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OBJECTIFS 

DU COURS
• Effectuer la typologie de la terre crue
AAI 113 • Comprendre les compositions, les propriétés et les 
caractéristiques principales de la terre crue qui 
orientent leur choix comme matériaux de 
HISTOIRE DE LA CONSTRUCTION EN  construction

TERRE:  • Connaitre les techniques de fabrication des 
principaux matériaux et éléments en terre 

CARACYERISTIQUES ET USAGES • Connaître les principaux matériaux et éléments de 
construction en terre crue
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PLAN DU COURS I‐ GENERALITES
1 Généralités (Rappels historiques, définitions et  I.1: INTRODUCTION
terminologie, répartition des latérites)
• Se loger, s’abriter  ==>  désir de tout homme 
2 Caractéristiques et propriétés du sol
• Terre crue, disponible et connue par toutes les cultures et 
civilisations ==>  La technique de construction en Terre crue 
3  Matériaux et éléments de construction en terre remonte à plus de dix mille ans avant l’édification de la ville 
de Jéricho en Turquie. 
4 Les nouvelles techniques
•  Depuis, les civilisations les plus brillantes ont construit 
avec ce matériau: les Perses, les Assyriens, les Egyptiens et 
5  Production des BTC les Babyloniens l’ont utilisé avec abondance. 

Conclusion •  Cette technique s’est ensuite perpétuellement 
transmise à travers les siècles jusqu’à nos jours.
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• TERRE CRUE:

•  Abri pour la moitié de l’humanité 

•  17% des œuvres du Patrimoine Mondial de  Mosquée de Djenné (Mali)

l’Humanité

•  Regain d’intérêt  du matériau terre: 
perfectionnement et modernisation du 
procédé

Ville de Shibam (Yémen) Maison Hakka (Chine)


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I.2: DEFINITIONS
REMARQUE: 
L’utilisation de la terre ne se limite pas à la   Matériau Terre ou  terre crue: matériau naturel et 
construction! meuble ==> mélange de gravier, de sable et d’argiles 
à des proportions qui varient d’une localité à l’autre 
La terre et ses constituants sont l’un des terrains  et même d’un point à l’autre d’un site.
d’investigation scientifique les plus larges.
 C’est donc un matériau extrêmement 
==> La connaissance de cette substance la plus  hétérogène ; ses caractéristiques très diversifiées 
commune qu’il soit est peut être l’une des plus d’une région à l’autre expliquent la variété des modes 
porteuses d’innovation pour l’avenir. traditionnels de construction en terre (moulée, 
modelée ou compactée, mélangé aux fibres, …).

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• La latérite (du latin later, brique) est une roche  Profil d’altération typique des latérites
rouge ou brune. Elle constitue un produit commun de 
l'altération des roches sous les climats tropicaux. 

• Un sens ancien désigne une latérite comme un 
matériau induré ou d'indurant à l'air, utilisé pour 
fabriquer des maisons dans les régions tropicales. 

• Le sens large désigne ‘’l'ensemble des matériaux 
meubles ou indurés, riches en hydroxydes de fer ou 
d'aluminium, constituant des sols, des horizons 
superficiels, des horizons profonds de profil 
d’altération.’’
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 Sols fins ferralitiques ou latérites ss

• Partie du profil d’altération généralement meuble, située 
entre le sol arable et le niveau d’induration, ou entre ce 
dernier et la roche mère selon les cas. 

• Caractéristiques: 
==> couleur rouge ou jaune due à la présence des oxydes de fer; 
==> mélange d’argiles, de limons, de sables et de graviers à des 
proportions variables d’un gisement à l’autre et même d’un 
point à l’autre du même gisement. 

• C’est la partie du profil d’altération appropriée pour la 
fabrication des éléments de construction en terre (Pisés, 
Torchis, Adobes, Blocs de Terre, …). 
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I.3: REPARTITION DES LATERITES DANS LE MONDE II‐ CARACTERTISTIQUES ET PROPRIETES 
ELEMENTAIRES DES SOLS (TERRES)
• II‐1 : HÉTÉROGÉNÉITÉ ET DISCONTINUITÉ
• Le sol n'est pas un matériau continu ni homogène : il est 
constitué d'un nombre considérable de particules, mais aussi 
d'eau et d'air, qui remplissent les espaces libres entres les 
particules solides. 
• Ses caractéristiques et ses propriétés dépendent évidemment 
de sa nature mais aussi de la quantité d'eau et d'air qu'il 
contient. 
• Le sol est donc un matériau complexe, qui ne peut être choisi 
au hasard d'un coup de pelle, mais qui nécessite au contraire 
pour la fabrication de briques et autres éléments de 
construction, un choix judicieux fondé sur des essais. 
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• II‐2 : GRANULOMÉTRIE

• Dimension des particules qui composent  un sol. 

• La taille de ces particules est différente selon qu'il s'agit de 
gros gravier (plusieurs mm) ou d'argile (quelques millièmes de 
mm), et a des implications fondamentales pour les 
caractéristiques du sol. 

• Les particules peuvent être toutes de la même taille (sable, 
par exemple) ou, au contraire, de tailles différentes (sable 
argileux, par exemple), cette solution étant la meilleure pour 
la fabrication des briques compressées.
Particules de tailles Différentes Particules de la même taille
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II‐3 : COHÉSION :
•  Propriété qu'ont certaines particules d'adhérer les unes  • Selon leur granulométrie, les sols auront une cohésion plus ou 
aux autres lorsqu'elles sont pressées.  moins forte : 
•  Les sols doués de cohésion sont appelés sols cohérents,  •  les particules les plus grosses (gravier, sable) ont une 
c’est le cas de l’argile.  cohésibilité nulle, 
•  Les sols qui n’ont pas de cohésion ou qui ont très peu de  •  les plus fines (argiles) ont une forte cohésibilité. 
cohésion entre les grains sont appelés grenus ou 
pulvérulents, c’est le cas du sable.
• Une brique de graviers ou de sable sec ne tiendra pas après le 
•  Le comportement des sols pulvérulents est quasi‐ démoulage ... etc. 
indépendant de leur teneur en eau. Ce dernier, par contre, 
joue un rôle fondamental dans le comportement des sols 
cohérents. Les sols cohérents auront une consistance liquide  •  Nécessité d'avoir une certaine quantité d'argile dans la 
si la teneur de l’eau est élevée, pâtes si la teneur de l’eau est  composition des sols utilisés pour la fabrication des briques. 
modérée, et solide si la teneur de l’eau est très faible.
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II‐4 : Capillarité, Porosité, Perméabilité II‐5 : Plasticité

•  Capillarité: Phénomène physique d'attraction de l'eau  • La plasticité caractérise l’aptitude d’un matériau à la 
environnante dans les fins canaux entre les particules.  modélisation. 
• ==> Plus un sol est fin, plus grande est sa capillarité.  • La connaissance des limites d’Atterberg  (Méthode de 
Casagrande ) permet  de présumer le comportement d’un sol 
• Le nombre de vides qui existe entre les particules est mesuré  donné lorsqu’il est soumis à différentes sollicitations. 
par la porosité du sol. Il détermine le passage plus ou moins 
facile de l'eau entre les particules, propriété connue sous le  • On distingue deux limites conventionnelles : 
nom de perméabilité : les sols fins sont relativement 
imperméables, les sols grossiers sont perméables.  •  Limite de Liquidité (Wl): : ==> Teneur en eau qui sépare 
l’état solide de l’état plastique
•  Limite de Plasticité (Wp): ==> Teneur en eau 
• On peut réduire le nombre de vides d'un sol par compactage,  correspondant à une limite arbitraire entre les états plastique 
ce qui a pour effet de déterminer le volume de celui‐ci : il  et semi‐solide de la consistance d'un sol.
s'agit de la compressibilité du sol.
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III‐ MATERIAUX ET ELEMENTS DE 
Indice de plasticité : IP = WL - WP. CONSTRUCTION EN TERRE
Donne une indication sur l’étendue du domaine plastique.
Permet de connaitre le domaine de travail d’une terre
• L’emploi de la terre en construction a été développé dans les 
IP Degré de Ordres de grandeur
principaux foyers connus de civilisation : 
plasticité du sol
0à5 Sol non plastique Sable argileux 5<Ip<20 •  dans les plaines du Tigre et l’Euphrate, en Mésopotamie ; 
•  en Afrique, continent aux sources de l’humanité (en 
5 à15 Sol peu plastique Argile limoneuse Egypte, le long du Nil, du Delta à la Basse‐Nubie) ; 
20<Ip<30 •  au Pakistan (Baloutchistan), le long des rives de l’Indus et 
de la Harka ; en Chine, sur des plateaux dominant le Fleuve 
15 à40 Sol plastique Limon 10<Ip<20
Jaune (Houang‐ho). 
>40 Sol très plastique Argile Ip>30 •  En Amérique du sud, sur le littoral désertique de l’océan 
Pacifique drainé par les rios andins, et en Amérique centrale.
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III‐1 : LE TORCHIS
• Simultanément ou à des époques successives, les régions 
fertiles propices à l’installation des communautés invitaient  • Le torchis est une technique de construction du type ossature‐
les hommes à bâtir leurs premiers abris sédentaires en terre. remplissage (pan de bois).
• Traditionnellement, l'ossature porteuse principale est 
constituée de colombes de bois, complétée par un clayonnage 
•  Les sols d’alluvions sableuses et argileuses des plaines 
à base de bois, petits morceaux de bois de châtaignier ou 
fluviales, mêlés à la paille des céréales cultivées, fournissent 
noisetier appelés fuseaux, éclisses, jonc, roseau ou bambou. 
alors un matériau de construction de premier choix. 

• Torchis : Premier matériau composite de l'histoire 
•  Les recherches archéologiques semblent mettre en 
évidence une séquence temporelle, universelle, d’une  ==>  matrice plastique (terre) + de renforts (fibres végétales), 
évolution à partir de mode de construction en matériaux  ==>  matériau de construction dès le néolithique. 
végétaux vers des solutions mixtes (torchis), puis avec un 
degré plus avancé de sédentarisation de l’homme, vers la  • L'essor de cette technique a principalement été du XIVe au XVIe 
bauge, la brique crue et le pisé répondant à l’exigence d’un  siècle, mais a perduré jusqu'au lendemain de la seconde guerre 
habitat plus solide et durable. mondiale avec un colombage plus simple. 
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• La terre à torchis est une terre assez argileuse, mouillée, et à 
laquelle sont souvent ajoutées les fibres végétales ou animales. 
• ==> Cette terre est avant tout malaxée (traditionnellement avec 
les pieds) 
• ==> Puis une première couche est posée, enroulée à la main, 
autour des fuseaux de bois. 
• ==> La deuxième couche elle recouvre l’ensemble du mur. 
• L'outil approprié, pour projeter puis lisser le torchis est appelé 
un littré qui est une longue palette munie d'un manche 
recourbé. 

•  Au Cameroun, les constructions en torchis sont surtout 
localisées dans la partie sud (Régions du Centre, du Sud et de 
l’Est).
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III‐2 : La Bauge
•  Système constructif monolithique en terre crue empilée. 
• ==> Une fois ce mélange réalisé, on dresse des couches 
• La bauge est une technique de construction ancienne, répandue 
successives sur le mur qui sont tassées au fur et à mesure à 
dans toute l'Europe, en Afrique, Asie et Amérique où les 
coup de trique (sorte de manche en bois). 
civilisations développeront la plupart des techniques connues 
(adobes, bauge, pisé, torchis) entre 9000 et 5000 avant J.C.  • ==> Ces couches dépassent largement 20 cm de la largeur 
finie du mur. On réalise ainsi une "levée" d'environ 60 cm de 
• ==> La terre est dans un état plastique, généralement mélangée 
hauteur. 
à des fibres végétales ou animales. Cette terre doit être 
moyennement argileuse: suffisamment pour qu'elle possède  • ==> On laisse ensuite deux semaines s'écouler afin que la 
une bonne cohésion, pas trop pour qu'elle ne fissure pas.  levée se tasse puis on rectifie ensuite la rectitude du mur 
grâce à un outil tranchant, la paroi (sorte de bêche plate), en 
• ==> La terre est ensuite piétinée par les hommes ou des 
se tenant debout sur le haut de la levée et en tranchant 
animaux afin d'y incorporer les végétaux (paille, bruyère, ajonc, 
l'excédent de terre. Les encadrements de fenêtres et les 
fougère) 
poutres sont placés au fur et à mesure de la construction. 
• ==> Les surfaces verticales sont dressées par découpe après un 
court temps de séchage, alors que le matériau n'est pas trop 
dur.  27 28
III‐3 : L’Adobe
• Les premiers éléments de construction préfabriqués utilisés 
par l'homme étaient des briques moulées en terre crue 
appelées "adobes". 

Clayes, maison du 18e siècle • L’adobe est une technique de fabrication d’élément de 


maçonnerie appareillée : elle désigne la brique de terre crue 
moulée et séchée au soleil. 

• Merv est la plus ancienne et la mieux préservée des cités 
oasis le long de la Route de la Soie en Asie centrale. Les 
vestiges de cette oasis couvrent 4000 ans d'histoire humaine, 
et un certain nombre de monuments, particulièrement des 
deux derniers millénaires, restent visibles.  Pourtant ils ont été 
Poulailler à Saint-Grégoire, 20e siècle construits en briques d’adobes et non en pierre. 
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• ==> La terre à bâtir en adobe est sélectionnée avec soin pour sa 
robustesse, sa granulométrie ou son homogénéité. La terre 
d’adobe, composée d’argile et de sable, est parfois mélangée à la 
paille, ou à la cendre selon l’usage. 

• ==> Elle est mouillée, puis malaxée avec les pieds jusqu’à obtenir 
une pâte homogène. 

• ==> Puis elle est coulée dans des moules le plus souvent en bois 
(originellement moulée à la main). Une fois coulée, la terre est 
lissée à la main ou à la règle en bois, puis le moule est retiré. 

• ==> En plusieurs remaniements, chaque bloc d’adobe est 
retourné pour que son séchage s’effectue de façon homogène 
dans toute l’épaisseur. 
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La Grande mosquée de Djenné (Mali) est le plus grand édifice du monde en
terre crue adobe (ou banco de son nom africain). Elle est considérée par de III‐4 : Le Pisé
nombreux architectes comme la réalisation majeure du style soudanosahélien

• "Le pisé est un procédé d'après lequel on construit les 
maisons avec de la terre, sans la soutenir par aucune pièce 
de bois, et sans la mélanger de paille, ni de bourre. Il consiste 
à battre, lit par lit, entre des planches, à l'épaisseur des murs 
ordinaires de moellons, de la terre préparée à cet effet. Ainsi 
battue, elle se lie, prend de la consistance, et forme une 
masse homogène qui peut être élevée à toutes les hauteurs 
données pour les habitations’’ (François Cointeraux , 
professeur d'architecture rurale, 1740 ‐ 1830) 

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• ==> La terre à piser est débarrassée de ses impuretés (matière 
végétale), légèrement hydratée puis malaxée.  • Le pisé existe traditionnellement dans de nombreux pays tout 
autour du monde. 
• ==> Les vestiges les plus anciens de bâtiments en pisé sont à 
• ==> Ensuite on déverse de la terre ni trop sèche ni trop 
Mehgrah, dans la vallée de l'Indus au Pakistan. Selon Pline, les 
humide, dans un coffrage, en couches successives d’égale 
Phéniciens utilisèrent le pisé pour construire les murailles des 
épaisseur de 15 à 20 cm maximum. 
villes puniques. 
• ==> Les fouilles de Carthage, sur la colline de Byrsa, 
• ==> Ces couches de terre sont compactées, à l’aide d’un pilon  confirment la construction d'habitation en pisé. 
(ou pisoir) et ramenées à moitié d’épaisseur, de 7 à 10 cm. 
• ==> Les premiers murs de terre monolithiques connus en 
• ==> Ces “lits” de terre forment une masse dure et homogène  Gaule méridionale datent de la fin du bronze (8e‐7e siècle ). 
constituant à chaque décoffrage une portion de mur porteur 
• ==> Le pisé aurait disparu au Moyen Âge (apogée de la 
monolithique.
construction à pan de bois et de torchis) mais il connaît une 
renaissance au siècle des Lumières grâce à François 
• ==> Pour faire une pleine hauteur de « banchée », de 80 à 90  Cointeraux (1740 ‐ 1830), professeur d'architecture rurale.
cm, il faut une bonne dizaine de couches de terre compactée. 
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Exemple de monument classé à l’UNESCO : Palais 
royaux d’Abomay au Bénin 

• De 1625 à 1900, douze rois se succédèrent à la tête du 
puissant royaume d’Abomey. A l’exception du roi Akaba, qui 
utilisa un enclos distinct, chacun fit édifier son palais à 
l’intérieur d’un enclos entouré de murs de pisé tout en 
conservant certaines caractéristiques de l’architecture des 
palais précédents dans l’organisation de l’espace et le choix 
Palais Royaux d’Abomey
des matériaux. 

•  Les palais d’Abomey fournissent un témoignage 
exceptionnel sur un royaume disparu.

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IV : LES NOUVELLES TECHNIQUES
• Les premières machines à comprimer la terre auraient été
• IV‐1 : Les Briques de Terre Comprimée (BTC) imaginées au XVIIIe siècle. Depuis son apparition dans les
années 50, la technologie de production du bloc de terre
•  La terre est comprimée, sous forme de bloc, dans un  comprimée (BTC), son utilisation en construction a
moule.  constamment progressé et est aujourd’hui un des premiers
matériaux terre qui est normalisé en France et dans plusieurs
•  La compression permet de diminuer la porosité du bloc de 
pays en voie de développement comme le Cameroun.
terre, d’éliminer les vides, de stabiliser la terre. 
• La production des BTC répond à des exigences de contrôle de
la qualité des produits. Le processus est décrit depuis
• ==> Compactage dans un moule à l’aide d’un petit pilon,  l’identification, la sélection et l’extraction des terres utilisées,
• ==> Rabattement avec force d’un couvercle très lourd dans le  jusqu’au suivi de la qualité des blocs à la sortie des presses
moule.  grâce à des procédures de tests et d’essais sur les matériaux
• ==> Presses (simples, manuelles, semi‐automatiques,  qui sont aujourd’hui codifiées. Ce savoir garantis aujourd’hui
hydrauliques, …).  la fiabilité des BTC (voir fiche en annexe).
39 40
IV‐2 : Les Revêtements
• Tout mur de terre 
• ==> Résistance à l’humidité et à l’action directe 
de l’eau 
• ==> qualité de la terre (texture, structure,  
porosité). 

• Progrès de la technique: 
• ==>  Amélioration et développement de 
revêtements protecteurs compatibles avec le 
matériau.
Construction de bâtiments en BTC 41 42

• a) Les Enduits: Ils peuvent être en terre, en terre stabilisée ou 
en mortier à base de sable ajouté d’un liant hydraulique, 
ciment ou chaux, ou d’un adjuvant autre : bitume, résines etc. 
 Le choix d’un enduit implique de respecter la perméabilité 
du mur et l’échange hydrique qu’il crée avec l’extérieur (pour 
éviter certaines pathologies) ==> Les enduits à base de ciment 
ou de résine, qui vont provoquer des poches d’humidité, sont 
donc à proscrire. 

 Si la terre utilisée est très argileuse, elle va réagir avec la 
chaux pour provoquer une réaction pouzzolanique, grâce à 
laquelle les enduits vont gagner en dureté. 

 Pour l’intérieur, les enduits à la terre naturelle permettent 
de bénéficier de la large palette d’oxydation du matériau pour 
43 varier les teintes.  44
• c) Les Imprégnations
• b) Les Peintures •  La terre est imprégnée de produits naturels (huile de lin) ou 
• Peintures classiques, mais aussi les badigeons. Ce sont:  chimiques (silicone) qui confèrent certaines propriétés au mur : 
•  Des coulis de ciment ou de chaux, appliqués au pinceau  imperméabilisation, fixation des petits grains et poussières, 
sur des parois convenablement préparées et hydratées.  durcissement du parement exposé, colorations etc. 

•  Aussi des applications de bitume projetée au pistolet. •  Les imprégnations sont soit réalisées à la brosse soit par 
aspersion. 

•  L’emploi de revêtements d’imperméabilisation est à l’heure 
actuelle mal maîtrisée puisqu’elle peut avoir une efficacité 
compromise par les fissures existantes ou à venir du support. 
Les risques de cloquage et de défauts de perméabilité à la 
vapeur d’eau rendent pour le moment leur emploi très 
aléatoire.
45 46

IV‐3 : La Mécanisation de la fabrication b) Extrudeuse

• a) Terre projetée • La fabrication d’adobes par extrusion offre des possibilités 
multiples de grand intérêt. En effet, il existe aujourd’hui des 
• Le torchis est une technique qui est restée fondamentalement  unités d’extrusion mobiles, montées sur châssis à roues. 
manuelle. Récemment, dans le cadre d’un gros projet de 
logements en Côte‐d’Ivoire, des essais de projection de la 
terre sur des supports en bois, en bambou ou en métal  • Ce sont des engins lourds, d’environ 30 tonnes, groupant un 
déployé ont été tentés.   malaxeur, un groupe électrogène et une extrudeuse. 
• La technique emploie des pompes à enduit à forte pression 
pneumatique. Les principales difficultés sont l’obtention d’une  • A la base vouée à produire des briques de terres cuites, 
bonne consistance de la terre, car une matière trop boueuse  quelques unités sont opérationnelles dans le monde pour la 
présente beaucoup de retrait, et l’obturation des tuyaux des  production de briques crues. 
pompes par les fibres végétales qui s’accumulent en nœuds 
ou en bouchons.  • L’investissement est conséquent puisque d’environ de 
• Ces problèmes ne sont pas encore résolus et nécessitent une  380.000€ mais l’extrudeuse mobile possède un rendement de 
adaptation du matériel de projection. l’ordre de 25 O00 à 30 000 briques par jour.
47 48
V: PRODUCTION DES BTC V.1: Préparation de la terre
O r g a n i g r a m m e d e l a p r o d u c t io n d e s B T C [ 2 ]

T e rre

p rép a ra tio n
E x t r a c ti o n •  Après extraction, la terre est concassée, les grosses mottes 
d e la
S to c k a g e brisées, les éléments grossiers éliminés et l’ensemble laissé à 
m a t iè r e
P u l v é r is a t io n o u b r o y a g e sécher.  La terre est ensuite tamisée (tamis de 3 ou 5 mm). 
T a m is a g e a n a ly s e g r a n u l o m é tr iq u e

D o sa g e a ` s e c
D e n si f ic a tio n p a r g r a d a t io n
T e s t d e p la s ti c it é
•  La terre préparée est jetée en couches minces (8 cm) dans 
M é la n g e ( é v e n tu e lle m e n t )

m é la n g e à s e c
T e st a u b le u d e m é th y lè n e e t m e su r e
d e l a s u r f a c e sp é c if i q u e
st a b il is a n t
une fosse et aspergée d’eau (1/3 en volume d’eau) = 
barbotine. 
m é la n g e h u m i d e
t e n e u r e n e a u o p ti m a l e e au

d é b u t d e l a r é a c ti o n m e su r e v o lu m i q u e

p ressa g e
o u m a ss iq u e
•  Entre chaque couche, des fibres végétales (paille, bagasse 
p r e s s a g e e t d é m o u la g e
de canne, balles de riz, ...) tronçonnées en morceaux de 5 à 10 
cu ra g e c u re h u m id e 7 à1 4 jo u rs

sé c h a g e 1 4 jo u r s
cm sont ajoutées à raison de 20 à 30 % du volume de terre.
c o n tr ô l e d e q u a lit é
s to ck a g e

•  Après 24 heures de repos, on malaxe et on mélange le 
st o c k a g e

l iv r a i so n p o u r m is e e n œ u v r e

49 tout : terre + fibres + eau. 50

V.2: Moulage et Pressage Les Presses manuelles

•  Le mélange obtenu est placé dans un moule à la dimension 
des blocs à fabriquer. Il existe différents modèles de moules 
en bois et de processus (moulage à coup d’eau, moulage à 
coup de sable, moulage sur table). La surface est égalisée avec 
une règle.

•  L’utilisation de presses permet d’améliorer le compactage. 
Il existe différents modèles de presses manuelles ou 
mécaniques : ce sont des boîtes moulées métalliques dans 
lesquelles le mélange est compressé par un piston mu par un 
levier manuel ou par un vérin. 

51 52
V.3: Séchage V.4 : LES STABILISANTS

•  Le bloc démoulé subit au curage à l’abri du soleil  L’adjonction d’un stabilisant au matériau vise à améliorer :
pendant quelques jours,  et il est mis à sécher à  Sa résistance à la compression,
l’abri de la pluie pendant plusieurs semaines. Sa imperméabilité,
Sa durabilité ou sa longévité (résistance aux conditions 
atmosphériques),
•  Température, humidité, durée du séchage sont   La réduction de ses variations de volume.
les 3 facteurs qui conditionnent la qualité des 
blocs. Le séchage dure 3 à 4 semaines. La lenteur  Il peut agir de 3 façons différentes :
du séchage due à un taux d’humidité élevé   En assurant les fonctions de liant ou d’agglomérant,
 En empêchant l’absorption de l’eau, 
améliore la qualité du produit.
 En évitant le retrait ou le gonflement (dilatation à l’eau).
53 54

Les différents stabilisants C0NCLUSION
•  Produits d’origine végétale : fibres (fibres de coco, ...),  •  Les éléments  et le matériau de construction en terre 
pailles, résines ou latex, cendres, mélasses. La paille broyée  n’ont pas subit d’évolution majeure (techniques 
est utilisée dans la fabrication des blocs d’adobe. Son principal  ancestrales).
rôle est de limiter les fissures de retrait ;  •  Toutefois, des améliorations concernant les supports de 
construction (exemple : torchis projeté sur de l’acier ou du 
•  Déchets industriels : scories, liqueur de bisulfite provenant  bois) ou la mécanisation permettant d’augmenter les 
des usines de pâte à papier (elle agit comme produit 
propriétés du matériau et d’accroître le rendement. 
hydrofuge), 
•  La construction en terre est un moyen privilégié de se 
• , Ciment, chaux (vive ou éteinte), mélange de chaux ou de  loger tout en respectant l’environnement. 
ciment (mortiers « bâtards »), bitume, de la pouzzolane (+  •  Est‐ce que ces apports possibles de produits chimiques 
chaux + latérite calcinée). pour les revêtements ou encore cette mécanisation 
faussent et détournent cette méthode de son objectif 
•  Stabilisants de synthèse:  laine de verre, plâtre, résine, … 55 premier ? 56
• La terre est un matériau qui apporte des réponses 
•  Il faut s’interroger en contre partie sur la possibilité de 
intéressantes à la crise mondiale de l’habitat, ainsi qu’aux 
réhabilitation de la construction en terre à une échelle 
préoccupations liées à la recherche de l’équilibre 
internationale sans ces outils!!!
écologique de l’environnement et au développement 
•  La construction d’habitations en terre souffre  durable. 
aujourd’hui de préjugés. Elle est associée dans les esprits, à 
• Outre ses aspects esthétiques, la terre présente des 
un matériau fragile et peu évolué. 
avantages évidents de faible consommation d’énergie 
•  Or, construire en terre comporte plusieurs  avantages :  grise (énergie de production). 
propriétés mécanique et thermique, excellente isolation, 
• Elle contribue aussi à la construction de maisons à faible 
respect de l’environnement… 
coût et à faible consommation d’énergie et même 
•  La maison en terre n’est certes pas la seule et l’unique  passives par leur apport de masse thermique, de 
solution à nos questions de développement durable mais  régulation de l’hygrométrie,... 
mérite d’être étudiée avec grand intérêt par beaucoup de 
gens.
57 58

• Pour ces raisons au Cameroun, la Mission de Promotion 
des Matériaux Locaux (MIPROMALO) plaide en faveur 
des pratiques de construction compatibles avec le 
développement durable, grâce à un usage modernisé de 
matériaux de constructions naturels : bois, pierre et 
terre crue. 

• Une coopération entre les pays Nord‐Sud peut donner 
aux populations, aux collectivités et à l’Etat les moyens 
de maitriser les stratégies d’habitat en terre crue et les 
installer dans une dynamique de développement 
durable.
Cathédrale de Koudougou, murs en terre, parement en pierre latéritique, 1939 
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