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L’ARCHITECTURE AFRICAINE

INTRODUCTION :

Il importe au prime abord de souligner que l’architecture aussi bien que l’urbanisme occupe
de choix dans l’aménagement spatial. De part cet art de construire et de transformer
l’environnement en fonction de ses valeurs culturelles et sa conception du monde,
l’homme exprime, à travers ses connaissances et ses savoir -faires ; les idées artistiques et
architecturales, la réalité environnementale de sa communauté dans le domaine de la
construction. A cette règle, l’Afrique fait pas l’exception .Cependant, un constat est
manifeste qui le fait que les constructions en terre sont en perte de vitesse en Afrique au
profit des matériaux industriels.

I DEFINITION DE L’ARCHITECTURE :

L’architecture se définit comme un art social portant sur la construction d’édifices à l’usage
humain en tenant compte des facteurs pratiques et esthétiques. Elle comprend souvent la
création de meubles et de décorations, la supervision des travaux de construction, ainsi
l’examen ou la rénovation des bâtiments existants.

II LES MATERIAUX UTILES ET TECHNIQUES DE L’ARCHITECTURE AFRICAINE :

Depuis la période préhistorique ou même avant, l’homme a toujours cherché à se mettre à


l’abri de certains phénomènes naturels en adoptant des solutions simples et techniques.
L’Afrique qui a connu pour ses pratiques ancestrales des biens et des cultures ancestrales,
a su sauvegarder les techniques léguées par les anciennes générations et d’interprétation
du monde aux ressources diversifiées.

Cette surtout « le matériau terre » qui fut une matière universellement exploitée par
plusieurs communautés à travers le monde, malgré son caractère éphémère et fragile
qu’on lui attribue à tort . Le matériau terre a besoin d’un certain mélange avec d’autres
composantes et d’entretien permanent pour pouvoir garantir sa durabilité. Des expériences
et des tests ont montrés la nécessité d’ajouter certains éléments comme le beurre de
karité, la bouse de vache, la balle de riz et la paille ... qui pourront contribuer beaucoup à la
rendre rigide et imperméable. La terre en tant que le matériau le plus abondant et le plus
accessible dans la nature est utilisée dans la construction en Afrique depuis que l’homme
noir à penser s’abriter par la construction.

Contrairement à la terre, la pierre qui possède de sa nature une endurance dans son
organique, est aussi utilisée dans l’architecture africaine de manières très différentes à
soutenir les greniers souvent décollés du sol, les habitations ainsi que les «  togunas »
dogons. Les pierres sont ramassées ou extraites puis taillées pour avoir diverses formes à
l’utilisation. Revêtue ou non, la pierre reste un matériau dure et conducteur de
température, qui ne nécessite pas d’entretien perpétuel, au cours de l’année.

Le bois (souvent sculpté) joue différents rôles des structures et de décorations dans la
toiture ainsi que pour le reste du bâtiment. Utilisés pour les piliers supportant les charges
verticales de l’édifice comme les poutres, les traverses, et charpentes dans la toiture,
sculpté pour embellir les ouvertures (les portes et les fenêtres), ils peuvent servir d’échelle
pour l’accès des toitures et des greniers à ouvertures rehaussées.

Autrefois, les hommes s’inspiraient de leur environnement pour concevoir leurs demeures
tout en adoptant les matières trouvées sur place. Ils connaissent : la terre, le bois, le
bambou, le roseau, la paille etc. comme matériaux utilisés dans la construction de ces
locaux. Cependant, les matériaux locaux, de nos jours, sous l’influence du progrès de la
technologie, sont en train de céder aux matériaux industriels plus abordables et utilisables
par les maitres d’œuvre.

III L’ARCHITECTURE AFRICAINE COMME EXPRESSION DE LA REALITE

L’architecture ouest africaine dans son ensemble «  née et façonnée par les contraintes
locales (environnementale) » est une expression contextuelle c’est-à-dire déterminée par le
milieu de vie, une réponse pratique et esthétique à l’environnement, aux matériaux de
bases disponibles, à la perception culturelle de l’espace et le temps.

C’est dans cette perspective que Mathias agbo pense que les bâtiments traditionnels
racontent des histoires à leurs motifs, leurs couleurs , et leurs décors, soit par des
sculptures séparées , soit par des reliefs intégrés au murs , aux panneaux de portes et aux
autres éléments architecturaux. A titre d’illustration, il montre que l’architecture des
yoroubas, les poteaux figuratifs des maisons qui soutiennent le toit comme des mâts
totémiques avec des éléments structuraux empilés les uns sur les autres qui représentent
un panthéon de divinité ou qui égrènent les noms de batailles et de conquêtes tribales.

De même l’architecture du Toguna des dogons (case à palabre) est une structure
architecturale qui, en soi, parle. A en croire, les doyens dogons, le toit épais et bas du
Toguna, fait de tige de mil, témoigne le soleil malien implacable et ses huit piliers porteurs
sculptés, représentent les huit ancêtres primordiaux, témoignent de l’utilisation astucieuse
du bois d’accacia naturellement fourchu.

IV L’ARCHITECTURE AU PAYS DOGONS ET LA CREAVITITE :

Les dogons ont une grande pratique singulière d’aménagement de l’espace et de l’habitat
notamment dans des falaises et les plateaux de Bandiagara. Dans cette tradition
d’occupation harmonieuse de l’espace habité et d’aménagement du paysage, une place
de choix est faite aux techniques d’imbrication des éléments naturels et culturels qui
composent leur environnement. En effet, dans la gestion de l’environnement, on remarque
facilement que la nature et la culture reste indissociablement liées au sein de l’organisation
spatial. Le pays dogon possède une diversité de styles de construction assez intéressants
les uns plus que les autres. Cet ensemble reflète les cultures constructives locales qui ont
produits les architectures traditionnelles encore très présentes sur le site du pays dogon.
Celle-ci illustre une vraie inventivité et une grande créativité. Elle témoigne aussi la faculté
extraordinaire des dogons à utiliser au mieux les caractéristiques de l’espace naturel de
l’aménager et de l’adapter aux réalités socio-culturelles ainsi qu’aux croyances et préceptes
religieux. Le pays dogons est divers dans sa composition architectural, ce qui nous permet
de distinguer les différences pratiques de constructions dans les trois régions naturelles à
savoir : le plateau, la falaise  constituées par des caractéristiques physiques et modes
d’adaptation, les techniques constructives nécessitant l’ utilisation des matériaux
différents et dans des savoirs et de savoir- faire adaptés au contexte topographique du
relief et de l’environnement de chaque région de chaque région naturelle. Les cultures
constructives locales permettent de mesurer les capacités de l’homme dogon à utiliser de
façonner efficiente les ressources de son environnement dans la quête permanente d’un
minimum de confort et de protection contre les phénomènes et les aléas climatiques
souvent capricieux dans la zone sahélienne.

CONCLUSION :

A lumière de notre analyse, nous retenons que l’architecture africaine est riche par sa
diversité existentielle qui s’explique par la variété des milieux de vie. Cette architecture
africaine a une portée esthétique en ce sens que, elle témoigne la capacité réflexive et de
créativité de l’africain. Elle est enfin révélatrice de la réalité environnementale de chaque
communauté.

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