Cours de conception et de calcul des structures en béton armé

Chapitre II

Les semelles de fondation

I- Généralités
Les semelles de fondation sont des ouvrages de transition entre les éléments porteurs
d’une construction et le sol. Elles permettent de transmettre et de répartir les charges sur
le sol. On distingue les semelles isolées, que l'on retrouve sous un poteau par exemple, et
les semelles filantes généralement situées sous un mur ou un voile.

II- Dimensionnement des semelles

Fig1.1 : Semelle isolée Fig1.2 : Semelle continue

Afin de déterminer les dimensions d’une semelle rigide de fondation sous mur (cas de la
semelle filante) ou sous poteau (cas de la semelle isolée) de section carré ou rectangulaire
la démarche ci-dessous est à adopter :

Les paramètres connus sont :

 La contrainte admissible du sol  sol ,
 Les charges appliquées au niveau de la semelle (NG et NQ), avec
Pser  N G  N Q et Pu  1.35N G  1.5N Q
 Les dimensions du poteau (section rectangulaire a x b) ou du mur (d’épaisseur b
et de longueur prise égale à 1m).

Les paramètres à déterminer sont les dimensions de la semelle (isolée : A, B, h et

continue : B, h)

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Semelle isolée :
Pser
1- Condition de résistance S ,
 sol
S est l’air approché de la surface de la semelle.
a A a b
2- Respect de l’homothétie des dimensions   A S et B  S
b B b a
3- Choix des dimensions de la surface portante : Multiples de 0.05 m

Bb
4- Condition de rigidité  d  Bb
4
et la hauteur totale de la semelle (h étant multiple de 0.05m) : h= d + 0.05 m

Pser  Psemelle
5- Vérification de la condition  sol    sol
A B

Semelle continue :
On applique les mêmes étapes de dimensionnement que dans le cas de la semelle isolée
sauf que la condition du respect de l’homothétie des dimensions qui devient inutile
puisque A= 1 m.

Remarque : En cas d’utilisation de gros béton sous la semelle. On emploie dans la

condition de résistance la contrainte admissible du gros béton au lieu de celle du sol
 GB = 4 à 6 bars. Le dimensionnement du gros béton (AGB, BGB) est effectué en
appliquant la condition de résistance et en respectant l’homothétie des dimensions
a A AGB
  , la hauteur du gros béton est obtenu par H GB  max( BGB  B, AGB  A)
b B BGB

III- Ferraillages des semelles

1- Semelle isolée
Pu (B  b)
Nappe inférieure // B : Ax 
8d x f su
Pu (A  a)
Nappe supérieure // A : Ay 
8d y f su

fe
Où f su  ,  s = 1.15
s
dx est la hauteur utile et dy <dx, ( pour simplifier le problème on peut prendre dx = dy).

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2- Semelle continue
Pu (B  b)
Nappe inférieure // B (p.m): Ax 
8d x f su
Ax
Nappe supérieure perpendiculaire à B : Ay 
4
L’effort Pu et la section des aciers Ax sont évalués par mètre linéaire (p.m). L’acier Ay est
un acier de répartition, il est placé dans le sens longitudinal.

Fig1.3 : Ferraillage semelle isolée

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Fig1.4 : Ferraillage semelle continue

3- Dispositions constructives
 La section minimale des aciers de répartitions constituant le chaînage longitudinal
est :
- 2 cm2 pour les aciers FeE400
- 1.6 cm2 pour TS et FeE500
 L’enrobage des aciers doit être supérieur ou égale à 3 cm.
 Quelque soit le type de semelles (filantes ou isolées) les armatures doivent être
espacées au maximum de 300 mm, soit 3 armatures par m.
ls
 L’arrêt et l’ancrage des armatures dépendent du rapport (ls longueur de
B
scellement). On distingue 3 cas :
B
- Si l s  : Toutes les barres doivent être prolongés jusqu’aux
4
extrémités de la semelle et comporter des ancrages courbes,
B B
- Si  ls  : Des barres rectilignes sans crochets,
8 4
B
- Si l s  : Les barres ne comportent pas de crochet et on peut
8
arrêter une barre sur deux à 0.71 B ou alterner des barres de 0.86 B
(Figure 1.5).

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B
Fig.1.5 : Arrêt des barres lorsque l s 
8

 L’ancrage des armatures en attentes pour le poteau (Fig.1.6), peut de limiter à

20  si le moment M u  0 et en recouvrement sur 35  avec l’armature de la
semelle si M u  0 .

Fig.1.6 : Disposition des aciers en attentes

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