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Exercice 2
Corrigé
Problème de droit
Ce cas pose le problème des conditions de constitution d’une société civile immobilière.
Règles applicables
Pour la création d’une société civile immobilière, il faut réunir au moins deux associés qui
peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales, aucun maximum n’étant
prévu par la loi.
La capacité civile n’est pas requise pour devenir associé d’une SCI ; un mineur non émancipé,
un majeur sous tutelle peuvent donc avoir cette qualité, l’exercice de leurs droits étant assuré
par leur représentant légal.
Les associés n’ayant pas la qualité de commerçant, la capacité commerciale n’est pas
nécessaire ; un fonctionnaire ou un officier ministériel peut donc être associé d’une SCI.
L’objet d’une telle société est nécessairement civil ce qui exclut toutes les activités
commerciales d’achat de biens immeubles en vue de la revente.
En revanche, les activités d’acquisition, d’administration et de gestion de biens immobiliers
peuvent être exercées dans le cadre d’une SCI.
Tous les types d’apports sont autorisés dans les sociétés civiles immobilières y compris les
apports en nature et en industrie.
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Le montant du capital social est fixé librement puisqu’aucun minimum n’est imposé par la loi,
sauf dans l’hypothèse des sociétés civiles de placement immobilier et des sociétés d’épargne
foncière.
Le capital est divisé en parts sociales dont la valeur nominale est libre ;
Les conditions de libération des apports en numéraire sont également librement déterminées
par les statuts, la loi n’imposant aucun minimum.
Comme les sociétés commerciales, les sociétés civiles donnent lieu à la rédaction de statuts
signés par les associés avant l’accomplissement des formalités de publicité habituelles.
Application au cas
En l’espèce, le projet de Roméo et Juliette semble conforme aux exigences légales ;
Juliette peut être associée malgré son statut de fonctionnaire, de même que les deux enfants
mineurs qui devront cependant être représentés par leurs parents pour l’exercice de leurs
droits.
Enfin, la somme de 30 000 euros prévue par les futurs associés est suffisante pour constituer
le capital de la future société.
Cas n° 2 Cas SCI Promo Roma
Trois associés ont créé une société civile immobilière, Promo Roma, dont l’objet est d’acheter
des immeubles dans des quartiers anciens de la ville de Nancy pour les rénover et les louer.
Accessoirement, certains lots pourront être vendus après rénovation.
L’activité est florissante et les trois associés souhaitent réorganiser leur société et font appel à
leur expert-comptable afin de se faire conseiller.
Pour des raisons patrimoniales, le gérant, Monsieur Baria, souhaite que ses deux fils
récupèrent la majorité des parts de la société qu’il détient.
Il vous indique que son premier fils, Richard, a eu 18 ans il y a deux mois et que son
deuxième fils a 9 ans.
Un apporteur d’affaires propose à la SCI Promo Roma d’acheter une ancienne usine
désaffectée qui pourrait être, après rénovation, transformée en appartements.
L’affaire est intéressante car le prix du foncier est faible et le gérant de la SCI connaît une
entreprise spécialisée dans la rénovation des bâtiments industriels qui pratique des prix
compétitifs.
Cependant, les besoins financiers pour faire cette opération s’élèvent à 1 500 000 € et le
banquier principal de la SCI est d’accord pour financer ce projet mais demande comme
garanties :
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QUESTIONS
1. Que pensez-vous de la reprise des parts par les fils du gérant ? Cette opération vous paraît-elle
juridiquement possible ? Si oui, quelles en seraient les conditions ?
3. Pensez-vous que le gérant doive emprunter 1 500 000 € auprès de la banque avant la
restructuration du capital avec ses deux enfants ou après ?
4. Le gérant peut-il décider seul de l’emprunt et de la prise d’hypothèque sur les immeubles
sociaux ou doit-il demander l’autorisation de la SCI ?
6. Si oui, quelle serait l’étendue de la responsabilité des associés vis-à-vis des dettes de cette SCI
?
8. Que pensez-vous de la responsabilité de l’associé mineur qui est entré dans le capital après la
restructuration ?
Corrigé
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5. Acquisition de l’usine
L’objet de la société est l’acquisition, la rénovation et la location d’immeubles. En fait, on
constate que la société va acquérir, rénover et vendre pour réaliser des plus-values. Ces
opérations sont commerciales (achat pour revendre). Elles ne sont plus de la compétence
d’une société civile. La société doit donc se transformer en société commerciale (SARL,
SNC, SA…) Il est à noter que l’activité commerciale faite par une société civile entraîne son
assujettissement à l’impôt société.
6. Responsabilité du gérant
La responsabilité du gérant serait engagée vis-à-vis de la société des tiers et des associés. En
ne respectant pas l’objet social, le gérant commet une faute susceptible d’engager sa
responsabilité personnelle.
Dans les rapports entre associés, le gérant peut accomplir tous les actes de gestion que
demande l’intérêt de la société (art. 1848 C. civ.) ; il ne peut donc pas violer les statuts ni
dénaturer l’objet social, ce qu’il fait ici.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant engage la société pour les actes entrant dans l’objet
social (art. 1849 C. civ.).
Les clauses limitatives à ses pouvoirs sont inopposables aux tiers de bonne foi.
Le gérant est responsable individuellement, envers la société et les tiers, des infractions aux
lois et règlements, de la violation des statuts, de ses fautes de gestion.
7. Caution bancaire
La responsabilité des associés dans une société civile est indéfinie mais conjointe, c'est-à-dire
limitée à sa quote-part détenue du capital. Si l’associé possède 20 % du capital, il n’est tenu
que pour 20 % des dettes.
De ce fait, le banquier préfère avoir la caution du père qui, étant devenu associé minoritaire,
ne répondrait que partiellement du remboursement de l’emprunt, les autres associés étant de
plus moins solvables.
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L’associé mineur est entré dans le capital après la restructuration. Toutefois, si l’entrée du
mineur dans la société a été faite en respectant les conditions légales vues ci-dessus à la
question 1, la responsabilité du mineur est la même que celle des autres associés : indéfinie et
proportionnelle à sa quote-part de capital.
Cas n° 3
Question
Conseillez-le.
Corrigé
Problème de droit
Cette situation pose le problème de l’obligation aux dettes sociales des associés des sociétés
civiles de moyens.
Règles applicables
La société civile de moyens est constituée entre membres de professions libérales qui mettent
en commun des moyens afin de faciliter l’exercice de leur activité, tout en préservant leur
indépendance professionnelle.
Elle permet aux associés de réaliser les investissements parfois importants qui sont
nécessaires à l’exercice de leur profession, investissements dont le coût est ainsi partagé entre
eux. Contrairement à la société civile professionnelle, ce n’est pas la société civile de moyens
qui exerce la profession, elle n’a donc pas de clientèle propre et ne reçoit rien des clients de
ses associés ; Les dépenses de la société sont donc couvertes par des versements effectués par
chaque associé après appel de fonds du gérant ;
La contribution de chacun peut être calculée en fonction des parts qu’il détient ou en fonction
de l’utilisation qu’il fait des moyens communs mis à sa disposition par la société.
La société civile de moyens obéit aux règles de la société civile de droit commun aussi bien
en ce qui concerne la constitution que le fonctionnement du groupement.
Les associés des sociétés civiles de moyens sont donc responsables indéfiniment du passif
social sur leur patrimoine personnel, donc sans aucune limite de montant ;
Il s’agit cependant d’une responsabilité conjointe, ce qui oblige les créanciers à fractionner
leurs recours, chaque associé ne pouvant être poursuivi que dans la proportion des parts qu’il
détient.
Application au cas
En l’espèce, le propriétaire des locaux qui abritent la société peut effectivement se tourner
vers les associés puisque ceux-ci sont indéfiniment responsables des dettes sociales, donc du
paiement des loyers ;
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En revanche, leur responsabilité n’étant pas solidaire, mais conjointe, il devra diviser ses
poursuites et réclamer à chaque associé uniquement la part qui lui revient dans la dette en
question, part déterminée en fonction des parts sociales détenues par chacun.
Chaque associé détenant un tiers du capital, le propriétaire ne pourra demander à chaque
associé qu’un tiers de la somme due, donc 1 500 euros.
De plus, en application de la règle habituelle, le propriétaire des locaux devra mettre la société
en demeure avant de poursuivre les associés, et ne pourra le faire que si cette mise en demeure
reste sans effet.