrisque et hazard de submersion»). De même, les ouvrages
traitant spécifiquement desusages maritimes sont coutumiers de ce mot. L’Ordonnance de la
Marine deColbert (1681), dans son titre consacré aux assurances, fait la part belle au mot,ainsi
que par exemple le livre de (MAGENS, 1753), véritable compilation du droiteuropéen sur la
question. Il convient d’ailleurs de préciser que le mot risquedemeure spécifique aux assurances
maritimes, à l’exclusion des assurances sur lavie ou contre les incendies, telles qu’elles se
développent à partir des années 1670.
A côté de cet usage spécifique à la marine, on rencontre une acception économique
générale : le mot risque apparaît dans une expression, une façon de parlercomme on dit alors,
fréquemment citée. «Prendre une affaire à ses risques, perils& fortunes, pour dire, Se charger
de tout ce qui en peut arriver, se charger du bon& du mauvais succés», écrit le premier
Dictionnaire de l’Académie française. Onretrouve alors la formule consacrée, «à ses risque et
fortune (RTF bookmark start:)
risque_et_fortune (RTF bookmark end:) risque_et_fortune», copiée littéralement del’italien.
Cette signification économique du risque —qui menace les avances del’entrepreneur— apparaît
comme une généralisation de l’usage maritime. Elleconstitue, dans la France du XVIIe siècle, le
seul noyau sémantique stable autourduquel les diverses acceptions du mot gravitent. Plus
encore, elle représente le seulcas où le substantif est utilisé seul, sans précisions additionnelles.
Car, pour le reste,
on ne rencontre que ces façons de parler (courir risque, se mettre en risque, làencore, copiées
littéralement sur l’italien). Risque n’est donc pas un terme courantau XVIIe siècle, comme en
témoigne sa fréquence relative encore très faible dansles textes littéraires . Au vu de ce
raisonnement, il semblerait donc que le concept de risque témoigned’un jugement sur la nature
de la chose menacée. On hasarde une mise, on risqueun placement; la première décision est
hasardeuse, la seconde, risquée. Une miseau jeu ou à la loterie, un bien assuré —sauf dans le
cas des assurances maritimes—ne peuvent être regardées comme menacées par des risques: ce
ne sont pas desinvestissements sérieux. S’il semble que la frontière entre assurance et pari
soitrétrospectivement assez peu claire, comme le rappelle ((BOITEUX, 1968) pp. 73-75)qui
donne des exemples de pseudo-contrats d’assurance dissimulant une gageure,elle l’est pour les
témoins du temps qui utilisent les mots selon leur sens4. Et le sensest inscrit dans les origines:
le substantif chance, le verbe hasarder qui appartiennent ;au champ sémantique du jeu
(cadentia, est la chute des dés ou le point, en latin,et azar désigne le point gagnant en arabe),
où la témérité s’exprime en jouant grosjeu. Le terme risque a un aspect normatif: s’il justifie un
profit, c’est en échanged’un travail, ou au moins dans le cadre d’une activité économique, fût-
elle aventureuse
ou même (au dix-huitième siècle) illégale. C’est seulement dans les années4 Les choses sont
parfois très complexes. Ainsi, Teira-Serrano (1998) a montré que Soto opérait dèsle XVIe s. une
métaphore entre les ordres économique et ludique. La question des fluctuations dansla
doctrine reste ouverte, elle n’est pas entièrement réglée par Clavero (1991) et nous n’avons
pasla prétention de l’avancer. Constatons simplement qu’il n’est pas question de risque chez les
auteursecclésiastiques, en particulier pas chez Soto (1556) ni chez Caramuel (1670). De Soto
(1556) pp.521-525, après avoir présenté l’argument thomiste à propos du prêt à intérêt il use
alors duconcept de damnum emergensdiscute des questions relatives aux contrats de société
et d’assurance.Le risque est alors designé par le substantif periculum. On considère d’habitude
l’expressionpericulum sortis comme synonyme de risque ; mais il faut constater que De Soto
emploie de façongénérale le seul substantif periculum, et occasionnellement l’expression
periculum pecuniarum.Chez Caramuel, le sens des mots a légérement évolué avec l’évolution
des concepts probabilistes,puisqu’il semble d’après le contexte que le couple spes / periculum
désigne plutôt les probabilitésde gagner / perdre.1780, sous la plume des mathématiciens
comme Condorcet et Tetens que risquereçoit une désignation abstraite et générale (voir
PRADIER (2003b)).L’évolution ultérieure des mots montre que leur signification (le
conceptauxquels ils renvoient) est plus large que leur simple désignation (le référent réel).
(BENVENISTE, 1969) qui a étudié l’articulation de ces notions (signification
/désignation),considère généralement le devenir de vocables généraux qui s’enferment
dansune désignation très particulière. Ce phénomène engendre des énigmes linguistiques.Ici au
contraire on a affaire à un mot dont la désignation est temporairementbornée au regard de sa
signification. Ceci est à mettre en relation avec le statutdélicat, aux yeux de la morale et du
droit, des contrats aléatoires: les frontières entrejeu de hasard et jeu de commerce, entre usure
et profit légitime, restent longtempsproblématiques. Les mots renvoyant à ces pratiques sont
donc spécifiques. Entre lemilieu du dix-septième siècle et le dernier tiers du siècle suivant, une
évolution trèsnette des mentalités —comme en témoigne le contraste entre le rigorisme des
canonistesdécrits par (CLAVERO, 1991) et la souplesse des conceptions jusnaturalistes(par
exemple chez (SMITH, 1776) qui considère la contrebande comme une activitééconomique
parmi d’autres)— permet l’élargissement du champ de leur désignation.Au XVIIIe siècle, une
évolution linguistique accompagne les transformationssociales. Le mot est de plus en plus
fréquemment utilisé, et cet engouement touched’autres termes du même champ sémantique:
aventure, qui signifie «ensembled’événements qui arrivent à quelqu’un», mais aussi danger et
péril, dont la connotationnégative est évidente, et à l’inverse, chance ou fortune. Cette vogue
du vocabulairede l’aléatoire témoigne d’une ère aventurière, celle des grands coups definance
(avec le système et la banqueroute de Law, les Bubbles, les tulipes deHollande), des grands
voyages (COOK, LAPÉROUSE) et d’histoires personnelles quisont d’abord des aventures sociales
(le film Barry Lyndon de Stanley Kubrick illustrantles biographies réelles ou imaginaires de
l’Abbé Prévost, Casanova, Da Ponte,Beaumarchais et tant d’autres). L’aventure, qui s’identifie à
la destinée d’un individudans laquelle entre de plus en plus évidemment un élément de volonté
et d’habileté;quitte peu à peu le lexique de l’aléatoire, dans son sens neutre (ni bon,
nimauvais), il est remplacé par hasard.

b-1-Le jeu des métonymies à l’époque contemporaine

Avant d’envahir le XXe siècle, risque connaît une éclipse très nette, comme entémoigne
le tableau 2: la fréquence du mot dans la littérature a baissé de moitiédepuis le milieu du siècle
des Lumières. Est-ce à dire que le «siècle de la Science»ne supporte pas le doute? L’explication
de ces tendances longues ne participe pasde notre objet. Remarquons simplement ce
fléchissement, que suit une remontée
décisive. Le tableau 3, qui est relatif aux familles de mots (c’est-à-dire qu’en plusdu substantif
risque, on compte les adjectifs risqué, risqueur et risqueux et le verberisquer conjugué),
présente bien l’irrésistible ascension du risque, qui s’octroie unepartie de l’espace dévolu aux
dangers, aux périls, peut-être même au hasard.L’écart entre les tableaux 2 et 3 montre que ce
n’est pas seulement le substantif qui
progresse au XIXe siècle mais encore l’adjectif et le verbe dérivés. Car contrairement
à chance, danger, fortune et même péril (le verbe périller est nettementarchaïque), risque est à
la tête d’une famille de mots. C’est peut-être une des raisonsde son usage sans cesse plus
fréquent : il évite le recours aux périphrases (cette foisles façons de parler sont du côté de
danger et péril) et simplifie donc l’élocution, d’autant qu’un autre aspect de l’engouement pour
le mot risque tient à sa polysémie. Cette
polysémie s’épanouit dans un jeu de métonymies. Ainsi le risque est un «dangerprobable»,
mais c’est aussi dans la langue des assureurs la probabilité que se manifestece danger (comme
periculum désignait déjà sa probabilité chez Caramuel(1670))… ou l’espérance mathématique
du sinistre encouru (comme MOIVRE (1711)p. 215 écrivait déjà «sors seu expectatio»). On
confond donc le risque avec samesure (métonymie) et avec ce qu’il menace: les assureurs
caractérisent chacun deses assurés comme des risques. Les bons conducteurs sont de bons
risques, leschauffards, de mauvais risques. Ces métonymies qui vont de l’objet à sa
représentation,ou de l’objet au sujet permettent évidemment une grande variété d’emploisdu
mot risque. Signalons enfin qu’il n’est plus de désignation spécifique pour lemot, qui ne
connote plus aucune activité particulière.

Pour conclure, rappelons d’abord nos résultats. En premier lieu, la thèse selonlaquelle le
substantif risque apparaît (ou se répand) à l’époque moderne, en relationavec l’essor de la
classe mercantile constitue un mythe. L’histoire du mot risque estd’abord marquée par un
élargissement progressif de sa désignation, alors que sasignification reste inchangée. On risque
d’abord sa peau puis sa fortune, enfin à uneépoque où l’on croit investir en misant sur les
valeurs mobilières d’une économiecasino,on risque aussi bien un euro sur une grille de Loto.
Mais ce processus d’extension,rapide et précoce dans l’Italie du XIIIe s. (si bien qu’on ne peut
discerneravec certitude la désignation ni la région originelles); est bien plus lent et plus
tardifdans le reste de l’Europe. La légende moderniste et bourgeoise se nourrit de l’histoirede
cette diffusion hors d’Italie; et la préhistoire italienne du risque la discrédite.Notre enquête sur
le risque ne nous a ouvert qu’une fenêtre minuscule sur cette«préhistoire» italienne du
capitalisme, mais nous y avons découvert des thématiqueséloignées des poncifs de l’histoire
économique: d’abord on y voit une aristocratiesimultanément guerrière et marchande, ensuite
le développement des techniquesfinancières y est précoce malgré le catholicisme et la thèse de
Max Weber,enfin le retard de l’Italie au XVIIIe siècle pose avec insistance la question de la
réversibilité du progrès et du développement économiques. Tout ceci nous entraîneà distance
de notre sujet. Plus près de lui, une question reste ouverte: une étudeexhaustive des textes
italiens du XIIIe siècle permettrait-elle de serrer plus précisémentl’origine (régionale ou
contextuelle) du mot risque?

1.1.2. Le crédit : définition, historique et évolution


1.1.2.1. définition
Etymologiquement, le mot crédit vient du verbe latin « credere », qui signifie « croire ».
Et effectivement, celui qui consent un crédit « croit » en celui qui le reçoit. le créditpeut
donc avoir un sens polysémique, mais dans notre étude nous nous appesantissons sur le
domaine financier. Pour ce fait, le crédit se définit comme étant la mise a la disposition
d’une somme d’argent par un établissement de crédit contre engagement de
remboursement avec intérêts. L’établissement propose a ses clients de pouvoir
emprunter et épargner de l’argent en mettant a leur disposition des offres de crédit et
d’épargne qui s’accompagnent de garanties spécifiques et proposées a des taux
variables. Dans un sens plus large,
le banquier appelle par conséquent un crédit toute opération par laquelle, ayant foi en son
client, il lui accorde le
Concours de ses capitaux ou de sa garantie. Généralement, l’acte de crédit résulte de la
combinaison de trois éléments :
→ Le temps ou le délai pendant lequel le bénéficiaire dispose des fonds prêtés,
→ La confiance faite par le créancier au débiteur,
→ La promesse de restitution des fonds prêtés
De façon générale, selon différents auteurs, l’opération de crédit peut être définie telle que :
« Le crédit est l’acte par lequel une personne agissant à titre onéreux let ou promet de mettre
des fonds à la dispositiond’une autre personne ou prend dans l’intérêt de celle-ci, un
engagement par signature tel qu’un aval, un cautionnement ouune garantie… »
Alors que Bank Al Maghrib définit le crédit grâce aux termes du dahir portant loi du 6 juillet
1993, constitue une opérationde crédit " Tout acte par lequel une personne met ou s'oblige à
mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition d'une autrepersonne, à charge pour celle-ci de
les rembourser, ou prend, dans l'intérêt de cette dernière, un engagement par signaturetel
qu'un aval, un cautionnement ou toute autre garantie"
« …Les opérations de crédit-bail mobilier et immobilier, de pension ou de vente à réméré et
d'affacturage sont assimilées àdes opérations de crédit ».Plus brièvement, le dictionnaire
d’économie et des sciences sociales définit le crédit « Ressources prêtées par une banqueou un
établissement financier à un agent économique qui s’engage à payer des intérêts et à
rembourser le capital du prêt.22 »L’ensemble des définitions rejoignent ainsi la même
signification : un crédit est l’opération, où la banque met ses fonds à ladisposition d’un tiers, qui
s’engage à la rembou

1.1.2.2.historique et évolution

La notion de prêt à intérêt a existé avant la création de la monnaie, soit avant le 6ème
siècle avant notre ère, alors que leséchanges inter-temporels prenaient forme de dons (troc) et
de contre-dons, cette partie nous permettra d’avoir une vued’ensemble sur l’évolution de la
forme du crédit dans plusieurs civilisations anciennes.
Ainsi, en Mésopotamie, longtemps appelé "usure" (mot qui vient du latin usura qui signifie
"intérêt"), le prêt à intérêt yexistait déjà. L’ère babylonienne (de 1800 à 1600 avant notre ère),
a laissé dans ses vestiges, -notamment le coded'HAMMOURABI son sixième et illustre roi- des
preuves sous forme de textes qui attestent que des taux d'intérêt sur lesprêts allant jusqu'à
20%, étaient couramment pratiqués, ce qui témoigne de la vivacité du commerce et de la
finance de cetteépoque.Parmi ces preuves, on a retrouvé une multitude de textes
mathématiques qui expliquent le mode de calcul des intérêtscomposés. Ainsi, une tablette
babylonienne conservée au musée de Berlin a été analysée par l'historien des sciences
OttoNeugebauer, qui a démontré qu’elle expliquait le mode de calcul du temps nécessaire pour
qu'une unité d'argent, dont lavaleur double hypothétiquement tous les 5 ans, soit égale à 64
fois sa valeur initiale, sachant que le calcul de l'intérêt se fait
une fois tous les 5 ans1. Un doublement de la valeur tous les 5 ans correspond à un taux
d'intérêt de 100%, soit 20% par an(le maximum autorisé) calculés tous les 5 ans. Une somme
qui double tous les 5 ans est donc bien égale à 64 fois sa valeurinitiale au bout de 30 ans2.
En Grèce Antique, l’activité de prêt était sous le contrôle des "trapézites", nom qui vient
de la table (trapeza en grec)derrière laquelle ils se tenaient dans des boutiques parfois affectées
à un autre commerce, mais le plus souvent destinéesaux transactions bancaires.Les banques,
comme celles de l'ancien esclave Pasion3 à Athènes, jouaient aussi un rôle important dans
l'économieantique, notamment par le biais de succursales présentes dans les principales
cités.Cependant les philosophes de l’époque n’admettaient pas vraiment l’activité de prêt
monétaire, tels qu’Aristote (384 à322 avant notre ère) qui l’avait sévèrement condamnée, car il
la considérait comme un détournement, une perversion de lafonction première de l'argent,
laquelle était selon lui de servir aux transactions, non de "faire des petits"4.Par contre, les
Romainsacceptaient l’activité de prêt, mais non l’usure excessive. Durant cette ère, le prêt était
trèscourant dans tout l’empire romain, et cette divergence de tolérance est suffisamment
prouvée par les faits de Jésus chassantles marchands et les usuriers du temple5.Tacite rapporte
qu'en l'an 33, une grave crise financière entraîna la création par l'État d'un fonds hypothécaire
de 100millions de sesterces7 : "Des remboursements qui remuaient à la fois toutes les dettes, et
la vente des biens de tant decondamnés, qui accumulait dans le fisc ou dans l'épargne les
espèces monnayées, rendirent l'argent rare. Ajoutez un décretdu sénat qui enjoignait aux
prêteurs de placer en biens-fonds situés dans l'Italie les deux tiers de leurs créances. Or ceux-ci
lesexigeaient en entier; et les débiteurs, requis de payer, ne pouvaient sans honte rester au-
dessous de leurs engagements. Envain ils courent, ils sollicitent; le tribunal du prêteur retentit
bientôt de demandes. Les ventes et les achats, où l'on avait crutrouver un remède,
augmentèrent le mal. Plus d'emprunts possibles; les riches serraient leur argent pour acheter
des terres.1 William N. Goetzman (Sous la direction de), K.Geert Rouwenhorst (Sous la direction
de), The origins of value: The financial innovations thatcreated modern capital markets,
introduction : Financial Innovations in History, Oxford University Press Inc, 2005, édition
illustrée, page 9.2 En effet, au bout de 5 ans, sachant que la date initiale est t=0 et qu'une
période correspond à 5 ans, on a bien (en posant X0 = valeurinitiale du placement) X1 = 2 X0. Au
bout de 10 ans (t=2), on a X2=4X0. Après 15 ans (t=3), on a X3=8 X0. Au bout de 20 ans, on a
X4= 16 X0.Au bout de 25 ans, on a X5= 32 X0. Et au bout de 30 ans, on a X5= 64 X0.

Pasion est un banquier athénien célèbre de l'époque classique (vers 430-370 av. J.-C.). Sa
trajectoire et celle de sa famille sontcaractéristiques d'une ascension sociale réussie, du statut
d'esclave à celui de citoyen.4 Pour Aristote, l'activité de prêt relève de ce qu'il appelait la
"chrématistique commerciale" (de chrèmatistikos, qui concerne la gestion ou lanégociation des
affaires et plus particulièrement les affaires d'argent). Cette forme de chrématistique est liée au
fait de "placer la richesse
dans la possession de monnaie en abondance". Pour Aristote, le fait d’accumuler de la monnaie
pour la monnaie est une activité "contrenature" qui déshumanise ceux qui s'y livrent.5 « Ma
maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. »
Evangile selon Saint Luc.
6 Tacite, historien romain (55 -120 ap. J.-C.).7 Sesterces : Le sesterce était une monnaie romaine
en usage pendant la période antiqueLa multitude des ventes en fit tomber le prix; et plus on
était obéré8, plus on avait de peine à trouver des acheteurs. Beaucoupde fortunes étaient
renversées, et la perte des biens entraînait celle du rang et de la réputation. Enfin Tibère
soulagea cettedétresse en faisant un fonds de cent millions de sesterces, sur lesquels l'État
prêtait sans intérêt, pendant trois ans, à
condition que le débiteur donne une caution en biens-fonds du double de la somme empruntée.
Ainsi l’on vit renaître le crédit,et peu à peu les particuliers même prêtèrent. Quant aux achats de
biens, on ne tint pas à la rigueur du sénatus-consulte9; etc'est le sort de toutes les réformes,
sévères au commencement, à la fin négligées"10.Des siècles plutard, durant le moyen âge, les
enseignements de l’église bannissent la qualité de marchand, etl’interdisent pour tout bon
chrétien. Cette interdiction se fonde sur des versets bibliques qui dénoncent le prêt à
intérêt11,ainsi que sur la critique aristotélicienne de la chrématistique12.L’interdit fut intégré
au droit laïc sous « Charlemagne » -Roi de France- et avait perduré pendant tout le Moyen Âge.
Il aété néanmoins remis en question par quelques théologiens et juristes au XIIIe siècle, au
nombre desquels les dominicainséconomistes de l'école de Salamanque et Thomas
d'AQUIN.Ainsi, en 1215, le concile de Latran adopte la doctrine de Saint Thomas d’Aquin qui
prohibe le prêt à intérêt et le concilede Trèves en 1227 interdit la rémunération des dépôts. Ces
interdits vont avoir deux conséquences principales :
- En premier lieu, le prêt à intérêt va être pratiqué par les juifs et, à partir du XIIIème siècle, par
des Lombards13.
- En second lieu, l’église va progressivement autoriser une certaine rémunération dans le cas
des prêts sur gage : cetaccommodement avec la doctrine allait permettre la création des Mont-
de-piété 14.Le prêt à intérêt étant prohibé, l’activité de banque va se développer par le biais du
commerce, particulièrement ducommerce de foire où les banquiers marchands participaient
quatre fois par an15.Ces manifestation sont à la fois des lieux d’un commerce de gros où les
marchands vénitiens, génois, hollandais…etc.serencontrent pour traiter des affaires et un lieu
de compensation des dettes et des créances.Par ailleurs, l’interdit est partiellement contourné
au cours de la période médiévale par le biais de la lettre de change.La lettre de foire, puis la
lettre de change, constituaient un moyen d’effectuer des paiements à distance,
sansdéplacement physique d’argent. Pour payer un créancier éloigné, le débiteur va chercher à
acheter une lettre de changematérialisant une créance ou un ordre d’avoir à payer sur une
personne proche du créancier, chargée d’effectuer lepaiement à la place du débiteur initial.
Cette fonction peut être facilement remplie par des correspondants du banquiercommerçant.
8 Obéré : fortement endetté
9 Sénatus-consulte : texte émanant du sénat
10 Tacite, Annales VI, 16-17, http://bcs.fltr.ucl.ac.be/TAC/AnnVI.html#6.
11 L'Église catholique romaine reprend la distinction que fait le Droit romain pour le prêt de
biens mobiliers : celui des choses qui seconsument par l'usage et celui des choses qui ne se
consument pas, appelé commodatum. Exiger un paiement pour le commodat estcontraire à la
charité, et l'argent est un bien qui ne se consume pas. Dès cette époque, on voit le prêt à intérêt
condamné par le Concile de
Nicée sur le fondement de l'Ancien et du Nouveau Testament, puis par les Capitulaires de
Charlemagne (Le capitulaire est un acte législatifde l'époque carolingienne. Il est divisé en petits
chapitres nommés capitula, d'où le nom de capitulaire).
12 Chrématistique : notion créée par Aristote pour décrire la pratique visant à l'accumulation de
moyens d'acquisition en général, plusparticulièrement de celui qui accumule la monnaie pour
elle même et non en vue d'une fin autre que son plaisir personnel1. Aristotecondamne cette
attitude13 Les Lombards : Les Lombards (Langobardi en latin puis Lombardi par déformation
après le VIIIe siècle sauf en Italie méridionale quiconserve le nom de Langobardi jusqu'au XIIe
siècle) étaient un peuple germanique venu de la Baltique, appartenant plus précisément
augroupe des Germains de l'Elbe mais originaire de Scandinavie méridionale selon leur propre
tradition orale rapportée par leur historien PaulDiacre à la fin du VIIIe siècle. Ce peuple, sous la
conduite de leur roi Alboïn, envahit l'Italie à partir du début de l'an 568.
14 Monts-de-piété : L'idée du mont-de-piété est née en 1462, quand un moine récollet italien,
Barnabé de Terni, cherche un moyen decombattre l’usure et les taux d'intérêt abusifs (jusqu'à
130 %) pratiqués à l'époque. Il convainc les riches de la cité de Pérouse de constituerun fonds
permettant de créer un établissement de prêts sur gages : le Monte di Pietà. Plusieurs frères
mineurs prêchent à sa suite la
création des monts-de-piété. Dix ans plus tard, le Monte dei Paschi di Siena est établi à Sienne
avec le même objectif. Cet établissementpropose alors un système de prêt sur gage à faible
intérêt ou gratuit.
15 L’intervalle de temps, entre deux foires semble à l’origine de l’usage bancaire de limiter
l’escompte à trois mois. Ainsi, les marchands banquiers pratiquent la négociation de lettres de
change. En raison de la diversité des monnaies, lecalcul des contre-valeurs requiert des
aptitudes que seul un long apprentissage peut donner. Le prélèvement d’intérêt étantinterdit,
la rémunération des banquiers marchands est fondée sur ces opérations de change au
comptant et à terme quimasquent de véritables crédits.Mais il reste que c'était un grave pêché
pour un chrétien que de prêter à intérêt. De plus, même si le taux n'était pas «usuraire » au
sens où ce mot est entendu aujourd’hui, le prêt à intérêt était de toute façon assimilé à de
l'usure. Ladistinction contemporaine entre l’intérêt et l’usure, n’existait pas à l'époque.Or,
l'église elle-même avait fréquemment besoin d'argent, elle empruntait à des riches usuriers. Les
usuriers étaientsouvent des étrangers ou des non chrétiens, essentiellement les juifs, car on
admettait qu'ils n’étaient pas obligés de seconformer aux préceptes d'une religion qui n'était
pas la leur. De plus, dans la religion juive, il n'est pas interdit de prêter auxnon-juifs, il est
seulement interdit de se prêter entre eux.Ils se réfèrent en effet à la clause exprimée dans
l'Ancien Testament, au vingt-troisième chapitre du Deutéronome (23-19): «Tu ne prêteras pas à
intérêt à ton frère, intérêt d'argent ou intérêt de nourriture, de toute chose qui se prête à
intérêt. »
Le verset suivant (23-20) concerne explicitement la possibilité de prêter aux non-juifs : « Tu
pourras tirer un intérêt del'étranger, mais tu n'en tireras point de ton frère, afin que l'Éternel,
ton Dieu, te bénisse dans tout ce que tu entreprendras aupays dont tu vas entrer en possession.
».
C'est sur ces deux versets que s'appuie pour les juifs la pratique du prêt à intérêt aux non-juifs.
Entre eux ils ne se prêtentpas avec intérêt, ils ne prêtent à intérêt qu'aux gentils [c'est par ce
doux nom que les juifs appellent les non-juifs]16.A la renaissance, Le premier théologien à
accepter le prêt à intérêt fut Jean CALVIN17 (1509-1564).
La Réforme protestante a ainsi contribué de façon déterminante à la levée progressive de
l'interdit du prêt à intérêt dansles pays européens. Dans sa "lettre sur l’usure", écrite en 1545, il
légitime l’intérêt en se fondant sur l'idée que le capitalemprunté sert à investir. La pratique du
prêt à intérêt se propagea dès lors rapidement à partir des réseaux de banques dontles sièges
étaient établis à l'étranger, soit dans les pays d'obédience calviniste comme Genève, les Pays-
Bas et l'Angleterre,mais aussi dans des États comme Venise et le Portugal où des banques sont
spécialisées dans le commerce maritime.A la fin du XVIIe siècle, les mentalités ont évolué et la
pratique du prêt à intérêt ou l’escompte des effets de commerce sedéveloppe, car l’église perd
une partie de son pouvoir et la réforme protestante n’interdit pas de telles pratiques. A partir
de1703, ceux sont les rois qui émettent des titres (la rente) rapportant intérêt et ce sont les
riches marchands qui prêtent aux
Princes.Pour la civilisation arabe, la religion musulmane continue quant à elle à condamner
l’intérêt en tant que tel.Cependant, les banques islamiques ont développé des formules de
prêts qui permettent de réaliser des opérations decrédit respectant les préceptes religieux. Par
exemple, le Soukouk18 qui est une obligation qui ouvre droit à unequote-part deprofits futurs
garantis.
De même, dans le mécanisme de la Mousharaka19, une banque participe au financement de
l’acquisition d’un bien
immeuble et le remboursement obéit à un tableau d’amortissement qui comprend, outre le
capital principal, les "bénéfices"tirés par la banque pour cette opération.

SECTION 2 : EVOLUTION DE LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT

2.1. historique et evolution du risque de credit

L’etude de la gestion des risques a debutee apres la deuxieme guerre mondiale, selon
plusieurs sources ( Crockford, 1982 ; Harrington et Niehaus, 2003 ;Williams et Heins, 1995), la
gestion des risques moderne remonte a la periode 1955-1964. Snider (1956) observe a cette
epoque qu’il n’y avait pas de livre sur la gestion des risque et qu’aucune universitee n’offrait de
cours sur le sujet. Les deux premiers livres academiques ont été publiees par Mehr et Hedges
(1963) et Williams et Hems (1964) et leur contenu portait sur la gestion des risques purs, ce que
qui excluait les risques financiers des entreprises. Parallelement, les ingenieurs ont developpee
des modeles de gestion de risques technologiques. Le risque operationnel couvre en partie les
pertes technologiques et il est maintenant geree par les institutions financieres. Les ingenieurs
ont egalement mis l’emphase sur les risques politiques des projets. La gestion des risques a
pendant longtemps été associee a l’utilisation de l’assurance de marchee pour proteger les
individus et les entreprises contre differentes pertes associees a des accidents. En 1982,
Crockford ecrivait : ‘’operational convenience continues to dictate that pure and speculative
risks should be handled by different functions within a company, even though theory may argue
for them being managed as one. For practicalpurposes, therefore, the emphasis of risk
management continues to be on pure risks’’.

Des formes de gestion des risques purs, alternatives a l’assurance de marchee, ont pris
forme durant les annees 1950 lorsque differentes protections d’assurance sont devenues tres
couteuses et incompletes.
CHAPITRE 2 : ENJEUX ET NOTION DU RISQUE DE CREDIT

SECTION 1 : ENJEUX

L’enjeu étant ce que l’on peut gagner ou perdre en exerçant une activité d’après le dictionnaire
Larousse et appliqué au concept de l’étude du risque de crédit,car pour un établissement
financier, il est fondamental de maitriser ce risque afin que l’activité puisse être menée en vue
d’atteindre les objectifs assignés

SECTION 2 : NOTION DU RISQUE DE CREDIT

2.1. NOTION DE CREDIT

Le mot ‘‘crédit’’ a son étymologie dans le verbe latin ‘‘credere’’ qui


Signifie « croire ; avoir confiance ». Les origines du crédit ne sont pas connues avec précision,
cependant on pourrait penser qu’il a vu le jour avec la pratique du troc, avant même
l’avènement de la monnaie.
Ainsi le crédit peut être défini comme un prêt consenti par un banquier moyennant une
rémunération prenant en compte la durée du prêt et le risque lié à la situation de l’emprunteur.
Il peut aussi correspondre à un délai de paiement pour le débiteur. Selon G. Petit DUTAILLIS «
faire crédit, c’est faire confiance, c’est donner librement la disposition effective et immédiate
d’un bien réel, d’un
pouvoir d’achat, contre la promesse que le même bien sera restitué dans un certain délai, le
plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte partielle
ou totale que comporte la nature même de ce service ».
Cette définition révèle que le crédit ne concerne pas seulement le « commerce de
l’argent » et fait ressortir aussi la complexité de l’opération du crédit. De ces définitions, il se
dégage certains éléments dont les plus importants sont :
 Le temps qui est le délai pendant lequel le bénéficiaire disposera dubien ou du fonds
prêté.
 La confiance faite par le créancier au bénéficiaire. Cette confiancenécessite à son tour
une promesse de restitution.
 Le risque dû au danger de perte partielle ou totale de la chose mise à la disposition du
bénéficiaire. Il est également dû à l’engagement de laresponsabilité du créditeur dans
cette opération.
 La rémunération qui est le prix du service rendu et du danger couru parle créditeur.
Ces éléments communs à toutes les opérations de crédit confèrent aucrédit une originalité et
une attention particulière.A l’origine, le crédit était consenti par des particuliers et
descommerçants à l’aide de leurs disponibilités propres. Mais son octroi estdevenu
progressivement une activité autonome mettant en rapport lesdisponibilités en attente
d’emploi et les emprunteurs. Cette activité fait appel
à des techniques et des instruments diversifiés. Elle sera alors attribuée à desentreprises
spécialisées que sont les établissements bancaires et institutionsfinancières.
Cependant, cette délicate opération réservée aux banques et institutionsde microfinance
comporte originairement un élément qui le domine et quisuscite notre attention à ce sujet

2.2. NOTION DE RISQUE

Selon CAMARA (L), par risque, il faut entendre, tout fait ouévénement dont la réalisation
est susceptible de grever le patrimoine d’uneInstitution de Microfinance. Lorsqu’il se produit, le
risque a des conséquencesqui se traduisent sur trois variables clés de la gestion de l’Institution :
ce sont
la solvabilité, la liquidité et la rentabilité. La solvabilité est la capacité d’une EMF à faire face à
toutes ses dettes (dettes à court, moyen et long terme) avecla totalité de son actif. La liquidité
est sa faculté à honorer ses engagements àcourt terme avec son actif réalisable ou disponible.
Quant à la rentabilité, ellese traduit comme le résultat obtenu par l’IMF au vu des moyens mis à
sadisposition.
Selon DID (2005), le risque de crédit est le risque de pertes financièresrésultant de l’incapacité
de l’emprunteur pour quelque raison que ce soit des’acquitter entièrement de ses obligations
financières à l’endroit del’institution.Pour CARE INTERNATIONAL (2001), le risque est
l’exposition à uneforte probabilité de perte. Le risque de crédit est la détérioration de la
qualitédu portefeuille de crédit qui cause les pertes et des charges énormes engestion de la
défaillance. Ce risque connu comme le risque de défaillance, estlié à l’incapacité du client à
respecter les termes du contrat de prêt.
Selon Lucien CAMARA (2006), le risque de crédit se définit comme laprobabilité de non-
paiement du crédit octroyé à un client ou membre de l’EMFpour une raison quelconque. C’est
donc le risque de non remboursement des crédits del’ EMF.
Pour Clément WONOU (2006), le risque de crédit peut être définicomme la probabilité (grande
ou petite) que des concours accordés à un ouplusieurs clients ne soient pas remboursés.
Quant à François DESMICHT (2004), il définit le risque de créditcomme le risque de perte en cas
de défaillance de l’emprunteur. Il s’agit durisque d’impayé ou risque de défaut.En octroyant le
crédit, le banquier court essentiellement deux catégoriesde risques :
 Le risque de perte définitive du capital prêté : ce type de risque estfonction de la nature
des crédits accordés et spécifique à la qualité duclient. Le risque d’insolvabilité
constitue un danger pour le banquier, car ce dernier n’est pas un assureur pour lequel
le sinistre constitue unévènement normal et statistiquement prévisible. Une institution
demicrofinance qui enregistre des pertes importantes provoquerait laméfiance de ses
bailleurs de fonds.
 Le risque d’illiquidité : c’est le risque pour le banquier que le débiteurhonore ses
engagements au-delà de l’échéance prévue. Ce risque peutêtre dû d’une part à la
défaillance du débiteur de rembourser lebanquier à l’échéance, et d’autre part à la non
observation par la banque
de la règle des échéances.Le risque n’est pas une mauvaise chose en soi. Parfois, c’est
importantde prendre des risques pour atteindre des objectifs louables qui valentvraiment la
peine. Ceci est particulièrement vrai dans les EMF où les Chargésde prêts prennent chaque jour
des risques en prêtant aux personnes sanshistorique en matière de crédit, ou qui ne tiennent
aucune comptabilité de
leurs activités commerciales ou qui n’ont pas de garantie à offrir. Mais il esttrès important de
prendre des risques calculés car le risque est l’élémentd’incertitude qui peut affecter l’activité
d’un agent économique. Il est lacaractéristique des opérations de crédit.Son appréciation est le
problème majeur que pose la distribution et lagestion des crédits dans une institution de
microfinance. Il tient aux aléas quipeuvent survenir avant l’échéance à laquelle le bénéficiaire
d’un délai depayement ou d’un prêt d’argent s’engage à rembourser.Le risque est
indispensable pour toutes activités de micro crédits, mais
il est très important de prendre des risques mesures et contrôlable

2.3. Importance et corrélation du risque avec les opérations de


crédit
2.3.1. Importance du risque dans les opérations de crédit
Par essence, toute activité humaine comporte un risque dès lors qu’il y a un laps de
temps qui sépare l’intention ou le démarrage de l’action de la réalisation effective de l’objectif
fixé. Des aléas peuvent toujours survenir et mettre en cause l’intention exprimée ou l’activité
démarrée.
Il en est de même pour l’activité commerciale en général et celle du banquier distributeur de
crédit en particulier qui demeure une activité à grand risque. A cet effet, notons que le risque
que court le banquier provient de la nature de cette opération. Comme nous l’avions vu dans la
notion du risque
de crédit bancaire, le risque est un élément fondamental de l’opération de crédit. De plus, il
trouve sa provenance dans le facteur ‘‘temps’’ qui à son tour implique la confiance du créditeur
dans le crédité.
Le risque commun à tous les crédits, c’est que l’engagement pris par le débiteur ne soit pas
respecté c'est-à-dire que le remboursement n’ait pas lieu.
En plus du caractère quelque peu universel de cette importance, il y a aussi l’aspect
transactionnel de l’opération. A cet effet, le banquier en tant que commerçant cherchera à
rentabiliser les fonds qui lui sont déposés. Il fera ainsi des prêts aux clients en manque de
liquidités immédiates pour la bonne
fin de leurs activités. Etant donné que le profit croît à l’inverse de la sécurité, le banquier est
tenu de prendre des risques grâce auxquels il pourra augmenter son profit. Trop de sécurité
implique qu’on ne prend pas de risques ; par conséquent, le profit diminue. Le risque apparaît
ainsi comme un élément sine qua non de la vie des affaires. C’une nécessité pour la réussite des
affaires et
des activités commerciales. Malgré cette nécessité reconnue, le banquier doit-il prendre
n’importe
quel risque ? Quels sont ceux qu’il peut éviter et ceux qu’il ne peut pas écarter ?

2.3.2. Corrélation entre risque et crédit bancaire

Quelles que soient les modalités adoptées ou les précautions prises, le


banquier ne peut pas exclure les risques d’un crédit qu’il octroie. Tout ce qu’il peut faire, c’est
de prendre des risques inévitables et de s’efforcer d’écarter ou du moins, de bien peser ceux
qu’il pouvait éviter.
Les risques inévitables
Quatre types de risques sont qualifiés pour le banquier de risquesinévitables ; ce sont ceux dont
la survenance dépend des phénomènes
aléatoires difficilement prévisibles au moment du contrat de crédit. Lebanquier peut donc être
excusé de les subir parce qu’il ne pouvait à l’avances’assurer de leur survenance. L’opération du
crédit, elle-même étant uneactivité à risques, ces risques sont qualifiés de normaux pour le
banquier. Il
s’agit de :
 La défaillance des débiteurs du crédité
Au moment de l’ouverture d’un crédit, ni le crédité, ni le banquier(créditeur) ne pouvait prévoir
la faillite des débiteurs du crédité. Le banquierqui le sait n’accordera jamais de crédit car, si les
débiteurs du crédité sonteffectivement défaillants, il est clair que ce dernier ne pourra plus
rentrer enpossession de ses fonds qui lui permettront de rembourser en retour lebanquier.
 Une autre destination donnée au crédit obtenu
L’argent pouvant servir à tout règlement, un crédité malhonnête peutfacilement détourner un
crédit de sa destination initiale. Si tel était vraiment lecas, le remboursement ne sera plus
assuré à l’échéance. Pour lutter contre cerisque, les banquiers pensent adopter une politique
de suivi de crédit en vue
d’assurer la conformité entre l’objet du crédit et l’utilisation qui en est faite.
 La fluctuation des prix des marchandises
L’instabilité des taux de change, l’inflation et la conjonctureéconomique peuvent faire varier le
prix des marchandises formant la based’un contrat de crédit. Cette variation vient fausser les
calculs sur la base
desquels le banquier avait donné son accord. Par conséquent, la promesse ducrédité se trouve
aussi faussée. Le banquier ne pourra plus rentrer dans sesfonds à l’échéance convenue.
 La mésentente entre le crédité et le banquier lors d’une demande de
remboursement
Une demande de remboursement peut causer une situation tendue entrele banquier et son
client. Il peut en résulter non seulement le risque de nonremboursement, mais aussi la perte
totale du client.
Rappelons alors au banquier qui veut se faire rembourser tout engardant sa clientèle de
pratiquer une politique qui ne serait pas trop
rigoureuse.
Les risques a eviter
Les risques à éviter sont ceux qui découlent des activités ou situationsprésentant une grande
incertitude. Etant donné que le risque aussi provient desincertitudes qui peuvent survenir, trop
d’incertitudes ne peut avoir commeeffet que des risques énormes. Face à des cas de crédit
pareils, le banquierdoit savoir éviter de s’engager. Sinon il court de grands risques.
Nousdistinguons trois cas :
 Le client dispose déjà d’importants concours chez d’autres banquiers
Avant de donner son accord pour une demande de crédit, un bonbanquier doit chercher à
savoir si son client n’a pas déjà obtenu de concoursbancaires ailleurs. Cela lui permettrait
d’éviter que son argent ne soit utilisé àrembourser d’autres dettes. Si malgré un cas
d’endettement excessif ailleurs,le banquier accorde le crédit, il prend un risque anormal.
 Le client n’est pas en règle vis-à-vis du fisc
Lorsque le client n’est pas en règle vis-à-vis du fisc, le banquier peut lesavoir grâce aux
documents comptables qui lui seront présentés. Accorder uncrédit malgré cette irrégularité,
c’est prendre des risques anormaux, car leschances de remboursement sont trop faibles.
 La marchandise, objet du contrat est spéculative
Une marchandise est spéculative lorsque son écoulement peut êtrecontrôlé par une ou
plusieurs personnes dans le but d’aggraveprovoquer sa pénurie. Un crédit bancaire ne saurait
être accordé pour lefinancement d’une telle activité.En somme, il faut rappeler qu’aucun crédit
bancaire n’est exempt de
risque. De plus, l’octroi de crédits est l’une des principales activités bancaires.Par conséquent,
le banquier chargé de les distribuer doit pouvoir les identifierclairement afin de mieux
apprécier l’ampleur des risques à courir.
Figure 1 : l’approche du risque

Le risque de credit, forme la pus ancienne du risque sur le marche des capitaux est le
risque de defaut de remboursement de l’emprunteur. Il s’agit du principal risque pour un
etablissement de credit qui prend aussi diverses autres formes ou appellations : risque de
contrepartie ( dans les transactions sur les marches financiers ou interbancaires ), risque de
faillite ou risque de credit au sens propre ( dans les transactions sur les marches de credit ). Le
risque de credit a été le premier risque bancaire et financier place au centre de la
reglementation prudentielle (Lamarque, 2005). En 1988, le comite de bale sur le contrôle
bancaire recommande aux institutions financieres de respecter un ratio de solvabilite Cooke
selon lequel le rapport entre fonds propres reglementaires sur actifs ponderes doit etre d’ au
moins 8%. Ce pendant, meme si les exigences en FP instaurees en 1988 ont été considerees
comme un bon rempart contre l’instabilite financiere, les nombreuses faillites de banques qui
ont eu lieu au cours des annees 1990 ( Dietsch et Petey, 2003). Hoggarth et al (2002) ont
montre que le cout des crise bancaires en termes d’activite perdue atteindrait 15 a 20% du PIB.
De plus, face a l’evolution des risques de credit, le dispositif du ratio Cook a montre ses lacunes
liees a l’absence de relation entre les exigences de fonds propres et le risque effectif des credits
a l’economie.

En particulier, le ratio ne tient compte :


-ni des différences de qualite des emprunteurs prives, puisque virtuellemnt tous les
prets au secteur prive supportent des charges en FP correspondant a 8% des sommes pretees
quelle que soit la maturite des credits, leur taille et la solidite financiere de leurs beneficiaires,

-ni de la reduction potentielle du risque induite par la diversification du portefeuille, la


prise de garantie ou l’assurance credit.

La menace que font planer ces lacunes sur la stabilite du système bancaire a necessite la
reforme de la reglementation du capital des banques. Desormais, il ne suffit plus de contraindre
les banques a detenir un niveau minimum de FP, mais il faut parvenir a une meilleure gestion
du risque bancaire en poursuivant les objectifs suivants :

- inciter les banques a mettre en place une gestion efficiente de leurs risques et a se
doter des instruments de mesure et de contrôle correspondant ;
- reduire les couts des difficultes ou faillites bancaires, tout en permettant aux
banques de jouer leur role economique et social fondamental qui est de fournir des
credits a des emprunteurs risques et dont la situation est complexe a analyser ;
- Determiner le montant minimum des fonds propres bancaires.

Le comite de bale a alors lance en juin 1999 une premiere consultation aupres des banques
suivie, en janvier 2001 d’un nouvel document consultatif qui pose les bases d’une nouvelle
forme du ratio Cook communement appele Bale II. Ce nouveau dispositif qui precise et etend
Bale I, s’articule autour de trois piliers a savoir : une exigence minimale de fonds propres qui
doit dependre de la probabilite de defaut que la banque elle-meme choisit de supporter un
processus de surveillance prudentielle et la mise en place de la discipline de marche.
PARTIE II : GESTION DU RISQUE DE CREDIT ; CAS D’ACEP

CHAPITRE III : PRESENTATION D’ACEP ET COMPOSANTES DE RISQUE DE CREDIT

Dans ce chapitre, il sera question de presenterles etapes d’octroi de credit ainsi que les
generalites sur ACEP et ensuite de ressortir les differentes composantes du risque de credit.

Section 1 : GENERALITES

Paragraphe 1 : Historique

A. La création d’ACEP

1. Genèse

En décembre 1998, une convention d’ouverture de crédit est signée entre la République
du Cameroun et l’Agence Française de Développement (AFD) pour un montant de 2,25 milliard
de francs CFA avec 656 millions comme subvention de l’Union Européenne. Le but de cette
convention est de financer la création d’une institution financière spécialisé dans le
financement des très petites entreprises (TPE). Le projet prend forme en février 1999 par la
signature du contrat d’opérateur entre le gouvernement camerounais et M. Nicolas ROFE,
Président d’ACEP Développement. Le but du projet est de :

 Mettre sur pied un dispositif efficace et rentable à moyen terme pour le financement
des TPE dans les centres urbains de Yaoundé et Douala
 Transformer ce dispositif en une institution financière privée spécialisée dans le
financement des TPE en milieu urbain au Cameroun

Le projet naît sous le label "ACEP Cameroun" et sera dénommé " Projet de financement
de très petites entreprises en milieu urbain." Sa durée est de 42 mois et il devra permettre de
distribuer près de 5.000 crédits au TPE pour un montant total estimé à près de 3,7 milliards de
FCFA.
L’octroi des premiers crédits a lieu en décembre 1999. Le projet s’étend dans la ville de
Douala en juin 2000. Le seuil de rentabilité du projet est atteint au 33 mois.

La transformation en une institution financière indépendante dénommée ACEP


Cameroun S.A. intervient le 16 septembre 2005 avec l’entrée au capital des actionnaires locaux
et étrangers.

2. Evolution

ACEP CAMEROUN S.A., "nouveau-né" des Sociétés Anonymes du Cameroun appartient


désormais aux actionnaires suivants :

 La Banque Internationale du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit (BICEC), une des


plus grandes banques locales
 Investisseur et Partenaires pour le Développement (I & P), une société
d’investissement privée française, un partenaire solide et confiant
 La Société Nationale d’Investissement (SNI), représentant l’Etat du Cameroun
 La société ACEP Développement, le maître d’ouvrage du projet
 La Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat du Cameroun
(CCIMA), pour la promotion des affaires au Cameroun.
 Les Petits porteurs, investisseurs nationaux et les salariés ACEP Cameroun S.A.

ACEP Cameroun a à ce jour un capital de 1.400.000.OOO FCFA et dispose d’un vaste réseau
d’agences à travers le pays soit 21 agences. ACEP ambitionne ouvrir un guichet PME.

B. Raison sociale et cibles d’ACEP

1) MISSIONS

ACEP Cameroun a pour mission de promouvoir le développement des très petite


Entreprises (TPE) en milieu urbain et rural, généralement exclues du système bancaire
classique, par la misse en place des services financiers appropriés, notamment les microcrédits.
2) La clientèle d’ACEP

La clientèle cible de la société ACEP est d’une façon générale les TPE en milieu urbain et
rural quelque soit leur secteur d’activité ainsi que les particuliers (fonctionnaires, pensionnés,
salariés du secteur privé) ayant domiciliés leurs comptes à ACEP Cameroun.

Paragraphe 2 :L’offre de produits et services ACEP

A. Les produits

1) Les crédits

La société ACEP Cameroun offre essentiellement à l’ensemble de sa clientèle des crédits


à court terme destinés à :

 L’accompagnement du cycle d’exploitation


 Des financements de stock
 Des financements des équipements de production
 Etc.

Peuvent bénéficier de ces crédits toutes les personnes physiques qui remplissent les
conditions ci-après :

 Avoir une activité commerciale légale et rentable au Cameroun située dans la


zone géographique couverte par ACEP Cameroun et existant depuis au moins 06
mois pour ce qui est des prêts TPE.
 Avoir un salaire ou une pension virée dans les comptes d’ACEP Cameroun depuis
au moins trois mois pour ce qui est des prêts aux particuliers.
 Etre de bonne moralité
La durée du prêt est comprise entre trois et dix-huit mois. L’option du terme de dix-huit
mois est essentiellement réservée à la clientèle des particuliers et à celle des TPE qui
bénéficient d’un crédit supérieur ou égal à cinq millions.

Le taux d’intérêt pratiqué est de 1,5%TTC par mois soit% TTC l’an sur le capital initial
prêté. Ce taux peut être revu si les circonstances l’exigent.

Pour ce qui est des garanties, ACEP exige des clients des garanties réelles et
personnelles (nantissement, cautionnement, hypothèque, gage).Le montant du crédit ne peut
en aucun cas excéder 80% de la valeur estimée de la garantie sauf dérogation écrite du comité
de crédit.

Les crédits octroyés sont plafonnés ainsi qu’il suit :

 Premier crédit octroyé : 3 millions


 Deuxième crédit octroyé : 5 millions
 Troisième crédit octroyé : 7 millions
 Quatrième crédit octroyé : 9 millions
 Cinquième crédits octroyé : 12millions

Ces plafonds ainsi définis ne doivent en aucun cas et pour quelques raisons que ce soit
être outrepassés sauf dérogation écrite du DG ou du DGA.

2) L’Epargne

 Proxi cash
 Compte d’épargne
 Compte salaire
 Comptes courant
B. Les services

 ACEP Cash
 Transfert western union
 Virements

C. Les partenaires d’ACEP

1) KIVA

KIVA est une ONG internationale basée à San Francisco en Californie à l’USA.KIVA est le
site pionnier du Peer-to-Peer en micro finance. KIVA permet ainsi à toute personne d’effectuer
des prêts à d’autres individus dans le monde. A cet effet, KIVA s’associe avec des institutions de
micro finance d’excellente réputation, telle qu’ACEP Cameroun, leur permettant ainsi de lever
de lever les capitaux de prêt à court terme et à bas coût directement auprès des individus issus
du monde entier, ainsi qu’une vitrine internationale pour leurs programmes.

2) Western union

Western union est le principal partenaire de ACEP Cameroun pour ce qui des transferts
à l’international.

SECTION 2 : ORGANISATION FONCTIONNELLE

Paragraphe 1 : structure fonctionnelle

Comme toutes les structures de son calibre, ACEP dispose d’une structure
organisationnelle qui lui permet une bonne gestion de son environnement interne et externe.
SECTION 2 : PROCEDURE D’OCTROI DE CREDIT ET COMPOSANTES DU RISQUE DE CREDIT

A la difference des autres EMF, a Acep cameroun, avec ou sans compte bancaire au sein de
l’institution, il est possible de beneficier d’un credit tout en remplissant juste certaines
conditions d’octroi de credit.

2.1. CONDITIONS D’OCTROI DE CREDIT A ACEP

A acep cameroun, pour beneficier d’un concours, trois conditions doivent etre reunies :

 Etre proprietaire d’une activite et qu’elle existe depuis plus d’un an


 Avoir des garanties
 Avoir 01 ou 02 cautions

Le chef de bureau se trouve le client, se rassure de son activite en faisant une descente sur le
terrain pour confirmer son existence (patente, impot liberatoire, carte de contribuable). Il
evalue et analyse l’activite de part son chiffre d’affaire, sa marge brute ; ensuite il soumet cela a
son chef hierarchique qu’est le chef de region. Celui-ci a son tour va aller en pre-comite sur le
terrain accompagne d’un juriste

2.3. COMPOSANTES DU RISQUE DE CREDIT


Depuis de très nombreuses années, le risque de crédit est l’une des causes majeures de la
volatilité des résultats des entreprises et des institutions financières. Ce pendant les risques lies
au crédit sont multiples et multidimensionnels :

 le risque de contrepartie : qui est pour un établissement de crédit ou une entreprise le


risque de défaillance d’un débiteur sur lequel l’établissement détient une créance ou un
engagement de hors bilan assimilable. Il comprend généralement les crédits octroyés,
les titres détenus, les engagements hors bilan
 le risque de liquidité : qui apparait lorsque le client se trouve dans une situation d’i
liquidité (temporaire ou conjoncturelle). On parle alors de risque de non paiement
 le risque lie a l’activité de la structure du demandeur : c’est le risque lie a une baisse du
chiffre d’affaire dont les conséquences se font surtout ressentir au niveau de la
rentabilité puis de la liquidité si la chute est durable. En effet l’entreprise en proie a des
difficultés financières va faire une hiérarchie de ses engagements, donner une position
secondaire a la banque et honorer tardivement a ses engagements apures de celle-ci
 le risque sectoriel : lie au secteur d’activité, par exemple l’excès de concentration par
secteur peut s’avérer catastrophique pour l’établissement prêteur.
 Le risque financier : rattache aux crises financières macro économiques (dévaluation,
révision du taux par la banque centrale)
 Le risque opérationnel : concerne des risques d’ordre organisationnel lie au
fonctionnement même de l’établissement de crédit.
 Le risque politique : lie à la probabilité que le changement de législation ou de
réglementation réduise le taux de rendement attendu des investisseurs

CHAP IV : GESTION DU RISQUE DE CREDIT

SECTION 1 : GESTION DU RISQUE DE CREDIT DANS LES EMF

Le risque de crédit est inhérent a toute activité humaine, notamment lorsqu’on fait des
affaires. Dans le métier de la finance, le risque est un élément qu’on vit au quotidien. En effet,
le crédit constitue la principale source de revenu des EMF, de sa réussite dépend en grande
partie, la pérennité de la viabilité de l’établissement. Le plus grand risque en matière de
microfinance est d’octroyer un crédit et de ne pas se faire rembourser. L’EMF avant de
s’engager dans l’octroi d’un crédit se doit de définir les mesure de contrôle préventif lui
permettant de réduire les problèmes d’incertitude et asymétrie de l’information, très difficile a
gérer dans les octrois de prêt a petit montant. Le caractère très élevé du risque de crédit est à l’
origine de l’exclusion bancaire des populations pauvres, cible de la micro finance et caractérisée
par une très grande vulnérabilité. Ainsi pour une bonne viabilité des EMF, il est impératif qu’ils
adoptent des techniques de gestion de risque lui permettant de minimiser les pertes et de
maximiser les profits.

1.1. Le risque de crédit dans les EMF

1.1.1. Définition et notions sur le risque de crédit

Le risque de crédit est un événement dont la réalisation est susceptible de grever le


patrimoine d’un EMF. Lorsqu’il se produit, le risque a des conséquences qui se traduisent sur
trois variable clés de la gestion de l’etablissement : ce sont la volatilitee, la liquiditee et la
rentabilitee. La solvabilitee est la capacite pour un etablissement a faire face a toutes ses dettes
(dettes a court,moyen et long terme) avec la totalite de son actif. La liquidite est sa faculte a
honorer a ses engagement a court terme avec son actif realisable ou disponible. Quant a la
rentabilite, elle se traduit par les comme le resultat obtenu par l’etablissement au vu des
moyens mis a sa disposition.

Le risque de vcredit est le risque de perte financiere resultant de l’incapacite de l’emprunteur


pour quelque raison que ce soit de s’acquitter entirement de ses obligations financieres a
l’endroit de l’EMF (DID,2005 :5). Le risque de credit est la détérioration de la qualite du porte
feuille de credit qui cause les pertes et les charges enormes en gestion de la defaillance. Ce
risque connu le risque de defaillance est liee a l’incapacite du client a respecter les termes du
contrat prêt ( CARE INTERNATIONAL,2001 :3)

Le risque de credit encore appelee risque de contrepartie resulte du non remboursement des
credits consentis par suite bde la defaillance de la contrepartie. Très prosaïquement, il existe
donc un risque pour un etablissement des lors qu’il se met en situation d’attente d’une entree
de fonds de la part d’un client ou d’une contrpartie de marchee. Le risque de credit best une
preoccupation particuliere des EMF dans la mesure où la plupart des microcredits ne sont pas
garantis ( c'est-à-dire qu’ils ne sont soumis a aucune garantie formelle , classique ou bancaire).
Un établissement doit donc faire a tout type de risque de faillite sur ses clients. Il se doit par
conséquent de connaitre ces risques, les identifier le moment venu de la manière la plus rapide
possible et les anticiper au maximum. Le cas échéant, il convient également de sortir du crédit
avec un minimum de perte. Le risque de crédit est de très loin le plus important puisqu’il
représente 85% du risque chez les EMF. Le risque est lié a la notion d’incertitude (variabilité des
gains ou pertes), mais également au fait qu’il a des conséquencesnégatives. Ces deux aspect de
la notion de risque sont contenus dans les mesures de risque habituellement utilisées. La
variabilité des gains est mesurée par la volatilité alors que les conséquencesnégatives d’un
risque sont mesurées par la VAR (value at risk). De façongénérale, un risque est un événement
qui peut affecter la chronique des flux a recevoir par un établissement financier (son compte de
résultat, sa valeur actuelle nette, ses états financiers) ainsi le risque n’est donc pas de prendre
des risques mais le risque d’en prendre trop ou de mal les contrôler (SARDI Antoine, 2002 :39)

1.1 2. typologie de risques

En dehors des risques communs a toutes les entreprises ( risques logistiques, juridiques, de
malversation…) les EMF sont confrontés a une typologie spécifique inhérente a leur activité,
principalement le octrois des crédits. Ces risques ne sont pas purement hypothétiques et
peuvent, lorsqu’ils se réalisent avoir de lourdes conséquences.

Selon le guide méthodique du contrôle interne des établissements de crédit en zone CEMAC,
les risques auquels sont les établissements de crédit sont confrontés sont de :

 les risques de crédit : c’est le risque le plus important encouru dans les EMF. C’est le
risque qu’un débiteur ne réponde pas a son obligation initiale qui est de rembourser un
crédit. En fait, des que le client rend son compte débiteur, l’établissement est appelé a
supporter un risque de crédit. Les EMF ne sont pas a l’abri des fluctuations
economiques, ils doivent jauger les demandes de credit avec minutie pour minimiser le
risque de crédit. Le risque de credit peut concerner aussi bien un debiteur mais peut
aussi toucher un secteur dans son ensemble.
 Les risques de fraudes : n’importe quelle organisation qui gere une importante somme
d’argent est extremement vulnerable a la fraude. Cette vulnerabilite a la fraude est
souvent predominante dans les milieux economiques demunis. La vulnerabilite a la
fraude est particulierement plus grande dans les contextes ouu l’argent change de
mains. Cette vulnerabilite est encore plus critique dans les EMF qui disposent d’un
système d’information de gestion (SIG) peu fiable ou peut coherent, des politiques de
politiques et procedures non clairement definies, un taux elevee de renouvellement du
personnel technique ou encore si l’etablissement atteint precocement un fort taux de
croissance.
 Les risques de liquiditee : le risque de liquiditee ou plus precisement d’absence de
liquidite est le fait pour l’EMF de ne pas pouvoir faire face a ses engagements par
l’impossibilite de se procurer les fonds dont il a besoin. La defaillance due a l’illiquidite
plus qu’une cause est un effet. Elle est souvent la consequence de l’appreciation que
porte le marche et les deposants sur la capacite de l’etablissement a rembourser les
depots qui lui ont été confiees. Un autre aspect du risque de liquidite est celui de ne pas
pouvoir trouver a un instant donnee des instruments financiers destinees a couvrir une
position ou de devoir les acheter ou les vendre a un prix anormal, du fait de
l’insuffisance ou l’absence de liquidite sur le marché
 Les risques de ressources humaines : de nombreuses organisations se concentrent soit
sur les aspects techniques du processus de developpement du produit soit sur les
aspects dirigeants du marchee en ignorant jusqu'à ce qu’il soit trop tard les questions de
ressources humaines. Cette pratique genere une pression extraordinaire sur les budgets
et les services de formation
 Les risques de securite : l’aspect securite doit s’entendre a plusieurs niveaux : securite
physique des personnes, des locaux, des biens (liquiditees, documents) et securitee
electronique des donnees.
 Les risques operationnels : il correspond au risque de perte financiere resultant de la
negligence d’un employee, d’une mauvaise gestion, d’erreurs liees aux systemes ou
d’erreurs humaines
 Les risques de taux d’interet : ce sont des pertes pouvant etre enregistrees sur la
variation des taux d’interet. Les risques se presentent lorsque les references de taux
sont differentes pour une creance et une dette associee. Il pose un probleme de gestion
des actifs et passifs selon leur degre de maturite et de transformation actifs, pouvant
entrainer un risque de refinancement lorsque l’etablissement detient des actifs de long
terme alors que les passifs sont de court et moyen termes ou inversement a un risque
de risque de reinvestissent.
 Les risques de change : ce risque est liee aux pertes qui surviennent du fait d’un
changement de la parite de la monnaie. Les EMF sont plus vulnerables au risque de
change si ils doivent rembourser l’argent empruntee en devise pendant que le re
financement du prêt a été fait en monnaie locale ; les revenus d’interets generes
localement etant generalement maigres pour couvrir les charges financieres y compris
la perte de change.
 Les risques de marchés :

1.1. 3.

La microfinance represente un ensemble tres diversifiee de dispositifs offrant des


produits d’epargne’ de prets et d’assurance a de larges fractions de populations a faible revenu.
Le probleme qui se pose est alors comment assurer un bon remboursement du credit face a des
emprunteurs sans garanties, surtout que les impayes qui conduisent souvent aux creances
irrecouvrables continuent dans la majorites des cas la principale cause de faillite des EMF.

Une bonne gestion du credit est une condition essentielle de la stabilite, de perennite, de la
rentabilite et de la viabilite de tout etablissement, tandis qu’une mauvaise gestion de la qualite
du credit est la cause la plus frequente d’un rendement financier insuffisant. Une gestion
prudente du risque de credit peut reduire le risque operationel au minimum tout en assurant
un rendement raisonnable voir maximal.

Selon le groupe consultatif d’assistance aux pauvres (GCAP), << la gestion des risque est un
dispositif mis en place permettant d’identifier, de mesurer, de suivre et de
gérersystématiquement les risques auquels un EMF devra faire face >>

Le risque de credit est un risque majeur pour les EMF , il influence largement leur resultat et
cree un risque potentiel de faillite pour ces dernieres. Pour limiter au maximum les pertes dues
au risque de credit, les établissements s se dotent de politique de gestion de risque bien
circonscrites.Compte tenu de la complexite de gestion de credit, nous allons nous contenter de
presenter certaines bonnes pratiques en matiere de gestion de risque de credit. Plusieurs
travaux de recherche ont été realises sur la gestion des risque dans les EMF. Ils ont permis pour
la plupart de mettre en exergue ses avantages. Pour CARE, le risque est l’exposition a une
forte probabilite de perte. La gestion du risque ou la prise de risques calculees reduit la
probabilite de realiser des pertes et minimise le degre de la perte au cas ou celle-ci arrivait. La
gestion du risque implique la prevention des problemes potentiels et la détection anticipee des
problemes reels quand ceux-ci surviennent. La gestion des risques est un processus continu a
trois etapes :

Figure : la gestion du risque, un processus interactif

Source : CARE INTERNATIONAL (2001)


 Identifier les vulnerabilites : avant de gerer les risques au sein d’un entablissement, il est
important d’identifier au prealable les faiblesses, les limites, les menaces actuelles et
potentielles de l’etablissement. Un aspect important de gestion des risques est de
prevoir les risques probables de l’EMF a court, moyen et long terme.
 Concevoir et mettre en œuvre des systèmes de contrôle : une fois que l’EMF a identifié
ces points vulnérables, elle peut exécuter des mesures de contrôle pour les amoindrir.
 Suivre l’efficacité des systèmes de contrôle mis en place : une fois le système de
contrôle en place , l’EMF doit pouvoir suivre et apprécier son degré de fonctionnalité et
son efficacité. Les outils de suivi consistent avant tout en un tableau de bord
d’indicateur de performance que les directeurs et administrateurs doivent établir et
suivre afin de s’assurer de la bonne de l’EMF

Pour SARDI (2002 :725), pour une bonne maitrise du risque de crédit, il faut le dispositif suivant:

 Identification préalable des risques, il s’agit de l’étapepréalable pour tout processus de


management des risques. C’est aussi durant cette étape qu’on définit les risques
acceptables et les risques inacceptables. Par pertes acceptables, il faut comprendre les
pertes prévisibles pour lesquelles un dispositif de contrôle efficient a été mis en place.
Par risque inacceptables, il faut comprendre les risques résultants d’une insuffisance ou
d’une absence de contrôle.
 Des objectifs et stratégies clairement exprimées
 Un système de mesure des risques robustes, il doit permettre a l’etablissement d’avoir
une idee sur la perte qu’il est susceptible de subir en cas de realisation du risque et par
consequence de prendre des mesures pour se couvrir contre cette perte.
 Un processus d’analyse financiere de qualite, qui a pour objet d’evaluer le risque
encouru par l’entreprise du fait de la relation avec le demandeur de credit. Du fait de
l’importance de cette etape qui conditionne largement le bon deroulement du
processus de credit, il est necessaire pour l’etablissement de confier ce travail a un
personnel competent et experimente
 Un système de notation integre, generalement considere comme tel, l’element
incontournable dans le management car il permet d’evaluer le risque de credit,
d’attribuer des notes aux demandeurs de credit et d’estimer les pertes potentielles.
 Des dossiers de qualite car les dossiers de demande d’emprunt doivent etre aussi
complets que possibles et remplir toutes les conditions de fond comme de forme pour
permettre une decision motivee se l’etablissement.
 Un système d’autorisation et des limites clairement definies, dans la mesure ou la
decision d’octroyer ou no du credit ne doit pas etre du ressort d’une seule personne
pour des raisons de securite et d’efficacite, raison pour laquelle un système
d’autorisation et de delegation doit etre mis en place au sein de l’etablissement.
 Un suivi permanent et une surveillance rigoureuse de risque, ainsi le deblocage du credit
ne signifie pas la fin de l’operation de credit car c’est a ce moment que le risque est plus
fort. Pour limiter au maximun les pertes pouvant resulter de la defaillance des clients,
l’etablissemnet doit assurer un suivi rigoureux des credit p[ermettant de detecter des
signes precurseurs d’une degradation de la situation financiere du client
 Une rentabilite adequate du portefeuille car malgre la rude concurrence que se livrent
les institutions financieres pour offrir a leur clientele des credits attractifs, il faut que la
tarification des credits puisse au moins absorber les couts engendrees
 Une revue independante des dossiers, qui consiste a revoir de manière periodique les
dossiers de credit pour s’assurer qu’ils respectent les procedures et politiques en vigueu
 Des fonctions juridiques et contentieuses efficaces, qui sont deux fonctions importantes
du fait du contexte dans lequel evoluent les EMF, caracterise par une protection
juridique accrue des clients et une deterioration de leur pouvoir economique qui
menace leur perennite.

Et pour FREDERIC, GAYRAUD ET ROUSSEAU (2006 :68) la gestion du risque suit quatre phases :

 L’identification des menaces permet les menaces qui pesent sur l’institution et qui sont
a l’origine des risques ;
 La hierarchisation des risques identifiees , compte tenu du fait qu’il est impossible de
supprimer tous les risque pour des raisons de couts et aussi parce que le risque est
inherent a la conduite des affaires. Les EMF doivent hierarchiser les risques en fonction
de leur gravitee et de leur probabilite de realisation ;
 Le traitement des risques qui nous permettrait de reduire le risque avec la possibilite
d’agir sur la probabilite de sa realisation en mettant en place des actions preventives, de
diminuer l’impact du risque grace a des mesures de protection, ou d’agir a la fois sur la
probabilitee et sur la gravitee ;
 La mise en adequation de la gestion des risques avec l’echelle de responsabilitee . pour
cela, il s’agira de determiner en fonction des responsabilitees les personnes qui seront
chargees de la gestion des risques.

Ainsi la gestion des risque est le cadre general mis en place pour gerer les differents risques
financiers et non financiers auquels sont exposees les institutions financieres. Cela consiste a
elaborer les politiques et les procedures necessaires pour recencer, mesurer, suivre et
controler ces risques. La gestion des risques necessite egalement l’existence de ressources
humaines appropriees a savoir un responsable du contrôle de risque, un auditeur interne
principal et des comitees de gestion des risques et /ou d’audit interne au niveau du conseil
d’administration, une bonne gestion des risques doit faire la part des choses : il s’agit de
prendre les risques qui en valent la peine pour l’etablissement tout en minimisant les causees
par ces risques

1.2.évaluation du risque de crédit

L'évaluation du risque de crédit varie selon le client de la banque.

1.2.1. Cas du particulier

Pour le cas du particulier, l'évaluation porte essentiellement sur la constitution du


dossier, l'étude du dossier, l'étude des garanties et l'étude financière.

1.2.1.1. La constitution du dossier 

Pour obtenir un prêt personnel (crédit à court terme), le client demande à la banque les
imprimés relatifs à la demande du prêt personnel. Ces imprimés sont remplis par le
client et portent des informations sur l'identité, l'état civil du client et éventuellement le
nom du banquier chargé de la gestion du compte. Ces imprimés doivent être signés par
le client, en plus de ces imprimés, le client remet à la banque les (3) derniers bulletins de
salaires et enfin une lettre de demande de crédit manuscrite portant le montant du
crédit sollicité qui doit être accompagner le dossier de demande.

 L'étude du dossier 
Elle porte essentiellement sur :

Ø La capacité d'endettement du client : cette capacité se mesure par la détermination


de la quotité saisissable du salaire, cette quotité saisissable est égale au tiers du salaire
brut du client.

Ø Le niveau des engagements actuels du client à la banque : c'est-à-dire la banque


dispose de l'état du compte du client qui lui permet d'apprécier le niveau de ces
engagements actuels (avance en compte, découvert, autres petits crédits).

Ø L'étude des engagements du client au niveau de son employeur (les prêts internes
obtenus au sein de son établissement.

Ø L'étude des engagements au niveau des autres banques.

 L'étude des garanties 

Pour un crédit à court terme les garanties prises sont :


Ø Engagement de domiciliation : c'est un document établis en trois exemplaires par la
banque, dans lequel le client demande à son employeur de virer obligatoirement son
salaire dans son compte ouvert à la banque pendant toute la durée du remboursement
du prêt, tout en précisant que ce virement est irrévocable sauf sur présentation d'une
main levée de garantie. Ce document est contre signé par l'employeur qui conserve un
exemplaire et transmet les autres à la banque.

Ø La caution salariale : (Co débiteurs) est accompagnée d'une domiciliation de salaire au


même titre que le débiteur principal. Cette caution salariale est aussi contre signée par
la banque et l'employeur du Co débiteur.

 L’étude financière :

Elle porte sur la capacité du client de faire face à ces engagements. Elle porte sur la base
du salaire brute sur lequel il faut déterminer la quotité saisissable qui correspond au
tiers du salaire brut multiplié par la durée du prêt doit être égale ou supérieure au
montant du prêt majoré des frais financiers que sollicite le client (échéance mensuelle).

Et pour le crédit à long terme le banquier pour le risque de crédit il se base d'abord à la
domiciliation du salaire du particulier ensuite sur l'hypothèque ou une promesse
d'hypothèque ou un nantissement du droit d'usage à temps. D'où la décision d'accorder
ou de rejeter le crédit à long terme (immobilier) se trouve sur la validité du titre de
propriété, sur la durée du prêt bancaire et sur la quotité saisissable.

1.2.2. Cas de l’entreprise

Une entreprise, pour solliciter un crédit bancaire, doit donner à la banque les moyens
d'apprécier sa situation financière et l'opportunité de lui accorder le crédit. Le banquier
doit s'assurer que le crédit demandé est nécessaire à la bonne marche de l'entreprise,
qu'il ne sera pas détourné et qu'il pourra être remboursé et que le banquier a le moins
de risque en engageant ses fonds dans cette activité. C'est pourquoi la banque est tenue
d'effectuer :

1.2.2.1. L’analyse financière traditionnelle  

Elle consiste à faire une synthèse sur les données de l'entreprise qui sollicite le crédit.
Cette analyse se fait à partir :

Les trois (3) derniers bilans

Les trois (3) derniers comptes résultat

Les trois (3) derniers comptes d'exploitation


Les états financiers prévisionnels (bilan prévisionnel, compte d'exploitation
prévisionnelle planning de trésorerie prévisionnel, l'échéancier financier prévisionnel) et
même éventuellement le rapport le plus récent du commissaire aux compte de
l'entreprise.

 Le bilan

L'étude d'une demande de crédit exige de la part du banquier une certaine visibilité. A
ce titre, le bilan qui est considéré comme une « une photographie » de l'entreprise en
un moment donné, met en relief les emplois (actifs) et les ressources (passifs) qui
servent à financer les premiers. La mise en place d'un concours suppose en règle
générale que l'on ait au moins (3) bilans, à l'exception des entreprises qui viennent
d'être créées. Nous avons deux approches dans la présentation du bilan :

Ø L'optique fonctionnelle qui met l'accent sur les problèmes économiques et les
problèmes d'équilibre comme le Fonds de Roulement et le Besoin en Fonds de
Roulement

Ø L'optique financière met en relief différents ratios qui peuvent être utilisés pour
apprécier le risque de prévention des difficultés

 Le compte resultat

Le compte résultat est un document essentiel dans la vie comptable de l'entreprise qui
regroupe en sein, l'ensemble des charges et des produits de l'exercice.

L'analyse du compte résultat permet de mesurer les performances de l'entreprise :

La production : le chiffre d'affaires ne correspond qu'à une partie vendue de la


production des biens et services et des marchandises vendues en l'état.

Æ La marge brute d'exploitation : elle a pour principal intérêt de permettre des


comparaisons avec d'autres entreprises du secteur pour apprécier la compétitivité de
l'emprunteur sur son marché et de mettre en évidence la spécificité de son activité par
rapport à sa branche de rattachement.

Æ La valeur ajoutée : elle permet à l'entreprise de s'autofinancer.

Æ L'excédent brut d'exploitation : est la ressource fondamentale que l'entreprise tire de


son exploitation pour développer ses capacités de production (investir), améliorer sa
trésorerie, rémunérer les capitaux engagés (actionnaires ; préteurs). Il joue un rôle clés
dans l'établissement des prévisions de trésorerie et du tableau de financement. Il doit
être suffisant pour permettre à l'entreprise de payer ses frais financiers, d'amortir ses
installations, de constituer les prévisions nécessaires.
Æ Le résultat d'exploitation : est le solde disponible après déduction des dotations aux
amortissements et aux prévisions à l »excédent.

Æ Le ratio : « la capacité d'autofinancement nette sur la valeur ajoutée » : est un signal
d'alarme très important ; sa dégradation signifie que la compétitivité de l'entreprises sa
dépendance financière vis-à-vis de ses préteurs externes s'accroit

Son principal inconvénient résulte du fait que certaines entreprises n'ont pas d'états
financiers ou les états financiers ne sont pas certifiés donc peu fiables. D'où la mise en
place de nouvelles méthodes pour contourner ce problème d'états financiers.

1.3. Les autres méthodes d’analyse

Ils comprennent généralement le rating qui peut être interne ou externe.

1.3.1.Le rating externe

Elle a une estimation du risque de titre de créances émis par une entreprise. Elle évalue
la possibilité de paiement des intérêts et le remboursement du principal des dettes. Les
principales agences des notations sont Moody's, Standard and Poor's, Dull & Phillip et
Fitch. Ces notations offrent une information rapide permettant d'évaluer le degré de
risque pour le crédit à octroyer.

Si nous prenons le cas des agences comme Standard & Poor's, un crédit noté : AAA
signifie une capacité à rembourser extrêmement forte jusqu'à C, ce qui indique une
créance à très grand risque.

Cette notation n'est pas constante elle évolue dans le temps, ce qui implique qu'une
entreprise notée AA peut évoluer favorablement (atteindre AAA) ou régresser dans la
notation (BBB). (cf. annexe 3). Mais à un instant donné, elle sert à situer l'entreprise
dans son environnement. Les taux d'intérêt doivent être d'autant plus élevés que les
notes sont basses.

1.3.2.Le rating interne

Elle s'inspire du rating externe avec quelque fois le même système de notation ou une
notation avec correspondance par rapport au système des agences.

L'analyse du risque de crédit relève dicte à la banque les politiques à mettre en place
dans la gestion.

Il convient de noter que ces analyses ne se font pas isoler, elles participent à une
combinaison dans la plupart des cas. Celle-ci en effet pour but d'affiner et d'avoir une
meilleure visibilité du risque encouru devant l'octroi du crédit.
En général, l'intérêt d'évaluer le risque de crédit d'un emprunteur (entreprise ou
particulier) est surtout de savoir si celui-ci est solvable ou s'il est capable de faire face à
ses engagements envers les créanciers (notamment les banques).

Il ne s'agit pas d'évaluer simplement et de laisser le libre cours au crédit (amortissement


naturel) mais il s'agira de mettre en place des outils de suivi permanent de ce risque de
crédit et de son impact dans le cadre de la politique de gestion.

La mesure du risque de crédit surtout sur l'entreprise est donc un enjeu important, qu'il
s'agisse des besoins traditionnels ou des besoins émergents générés par les nouveaux
instruments comme les emprunts obligataires, l'émission d'action, etc.

C'est ainsi que les banques doivent disposer des outils de gestion fiables et encore plus
fortes dans la période actuelle de montée du risque de crédit et surtout de faire face
aux documents (comptes, bilan, etc.) douteux ou falsifiés par certaines entreprises
présentés lors de la demande du crédit.

1.4. Processus de gestion de risque

Les EMF comme toutes les entreprises sont soumises a des risques (Antoine
SARDI :1993 ;tome1 :20). La premiere etape de la gestion du risque consiste a s’ssurer que le
personnel du service du credit respecte tous les processus d’octroi et suivi de celui-ci. La
deuxieme etape a pour objet de veuiller a ce que le conseil et la direction fixent les objectifs
quant a la composition de leur porte feuille de prets dans le cadre de l’elaboration du plan
annuel. Ce portefeuille doit faire l’objet d’un suivi suivi regulier afin que l’on puisse determiner
si le rendement est conforme aux attentes du conseil et si le niveau de risque reste dans les
limites tolerables. Il faut adopter de procedures de prets normalisees afin de reduire le risque
d’erreurs de traitement et d’assurer le respect de la reglementation et des politiques du
conseil. L’approbation et le deboursement de fonds, les documents a reunir pour les prets, le
personnel chargee des prets et des garanties ne sont que quelques-uns des sujets pour lesquels
nous recommandons les procedures dans le presnt chapitre.

Les EMF doivent se conformer a la reglementation de en vigueur dans leur pays. Ainsi, ils
doivent mettre en œuvre des politiques de credit et des techniques de gestion efficaces et
efficientes et adaptees a leur taille et a la complexitee des activitees. Une relation etroite
existe entre risque et gestion : une bonne approche des risque est une decision de gestion
purement et simplement prise par les responsables de l’entreprise afin d’attentre les objectifs
prevus avec un minimun de certitude ; en utilisant au mieux les moyens qui sont mis a leur
disposition. Pour mesurer la variation par rapport a une projection, il est donc necessaire de
disposer de la projection en question. En d’autre termes, une bonne gestion approche des
risques necessite une vision strategique prealable qui fixe les objectifs de creation de valeur. La
gestion du risque de credit repose sur une approche globale combinant des criteres sociaux et
economiques. Selon Hutin (2004 :99) la gestion du risque de credit se presente generalement
sous deux aspects : les mesures preventives que les preteurs prennent avant l’octroi du credit
et celles qu’ils prennent apres le deboursement. La gestion du credit dans un etablisement de
microfinance doit respecter les etapes suivantes :

 L’instruction (montage et analyse) du dossier de credit ;


 Le suivi (destination et remboursement) des prets accordees ;
 Le recouvrement des credits en souffrance.

Le processus de credit suit le cheminement decrit par le schema ci-dessous

Figure : les processus de gestion du risque de crédit

Demande de crédit

Montage de dossier de crédit

Vérification des informations fournies

Analyse du dossier par le comité de crédit

Rejet de la demande acceptation de la demande

Mise en place du crédit

Remboursement contentieux
Des lors qu’un client fait une demande de credit, l’agent de credit collecte des informations
aupres du client et d’autre sources externes afin de monter le dossier de credit et les verifier en
faisant des deplacements chez le client. Ce dossier va servir de support a l’analyse du risque de
credit qui va conduire l’agent de credit generalement assistee par un superieur et un comitee
de credit a decider de l’opportunitee d’accorder ou non le credit en fonction de la politique de
risque et de la rentabilitee. Si le credit est octroyee, l’agent de credit doit proceder en
permanence au suivi sur le terrain de l’utilisation du credit recu. En fonction du deroulement du
credit, celui-ci peut prendre fin sans incident avec le remboursement ou finir de facon
contentieuse.

1.5. Les techniques de gestion du risque de credit

Les risques de credit s’entendent de diverses manieres : ils peuvent etre inherents a l’activitee
de credit (defaut de paiement ou impayees), liees a un certain type de public (activitee
economique reposant sur une personne ou une famille) ou a l’activitee financee (risque
economique ou climatique).

Selon la BEAC, differents aspects permettent de gerer les risques de credit dans les EMF :

 Les impayees (le defaut de paiement) ; la veritable garantie de ce risque est la viabilitee
de l’activitee financee et la moralitee de l’emprunteur. Pour plusieurs moyens (pas
toujours exclusifs) peuvent etre mis en application pour reduire les risques ;
 La diversification du portefeuille credit : la diversification de portefeuille credit est un
moyen efficace pour mitiger les risques, elle porte sur deux niveaux :
- La variete du type d’activitee financee par l’etablissement (credit accordees a
des emprunteurs appartenant a divers filieres agricoles, a des activites
commerciales de differentes natures, au secteur de la peche, etc) ;
- La taille et la duree des credits financees, le fait d’imposer des limites de credit
aux clients,membres,beneciaires permet de limiter l’impact d’un eventuel defaut
 La diversification des emprunteurs : elle consiste à limiter les liens entre les
emprunteurs afin d’eviter un effet <<domino>> en cas de premier defaut. Par exemple,
l’EMF prete a deux epoux qui tiennent un commerce familial (un prêt a chacun des
epoux). Il faut des lors tenir compte du fait que si l’un des deux epoux decede, le
survivant se trouvera dans l’incapacite de constituer l’activitee creant une situation ou
les deux prets ne pourront etre remboursees.
 La connaissance des activitees financees et des emprunteurs : la bonne connaissance de
l’activite financee permet a l’etablissement de dimensionner les credits de manière ad
hoc, tant au niveau des montants pretes qu’au niveau de l’evaluation de la periode
necessaire pour le remboursement tenant compte des flux de tresorerie generes par
l’activite economique. L’elaboration d’une typologie d’emprunteurs permet de faciliter
l’identification des emprunteurs insolvables. L’elaboration d’un dossier de credit et la
verification si possible du cumul des credits sont autant de moyens pour connaitre son
emprunteur. Cette connaissance, souvent empirique peut neanmoins etre affinee au fil
du temps par l’analyse de donnees historiques sous la forme de statistique
 L’objet du credit : la verication le cas echeant de l’existence physique physique de l’objet
du credit est un moyen de s’assurer que le credit n’est pas fictif. Neanmoins, d’autres
facteurs interviennent tels que la capacite de l’emprunteur a developper son activitee.
Etant donnee la difficultee de l’EMF a obtenir l’information suffisante pour determiner
son degre d’exposition au risque, differntes formes de garanties sont utilisees pour le
risque
 L’epargne obligatoire : elle est bloquee sur un compte detenu aupres de l’etablissement.
L’epargne, prealable a tout emprunt permet a la fois a l’EMF de mesurer la capacitee de
l’emprunteur a generer des flux financiers et est directement prelevee en cas de retard
de paiement.
 Les garanties materielles : ces garanties prennent alors la formr d’hypotheque, de
nantissement d’un bien, de gage, d’une delegation de salaire, d’un warrant sur les
recoltes stockees…
Avant d’accepter ce type de garantie, l’etablissement portera neamoins une attention
particuliere a :
- L’evaluation monetaire de la garantie ;
- Le degre de liquidite de la garantie, peut-on facilement aliener le bien, existe-t-il
un marchee pour le vendre ?
- Le cout pour mettre en œuvre la garantie (cout relatif au processus de saisie, de
vente,de mobilisation des autorites coutumieres, de la justice etc)
 Les garantie de nature morale : cette garantie s’applique dans le cas où l’etablissement
connait de manière directe son membre ou son client. Ainsi, la capacitee de
remboursement est evaluee avec la nsituation economique de l’emprunteur mais aussi
vis-à-vis des engagements pris. La garantie morale peut egalement se traduire par la
pression sociale que peut exercer la communautee a laquelle appartient l’emprunteur ;
 Les garanties de type sociale : la societe a laquelle appartient l’emprunteur se porte
garante, soit par aval ou parrainage, soit par l’organisation de groupe de caution
solidaire.

Toutes ces precautions enumerees ci-dessus par la BEAC aide a limiter le risque de credit mais
une technique est apparue ces dernieres annees a aider les etablissements de credit a bien
gerer le risque de credit : c’est le scoring. Le groupe general de fonctionnement des EMF
consiste a deleguer une partie de la decision d’octroi de prêt au agents de credit, ces derniers
en fonction des donnees collectees sur le demandeur evaluent sa solvabilitee pour decider si la
demande de l’interesse peut etre presentee au comitee de credit, s’il s’agit d’un bon client,
sinon il refuse d’emblee la demande.

1.5.1. La technique du scoring

Le risque est indispensable pour la bonne marche des activitees de microcredit, mais il est tres
important de prendre plutôt des vrisque calculees. Le credit scoring se presente comme une
technique de quantification du risque par l’ evaluation du risque de defaut d’uner personne
donnee. Le terme credit scoring designe un ensemble d’outils d’aide a la decision utilisee par
les organismes financiers pour evaluer le risqu de non remboursement des prets (Gilbert
SAPORTA 2006 : 3-4). Un score est une note de risque ou une probabilite de defaut (Mark
Schreiner ; 2003 :4). L’evaluation statistique est l’utilisation des connaissances quantitatives des
résultats de remboursement et des caracteristiques des prets remboursés dans le passé et
enregistrés dans une base de données electroniques afin de pronostiquer les resultats de
remboursement des futurs prets. Cette technique consiste a attribuer une note a chaque
information collectee que l’on compare a une fiche de reference prealablement etablie.
Ensuite, le total des notes de chaque information collectée donne une appreciation sur la
nature ‘’bon’’ ou ‘’mauvaise’’, risquée ou non du client considérée.

En effet, cette technique consiste a déterminer les profils de risque des clients a travers les
connaissances du passé. Le but ici recherché est de determiner les liens entre le tauxde
remboursement (ou le risque de non remboursement ou de mauvais remboursement du crédit)
et un certain nombre de caractéristiques les déterminant. Le type de risque est defini en
fonction des priorités de l’ établissement. On distingue le scoring avant décaissement , le
scoring apres décaissement, le scoring du recouvrement, le scoring du risque de depart du
client, etc. Le crédit scoring, souvent désigné<<le crédit par point>> dans certains ouvrages,
constitue une tentative de rationalisation de l’exploitation de l’exploitation de la base de
donnée qu’a pu construire le traiteur sur ses clients afin d’apprecier leur solvabilitee. Le credit
scoring est une technique jeune ; son apparition remonte a soixante-huit ans. En poursuivant
les recherches de Fischer sur l’analyse discriminante, Durant (1941 :95) est le premier a
reconnaitre la possibilitee d’utiliser les techniques statistiques pour analyser le defaut de
remboursement des clients et pour discriminer entre bons et mauvais emprunteurs. Meme si le
recours au crédit scoring pour l’évaluation des risques d’un emprunteur n’est pas nouveau, il
convient de signaler que le concept est relativement jeune pour la micro finance dans les pays
en développement (Schreiner, 2004 :295).
La démarche du scoring est utilisé par les banques commerciales, ce pendant son utilisation par
les EMF dans les pays en développement est relativement récente. Ainsi, le bon
fonctionnement de cet outil scientifique requiert plusieurs étapes pour sa mise en place.

1.5.1.1. Le fonctionnement du scoring

La théorie du scoring part du principe selon lequel le passé est le meilleur estimateur du futur.
En effet, un fonctionnement efficace de l’utilisation de cette technique statistique requiert une
démarchebasée sur plusieurs etapes essentielles :

 La collecte et l’exploitation des données ;


 La définition de la fiche d’evaluation statistique ou fiche de notation ;
 La classification du risque ou cotation ;
 Le test avec données historiques ;
 La validation de la fiche de notation

1.5.1.2. Avantages de la methode et apport pour les EMF

Comparativement a l’evaluation subjective du risque de credit, la methode des scores qualifie le


risque et procure plusieurs avantages dans le domaine de la gestion du credit particulierement :

 Une meilleure organisation du processus de credit, la reduction du biais humain et


l’amelioration de la productivite des demandes de credit
 La réduction des impayés et du temps mis par les agents de crédit pour le
recouvrement ;
 La délégation de la décision d’octroi ou non du crédit ;
 Le renforcement du sentiment de sécurité de l’agent de crédit et l’homogénéité dans les
décisions de crédit ;
 La prise en compte de plusieurs facteurs de risques et une meilleure allocation des
ressources

En définitive, les implications techniques de la mise en place d’une bonne gestion du risque de
crédit sont nombreuses. Cette démarche ne peut réussir que lorsque les procédures d’octroi de
prêts sont formalisés et que l’établissement dispose d’une base de données fournie sur
l’historique des prêts surtout individuel. Elle est beaucoup plus adaptée aux prêts de type
individuel. En effet, il est beaucoup plus facile de prendre en compte les caractéristiques d’un
individu lors de l’évaluation que de considérer les caractéristiques de tous les individus d’un
groupe (dans le cas de prêts de groupe) pour octroyer le crédit ou non. C’est une démarche se
basant sur le passé pour prédire le futur. Or ce dernier est parfois imprévisible ; un changement
par exemple de l’environnement socio économique peut faire varier les déterminants retenus
au préalable pour construire le modèle scoring
I.6.GESTION DE RISQUE : CAS D’ACEP

A ACEP Cameroun, la gestion du risque de crédit se fait sur plusieurs pistes ;

1.6.1.analyse de l’activité a financer

 L’activité à financer doit avoir une existence au moins d’un an ; les entreprises ayant une
existence inferieure a un an ne sont pas finançables car jugées très vulnérables par
rapport au risque de crédit
 L’analyse de l’environnement de l’entreprise postulant pour un éventuel financement ;
ici on se rassure que l’activité de l’entreprise coïncide avec son environnement
 La conjoncture économique ; en cas de grippe aviaire par exemple, il serait impossible
qu’on finance une entreprise avicole

1.6.2. Caution et détention de sûretés

 Avoir une caution, réelle, solidaire ou morale.

Par caution réelle, il est question que la caution mette un bien a la disposition de la banque
considérée comme sûreté ; par caution solidaire il est question de quelqu’un jouissant d’une
stabilité financière qui se porte garant de rembourser le crédit en cas de défaillance du
débiteur, en ce qui concerne la caution morale il s’agit de quelqu’un qui va confirmer la bonne
foi du débiteur.

 Les garanties doivent être supérieures ou égales à 120% du montant du crédit sollicité

1.6.3. Fonds de solidarité décès et dépôt de garantie du crédit

A ACEP Cameroun, pour bénéficier d’un crédit, il est obliger pour le sollicitant de verser
d’abord au préalable un fond de solidarité décès. En effet le fond de solidarité décès permet
de garantir le remboursement du reliquat de la dette de l’emprunteur (capital+intérêt+frais)
en cas de décès de ce dernier ; ensuite le beneficiaire d’un credit doit aussi verser
obligatoirement au prealable un dépôt de garantie de credit, qui est un fonds deposee par
tout beneficiaire de credit pour garantir le remboursement d’au plus une échéance de son
crédit et ne peut le cas échéantêtreutilisée par le client que pour le paiement de sa toute
dernièreéchéance.

1.6.4. Techniques de gestion de risque à ACEP

1.6.4.1. La sélection 

A ACEP Cameroun, toutes les activités ne sont pas finançables, a l’exemple des marches
publics qui ne peuvent être financés a ACEP

1.6.4.2. La rationalisation 

Elle consiste à donner le montant adéquat. A partir d’une analyse financière, le montant du prêt
doit être rationnel

1.6.4.3. L’encadrement juridique du prêt

1.6.4.4. Le plafonnement du crédit


A ACEP Cameroun, le montant des crédits est plafonnés à 15 000 000.

1.6.4.5. Le suivi du crédit

Le suivi du crédit est un élément indispensable pour une bonne gestion des risques de
crédit. A cet effet, en matière de crédit, le recouvrement constitue une preoccupation moyenne
et permanente des EMF. Les causes d’impayee sont parfois du fait que le membre detourne
l’objet du prêt, mais il peut aussi arriver des catastrosphes naturelles. Avec Acep, apres avoir
beneficiee d’un credit et tout au long du remboursement, l’agent de credit effectue plusieurs
visites sur le terrains pour s’informer au jour le jour de la situation du client. Ces visites sont soit
planifiees, soit inopinees.

L’agent de crédit est aussi un conseiller mais aussi un regulateur pour le client, il alerte
le client quand il y’a des pratiques peu orthodoxes.

1.7. Les supports

Un ensemble de document accompagne le crédit tout au long de sa vie. Ces supports


alimentent aussi une banque de données pour de futur renouvellement du dit crédit ou
pour une autre forme de concours que l'entreprise sollicitera auprès de la banque.

Ces documents constituent une liasse très utile pour la mise en place de base de
données comme celles faites par la Banque de France.

Nous allons tout le long de cette partie développer une présentation des documents les
plus importants dans le dossier du crédit.

1.7.1. La convention du crédit

C'est un document élaboré dans lequel elle explique les modalités du crédit ,il a une
valeur de contrat car le client après avoir pris connaissance du dit document doit
approuver afin de lui donner toute son essence juridique

1.7.2. L’assurance crédit

L'assurance crédit a pour objectif d'apporter des réponses concrètes pour des questions
relatives à la prévention et gestion du risque d'impayé, au recouvrement des créances
en souffrance, à une indemnisation rapide. En effet, pour trouver la solution adéquate
au besoin spécifique, les compagnies d'assurance ont réfléchi à diverses formes
d'assurance : l'assurance crédit dans ce cas l'assureur prend une position qui se
rapproche de celle de la caution moyennant le versement d'une prime à la charge de
l'emprunteur et l'assurance incendie qui permet un dédommagement en cas de
destruction, de dégradation ou du vol d'un des biens de l'entreprise qui peut servir de
suretés.

Les une comme les autres permettent en général de garantir :

- Le paiement des créances impayées issues de procédures collectives,

- L'indemnisation des impayés qui pourraient la mettre en péril (impayés


exclusivement pouvant entrainer des dépôts de bilan),

- Le recouvrement des sommes prêtées à des entreprises,

Les formules sont nombreuses. Devant un prêt l’établissement fera d'abord un briefing
des risques et cherchera à y rattacher une assurance qui lui permettra de recouvrer ses
fonds.

1.7.3. Les garanties

Elles sont les conséquences d'une situation emprunteur - préteur et permettent au


créancier de se prémunir contre le risque d'insolvabilité de son débiteur en prenant sur
celui-ci des suretés.

Elles peuvent se présenter sous comme suit : les suretés classiques, et les garanties
liquides.

 les suretés classiques :

Elles viennent se greffer pour garantir au créancier de recouvrer au moins le principal


prêt.

 les sûretés personnelles :

Pour quelques entreprises, elles peuvent se présenter sous la forme de caution du


dirigeant qui présente un double avantage car le dirigeant va se sentir impliqué dans les
activités de l'entreprise et veillera à la réussite de l'investissement, mais également en
cas de procédure collective, la banque peut saisir directement le patrimoine du dirigeant
pour éviter la concurrence des créanciers.

 les suretés réelles :


La panoplie est d'autant plus large qu'il existe de suretés réelles. En effet, pour
l'entreprise, la banque sollicitera cette deuxième forme sous les formules de
nantissement (fonds de commerce, du matériel de l'entreprise, ...) ou d'hypothèque de
rang privilégié.

Ces suretés ont un caractère illusoire car si le débiteur est en procédure collective, le
rang de la banque va s'effriter au profit de l'Etat et des travailleurs de l'entreprise.

 les garanties liquides :

Elles sont composées de dépôts à terme et autres placements et des ordres de virement
irrévocables et permettent à la banque de suivre le circuit des ressources de l'entreprise
pour pouvoir très vite recouvrer le montant de son crédit.

Les garanties dans leur objectif premier auraient du suffire pour prévenir les risques de
défaillance du débiteur mais en général elles ne satisfont pas à cet objectif. Néanmoins,
elles permettent aux entreprises d'accéder au crédit car améliorant le regard des
créanciers vis-à-vis de l'emprunteur.

1.7.4. Les clignotants

La banque peut détecter les risques plus particulièrement le risque de crédit doit
analyser l'entreprise depuis sa création jusqu'à la situation actuelle par le biais des
clignotants suivants à savoir :

 La présentation des comptes 

L'activité économique de l'entreprise génère des mouvements des biens, de services, de


moyens de règlement dans l'entreprise et les agents économiques. Ces mouvements
sont dits des flux et répondent à une classification selon que le flux soit lié :

- à la nature :

Réel : concerne des biens matériaux et services,

Financier : monnaie ou autres moyens de règlement

- à la destination :

Externe : concerne l'entreprise dans ces échanges avec des partenaires (achat, vente,...)

Interne : concerne les échanges entre deux composantes de l'entreprise (ateliers, usine,
filiale,....).
Toutes ces opérations doivent faire l'objet d'enregistrement pour chaque partie de
l'entreprise (biens, services, ressources,...) et d'une ouverture de compte qui enregistre
tous les mouvements du dit élément (augmentation de valeur, diminution,
destruction, ...). A la suite de l'enregistrement des divers flux, l'entreprise pourra
générer des documents de synthèse qui servent de présentation des comptes. Ce sont :

Le bilan

Le compte résultat

La balance

Le tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE).

 La vie de l’entreprise

La vie de l'entreprise doit être étudiée pour apprécier le risque dans la mesure où
l'entreprise effectue des échanges dans son milieu qui améliore sa situation initiale.
Donc, il est important de tenir compte de la vie de l'entreprise pour refléter à temps
opportun, une nouvelle image du patrimoine

Mais quelque fois, les banques ne l'utilisent pas car certaines entreprises ne disposent
pas des états financiers.

1.7.5. fonctionnement du compte de l’entreprise dans l’établissement

La banque dispose d'information sur la tenue du compte de l'entreprise. Elle examinera


avec soin les événements relatifs à la société c'est-à-dire :

- les impayés,

- le respect des échéances,

- le solde moyen du compte.

1.7.6. Les autres clignotants

 la direction : un changement principalement ;


 les associés ou actionnaires : les cessions de titres, l'entrée d'u nouvel associé, etc.
 le décès du principal animateur de l'entreprise le cas des PME
 les produits obsolètes ou marchés saturés,
 un changement de législation,
 la défaillance du bailleur le plus important,
 la perte de licence,
 le redressement fiscal,
 la tendance baissière du chiffre d'affaire,
 le changement du régime,
 une tension de la trésorerie,
 une baisse de l'activité,

Tous ces éléments montrent que la mesure du risque de même que sa gestion
constituent des éléments que l’EMF doit maitriser pour sortir vainqueur des maux liés
au crédit. En effet, la banque est confrontée à des éléments externes et internes aux
entreprises et à leur environnement qu'il lui sera assez difficile de comprendre.

C'est pourquoi, tant au niveau national, qu'à l'international, de même qu'en son sein
l’établissement de crédit développe des moyens de gestion qui lui permettent de minimiser les
effets du risque de crédit, tenant compte de tous les aspects (réglementaire, économique,...) de
l'environnement aussi bien interne qu'externe de l'entreprise

1.8.Les remboursements et les méthodes de recouvrement

Le risque de crédit est le plus connu des risques et constitue le plus grave des
vulnérabilités d’un établissement de micro finance. Selon CARE INTERNATIONALE (2001 :5), ce
risque se définit comme ‘’la détérioration de la qualité du portefeuille crédit qui cause les
pertes et crée les charges énormes en gestion de la défaillance. Ce risque aussi connu comme le
risque de défaillance est liée a l’incapacité du client a respecter les termes du contrat du
contrat du prêt’’. Des que le risque se présente, il faut désormais songer a l’éliminer ainsi on
renter dans la phase de recouvrement. Le recouvrement est alors un processus de gestion de
risque qui est le plus important pour tous les établissements. Il vise à recouvrer les sommes
prêtées a bun client en défaut de paiement. Tout crédit doit faire l’objet d’un remboursement
périodique jusqu'à solder le compte qui était crédité. Les crédits qui font l’objet de
recouvrement sont les crédits qui ont des retards de paiement où sont susceptibles d’avoir des
retards. De cette définition, il ressort qu’un recouvrement est un crédit qui est impayé dont
l’échéance est passée sans être remboursée. Un crédit en souffrance est un crédit qui a au
moins trois mois d’impayés. Alors on peut valablement mettre en corrélation crédit en
souffrance et l’échéance de trois mois. Pour se faire, ACEP dispose de plusieurs facilités de
remboursement et dispose de mesures adéquates pour recouvrer ses dettes à savoir :

1.8.1. Le remboursement

 Le remboursement a la caisse : il consiste pour le client a se présenter dans les


guichets afin de procéder au remboursement.
 Le remboursement par virement bancaire : le virement bancaire est une
technique bancaire qui consiste pour une personne a donner l’ordre a sa banque
de virer une certaine somme a une date donnée dans le compte d’une autre
personne. Ce mode de remboursement est généralement utilisé pour les
sessions de salaire

1.8.2. Le recouvrement

 Le recouvrement a l’amiable 

En cas de non remboursement d’une échéance, ACEP envoie une lettre de relance
et ses agent de recouvrement (parfois ce sont les agents de crédit eux-mêmes)
téléphonent ou se déplacent chez le débiteur pour lui demander le remboursement de
la somme due. Les agents de recouvrement ont pour mission d’écouter et de contacter
le client en vue de parvenir a une solution a l’amiable aux difficultés de paiement qu’il
rencontre et maintenir la relation commerciale avec lui. Le recouvrement a l’amiable est
une phase extrêmement importante dans la relation entre le client et les EMF. En effet
quand le créancier fait recours a la garantie il a échoué, ainsi les EMF s’engagent a
respecter et faire respecter par les personnes physiques ou morales agissant pour leur
compte les règles déontologiques suivantes dans leur démarche de recouvrement
amiable.
A ce niveau de recouvrement, deux cas de figure se distinguent :
 Si le client est de bonne foi, il explique la cause de ce désagrément et avec les
agents de recouvrement d’ACEP, ils se mettent d’accord sur une nouvelle
modalitee de remboursement (remboursement journalier ou mensuel
suivant un montant etabli) ;
 Soit l’avaliste du client rembourse la dette de celui du client conformement
au contrat de depart (cautionnement) avant de pouvoir obtenir lui-meme un
nouveau credit

Dans les premiers jours les agents de recouvrement s’engagent a ne pas executer de pression
morale sur leur client. En cas d’impayee, ils prennent contact avec le client en utilisant tout
d’abord les cordonnees personnelles ou professionnelles communiquees par le client. L’objet
est de parvenir a un reglement a l’amiable du probleme et d’eviter la decheance du terme ou la
resiliation du contrat. Des solutions peuvent se degager tel que revoir les conditions de credit,
faire un moratoire (une tiers personne peut se substituer au client pour payer le credit).

A l’instar de la guerre preventive, il y’a le recouvrement preventif mais les methodes et les
resultats sont diametralement opposees. La methode repose sur un precepte, complicitee mais
pas connivence ; entree dans l’interieur du client maitrisee son activite, jouer un role d’avant-
garde , c’est ainsi la premiere poignee de main entre le client et l’agent de credit qui est le
premier acte de recouvrement parce que c’est le moment ou est scellee le contrat de
confiance. Dans la politique de gestion de risque de credit, Acep decourage les methodes de
recouvrement brutales telles que l’intimidation, le fait de publier les photos de ses client…

Malgre l’application de toutes ces mesures, si le remboursement du credit n’est pas fait, les
agents de recouvrement d’ACEP passent a l’etape du recouvrement contentieux ou judiciaire

 Le recouvrement contentieux ou judiciaire

En cas d’échec du règlement a l’amiable, les agents de crédit d’ACEP procèdent au règlement
contentieux ou judiciaire. Le recouvrement contentieux ou judiciaire peut êtredéfini comme
l’action utilisant tous les moyens de droit pour aboutir au paiement de la créance due au
créancier (activitéréglementée)

Ainsi ACEP donne l’ordre a ses conseillers juridiques et a ses chefs de caisse au contentieux de
proceder a :

 Une visite a domicile des membres ;


 Une convocation des membres a la caisse suivie des engagement ;
 Un appui des conseillers juridiques, une formulation des engagements

A l’opposé du recouvrement a l’amiable, le processus juridique est souvent différent d’un EMF
a un autre, mais de façongénérale, son processus reste du ressort des agents juridiques d’EMF.
Les clients débiteurs seront avertis à l’ avance pour tout recouvrement contentieux. Dans cette
procédure, interviennent a la fois les agents de recouvrement et les agents juridique qui
procèdent comme suit :

 En premier lieu les procedees seront faits tel que les relances telephoniques et les
relances ecrites (lettres) dans le but de pouvoir deboucher sur une solution amiable ;
 En cas d’echec, une seconde relance est effectuee avec mise en demeure par voie
d’huissier ;
 Enfin, si aucun reglement n’est intervenu, une procedure de recouvrement en
contentieux est alors engagee. L’ouverture se fait par voie judiciaire pour avoir une
ordonnance du tribunal afin de pouvoir exercer leur droit sur les garanties que le client
avait donnee.

Cette procedure de recouvrement repose sur les atoutrs suivants :

 Des equipes de juristes specialistes de recouvrement ;


 Des traitements rapides et efficaces grace a un système d’information performant ;
 A un ensemble d’huissiers qualifiees

Au cameroun, ACEP illustre bien l’efficacite du système huissier car arrive toujours a recuperer
pratiquement toutes de ses creances grace a ce système.

En conclusion, le recouvrement etant l’action qui consiste a percevoir une somme d’argent
due par un debiteur et donc la la non perception de la creance peut conduire a la faillite de la
caisse, les EMF doivent mener des actions de recouvrement de manière efficace et efficiente.
Les actions de recouvrement seront plus limitees dans la mesure ouu les dossiers auront été
etudiees en amont avec le serieux necessaire. Elle doivent avoir pour objectif la recuperation
des sommes dues en evitant autant que faire ce peu les procedures de contentieuses lourdes,
longues et onereuses.

Il est alors noter que lorsqu’un prêt passe en contentieux, les interets et penalitees de
retard cessent d’etre comptabilisee, ne seront ajoutee au solde contentieux que les frais de
recouvrement de credit (frais de poursuite, de police et d’huissier, etc). si malgre tous les
recours le client ne rembourse pas le credit ou s’il fait faillite, le prêt passe dans les creances
irrecouvrables .

Quelques ratios de recouvrement :

Pour le suivi de la qualité du portefeuille, tout comme CARE recommande dans son livre <<
manuel de gestion des risques en microfinance >>, ACEP analyse les ratios de qualité du
portefeuille mensuellement. Ceci implique le portefeuille a risque, le ratio de perte sur crédit et
le ratio de réserve. En plus tous les EMF doivent faire attention au nombre et valeur de crédit
qui ont été rééchelonnés et maintenir un rapport de sur la balance agrée du portefeuille.

Les ratios utilisés par ACEP sont indiqués ci-dessous :

- Ratio de portefeuille a risque (RPR) : ce ratio doit servir d’indicateur de base pour le
suivi de la qualité du portefeuille
RPR= (Valeur de l’encours de crédit en retard)

(Portefeuille de crédit total)

- Taux de créance irrécouvrable(TCI) : il définit la proportion de créance irrécouvrable sur


la période précédente.

TCI= (Montant des crédits déclasses)

(Montant brut du portefeuille)

- Ratio de recouvrement : il indique le temps moyen qu’il faut a un EMF pour obtenir le
paiement des services ou produits vendus. Ce ratio affiche parfois des variations
saisonnières en augmentant durant les périodes de fête et en chutant durant les
périodes creuses. Pour tenir compte de cette fluctuation saisonnière, il peut être calculé
a partir des comptes débiteurs moyens
RR= (Comptes débiteurs × revenu)

360

- Portefeuille a risque (PAR 1 jour) : cette indicateur est déterminant pour la


santéfinancière (pérennité) de chaque EMF, il est a préciser que c’est le total du solde
des prêts en retard qui est considéré et non uniquement les paiements en retard. En
effet, un ratio calculé avec les paiements en retard pas les gestionnaires sur la totalité
des risques encourus par l’établissement.

PAR 1 jour= (Encours des crédits affichant un jour de plus de retard × 100)

(Portefeuille de crédit total)

- Portefeuille a risque (PAR n jours) : ce ratio fourni au gestionnaire un portrait de la


situation de prêt a un moment précis en plus de renseigner les possibilités futures de
délinquance. Il est donc déterminant pour la santéfinancière de l’EMF, en plus le souhait
de tout gestionnaire est de connaitre la situation actuelle et un aperçu de la situation à
venir.
PAR (n jours)= (encours de crédit affichant (n+1) jours et de retard × 100)

(Perte feuille total)

SECTION II  ETUDE DE CAS

2.1. Considérations méthodologiques générales

2.1.1. Méthodologie de l’analyse empirique

Il sera question de conceptualiser la manière dont nous procéderons pour tester la pertinence
de nos hypothèses, car en réalité une hypothèse peut êtreconsidérée comme scientifique que
dans la mesure où elle est susceptible d’êtrevérifiée par des informations concrètes. Il faut des
lors collecter les donnéesnécessairesà cette vérification puis les analyser, mais au préalable, il
convient de rappeler les objectifs de cette recherche.

2.1.1.1. le rappel de la méthode de recherche

Il ne peut y avoir de recherche sans méthode. La méthode vient du mot grec « methodos » qui
signifie « en route, voie, direction qui mène a un but », c'est-à-dire un cheminement. C’est donc
le chemin tracé à l’ avance pour se se diriger vers un but. Il est question pour nous dans notre
contexte de comparer la méthode utilisé et lesperformancesréalisées par les employés.

Cette methode est liée a l’approche complexe qui est fille de la recherche histoprique.
Cette approche priviligie une vision dialectiqueb et complexje de la realité. Elle travaille dans
une interdisciplinarité et dans la prise en compte de l’approche systemique et de la pensée
complexe. Ici toute analyse est toujours conçue comme etant partielle , la situation est
envisagée dans une perspective d’action globale. Le chercheur construit l’objet de recherche et
et problematise l’ction de departen s’interessant autant aun passé qu’au present et au devenir.
Le travail de problematisation a la formulation d’hypotheses. La methode historique cnduit à la
des invariants theoriques, c'est-à-dire des caracteristiques, proprietés ou relations qui se
conservent dans une evolution, des phenomenes qui varient en meme temps que d’autres, ce
qui lui permet de degager des loi tendancielles, des irregularités empiriques, des persistances
d’attitudes et de representations.
2.1.1.2. le rappel des objectifs de recherche

Cette etude comprend les objectifs dev recherches ci-après ;

- Faire prendre connaissance du concept de risque de credit


- Identifier le drisque de credit et tous ses composants
- Mettre en place une gestion ptimal pour permettre sa reduction

2.1.1.3. la collecte des données

En science sociale, il existe plusieurs methodes de collectes de données. Les plus utilisées sont
l’observation, l’entrevue de recherche, le qustionnaire, l’exploitation… selon QUIVY, R et VAN
CAPENHOUDT, L , la collecte des données est «  cette opération qui consiste à recueillir ou à
rassembler concrètement les informations prescrites auprès des personnes ou unités
d’observations retenues dès l’échantillon ». Elle implique donc la définitiond’un échantillon au
sein de la population et le recueil de données proprement dit.

2.1.1.4. la constitution de l’échantillon de recherche

Cette étape passe par le choix et la définition de la population d’étude, par le cadre et la
technique de l’échantillonnage.

2.1.1.5. le choix de la définition de la population d’étude

Madeleine GRAWITZ souligne que le terme <<population désigne un ensemble dont les
éléments sont choisis parce qu’ils possèdent tous une égalepropriété et qu’ils sont de meme
nature>>. La population de ce fait est constituée d’un ensemble d’elements, d’individus ou
d’unites statistique auquels le chercheurs décide de s’interesser et a partir desquels il peut
constituer son echantillon. La specification de la population cible de notre etude permet d’en
relever :

 Les elements constitutifs : dans le cadre de cette etude, il est question du personnel en
service de la clientele d’Acep Mokolo
 Les unites d’echantillonnage : celles qui retiennent notre attention concernent les
cadres, les agents de maitrise, la clientele externe et les employes d’Acep
 L’etendue de la population : nous voudrions avoir au moins 100 individus pour faciliter
l’analyse des donnees ainsi que les resultats
La constitution de l’echantillonnage : a ce stade, l’echantillon est defini par GRAWITZ
comme un << un sous-ensemble caracteristique d’une population ou d’un domaine
d’activite>>. En d’autres termes, il s’agit d’une petite partie ou quantite d’un produit,
une portion representative d’un ensemble selectionnee dans le but d’arriver a des
conditions generales pouvant etre valable pour l’ensemble constituant ce produit. En
tout etat de cause, il s’agit de constituer l’echantillon sur la base duquel nous
determinerons les personnes a interroger

2.1.1.6. La technique d’échantillon retenue

La méthode que nous avons retenue parmi les méthodes d’échantillonnage en vigueur
en science sociale est la méthode non probabiliste par choix raisonne. L’échantillonnage non
probabiliste consiste en la sélection des unités d’échantillonnage de façon non aléatoire. Les
échantillons ainsi constitues permettent selon ROYER ZARCOWKI de << choisir de manière très
précise les éléments de l’échantillon et ainsi de garantir plus facilement le respect des critères
exiges par certains design de recherche tel que l’homogénéité>>. Cette méthode repose
fondamentalement de l’avis de ces mêmes auteurs sur le jugement et a quelques avantages,
car il existe rarement une base de sondage préétablie concernant les phénomènes
organisationnels. Par ailleurs, elle est adaptée pour les échantillons de petite taille. Ainsi, nous
avons eu recours au questionnaire comme instrument de collecte de données.

2.1.1.7. le questionnaire comme instrument de recueil de données

Pour obtenir des informations dont nous besoin pour vérifier notre hypothèse de
recherche et rentre ce travail de recherche plus pratique, l’enquête par questionnaire nous
semble idoine. Par conséquent, il importe de présenter cette méthode a travers des généralités,
la justifie, en remarquer les avantages et les limites, la forme, le contenu de même que le
mode d’administration.

2.1.1.8. Les généralités sur le questionnaire

Le questionnaire est souvent considéré comme l’outil par excellence du sociologue. Les
questions qui figurent dans ce type de document peuvent porter sur des avis, des opinions, des
attitudes ou des motivations. Pour être valide, les questions doivent être compréhensibles et ne
pas induire des réponses et interprétations ambiguës. La fonction principale du questionnaire
est de donner a l’enquête une extension plus grande afin de vérifier sur le plan statistique a
quel point les informations et les hypothèses préalablement définies peuvent être
généralisables. Le questionnaire est une technique de recherche des données et un outil dont la
structure est fortement conditionnée par les objectifs et les contraintes de traitement
statistique auquel il sera soumis ultérieurement. Les raisons pour lesquelles cet instrument a
été choisi sont précises.

2.1.1.9. la justification du choix, avantage, limites, contenu, force et administration du


questionnaire
 Les avantages du questionnaire

La méthode d’enquête par questionnaire permet de parvenir a des constats enrichissant quant
a l’utilisation de l’instrument. L’utilisation du questionnaire nous permettra d’une part de
procéder a de nombreuses analyses statistiques. D’une part, ce choix dénote aussi du souci
d’entrer de la même manière en communication individuelle avec toutes les informations afin
de mieux dégager leurs tendances dans la perception du thème développé dans ce travail de
recherche.

En dépit de tous ses avantages, cette méthode présente des limites.

 Les limites du questionnaire

Malgré tous les points positifs ci-dessus énumérés, il faut cependant reconnaitre que
l’utilisation du questionnaire comme méthode d’enquête ne donne pas toujours entière
satisfaction. D’une part, les réponses étant individuelles, elles n’ont presque pas de rapport
avec les réseaux de relation sociale et culturelle des répondants. D’une part, la superficialité de
certaines réponses ne permet pas de procéder a certains types d’analyse et des lors les
résultats se présentent comme de simples descriptions dépourvues d’éléments de
compréhension de fond. Il convient de présenter le questionnaire utilise dans le cadre de cette
étude.

 la forme et le contenu du questionnaire

du point de vue des règles substantielles, notre questionnaire a été élaboré sur support papier.
Il précise de prime abord, l’objectif principal de la recherche, tout en rassurant les répondants
sur la confidentialité de leurs réponses. Il comprend des questions de fait et d’opinion fermée.
Au fond, il est subdivise en trois grandes rubriques mais compte tenu de notre thème, il sera
fait de la façon la plus simple possible étendue sur une période de deux mois.

 L’administration du questionnaire et définition de la population d’étude

Il existe deux types d’administration du questionnaire : celui dit << administration indirecte>>,
lorsque l’enquêteur pose directement les questions a l’informateur et remplit lui-même les
cases correspondantes a partir des réponses fournies par le répondant et celui dit <<
administration directe>> quand le répondant rempli personnellement le questionnaire

NB : dans notre contexte, notre population sera le personnel de la clientèle confondue d’ACEP
et la taille de notre échantillon sera de cent (100) ce qui facilitera notre analyse.

L’administration d’un questionnaire nécessite des techniques différentes selon qu’elle s’opère
par téléfax, par contact téléphonique, par terminal d’ordinateur ou par contact direct avec
l’enquête. C’est dans ce sens que nous avons optes pour une méthode intermédiaire entre les
deux dites << semi-directe>> compte tenu du caractère aléatoire de notre échantillon. La
remise du questionnaire directement aux répondants n’est pas allée sans difficulté

2.1.2. Les difficultés sur le terrain

Nous avons effectues de nombreuses et successives descentes sur le terrain afin de rencontrer
des personnes enquêtées. Ceci constitue une tache pénible, nous avons été confrontes a la
réticence de certaines personnes qui ont refuse de prendre le questionnaire ou de le remplir
pour des motifs varies allant de l’allégation d’être occupes a la méfiance vis-à-vis de l’utilisation
des résultats de l’enquête. Ainsi, plusieurs questionnaires ne nous ont pas été retournes et
d’autres sont revenus sans la moindre réponse. Quoi qu’il en soit, cette phase d’administration
et de retrait de questionnaires s’est déroulée sur pratiquement près de trois semaines a cause
de l’indisponibilité des personnes enquêtées. Nous avons distribué 120 questionnaires, mais
nous avons récupéré que 100 dont le contenu a été analyse et interprété. Suite à cette
présentation, nous dévoilerons la technique statistique que nous avons utilisée.

2.1.3. Le traitement et l’analyse des données

Le traitement de des données renvoie au dépouillement des informations recueillies sur le


terrain et leur analyse. Le but final est de faire ressortir de manière rigoureuse, les statistiques
qui sont nécessaires à l’élaboration des corrélations entre les variables de l’étude. Cette
dernière vise à appréhender l’impact du risque de crédit sur la performance des employés. La
codification du questionnaire facilite le dépouillement de l’enquête. Ce dépouillement s’est
effectue a base du logiciel EXCEL qui nous a permis d’enregistrer dans un masque de saisie, crée
a cet effet, nos données. Ces données sont ensuite sujettes a une analyse statistique

2.1.3.1. Les outils et les méthodes statistiques utilisées.

L’utilisation des outils statistiques est également indispensable, c’est pourquoi nous avons
utilise la méthode indiquée dans ce cas pour mener a bien ces analyses

2.1.3.1.1. La statistique descriptive

La première est relative a la statistique descriptive qui permet de partir des données
quantitatives et qualitatives pour réaliser des classes, des effectifs et des fréquences. Elle nous
aidera de ce fait a partir des données chiffrées, de présenter les tendances générales de la
population étudiée.

2.2. Etude de cas :


Notre étude de cas sera semblable a une démarche marketing sous forme d’une enquête avec
un échantillon de cent prospects pris de façon aléatoire et a l’issue de cette étude, nous
présenterons les résultats sous forme de facteurs clés du succès et de réduction de risque de
crédit. Nous présenterons les résultats de la manière suivante :

Pour cette étude, nous avons soumis cet échantillon a un questionnaire qui a chaque fois fera
l’objet d’une interprétation et si possible une illustration.

QUESTION 1 : quel est selon vous le risque le plus important que peut faire face un
établissement de crédit

Tableau

Risque de Risque de liquidité Risque Risque de taux


crédit opérationnel d’intérêt
85 8 5 2

Source : résultat de l’enquête

Interprétation : nous constatons que pour notre échantillon, dans un établissement de crédit,
c’est le risque de crédit qui est le plus important (85%) ; suivi du risque de liquidité (8%) ;
ensuite le risque opérationnel (5%) ; et enfin le risque de taux d’intérêt (2%) ;

Graphique
6

3 Série 1
Série 2
risques
2

0
taux d'interet operationnel liquidite credit

Source : résultat de l’enquête

Question 2 : si je vous dis risque de crédit, qu’est ce que cela vous évoque ?

Nous avons eu pour cette question une multitude de réponses de notre échantillon et nous
avons essayé de recenser les réponses qui revenaient le plus. Le tableau suivant récapitule les
réponses que nous avons pu collecter

Tableau : degré de connaissance du risque de crédit par les clients

Risque pour le débiteur de ne Risque majeur que court la Risque lié aux finances de la
pas faire face a ses banque en octroyant un crédit banque
engagements a échéance au
près de la banque
65% 28% 7%

Source : résultat de l’enquête

Interprétation : nous constatons que notre échantillon a 65% et 28% ont une grande idée de ce
que c’est le risque de crédit et 7% par contre ne sont pas explicites dans leur réponse. Ces
différentes réponses nous renseignent sur l’idée selon laquelle l’échantillon a une assez bonne
connaissance de la notion de risque de crédit mais pas encore assez apparemment

Graphique : connaissance du risque de crédit

connaissance du risque de credit par les clients

bonne reponse
assez bonne
passable

Source : résultat de l’enquête


CONCLUSION GENERALE

Notre problématique est partie du département de crédit à ACEP incluant ainsi ses produits et services,
d’où il était question de la gestion du risque de crédit.

Apres d’une brève analyse notre sujet intitulé : la gestion du risque de crédit dans les EMF : cas d’ACEP,
nous avons d’abord de façon naturelle fait le constat de la situation du risque de crédit de façon globale
puis ramener a notre contexte, il est ressorti de la une discipline assez récente et présentant un
potentiel qui mérite qu’on s’y intéresse. Il en est ressorti également après réflexion de notre part qu’il
serait judicieux d’explorer la problématique suivante : comment est ce que les EMF gèrent –ils les
risques associes aux clients ? Quel est le dispositif mis en place en ce qui concerne la mitigation du
risque de crédit ?

Nous avons effectué cette étude sur deux grands axes ; le premier récapitulant et présentant le concept
de risque de crédit a travers ses différents aspect et le second sur la gestion effective du risque de crédit
en vue de mitiger ce risque. Pour se faire nous avons procédé par un questionnaire sous former
d’entretien semi directif qui nous a permis de pouvoir collecter les données nécessaires pour une
meilleure matérialisation de notre sujet d’étude. En effet, il a été question de soumettre notre
échantillon a une série de questions structurées de telle sorte qu’il puisse nous apporter des
informations nécessaires au bon déroulement de notre enquête qui a pour objectif la réduction du
risque de crédit pour une meilleure rentabilité en ce qui concerne les activité des EMF.

Parvenu au terme de notre étude, nous avons ressorti de façon évidente que le risque de crédit est au
centre de tout établissement de crédit  et son étude est dont très capitale dans la mesure où il est le
risque le plus important.

Nous préconisons donc aux EMF des renforcer davantage des dispositifs afin de maitriser au maximum
ce risque en vue de rentabiliser et optimiser l’activité.
A

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

1- JACQUES FERRONIERE - EMMANUEL DE CHILLAZ

Les opérations de banques (p. 248- 260)


6ieme EDITION, DALLOZ

2- JOSETTE ET MAX PEYRARD


Dictionnaire de Finance
2eme édition, VUIBERT (p .221- 233)

3- Les conférences GERARD - PARIZEAU


1ere conférence sur la gestion du risque de crédit et la stabilité du système financier
international
Animé par MICHEL CROUHY 4 avril 2000 SERIE HEC

4- BUREAU DU SURINTENDANT DES INSTITUTIONS FINANCIERES CANADA


Code de pratiques commerciales et financières saines ... gestion du risque de crédit.
février 1998

5 - RAPPORT ANNUEL DE LA BEAC

6- JEAN YVES EGLEM - ANDRE PHILLIPS - CHRISTIAN ET CHRISTIANE


RAULET Analyse comptable et financière
9ieme édition dunod Paris 2002(p. 55- 82)

7- DISPOSITIF PRUDENTIEL APPLICABLE AUX BANQUES ET AUX


ETABLISSEMENTS FINANCIERS DE L'UNION
Version janvier 2000

8- AVIS AUX BANQUES ET ETABLISSEMENTS N° 4/ AC/02 RELATIF AU


DISPOSITIF DES ACCORDS DE CLASSEMENT.

WEBOGRAPHIE

www.banking today.ch

www.marchés-financjers.net

www.ubs.com

www.bceao.int

www.izf.net
www.leschos .fr

www.google.fr
ANNEXES

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