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Réalisé par :
Rihem Ouertatani
Dorra Methni
Classe :
2AGM3
This project aims to model and simulate the friction stir welding process by solving the
heat equation considering the effect of certain welding parameters, the heat flux generated, and
the initial and boundary conditions related to this process. Starting with the heat transfer
modeling, we used Song's analytical model on 6061-T6 aluminum alloy sheets. We modeled
two heat sources, a volumetric source, which describes the heat generated through the rotation
of the tool shank, and a second surface source, which describes the heat generated during the
friction of the shoulder and the surface of the parts to be assembled. Finally, we have simulated
the process using the finite element calculation code ABAQUS in transient regime. This three-
dimensional numerical simulation allowed us to predict the thermal behavior of welded parts.
Through this process, we were able to determine the temperature at each point of the parts and
at each moment during welding. Indeed, the temperature at the parts did not reach the melting
temperature, which is the main advantage of this welding process compared to other
conventional welding processes.
Table des matières
1.4.1 Phénomènes physique observés durant le soudage par friction et malaxage ...... 11
iv
1.4.3.1 Modèle analytique d’Arora ..................................................................... 15
2.2.4 Chargement.......................................................................................................... 27
Conclusion générale 36
Références bibliographique 37
v
Liste des figures
1 Classification des procédés de soudage................................................................................... 1
12 Les conditions aux limites du procédé de soudage par friction malaxage. ......................... 24
vii
Introduction générale
Le soudage est une technique d’assemblage très utilisée car elle garantit des jonctions de bonne
qualité avec une bonne productivité. Mais pour les techniques de soudage conventionnels
l’existence d’un gradient thermique élevé, génèrent des contraintes dans les pièces soudées
pouvant induire des défauts de construction. Le soudage par friction et malaxage a pu palier à
ce problème. En effet il permet d’assembler, sans atteindre la température de fusion, des alliages
réputés difficilement soudables par les techniques de soudage conventionnels, comme les
alliages d’aluminium, de cuivre et de titane.
La maitrise d’un tel procédé nécessite la réalisation de plusieurs essais de soudure, ce qui peut
être couteux d’où le recours à la simulation numérique.
Dans ce cadre, s’inscrit ce projet de fin d’année intitulé « Etude numérique du soudage par
friction et malaxage ». Ce rapport est subdivisé en deux chapitres. Le premier présente une
étude bibliographique qui décrit le principe du soudage par friction et malaxage, ses principaux
paramètres ainsi qu’une étude des alliages d’aluminium et leurs caractéristiques. Ce chapitre
comprend aussi une étude détaillée des phénomènes physiques mis en jeu durant le soudage
ainsi que leurs modélisations mathématiques. Quant au deuxième chapitre, il est consacré à la
modélisation et à la simulation du comportement thermique des pièces à souder.
viii
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
ix
Chapitre 1
Etude bibliographique du soudage par
friction et malaxage
1.1 Introduction
Ce chapitre est une étude bibliographique dont le but est d’étudier le principe du soudage
par friction et malaxage ainsi que ses paramètres. Il présente aussi les phénomènes physiques
mis en jeu durant le soudage et leur modélisation mathématique.
1.2.1 Généralités
Le soudage est une opération qui permet d’assurer la continuité de la matière entre des parties
constitutives d’un assemblage de façon permanente. Il fait intervenir la température ou la
pression ou les deux simultanément. Il est réalisé avec ou sans métal d’apport dont la
température de fusion est au voisinage de celle du matériau de base. Il existe plusieurs procédés
de soudage qui peuvent être classés en fonction de l’énergie utilisée comme le montre la figure1
[20].
1
Tout au long de ce chapitre nous allons nous intéresser au soudage par friction malaxage qui
a été inventé par Wayne Thomas à l'institut de soudure britannique en 1995 [3]. Ce procédé est
un procédé de soudage à l'état solide ce qui signifie que les pièces sont jointes sans atteindre la
température de fusion. Cela offre de nombreux avantages dans la fabrication de produits en
aluminium. En termes de matériaux, l'accent a été traditionnellement mis sur les alliages non
ferreux, mais les progrès récents ont remis en question cette hypothèse, permettant ainsi au
soudage par friction malaxage d'être appliqué à une large gamme de matériaux. Le soudage des
alliages des séries 2xxx et 7xxx, traditionnellement considérés comme non soudables, est
maintenant possible grâce à ce procédé.
2
Figure 2 : Principe du soudage par friction-malaxage [2]
Quatre zones peuvent être distinguées dans le joint soudé. A cause de la différence des
températures atteintes dans chaque zone, les microstructures et les propriétés varient (figure 3)
• Zone A : Cette zone est non affectée par la soudure car elle est éloignée de la zone soudée
les propriétés mécaniques et la microstructure restent donc inchangées.
• Zone B : Aussi appelée zone affectée thermiquement (ZAT) : Le métal n’a pas subi de
déformation mais il a subi des modifications de la microstructure et des propriétés
3
mécaniques à cause de l’élévation de la température engendrée par le passage de l'outil à
travers les pièces à souder.
• Zone C : Aussi appelée zone affectée thermo-mécaniquement (ZATM) : Cette zone a été
affectée thermiquement. Et étant plus proche du noyau de soudure, le métal a subi une
déformation plastique. Ce qui a causé une modification des propriétés mécaniques et la
microstructure.
• Zone D : cette zone est le noyau de soudure : Cette zone correspond au cœur du cordon de
soudure et elle est relative au métal ayant subi la friction et le brassage. La taille de cette
zone est un peu plus grande que celle de la tige.
Le procédé de soudage par friction malaxage est différent des procédés de soudage
conventionnels étant donné qu'aucun métal d'apport et qu'aucune source de chaleur externe ne
sont utilisés. Il nécessite toutefois des équipements plus imposants que le soudage à l'arc ou
au plasma et autant de précision au niveau du contrôle de ses paramètres. En effet, ces pertes
varient selon l'épaisseur, le type de matériau et la soudure à réaliser. Les trois principaux
paramètres de soudage (figure 4) [18], affectant la qualité de la soudure, sont :
• La géométrie de l’outil.
• La vitesse de rotation de l’outil.
• La vitesse d'avance de l'outil.
4
1.2.3.1 Outil de soudage
Epaulement :
5
La tige :
6
point, la vitesse tangentielle de l’outil à son diamètre utile doit correspondre à la vitesse de
friction de chaque matériau selon sa courbe viscosité / température.
Ce procédé de soudage s’applique essentiellement sur des pièces mises bord à bord, mais
d’autres configurations sont possibles comme le soudage d’angle, le soudage en « T », ou le
soudage par superposition [3].
7
1.2.4.1 Préparation des pièces à souder
La préparation des pièces à souder est simple car il ne doit pas y avoir de chanfrein. La
précision du joint n’est pas critique et des défauts d’accostage pouvant atteindre le dixième des
épaisseurs à souder sont acceptables.
De plus il n’est pas nécessaire de décaper les pièces avant de les souder, en particulier pour les
alliages d’aluminium car les dépôts sont broyés mécaniquement et se diluent dans le cordon.
En principe, l’outil entre en contact avec la matière ce qui conduit naturellement à sa plongée.
Cependant, pour diverses raisons et dans le cas par exemple de matériaux durs ou de tôles de
forte épaisseur, on peut être amené à faciliter la plongée en pratiquant un perçage préalable qui
se comble ensuite par la soudure.
La soudabilité métallurgique a été démontrée pour une vaste gamme de matériaux qui
comprend essentiellement le cuivre et ses alliages, le plomb, le titane et ses alliages, les alliages
de magnésium, le zinc, les aciers doux et les matières plastiques. Ces matériaux sont utilisés
dans de nombreux domaines de la construction mécanosoudée comme l’industrie Ferroviaire et
navale, aéronautique et automobile.
Les alliages d’aluminium sont particulièrement bien soudés par le procédé de soudage
par friction malaxage et de nombreux essais ont été conduits pour développer les conditions
d’application du procédé à ces matériaux industriellement utilisés (séries 1000 à 8000).
Pour les alliages légers, les épaisseurs communément accessibles vont de 1,2mm à
75mm sans préparation particulière en une seule passe et jusqu’à 100 mm en deux passes.
Le soudage par friction malaxage est l’un des procédés de soudage les moins
contraignants et les plus efficaces. Il présente de nombreux avantages technologiques,
économiques, et environnementaux.
8
Avantages technologiques et économiques
Grace à ce procédé nous pouvons aujourd’hui souder les nuances d’alliage d’aluminium,
considérées difficilement soudables auparavant, comme les alliages corroyés des séries 2000 et
7000 et certains alliages de fonderie. Ce procédé nous permet aussi de souder des pièces de
différents alliages d’aluminium, en toute position et avec de fortes épaisseurs sans métal
d’apport et en une seule passe. De plus le soudage par friction malaxage est un procédé de
soudage dont la température maximale atteinte ne dépasse la température de fusion de la
matière, Ce qui permet d’éviter la formation de fissures, la perte de résistance sur certaines
zones, la distorsion et les contraintes de retrait. Ce qui garantit des tensions résiduelles limitées
ou même inexistants. En outre les pièces soudées par friction malaxage ne nécessitent pas de
finition car le cordon est plat.
Avantages environnementaux
1.3.1 Généralités
9
correspondant à un environnement atmosphérique [4]. Cependant, les propriétés mécaniques de
l’aluminium sont faibles comme le montre le Tableau1, ce qui limite l’usage de l’aluminium
pur dans l’industrie.
99,99 10 45 12-16
99,8 20 60 19
99.6 30 70 18 -25
La désignation des alliages d’aluminium est régie par un institut américain, « Institut
national de normalisation américain ». Les alliages d’aluminium sont classés selon un nombre
composé de 4 chiffres. Le premier chiffre indique la série de l’alliage propre à l’élément
d’addition majoritaire (Tableau 2) [4]. Il est à noter que la nomenclature adoptée pour la famille
1XXX (aluminium seul) diffère de celle des alliages et a pour principal but de renseigner sur la
pureté de l’aluminium. Dans les familles 2 à 8, le 2ème chiffre de la nomenclature est réservé
aux modifications successives de la composition chimique de l’alliage permettant d’améliorer
certaines propriétés et Le troisième et le quatrième sont des numéros d'ordre et servent à
identifier l'alliage.
10
Tableau 2 : Eléments d’alliages en fonction de la série et domaine de composition
Principaux Domaine de
Série d’alliages Eléments d’alliages
composition (% massique)
12
Couplage métallurgie mécanique
Tout au long de ce projet, nous allons nous intéresser au comportement thermique des pièces
lors du soudage. Il s’agit de résoudre l’équation de la chaleur en régime transitoire non linéaire
donnée par l’équation 2.
∂T
ρ(T)C(T) ∂t − div (k(T)⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
grad(T)) − q̇ = 0 (eq2)
Avec 𝜌(𝑇) est la masse volumique en Kg/mᶟ, 𝐶(𝑇) est la capacité calorifique massique en J/Kg.
K, 𝜆(𝑇) est la conductivité thermique en W/m.K et 𝑄 est la source de chaleur volumique (W/mᶟ).
Mais pour résoudre l’équation de chaleur (eq2), on doit tenir compte des conditions initiales
(eq3) et aux limites qui sont les suivantes (eq 4 à 7) :
Selon Heurtier et Coll [10], la friction autour de la tige peut être négligée par rapport à la friction
sous l'épaulement. Dans la plupart des cas, seules les deux sources sont modélisées dans les
outils numériques. La nature de la génération de chaleur dans les modèles numériques varie
cependant selon le matériau, l'outil et les hypothèses prises en considération. Par exemple,
Schmidt et Hattel [11] ont démontré que la chaleur provenait à 83% par l’épaulement et à 16%
par la tige. La chaleur générée lors du soudage permet au matériau d'atteindre entre 70 et 90 %
de sa température de fusion. Les chercheurs utilisent différentes équations pour représenter ces
sources de chaleur dans les modèles numériques, mais elles sont toutes reliées à la friction de
l'outil sur les plaques et aux vitesses de soudage. La formule générale souvent utilisée est la
suivante [19] :
Avec Qcollage correspond à l'énergie interne due aux déformations plastiques et Q glissement à la
friction de l'outil sur le métal. Quant au coefficient δ, il s'agit d'un facteur de pondération sans
dimension qui indique la fraction d'énergie générée par la friction par rapport à l'énergie totale
générée.
Dans plusieurs modèles numériques, l'outil est modélisé par une source de chaleur qui se
déplace à la surface des pièces à souder. Cela a pour but de simplifier les modèles. Toutefois,
lorsque le système est en régime permanent, des pertes de chaleur se produisent à travers l'outil
ce qui fait également de lui un dissipateur de chaleur tout comme les supports des plaques qui
agissent similairement à des ailettes de refroidissement. Cette remarque a été amenée par
Ricardo Avila [12]. Cependant, son modèle n'a pu coupler l'effet thermique et mécanique du
procédé. Il s'est donc résigné à considérer la partie mécanique seulement. En revanche,
l'observation est en soit intéressante et devrait être implantée dans les prochaines études.
En ce qui concerne les modèles analytiques pour la génération de chaleur au cours du procédé
de soudage par friction malaxage, on trouve le modèle analytique d’Arora , de Hamilton, de
Schmidt et de Song.
14
1.3.4.1 Modèle analytique d’Arora
Les termes de génération de chaleur du modèle d'Arora et coll [13] sont basés sur deux sources
distinctes soient des déformations plastiques et de l'interaction de l'outil avec les plaques
(friction et déformation). La génération de chaleur due à l'interaction de l’outil/matériau (Q in)
est d'ailleurs calculée à partir de l'équation suivante :
Ar
Qin = [(1 − δ)ηd τ + δμPN] [(rω − u sin θ) ] (eq9)
V
Quant à la chaleur produite par les déformations plastiques situées loin de l'interface
outil/matériau (Qin)elle est évaluée comme suit en supposant que le matériau se comporte
comme un fluide visqueux :
Q in = ξ μ ϕ (eq10)
Avec
Où 𝜇 𝜙 correspond à la chaleur générée par les forces de dissipation visqueuses pour un fluide
de faible viscosité comparativement avec l'aluminium et la constante, est une constante de
pondération.
Le modèle présenté par Hamilton et coll. [14] est similaire à celui d'Arora. Il inclut l'effet de la
friction à l'interface outil/matériau ainsi que l'énergie dissipée par les déformations plastiques.
15
Ainsi, la génération de chaleur produite par la tige et l'épaulement est déterminée par ces
équations :
où 𝛿 est le ratio d'énergie dissipée par la friction sur l'énergie total générée, 𝜂𝑑 et 𝜂𝑓 sont
l'efficacité du transfert de chaleur générée par les déformations (𝜂𝑑) et par la friction (𝜂𝑓), 𝜏 est
la limite élastique en cisaillement (limite égale à 𝜎𝑦/√3), 𝜔 la vitesse angulaire de l'outil, y le
coefficient de friction, 𝑃𝑁 la pression normale, 𝑟épaulement et 𝑟tige sont respectivement les rayons
extérieurs de l'épaulement et de la tige.
Schmidt et al. [11] ont proposé un modèle analytique de génération de chaleur intéressant. Le
modèle permet de tenir compte de l'effet de glissement (friction) et de l'effet de collage
(déformation plastique) dans diverses proportions à l'aide du coefficient de glissement. Les
expressions pour déterminer ces sources de chaleurs sont les suivants :
2 σy
Qdéformation = 3 π ω[(rshoulder3 − rpin 3 )(1 + tan θ) + rpin 3 + 3rpin 2 hpin] (eq14)
√3
2
Qglissement = 3 π μ PN ω[(rshoulder 3 − rpin 3 )(1 + tan θ) + rpin 3 + 3rpin 2 hpin] (eq15)
où 𝑄𝑑é𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 et 𝑄𝑔𝑙𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 sont les sources de chaleur générées par les déformations du
matériau et par la friction, 𝜎𝑦 la limite élastique, 𝜔 la vitesse de rotation angulaire de l'outil,
𝑟épaulement, le rayon de l'épaulement de l'outil, 𝑟tige, le rayon de la tige, 𝜃 l'angle de l'épaulement
de l'outil, ℎtige, la longueur de la tige, 𝑃𝑁 force normale.
16
1.3.4.4 Modèle analytique de Song
Le modèle de Song [15] est légèrement différent des modèles précédents. Il considère que la
chaleur générée par l’épaulement n'est causée que par la friction entre ce dernier et les plaques.
Ce flux de chaleur est évalué de la façon suivante :
L'équation, développée par Cole Grove [16], inclut trois termes qui représentent ces effets dans
l'ordre :
Vm ̅ e(T).π.rp.h.Vrp
2μ.k.σ 4F.p.μ.Vm.cosθ
Q pin (T) = 2π. rp. h. k. σ
̅e (T). + + (eq17)
√3 √3(1+μ2) π
Avec
Vm
̅ e (T ).
2π. rp. h. k. σ : La chaleur générée par le cisaillement de la matière
√3
̅ e(T).π.rp.h.Vrp
2μ.k.σ
∶ La chaleur générée par le frottement sur la surface de filetage de la tige.
√3(1+μ2)
4F.p.μ.Vm.cosθ
π
∶ La chaleur engendrée par le frottement sur la surface verticale de la tige.
Avec :
sinλ
Vm = vp .
sin(180°−θ−λ)
sin θ
Vrp = vp.
sin 180°−θ−λ)
(
17
Dans le cas où on utilise un outil avec une tige droite, l’angle d’hélice est égal à zéro. Donc on
peut négliger la première et la troisième partie par rapport la partie 2. Cole Grove [16] a donné
le modèle suivant de cette source chaleur :
q μ rtigeωY(T) (eq18)
pin=
√3(1+μ2 )
1.5 Conclusion
Tout au long de ce chapitre, nous avons présenté dans la première partie le procédé de soudage
par friction malaxage, ses paramètres ainsi que les alliages d’aluminium. Dans la deuxième
partie nous avons décrit les différents phénomènes physiques impliqués lors d’une opération de
soudage ainsi que la modélisation du comportement thermique des pièces soudées. Cette étude
nous permettra de modéliser et de simuler le soudage par friction malaxage, ce qui sera présenté
dans le chapitre suivant.
18
Chapitre 2
Etude numérique
2.1 Introduction
Durant ce chapitre nous allons étudier le comportement thermique des joints soudés par
le procédé de soudage par friction malaxage. Pour parvenir à ce résultat nous allons présenter
la modélisation de ce procédé ainsi que la simulation, ainsi qu’un bilan énergétique et enfin
décrire les étapes qui nous ont permis de réaliser la simulation numérique de ce procédé.
Le système de coordonnées adapté dans notre cas est lié à l’outil de soudage. La
résolution numérique du problème thermique tridimensionnel est menée par la méthode des
éléments finis en utilisant le code de calcul numérique ABAQUS dans sa version implicite.
19
Figure 10 : Principe du procédé de soudage par friction malaxage
- Les pertes sur les autres surfaces de la pièce sont supposées uniquement dues à la
convection naturelle où le coefficient d’échange est h∞ (de l’air ambiant) et au
rayonnement caractérisé par la constante de Stephan-Boltzmann 5.67.10-8 [W/(m2K4)]
Energie
mécanique
Frottement Déformation
∂T
ρ(T)C(T) ∂t − div (k(T)⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
grad(T)) − q̇ = 0 (eq19)
La chaleur volumique q̇ Peut être négligée par rapport à la source de chaleur principale issue
par frottement. L’équation devient alors :
∂T
ρ(T)C(T) ∂t − div (k(T)⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
grad(T)) = 0 (eq20)
21
La résolution du problème thermique en soudage par friction malaxage nécessite
principalement la connaissance précise de l’amplitude du flux absorbé par les pièces à souder.
Le cordon de soudage, est obtenu par un frottement important entre l'outil et les pièces. Ces
deux sources contribuent à la génération de la chaleur nécessaire au soudage. La modélisation
thermique basée sur ces deux sources a fait l’objet de plusieurs études et travaux puisqu’elle
présente une étape essentielle dans la compréhension de l'écoulement de la matière et de la
modification de microstructure de la soudure. L’ensemble des travaux de modélisation
thermique, analytique ou numérique en soudage par friction malaxage est basé sur la résolution
de l’équation de la chaleur avec les conditions aux limites appropriés et initiales. Dans la suite,
on développe notre modèle thermique pour la résolution du problème du soudage par friction
malaxage.
Convection naturelle : Le type d’échange thermique entre la pièce à souder et son milieu
ambiant est convectif, il est modélisé par un coefficient de convection thermique h conv2.
L’équation décrivant cette condition [19] sur la pièce est donnée par :
∂T
k │ = hconv2 (T − T0 ) (eq21)
∂n Ω1
Transfert de chaleur par convection forcée : Les pertes par conduction dans les outils en contact
avec la pièce soudée (support inférieur et outil de soudage) sont généralement prises en compte
en imposant une résistance au transfert de chaleur par un coefficient de transfert de chaleur
hconv1.
∂T
k │ = hconv1 (T − T0 ) (eq22)
∂n Ω2
22
T0 ∶ Température de la pièce (°C).
Transfert de chaleur par rayonnement : Les surfaces supérieures et inférieures des plaques
d'aluminium perdent de la chaleur aussi en raison des rayonnements surface /environnement.
Le transfert de chaleur s’écrit comme suit :
∂T
k │ = εσ(T 4 − Tamb 4 ) (eq23)
∂n Ω3
∂T
k │Ωs = qepaulement (eq24)
∂n
Les conditions initiales de l’outil et de la pièce à souder sont représentées dans la figure 12 [18]
23
Rayonnement
q= 𝜀𝜎(𝑇 4 − 𝑇𝑎𝑚𝑏 4 )
T0= 27 °𝐶
Flux thermique z
volumique qtige
x
Convection forcée
q=ℎ𝑐𝑜𝑛𝑣1 (T-T0)
Ω1 Convection naturelle
Flux thermique
q=ℎ𝑐𝑜𝑛𝑣2 (T-T0)
surfacique qépaulement
Donc le flux surfacique généré par l’épaulement est considéré comme suit [18] :
μFn ωr
si T < Tfus
q epaulement = { A (eq27)
0 si T > Tfus
µ : coefficient de frottement
Fn : Force normale en N
ω: vitesse de rotation de l’outil (rad/s)
A : surface de flux thermique en m2
24
Le modèle [17] considère que le flux engendré à l’interface du tige / pièce à souder n'est
causée que par la friction entre ce dernier et les plaques. Cette chaleur générée est due à trois
raisons principales :
• La chaleur générée par cisaillement.
• La chaleur générée par frottement sur la surface de filetage de la tige.
• La chaleur engendrée par frottement sur la surface verticale de la tige
L'équation, développée par Cole Grove PA [19], inclut trois termes qui représentent ces effets :
Vm ̅ e(T).π.rp.h.Vrp
2μ.k.σ 4F.p.μ.Vm.cosθ
Q pin (T) = 2π. rp. h. k. σ
̅e (T). + + (eq28)
√3 √3(1+μ2) π
Avec
Vm
̅ e (T ).
2π. rp. h. k. σ : La chaleur générée par cisaillement.
√3
̅ e(T).π.rp.h.Vrp
2μ.k.σ
∶ La chaleur générée par frottement sur la surface de filetage de la tige.
√3(1+μ2)
4F.p.μ.Vm.cosθ
∶ La chaleur engendrée par frottement sur la surface verticale de la tige.
π
sinλ sin θ
Vm = sin(180°−θ−λ)
vp ; Vrp = sin(180°−θ−λ)
vp Avec λ ∶ Angle de l’hélice de la tige
Si on utilise un outil avec une tige droite, l’angle d’hélice λ prend une valeur égale à
zéro. On peut donc négliger La chaleur générée par cisaillement et par frottement sur la surface
verticale de la tige par rapport celle générée par frottement sur la surface de filetage de la tige.
μ rtige ωY(T)
qtige = (eq29)
√3(1+μ2 )
25
2.3 Simulation numérique
Nous allons simuler le comportement thermique de deux pièces qui vont être soudées
par le procédé de soudage par friction et malaxage. Ce sont des pièces prismatiques en alliages
d’aluminium 6061-T6.
2.3.1 Géométrie
La simulation numérique est effectuée sur des tôles en alliage d’aluminium Al 6061-T6
de 121mm de longueur, 102mm de largeur et 12.7mm d'épaisseur entourées de deux domaines
infinis dans la direction x. Chaque domaine à une largeur de 50mm. La figure 13 montre cette
géométrie.
La tige qui est cylindrique de section circulaire de rayon r tige=6mm est assimilée à un
carré de côté a1. L’épaulement qui est aussi cylindrique de section circulaire de rayon r épaulement
=25mm est assimilée à un carré de côté a 2. En appliquant la formule de la quadrature du cercle,
nous retrouvons a1 =11mm et a2 =44mm.
z y
2.3.2 Maillage
Nous appliquons un maillage sur toute la pièce à souder, d’élément de type DC3D8. C’est
un élément hexaédrique à 8 nœuds. Ce modèle comporte donc 3040 éléments et 4797 nœuds.
26
Figure 14 : Maillage des pièces à souder
2.3.3 Propriétés du matériau
Nous travaillons avec un alliage d'aluminium 6061 T6. Cet alliage a une bonne aptitude
à la déformation. Il est caractérisé par sa bonne soudabilité et sa résistance élevée à la corrosion,
due notamment à une faible teneur en cuivre.
La composition chimique et les valeurs des propriétés physiques du matériau utilisé sont
récapitulées dans les tableaux 3 et 4 ci-dessous.
2.3.4 Chargement
Flux volumique
Flux surfacique
28
Tableau 5 : Paramètres du le flux surfacique [18]
Paramètres Symbole Valeur
Le flux volumique est calculé en utilisant les paramètres présentés dans le tableau 6.
L’expression (eq29) de ce chargement est comme suit :
μ rtige ωY(T)
q Tige =
√3(1 + μ2 )
29
2.3.5 Conditions initiales et aux limites
Convection naturelle
inférieure
32
700,00
x
600,00
500,00
400,00
300,00
200,00
100,00
0,00
température
33
La figure 20 présente la variation de la température selon la direction Y ,la température
maximale atteinte est égale 584°C inférieure à la température de fusion . Il y a une symétrie
par rapport au centre de l’outil donc les deux tôles ont la même distribution thermique.
Lorsqu’on s’eloigne du cordon, la température diminue ce qui est du à la ventilation d’air autour
du cordon créé par la rotation de l’outil.
Zone C est la zone qui représente le métal de base. Elle ne subit aucun échauffement et n’est
pas touchée par le soudage. Sa température est inférieure à 100°C.
Zone B représente la zone affectée thermiquement (ZAT). La température est de l’ordre 150-
250°C.
Zone A est la zone plus proche du centre du joint soudé appelée aussi ZATM. Cette zone est
affectée par un fort gradient de température variant entre 350 et 450 °C.
T= f(Y)
700
600
y
500
B
400
300 C A
200
B C
100
0
Température
34
2.5 Conclusion
Tout au long de ce chapitre, nous avons étudié le comportement thermique des pièces en alliage
d’aluminium à travers une simulation numérique qui nous a permis de prédire la distribution de
la chaleur dans les pièces soudées.
35
Conclusion générale
Au cours de ce projet de fin d’année, nous avons réalisé un modèle numérique qui sert à prédire
le comportement thermique d’alliage d’aluminium 6061T6 au cours du soudage par friction et
malaxage. Afin de mieux étudier le procédé, nous commençons par une recherche
bibliographique qui présente les paramètres de soudage, les propriétés du matériau utilisé et les
phénomènes physiques mis en jeu. Finalement nous avons présenté différents modèles
analytiques pour modéliser les deux sources de chaleur lors de l’opération de soudage.
Nous avons ensuite réalisé une étude numérique du procédé de soudage par friction malaxage
qui consiste à la résolution de l’équation de la chaleur à l’aide du code de calcul par éléments
finis Abaqus. Et finalement, nous avons clôturé ce projet par la présentation des résultats
obtenus. Ce qui nous a permis de déterminer la distribution de la température dans les pièces
soudées en fonction du temps et selon les directions X et Y.
Les résultats de ce modèle serviront ultérieurement comme données d’entrées pour l’étude du
comportement mécanique et métallurgique de ces pièces soudées.
36
Références bibliographiques
[1] CAZES (R.). – Soudage par friction. B 7 745 (1996), Techniques de l’Ingénieur, Traité
Génie mécanique
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