Vous êtes sur la page 1sur 8

CHAPITRE 3 : ASSEMBLAGE PAR RIVETAGE

Introduction :
L'assemblage par rivetage est le plus ancien procédé dd’assemblage
’assemblage rigide des pièces entre elles utilisé
en construction métallique. Laa tour Eiffel à Paris en est un célèbre exemple avec 2 500 000 rivets.
Le domaine d’utilisation du rivetage a été largement restreint par les progrès du soudage. De nos
jours, il est employé surtout dans les constructions qui subissent des charges vibratoires marquées.
Dans les constructions
ions métalliques en alliages légers le rivetage eestt le type principal d’assemblage.
Les éléments en matériaux difficilement soudables, sont également assemblés par rivetage.

Principe de mise en œuvre :


Laa mise en œuvre des rivets ne nécessite aucune préparation des surfaces en contact autre que la
réalisation du trou où il sera logé.Le trou a un diamètre d0 supérieur à celui du rivet de 1 mm. La
raison de ce jeu est, en particulier, la facilité de mise en place.
Le rivet étant positionné dans le trou, la deuxième tête (la tête de fermeture) est formée, à l'aide d'une
bouterolle et d'une contre-bouterolle,
bouterolle, par martelage à la main (à coup de marteau) ou à la machine (à
percussion ou à pression).. Cette opération de formation de la tête de fermeture s’appe
s’appelle le procédé
de rivetage.

Cette opération a pour effet de refouler l'acier du rivet qui va ainsi remplir
complètement le trou. C'est pourquoi le diamètre de calcul d'un rivet est d0 et non pas d.

Les rivets sont posés soit à chaud


chaud, soit à froid, soit mixte (chauffage de l’extrémité
extrémité de la tige).
Les rivets d’acier de diamètres 𝑑 ≤ 12 𝑚𝑚 sont posés à froid. Les rivets plus gros sont posés soit à
chaud soit par rivetage mixte.
La longueur des rivets avant la pose est : 𝑙 = ∑ 𝑒 + (1,5 à 1,7)𝑑 où 𝑒 est l’épaisseur des tôles
assemblées.
chauffés à une température de l'ordre de 1 100 à 1 200 oC de façon à ce
Les rivets posésà chaud sontchauffés
que le temps de les prendre et de les poser, ils soient à une température comprise entre 900 et 950 o C.
Leur couleur passe de blanc à rouge vif entre ces températures.
Il est à noter la rétraction due au refroidissement augmente le serrage entre les pièces, ce qui crée une
sorte de précontrainte.
On distingue deux groupes de rivets :
- Les rivets à tige pleine
eine
- Rivets à tige creuse.

Types de rivets :
Le tableau 1donne
donne les différents types de rivets selon les normes DIN.
Image Sous-type Type DIN
DIN 660
DIN 124
Rivet à tête demi-ronde
(constructions
métalliques)

Rivet à tête fraisée DIN 661

Rivet à tête fraisée bombée DIN 302

Rivet à tête en goutte de suif DIN 662

Rivet à tête bombée DIN 674

Rivet à tête fraisée 120° (rivet de


DIN 675
courroie)

Rivet semi-tubulaire à tête bombée DIN 6791

Rivet semi-tubulaire à tête fraisée DIN 6792

Tige pleine (Forme A)

Rivets pour garniture de frein et


Avec tige forée (Forme B) DIN 7338
garniture d’embrayage

Rivet tubulaire (Forme C)

Rivets creux (par emboutissage


d’une bande) DIN 7339
à tête rabattue
Rivet tubulaire (fabriqué à partir DIN 7340
d’un tube)

à tête en pointe de diamant

Rivets standards Trois tailles de rivets aveugles


(ourivet pop marque déposée)
Les tableaux ci-dessous donnent les dimensions normalisées de deux types de rivets

Les rivets standardspeuvent être en acier doux, en cuivre, en aluminium, duralumin ou en alliage à
plasticité suffisante. Le métal choisi dépend de la résistance attendue mais aussi des matériaux à
assembler. Sa tête peut être ronde, plate ou fraisée (82°, 90, 120° mais plus généralement 100°). Sa
longueur est ajustée à l'épaisseur de l'assemblage : trop court l'assemblage sera impossible et trop
long, la dimension de la tête dépassant de l'assemblage le fragilisera.
Deux grands types existent : les rivets pleins et les rivets semi-forés. Ces derniers ont subi une étape
supplémentaire lors de la fabrication avec la création d'un trou cylindrique plus ou moins profond sur
la partie opposée à la tête. Le sertissage se faisant alors en retournant la paroi sur elle-même en
formant une bouterolle. Usage typique : les chaises pliantes.
Il existe également des rivets en plastique, le rivetage se faisant généralement à chaud pratiquement
sans pression.
Rivet double
Certains rivets sont constitués de deux pièces comportant chacune une tête, le rivetage s'obtenant en
engageant la tige d'une pièce dans la tige creuse de l'autre, une légère conicité permettant le
coincement à l'enfoncement. Ces rivets sont généralement en laiton ou en plastique.
Rivet aveugle
Une vraie révolution dans le rivetage a été réalisée par l'apparition du « rivet aveugle » (ou rivet pop
marque déposée) qui ne nécessite plus ce double accès. Ce rivet est constitué d'un corps creux (tube
avec collerette) en titane alliage déformable, et d'une tige dont une extrémité est renflée : le clou. Il
est posé avec unepince à riveter une pince à riveter, qui tire sur la tige dont le bout gonflé pénètre
dans le corps du rivet pour réaliser le rivetage. Lorsque le blocage s'effectue, la tige se casse
automatiquement en laissant le rivet en place. Le clou casse en raison d'une diminution du diamètre
réalisée sous sa tête lors de sa fabrication. Ce point de rupture est important car la force de serrage
dépendra de la force nécessaire à la rupture du clou.
Il existe des rivets aveugles dont le corps n'est pas percé de bout en bout, mais seulement d'un côté,
ce qui donne un rivet étanche.
En version ordinaire ce rivet est en aluminium avec tige en acier. Mais il existe aussi des rivets en
pour l'aviation ou en plastique avec une faible tenue mécanique mais résistant à la corrosion. D'autres
matières sont possibles pour le corps : cuivre, acier inox A2 ou A4, cupronickel…
Également possible des revêtements améliorant la tenue à la corrosion ou la peinture.
Les rivets aveugles standards répondent à des normes AFNOR ouDIN. Les diamètres principaux
sont : 2,4 mm - 3 mm - 3,2 mm - 4 mm - 4,8 mm - 5 mm - 6 mm et 6,4 mm.
Ces diamètres sont issus des systèmes métrique et anglo-saxon ce qui explique certaines proximités
de taille (par ex. : 3 et 3,2 mm).
Rivet à contreplaque
Lors de la pose, on intercale une rondelle du côté battu pour assurer une meilleure répartition des
efforts de l'assemblage. Ce type de rivet est en général court et s'utilise souvent pour l'assemblage de
toiles et tissus : le montage est similaire à celui des œillets.
Choix des rivets : Les règles suivantes peuvent être proposées :

1,5𝑒 < 𝑑 < 2,5𝑒 𝑒 ≤ 3,5𝑒

Types de rivures :
Calcul des rivets et des pièces assemblées :*

Lorsque la tige d’un rivet posé à chaud se refroidit des contraintes y apparaissent. En supposant que
les pièces sont absolument indéformables la valeur de ces contraintes s’écrit :

𝜎 = 𝛼. ∆𝑇. 𝐸 (1)

Où  est le coefficient de dilatation linéaire,  est le module d’Young et

T est la différence entre la tempérante de pose et la température ambiante.

Rem : Cette contrainte importe peu car son action est statique et ne s’accroît pas sous l’action de
forces perpendiculaires à l’axe. Elle est dangereuse pour les rivets travaillant à l’arrachement
(charges parallèles à l’axe). Elle induit une force de traction (Q) dans la tige et une force de
compression (Q) dans les pièces.

Pour prévenir le glissement entre les


pièces,la force Q nécessaire est :

𝑄≥ (2)

[Force de frottement : 𝐹 = 𝑄. 𝑓 ≥ 𝐹]

𝑓 : Coefficient de frottement (statique)


des pièces.

La force Q étire la tige, comprime la surface de la tête et tend à la cisailler.


.
Résistance à la traction de la tige :𝑄 ≤ .𝜎 (3)

Résistance à la compression de la tête :𝑄 ≤ (𝐷 − 𝑑 ). 𝜎 (4)

Résistance au cisaillement le la tête :𝑄 ≤ 𝜋. 𝑑. ℎ . 𝜏 (5)

Pour des conditions d’égale résistance, la solution vérifiant les relations (3) et (4), (3) et (5) conduit
à:

𝐷= + 1 𝑑 ≈ 1,4𝑑 (𝜎 ≈𝜎 )

ℎ = . 𝑑 ≈ 0,3𝑑 ( ≈ 0,75) etℎ = 0,35𝑑

Pour assurer une réserve de résistance on pose :

𝐷 ≈ 1,75𝑑etℎ = 0,65𝑑(suivant les normes Soviétiques)


Le pas est la distance entre les axes de deux rivets voisins.

t1 : Pas longitudinal (dans la direction de l’effort appliqué)

t : pas transversal (direction perpendiculaire à l’effort appliqué)

Considérons une rivure simple à cisaillement simple :

La rupture peut subvenir lorsque :

a) Les rivets sont cisaillés


b) La pièce se rompt suivant la ligne entre les rivets (e-a-c-f-g-h) (traction)
c) Les rivets arrachent le bord de la tôle suivant les plans (a-b) et (c-d) (cisaillement)
d) La surface de contact entre le corps du rivet et la tôle est comprimée.(compression de contact
diamétrale)

Soient : Fla force s’exerçant sur une rivure à n rivets.


𝑭
𝑭𝟎 = 𝒏estla charge unitaire d’un secteur de la rivure de largeur t

Les relations de résistance sont :

a)- pour le cisaillement du rivet :𝐹 ≤ . 𝜏 (6)

b)- pour la rupture de la tôle entre les rivets : 𝐹 ≤ (𝑡 − 𝑑). 𝑒. 𝜎 (7)

c)- pour l’arrachement des bords de la tôle (en supposant que cet arrachement se fait suivant la
longueur𝑎 − 𝑑/2) :𝐹 ≤ 2 𝑎 − . 𝑒. 𝜏 (8)

d)- pour la compression dans les trous prévus pour lesrivets : 𝐹 ≤ 𝑑. 𝑒. 𝜎 (9)

Pour des conditions d’égale résistance, la solution des équations (6) et (9) est :

𝑑= . .𝑒 (≈ 2𝑒pour𝜎 ≈ 1,6𝜏 )

La solution qui vérifie les équations (6) et (7): 𝑡 = . + 1 .𝑑

(et permet d’écrire 𝑡 ≈ 2,6𝑑 en supposant 𝜏 ≈ 𝜎 et𝑑 = 2𝑒)

En résolvant les équations (6) et (8):

𝑎= . +1 (en supposant 𝜏 = 0,8𝜏 et 𝑑 = 2𝑒 on obtient 𝑎 ≈ 1,47𝑑)

Pour une rivure mono cisaillée simple (à une rangée de rivets), on adopte en pratique :

𝑡 = 3𝑑et𝑎 = 1,5𝑑 (pour des trous percés)

Pour une rivure simple à couvre-joint double on adopte en pratique : 𝑡 = 3,5𝑑

Pour une rivure à clin double on adopte en pratique : 𝑡 = 4𝑑


Pour une rivure double à couvre-joint double on adopte en pratique : 𝑡 = 6𝑑

Soient : 𝝈𝟏 la contrainte de traction dans la section affaiblie par le trou, et 𝝈𝟐 la contrainte de traction
dans la section non affaiblie

𝜎 = 𝑘 .𝜎 = 𝑘 .( )
et𝜎 = .
d’où le coefficient de rivure : 𝜑 = = .
(10)

Pour 𝑘 = 1 d’une rivure Simple monocisalléeà𝑡 = 3𝑑 on obtient 𝜑 = 0,67.

Rivure simple à couvre-joint double𝑡 = 3,5𝑑𝜑 = 0,71

Rivure double à clin 𝜑 = 0,75

Rivure double à couvre-joint double 𝜑 = 0,83

CALCUL DES RIVURES :

i)- Rivures de résistance :

Ce calcul est basé sur les hypothèses suivantes :

a)- la charge est répartie uniformément entre tous les rivets

b)- la force de frottement entre les pièces est négligeable.


𝑭
Tout d’abord on choisit le diamètre des rivets puis on détermine le nombre de rivets (𝑭𝟎 = 𝒏)

Pour un nombre z de sections cisaillées simultanément, l’équation de résistance s’écrit :

𝐹 = ≤ 𝑧. .𝜏 (11)

∴ 𝑛≥ . .


La résistance d’un rivet à la compression :

𝐹 = ≤ 𝑒. 𝑑. 𝜎 (13)

∴ 𝑛≥ . .
(14)

Rem :Des deux valeurs de n ainsi calculées, on choisit la plus grande.

Charges alternés :

Si l’assemblage est sollicité par une charge alternative, lescontraintes admissibles s’exerçant sur des
constructions en acier à faible carbone sont réduites par le coefficient correctif

𝛾= (15)
, , .

𝐹 et𝐹 gardent leurs signes.

< 0et𝛾 < 1 (les contraintes admissibles sont réduites par 


Rem :Tous les rivets d’une rivure ont les mêmes dimensions et leur diamètre est déterminé parF0 les
relations (6) et (9).

ii)- Rivures d’étanchéité et de résistance :

L’étanchéité est assurée en éliminant le déplacement relatif des tôles rivetées. La force de résistance
au glissement s’exerçant conventionnellement sur une unité de surface de la section droite des rivets
est :

= ≤a (16)


. .

Où 𝐹 : effort appliqué à la tôle sur un secteur de la longueur du pas.

z : nombre de sections cisaillées

a : valeur admissible du coefficient de glissement qui est fonction du type de rivure.

k : nombre de rivets d’une bande de la largeur du pas transversal (nombre de rangées de rivets)

Exemple :
. .
Pour la rivure longitudinale d’une chaudière à vapeur :𝐹 =

. .
Pour la rivure transversale :𝐹 =

Type de rivure 𝑐= Diamètre de Pas t 𝑡−𝑑 


. 2 rivet(mm) (mm) 𝜑= kgf/cm2)
(kgf/cm ) 𝑡
Simple à clin jusqu’à 500 e+8 2d + 8 0,56 à 0,60 600 à 700
Double à clin 350 à 950 e+8 2,6d+15 0,70 600 à 650
Triple à clin 450 à 1350 e + (6 à 8) 3d + 22 0,75 550 à 600
Double à C-J double 450 à 1350 e + (5 à 6) 3,5d +15 0,75 2(475 à 575)
Triple à C-J double 450 à 2300 e+5 6d + 20 0,85 2(450 à 550)

Vous aimerez peut-être aussi