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George Müller
1. De sa naissance à sa conversion: 1805-1825.
La première période est celle des jours marqués par le péché, laissant un goût amer
20 ans

2. De sa conversion au service « à plein temps » : 1825-35.


La deuxième période est celle des étapes de la préparation au ministère.
10 ans
3. Du ministère en Grande Bretagne à la période de mission au loin : 1835-75.
La troisième période embrasse l'élaboration de la mission sédentaire
40 ans

4. La période de mission au loin : 1875-92.


La quatrième étape de dix-sept ou dix-huit années, mission de témoin mondial
17 ans

5. De la fin de période de mission au loin à sa mort: 1892-98.


Les six dernières années sont celles de la maturation de son caractère chrétien
6 ans
Sur 93 ans : 20 ans de vie hors de la foi
10 ans de préparation au ministère
63 ans de ministère

1. Première période de vie (1805-1825)

1.1. Son parcours jusqu’à la fac de théologie


George Müller est née le 25 septembre 1805 à Kroppenstaedt un village de Prusse, aujourd’hui en
Allemagne, près de Halberstadt ville ou il fit ses études classiques avant d’étudier la théologie à Halle.
George a 15 ans quant meurt sa mère. Son père était percepteur d’impôt, un homme riche qui selon les propos
de son fils « élevait ses enfants selon les principes du monde ». Dans un but pédagogique, pour leur apprendre à
bien gérer l’argent, le père donnait régulièrement des montants élevés à ses deux fils.
George va se montrer très dépensier. Menant grande vie, il n’hésitait pas à voler et mentir pour assouvir ses
appettits incontrôlables. Il va même faire de la prison, n’ayat plus de quoi payer l’hôtel.

Après ses études classiques, sans être né de nouveau, le jeune George Müller entre à l’université de Halle pour
y faire des études de théologie. C’était le vœu de son père, qui voulait une honorable situation pour son fils, y
voyant un bon parti personnel aussi, s’assurant ainsi de pouvoir vivre ses vieux jours dans le presbytère
qu’occupera son fil.
GM estime lui-même qu’à son époque, sur 900 étudiants en théologie, qui avaient donc de ce fait le droit de
prêcher dans l’Église Luthérienne, « on n’aurait pas trouvé neuf jeunes gens craignant Dieu »1.

1.2. Rappels au sujet du pietisme


On se souvient que Halle avait été un lieu privilégier du développement du piétisme dans l’Église protestante
allemande. Comme initiateur de ce mouvement de renouveau de la piété, il faut citer le pasteur Luthérien Philip
Jacob Spener (1635-1705), né à Sélestat. Dans sa paroisse de Francfort-sur-le-Main, il développe les collegia
1
Georges Müller, L’Audace de la Foi, Saint Légier, Emmaüs, 1982, p. 17.
2
pietatis ou « conventicules » rassemblement de fidèles laïc qui se retrouvait pour lire la Bible, prier et discuter
le sermon dominical. Le succès de ces réunions obligera Spener à en confier la direction à des personnes
n’ayant pas l’autorisation de conduire ces réunion, l’expression parfois très « affectif » de cette piété… ne plait
pas aux autorités ecclesiastiques et Spener aura quelques ennuis.
C’est August-Hermann Francke (1663-1727), professeur à l'Université de Halle, à qui revient d’avoir
structurer le mouvement. De nombreuses œuvres sociales naissent par son impulsion ainsi que des missions en
Asie.
La dynamique du mouvement bénéficie ensuite de l’engagement du comte Nicolas de Zinzendorf (1700-
1760), avec la communauté des « frères moraves » qui développe une piété joyeuses pourtant centrée sur le
sacrifice expiatoire du Christ, avec un culte pour son sang et ses blessures, que certains jugeaient morbide. Le
zèle missionnaire est à souligner, en 100 ans d’existence, de 1732 à 1832, 1 199 moraves étaient partis sur le
champ missionnaire au loin2, 50 ans plus tard en 1882 on recense près de 2000 missionnaires, soit 1
missionnaire pour 92 membres de la communauté.
Nous avons vu comment ce mouvement missionnaire et social se développe au travers du ministère de Jean-
Fredéric Oberlin (1740-1826) au Ban de la Roche, influencé par le piétisme en ce domaine.

(En Grande Bretagne, Willian Carey, est à l’initiative de la première société missionnaire dite « moderne » le 2
octobre 1792)

1.3. Le tournant décisif

Un samedi de la mi novembre 1825, un ami de Georges l’invite à une soirée chez M. Wagner, un commerçant
pieux de Halle. Il est très impressionné de l’accueil chaleureux qui lui est réservé. La réunion commence par le
chant d’un cantique, puis une personne s’agenouille et demande à Dieu de bénir la réunion. Deuxième choc,
George ne s’était jamais mis à genou pour prier (ce qui disons-le n’est pas nécessaire pour prier !). Un sermon
était alors lu, nul n’étant pasteur consacré ni n’ayant d’autorisation de prêcher, puis après le chant d’un autre
cantique la rencontre se terminait par une réunion de prière.

Lorsque George rentre ensuite chez lui, il n’est plus le même. Sur le chemin du retour il dit à son amis « tout ce
que nous avons pu vivre en Suisse, tous nos plaisirs passés ne sont rien en comparaison de cette soirée »3 Dès
lors sans pouvoir expliquer ce qui s’est passé en lui ce soir-là, sa vie change, il abandonne ses anciennes
mauvaises fréquentations, et se rend presque chaque soir chez M. Wagner pour lire la Bible avec lui.

2. Deuxième période : celle des étapes de la préparation au ministère 1825-35

2.1. Engagement sans réserve 1826


La lecture de journaux missionnaires font naître en lui très vite le sentiment de devenir missionnaire lui aussi.
Nous sommes en janvier 1826. Mais ce sentiment s’estompera cependant assez rapidement, suite à d’autres
sentiments, ceux qui naîtront en lui envers une jeune fille, la seule jeune-fille pieuse qu’il connaissait alors et
qui se réunissait aussi chez le frère Wagner. Sachant que les parents de la jeune fille ne consentiront jamais à la
laisser partir en mission, il abandonna pour lui-même cette idée.

A Pâques, George assiste au culte d’envoie de Hermann Ball, « homme érudit et fils de parents très riches »,
qui, plutôt que de prendre une paroisse auprès des siens, décidait de partir travailler comme missionnaire parmi
les Juifs de Pologne.
2
Blandenier, T1, p.356.
3
George Müller, p.19
3
Il ne peut s’empêcher de faire une comparaison, ses sentiments pour une jeune-fille l’avait détourné de son
désir de devenir missionnaire.
Après un « examen de conscience », il pris la décision, « avec le secours de Dieu » de renoncer à la jeune-fille,
s’engageant sans réserve envers le Seigneur.

A partir de ce moment-là GM dit « commencer à jouir de la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence ». Ce
qui ne l’empêcha pas de s’attirer la colère de son père, lorsqu’il lui dit son ferme désir de partir en mission,
jusqu’à ne plus le considérer comme son fils.
Pendant deux mois il va être héberger gratuitement dans l’orphelinat fondé par Francke à Halle, lieu qui
acceuillait aussu les étudiants en théologie pauvres.

Comment s’est-il exprimé auprès de son père, nous l’ignorons, cependant différents indices laissent entendre
qu’il a pu manquer de sagesse dans sa façon de dire les choses… L’enthousiasme et la conviction personnelle
ne dispense pas le chrétien des formes qu’il convient d’employer, et de la patience pour que les autres
parviennent à la même conviction qui ne s’est pas non plus faite comme un éclair chez eux !

2.2. Fausse piste


Il reconnaîtra sur un point son impatience qui l’a conduit à agir selon une procédure incorrecte.
Pour être missionnaire, le candidat devait entrer dans un institut qui préparait au travail missionnaire. Le
consentement paternel était demandé par les responsables de l’école.
Ne pouvant obtenir l’accord de son père, au lieu d’attendre tranquillement que le chemin voulu par Dieu pour
lui s’ouvre, l’étudiant en théologie qu’il était pris les devants.
« je pris un billet de la Loterie royale en disant à Dieu que si je gagnais quelque chose, je croirais qu’il voulait
que je parte, et dans le cas contraire que je reste. Mon billet sortit et gagna une petite somme. J’écrivis en
conséquence à la Société missionnaire de Berlin ; mais ma demande ne fut pas agréée à cause de l’opposition
paternelle.

Il reconnaîtra son erreur de procédure peu après, mettant cela sur le compte de son ignorance, lui prouvant par
là qu’il n’était pas encore près à affronter en homme responsable les difficultés et les épreuves de la carrière
missionnaire et pas encore apte à enseigner les vérités fondamentales de l’Évangile.4
Le zèle et les bons sentiments ne suffisent pas !
« Pour connaître la pensée du Seigneur, nous devons employer des moyens conformes à la Parole de Dieu : la
prière, la lecture de la Bible et les indications de son Esprit.

Connaître la Volonté de Dieu


par Dr. Muriel Larson

Question

Dans ma vie, comment puis-je connaître la volonté de Dieu?

Réponse

Le grand homme de foi, George Muller, raconte comment il s’assurait de la volonté de Dieu.
Voici comment :
1 « Pour une question donnée, je cherche d’abord à mettre mon cœur dans une disposition
telle que je n’ai plus de volonté personnelle.
2 Je ne laisse pas le résultat à un sentiment ou à une simple impression. Car si je faisais
ainsi, je risquerais de me faire de grandes illusions.

4
George Müller p.21.
4
3 Je cherche la volonté de l’Esprit de Dieu dans la Parole de Dieu. L’Esprit et la Parole
doivent être conjugués. Car si j’écoutais seulement l’Esprit sans la Parole, je me dirigerais
droit vers de grandes illusions. Si le Saint Esprit nous garde complètement, Il va le faire
selon les Ecritures.
4 Je ne tiens pas compte des circonstances providentielles.
5 Dans mes prières, je demande à Dieu de me révéler personnellement Sa volonté.
6 Ainsi, c’est en priant Dieu, en étudiant Sa Parole et après réflexion que je prends une
décision avisée au mieux de mes capacités et de mes connaissances. Si alors mon esprit
est en paix et continue à l’être, je mets en action ce que j’ai décidé. »

Dans Proverbes 3 :5-6, nous lisons : « Confie-toi en l’Eternel de tout ton cœur, et ne t’appuie
pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers ».

Et pour moi, cela fonctionne!

Les jeux d’argent, fausse procédure, même quant on est sincère :


Au-delà de l’esclavage de ceux qui s’adonnent de façon compulsive aux jeux, du rêve de n’avoir plus besoin de
travailler du jour au lendemain, de risque si fréquent pour les gagnants des supercagnottes de connaître des
ruptures familiales à cause d’une vie débridée

1° Investir dans les jeux c’est investir pour l’État


« la taxe » sur les pauvres, et non "une respiration, une fenêtre ouverte dans une société bloquée". Un nouvel
impôt est né: celui de la superstition et c'est le seul que les français versent avec le sourire !
Loto : choisir 6 numéros parmi 49 proposés, soit une chance sur 13'983’816.
Selon une étude de l'INSEE parue en mai 2005, les dépenses des ménages français dans les jeux de hasard se
sont élevées, en 2003, à 7,8 milliards d'euros, ce qui représente 130 euros par habitant.
40 000 points de vente en France soit environ 30 millions de clients+ 6 millions d'adeptes du Tiercé.

2° Jeux d’argent comme moyen de « déshumanisation » de vivre dans l’irréel


A la loterie, le joueur ne contrôle rien à ce jeux, soit il gagne soit il perd, mais ne peut pas améliorer sa
technique pour moins perdre, ou gagner plus.
Les mécanismes qui sont sollicités sont les mêmes que ceux de la drogue, le risque de dépendance existe chez
ceux qui sont fragiles dans ce domaine.

3° La fausse équation : chance, hasard = Dieu

Le hasard existe, contrairement à ce qu’on entend souvent dire !


Ruth 2.3, Lc 10.31, 1Sam 6.9
Le fait que Dieu soit souverain et omniscient, ne signifie pas que toute événement soit le produit de
circonstances ayant forcément entre elles des liens de causalité préméditées.
Tirer au hasard le nom des chrétiens à envoyer en mission n’a pas été qu’un succès chez les frères moraves !...
fussent-ils tirer au sort dans un esprit de prière !
La Bible parle de dons à discerner…
Dans le NT, Matthias fut élu par tirage au sort (Ac 2.1), mais un premier « tri » avait été effectué, les deux
restant avaient les caractéristiques requises pour le poste… Après l’effusion de l’Esprit, le chrétien est équipé
pour discerner de façon responsable les choix à faire, et nous n’avons plus d’exemple de choix par tirage au
sort.
Mais ici il n’est pas question d’argent à trouver pour un projet !

Nous voyons dans la Bible le lien entre la rétribution et le travail ou la volonté de l’homme
- Le salaire comme fruit du travail est ce qui est légitime pour la subsistance et au-delà pour donner aussi
(1Tim 5.18, Dt 24.15)
- L’héritage, fruit du travail que la famille lègue c’est un don licite
- Les dons manifestant la solidarité envers ceux qui passent par un cap difficile
5
- Les prêts sont une autre possibilité avec les précautions qui conviennent (Lv 25.37 !/Rom 13.8 ne devez rien à
personne + v.7 Rendez à chacun ce qui lui est dû ; impôt, taxes, respect… ne signifie pas l’interdiction de
contracter un prêt dans les conditions prévu quand on ne peut pas faire autrement, mais organisez-vous pour
rembourser le banquier)
Dans ces cas de figure, le travail, l’intelligence et la volonté de l’homme responsable intervient. Ce n’est pas le
cas dans les jeux d’argent.

Jeux de hasard : qu'en penser selon la Bible ? Le principe biblique est que l'homme doit gagner son pain par son
travail, non seulement pour survivre, mais aussi pour donner à d'autres : Gen. 3:19; Éph. 4:28; 1 Thes. 4:10-12 ;
2 Thes. 3:10-12. Le croyant est par ailleurs guidé par le Saint Esprit, et non par le hasard. Ces indications
suffisent à décider de la question; si quelqu'un était tenté par ces gains faciles, il peut aussi se poser quelques
questions complémentaires : a) qu'est-ce qui lui fait penser que les indications de la Parole - de gagner son pain
par son travail - ne sont pas suffisantes et qu'il faut une autre méthode ? b) quelles sont les motivations
profondes du désir de gagner ? plaire au Seigneur et Le servir, ou une vie facile, peut-être paresseuse, pour jouir
du monde sans le Seigneur ?

2.3. Premiers services de George Müller comme jeune chrétien


- il expedie chaque mois 300 journaux missionnaires
- il vend et distribue un nombre considérable de traités
- pendant 3 mois visite un malade
- va a une réunion tenue par un instituteur à 8km de Halle. Le pasteur du lieu étant âgé et malade, George est
sollicité pour apporter la prédication, puisqu’il a l’autorisation de prêcher/
- 27 aout 1826 à 8h du matin, il fait son premier sermon appris par cœur. Mais n’avait qu’un sermon en
tête… pour le service de l’après-midi, il lit et commente Mt 5 et voit que cela passait bien. Cependant, n’est
guère satisfait de son ministère de prédicateur qui débute là.

George Muller postule en 1827 auprès d’une société missionnaire qui travaille à Bucarest, mais les troubles
politiques dans la région conduise la société de lui répondre par la négative.

Un de ses professeurs, le Dr Tholuck, lui parle alors de la Mission parmi les Juifs. Après un temps de prière et
de consultation d’aînés dans la foi, il postule. Après 7 mois d’attente la réponse tombe, il est accepté à l’essai
pour 6 mois comme élève missionnaire, mais pour cela doit se rendre au séminaire en Angleterre, ou il arrive
le 19 mars 1829.

2.4. George Müller étudiant missionnaire à Londres

Ayant déjà une formation classique George fut dispensé de cours d’hebreu, de latin de grev de frean et
d’allemand, on lui demanda juste de la lecture de l’hebreu. Il commenca aussi l’étude de l’araméen, et se
perfectionna ds la lecture de k’yoddish, apprenant des passages de l’AT hb parcoeur.

« Durant ce temps d’étude je me mettais souvent à genoux, recourant à la prière pour être gardé de cette
froideur spirituelle qui accompagne souvent l’étude intensive »5

A Londres il entent parler d’un certain M. Groves, dentiste d’Exeter, qui arrêta son travail lucratif pour partir en
Perse avec sa femme et ses enfants, comptant uniquement sur Dieu pour les ressources nécessaires.

5
George Müller p.27
6

John-Gifford Bellet Dr. Edward Cronin Antony-Norris Groves Lord Congleton J N Darby

1795 - 1884 1801 – 1882 1795 - 185 1805 - 1883 1800-1882


irlandais
Frères de l’Assemblée de Dublin

15 mai 1829 tombe malade, s’en remet mais doit prendre un peu de repos. Des amis lui recommande de se
rendre à Teignmouth, là il fait la connaissance d’Henri Craik qui deviendra un proche compagnon de travail à la
chapelle Bethesda de Bristol ;.
Durant ce temps de convalescence, Craik l’aide à réfléchir sur des questions diverses : l’élection, le retour de
Jésus, l’importance de lire la Bible etc… passa du temps dans la prière

Reflexion sur l’Eglise


De retour au séminaire, il organise des moment de lecture de la Bible et de prière à 6h du matin. Il commenca à
témoigner auprès des Juifs de Londres sans attendre la consécration de missionnaire. Puis GM demande à la
société missionnaire s’il peut la servir comment agent non salarié pour prêcher l’Évangile aux Juifs et aux non-
Juifs là ou le seigneur le conduirait. Essuiant un refus de la société missionnaire, et la quitte !
Puis a la conviction qu’une Église nationale multitudiniste, ne peut pas être fidèle à l’Écriture.

Une petite communauté de 18 personnes à Teignmouth l’invite a devenir son pasteur.


Strategie de préparation d’une bonne prédication :
1° demander au Seigneur un texte approprié
2° demander au Seigneur qu’il m’instruise sur ce texte
3° demander au Seigneur de rappeler l’enseignement reçu6

en avril 1830, une reflexion sur le baptême le conduit à demander la baptême de croyant.
Puis puisque les premiers discuplies communiait chaque dimanche selon sa lecture de Ac 20.17, decide qu’un
service de sainte cène serait célébré chaque dimanche.

Mariage
E, 1830 « après un temps de prière et d’examen personnel, j’arrivai à la conviction qu’il était préférable pour
moi d’être mariré. »
Le 15 août il écrit à Miss Mary Groves (sœur du dentiste parti à,Bagdad) Le 19 elle lui dit oui lors d’une visite
que fit GM chre M Hake ou elle était.
Peu après le 7 octobre ils se marient, une cérémonie toute simple à l’Eglise ou ils se rendent à pieds, pas de
grand repas de noces, juste un temps avec des amis chrétien l’ap-midi pour commémorer la mort du Seigneur.

Décision de « vivre par le foi » ; non aux revenus des location des bancs // Jcq 2.1-6
Rien demander mais s’attendre à Dieu pour leurs besoins7

6
ibid, p.31-32
7
p.38-39
7
Feront l’experience de secours de Dieu qui répond à leurs besoins matériel
Mais aussi qui guérit.

Le 17 septembre 1833 nait une petite fille chez les Müller : Lydia
19 mars 1834 nait un Elie

Le 22 avril 1833 il rejoint son ami Craik à Bristol


En aout eclate une épidémie de choléra, Dieu preserve Craik et Müller ainsi que leur famille.

œuvre de foi ; école, orphelinat ; littérature

Avec Craik fonde des écoles pour les enfants les plus défavorisés, et son sensible aux besoins des orphelins qui
faute de trouver tous une place ds un hospice était souvent logés ds les prisons !

La lecture d’un livre sur la vie de Franke, fondateur des orphelinats de Halle stimule son intercession et ke
conduira a commencer un travail auprès des orphelins ;
26 avril 1836, il loue n°6 rue Wilson pour recevoir 26 petites filles de 7 à 12 ans
>15 juin 1837 deux orphelinat pour garçons vont être ouvert
La vie par la foi conduit à des mises à l’épreuves rudes, mais dieu se montre fidèle

la providence est également évidente dans les façons tangibles dont il pourvoit à nos besoins.

A Bristol en Angleterre, Georges Muller dirigeait un orphelinat de 2000 enfants. (1805/1898) Un soir il se rendit compte qu'il n'y
aurait pas de déjeuner pour eux le lendemain matin. Muller convoqua ses employés et leur exposa la situation. deux ou trois
prièrent. «Cela suffit maintenant, dit-il. Levons-nous et louons Dieu d'avoir répondu à notre prière!»

DC de Henry Vraik
DC de Mme Muller 1870,

4 aout 1871 1,5 ans après la mort de Mme Müller fiancailles de Lydia avec un collabirateur veuf de son père
James Wright qui prendra sa suite à la direction de l’œuvre, nommé en 1870 avant la mort de Mary. Il se
marient me 10 novembre
le 30 nov 1871 george épouse Miss Susannah Grace Sangar qui dcd 13 janv 1895

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aborateur.

Mais sans doute que son enthousiasme a pu manquer de

Am 7. Oktober 1830 heiratete Georg Müller Mary Groves, die Schwester von
Anthony Norris Groves, die ihm vierzig Jahre eine treue Wegbegleiterin
wurde.

Après quelques années hasardeuses, les Moraves établiront leur théologie, qui sera orthodoxe et
acceptable par toutes les confessions protestantes. De nouvelles communautés essaiment en
Europe et en Amérique, et l'activité missionnaire fut importante.

À la fin du XVIIIe siècle, le piétisme germanique met l'accent sur la conscience des devoirs
sociaux, en particulier sur l'aspect éducatif, l'amenant ainsi à être un facteur de novation
économique. La diaspora des Frères moraves joua un rôle important, même en France comme
en témoigne J.-F. Oberlin.

En George 1810 Müller s'est déplacé avec sa famille de ce village prussien de


Kroppenstaedt à Heimersleben voisin

La conversion de George Müller en novembre 1825 était direction, but dramatique et


son entier et façon de vivre changée immédiatement.

Il a été présenté à la réunion de prière par son ami bêta et sur l'arrivée a été salué avec
'venu aussi souvent que vous svp; la maison et le coeur sont ouverts de vous.' Ce
George touché par bienvenue Müller beaucoup. Le chant des hymnes, de l'étude de la
bible et de la lecture d'un sermon imprimé a fait une impression profonde et il a senti
cette nuit où il trouverait 'quelque chose 'pour ce qu'il avait recherché toute sa vie.
L'amour véritable, la grande joie et le humility profond aux coeurs des membres de ce
groupe ont eu un effet profond sur George Müller mais peut-être le tournant était quand
ils se sont tout mis à genoux pour prier. Il n'avait jamais vu ceci avant, encore moins
mis à genoux pour se prier, et la réunion entière a respiré une atmosphère si spirituelle
qu'il a écrite sur une expérience entièrement nouvelle! Il est né encore! Un caractère
plus à vide et paresseux, mais un disciple de Dieu vivant.

Une certaine heure plus tard George Müller a indiqué au sujet de cette soirée, 'j'ai
compris quelque chose de la raison pour laquelle le seigneur Jésus est mort sur la croix
et a souffert des agonies dans le jardin de Gethsemane; même cela ainsi, soutenant la
punition due à nous, nous ne pourrions pas devoir la soutenir nous-mêmes. Et donc,
appréhendant dans une certaine mesure l'amour de Jésus pour mon âme, j'ai été
9
contraint à l'aimer dans le retour.'

George Müller a continué ses études theological à l'université de Halle et dans les deux
mois de sa conversion en foi chrétienne a décidé de devenir un missionnaire. Cette
décision a irrité son père tellement qu'il a retiré l'aide financière de son fils qui personne
à charge gauche de George Müller sur seul Dieu.

Un ESSAI De la FOI
Dessus

Sans allocation George de son père Müller était penniless. Très peu de temps
après investir le problème dans Dieu il a été invité à enseigner l'allemand à
rendre visite aux professeurs américains et ceci il a été payé beaucoup plus
qu'il a eu besoin réellement.

Le plus grand obstacle George Müller a dû surmonter était l'acquisition d'un


passeport pour aller à une école de formation de missionnaire à Londres, parce
qu'on s'est attendu à ce qu'il serve son service national. Après que beaucoup
de prière il ait été à travers assortie à la signature vers le haut du processus
pour l'armée et après une série de medicals il a été déchargé d'actif service
pendant la vie en tant qu'étant médicalement incapable.

George Müller in 1829 made his way to London to train as a missionary to the
Jews. After only a short time at the missionary training school he became
seriously ill and nearly died. It was whilst recuperating in the Devon town of
Teignmouth that George Müller's life was to take another change of direction.

Bibliographie
http://www.biblebelievers.com/george_muller/
GEO RGE M üller O F B RISTOL , A N D HI S WIT N ESS T O A P RA YER -HEA RIN G GO D, By AR T HU R T .
PIERSON , 1899. Fleming H. Revell Company, Old Tappan, New Jersey

L'aud ace d e la foi, Extraits de l'Autobiograhie de George MÜLLER, rassemblés et présentés par A. KUEN,
Emmaüs, 186 p.

3. G. Müller et H. Craik. Les orphelinats

George Müller (120) attacha également une grande importance à


l'obéissance littérale aux Ecritures. Il naquit près de Halberstadt, Prusse, en
1805. Bien qu'il se préparât au saint ministère, il en vint à mener une vie
dissolue et, une fois même, fut emprisonné pour escroquerie. Se sentant
profondément malheureux, il fut conduit par un ami à une réunion privée, à
Halle, où il entendit lire la Bible. Il avait alors vingt ans. En dépit de ses
10
longues études, cette lecture était pour lui chose nouvelle. Il en fut tout de suite
puissamment saisi et, avant longtemps, l'amour de Jésus pour lui et la
suffisance de son sang expiatoire trouvèrent un écho dans son coeur: il aima
et il crut. A partir de cette crise, il eut de grandes luttes spirituelles, mais
l'habitude de lire la Bible avec prière chaque jour, régulièrement, l'amena à
une connaissance croissante de la volonté de Dieu.

Désirant vivement devenir missionnaire parmi les juifs, il se rendit en


Angleterre pour étudier sous les auspices de la «London Jews Society». A
peine arrivé en Angleterre, il apprit avec bonheur ce que A. N. Groves faisait,
en sacrifiant un bon revenu, partant comme missionnaire en Perse et
comptant sur le Seigneur pour pourvoir à ses besoins. Séjournant à
Teignmouth pour sa santé, il y rencontra Henry Craik qui avait vécu sous le toit
de Groves. Ce fut le commencement d'une amitié à vie. Là, il reçut de
nouvelles bénédictions spirituelles, surtout en voyant plus clairement que la
Parole de Dieu est le seul guide du croyant, et le St-Esprit, son seul maître.
D'autres lumières créèrent dans son esprit des difficultés sur sa relation avec
la société missionnaire et, finalement, après entente amicale avec le Comité,
il rompit son association avec l'oeuvre. Les raisons de sa décision furent les
suivantes: il comprit que ce n'était pas selon l'Ecriture d'être consacré, soit
dans l'Eglise luthérienne, soit dans l'Eglise anglicane. Il vit aussi qu'une église
nationale quelconque, étant un mélange du monde et de la vraie Eglise,
renfermait des principes propres à éloigner de la Parole de Dieu. Puis le fait
que ces Eglises sont des institutions les empêche de changer leurs
méthodes, quelles que soient les nouvelles lumières qu'elles pourraient
recevoir par les Stes-Ecritures. Enfin il avait une objection de conscience à
dépendre d'une direction humaine dans son travail missionnaire. Il sentait
qu'un serviteur de Christ doit être guidé par l'Esprit pour l'emploi de son temps
et quant au lieu choisi pour son activité. Enfin, bien qu'aimant les juifs, il ne
pouvait s'engager à travailler presque exclusivement parmi eux. Il avait déjà
coûté quelque argent à la Société, ce qui le plaçait sous une obligation vis-à-
vis d'elle, mais cette difficulté fut levée par un arrangement satisfaisant avec le
Comité, qui le traita avec beaucoup de bienveillance.

La question se posa quant à ses besoins temporels; mais il n'en fut pas
troublé. Il put se reposer sur les promesses du Seigneur, telles que Matthieu 7.
7-8; 6. 25-34; Jean 14. 13-14. Il saisit que, s'il cherchait premièrement le
royaume de Dieu et sa justice, ces choses, ses besoins temporels, lui
seraient données par-dessus. En ce temps-là, le pasteur de la chapelle
d'Ebenezer, à Teignmouth, ayant quitté son poste, Müller fut invité par les dix-
huit membres de l'église à devenir leur ministre, avec un traitement de
cinquante-cinq livres sterling par an. Il accepta et travailla régulièrement parmi
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eux, mais entreprit aussi des tournées de prédication dans plusieurs localités
des environs. Il trouva qu'en exposant les Ecritures son ministère donnait les
meilleurs fruits.

Un jour, auditeur d'une conversation entre trois soeurs en Christ, au sujet du


baptême, il comprit alors que, tout en ayant toujours fortement défendu le
baptême des enfants, il n'avait jamais étudié sérieusement, et en priant, les
Ecritures à ce sujet. Il se mit à le faire et fut convaincu que l'Evangile
n'enseignait que le baptême des croyants, et cela par immersion. Beaucoup
d'objections se présentèrent à son esprit quant à l'obéissance immédiate à ce
commandement. Toutefois s'étant assuré que c'était bien la volonté du
Seigneur qu'il obéît littéralement, il fut baptisé. Peu après, il observa encore -
bien que ce ne soit pas un commandement - que les apôtres nous ont laissé
l'exemple de rompre le pain chaque dimanche; puis que, d'après les
Ecritures, le St-Esprit devrait avoir pleine liberté d'agir en se servant de tel ou
tel frère, selon son bon plaisir, afin que tous bénéficient des dons que le
Seigneur a répartis parmi eux. Après avoir été examinées par l'église, ces
choses furent introduites dans la pratique.

La même année (1830), Müller épousa la soeur de Groves, en laquelle il


trouva une épouse totalement dans les mêmes dispositions que lui pour
chercher à comprendre et à exécuter la volonté de Dieu, révélée dans les
Ecritures. Elle participa pleinement aux nouvelles initiatives qu'ils prirent.
Pensant qu'ils ne devaient plus recevoir de traitement fixe. provenant de la
location des bancs et des contributions régulières des membres, ils y
renoncèrent. Puis ils prirent une détermination encore plus difficile que la
précédente, dans la conviction qu'ils obéissaient à Dieu, celle de ne jamais
demander d'aide financière, ou de faire connaître leurs besoins aux hommes,
mais d'aller droit au Seigneur et de compter sur Lui pour subvenir à tous leurs
besoins. Peu après, ils reçurent la grâce de prendre à la lettre cet ordre du
Seigneur. « ... Vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres.» Ecrivant
plus de cinquante ans après, il disait : «Nous ne regrettons en rien la décision
prise alors. Dans sa tendre miséricorde, notre Dieu nous a donné aussi la
grâce de demeurer dans la même pensée quant aux points ci-dessus, en
pratique comme en principe. Et ceci nous a permis d'expérimenter le tendre
amour et les soins de notre Dieu pour ses enfants, même dans les moindres
détails, comme jamais nous ne l'avions réalisé auparavant. Nous avons
surtout appris à connaître le Seigneur, mieux que jamais, comme étant le Dieu
qui exauce la prière.»

En 1832, les Müller et Henry Craik allèrent se fixer à Bristol, où les deux frères
furent quelque temps les pasteurs de la «Gideon Chapel». Puis ils louèrent
12
aussi la Chapelle de Béthesda, d'abord pour une année. Là, un frère et quatre
soeurs entrèrent en communion avec eux, «sans aucun règlement, désirant -
disaient-ils - n'agir que selon la lumière que le Seigneur voudrait bien leur
accorder par sa Parole». Cette église grandit rapidement et fut, dès le début
abondante en bonnes oeuvres. Au bout de cinq ans, une question se posa qui
les amena à sonder avec soin l'Ecriture pour arriver à une solution. Lors de la
fondation de l'Eglise, tous les membres étaient des croyants baptisés. Puis
une demande d'admission fut faite par trois soeurs, dont la foi et la piété ne
pouvaient être mises en doute, mais qui n'avaient pas été baptisées comme
croyantes, et qui, lorsqu'on leur expliqua les Ecritures sur ce point, ne furent
pas convaincues que c'était là le chemin qu'elles devaient prendre. La
majorité dans l'église, entre autres Müller et Craik, estimaient qu'elles
devaient être reçues, mais plusieurs ne pouvaient, en bonne conscience,
recevoir des croyants non baptisés.

Après de longues discussions, les Ecritures en mains, le nombre des


opposants fut réduit à une infinie minorité. Quelques-uns furent éclairés par le
conseil de Robert Chapman, de Barnstaple, homme qui, par son caractère de
sainteté, par sa connaissance de la Parole et son bon sens, s'était attiré le
respect de tous ceux qui venaient en contact avec lui. Il présenta la question
ainsi : ou bien les croyants non baptisés sont du nombre des gens vivant dans
le désordre, et dans ce cas nous devons nous éloigner d'eux (2 Thess. 3. 6);
ou bien ils ne vivent pas dans le désordre. Si un croyant vit dans le désordre,
ce n'est pas seulement à la table du Seigneur que nous avons à nous éloigner
de lui; mais notre conduite envers lui sera entièrement différente de ce qu'elle
serait s'il ne vivait pas dans le désordre, et cela en toute occasion, dans nos
rapports .avec lui, ou dans les rencontres possibles. Evidemment ceci ne
s'applique pas à la conduite de croyants baptisés envers des frères non
baptisés. L'Esprit ne le permet pas. Il témoigne plutôt que le fait de ne pas
avoir été baptisé n'entraîne pas nécessairement le désordre dans la vie et
qu'il peut exister la plus précieuse communion entre croyants baptisés et non
baptisés. L'Esprit ne nous autorise pas de leur refuser la communion lorsqu'il
s'agit de la prière, de la lecture et de l'étude de la Bible, de rapports sociaux
et intimes, ou de l'oeuvre du Seigneur. C'est pourtant ce qu'il faudrait faire,
s'ils vivaient dans le désordre. On en vint à la conclusion que. «nous devons
recevoir tous ceux que Christ a reçus (Rom. 15. 7), quelle que soit la mesure
de grâce ou de connaissance à laquelle ils sont parvenus». A cause de cela,
quelques membres quittèrent l'église, mais la plupart y retournèrent ensuite, et
ce sujet ne causa plus jamais de difficultés.

Plus tard, les frères eurent l'esprit exercé par des questions touchant les
anciens, ainsi que l'ordre et la discipline dans l'église. Ils examinèrent
13
longuement et soigneusement les Ecritures sur ces sujets. Ils reconnurent que
le Seigneur Lui-même avait établi, dans chaque église, des anciens pour le
gouvernement et l'enseignement, et que cet ordre devait être continué
aujourd'hui, comme aux temps apostoliques, malgré l'état de décadence de
l'Eglise. Ceci n'implique pas que des croyants réunis en assemblée doivent
nommer des anciens à leur gré. Ils doivent s'attendre à Dieu, qui suscite des
hommes qualifiés pour enseigner et diriger dans son église. Ceux-ci sont
désignés par le St-Esprit, qui leur révèle - ainsi qu'à ceux qu'ils serviront - la
charge spéciale à remplir, par un appel secret, par la possession des qualités
requises et par la bénédiction de Dieu sur leurs travaux. Les saints doivent les
reconnaître et se soumettre à eux dans le Seigneur. Les questions de
discipline doivent être résolues finalement en présence de l'église, car elles
concernent tout le corps. Quant à la réception de frères à la communion, c'est
-un acte de simple obéissance au Seigneur, soit de la part des anciens, soit
de toute l'église. Selon cette parole. «Recevez-vous... les uns les autres,
comme Christ vous a reçus à la gloire de Dieu> (Rom. 15. 7), nous avons le
devoir et le privilège de recevoir tous ceux qui font une profession sincère de
leur foi en Christ.

Ces conclusions et d'autres n'étaient pas les règlements de l'église, mais


elles exprimaient ce que les membres avaient compris et désiraient mettre en
pratique, aussi longtemps qu'ils n'avaient pas reçu d'autres lumières par les
Ecritures. Concernant la Cène du Seigneur, on déclara: «Bien que n'ayant
aucun ordre défini quant à la régularité de son observation, l'exemple des
apôtres et des premiers disciples nous conduit à la célébrer chaque
dimanche»... «Par cet acte nous manifestons notre participation collective à
tous les bienfaits découlant de la mort de notre Seigneur, notre union à Lui et
les uns aux autres. L'occasion devrait être aussi saisie pour l'exercice des
dons d'enseignement et d'exhortation, ainsi que de la communion dans la
louange et la prière. La manifestation de notre participation commune aux
dons de chaque membre ne saurait être complète, dans ces réunions, si toute
l'assemblée est obligatoirement dirigée par un seul frère. Ce genre de
réunions ne supprime cependant pas la responsabilité de ceux qui ont des
dons d'enseignement et d'exhortation, d'édifier l'église, quand l'occasion se
présente».

En 1843, George Müller visita l'Allemagne. Il passa quelques mois auprès


d'un groupe de croyants qui l'avaient invité et désirait jouir de son ministère.
Mais, lorsqu'il s'agit de rompre le pain avec eux, ils ne le lui permirent pas,
parce qu'il était prêt à le faire avec les chrétiens de l'Eglise nationale, ou avec
des croyants non baptisés comme adultes. Ils essayèrent même de lui faire
promettre qu'il ne romprait jamais le pain avec des croyants qui, bien que
14
baptisés eux-mêmes, ne refusaient pas de se réunir avec ceux qui ne l'étaient
pas.

Parlant de ces choses, George Müller dit: «Ces enfants de Dieu avaient eu
raison de considérer le baptême des croyants comme biblique et de se
séparer de l'Eglise nationale... Mais ils avaient mal mis l'accent sur ces deux
points. Certes, le baptême des croyants est la vérité de Dieu; il est juste aussi
que les enfants de Dieu se séparent de l'Eglise nationale, puisqu'ils savent
qu'une église est une congrégation de croyants et ne voient dans les églises
nationales qu'un mélange du monde avec quelques vrais chrétiens.
Cependant, on peut attacher trop d'importance à ces points, leur donner une
place excessive, comme s'ils embrassaient tout, et il en résulte une perte
spirituelle pour ceux qui agissent ainsi. Gardons-nous donc de trop insister sur
une partie quelconque de la vérité, même sur les plus précieuses doctrines
concernant notre vie de ressuscités avec Christ, notre vocation céleste, ou la
prophétie -, tôt ou tard, ceux qui auront mal mis l'accent sur ces parties de la
vérité, les plaçant au premier plan, perdront quelque chose dans leurs propres
âmes et, s'ils enseignent, ils nuiront 'à leurs auditeurs. C'est ce qui se passa à
Stuttgart. Le baptême et la séparation d'avec l'Eglise nationale étaient
presque tout pour ces chers frères: - Nous sommes l'église. La vérité ne se
trouve que chez nous. Tous les autres sont dans l'erreur, et à Babylone -.
Telles étaient les phrases constamment employées par notre frère ... » «Dieu
veuille, dans sa grâce leur donner et leur conserver, ainsi qu'à moi, un coeur
humble!»

Les deux frères Craik et Müller sentaient fortement que tout croyant est tenu,
d'une manière ou de l'autre, d'aider la cause de Christ, mais que les moyens
requis ne devaient pas être obtenus des hommes, et surtout pas des
inconvertis. Ils devaient venir du Seigneur Lui-même, qui exauce la prière de
la foi. Donnant suite à cette conviction, ils fondèrent en 1834 «The Scriptural
Knowledge Institution for Home and Abroad» (l'institution de la connaissance
de l'Ecriture pour le pays ou au dehors), dont le but était d'aider des écoles de
la semaine, des écoles du dimanche et des écoles d'adultes, où l'instruction
serait donnée sur des lignes bibliques; puis de répandre les Stes-Ecritures, et
d'assister les missionnaires dont les méthodes étaient les plus conformes aux
Ecritures. Leur raison pour fonder une nouvelle institution, alors qu'il existait
déjà tant d'autres sociétés religieuses, était que, tout en reconnaissant le bien
fait par ces dernières, il y avait certains points qu'ils ne pouvaient en toute
bonne conscience approuver. Le but, disaient-ils, que se proposent ces
sociétés, est l'amélioration graduelle du monde jusqu'à ce que tous soient un
jour convertis. Tandis que l'Ecriture nous enseigne que la conversion du
monde n'aura pas lieu avant le retour du Seigneur, que, dans la présente
15
dispensation, l'état spirituel du monde empirera, mais que le Seigneur se
choisit un peuple du sein des nations. En outre, ces sociétés ont beaucoup de
relations avec le. monde, en sorte qu'une personne inconvertie peut devenir
membre. Puis on demande souvent de l'argent aux inconvertis et les
présidents de réunions, les patrons et membres associés sont généralement
choisis parmi les hommes riches et influents. Enfin ces sociétés contractent
des dettes. Or, toutes ces choses sont contraires à l'esprit et à la lettre du N.
Testament.

Ces frères décidèrent donc de ne jamais demander d'argent, mais d'accepter


les fonds qui pourraient leur être librement offerts; de ne recevoir aucune
personne inconvertie pour aider à la direction ou à la bonne marche de
l'institution; de ne pas étendre leur sphère d'activité en faisant des dettes,
mais «d'apporter au Seigneur, dans la prière secrète, les besoins de l'oeuvre,
et d'agir selon les moyens que Dieu leur accorderait». De ce petit
commencement, sans capital initial, sans réclame, se répandit un fleuve
constant de bénédiction, augmentant toujours de volume. Les pauvres furent
secourus; des écoles s'ouvrirent avec succès en divers pays; les Ecritures
furent vendues ou données en très grand nombre; des secours furent envoyés
aux missionnaires dans bien des pays, et ceci sans exercer sur eux le
moindre contrôle limitant leur liberté, mais seulement pour subvenir à leurs
besoins et à ceux de l'oeuvre. Toutes ces activités étendues et croissantes se
poursuivirent dans la simple dépendance de Dieu. Nombre de fois, ces frères
n'avaient rien en mains pour pourvoir aux besoins si variés de ce service, ou
pour leurs dépenses personnelles. Mais toujours en réponse à la prière les
fonds indispensables arrivaient au bon moment. Aussi leur foi en Dieu et leur
communion avec Lui en furent-elles exercées et fortifiées, tandis que d'autres
furent aussi encouragés à marcher par la foi.

En 1836, George Müller ouvrit son premier orphelinat, en louant, pour une
année, à Wilson Street, Bristol, une maison où il reçut vingt-six enfants. Il
explique comme suit ses raisons pour commencer cette oeuvre: « 1) Afin que
Dieu soit glorifié, s'il Lui plaît de me fournir les moyens, et que l'on voie que se
confier en Lui n'est pas chose vaine, et qu'ainsi la foi de ses enfants soit
fortifiée. 2) Pour le bien spirituel des enfants privés de leurs parents. 3) Pour
leur bien temporel». Remarquant que beaucoup de chrétiens sont chargés de
soucis et d'anxiétés, il désirait donner une preuve visible, tangible que, de nos
jours, comme en tout temps, Dieu entend et exauce les prières, et qu'Il
subvient à nos besoins, si nous nous confions en Lui et recherchons sa gloire.
Il avait été grandement aidé lui-même par l'exemple de Franke, de Halle en
Allemagne, qui, en ne comptant que sur le Dieu vivant, avait construit et
entretenu un vaste orphelinat. Il avait l'assurance, qu'à Bristol, une entreprise
16
semblable serait le meilleur témoignage de la fidélité de Dieu dans ce pays.
Ses espoirs furent plus que réalisés. Bien qu'il fût souvent réduit à une disette
extrême, le nombre des orphelins alla toujours croissant. Cette oeuvre se
continua jusqu'à sa mort, à l'âge de 93 ans, et dès lors ses successeurs la
poursuivent dans le même esprit. Le grand nombre d'orphelins élevés, dont
beaucoup se convertirent, les immenses bâtiments construits, les énormes
sommes d'argent reçues et utilisées - tout cela fournit un exemple frappant de
la puissance victorieuse de la prière de foi.

En 1837, George Müller publia la première partie de son livre: «Exposé de


quelques-unes des dispensations de Dieu envers G. Müller», qui a exercé une
influence extraordinaire sur la vie d'un grand nombre de personnes, les
encourageant à s'attendre au Seigneur.

Table des matières

Précédent: Anthony Norris Groves. Sa vie missionnaire

Suivant: R. CI. Chapman

120 A Narrative of some of the Lord's Dealings with George Müller».


17

Le don de la foi

Définition :

Le don de la foi ne doit pas être confondu avec cette confiance naturelle que
chacun possède et qui rend les relations humaines possibles. Il n'a rien à voir avec
une foi basée sur le raisonnement ou avec la foi d'un simple chrétien de nom
(Jacques 2 : 26).

Il ne s'agit pas de la foi nécessaire au salut (Ephésiens 2 : 8) ni même de la foi qui


s'empare des promesses de l'Ecriture. Ce n'est pas non plus le fruit de fidélité (ou de
foi) dont parle Galates 5 : 22. La foi générale se base sur la Parole de Dieu.

Mais le don de foi entre en action lorsqu'un problème ne peut être résolu sans que
Dieu intervienne de façon miraculeuse. (1*

1) On pourrait dire que la foi générale saisit les promesses de Dieu contenues dans
l'Ecriture, tandis que le don de la foi saisit des promesses de Dieu révélées directement
par l'Esprit dans une circonstance particulière (N d T).

Utilité de ce don :

Les caractéristiques de ce don se révèlent par exemple dans la vie d'Abraham et


d'Elie.

Abraham eut la foi que, malgré leur age avancé, Sara lui donnerait un fils (Romains
4 : 19).

Elie saisit par la foi qu'en réponse à sa prière, la pluie ne tomberait pas pendant
trois ans et demi (Jacques 5 : 17). Il saisit par la foi que la pauvre veuve de Sarepta
ne manquerait ni de farine ni d'huile pendant longtemps (1Rois 17 : 14). Sur le mont
Carmel, il fut convaincu que Dieu exaucerait sa prière en envoyant le feu du ciel
(1Rois 18 : 36-38).

Le même don de foi se manifesta dans la vie de Josué lorsqu'il fit marcher le peuple
autour de Jéricho durant 7 jours (Josué 6).

Il est souvent difficile, voire même impossible, de dire si un événement a été causé
par le don de la foi ou par le don des miracles. Souvent les deux dons se
manifestent simultanément (Actes 6 : 8).
18

George Muller manifesta ce charisme d'une façon très particulière. Sa biographie


nous révèle qu'il reçut dans sa vie environ 1 400 000 livres sterling pour son travail
parmi les orphelins, sans avoir jamais parlé à personne de ses besoins. Lorsque
Muller commença de confier à Dieu ses problèmes financiers, il avait au début
autant de peine à avoir la foi pour un seul shilling que plus tard pour 1000 livres.

Le don de la foi est particulièrement désirable en temps de grande nécessité, parce


qu'il permet d'accomplir l'impossible (voir Matthieu 17 : 20) .

Rappels/
Frères
LES PIONNIERS DE DUBLIN
Edward CRONIN est un jeune étudiant catholique. Pendant ses études pour devenir
dentiste, il se convertit et s'intègre dans une église anglicane. Vers 1820, pour des
raisons de santé, il s'établit à Dublin où, après avoir obtenu son doctorat, il ouvre un
cabinet. Il est préoccupé par les divisions qui déchirent les églises et souhaite
retrouver l'unité décrite dans le Nouveau Testament. Il entre en contact avec d'autres
chrétiens qui partagent son souci de communion et de vie spirituelle véritables. Avec
eux, il se retrouve de plus en plus souvent pour lire, méditer la Bible et prier. Le petit
groupe grandit lentement dans les années qui suivent.

Il faut mentionner parmi ses membres un Anglais, Anthony Noms GROVES, né en


1795. Il est aussi dentiste ! A Plymouth, il avait rencontré plusieurs pasteurs de
tendance évangélique ; à Exeter, une demoiselle, Miss Paget, elle-même sortie de
l'église officielle, l'amène à une expérience religieuse profonde3. Il s'établit dans cette
dernière ville et y ouvre un cabinet dentaire qui devient rapidement très lucratif. Peu
de temps après il se marie, et devenu membre actif de son église, il décide avec sa
femme de donner aux pauvres un dixième, puis un quart, puis davantage encore de
ses revenus ; et enfin, en 1825, se sentant concerné par l'évangélisation, il entreprend à
Dublin des études de théologie en vue de partir en mission.

Et c'est là que son chemin croise celui de Cronin : les deux jeunes hommes
deviennent des amis et des collaborateurs pour la vie, en partageant le même amour
pour le Seigneur et le même désir de le servir.

A Dublin, ils font aussi la rencontre d'un pasteur, homme de grande piété, John
Gifford BELLET. Né aussi en 1795, juriste, Bellet est membre d'une famille
bourgeoise ; toute sa famille est anglicane et très pratiquante, ses frères sont membres
du clergé et sa soeur a épousé un pasteur. Dans les décennies qui suivent, il joue un
grand rôle dans la formation et l'édification des jeunes assemblées.

Groves se prépare à être ordonné pasteur de l'Eglise anglicane, quand un


missionnaire de passage lui demande si cette ordination lui est vraiment nécessaire
pour la mission. Cette question le préoccupe. Et deux jours avant la date prévue pour
19
son ultime séjour à Dublin, celui pendant lequel il doit y être ordonné, des voleurs
pillent sa maison et emportent ses économies ! Groves y voit l'intervention de Dieu et
renonce à l'ordination ! Mais la Church Missionary Society, avec laquelle il projette
de partir, l'avertit qu'il ne pourra pas prêcher sans avoir été ordonné ; il est troublé,
mais arrive à la conviction qu'il pourra tout de même servir le Seigneur en toute
simplicité.

LES PREMIERES REUNIONS

Au petit groupe initial se joignent quelques autres amis ; ils se retrouvent maintenant
régulièrement tous ensemble pour lire la Bible et s'entretenir de sujets spirituels. Cela
se passe dans les années 1825 à 18274. Ne se sentant plus à l'aise, ni les uns ni les
autres dans leurs églises respectives, ils décident de continuer de se réunir entre eux,
et bientôt de prendre la Cène ensemble pour manifester plus intensément la
communion qu'ils vivent. H.A. Ironside raconte que c'est en 1825, dans l'antichambre
de son cabinet dentaire, que Cronin, avec un de ses amis qui allait partir pour Londres, avait pris
pour la première fois la Cène5. Mais c'est, semble-t-il, un peu plus tard, peut-être sur la
suggestion de M. PARNELL, que ces rencontres avec louanges et Cène deviennent
régulières6.

Un autre petit groupe de chrétiens les rejoint en 1830 et la communauté se développe.

En 1829, Anthony Groves, Parnell et d'autres partent en mission à Bagdad, puis en


Inde. Les épouses des deux premiers meurent en cours de route. Les épreuves furent
nombreuses, mais ils poursuivirent fidèlement leur ministère missionnaire.

Dans les années qui suivent le départ de A.N. Groves en mission, Darby, qui a une
forte personnalité, devient un des éléments moteurs du mouvement naissant. Vers
1830, il y a quelques cinq ou six petites assemblées en Irlande7. Le ministère de J.N.
Darby a contribué à leur création.

J.N. DARBY

John Nelson DARBY, né le 18 novembre 1800, est fils d'un lord, riche propriétaire
terrien irlandais et petit-fils de l'amiral Nelson, le vainqueur de Trafalgar. Il se destine
à la carrière juridique et fait de solides études de droit dans une université de Dublin.
Quand il manifeste le désir de devenir pasteur (prêtre dans l'Eglise anglicane), son
père le déshérite, mais le jeune homme persiste dans sa vocation. Il devient diacre,
puis est nommé en 1926 ministre du culte dans une paroisse de montagne en Irlande.

Dans sa jeunesse, il a été anglican zélé, et même fortement tenté par la théologie
catholique, plus respectueuse de la personne du Christ que ne l'est la théologie
protestante libérale. Il croit fermement à la succession apostolique, pratique
régulièrement un jeûne sévère, mettant même sa santé en danger8.

Après un grave accident, il doit se rendre à Dublin pour sa convalescence. C'est là, en
20
1828, que toujours très préoccupé par les choses spirituelles, il entre en contact avec
J.G. Bellet qui le présente à ses amis. Il fréquente occasionnellement la petite
communauté. Cette année-là9 (certains disent un peu plus tard), il démissionne de sa
cure mais sans quitter officiellement l'Eglise anglicane et sans devenir formellement
membre des assemblées naissantes10 , car il souhaite pouvoir continuer de prêcher
dans les églises anglicanes si l'occasion lui en est donnée. Après avoir quitté sa cure,
il va vivre une année entière dans une chaumière de paysan, passant ses journées dans
la prière et la méditation.

Selon Bellet, J.N. Darby est un homme qui, bien que ne payant pas de mine à
première vue, se révèle vite érudit, brillant, excellent prédicateur et enseignant11 ; il est
très doué pour les langues.

En 1828 déjà, il écrit une brochure qui a pour titre « De la nature et de l'unité de
l'Eglise de Christ12 ». J.N. Darby est profondément peiné par les divisions, les
ambitions rivales dans l'Eglise, les crises qui se résolvent trop souvent par des
sécessions13.

Dès 1831, un mouvement de réveil se dessine en Irlande ; sur l'invitation de ses amis,
il collabore avec eux dans la prédication itinérante. Son ministère infatigable contribue
à faire connaître le mouvement dans d'autres villes14, et cela jusqu'en 1845.

Par ses dons remarquables, sa piété profonde, son zèle exemplaire et sa capacité de
convaincre, Darby a été un de ceux qui, dans les débuts, ont le plus contribué à
développer le mouvement des frères, d'abord en Irlande, puis en Angleterre, dans les
décennies 30 et 40.

PLYMOUTH

A la même époque qu'en Irlande, de petits groupes similaires à ceux de Dublin


commencent à se créer aussi en Angleterre. Benjamin Wills NEWTON fait partie de
celui de Plymouth.

Newton est né en 1807 dans une famille quaker. Orphelin de père dès avant sa
naissance, il est élevé dans un climat austère, et se révèle un très brillant étudiant dans
de nombreuses disciplines. De conviction calviniste modérée, il se désole de constater
que la plupart des personnes qu'il côtoie vivent « dans une torpeur spirituelle mortelle
pour leur âme15 »

J.N. Darby a été son condisciple à Exeter Collège. C'est invité par Newton, devenu le
principal responsable de l'assemblée de Plymouth, qu'il vient, en 1834, visiter le
groupe de cette ville. Mais Darby décline l'invitation de s'y intégrer et d'y prendre une
responsabilité, toutefois il y prêche régulièrement.

Les ministères de NEWTON et DARBY contribuent au développement de cette


assemblée qui joua un rôle déterminant dans l'histoire des frères. Elle compte
rapidement plus de 1000 membres.
21

A partir de 1834, HARRIS publie à Plymouth le périodique The Christian Witness


(Le Témoignage Chrétien) et d'autres ouvrages qui font ainsi connaître le
mouvement16.

Il y aura, dans les années qui viennent, de nombreux contacts entre le réveil de
Genève et les assemblées naissantes britanniques : ainsi Newton et Wigram se
rendent à Genève ; tandis que Malan et d'autres sont chaleureusement accueillis en
Grande-Bretagne17.

BRISTOL

A Bristol, deux assemblées se développent bien sous l'impulsion de George


MULLER et Henri CRAIK.

George MULLER était un jeune Allemand, étudiant en théologie fort mondain,


jusqu'au jour où il passe par une réelle conversion. Se sentant appelé à évangéliser les
Juifs, il se rend en Angleterre pour y terminer ses études. C'est là qu'il rencontra
Henri CRAIK, lui-même ami de Groves. G. Müller, gagné aux convictions spirituelles
de Craik, renonce alors à n'évangéliser que les Juifs et décide de s'établir avec Craik à
Bristol. Au bout de peu de temps, Müller et Craik louent la chapelle de Béthesda qui
devient le centre d'une communauté florissante. Müller épouse la soeur de Groves. En
1835, sensibilisé à la détresse des enfants abandonnés, il décide d'y ouvrir un
orphelinat.

George Müller, avant de devenir le fondateur des orphelinats, connu pour sa foi
extraordinaire, fut un évangéliste et un enseignant de la Bible. C'est lui qui, en
étudiant les Ecritures, arriva à la conclusion que le baptême ne pouvait être administré
qu'à des croyants, comme signe et témoignage de leur foi. Sur ce point, il s'opposa à
J.N. Darby resté pédo-baptiste (quinze ans plus tard, les deux hommes se séparèrent).
C'est aussi en lisant les Ecritures que G. Müller renonça à toute collecte et décida de
s'attendre au secours de Dieu pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de ses
orphelins ; et nous savons comment Dieu honora sa foi.

Des communautés nouvelles se créent dans plusieurs autres villes d'Angleterre. La


grande préoccupation de ces groupes est l'union et la communion avec tous les
enfants de Dieu. On y lit la Bible, on l'étudie, on prie, puis on partage le repas du
Seigneur.

Il faut noter en passant que les initiateurs de ce mouvement des frères sont des
hommes jeunes, entre 25 et 35 ans, souvent issus de riches familles bourgeoises (tel
M. Parnell qui hérita par la suite du titre de Lord Congleton). La plupart étaient des
intellectuels, et avaient une solide formation théologique (comme en Suisse
Romande), et surtout il s'agissait d'hommes d'une piété profonde. On peut citer
encore Robert CHAPMAN (auteur de nombreux cantiques) ou Francis NEWMAN
(jeune frère du prêtre anglican John Henry Newman qui, lui, se convertit au
catholicisme et devint cardinal).
22

EVOLUTION ET RUPTURE

A partir de 1828, J.N. Darby écrit successivement plusieurs brochures où il affirme et


affine ses convictions. Dès 1829, il récuse les thèses d'Edward Irving (qui insiste sur la
pratique des dons spirituels) et s'étend sur la seconde venue de Jésus-Christ : déjà,
selon Rowdon, la pensée de Darby se focalise sur les questions eschatologiques.

En janvier 1834, The Christian Wïtness publie une nouvelle édition corrigée de son
article sur l'unité de l'Eglise. Mais, cette fois, Darby insiste sur la pureté de l'Eglise et
la nécessaire séparation de l'apostasie.

Darby devient de plus en plus autoritaire, ce que Groves déplore ; en 1836, au


moment de repartir pour un nouveau séjour en Inde, il lui écrit : « Je me rends compte
que vous n'avez plus que quelques pas à faire pour que tout le mal des systèmes,
desquels nous professons être séparés, se reproduise dans votre milieu... Votre union
devient de plus en plus une affaire de doctrine et d'opinion, plutôt que de vie et
d'amour3 ». Cette triste constatation de Groves se trouve, hélas, confirmée quelques
années plus tard par les divisions et les exclusions qui se produisent d'abord en
Suisse, puis en Angleterre, dans les jeunes assemblées.

Dès 1837, Groves se désolidarise clairement des enseignements de Darby4, tandis


que ce dernier, au fil des ans, continue de préciser sa doctrine, en particulier dans une
série de brochures publiées pendant ses séjours en Suisse, puis en Angleterre (1837-
1841) :
• L'église terrestre a « apostasie », elle est « en ruine » : elle n'existe plus
qu'invisible, et sur la terre ne subsistent que de petits « corps », formés de quelques
fidèles qui doivent se séparer de toute communion avec le reste de la chrétienté5.
Ceux qui prennent la cène dans d'autres groupes chrétiens sont exclus de
l'assemblée, d'où le surnom de « frères exclusifs » donné aux membres des
assemblées qui adoptent les vues et la discipline de Darby.
• Darby développe aussi une eschatologie très précise (le dispensationalisme6).
• Il continue de pratiquer le baptême des enfants comme dans l'église anglicane7.

LA SCISSION DES ASSEMBLÉES

De 1837 à 1845, J.N. DARBY vient à plusieurs reprises d'Angleterre en Suisse et y


exerce un ministère dans les Assemblées dissidentes. Dans ces petites communautés,
fragilisées par l'opposition de l'Eglise nationale et l'exil de la plupart de leurs pasteurs,
Darby, avec sa forte personnalité, sa grande culture, sa profonde connaissance de la
Bible et sa piété remarquable, a de suite une grande influence sur les jeunes convertis.

Et malheureusement, son enseignement radical et anticléricaliste trouve un terrain


favorable dans les assemblées dissidentes souvent contestataires à l'égard de leurs
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pasteurs et jalouses de leur autonomie.

Les assemblées de l'« ancienne dissidence » (ainsi appelle-t-on désormais les


premières assemblées nées entre 1817 et 1835) disparaissent presque complètement :
beaucoup suivent Darby, d'autres rejoignent des groupes méthodistes ou contribuent
à la création d'Eglises Libres en 18458.

Darby visite la France à plusieurs reprises et préside, en 1850, un Congrès à Annonay


qui fonde officiellement les Assemblées de Frères en France (les assemblées
exclusives9). Darby voyage aussi dans d'autres pays, Allemagne, Hollande, Belgique,
Italie, mais aussi Canada, USA, Nouvelle-Zélande.

Séparation en Angleterre
II semble que les deux personnalités les plus marquantes dans les Assemblées des
premières décennies, aient été Darby pour celles d'Irlande et Benjamin Wills Newton
pour celles d'Angleterre. Mais leurs convictions évoluèrent de façon différente.

Newton avait publié une brochure sur les souffrances de Jésus dans laquelle il
décrivait la nature humaine de Jésus de façon peu scripturaire10. Darby ne manqua
pas de relever cette doctrine erronée et d'en condamner l'auteur. En 1845, lors d'une
séance à laquelle assistaient une quinzaine d'autres frères, Newton est mis en
accusation. Il reconnaît son erreur mais est obligé de se retirer définitivement de
Plymouth et de s'abstenir de prêcher. Le ministère de cet homme de valeur est ainsi
stoppé dans les assemblées. Il partira à Londres où il continuera un ministère de
prédicateur, tout en restant en butte à une hostilité malveillante qu'il supportera avec
une patience admirable.

Darby et Harris quittent Plymouth. Mais il se fonde à Plymouth même, à côté de


l'assemblée existante, une nouvelle communauté qui adhère à l'enseignement de
Darby et grandit rapidement.

En 1848, Darby prend une décision lourde de conséquence : il excommunie


l'assemblée de Béthesda à Bristol, accusée de n'avoir pas rejeté l'enseignement de
Newton taxé d'hérétique11. Il demande à toutes les communautés qui le suivent de
faire de même. C'est ainsi que non seulement en Angleterre, mais en Suisse et sur
d'autres continents où des assemblées se sont alors créées, on condamne et on
excommunie les membres des communautés qui suivent les prétendues fausses
doctrines professées par Newton, de même que ceux qui prennent la cène avec des
croyants d'autres dénominations.

Le mouvement des Frères est gravement et définitivement divisé12 : d'un côté les
assemblées dites « exclusives13 », de l'autre celles qui reçoivent à la communion des
chrétiens d'autres dénominations ; par contraste, on surnomme alors ces dernières
« Frères larges » ou « Frères ouverts »; elles-mêmes s'appellent parfois « Frères
chrétiens » ou « Assemblées chrétiennes », ou tout simplement les « frères », en
anglais « The brethren ». Et bien que les « frères » n'y mettent pas de « B »
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majuscule, ce groupe d'assemblées constitue bien aujourd'hui un mouvement
d'églises quand on le considère de l'extérieur !

Dans la seconde partie du XIXe siècle, les assemblées exclusives souffrent


successivement de plusieurs scissions pour des raisons doctrinales14. L'une des plus
importantes, et qui touche la France, est celle de 1890 où de nombreuses assemblées
suivent F.E. RAVEN qui, tout en restant fidèle à la pensée et à la discipline de Darby,
présente de façon non orthodoxe l'origine de l'humanité de Christ15.

Avec l’amour de Christ, Dr. Muriel.

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