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Chapitre II : Le soudage

I. Définitions
I. 1. Le soudage
Un procédé d'assemblage qui produit une
coalescence des matériaux en les chauffant à la
température de soudage, avec ou sans
application de pression ou par l'application
d'une pression uniquement, et avec ou sans
métal d'apport (AWS A3.0).

Cette définition est celle qu'on trouve dans la norme AWS A3.0 (American Welding Society),
ce qu'il faut retenir c'est que le soudage se fait par fusion des deux parties à assembler et celle
du métal d'apport s'il y en a afin que celles-ci deviennent solidaires en se solidifiant. Les
techniques utilisées pour amener les deux parties à la température de soudage sont
nombreuse. La chaleur nécessaire peut être apportée par un arc électrique, par une flamme,
par pression, par frottement… Dans ce cours, on abordera seulement les techniques les plus
utilisées dans l'industrie pétrolière et gazière qui sont SMAW, GMAW, GTAW.

I. 2. Le brasage
Deux ou plusieurs parties métalliques sont jointes à l'aide
d'un métal d'apport dissimilaire don la température de
fusion est supérieure à 450 °C et inférieur à la
température de fusion des métaux à joindre. Exemple :
brasage d'un tuyau de cuivre à l'aide d'un métal d'apport en alliage d'étain.

I. 3. Les zones d’une soudure


Le chauffage des pièces à assembler jusqu’à la température de fusion affecte la structure de
ces derniers (figure 1). Ainsi, trois zones se distinguent :

 La zone de fusion : c’est la zone ou le métal a atteint sa température de fusion. Elle


comporte le métal d’apport et une partie du métal de base.
 La zone affectée thermiquement (ZAT) : c’est une zone qui n’a pas subi de fusion mais
la température atteinte dans cette zone est suffisante pour provoquer des
changements dans la structure du métal et donc dans ces propriétés mécaniques. Si le
refroidissement est rapide, c’est cette zone qui subira la trempe.
 Le métal de base : la température atteinte dans cette zone n’est pas suffisante pour
provoquer des changements dans sa structure.
Figure 1. Les différentes zones dans le métal durant le soudage.

II. Les assemblages


II. 1. Terminologie des joints soudés
Selon l’opération, il existe plusieurs configurations d’assemblage que les parties à souder
peuvent prendre. La figure 2 illustre certaines de ces dispositions.

Figure 2. Certains types de configuration pour le soudage.

Selon la disposition des pièces à souder et la position de la soudure on dénombre aussi


quelques types de soudage tels que :

 Le soudage bout à bout (butt welding) : où la soudure se trouve entre les deux pièces
à souder.
 Le soudage d’angle (fillet welding) : où la disposition des deux pièces à souder forme
un angle et où la soudure se trouve dans l’angle formé par ces derniers.
 Soudage sur bords : où les deux pièces à souder sont collées l’une avec l’autre et où la
soudure se trouve sur les bords de ces deux pièces.
 Soudage par point : où les deux pièces sont collées l’une avec l’autre et où la soudure
et réalisée par des points et non par un cordon de soudure.
II. 2. Préparation des joints bout-à-bout :
Si les pièces à souder sont minces, un nettoyage des deux bords suffit. Mais si par contre les
pièces sont assez épaisses, pour assurer la pénétration de la soudure, les bords doivent être
chanfreinés.

Il existe plusieurs types de chanfreins de géométrie différentes, ci-dessous quelques


exemples :

Chanfrein en V et en demi-V :

L’espace entre les deux pièces ressemble à la lettre « V » (figure 3).

Figure 3. Les chanfreins en V et demi-V.

Chanfrein en J et en U :

L’espace entre les deux pièces ressemble à la lettre « J » ou la lettre « U » (figure 4).
Figure 4. Les chanfreins en J et U.

Géométrie et dimensions d’un chanfrein :

La terminologie des différentes dimensions d’un chanfrein se fait comme suit :


Les dimensions d’un chanfrein (écartement, hauteur du méplat, angle du chanfrein…) sont
l’une des choses qu’un contrôleur doit inspecter avant le début du soudage.

II. 3. Considérations pour la préparation des chanfreins :


Lors de la conception d’un chanfrein, certains critères doivent être pris en considération.
Parmi lesquels :

Le coût et la vitesse de production :

Le volume à remplir en métal d’apport est différent d’un joint à l’autre. Plus la quantité de
métal d’apport à utiliser est importante, plus le coût est élevé et la vitesse de production est
faible. Un joint en « U » par exemple est moins volumineux qu’un joint en V (figure 5).

Figure 5. Chanfrein en V comparé à un chanfrein en U.

L’accessibilité :

L’accessibilité d’un joint est aussi un critère important. Un joint en « V » par exemple est plus
accessible qu’un joint en « U ». Aussi, un joint d’un angle important est plus accessible qu’un
joint d’un angle faible (figure 6).

Figure 6. Accessibilité durant le soudage.

La pénétration

Une soudure de qualité doit avoir une bonne pénétration. L’excès et le manque de pénétration
sont tous les deux des défauts de soudage. Pour assurer une bonne pénétration l’écartement
entre les deux pièces doit être proche du diamètre de la partie métallique du métal d’apport
(figure 7).
Figure 7. La pénétration selon l’écartement.

La déformation

La rétraction d’une soudure qui se refroidit crée des contraintes de tension sur les deux pièces
à souder. Plus l’angle du chanfrein est important plus la partie supérieure de la soudure est
plus large que la partie inférieure, plus les contraintes de tension dans la partie supérieure
sont plus importantes que ceux de la partie inférieure, plus la déformation est importante
(figure 8).

Figure 8. La déformation angulaire en fonction de l’angle du chanfrein.

La faisabilité

Certains chanfreins sont plus faciles à réaliser que d’autre. On prend comme exemple le
chanfrein en « V » par rapport au chanfrein en « U ».

II. 4. Recommandations des normes sur les chanfreins :


Il existe certaines normes qui recommande des chanfreins selon l’épaisseur des pièces à
souder. On cite :

 ISO 9692-1
 ASME B16.25
Par exemple pour des tôles d’épaisseur inférieure à 2mm, ISO 9692-1 recommande un
soudage sur bords relevés (figure 9).

Figure 9. Soudure sur bords relevés proposé par ISO 9692-1 pour une épaisseur t ≤ 2mm.

II. 5. Le chanfreinage
Le découpage des chanfreins se fait par du matériel de découpe tel que :

 La meule
 L’oxy-acétylène
 Découpage à l’arc électrique
 Par plasma
 Par chanfreineuse

III. Les positions de soudage


Les positions de soudage sont classifiées par certaines normes comme l’ASME et l’ISO. Chaque
position a son nom et son code. La figure 10 illustre la classification des positions selon l’ISO.
Figure 10. La classification des positions selon l’ISO.

IV. La chaleur dans le soudage


IV. 1. La quantité de chaleur
Les procédés de soudage génèrent une chaleur qui peut être calculée dans le cas des procédés
à l’arc électrique en fonction de l’intensité électrique et de la tension par l’équation :

60 × U × I
=
1000 × V
 U : tension en volts (V),
 I : courant en ampères (A)
 Vs : vitesse de soudage en cm/min
IV. 2. La sévérité thermique
La sévérité thermique est en fonction du nombre de chemins que peut empreinte le flux de
chaleur dans l’assemblage (figure 11). Plus les chemins sont nombreux et épais, plus la sévérité
thermique est importante. Plus le refroidissement après soudage est rapide, plus il y a risque
de trempe et de fragilisation.

Figure 11. La classification des positions selon l’ISO.

IV. 3. La dilatation et le retrait


Il s’agit de la variation du volume du métal avec la variation de sa température. La dilatation
et le retrait du métal le rendent sujet à des contraintes résiduelles si ses fixations sont serrées.
Si en plus, il y a fragilisation par trempe et inclusion d’hydrogène, l’assemblage peut se
fissurer. En outre, la rétraction de la soudure qui se refroidie crée des contraintes de traction
qui vont déformer l’assemblage.

Pour contrôler la déformation angulaire il faut :

 Ne pas exagérer sur l’angle du chanfrein


 Déformer préalablement l’assemblage
 Appliquer une séquence de soudage appropriée (figure 12)
Figure 12. Contrôle du retrait angulaire par une séquence de soudage appropriée.

IV. 4. Le préchauffage :
Parfois il est nécessaire de préchauffer les pièces à souder pour éviter la fissuration. Le
préchauffage a pour objectif :

 De diminuer le gradient de température entre la soudure et le métal de base, et ainsi


éviter le refroidissement rapide et la fragilisation de la structure.
 D’évaporer l’humidité pour éviter les porosités et les soufflures dans la soudure.

V. La soudabilité
V. 1. Définition
Un métal qui a une bonne soudabilité est un métal qui ne se fissure pas facilement par les
effets de dilatation et de retrait, et qui ne se trempe pas facilement. C'est-à-dire qu’il faut une
vitesse de refroidissement très rapide pour qu’il subisse la trempe et que sa structure devient
dure et fragile.

La soudabilité est en relation inverse avec la teneur en carbone (figure 13), ou le carbone
équivalent dans le cas d’un acier qui contient d’autre éléments en plus du carbone.

Si l’on représente cette soudabilité par un coefficient « s » variant de 0 à 10, la courbe ci-
dessous représente la variation de s en fonction de la teneur en carbone.
Figure 13. Baisse de la soudabilité avec l’augmentation du pourcentage de carbone dans l’acier

Pour les métaux de basse soudabilité, il faut un préchauffage important pour éviter la
fissuration et une liberté de dilatation et de rétraction.

V. 2. Le carbone équivalent
Le carbone équivalent prend en considération le carbone présent dans l’acier ainsi que les
autres éléments. Plus le carbone équivalent est élevé plus la soudabilité est faible. Il se calcule
par l’équation suivante :

% % +% +% % +%
=% + + +
6 5 15
Le carbone équivalent compensé prend aussi en compte l’épaisseur des pièces :

= + 0.0254 × E

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