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Mise en œuvre des tôles

Découpage, pliage, emboutissage.

Fig. outillage Jean Perrot pour presse


plieuse

F.SPALONY

Lycée des Métiers de la Conception Mécanique Assistée par Ordinateur Page 1


1. Présentation

1.1.Définition
Une tôle est une fine feuille de métal obtenue par laminage. On
distingue les tôles fines (< 3 mm) ou fortes (> 3 mm) suivant leur
épaisseur.

1.2.Mise en œuvre des tôles


Les tôles d’alliages métalliques (acier, aluminium, laiton, etc.) sont
transformées par déformation permanente suivant plusieurs procédés :
• Découpage mécanique (cisaillage, poinçonnage) Fig. Tôles d’acier - usine d’ArcelorMittal
• Pliage (cambrage)
• Emboutissage
• Repoussage (non traité dans cette présentation)
Ces procédés peuvent être seuls ou combinés entre eux.

Fig. Tôles cisaillées - Usine Hyundai Kona HL Fig. Tôles embouties - Usine Hyundai Kona HL

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2. Cisaillage

2.1. Définition
Il s’agit de la séparation totale ou partielle d’un élément métallique (Pièce ou tôle) à l’aide de deux lames dont l’une au
moins est mobile.

2.2.Principe
Une tôle est positionnée sur la table d’une cisaille grâce à une butée
de mise à longueur. Elle est maintenue à l’aide d’un serre-tôle ou
presse-tôle.
La lame mobile du coulisseau descend et impose une contrainte sur
la tôle. Il se produit une déformation élastique puis un glissement
avec décohésion du métal. La lame poursuivant sa course, provoque Fig. Mise en place d’une tôle à cisailler
la rupture complète.

2.3.Cisailles à lames parallèles


• Cisaillage simultané sur toute la longueur de la tôle.
• Effort F important.
F dépend du matériau et de la section de la tôle.
𝑭 = 𝑳 × 𝒆 × 𝑹𝒄
F : effort de découpage (N)
L : Longueur coupée (L1 sur le dessin)
e : épaisseur de la pièce (mm)
Rc : Résistance pratique au cisaillement (MPa).
Couramment Rc = 0.8 Rm (Rm : Résistance à la traction)

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2. Cisaillage

2.4.Cisailles avec lames obliques


• Intérêt d’avoir un angle 𝛼 important puisque F décroît.
• Si 𝛼 > 15°, le métal peut se dérober. Nécessité d’établir un
compromis.

Effort F moins important qu’avec lames parallèles.


𝒆𝟐 × 𝑹𝒄
𝑭=
𝟐 × 𝒕𝒂𝒏𝜶
F : effort de découpage (N)
e : épaisseur de la pièce (mm)
Rc : Résistance pratique au cisaillement (MPa).
Couramment Rc = 0.8 Rm (Rm : Résistance à la traction)

2,3°<𝜶<6° : Cisaille guillotine


Fig. Cisaille guillotine Ermaskan

2.5.Réglage des lames


Pour cisailler dans de bonnes conditions, les machines sont
réglées pour chaque pièce de manière différente. Le jeu, c'est-à-
dire l'écartement des lames, tient également un rôle important et
doit être calculé avec soin.
Si le jeu est trop faible, les lames trop rapprochées, les bords du
métal vont être arrachés et la pièce sera défectueuse.
Au contraire, avec un jeu trop important, le métal risque de se
déformer sur les bords de la découpe. Il faut donc s'assurer que le
jeu soit correct.

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3. Poinçonnage

3.1. Définition (Larousse)


Cisailler, avec un poinçon, une pastille de métal au sein d'une tôle, sous l'action
d'une forte pression.

3.2.Principe Fig. Poinçonnage – Machine TRUMPF


Un poinçon et une matrice remplacent les lames de la cisaille. La découpe à froid est obtenue par cisaillement du
métal sous l’action des arêtes de coupe de deux outils opposés qui glissent l’un par rapport à l’autre.

Guide
Poinçon
Dévêtisseur
Tôle

Matrice

1. Contrainte de compression
2. Déformation plastique de la tôle
3. Amorçage des fissures
4. Rupture
5. Expulsion complète de la chute découpée
6. Remontée en position initiale du Poinçon

Le rôle du dévêtisseur est de maintenir la tôle pendant la pénétration du poinçon mais aussi d’extraire le poinçon de la
bande lors de sa remontée (éviter le coincement)

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3. Poinçonnage
Pièce
3.2. Principales opérations Ajour

Les principales opérations de poinçonnage sont : Déchet, débouchure

Poinçonnage : le trou laissé dans la pièce a la forme du poinçon.

Déchet
Découpage : le morceau obtenu est appelé flan
Flan (pièce désirée)

Grignotage : poinçonnage partiel par déplacement progressif de la pièce ou du poinçon


Section du poinçon

Crevage : découpe partielle

Déchet
Encochage : découpage débouchant sur un contour

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3. Poinçonnage

3.3. Jeu entre poinçon et matrice


Afin d’obtenir une découpe correcte (coupe nette, sans bavure) et assurer le
détachement correct de la pièce (Flan ou déchet suivant le cas), il est
indispensable de mettre en place un jeu entre le poinçon et la matrice.

• Si un ajour précis est souhaité, le jeu est pris sur la matrice


• Si un flan précis est souhaité, le jeu est pris sur le poinçon.

Jeu "J" entre matrice et poinçon : J = D – d


J = 0,05.e pour aciers doux, laiton, cuivre
J = 0,06.e pour aciers mi-durs
J = 0,07.e pour aciers durs
J = 0,1.e pour l’alliage d’aluminium
Le jeu est pris sur la matrice si l’on désire obtenir un ajour précis, sur le
poinçon si le flan doit être précis.

3.4. Effort de découpage


L’effort de découpage se calcule de la même manière que celui du cisaillage :
𝑭 = 𝒑 × 𝒆 × 𝑹𝒄
F : effort de découpage (N)
p : Longueur coupée (périmètre)
e : épaisseur de la pièce (mm)
Rc : Résistance pratique au cisaillement (MPa).
Couramment Rc = 0.8 Rm (Rm : Résistance à la traction)

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3. Poinçonnage

3.5. Fabrication en série


Le métal nécessaire à la fabrication alimente un outil (poinçon+matrice) se présente sous la forme de :
• Bande de largeur constante (1 à 2 m de longueur ou bobine)
• Flan pour les pièces de grandes dimensions

Voici les fonctions techniques à satisfaire en plus du découpage et du poinçonnage:


• Séparer la pièce du déchet,
• Guider la bande de métal et régler sa position
• Assurer une production élevée et la sécurité
• Faciliter le changement des éléments usés et l’affutage.

3.6. Exemples d’outils à contre-plaque (dit outil « parisien »)


3.6.1. Outil progressif ou à engrenage
la contre-plaque (dévêtisseur) sert de guide au poinçon et décroche la bande
de ce dernier. Une butée de pas (engrenage) assure le contrôle de l’avance à
chaque coup de presse (pas)

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3. Poinçonnage
3.6.2. Outil à couteau
l’engrenage est supprimé, remplacé par un poinçon (couteau)
qui découpe latéralement une largeur de bande. Entre deux
coups de presse successifs, la bande est poussée ou tirée et
vient buter contre le guide.

L’emploi de cet outil est limité aux tôles d’épaisseur e ≤ 2 mm:

Les presses utilisées sont mécaniques, plutôt à colonnes. Les


vitesses d’attaque des poinçons ne dépassent pas 0,06 m/s
(aciers durs) ou 0,1 m/s (aciers doux).

3.6.3. Outil à presse-bande ou outil suisse


Le transfert de la pièce d’un poste à l’autre est supprimé. Les
poinçonnages et l’ajourage sont obtenus simultanément.
La simultanéité des opérations garantit une précision
géométrique de la pièce réalisée.

Fig. Exemple d’outil suisse – ABG Concept


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3. Poinçonnage

3.7. Mise en bande des pièces


La pièce à découper peut être placée de manière différente sur la bande. Ce positionnement ou mise en bande,
conditionne le coût de fabrication
L’organisation des découpes doit être faite pour qu’il ne subsiste qu’un minimum de déchets sur la tôle ou bande.
Le coefficient d’utilisation matière 𝜼(nu) pour découpage courant doit satisfaire la condition :
𝑺𝒑
𝜼= × 𝟏𝟎𝟎 ≥ 𝟔𝟓%
𝑺𝒃
• Sp = surface pièces
• Sb = surface bande

Cette condition implique une organisation rationnelle des pièces sur la bande, un espace l1 entre les découpes et l2
entre les découpes et le bord de la bande, doivent être aussi réduits que possible.

1. Déchet trop important


2. 2 pièces découpées (2 poinçons) simultanément – gain
sur les déchets et opérations de manutention (évite le
retournement) mais coût d’outillage plus important.
3. La disposition inclinée permet parfois d’obtenir un
meilleur coefficient d’utilisation matière 𝜂.
4. La mise en bande par retournement permet d’obtenir
une 2ème série de pièces en quinconce mais crée une
déformation de la bande lors du 1er passage. (prévoir
une bande plus large)

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3. Poinçonnage

3.8. Applications
Découpage et poinçonnage d’une rondelle ∅𝟏𝟎 − ∅𝟐𝟐 en acier doux
-Déterminer le jeu à appliquer sur le poinçon ou la matrice
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
-Déterminer le ∅ du poinçon, le ∅ de la matrice pour l’ajour ∅𝟏𝟎
………………………………………………………………………………………………
-Déterminer le ∅poinçon, le ∅matrice pour le flanc ∅𝟐𝟐 Le coté c est orienté à 45°
………………………………………………………………………………………………
Effort de découpage d’une pièce sur un outil parisien progressif.
-Déterminer le périmètre p de découpage
a=40mm e=1.8mm
b=20mm f=14mm
c= ………………………………… g=2mm
d=20mm ∅D = 5mm

p=a+2b+2c+d+2g+2f+2𝜋𝐷
………………………………………………………………………………………………

-Evaluer l’effort F de découpage sachant que la résistance à la rupture à l’extension Rm est de 430 MPa
𝐹 = 𝑝 × 𝑒 × 𝑅𝑐
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
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4. Pliage

4.1.Principe
Le pliage est une déformation permanente effectuée à froid sur une tôle
plane (ou préalablement découpée : flan) dont le but est de rabattre une
partie de la tôle, suivant un angle déterminé. Les contraintes mises en jeu
doivent dépasser la limite élastique de la tôle pour atteindre la
déformation plastique. Fig. Opération de pliage
La surface obtenue est développable. (surface qui peut être "remise à
plat" sans étirement ni déchirement)

4.2.Technique de pliage
Sous l’action d’une force appliquée sur un flan (ou sur une ébauche) reposant sur deux appuis ou encastré à une
extrémité, le produit est fléchi.
Lorsque l’effort F n’est plus appliqué, le flan ne garde pas sa forme fléchie, mais une forme intermédiaire liée à
l’élasticité du métal. Ce retour élastique, couramment appelé « ressaut », est constaté dans les opérations montrées
ci-dessous :

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4. Pliage

4.3.Pliage en l’air
Si le pliage est effectué dans un vé, la position du poinçon en fin de
course permet de déterminer l’angle de pliage terminal. L’angle terminal
maximal étant celui du vé augmenté du retour élastique. On appelle ce
procédé le pliage en l’air.
En général, pour des plis à 90°, les matrices sont taillées à 85°

4.4.Pliage en fond de matrice avec frappe


Si, en fin de pliage à fond de matrice, le poinçon continue sa course, il
provoque un emboutissage local par un léger encastrement de son
extrémité dans l’épaisseur. La zone de métal frappé équilibre, par
déformation plastique, les contraintes des zones comprimées avec celles
qui sont tendues. Le retour élastique est quasiment supprimé.

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4. Pliage
1. Théorie 2. Réalité 3. L’idéal
4.5.Zone de pliage
1. En théorie, la zone de pliage correspond à la zone verte tout en
garantissant une épaisseur de tôle constante. α
2. En réalité, les contraintes de pliage ont diminué l’épaisseur de la
tôle dans la zone de pliage. Il en résulte un risque de rupture ou
d’amorce de rupture.
3. Il faut donc essayer d’obtenir un rayon minimum de pliage qui
garantit une épaisseur constante, dans la zone de pliage, et un Rupture
allongement des fibres A% acceptable par le matériau, c.à.d. évitant
les amorces de rupture.

4.6.Caractéristiques d’une pièce pliée


Les caractéristiques suivantes sont indispensables pour définir une pièce
pliée :

e : épaisseur de la pièce
LD : Longueur Développée
L : Longueur du pli
Ri : Rayon intérieur de pliage
α : angle de pliage

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4. Pliage

4.7.Analyse de la déformation
Sous l’action du poinçon :
le métal compris dans la section I est soumis aux forces de compression (max en E) ; les fibres diminuent
le métal compris dans la section H est soumis aux forces de traction (max en K) ; les fibres s’allongent
La fibre entre ces 2 zones ne varie pas de longueur : c’est la fibre neutre.

Fibre neutre

4.8.Position de la fibre neutre


Le maintien de l’équilibre des sections (l’une qui augmente, l’autre qui diminue) provoque un déplacement de la
fibre neutre vers le rayon intérieur.
𝟏 𝟐𝟎×𝑹
Le rayon de la fibre neutre est donné par l’équation : 𝑹𝒏 = 𝑹 + 𝒌 × 𝒆 avec 𝒌 = × 𝑳𝒐𝒈( )
𝟒 𝒆
Approximativement, la fibre neutre est située à :
1/2 x e si R/e ≥ 3
2/5 x e si R/e ≈ 2
1/3 x e si R/e ≈ 1
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4. Pliage

4.9.Allongement de la fibre extérieure


L’allongement de la fibre extérieure est donné par la relation suivante :
𝐿𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑎𝑙𝑙𝑜𝑛𝑔é𝑒 − 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑛𝑒𝑢𝑡𝑟𝑒
𝐴% = × 100
𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑛𝑒𝑢𝑡𝑟𝑒
𝜋
𝑅+𝑒 − 𝑅+𝑘×𝑒 ×𝛼°× 𝑅+𝑒 − 𝑅+𝑘×𝑒 𝒆×(𝟏−𝒌)
180
Soit 𝐴% = 𝜋 × 100 = × 100 donc 𝑨% =
(𝑅+𝑘×𝑒)×𝛼°× (𝑅+𝑘×𝑒) 𝑹+𝒌×𝒆
180

La valeur d’allongement A% déterminée doit toujours être inférieure à l’allongement à la rupture A% du matériau.

Afin d’éviter les criques (défaut de fissures dans les


angles) pour les métaux fragiles, il est recommandé
de plier dans le sens perpendiculaire au sens de
laminage ou d’établir un compromis.

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4. Pliage

4.10.Rayon de pliage
Le rayon de pliage Ri dépend du matériau et de la largeur V de la matrice.
Remarque : Le rayon du poinçon R≤Ri

La largeur V de la matrice est généralement liée à l’épaisseur "e" de la tôle à plier :


• cas du pliage en l’air : 8 × 𝑒 ≤ 𝑉 ≤ 12 × 𝑒
• cas du pliage en fond de matrice avec frappe : 4.5 × 𝑒 ≤ 𝑉 ≤ 6 × 𝑒

4.11.Mise en butée
Pour effectuer le pli d’une pièce au bon
endroit, il est indispensable de positionner
la pièce à une longueur donnée du poinçon.
Pour cela, les presses plieuse sont équipées
Poinçon
d’une butée de longueur réglable.
𝑪𝒎 = 𝑪𝒐𝒕𝒆 𝒆𝒙𝒕𝒆𝒓𝒊𝒆𝒖𝒓𝒆 + ∆𝑳/𝟐
Butée Tôle à plier
Cote de mise en butée Cm
∆𝐿 : perte au pli (paragraphe 4.13)
Matrice
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4. Pliage

4.12.Développement du flanc
La détermination de la position de la fibre neutre permet de calculer la
longueur du flan capable.
Si R1 et R2 sont les rayons de la fibre neutre :

𝑅1 × 𝛼1 ° × 𝜋 𝑅2 × 𝛼2 ° × 𝜋
𝐿𝑡 = 𝐿1 + + 𝐿2 + + 𝐿3
180 180

La connaissance de la position de la fibre neutre permet d’obtenir avec


une bonne approximation le développement du flan.

Application
Déterminer la longueur du développé suivant :
………………………………………………………………………………………………………

4.13.Perte au pli
La longueur développée de la pièce précédente n’est pas :
L ≠ 𝐴 + 𝐵 = 28 + 28 = 56𝑚𝑚
Mais 𝐋 = 𝑨 + 𝑩 + 𝐩𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐚𝐮 𝐩𝐥𝐢 (∆𝑳)

La perte au pli dans ce cas est donc de ∆𝑳 = 𝑳 − 𝑨 − 𝑩


………………………………………………………………………………………………………

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4. Pliage

4.14.Abaque de perte au pli ∆𝐿

Le tableau ci-contre permet de déterminer la valeur de


la perte au pli.
Pour cela il faut connaître :
• L’épaisseur de la tôle à plier
• L’angle de pliage α*
• La largeur V de la matrice
• Les cotes extérieures de la pièce pliée

* l’angle de pliage α de 180° correspond à la tôle à plat.


C’est donc l’angle interne de pliage

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4. Pliage

4.15. Effort de pliage expérimental


La force de pliage
Lors d’un pliage en l'air, l’effort 𝐹1 est difficile à évaluer avec exactitude
compte tenu de facteurs comme le frottement pièce-outil, de l’évolution
de la résistance du métal qui s’écrouit, etc...
La formule expérimentale suivante fournit des valeurs acceptables.
𝑳×𝒆𝟐 ×𝑹 𝒎
𝑭𝟏 = 𝒌 × avec :
𝒂
k = 1,40 pour a = 6.e
k = 1,33 pour a = 8.e
k = 1,24 pour a = 12.e
k = 1,20 pour a = 16.e
Et
Rm : résistance à la rupture du métal à plier (daN/mm2)

L’effort peut également être obtenu à l’aide d’un abaque


comme celui-ci :

Remarque :
1T = 1000 kg
1T=10000 N = 10 kN
46 T/m = 460 kN/m

Fig. Abaque acier - NARGESA- 420 MPa<Rm<480 MPa


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4. Pliage

4.16.Exemple de pliage
Les illustrations , ci-dessous, montre des exemples de pliage sur presse plieuse avec poinçon et matrice :

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5. Emboutissage

5.1.Principe
L’emboutissage est un procédé de formage par déformation plastique d’une surface de métal (appelée flan )
entrainée par un poinçon dans une matrice. L’opération d’emboutissage provoque dans la matière un déplacement
moléculaire définitif. Le volume obtenu ne peut reprendre sa forme et ses dimensions initiales. Une pièce emboutie
(l’embouti) n’est donc pas développable.

Fig. Principe de fonctionnement

Ce mode de formage s’effectue sur une presse au moyen d’un outillage comprenant :
•Un poinçon : coulissant plus ou moins vite sur l’axe vertical, et déformant la tôle.
•Une matrice : elle serre d’appuie à la tôle et lui donne la forme extérieure finale au retour élastique prés.
•Eventuellement un serre flan : Son rôle est de maintenir plus ou moins le flan lors d’une opération d’emboutissage
afin d’assurer un écoulement homogène du métal et prévenir les risques de plis ou autres défauts d’emboutissage.

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5. Emboutissage

L’emboutissage impose à la tôle différents modes de déformation dont le but est de conduire à
l’obtention d’une surface creuse. Le type d’outillage conditionne les deux cas limites de
déformation ; l’expansion et le rétreint :
•Le schéma (a) met en évidence un emboutissage par expansion sur le poinçon, le flan étant
bloqué sous le serre flan : l’épaisseur sous le poinçon diminue.
•Le schéma (b) montre un emboutissage profond avec retreint du métal glissant sous le serre-
flan, l’épaisseur entre serre-flan et matrice diminue.
L’art de l’emboutissage consiste à réaliser le meilleur compromis entre ces deux modes de
déformation et à optimiser ainsi l’écoulement du métal entre le poinçon, la matrice et le serre-
flan.

5.2.Défauts
Les principaux problèmes rencontrés dans ce procédé sont :
•L’apparition des plis
•Les déchirures dues à des conditions d’écrouissage trop importantes
•L’apparaissions des cornes d’emboutissage

Fig. Plis Fig. Déchirure Fig. cornes d’emboutissage


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5. Emboutissage

5.3.Recherche des dimensions du flan d’un embouti de révolution (Théorème de Guldin)


Le principe de cette recherche est fondée sur l’hypothèse
d ’égalité des surfaces de l’embouti et du flan.
𝝅𝒓𝟐 = 𝟐𝝅𝐑 × (𝒍𝟏 + 𝒍𝟐 + 𝒍𝟑 +. . +𝒍𝟖 ) avec R, Rayon du
centre de gravité de la section emboutie
Ou encore 𝒓𝟐 = 𝟐𝐑 × 𝜮𝒍𝒊 polaires

En effet :
𝐶𝐷2 + 𝐴𝐷2 = 𝐴𝐶 2 Fig. cornes d’emboutissage
(2𝑅2 +𝑟 2 ) + (𝛴𝑙𝑖 2 +𝑟 2 ) = (𝛴𝑙𝑖 + 2𝑅) 2
4𝑅 2 + 2𝑟 2 + 𝛴𝑙𝑖 2 = 𝛴𝑙𝑖 2 + 4𝑅2 + 4𝛴𝑙𝑖 R
2𝑟 2 = 4𝛴𝑙𝑖 R Lignes de rappel

𝑟 2 = 2𝛴𝑙𝑖 R
𝒓𝟐 = 𝟐𝑹𝜮𝒍𝒊

La forme emboutie est donc décomposée en éléments


simples (droites et arc de cercles) de longueurs 𝒍𝒊

Il est nécessaire pour utiliser cette méthode de définir le


centre de gravité de chaque élément simple.
Le slide suivant permet de définir le centre de gravité d’un
arc de cercle.

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5. Emboutissage
𝒗

Position du centre de gravité G d’un arc de cercle


Arc de cercle de rayon 13mm et d’angle 70°

Corde

Rayon
G Arc

b 𝒖
α

Dans le repère (u, v, z), les coordonnées du point G sont (a,b) avec :

𝟏𝟖𝟎 × 𝑹 × 𝒔𝒊𝒏𝜶
𝒂=
𝝅×𝜶
180 × 𝑅 × 𝑠𝑖𝑛𝛼 𝛼
𝑏= × 𝑡𝑎𝑛
𝜋×𝛼 2
𝜶
𝒃 = 𝒂 × 𝒕𝒂𝒏
𝟐
𝑹𝒂𝒚𝒐𝒏×𝑪𝒐𝒓𝒅𝒆
De plus, la longueur 𝑶𝑮 =
𝒂𝒓𝒄
𝜶
La corde 𝑪 = 𝟐 × 𝑹 × 𝒔𝒊𝒏
𝟐

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5. Emboutissage

5.4.Exemple : Détermination graphique du diamètre D du flan


Le but de cette application est de déterminer graphiquement le diamètre D du flan nécessaire à l’obtention de
l’embouti de révolution suivant à l’aide de la méthode du polygone funiculaire :

Fig. embouti Fig. vue en coupe A-A de l’embouti

• Calculer les longueurs des éléments 𝒍𝒊 (i=1 à 5) de cet embouti.


• Déterminer la position du centre de gravité de chaque élément sachant que, approximativement, la fibre neutre
est située à : 1/2 x e car R/e ≥ 3.
• Tracer les lignes de rappel
• Tracer le segment AB grâce aux longueurs 𝒍𝒊
• Dessiner un point P quelconque et joindre les extrémités des longueurs 𝒍𝒊 à P
• Numéroter les polaires en commençant par le haut
• Tracer les parallèles aux polaires à partir des lignes de rappel
• En déduire le rayon R du centre de gravité de la section emboutie
• Tracer le segment BC =2R
• Tracer le ½ cercle de diamètre AC : AC = 𝛴𝑙𝑖 + 2𝑅
• En B, tracer la perpendiculaire à AC coupant le cercle en D.
• ACD est un triangle rectangle en D (car inscrit dans un cercle). La hauteur BD est égale au rayon r recherché du flan.

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5. Emboutissage

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5. Emboutissage

5.5.Nombre de passes
Lors de la création de l’embouti, les contraintes appliquées au flan doivent être inférieures à la limite à la rupture du
matériau. La forme emboutie finale n’est généralement pas obtenue en une seule et unique opération. Lors de la
gamme d’emboutissage, il faut prévoir plusieurs poinçons de diamètres différents. Des tableaux définissent les
coefficients réducteurs mi permettant de passer du diamètre initial aux autres diamètres de poinçons avec la formule
suivante :
∅𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆𝒊 = ∅𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆𝒊−𝟏 × 𝒎𝒊

∅𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒𝑖 :diamètre du poinçon de la passe à déterminer


∅𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒𝑖−1 : diamètre du poinçon de la passe précédente
𝑚𝑖 : coefficient de réduction pour la passe à déterminer.

Fig. Coefficients de réduction m pour un Fig. Exemple de gamme d’emboutissage (cas


matériau donné de l’acier inoxydable X12CrNi18-09)
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Industrialisation des Produits
6. Outillage combiné

6.1. Généralités
Les outillages combinés, dits progressifs, permettent de réaliser plusieurs opérations successives et différentes sur une
bande avec plus ou moins de déchet.
Ces outillages ont un bon rendement et présentent l’avantage de pouvoir réaliser une grande rapidité de production.
Le coût le plus élevé de l’outillage est rapidement amorti par l’augmentation de la productivité.

6.2. Outillages de découpage cambrage


Sur l’outillage suivant, le découpage et le cambrage symétriques permettent de doubler la cadence de production et
d’avoir une symétrie des efforts et des contraintes subis par l’outillage.

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Industrialisation des Produits
6. Outillage combiné
Autre exemple d’outillage combiné

F. SPALONY 30
Industrialisation des Produits
6. Outillage combiné
Poignée de
6.3. Mise en bande traction
Exemple de mise en bande de l’embase de la sangle à cliquet sur un outillage progressif :

Pli 2
Poinçonnage 1a Poinçonnage 2a Contour
Poinçonnage 3a extérieur 1

Contour
extérieur 2
Pli 3 Poinçonnage 4 Embase

Pli 1
Poinçonnage 1b Poinçonnage 3b
Poinçonnage 2b

Poste 1 Poste 2 Poste 3 Poste 4 Poste 5 Poste 6 Poste 7 Poste 8 Poste 9 Poste 10 Poste 11 Poste 12
Poinçonnage Poinçonnage Poinçonnage Poinçonnage Découpe des contours extérieurs 1 et 2 Pliage à 45° Pliage à 90° Pliage à 37.5° Découpe de la pièce et
des 2 trous de des trous 3a, des trous 2a des trous 1a des plis 2 et 3 des plis 2 et 3 du pli 1 évacuation
pilotage 3b et 4 et 2b et 2b
F. SPALONY Découpe du pli 1
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Industrialisation des Produits

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