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par Louis CHAZÉ
Technicien de l’École supérieure de fonderie
Ancien chef du département Transferts et développement technique
du Centre technique des industries de la fonderie (CTIF)
et René SANZ
Ingénieur de l’École nationale supérieure des arts et métiers
et de l’École supérieure d’électricité
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La réduction de CO2 , qui prévaut au cubilot est endothermique, ■ Au nez des tuyères une zone I dans laquelle, au fur et à mesure que
on a donc intérêt, sur le plan thermique, à tenir au plus bas la teneur les filets d’air pénètrent dans le cubilot, la teneur en oxygène de
en CO des fumées mais sa présence est cependant métallurgique- 20,8 % en volume à la sortie des tuyères (pour l’air atmosphérique),
ment nécessaire car elle diminue les effets oxydants et décarburants diminue rapidement, par suite de la réaction d’oxydation du carbone.
de l’atmosphère du cubilot. Corrélativement, la teneur en CO 2 augmente. Par suite de la
Un compromis est donc à trouver entre l’économie de coke d’une température élevée produite par la combustion, dès que du CO 2 est
part et le niveau de carburation et de pertes en silicium et manganèse formé il est réduit en partie par le carbone pour donner du CO (équi-
d’autre part. libre de Boudouard).
De l’entrée à la sortie de cette zone (figure 5) les teneurs varient
pour l’oxygène de 20,8 à 0 %, pour CO2 de 0 à 16 ou 18 % environ,
2.1.2 Zones gazeuses dans le cubilot pour CO de 0 à 8 ou 5 % environ ; ces teneurs étant liées par la relation
CO2 + O2 + 0,6 CO = 20,8 % (en tenant compte du CO2 apporté par
L’évolution de la composition des gaz entre les tuyères et le la castine) pour l’air atmosphérique à 20,8 % d’oxygène. La tempé-
gueulard (figure 2) montre donc une décroissance rapide de l’oxy- rature maximale de 1 500 à 1 700 oC environ, se situe à l’endroit où
gène, une formation de dioxyde de carbone dont la teneur passe la teneur en CO2 est maximale, soit vers la fin de cette zone I.
par un maximum qui se situe dans la zone des températures maxi-
males, puis diminue sous l’effet de la réaction de réduction de ■ Une zone II dans laquelle il ne se produit plus de CO2 , tout l’oxy-
Boudouard, enfin une augmentation progressive du monooxyde de gène ayant été consommé, mais du CO par la réaction de Boudouard
carbone au détriment du dioxyde de carbone. qui se poursuit, de moins en moins activement, du fait de la diminu-
tion de la température quand on s’élève dans la colonne du cubilot.
La composition des gaz entre la sortie des tuyères et la cheminée
n’évolue pas selon des plans horizontaux comme on le schématise De l’entrée à la fin de cette zone, qui va jusqu’à la surface isotherme
parfois. Cette évolution se fait dans l’espace du cubilot le long de de 1 000 oC environ, la teneur en CO2 diminue de 16-18 % à 10-16 %
la trajectoire des filets gazeux et selon des volumes que l’on peut environ, au bénéfice de la proportion de CO qui augmente de 8-5 %
imaginer (figure 5) [3]. On peut distinguer trois zones (figure 5). à 18-8 % environ selon les conditions de marche. Ces teneurs sont
toujours liées par la relation (teneur en O2 = 0) :
CO2 + 0,6 CO = 20,8 %
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■ À la sortie
● Les fumées qui contiennent du dioxyde de carbone (CO2) et du
Tableau 1 – Volumes de gaz mis en jeu
monoxyde de carbone (CO) provenant de la combustion du carbone, pour la combustion d’1 kg de carbone
de l’hydrogène provenant en partie du coke et en partie de la réduc- (carburation déduite)
tion de la vapeur d’eau contenue dans l’air soufflé, de la vapeur d’eau
résultant de la vaporisation de l’humidité du coke, enfin l’azote de Volume (m3) (1)
l’air qui transite dans le cubilot. d’après la formule (4) d’après la formule (5)
● Le laitier composé essentiellement de chaux, silice, alumine,
oxydes de fer et manganèse, soufre.
● La fonte, pour mémoire dans cette étude de la combustion du
O2
A
1,867 1 – ---- ( 1 – n )
2 0,933 (1 + n)
coke.
En tenant compte du CO2 dégagé par la décomposition de la
castine et de l’utilisation d’un air à teneur en oxygène quelconque,
Air 1,867
x A
2
--------------- 1 – ---- ( 1 – n ) 4,487(1 + n)
→ CO
1–x CO 1,867(1 – n)A 1,867(1 – n)
C+ CaCO 3 + O 2 + ------------- N 2 2 + CO + N 2 + CaO (3)
x
avec x teneur en oxygène de l’air. (1) Volumes mesurés dans les conditions normales de température et de
pression
En désignant par :
• k le rapport CaCO 3 /C brûlé (carbone de recarburation déduit) ;
• A = 1 + 0,2 k ; On peut calculer à partir des enthalpies de formation des gaz (table
• a teneur en CO 2 des fumées ; de Rimbault) la température théorique qu’atteindraient les gaz de
• b teneur en CO des fumées ; combustion. La figure 6 donne cette température en fonction de
• e teneur en hydrogène des fumées ; l’indice de combustion n, dans différents cas : air atmosphérique,
• d teneur en N 2 des fumées ; vent froid suroxygéné à 25 et 30 %, vent chaud atmosphérique
• n indice de combustion n = a /(a + b). chauffé à 500 oC et 1 000 oC.
L’indice (ou rapport) de combustion n caractérise le régime de La température réelle dans le cubilot, fonction des transferts ther-
marche de cubilot. Il situe l’allure entre oxydante (combustion stœ- miques est difficile à calculer.
chiométrique du coke en CO2 , b = 0) et réductrice (formation de CO,
a = 0).
En équilibrant l’équation précédente (3) on arrive à la relation 2.2 Fusion des charges
générale de combustion suivante (2) :
A
C + ( A – 1 )CaCO 3 + 1 – ------ ( 1 – n )
2 O 2
1–x
+ -------------N 2
x
La colonne du cubilot est un échangeur thermique direct entre les
gaz chauds ascendants et les matières descendantes. Cet échange
(4) sera d’autant plus efficace que la température des gaz sera élevée,
A
→ nACO 2 + ( 1 – n )ACO + 1 – ------ ( 1 – n )
2 ------------
1–x
x
- N 2 + ( A – 1 )CaO
que la surface d’échange sera grande et que la durée de contact sera
longue.
La colonne du cubilot peut être divisée en plusieurs zones
Avec l’air atmosphérique à 20,8 % d’oxygène et en négligeant le
(figure 7).
dégagement de CO2 de la castine cette équation se simplifie comme
suit : ■ Zone A
1+n 1+n C’est une zone de préchauffage qui ne contient que les éléments
C + -------------- ( O 2 + 3,8 N 2 ) → nCO 2 + ( 1 – n )CO + 3,8 -------------- N 2 (5) à l’état solide. Le facteur durée de contact est essentiel. Cette durée
2 2
sera d’autant plus importante, donc la récupération de la chaleur des
Ces équations permettent de calculer les volumes ou masses des fumées plus poussée que le volume de la colonne du cubilot entre
éléments en jeu et l’énergie thermique dégagée par la réaction à la paillasse et le gueulard sera importante. L’étude [7] donne la rela-
partir des entrées et des sorties connues du système (tableau 1). tion statistique entre la température des fumées, l’indice de capacité
Les équations (4) et (5) permettent d’établir la relation entre les de préchauffage et le taux de coke.
teneurs en CO2 (a) et en CO (b) des fumées.
■ Zone B
Avec l’équation simplifiée (5) on obtient :
C’est une zone de fusion où l’on trouve un mélange de solide et
a + 0,6b = 0,208 de liquide.
Avec de l’air à teneur en oxygène x, cette relation devient : ■ Zone C
1+x C’est une zone de surchauffage où ne subsiste plus que le métal
a + -------------- b = x liquide.
2
Pour la zone B, mais surtout pour la zone C, ce sont les facteurs
température et surface de contact qui deviennent prépondérants.
2.1.4 Température dans le cubilot Une tonne de fonte se présente en effet sous forme de un à deux
millions de gouttes développant une surface extérieure de l’ordre
de 150 m2. On trouve dans une zone où la température et la surface
Avec l’équation simplifiée (5) l’énergie thermique fournie par la
de contact sont les plus élevées ce qui entraîne une surchauffe impor-
combustion du coke s’exprime par la relation suivante :
tante des gouttes de fonte, malgré une durée de contact relativement
W = 246,13 + 162,42 n en MJ/kmole de C faible (durée de chute de ces gouttes entre le niveau de la paillasse
et celui des tuyères).
ou W = 20,51 + 13,55 n en MJ/kg de C
(0)
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■ Vent chaud
Le vent chaud intervient dans la formule (6) par l’indice de
combustion n. En effet il augmente la température théorique de
combustion (figure 6), favorise la formation de CO, ce qui diminue
l’indice n (figure 10). La production et la température de la fonte
augmentent donc avec la température du vent. Les influences de ces
principaux facteurs de conduite sur les résultats de la fusion sont
regroupés sur le diagramme réticulaire (figure 9).
La marche optimale est celle qui donne la température de fonte
souhaitée pour le taux de coke le plus bas. Elle se situe donc sur
le maximum d’une courbe d’égal taux de coke, avec la production
de fonte qui en résulte.
Exemple : si l’on veut une température de 1 450 oC au chenal
(figure 9), en vent froid, il faudra adopter un taux de carbone par rapport
au métal enfourné (carburation déduite) de 11 % et la production
s’établira à 7,2 t · m–2 · h–1 pour un débit d’air de 102 m3 · min–2 · m–1.
■ Son établissement est difficile car il exige d’une part une marche Figure 11 – Flux thermique au cubilot à vent chaud à récupérateur
bien établie du cubilot, ce qui est incompatible avec l’expérimenta-
tion en station d’essais qui ne permet pas d’utiliser la grande quan-
tité de fonte produite, d’autre part des changements de facteurs de
• WEa énergie thermique utilisée pour la décomposition de la
conduite ce qui est incompatible avec une marche industrielle qui
vapeur d’eau contenue dans l’air soufflé,
ne permet d’avoir que quelques points.
• WP énergie thermique perdue par les parois ;
Par ailleurs, certaines conditions doivent rester constantes pour b ) WFu énergie thermique perdue par les fumées sous forme de
permettre son utilisation : qualité du coke, composants et massi- chaleur sensible (WFus) et de chaleur latente (WFul)
vité des charges métalliques... qui se décompose en :
■ La production de fonte ramenée au mètre carré de surface de • WR énergie thermique récupérée par l’air de combustion,
fusion rend ces diagrammes utilisables pour des cubilots de • Wp énergie thermique perdue par les parois de
diamètres différents, sous réserve qu’ils présentent une même récupérateur,
technologie de construction notamment une similitude dimension- • Wfu énergie thermique définitivement perdue à la cheminée
nelle. du récupérateur.
■ La marche optimale se situe pour un débit de vent de l’ordre de À partir de ces flux de chaleur, les rendements s’expriment par
100 m3 · m–2 · min–1 en vent froid quel que soit le taux de coke. les relations :
Le réglage pratique d’un cubilot se fait par approches successives, — rendement du four :
en raisonnant sur les modifications de résultats que laisse prévoir
le diagramme réticulaire, en vue d’obtenir la production, la composi- Wu chaleur utile
r f = --------------- = -------------------------------------------------------------------------------------------------------
tion et la température de fonte souhaitées. WFo chaleur abandonnée dans le cubilot
— rendement combustion :
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Bilans thermiques
2.4.2 Amélioration du rendement thermique
L’établissement d’un bilan thermique nécessite le contrôle de
Le rendement du four peut s’écrire : la fusion avec relevé des bilans matières, des analyses et des
mesures de température, durant une période de fonctionnement
Wo Wu stable du cubilot.
r f = -------------- = -----------------------------------------------------------------
WFo Wu + WL + WEa + WP Le document [5] donne le détail des contrôles et des calculs
Ce rendement est influencé par la conception du cubilot et peu effectués pour l’établissement de bilans thermiques de six
par sa conduite. Il se situe, en général, autour de 75 % et on ne peut cubilots. Nous reprenons simplement ici, à titre d’exemple, un
pas grand-chose pour l’améliorer dans une installation existante. des cas étudiés, pour situer l’importance des flux thermiques. Ce
cas concerne un cubilot à vent froid élaborant une fonte du type
Dans le cas du cubilot à vent chaud à récupérateur, le rendement fonte à cylindres Ft 25, dans les conditions suivantes : produc-
de combustion s’écrit : tion 8,4 t · h–1, température au chenal 1 560 oC, taux de coke
chargé 13 % carburation 0,8 %.
WFo WR WFo
r c = --------------- = 1 + ------------ + ------------- Le bilan thermique établi fait l’objet de la figure 15.
Wo Wo Wo
Énergie Énergie
thermique thermique
fournie utile ou perdue
(%) (%)
Coke ................................................. 98
Oxydation Fe, Si, Mn...................... 2
Enthalpie de la fonte...................... ................... 39
Chaleur sensible des fumées....... ................... 12
Chaleur latente des fumées ......... ................... 38
Laitier, parois .................................. ................... 11
Total.................................................. 100 100
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3.1.5 Conclusion
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L’étude expérimentale d’Ishino [14] illustre bien ce mécanisme et ■ Influence de l’atmosphère gazeuse
confirme que la carburation est maximale juste au-dessus des Nous avons vu lors de l’étude de l’atmosphère gazeuse dans le
tuyères (figure 19). cubilot et du mécanisme de la carburation que cette atmosphère,
globalement oxydante, intervient pour oxyder le carbone de la fonte,
3.2.1.4 Rôle de divers facteurs sur la carburation mais surtout celui du coke, dans les zones où la température est supé-
rieure aux températures d’inversion, avec d’autant moins d’efficacité
Le carbone équivalent de la charge est le facteur le plus influent
que la teneur en CO formé est élevée. Toutes les mesures qui
sur l’importance de la carburation. Ensuite viennent la température
tendront à augmenter les teneurs en CO seront donc favorables à
atteinte dans le cubilot, l’atmosphère gazeuse plus ou moins
la carburation : vent chaud, augmentation du taux de coke...
oxydante, le laitier, la qualité du coke.
■ Influence du carbone équivalent de la charge
C’est le principal facteur d’influence sur la carburation comme le
montre une étude statistique faite à partir de résultats recueillis
lors de nombreux contrôles de cubilots effectués au CTIF (Centre
technique des industries de la fonderie), regroupés sur la courbe
de la figure 20, tous types de cubilots confondus. On constate le
bon alignement des points représentatifs de la carburation en fonc-
tion du carbone équivalent chargé (ferroalliages exclus).
L’équation de la droite de régression, obtenue à partir de ces
résultats, significative à un seuil inférieur à 0,1 %, est la suivante :
∆C = 2,945 – 0,685 Céq ± 0,2 (8)
■ Influence de la température
La carburation croît avec la température de la fonte. Leyson et
Coates ont montré [15] qu’à un accroissement de la température de
la fonte de 25 oC correspondait une augmentation de la carburation
de 0,1 %. La courbe de la figure 21 traduit les résultats de ces essais.
En conséquence, tous les facteurs de marche du cubilot qui élèvent
la température accroissent la carburation. Le diagramme réticulaire
[(§ 2.3) et figure 9] montre que la température, (donc la carburation),
croît avec le taux de coke et que pour chaque taux de coke elle est
maximale pour la marche optimale.
Par ailleurs, toutes les mesures prises qui élèvent la température
de la fonte augmenteront la carburation : carbure de calcium dans
les charges, suroxygénation de l’air, double rangées de tuyères, vent
chaud. C’est ainsi qu’une marche avec du vent chaud à 500 oC donne,
par rapport au vent froid, une augmentation de température au
chenal de 100 oC et une carburation plus forte de 0,3 %. Figure 19 – Évolution de la teneur en carbone dans le cubilot
(d’après [14])
Figure 18 – Carburation en fonction du temps fictif Figure 20 – Influence du carbone équivalent de la charge
de passage au cubilot (ferroalliages exclus) sur la carburation de la fonte
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3.2.2 Sulfuration
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3.3.1 Hydrogène
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Le remède à cette situation, qui serait le séchage de l’air, ne semble SiO2 Al2O3 CaO FeO MnO
pas économiquement valable, si l’on en juge par le peu d’installa-
tions existantes. Laitier acide 40 à 50 10 à 18 25 à 38 1à8 1à5
Laitier basique 30 8 à 10 30 à 50 1 à 1,5 1
3.3.2 Azote
On peut situer l’analyse d’un laitier sur le diagramme
L’azote peut entrer au cubilot dans la fonte. La solubilité de l’azote SiO2-CaO-Al2O3 (figure 26) ce qui permet d’avoir une estimation de
dans le fer dépend de divers éléments d’addition : elle est notam- sa température de fusion et d’expliquer ainsi des difficultés éven-
ment d’autant plus élevée que le carbone est bas. L’azote absorbé tuelles d’écoulement de ce laitier.
sera donc d’autant plus élevé que la charge contiendra plus d’acier. Les laitiers qui contiennent des oxydes basiques (CaO, MgO) ou
À la solidification, la solubilité de l’azote dans le fer baisse et en acide (SiO2) sont caractérisés par un indice de basicité :
se dégageant, il peut produire des cavités dispersées à parois
rugueuses ayant l’aspect de petites fissures. Le seuil d’apparition de i = (CaO + MgO)/SiO2
ces défauts se situe autour de 100 ppm masse pour les pièces Les laitiers acides (i < 1) ont une température de fusion basse, elle
d’épaisseur moyenne et diminue avec cette épaisseur. se situe autour de 1 300 oC (figure 26) et leur intervalle de solidifi-
L’azote diffuse plus lentement que l’hydrogène dans le métal cation de l’ordre de 300 oC est assez grand (laitiers dits longs ). Il
solide, et son dosage donne des résultats valables. en résulte une grande viscosité surtout si la teneur en SiO2 est élevée,
Lorsque ces défauts se produisent, les remèdes consistent à limiter et une baisse de la carburation par suite de l’adhérence du laitier
la proportion d’acier dans le lit de fusion ou à piéger l’azote sous sur les morceaux de coke.
forme d’inclusions de nitrures par addition d’éléments comme le Les laitiers basiques ont un indice de basicité compris entre 1 et
zirconium ou le titane. 3. Leur température de fusion est élevée ce qui nécessite le vent
chaud pour obtenir les températures suffisantes. Leur intervalle de
fusion de 70 oC environ est faible (laitiers dits courts ). Il en résulte
une fusion franche et une bonne fluidité permettant un bon décapage
3.4 Laitier des morceaux de coke d’où une meilleure carburation qu’en laitier
acide.
La première utilité du laitier au cubilot est de rendre possible
l’évacuation des impuretés introduites par les charges et le garnis-
sage en formant des silicates fusibles à basse température par addi- 3.4.3 Quantité de laitier formé
tion de castine.
En outre, le laitier peut avoir un rôle métallurgique important La quantité de laitier formé, fonction des conditions de marche,
lorsqu’on est en marche basique. est très variable. Elle est rarement pesée, mais on peut facilement
la calculer à partir de la masse de chaux chargée et de la teneur en
chaux du laitier obtenu :
3.4.1 Éléments constituants le laitier
M CaCO3 × 56
M L = ----------------------------------
-
Les éléments d’origine qui constituent le laitier proviennent : CaO L × 100
— de la charge métallique :
• sable adhérent aux jets et retours, constitué essentiellement avec CaOL (%) teneur en chaux du laitier,
de SiO2 (0,5 à 1 % de la charge), M CaCO3 ( kg ⋅ h –1 ) masse CO3Ca chargé,
• pertes au feu sur Fe (0,1 à 0,3 % en vent froid), Si (10 à 20 %), ML (kg · h–1) masse de laitier formé,
Mn (15 à 25 %) ;
— de la charge de coke : et masse molaire CaCO3 : 100,
• cendres 5 à 9 % de la charge de coke d’analyse (à titre masse molaire CaO : 56.
d’exemple) SiO2 30 %, Al2O3 26 %, CaO 7 %, MgO 2,5 % ; Cette quantité de laitier formé est de l’ordre de 5 à 8 % de la produc-
— du garnissage : tion de fonte en marche acide et de 10 à 15 % en laitier basique.
• usure du garnissage de 15 à 50 kg par tonne de métal enfourné,
d’analyse moyenne pour un pisé acide SiO2 90 %, Al2O3 10 % ;
— de la charge de fondant : 3.4.4 Rôle métallurgique du laitier
• le plus souvent de la castine constituée de CaCO3 (97 à 99 %),
• spathfluor d’analyse (exemple) CaF2 85 %, SiO2 9 %, Le laitier intervient sur l’évolution de la composition de la fonte
• carbure de calcium eutectique d’analyse C2Ca 72 %, CaO 28 %, à deux niveaux :
• dolomie (pour marche basique) qui est un carbonate double — au niveau du ruissellement des gouttes de fonte sur les
de calcium et de magnésium ; morceaux de coke ;
À la chaleur, les carbonates se décomposent en CO 2 qui se — lors de la traversée, par les gouttes de fonte, de la couche de
mélange aux gaz de combustion et en oxydes qui forment, avec les laitier qui surnage sur la fonte dans le creuset.
autres constituants cités ci-dessus, des silicates fusibles. Nous avons vu qu’au contact des morceaux de coke incandescents
les gouttes de fonte qui ruissellent dissolvent du carbone d’une
manière d’autant plus efficace que le contact est bon. Ce contact
3.4.2 Composition des laitiers dépend de la viscosité du laitier qui se forme sur le morceau de coke,
viscosité qui diminuera et améliorera donc la carburation quand la
À partir de la connaissance des éléments constitutifs du laitier, on température et la basicité du laitier s’élèveront.
peut effectuer un bilan qui conduit à la composition chimique du À la traversée du laitier deux réactions se produisent :
laitier. Cette composition (% en masse) se situe dans les limites — fixation ou réduction des oxydes ;
suivantes : (0) — fixation du soufre.
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Il est important de maintenir constante l’épaisseur de la couche La marche basique en vent chaud conduira à de faibles pertes en
de laitier par l’adoption d’un dispositif d’évacuation du laitier qui Mn et Fe, mais à des fortes pertes en Si (figure 25) car les laitiers
assure une bonne régularité de cette épaisseur dans le cours de la basiques réagissent à l’oxyde acide SiO2 . Avec un laitier acide la
fusion. perte en Si est plus faible, mais les pertes en Fe et Mn sont plus
Sauf cas particuliers, la couche de laitier est à une température élevées.
de l’ordre de 1 500 oC, soit nettement au-dessus des températures La fixation du soufre par la chaux du laitier est une réaction
d’inversion du Fe, Si et Mn. C’est donc le carbone qui réduit les endothermique :
oxydes FeO, MnO, SiO2 . Ce carbone provient du coke présent dans FeS + CaO + C → CaS + Fe + CO
la couche de laitier et dans moindre mesure des gouttes de fonte
qui traversent ce laitier. Il en résulte une légère perte de carbone Cette désulfuration est d’autant plus active que la basicité du laitier
qui augmente avec l’épaisseur de la couche de laitier. est élevée. En laitier acide elle est relativement faible (0,1 à 0,5 %
de S dans le laitier).
Le silicium de la fonte réduit aussi les oxydes FeO et MnO.
En marche basique, avec des laitiers d’indice de basicité de l’ordre
de 2 à 2,5, on peut obtenir des teneurs en S de la fonte de 0,02 %.
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3.4.5 Conclusion En marche acide, le rôle métallurgique du laitier est plus réduit ;
il joue principalement sur la carburation. Le contrôle du laitier permet
En marche basique, le laitier est un élément important de la métal- de suivre la qualité de la fusion, par exemple :
lurgie au cubilot, qui présente cependant l’inconvénient sérieux de — le point représentatif de sa composition sur le diagramme
donner des pertes en Si très élevées (40 à 50 %) avec, en ternaire CaO-Al2O3-SiO2 (figure 26) permet de connaître sa tempé-
contre-partie, des pertes en Fe et Mn très faibles, une désulfuration rature de fusion approximative et de déterminer ainsi les causes de
poussée (0,02 %), et une carburation importante (4 % de C avec des difficultés éventuelles d’écoulement de laitier ou de couronnements
charges constituées uniquement d’acier). dans le cubilot ;
— l’indice de basicité permet de régler l’addition de castine ;
— les teneurs en FeO et MnO permettent de juger une allure de
fusion oxydante.
Références bibliographiques
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Documents de base CTIF-Fo81 fusion au cubilot avec soufflage de vent bone au cours de la fusion au cubilot. Traduc-
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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 765 − 17
P
O
U
Fusion de la fonte au cubilot R
E
par Louis CHAZÉ N
Technicien de l’École supérieure de fonderie
Ancien Chef du département Transferts et développement technique au Centre technique
des industries de la fonderie CTIF
et René SANZ
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’arts et métiers
S
et de l’École supérieure d’électricité
A
Constructeurs
V
— Air liquide (L’) Département français des gaz. Représentant : Küttner (G.H.W. fait maintenant partie du groupe Küttner). O
— CTIF Centre technique des industries de la fonderie.
— EDF Industrie Service commercial électricité.
— Lafarge Réfractaires monolithiques.
— MAFF Matériels et fournitures pour fonderies. I
— George Fischer AG und GF. — SAS Sté d’Exploitation des fours et procédés.
Représentant : George Fischer S.A. Installation de Fonderie.
— KGT Giessereitechnik GmbH.
— SASI Sté française des pisés siliceurs.
— SOPAME.
R
— Küttner GmbH und Co KG.
P
L
U
S
9 - 1997
Doc. M 768doc