TECHNOLOGIE DU PISE CONSTRUCTION EN TERRE 4GC 2019_2020

SOMMAIRE

INTRODUCTION

I. CONTEXTE, JUSTIFICATION DE THEME, ETAT DE L’ART.

1. Historique de l’utilisation du pisé dans le monde et au Cameroun
2. Justification de thème
II. PROCEDES DE FABRICATION
1. Les matériaux entrant en jeu dans la fabrication du pisé
2. L’équipe de construction
3. Les matériaux entrant en jeu dans la fabrication du pisé
4. Les procédés de fabrication

III. TECHNOLOGIE ET CONSTRUCTION

1. Les spécificités technologiques d’un ouvrage en pisé : résistance,
durabilité, esthétique, impact environnemental…

IV. OPPORTUNITES ET CONTRAINTES

• Opportunités et contraintes que présente la méthode de pisé au Cameroun

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

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INTRODUCTION

Le pisé est une technique de construction utilisant de la terre crue ; elle est mise en
œuvre depuis plusieurs siècles dans le bâtiment. Ce mode constructif porteur d’une
identité patrimoniale nécessite une attention et un savoir-faire particulier .De ce fait
plusieurs questions peuvent être  soulevées :Quel est l’historique  de la construction en
pisé, quels sont les procédés de fabrication, quelle est la technologie de construction ainsi
que les opportunités et contraintes que présentent la technique du pisé .Dans cet exposé
nous répondrons dans l’ordre à ces différentes questions pour mieux appréhender la
technique de construction en pisé et la valoriser.

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I. CONTEXTE, JUSTIFICATION DE THEME, ETAT DE L’ART

a) HISTORIQUE DE LA TECHNIQUE DU PISÉ DANS LE MONDE ET AU CAMEROUN

Le pisé consiste à bâtir des murs en terre crue que l’on dresse et compact par blocs
successifs entre deux panneaux de coffrage appelés banches. Cette technique millénaire
s’adapte à toutes les formes architecturales tant moderne que traditionnelles. Ainsi selon
les époques et les régions, le pisé a été utilisé pour de nombreuses constructions.

AU PROCHE ORIENT ET AU MOYEN ORIENT

Grace aux fouilles archéologique, on a découvert que l’utilisation de la technique du pisé se
faisait depuis des millénaires. On retrouve cette technique principalement dans les pays tel
que : l’Iraq, l’Iran, la chypre et la Syrie.

Ville de Baam en Iran en pisé ; époque médiévale

EN EUROPE
Toujours grâce aux fouilles archéologiques, il a été dévoilé des constructions en pisé :

 Dans l’habitat ibéro-romain d’Amporias en Catalogne (Espagne) au I siècle avant

JESUS-CHRIST
 Dans une agglomération phénicienne dans la région de valence (Espagne) au VII
siècle
 Dans la péninsule ibérique au III siècle avant JESUS-CHRIST
Cependant il est à noter que, cette technique a connu du regain d’intérêt dans le monde
occidental à la suite des travaux de François COINTERAUX au VIII siècle. Cet ainsi que l’on a
pu trouver une grande quantité de bâtiments ruraux en pisé datant des VIII, IX, et début du

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XX siècle dans les régions Rhône-Alpes (Isère, Rhône) en France. On note aussi des
constructions en pisé en Allemagne, en Suisse, et en Autriche.

Krauterzentrum (Allemagne)

EN ASIE
Dans cette région du monde on note l’utilisation de la technique du pisé dans les pays
suivants :

 La Chine : l’archéologue Fienman a découvert à l’Est de la Chine dans la région de

Shandong un grand mur ancien de 15 pieds de haut datant d’environ 500 ans avant
JESUS-CHRIST et construit des siècles avant la Grande Muraille de Chine. Ce grand
mur était fait en pisé.

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EN AMERIQUE
Nous avons recensé la présence de l’utilisation du pisé dans les pays suivants :

 Aux Etats-Unis : ici l’apparition du pisé c’est fait sous l’influence de l’immigration
française au 19 siècle avec la construction du monument clé le couvent des
Ursulines de San Antonia au Texas (1857).

On note aussi comme construction en pisé aux Etats-Unis la construction de l’ancien spa de
Nland sur Salton Seaben Californie.

 Au Mexique nous avons recense la construction de l’école d’art plastique d’Oaxaca

construite partiellement en pisé

 Au Canada on note la construction de NK’mip désert cultural en pisé

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EN AFRIQUE
L’utilisation en Afrique date depuis le 3 siècle avant Jésus-Christ, en Afrique du nord plus
précisément en Tunisie dans les villes carthaginoises.
De même cette technique fut utilisée au sud du Maroc avec la construction des Kasbah
donc celle la plus connue est celle de Art-ben-Haddoud.

CAMEROUN
Au Cameroun l’utilisation du pisé s’est fait remarque dans la région du Sud-ouest par les
peuples NDIKI qui l’utilisaient pour construire les cloisons pour séparer deux pièces.

QUELQUES CONSTRUCTIONS EN PISÉ DU 21 SIECLE

 La grande muraille d’Australie-Occidentale

 La bibliothèque publique d’Ambepussa
au Sri Lanka,

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 Maison communautaire Camthanh

HOIANQuang Nan (Vietnam,Asie)

b) JUSTIFICATION DU THEME

Le thème sur la technique du pisé est très révélateur car avec l’évolution de la technologie,
la recherche de la stabilité, des résistances maximales, l’utilisation de la technique du pisé
a perdu son attraction au dépend des nouvelles techniques telles que l’utilisation des
parpaings, brique de terre cuite etc.il est à noter que la revalorisation de cette technique
permettra de construire des ouvrages dans les zones ou l’accès aux matériaux tel que le
ciment, parpaing, brique en terre cuite sont difficiles et il s’agira pour nous future ingénieur
de sublimer cette technique pour l’adapter aux nouvelles conditions climatiques.

II. PROCEDES DE FABRICATION

1. MATÉRIAUX ENTRANT DANS LA FABRICATION DU PISÉ

La fabrication du pisé requiert comme matériau :

 La terre : Au-delà de sa disponibilité quasi universelle la terre possède de

nombreuses qualités entre autres régulateur d’humidité, durée de
vie, déphasant. etc 
Pour la construction en pisé, Elle doit avoir en composition un pourcentage d’argile
compris entre 10 et 20%, un indice de plasticité variant entre 3 et 35, une limite
d’Atterberg de liquidité entre 20 et 45. Cependant, on peut également réaliser le
pisé avec un mortier de terre constitué de 70% sable et 30% d’argile avec ajout
parfois de cailloux et graviers.
Dans la pratique l’artisan observe beaucoup le patrimoine aux alentours des
chantiers pour analyser les terres locales et leurs rendus esthétiques et
mécaniques. Il n’utilise pas la terre de surface, mais celle qui est plus en
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profondeur : on décape la terre végétale, on la sort, et on utilise la couche qui est

sous la terre végétale.
 L’eau : elle doit être propre.
 Les pierres : elles constituent le soubassement. Au Cameroun on les trouve dans les
carrières.

2. MATÉRIELS ENTRANT DANS LA FABRICATION DU PISÉ ET LEUR RÔLE.

Pour construire en pisé, il est nécessaire d’utiliser plusieurs outils.

▪ Deux planches en bois, (photo n°1, sous n°1). Chaque planche mesure 2 mètres de
longueur, 40 à 60 cm de largeur et 80 à 90 cm de hauteur.
▪ Six tiges en bois d’une forme ronde et pointue dans un seul côté, servent à fixer et à
serrer les deux planches, (photo n°1, sous n°2).

Photo n°1
▪ Deux petites planches en bois (photo n°2, sous n°3). Chaque petite planche mesure
40 à 60 cm de largeur et de 90 cm de hauteur. Celles-ci se placent dans les deux
francs ou les deux extrémités des planches dans le cas où le mur est isolé. Par
contre, on utilise une seule lorsque le mur en cours de remplissage est précédé
d’un autre mur. Ce dernier remplace la seconde petite planche.
▪ Deux cordes servant à attacher les deux tiges (photo n°2, sous n°4).

▪ Un petit bâton sert à serrer la corde reliant la partie supérieure des deux tiges
placées dans les extrémités des planches (photo n°2, sous n°5).
▪ Damier en bois avec une manche d’une longueur de 1.2m.

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Photo n°2
▪ Trois bâtons en bois (photo n°3, sous n°7). Chaque bâton porte un trou dans les
extrémités. Ces bâtons servent comme support des deux planches, d’une part, et
fixent les tiges d’autre part.

Photo n°3
▪ Faucille (photo n°4, sous n°8).

▪ Batteuse sert à revêtir le mur et le rendre dur et étanche (photo n°4, sous n°9).

▪ Une pioche sert à creuser la terre et la place des bâtons en bois(photo n°5, sous
n°10).

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▪ Sape utilisée pour remplir les couffins avec de la terre humidifiée (photo n°5, sous
n°11)
▪ Deux à trois couffins (photo n°5, sous n°12).

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Photo n°5

La totalité de ces outils sont fabriqués au niveau local. Ceci explique l’ancienneté et
l’importance de l’activité artisanale. Malheureusement, la fabrication de ces articles
connaît une chute libre, en raison de la régression de la fondation en pisé. La fabrication de
ces outils au niveau local témoigne d’un savoir-faire chez la population transmis d’une
génération à l’autre.

3. TACHES DE L’EQUIPE DE CONSTRUCTION

Cette équipe se compose, dans la majorité des cas de plusieurs personnes ; La répartition
des tâches entre les membres de l’équipe est précise.

▪ Le responsable de l’équipe de construction : Il s’occupe de la construction

proprement dite. Celui-ci dame la terre à l’aide d’une dame en bois.

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▪ Batteur : Juste après le détachement des planches, le batteur comble les trous et
s’occupe du revêtement de la façade avec une couche de terre très fine, pour
rendre le mur plus dur et étanche.

▪ Un à deux ouvriers s’occupent du creusage de la terre, puis sa préparation et le

remplissage des couffins.

4. ETAPES DE FABRICATION DU PISÉ

o Préparation de la terre
L’eau est versée sur de petites surfaces. Elles sont d’une dimension de de 2 à 3m²
entourées de levées de terre. La procédure doit normalement se répéter 2 ou 3 fois au
minimum et s’étaler sur 5 à 8 jours. Dès que la terre est bien humidifiée, le propriétaire fait
venir l’équipe de constructeurs.

- Premièrement, on pose les trois tiges en bois par terre ou sur le mur. L’espace entre
les tiges est d’environ 1 mètre. Ensuite, on pose les planches sur ces tiges.
- Puis, on maintient les planches à l’aide des tiges en bois, trois de chaque côté.

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- L assemblage de toutes ces pièces donne une sorte de grand moule

parallélépipédique, mesurant 80 à 90 cm de hauteur, 2 mètres de longueur et 40 à
60 centimètres de largeur, soit un volume de (1 ,08 m3 en moyenne de terre).
- Lorsqu’il s’agit de la première série de murs les constructeurs posent tout d’abord
les pierres, dans la partie inférieure de l’édifice, environ 20 à 40 cm, permettant aux
murs de résister aux eaux de pluie et à l’humidité en général.
- Les pierres sont posées de telle sorte que le constructeur puisse retirer les tiges
placées d’une manière transversale sous les planches.
- Puis, les ouvriers commencent à verser des couffins de terre soigneusement
humidifiée. Quant au constructeur, il dame la terre jusqu’à ce que le moule soit
bien rempli et bien damé

Dès que le coffrage est rempli, le constructeur détache les cordes, bouge un peu les tiges
verticales et retire la tige transversale. Ensuite, il reconstitue le moule à nouveau et répète
la même procédure signalée ci-dessus, puis commence à mettre des pierres ; ensuite, verse
de la terre et la dame jusqu’à ce que le moule soit rempli. Ainsi, on obtient une série de
murs, jusqu’à ce qu’on arrive à la hauteur voulue.

Les murs sont souvent recouverts d’enduit à la chaux à l’extérieur et d’enduits de terre
(de préférence la même terre qui a été utilisée pour le pisé) à l’intérieur pour des raisons
principalement esthétiques. Pour mettre les enduits, le support doit être purgé et
dépoussiéré. Il faut ensuite humidifier avec de l’eau le mur le soir puis le lendemain avant
l’enduit appelé gobetis.
Il faudra apporter de l’attention sur les trois éléments que sont le drain, le mur de
soubassement et le débord de toiture.
_ Le drain canalise et évacue les eaux de ruissellement. Il protège les fondations des
variations d’humidité.

_ Le mur de soubassement sert à protéger le pisé de l’humidité des sols. Il faut en

effet le couper de toutes eaux, qu’elles soient stagnantes, capillaires ou
rejaillissantes (éclaboussements). La hauteur du mur varie de 0.25m à 1m en
fonction de la pluviométrie de la région. Le mur de soubassement est généralement

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réalisé en pierre, bâti à la chaux, les joints étant laissés creux. Toutefois, il est
parfois fait en béton dans des constructions récentes et, dans ce cas, il sert aussi de
chaînage bas.
_ Le débord de toiture : comme le mur de soubassement, il protège également le
mur en pisé des intempéries.
Concernant les ouvertures, leur surface totale ne doit pas dépasser un tiers de la
surface totale de la façade. Toute ouverture doit être éloignée d’un minimum d’un
mètre d’un angle du bâtiment. Pour ouvrir une fenêtre ou une porte, on met
d’abord en place les linteaux. Une fois les linteaux mis en place, on taille le pisé
sous celui-ci pour réaliser l’ouverture. Le linteau d’une ouverture doit dépasser de
30 cm de chaque côté de celle-ci.

Mur en pisé

III. TECHNOLOGIE ET CONSTRUCTION

a) LES SPÉCIFICITÉS TECHNOLOGIQUES D’UN OUVRAGE EN PISÉ

 Caractéristiques physiques

Ces caractéristiques peuvent être généralisés dans le tableau suivant :

Propriété Symbole Valeurs courantes Unités

mini maxi
Densité* d 1.7 2.2 Sans unités
Masse volumique* P 1700 2200 Kg.m-3
Retrait linéaire* 0 5 mm.m-1
Résistance à la compression* σc 0.9 1.7 MPa
Module d'élasticité* E 500 800 MPa
Conductivité thermique* Λ 0.46 0.81 W.m-1.K-1
Chaleur spécifique* ou capacité c 1000 1500 J.Kg-1.K-1
thermique massique
Capacité thermique volumique* Ρc 500 900 Wh.M-3.K-1

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Diffusivité* D 0.25 0.27 x10-6m2.s-1

Effusivité* E 15 27 Wh0,5m-2.K-1
Résistance à la diffusion de µ 4 10 Sans unité
vapeur d'eau*
Coefficient d'absorption d'eau* w 6 13 kg.m-².h0,5

Resistance su feu forte

 Caractéristiques mécaniques

Type de contrainte Résistance

Compression 2,0 MPa (20 bar)
Traction et flexion 0,5 MPa à 1,0 MPa (5 à 10 bar)
Cisaillement 0,5 MPa (5 bar)

Le pisé a donc une bonne résistance à la compression, mais une résistance faible aux
efforts de traction En conséquence, le pisé est sensible :
• au cisaillement et donc aux charges ponctuelles,
• aux tassements différentiels qui génèrent des concentrations de contraintes,
• à l’abrasion et aux frottements généralement dus à l’usage,
• à l’arrachement qui peut être généré par les fixations. Il conviendra donc de concevoir
l'ouvrage de façon à éviter les désordres liés à ces contraintes.
Le pisé a une capacité d’absorption d’eau, mais il faut prendre garde :
• à l’accumulation d’eau,
• aux cycles de gel et de dégel de pisé anormalement humide. Ces deux cas de figure
peuvent entraîner une perte de cohésion du matériau et donc de ses caractéristiques
mécaniques.

IV. OPPORTUNITES ET CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION EN PISE

a) CONTRAINTES DU PISE
Ce mode de construction en terre étant l'un des plus anciens qui soit peut donc être
considéré comme archaïque, et de ce fait présenter plusieurs failles.
1- Les fissures

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On peut avoir les fissures de tassement différentiel qui apparaîtront dans les coins
d'appui des murs pleins qui vont se tasser car ne comprenant pas d'ouverture. Ensuite on a
les fissures structurales qui concernent la structure du bâtiment. Elles sont provoquées par
des désordres structurels graves : mauvaises descentes de charges, tassement de sols,
mauvaises fondations, etc. Et enfin les fissures de retrait qui sont dues à un séchage trop
rapide du pisé ou la qualité de la terre employée (terre trop argileuse). Elles sont
facilement reconnaissables, verticales, car situées au niveau des raccords de banches.
La plupart de ces problèmes de fissures est réversible. Il s'agit de faire Une reprise de
sous-œuvre de qualité qui consistera à reprendre les fondations ou les descentes de
charges ou alors se rattraper avec les enduits.
2- Rupture de perméabilité
Le pisé est un matériau vivant et respire, c'est-à-dire qu'il absorbe et restitue l’humidité
ambiante. Il se peut que durant la vie d’un bâtiment en pisé, cette notion de restitution
d'humidité ait été oubliée, car on a appliqué certains enduits sur les murs, d’où l’apparition
de certains désordres : enduits soufflés (décollés en plusieurs points), traces de salpêtre
(nitrate de potassium). Il est donc important d’éviter l'application de tous revêtements
étanches (souvent à base de ciment) et de privilégier des enduits à base de chaux
faiblement hydraulique ou de terre crue, dont la respirance est bien meilleure.
3- Isolation
La conductivité thermique (λ) du pisé étant de 0,8 watt par mètre-kelvin, il ne peut
être considéré comme un bon isolant, puisque la plupart des isolants thermique ont un
lambda de 0,04. La plupart des murs en pisé faisant 60 cm, on arrive à une résistance
thermique R de 0,75 mètre carré-kelvin par watt. À comparer aux 20 cm d'un isolant avec
un lambda de 0,04, qui donne alors un R de 5, on se rend compte que la qualité isolante du
pisé n'est pas très bonne.

b) OPPORTUNITES DE LA CONSTRUCTION EN PISE

i. Patrimoine
Au Cameroun, Le savoir-faire en construction du pisé risque de disparaitre à jamais si les
populations locales, les associations, les conseils communaux l’Etat, etc. ne prennent pas
des initiatives pour assurer la continuité de cette mémoire collective, et ce en motivant les
gens à construire en pisé, en expliquant à la population les avantages de ce type de
construction, et en intégrant cette technique de fondation dans les écoles de formation
professionnelle, etc.

ii. Opportunité financière

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Les couts de la construction sont réduits grâce aux matériaux et matériels qui se veulent
locaux et quasi disponibles : impact direct sur les frais de transport.

iii. Construction hydride

Les éléments en pisé sont apparus initialement particulièrement prometteurs. La
production manuelle conventionnelle de constructions en pisé, toujours très longue en
raison des temps de séchage des éléments d’argile, est maintenant obsolète. Préfabriquée
dans un atelier, l’argile peut être traitée indépendamment des intempéries et résister
aujourd’hui à un processus de construction rapide et industrialisé.
iv. Le comportement structurel du matériau
Il s'agit d'une tâche de conception consistant à développer un pavillon d’art
pouvant être monté de manière flexible, constitué d’une construction hybride avec
d'autres éléments. Le prototype essaye de combiner les avantages des différents matériaux
tels que le béton, l’argile et l’acier avec le système de murs en pisé précontraint, tel qu’il
est connu dans la construction en béton ou en bois. Mais les murs en argile n’ont jamais
été précontraints.
v. Sécurité sismique et sous charges
Afin de mieux comprendre la sécurité sismique et le comportement des paliers de
la construction, divers points de mesure et des cellules de pression ont été installés. En
conséquence, le prototype du système précontraint sera suivi et documenté
scientifiquement pendant un an. Comme l’argile est sujette à l’érosion naturelle et
s’amincit avec le temps, le développement de la pression de la précontrainte est vérifié à
intervalles réguliers afin de la réajuster si nécessaire.

CONCLUSION

Rendu au terme de cet exposé, il était question de la technique du pisé non seulement
sous les aspects historique, procédés de fabrication, technologie mais aussi sous les
aspects contraintes et opportunités. Il en ressort que la construction en pisé constitue une
méthode très ancienne qui s’est transmise de génération en génération. Elle tire ses
origines au Cameroun dans le Sud-Ouest avec les peuples Ndiki. Son étalement sur

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plusieurs siècles a permis d’acquérir une compétence et une finesse incontestable dans le
domaine de construction notamment à travers un procédé bien défini, l’accessibilité facile
aux matériaux et matériels entrant dans la mise en œuvre. Cependant le pisé présente des
failles comme la fissuration à long terme, la rupture de la perméabilité et l’isolation, ce qui
explique sans doute l’abandon progressif de cette méthode au profit des matériaux
modernes plus résistants ou la construction d’ouvrages hybrides. Il importe donc de
revaloriser cette méthode au Cameroun afin déjà de conserver cet héritage culturel mais
aussi de présenter les avantages de ce type de construction tant sur les plans économiques
qu’écologiques.

BIBLIOGRAPHIE
 Wikipédia
 Info Energie : Le pisé
 Réhabiliter le pisé vers les pratiques adaptées, Actes Sud
 Le Pisé, patrimoine, restauration, technique d’avenir : Les cahiers de construction
traditionnelles

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