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La dimérisation des
récepteurs couplés aux
protéines G
Marina Lavigne
Claire Portugal Année 2007-2008
Résumé
2
Sommaire
Résumé
Sommaire
I. INTRODUCTION
1. Structure des GPCRs
2. Mécanisme général de la transduction du signal
3. Dimérisation des GPCRs
4. Importance des phénomènes de dimérisation
a. Rôle de la dimérisation dans l’adressage à la membrane plasmique
b. Rôle de la dimérisation dans l’activation du récepteur
c. Rôle de la dimérisation dans l’internalisation
5. Le récepteur BLT1
II. RESULTATS
1. Matériels et méthodes
2. Activation de la protéine G
3. Changements conformationnels de l’hétérodimère R : R0 induits par l’agoniste
a. Changements conformationnels du récepteur R
b. Changements conformationnels du récepteur R0
4. Caractéristiques conformationnels du dimère BLT1 en présence de concentration
saturante de LTB4
L L
a. Hétérodimère R : R0
b. Homodimère RL : RL
5. Conclusion
Bibliographie
3
I. Introduction
4
une vingtaine de GPCRs sensibles aux hormones, dont les récepteurs au glucagon,
à la calcitonine, et à la GnRH (Gonadrotopin-Releasing Hormone). Elle ne présente
pas de caractéristique commune avec la classe A et se distingue par un domaine N-
terminal important (environ 100 résidus). C’est d’ailleurs au niveau de ce domaine
que se fixent les ligands. Enfin, la classe C regroupe les récepteurs métabotropiques
au glutamate et au GABAB (γ-Amino-Butyric Acid), le récepteur au calcium et les
récepteurs aux goûts sucré et unami (Kolakowski, 1994 ; Bockaert et al., 2002). Ici,
c’est le domaine N-terminal, appelé Venus flytrap, qui est caractéristique de par son
importance (entre 500 et 600 résidus) et sa structure bilobée au niveau de laquelle
vient se fixer le ligand.
5
Le GPCR au repos est activé après interaction avec son agoniste au niveau
du domaine extracellulaire ou du domaine transmembranaire. Cette fixation entraîne
des changements de conformation du GPCR : on observe une rotation de TM6 dans
le sens des aiguilles d’une montre, ainsi qu’un mouvement relatif des TMs 3 et 6 (ce
qui résulte en leur éloignement) (figure 2.B) (Kobilka, 2002). Le récepteur ainsi activé
peut interagir, grâce à sa partie intracellulaire, avec les sous-unités α et βγ de la
protéine G. Au niveau de la sous-unité α de la protéine G ainsi activée, on observe
un échange GDP-GTP, et les sous-unités α et βγ sont dissociées. Les 2 sous-unités
vont alors pouvoir réguler l’activité de divers effecteurs membranaires ou
cytosoliques. Ces effecteurs sont, en général, des canaux ioniques ou des enzymes
productrices d’un second messager assurant une amplification considérable du
signal. Enfin, de par l’activité GTPase intrinsèque de la sous-unité α, la protéine G
est alors réassociée, ce qui stoppe l’interaction avec les effecteurs.
Il est à noter que tant que le récepteur est activé par son ligand, le cycle
d’échange GDP-GTP peut continuer.
6
Il existe trois grands mécanismes permettant de mettre fin au signal induit par
le stimulus extracellulaire : c’est la désensibilisation (Perron et al., 2003 ; Perez et
Karnik, 2005). Le premier est la régulation de la concentration en agoniste. Lorsque
le ligand est relargué dans une fente synaptique, très souvent, deux processus
entraînent une diminution de la concentration synaptique en agoniste : il s‘agit de la
recapture pré-synaptique et de la dégradation de l’agoniste par des enzymes
spécifiques. Le deuxième mécanisme est le découplage fonctionnel par
phosphorylation et l’internalisation du complexe ligand-récepteur (figure 3).
Le couplage GPCR-protéine G est peu à peu inhibé grâce à une phosphorylation par
les GRK (G-protein Receptor Kinases), la PKA (Protein Kinase A) ou la PKC (Protein
Kinase C) de la région intracellulaire du récepteur responsable de l’activation des
protéines G. Le récepteur phosphorylé est alors reconnu par des protéines arrestines
qui se lient au récepteur, et empêchent donc l’échange GDP-GTP au niveau de la
7
protéine G. Après liaison des arrestines, le complexe ligand-récepteur est internalisé
dans des vésicules recouvertes de clathrine. Les récepteurs endocytés peuvent ainsi
subir un recyclage à la membrane plasmique (ce qui nécessite une
déphosphorylation du récepteur et une élimination du ligand), ou une dégradation
avec la fusion des vésicules d’endocytose avec les lysosomes. Enfin, la
désensibilisation peut faire intervenir la régulation du nombre total de récepteurs à la
surface cellulaire lors d’une exposition longue à l’agoniste. Deux phénomènes sont
impliqués : une diminution de la synthèse des récepteurs et une augmentation de
leur dégradation.
8
réaliser de « swapping » avec les TMs 6 et 7 (Lee et al., 2000). Cette étude, ainsi
que d’autres, remettent en cause ce mécanisme de dimérisation pour tous les autres
GPCRs.
9
Supprimé : e
Dans l’exemple du récepteur GABAB, une hétérodimérisation précoce dans le
Supprimé : Ainsi, la sous-unité
réticulum endoplasmique est obligatoire. Le récepteur GABAB1 possède un signal de
rétention au réticulum endoplasmique dans sa partie C-terminale et ne peut être
Mis en forme : Indice
exprimé à la membrane plasmique que s'il est associé au récepteur GABAB2.
L’hétérodimérisation de ces récepteurs est assurée par une interaction coiled-coil de
Supprimé : peut être
leurs extrémités C-terminales, interaction qui masque le signal de rétention du exprimée à la surface cellulaire
Mis en forme : Indice
récepteur GABAB1 (Jones et al., 1998 ; Robbins et al., 2001).
Supprimé : En effet, son
association, notamment via une
interaction de type coiled-coil
b. Rôle de la dimérisation dans l’activation du récepteur en C-terminal, masque le signal
de rétention et permet
l’adressage à la membrane
Pour le récepteur GABAB, l’hétérodimérisation de GABAB1 et GABAB2 est plasmique d’un récepteur
fonctionnel
nécessaire pour l’obtention d’un récepteur fonctionnel (Galvez et Pin, 2003 ; Pin et
al., 2005). Dans le dimère, GABAB1 fixe l’agoniste tandis que GABAB2 en est
incapable. En revanche, GABAB1 ne peut pas activer les protéines G. La formation
de l’hétérodimère est donc indispensable pour permettre une transactivation où
GABAB1 fixe l’agoniste et GABAB2 active la protéine G (figure 5).
10
c. Rôle de la dimérisation dans l’internalisation
Pour beaucoup d’hétérodimères, la stimulation d’un seul des protomères est
suffisante pour entraîner la co-internalisation des deux protomères (Perron et al.,
2003). Dans d’autres cas, certains récepteurs qui ne subissent pas d'internalisation
après leur interaction avec leur ligand, empêchent l'internalisation des récepteurs
Supprimé : ne peuvent pas
auxquels ils sont associés. C’est le cas en particulier du récepteur aux opioïdes κ qui subir d’endocytose induite par
le ligand agissent comme des
inhibe l’endocytose du récepteur aux opioïdes δ (Terrillon et Bouvier, 2004). dominants négatifs après
hétérodimérisation avec un
récepteur capable d’endocyter :
Supprimé : c
5. Le récepteur BLT1
Le récepteur BLT1 au LTB4 (LeukoTriène B4) est un GPCR de classe A, le
Supprimé :
seul GPCR à avoir été exprimé dans E. coli puis correctement "foldé".
D’une part, BLT1 isolé est essentiellement sous forme dimérique (l’interaction
Supprimé : s
entre les deux protomères se fait au niveau de leur TM6), en présence ou en
absence d’agoniste. D’autre part, quand le ligand LTB4 se fixe sur son récepteur, la
Supprimé : conformation
forme dimérique de ce récepteur est stabilisée (Banères et Parello, 2003). dimérique
11
II. Résultats
Dans cette publication, les auteurs ont choisi d’étudier les changements
conformationnels de chaque monomère de récepteur BLT1 lors de la formation du
Supprimé : O
dimère. Les auteurs ont analysé à la fois les changements conformationnels résultant
Supprimé : été
de la fixation de l’agoniste LTB4 sur un ou deux des protomères, et l’influence du
couplage avec la protéine G sur ces changements conformationnels.
1. Matériels et méthodes
Les auteurs ont travaillé majoritairement sur l’hétérodimère de BLT1 R : R0
(reconstitué dans un environnement de micelles lipidiques) composé du récepteur
sauvage R et du récepteur mutant R0. Ce mutant de BLT1 est caractérisé par une
mutation de sa cystéine97 (localisée au niveau de l’hélice transmembranaire TM3) en
alanine. Cette mutation ponctuelle n’affecte pas la structure du récepteur R0. En
revanche, son affinité pour l’agoniste LTB4 est réduite de 100 fois (la constante de
dissociation de BLT1 passe ainsi de 1,8.10-9 M pour le récepteur sauvage R à
2,4.10-7 M pour le récepteur mutant R0) (Mesnier et Banères, 2004). Du fait de cette
différence d’affinité pour LTB4 entre les protomères de l’hétérodimère, il est possible
de charger l’agoniste de façon séquentielle. Ainsi, à faible concentration, LTB4 se fixe
sur le site de haute affinité du protomère R, tandis qu’en concentration saturante,
Supprimé : sur le site de plus
LTB4 sera fixé à la fois sur les sites des récepteurs sauvage et du mutant. faible affinité
12
D’autre part, le Trp234 est le seul résidu de BLT1 dont les propriétés de fluorescence
Supprimé : ie
sont sensibles à l’activation du récepteur.
13
Figure 6 : Comparaison de la capacité des récepteurs recombinant et natif à catalyser
l’échange GDP-GTP au niveau de la sous-unité α
On observe la fixation de [35S]GTPγS au niveau de la sous-unité α de la protéine G couplée avec le
récepteur BLT1 recombinant exprimé chez E. coli (A), ou le récepteur BLT1 natif exprimé dans des
35
fractions membranaires (B). Les profils de fixation de [ S]GTPγS étant similaires pour les deux types
de récepteurs, on considère que le récepteur exprimé chez E. coli est un bon modèle pour l’étude de
l’activation de la protéine G.
2. Activation de la protéine G
L’hétérodimère R : R0 peut se présenter sous trois formes :
¾ L’état R : R0 dans lequel les deux protomères du dimère sont libres,
¾ L’état RL : R0 dans lequel seul le protomère R possédant le site de
fixation de haute affinité est chargé par LTB4 présent en faible concentration,
¾ L’état RL : R0L dans lequel les deux sites de haute et faible affinités
sont chargés par LTB4 présent en concentration saturante.
Supprimé :
Pour les états RL : R0 et RL : R0L, les mêmes profils de fixation du GTP ont été
observés (figure 7.A), ces profils étant caractérisés par une augmentation de la
Supprimé : ’amener à la
fixation de [35S]GTPγS en fonction du temps. Ce résultat a permis de conclure que la
Supprimé : sion
14
fixation de l’agoniste LTB4 sur un seul des protomères du dimère de BLT1 suffit à
l’activation complète de la protéine G associée.
Etant donnés ces résultats, les auteurs se sont interrogés sur la nécessité de
la dimérisation pour l’activation de la protéine G. Afin de répondre à cette question, le
complexe pentamérique formé par la protéine G hétérotrimérique et le dimère de
BLT1 chargé par deux molécules de LTB4 a été mis en présence du peptide isolé
TM6 (Banères et Parello, 2003). Ce peptide permet de dissocier le dimère, et ainsi
d’observer la capacité du monomère à catalyser l’échange GDP-GTP au niveau de la
sous-unité α de la protéine G, c’est-à-dire à activer la protéine G (figure 7.B). Pour le
monomère sauvage, de même que pour le monomère mutant, sa capacité à activer
la protéine G a été mise en évidence. Cependant, l’échange GDP-GTP qui a pu être
observé est plus lent que pour la forme dimérique du récepteur. Ceci indique que,
bien que la protéine G puisse être activée par la forme monomérique de BLT1, son
activation complète nécessite la dimérisation du récepteur.
35
Figure 7 : Fixation de [ S]GTPγS à la protéine G, en
Supprimé :
présence du dimère R : R0 à demi-chargé ou complètement
chargé ou en présence du monomère BLT1 chargé par
LTB4
A. Echange GDP-GTP au niveau de la sous-unité α
catalysé par le dimère en absence d’agoniste (cercles),
après fixation de l’agoniste sur le site de haute affinité
de R (carrés), et en concentration saturante en LTB4
(triangles).
B. Echange GDP-GTP au niveau de la sous-unité α
catalysé par le récepteur BLT1 sauvage en présence
de concentration saturante en LTB4, et en absence
(cercles vides) ou en présence (cercles remplis) du
peptide TM6.
15
3. Changements conformationnels de l’hétérodimère
R : R0 induits par l’agoniste
Supprimé : e R
a. Changements conformationnels du récepteur R
Supprimé :
Afin de suivre sélectivement les changements conformationnels du protomère
Supprimé : celui-ci a été
sauvage au niveau de l’hétérodimère R : R0, celui-ci a été marqué par le 5-OH-Trp marqué avec le
en position 234. Puis, l’hétérodimère a été stimulé avec l’agoniste LTB4 en présence
ou non de protéine G.
16
b. Changements conformationnels du récepteur R0
Supprimé :
Afin de suivre sélectivement les changements conformationnels du protomère
mutant au niveau de l’hétérodimère R : R0, celui-ci a été marqué avec le 5-OH-Trp en
position 234. Puis, l’hétérodimère a été stimulé avec l’agoniste LTB4 en présence ou
non de protéine G.
17
Ces résultats ont permis de souligner le fait que le couplage du dimère BLT1 à la
protéine G influence les changements conformationnels du récepteur, notamment en
empêchant le protomère R0 d’atteindre sa conformation pleinement active.
Supprimé : complètement
4. Caractéristiques conformationnels du dimère BLT1 en chargé
18
b. Homodimère RL : RL
En absence de protéine G et en concentration saturante en LTB4, les
protomères sauvages présentent les mêmes spectres d’émission de fluorescence
que les protomères sauvage et mutant dans l’hétérodimère RL : R0L. Tous les deux
se retrouvent donc leur état pleinement actif (figure 11).
De la même façon que pour l’hétérodimère RL : R0L, en présence de protéine
G et en concentration saturante en LTB4, un seul des deux protomères est présent
dans son état actif tandis que l’autre reste bloqué dans l’état intermédiaire (figure 11).
19
Supprimé :
5. Conclusion
Supprimé : D’une part, c
D’une part, cette étude a permis de mettre en évidence le fait que l’activation
d’un seul des protomères d’un récepteur BLT1 dimérique permet de déclencher
l’activation complète de la protéine G. De plus, le monomère est lui-même capable
Supprimé : . De plus, le
d’assurer l’activation de la protéine G. Cependant, l’activation complète nécessite monomère est lui-même
capable d’assurer l’activation
l’étape de dimérisation du récepteur. On peut donc supposer que cette dimérisation de la protéine G
Supprimé : la
augmente l’efficacité de couplage du fait que les deux protomères interagissent avec
Supprimé :
des régions distinctes de la protéine G associée.
D’autre part, la preuve a été apportée que la protéine G est responsable du
fonctionnement asymétrique du dimère BLT1 : en concentration saturante en
agoniste LTB4, un seul des protomères est complètement activé, l’autre restant
bloqué dans un état intermédiaire entre états inactif et actif.
Pour résumer, le fait qu’un seul des protomères soit capable d’activer la
protéine G démontre que ce protomère interagit avec la sous-unité α de la protéine
Supprimé : De plus, l
G. Le deuxième protomère, voyant sa conformation limitée par le couplage avec la
protéine G, interagit lui-aussi de façon spécifique avec son partenaire intracellulaire.
Cependant, il reste encore à déterminer si cette interaction se fait également au
Supprimé : (mais avec
niveau de la sous-unité α sur une région distincte de celle avec laquelle interagit le
Supprimé : )
premier protomère, ou si elle se fait au niveau de la sous-unité βγ de la protéine G.
Les principales études menées sur le récepteur au LTB4 ont permis de mettre
en évidence son homodimérisation in vitro. Le récepteur BLT1 humain a été produit
chez E. coli puis correctement foldé (Banères et al., 2003). Ce récepteur recombinant
présente, en présence de protéine G, une affinité pour LTB4 (la constante de
dissociation Kd mesurée est de 1,8.10-9 M) qui est très proche de celle du récepteur
20
humain exprimé dans les cellules Cos-7 (Kd ≈ 10-9 M). De plus, le récepteur isolé
dans du détergent est capable d’activer l’échange GDP-GTP au niveau de la sous-
unité α de la protéine G associée, et ce, en présence de concentration saturante de
LTB4. Enfin, le récepteur interagit de manière spécifique avec la sous-unité Gαi
tandis qu’il est incapable d’interagir avec la sous-unité Gαq (Banères et Parello,
2003). Tous ces éléments prouvent que le récepteur recombinant BLT1 est un bon
modèle pour l’étude du récepteur natif.
Enfin, plus récemment, Damian et al. (2006) se sont interrogés sur le rôle de
la dimérisation dans l’activation de la protéine G. Pour cela, le récepteur BLT1
reconstitué dans des liposomes a été mis en présence du peptide TM6 afin de
dissocier les dimères. Cette expérience a révélé que les monomères sont capables
d’activer la protéine G, mais de manière moindre que le récepteur sous forme
dimérique. Le rôle de la dimérisation dans l’activation de la protéine G n’est donc pas
clairement défini.
En fin de compte, les études précédentes ayant été menées uniquement in
vitro sur un récepteur recombinant, on peut se demander si la dimérisation observée
ne résulterait pas d’un artefact expérimental. Il serait donc intéressant de confirmer
par des expériences supplémentaires les résultats obtenus précédemment in vitro,
ainsi que de prouver l’existence de l’homodimérisation de BLT1 in vivo.
21
1. Homodimérisation du récepteur BLT1 in vitro
Comme décrit par Banères et al. (2003), le récepteur BLT1 recombinant est
produit chez E. coli dans un vecteur pET21b (figure 12). Il est exprimé en fusion avec
un tag His en C-terminal. Après induction par l’IPTG, le récepteur BLT1 est produit
Supprimé : la fraction
en corps d'inclusion. Après solubilisation dans l'urée 8 M, le récepteur est purifié sur membranaire est récupérée
puis dénaturée dans l’urée. Le
colonne Ni-NTA (Nickel- NitriloTriacetic Acid), puis refoldé. Enfin, le tag C-terminal récepteur recombinant est alors
purifié
est clivé par digestion à la thrombine.
His-tag
R
Amp MCS
Promoteur T7
pET21b
(5442 pb)
lac I
ori
pBR322
22
concentration, il est présent sous forme monomérique, tandis qu’à forte
concentration, il dimérise (White et al., 2007).
Il serait donc utile d’étudier si la concentration du récepteur BLT1 recombinant
a un effet sur son état d’oligomérisation.
23
2. Homodimérisation du récepteur BLT1 in vivo
a. Immunoprécipitation à partir de membranes de leucocytes
L’anticorps polyclonal de lapin dirigé contre le récepteur BLT1 humain étant
disponible (GeneTex), il est possible de réaliser une immunoprécipitation afin de
vérifier la dimérisation du récepteur in vivo.
24
b. Expériences de BRET
Le FRET (Fluorescence Resonance Energy Transfer) et le BRET
(Bioluminescence Resonance Energy Transfer) sont des techniques très utilisées
pour visualiser directement les dimères de GPCR dans les cellules vivantes. Le
BRET mesure le transfert d’énergie provenant de la dégradation catalytique de la
coelenterazine par la Renilla luciférase (Rluc) vers l’accepteur EYFP (Enhanced
Yellow Fluorescent Protein) qui émet de la fluorescence en retour. L’excitation
d’EYFP est directement dépendante de la proximité moléculaire entre le donneur
(Rluc) et l’accepteur (EYFP) (figure 13).
A. La coelenterazine, substrat de la Renilla luciférase (Rluc) est dégradé, ce qui libère une énergie
lumineuse mesurable à 480 nm. Si EYFP (Enhanced Yellow Fluorescent Protein) est localisée à
moins de 50 Ǻ, il y a transfert d’énergie du donneur (Rluc) vers l’accepteur (EYFP) et émission de
fluorescence à 530 nm.
B. Le BRET a largement été utilisé pour détecter la dimérisation des GPCRs à la membrane
plasmique.
25
Nous choisirions d’utiliser le BRET plutôt que le FRET car cette technique
présente plusieurs avantages :
- Par BRET, l’excitation d’EYFP est mesurable quand les deux
protéines sont localisées à une distance maximale de 50 Ǻ, contre
100 Ǻ pour le FRET.
- La méthode BRET ne nécessite pas une excitation de fluorescence
par une source lumineuse externe, contrairement au FRET. Cette
technique n’endommage donc pas les cellules et est insensible au
photoblanchiement.
26
Les deux plasmides sont alors transfectés dans les cellules hôtes, puis après
ajout du substrat de la Renilla luciférase, à savoir, la coelenterazine, on mesure la
fluorescence à 480 nm (émission de Rluc) et à 530 nm (émission d’EYFP). Afin de
vérifier que l’émission de lumière à 530 nm est bien spécifique d’EYFP, on mesure la
fluorescence à 530 nm dans une cellule transfectée par la construction BLT1/Rluc
seule, aucun signal ne devra alors être détecté. Le signal BRET est quantifié par le
calcul du ratio : (lumière émise à 530 nm) / (lumière émise à 480 nm).
27
A
BLT1 Rluc
+ Signal ++
BLT1 EYFP
C
Rluc + EYFP Signal
D
BLT1 Rluc
BLT1 Rluc
+ Signal
+
β2R EYFP BLT1 EYFP Signal +
+
BLT1
E
28
c. Localisation cellulaire de la dimérisation de BLT1
Dans ce but, une étude utilisant la bréfeldine A, drogue qui bloque la formation
des vésicules allant du réticulum endoplasmique vers l’appareil de Golgi, peut être
réalisée.
On utilise la même construction que précédemment, soit une co-expression
dans les cellules Cos-7 de BLT1/Rluc et BLT1/EYFP. Puis, les cellules transfectées
sont traitées à la bréfeldine A : les récepteurs sont donc bloqués au niveau du
réticulum endoplasmique. Ainsi, si un signal BRET est détecté, cela signifie que la
dimérisation se produit dans le réticulum endoplasmique.
Comme contrôle positif, on pourra utiliser des cellules Cos-7 exprimant les
récepteurs GABAB1/Rluc et GABAB2/EYFP. Après traitement à la bréfeldine A, on
s’attendra à observer un signal BRET étant donné que le récepteur GABAB dimérise
au niveau du réticulum endoplasmique.
3. Perspectives
S’il apparaît que l’homodimérisation de BLT1 est bien confirmée in vivo, il sera
alors intéressant d’étudier sa capacité à hétérodimériser avec d’autres GPCRs de la
même famille ou partageant une plus faible homologie. En effet, il a été montré que
par exemple, les récepteurs δ-opioïde et κ-opioïde sont capables de s’associer.
L’hétérodimérisation pourra être mise en évidence par co-
immunoprécipitation. Il est à noter que l’expérience d’immunoprécipitation sur les
membranes de leucocytes envisagée dans notre projet de recherche peut déjà
révéler la présence de nouveaux partenaires de BLT1. Ces protéines seront alors
identifiées par une analyse de spectrométrie de masse en tandem. Après
caractérisation des partenaires, une analyse par BRET pourra confirmer l’existence
de tels hétérodimères dans les cellules vivantes.
La découverte d’hétérodimères pourrait avoir une importance physiologique et
pharmacologique. En effet, si les deux monomères de l’hétérodimère activent des
protéines G différentes, on peut supposer que de nouvelles voies de signalisation
pourront être activées. De plus, en utilisant des ligands bivalents, il serait alors
possible de cibler spécifiquement ces hétérodimères, dans le cas où ils
présenteraient un intérêt thérapeutique.
29
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¶
¶
<sp>¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
¶
<sp>Figure 1 : Topologie des
GPCRs¶
L’extrémité N-terminale est
extracellulaire, l’extrémité C-
terminale intracellulaire. Ils
présentent 3 boucles
extracellulaires (E1 à 3) et 3
boucles intracellulaires (I1à 3).
Notons la présence d’un pont
disulfure entre les boucles E1
et E2, des sites de N-
glycosylation au niveau du
domaine N-terminal ainsi qu’un
site d’acylation par des
composés lipidiques au niveau
de la pseudo-boucle I4.¶
¶
¶
<sp><sp><sp>¶
¶
¶
Figure 2 : Mécanisme général
de la transduction du signal
et changements
conformationnels relatifs du
domaine transmembranaire¶ ... [1]
Mis en forme : Police :Symbol
33
Page 33: [1] Supprimé petite fleur 03/02/2008 14:04:00
Figure 1 : Topologie des GPCRs
L’extrémité N-terminale est extracellulaire, l’extrémité C-terminale intracellulaire. Ils
présentent 3 boucles extracellulaires (E1 à 3) et 3 boucles intracellulaires (I1à 3).
Notons la présence d’un pont disulfure entre les boucles E1 et E2, des sites de N-
glycosylation au niveau du domaine N-terminal ainsi qu’un site d’acylation par des
composés lipidiques au niveau de la pseudo-boucle I4.
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