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Être formateur
Nathalie Vanlaethem
Être formateur pour les Nuls
J’ aicelles
mis dans cet ouvrage toute mon expérience et
de mes amis et collègues formateurs
consultants, mais aussi mes recherches en
pédagogie et en outils digitaux pour rendre ce livre
le plus complet possible. Le métier de formateur est
riche et enthousiasmant, et il est au cœur du
développement des compétences des individus,
salariés ou en recherche d’emploi.
À propos de ce livre
Ce livre est conçu comme une exploration
approfondie de toutes les facettes du métier de
formateur et notamment de formateur
indépendant. Souvent, lorsque nous nous
retrouvons entre formateurs, l’expression
« couteau suisse » revient dans les anecdotes que
nous partageons ensemble. Car, comme un couteau
suisse, capable de beaucoup de choses, nous
observons que le formateur détient de nombreuses
compétences : pédagogue, expert, relationnel, mais
aussi commercial, marketeur, gestionnaire, etc.
C’est pourquoi cet ouvrage fait la part belle aux
témoignages, exemples, et conseils de pro.
Première partie : Se
positionner comme formateur
Vous trouverez dans cette partie toutes les cartes
pour être prêt à l’exercice du métier. Les principes
de pédagogie et modes d’apprentissage des adultes
qu’il est nécessaire de comprendre avant toute
animation, mais aussi les éléments de marketing
personnel pour développer son activité et son
réseau. Et enfin, des éléments pratiques et
actualisés concernant le marché de la formation et
l’évolution des principales réglementations.
Par où commencer ?
Vous pouvez commencer par le premier chapitre et
tout lire dans l’ordre jusqu’à la partie des Dix, mais
rien ne vous empêche de commencer par la partie
des Dix, ou un autre chapitre en fonction de vos
besoins. Comme chaque partie et chaque chapitre
sont consacrés à un thème bien cadré, il est
possible de commencer par l’un ou l’autre. Être
formateur, c’est votre projet, et comme vous le
menez avec vous-même, votre personnalité et vos
aspirations, c’est vous qui décidez !
PARTIE 1
SE POSITIONNER COMME
FORMATEUR
DANS CETTE PARTIE…
L terme
a pédagogie est une notion très ancienne et le
lui-même vient du latin :
paidagogia - paida voulant dire enfant et gogia
mener, conduire. Car, dans l’Antiquité grecque, les
pédagogues étaient les personnes (souvent des
esclaves) chargées de mener les enfants à l’école.
Depuis, le même terme signifie plus largement
« guider », « orienter », « former », non
seulement les enfants mais aussi les adultes. Ce
n’est qu’au XXe siècle que les principes de la
pédagogie pour adultes ont été mis en évidence,
notamment avec l’introduction du concept
d’andragogie. C’est aussi au XXe siècle qu’ont été
étudiés et divulgués les modes d’apprentissage des
adultes et leurs caractéristiques.
Incompétence inconsciente
Chaque individu a des capacités et des aptitudes
qu’il exerce quotidiennement dans toutes les
sphères de sa vie, professionnelle, sociale,
familiale, etc. Il a acquis des habitudes, des
manières d’agir, de penser ou d’entrer en relation.
Cependant, il ne le sait pas mais il pourrait exercer
son métier de manière différente, plus confortable
ou plus efficiente pour lui. Tant qu’il n’a pas pris
conscience qu’une amélioration est possible, il est
dans la première phase décrite par Abraham
Maslow : l’incompétence inconsciente.
Incompétence consciente
L’individu a un déclic, la prise de conscience d’un
maillon faible chez lui. Il lui faut cette prise de
conscience pour qu’il soit motivé à progresser.
Lorsque l’individu se rend compte d’un point faible
chez lui, comme une inorganisation, une difficulté
à gérer son temps, il ne se contente plus de cette
situation et cherche à y remédier. La formation est
une solution parmi d’autres.
Compétence consciente
Cette phase est le moment où l’individu s’aperçoit
qu’il arrive à faire ce qu’il n’arrivait pas à faire
précédemment. Comme l’apprenant qui s’exerce en
formation à résoudre un conflit en utilisant la
méthode décrite par le formateur. C’est une phase
de l’apprentissage très agréable puisqu’elle est le
signe de la réussite d’un nouvel acquis.
Compétence inconsciente
Cette nouvelle compétence est intégrée, l’individu
la met en pratique sans même s’en rendre compte,
il l’a en quelque sorte « mécanisée », elle est
devenue un automatisme. On est alors dans la
phase de compétence inconsciente.
Les collaborateurs d’une grande entreprise sont
invités par leur management à suivre une
formation pour « travailler collectivement en
équipe ». A priori, ces collaborateurs pensaient bien
fonctionner en équipe et ne ressentaient pas le
besoin de se former sur ce thème. Ils sont dans la
phase de l’incompétence inconsciente. Mais la
formation est imposée car elle fait partie des
actions contributrices au développement de
l’entreprise. Les collaborateurs la suivent donc. Au
cours des séquences, les techniques pédagogiques
et les apports du formateur leur font prendre
conscience de points d’amélioration, ainsi ils
entrent dans la phase de l’incompétence
consciente. Au fur et à mesure de la progression
pédagogique, ils acquièrent de nouvelles
compétences et en ont conscience. Ils sont alors
dans la phase de la compétence consciente. C’est
bien après la formation, après avoir intégré au
quotidien les savoir-faire et savoir-être, que la
compétence devient complètement acquise et qu’ils
n’ont plus conscience de la mettre en œuvre.
1-1 Les quatre étapes de l’apprentissage
Le triangle de l’apprentissage
Dans une situation de formation ou
d’enseignement, que ce soit pour des élèves en
formation initiale ou pour des adultes en formation
continue, on se trouve confronté à des relations
tripartites. Des pédagogues, dont Philippe Meirieu,
ont modélisé ces relations sous forme d’un espace
triangulaire entre trois acteurs : le formateur,
l’apprenant et la matière enseignée.
Le cheminement didactique
Ce cheminement traduit le parcours réalisé par le
formateur pour passer du « savoir savant ou
sachant » au « savoir à transmettre ». Il
correspond à la relation qu’entretient le formateur
avec son expertise et la façon dont il doit s’en
imprégner pour la faire acquérir aux apprenants :
une expertise connue et maîtrisée nécessite une
compréhension pédagogique pour pouvoir être
transmise.
La relation pédagogique
La relation pédagogique permet au « savoir à
transmettre » de devenir un « savoir acquis » par
les apprenants. C’est la plus évidente en formation,
elle passe par la personnalité du formateur comme
par son expérience. La posture du formateur est
essentielle dans ce passage de relais.
Le mode Actif
L’adulte aime apprendre en faisant, en « mettant
la main à la pâte ». C’est un apprenant toujours
prêt aux exercices, et mobilisateur du groupe. Les
exposés trop longs le lassent et ne captent plus son
attention. Celle-ci se réveille par la pratique. Il
fonctionne bien par « essai/erreur ».
Le mode Réflexif
L’apprenant a besoin d’observer, de comprendre
avant de mettre en application. Il lui faut toutes les
pièces du puzzle en main avant de pouvoir les
assembler.
Le mode Factuel
L’adulte qui développe cette stratégie est friand de
faits, d’exemples, de preuves, de sources vérifiées
et de méthodes éprouvées. Il peut parfois mettre en
doute ce qu’annonce le formateur s’il n’a pas les
repères suffisants.
Le mode Intuitif
Cet apprenant fait des liens entre plusieurs
informations, données et pratiques, comme s’il
assemblait les pièces d’un puzzle. Il se nourrit
d’idées nouvelles et des échanges entre
participants. Si la formation était un puzzle, il
serait capable de le restituer !
Le mode Visuel
Pour l’adulte qui développe ce mode,
l’apprentissage passe plutôt par des images, des
illustrations, des schémas que par des mots. Si la
formation était un puzzle, le visuel du résultat à
obtenir est absolument nécessaire.
Le mode Verbal
C’est un mode d’apprentissage dont le canal
privilégié est la parole. L’adulte a besoin d’entendre
ce qui doit être compris, comme les concepts ou les
consignes d’un exercice. Il a aussi besoin de parler
et de reformuler oralement ce qu’il comprend.
Le concept de soi
L’adulte, de par sa maturité, se conçoit comme une
personne indépendante, responsable de sa vie et de
ses actes. Cela entraîne comme conséquence la
nécessité de l’impliquer dans le choix, la
planification et l’évaluation de sa formation.
L’adulte veut savoir ce qu’il apprend, pourquoi et
comment.
L’expérience de l’adulte
L’adulte a accumulé une somme d’expériences. Il
n’est donc pas une page blanche. Cela doit être pris
en considération lors de la formation car les
partages d’expériences des uns et des autres sont
une source clé de l’apprentissage. L’adulte
expérimente et apprend de ses erreurs, son
expérience personnelle est une ressource
importante pour le formateur.
La volonté d’apprentissage
Les adultes sont plus tournés vers des
apprentissages qui ont un impact immédiat dans
leur vie professionnelle ou personnelle. Ils
recherchent du concret, une application réelle et
utile. Des apports complétés d’exemples concrets,
des cas réels, des activités d’apprentissage reliés à
leur activité ou leur emploi sont une attente forte.
Ainsi, la formation doit permettre à l’adulte de
savoir la transposer dans son quotidien.
Bertrand Schwartz
La motivation à apprendre
Bien que ce cinquième principe ait été ajouté
plusieurs années après les quatre premiers, il est
aussi important qu’eux. La motivation à apprendre
est interne à l’individu, elle n’est pas suscitée par
l’entourage, comme c’est plus courant pour
l’enfant, que l’on incite à faire des études. Cette
automotivation participe fortement au processus
d’apprentissage, elle doit être reconnue par le
formateur et encouragée.
L’approche pédagogique
active
La pédagogie active s’adresse tout autant à l’enfant
qu’à l’adulte. Elle est fondée sur une conception qui
allie l’être humain comme sujet actif de son
apprentissage.
Confucius
coach et formatrice
Définition et caractéristiques de la
compétence
Selon De Ketele (1996), « la compétence est un
ensemble ordonné de capacités (à réaliser une
activité) qui s’exercent sur des contenus
(discipline, matière, domaine) dans une situation
donnée pour résoudre les questions posées par
celles-ci ».
Type de compétences
Généralement, on distingue deux types de
compétences :
» Les compétences liées à une discipline ou un
champ d’activité, comme une profession par
exemple. Elles concernent les aptitudes ou
capacités qu’il convient de développer pour mener
à bien les activités en relation avec une discipline,
un métier… Parmi ces compétences, on distingue
celles de base et celles de perfectionnement.
» Le marketing de soi
» Le SWOT personnel
Se fixer un cap
L’intention personnelle, c’est aussi une vision à
moyen terme, qui nécessite de préciser :
» la position souhaitée et envisageable, en termes
de chiffre d’affaires (CA), de type de client pour qui
intervenir, de nombre de jours d’animation… ;
professionnelle
Préciser sa proposition de
valeur
Ce qu’on appelle en marketing, « proposition de
valeur », est ce qui différencie une offre d’une
autre. Cela peut passer par des qualités techniques
liées au produit, en l’occurrence, pour un
formateur : les compétences auxquelles il forme.
Mais aussi par une pédagogie particulière, comme
la pédagogie-atelier ou la pédagogie-conversation.
La proposition de valeur est constituée d’un
positionnement personnel et des composantes
spécifiques de son « offre ».
Rédiger son positionnement
personnel
Par positionnement personnel, on entend ce qui
fait l’unicité d’un individu par rapport à son
activité. C’est ce qui permet de donner une ligne
conductrice à toutes ses actions et de créer son
storytelling ou histoire personnelle. Il se constitue
d’une phrase courte et se construit de la manière
suivante :
» QUOI ? Définir de façon synthétique ce que l’on
propose en termes de services et compétences.
Le storytelling ou l’art de se
raconter
Le storytelling emprunte aux contes et aux récits
leur structure narrative pour retracer sa propre
histoire. On touche ainsi le registre des émotions
plus que le rationnel. Cette méthode permet, par
exemple, de raconter comment on en est arrivé là :
« Déjà, tout petit je jouais au professeur… » ou
bien : « Le métier de formateur s’est imposé tout
naturellement lorsque… »
Poser l’intrigue
D’abord poser l’intrigue en trois éléments. Le
premier consiste à se mettre en scène comme
personnage principal : se raconte-t-il avec « je »
ou avec « il » ou « elle » ? Le deuxième élément
est l’intention du personnage, qui peut être
traduite comme son ambition ou son rêve. Enfin,
l’intrigue doit être située dans le temps et l’espace :
quand commence l’histoire et où aboutit-elle ?
dans quel contexte ? via quels réseaux ? dans quel
secteur professionnel ? etc.
Développer sa notoriété
Le formateur est bien souvent seul, il n’a pas
l’appui d’une entreprise connue dont il peut se
prévaloir. Il lui faut donc orchestrer lui-même sa
notoriété. Pour cela, il tient à sa disposition la
démarche du brand content, ou contenu de marque,
ainsi que l’utilisation des réseaux sociaux.
Le brand content
Le brand content est une technique de
communication non fondée sur des arguments de
vente ou des incitations publicitaires. C’est une
communication de contenus non commerciaux.
Ceux-ci sont publiés sur le web de façon à être
partagés et diffusés le plus largement possible.
Cette technique est tout à fait adaptée aux
formateurs qui ont du contenu tant sur leur
expertise que sur la pédagogie.
Le brand content a pour vocation de faire connaître
une marque et son expertise, de les faire apprécier
de ses cibles potentielles dans l’optique de
convertir ces dernières en clients. Le contenu doit
donc être pertinent et adapté aux cibles visées. Le
brand content fait partie d’une stratégie plus
globale, d’inbound marketing, visant à susciter
l’achat de prestations.
Stratégie de contenus
Les types de contenus sont très nombreux :
histoires, quiz, jeux, commentaires, analyses,
prospectives, trucs et astuces, résultats d’études…
Aussi est-il important de définir une stratégie de
contenus. Laquelle est en cohérence avec son
positionnement personnel et définit le cœur du
contenu à délivrer et la façon de le faire.
Témoignage de l’auteure
2 Source : https://www.archivistes.org/Elevator-pitch-conseils-pratiques
3 http://blog-atlans.eu
Chapitre 3
Se situer sur le marché
DANS CE CHAPITRE :
» Le formateur indépendant
» Un secteur en évolution
L réalité
e marché de la formation des adultes couvre en
plusieurs segments. Ainsi, nous avons
d’un côté, le marché des demandeurs d’emploi, des
jeunes en apprentissage et des fonctionnaires
financés par l’État, les régions et diverses
administrations, et de l’autre, un marché
de 13,5 milliards d’euros qui concerne la formation
professionnelle continue des salariés, financée par
les cotisations des entreprises. C’est ce marché, en
pleine évolution, auquel nous nous attacherons.
Les formateurs
Ils sont les diffuseurs de compétences auprès des
salariés, ils leur permettent de progresser dans un
métier, une fonction transversale ou de se
reconvertir. Experts en leur domaine, ils exercent
avec pédagogie et gèrent leur activité. Cependant,
tous diront que « ce n’est plus comme avant ». Si
être formateur reste un métier attirant et à l’image
noble, l’exercice de la fonction relève de
l’équilibrisme : actualiser ses connaissances et son
réseau, développer ses compétences en digital et sa
pédagogie, gérer sa disponibilité, son budget, son
énergie et ses clients…
Le formateur salarié
Le formateur salarié, s’il n’est pas totalement une
espèce en voie de disparition, est de plus en plus
rare. Nous avons observé au cours des vingt
dernières années le recours de plus en plus
fréquent aux formateurs indépendants. À cela deux
raisons : afin de pouvoir rentabiliser le salaire d’un
formateur, celui-ci doit « produire » un certain
nombre de jours facturés aux clients. Certains
organismes de formation évaluent à environ une
centaine de jours facturés par an la production
annuelle d’un formateur salarié. Et pour que cela
soit viable pour l’organisme, le formateur doit
pouvoir animer une large palette de compétences.
Or, certaines formations émergentes, comme les
compétences dans les métiers du digital, ne
permettent pas de produire 100 jours de formation
par an pour le même organisme. C’est pourquoi les
grands organismes travaillent quasi exclusivement
avec des formateurs indépendants.
Le formateur indépendant
Leur population ne cesse de grandir. Plusieurs
motivations en sont à l’origine :
» Un attrait pour l’indépendance, et une certaine
liberté d’action, sans lien hiérarchique
Le portage salarial
Le portage salarial est une solution intermédiaire.
En réalité, le formateur est salarié de l’entreprise
de portage qui réalise les devis, les tâches
administratives, facture le client et verse au
formateur son salaire, déduit les charges et une
commission qui varie entre 5 et 12 % selon les
services offerts. De plus, nombre de ces sociétés
proposent des formations, gratuites ou payantes,
aux techniques commerciales par exemple.
Auto-entrepreneuriat ou micro-
entreprise
Le statut d’auto-entrepreneur est un statut allégé
en termes de démarches administratives et de
charges sociales et fiscales. Celles-ci ne sont
payables que si le formateur réalise un chiffre
d’affaires. On peut choisir d’être auto-entrepreneur
de façon exclusive ou avec une autre activité,
comme étudiant, salarié, retraité, fonctionnaire,
demandeur d’emploi.
Parmi les auto-entrepreneurs, citons un nouveau
mode d’activité : le « slasheur ». Il cumule
plusieurs activités rémunératrices, par exemple :
formateur, auteur, conférencier, blogueur. Parfois,
il est engagé dans une activité rémunératrice qu’il
qualifie d’« alimentaire » et d’autres activités qu’il
qualifie « plaisir/passion ». Nombre de formateurs
indépendants multiplient plusieurs activités.
Le principe de préférence
Un organisme de formation faisant appel à un
formateur indépendant ne peut lui confier un
nombre de jours dépassant 60-80 en moyenne, à
défaut d’être pris en flagrant délit de salariat
masqué. De ce fait, il ne peut exiger une clause de
non-concurrence. C’est pourquoi certains
organismes incluent une clause de préférence.
Le développement des
compétences des salariés
L’évolution du monde du travail est on ne peut plus
claire : terminé le temps où un salarié faisait
l’essentiel de sa carrière au sein de la même
entreprise. Comme l’indiquent les experts dans une
étude de France Stratégie intitulée « Nouvelles
formes de travail 2017-2027 »1 : « Les mutations
du travail s’accélèrent. Les parcours professionnels
sont davantage heurtés, assortis de changements
de statut, d’épisodes de chômage et de pluriactivité
récurrents, les contrats courts dominent
l’embauche. Parallèlement s’observent un certain
renouveau du travail indépendant et, depuis peu,
l’émergence des plateformes numériques qui
conduisent à une diversification des formes
d’emploi. »
3-2 Évolution du travail : des carrières de plus en plus heurtées
» la stratégie de l’entreprise.
compétences
Le compte personnel de
formation (CPF)
Le compte personnel de formation est un droit pour
chaque salarié. Depuis le 1er janvier 2019, il est
crédité de 500 euros par an pour un salarié à temps
plein avec un plafond de 5 000 euros au bout de dix
ans. L’alimentation du compte est renforcée pour
tous les actifs n’ayant pas atteint le niveau V de
qualification à 800 euros annuels, plafonnés
à 8 000 euros en dix ans.
L’entretien professionnel
Depuis la loi du 5 mars 2014, l’entretien
professionnel entre le salarié et l’employeur est une
obligation tous les deux ans. Cet état des lieux
permet de vérifier que le salarié a effectivement
bénéficié des entretiens professionnels prévus au
cours des six dernières années. Au cours de cette
période, le salarié doit avoir eu au moins trois
entretiens professionnels et au moins deux sur
trois des mesures suivantes :
» suivre au moins une action de formation ;
La Fédération de la formation
professionnelle (FFP)
Fondée en 1991 par Jean Wemaëre, cette fédération
compte aujourd’hui plus de 650 adhérents. Elle est
l’organisation représentative du secteur.
Le paysage réglementaire
Depuis 2018, la formation professionnelle des
adultes en France est engagée dans un processus
d’évolution jusqu’en 2021, suite à l’application de
la loi dite « Avenir professionnel »
du 5 septembre 2018. Cette réforme est dans la
continuité de celle de juin 2015. Toutes deux visent
à structurer ce marché de près de 13,5 milliards
d’euros.
Rôle de l’Urssaf
Les entreprises paient une cotisation unique pour la
formation professionnelle et l’alternance. Cette
contribution correspond à 1,68 % de la masse
salariale pour les entreprises de plus de onze
salariés, et elle est de 1,23 % pour celles de moins
de onze salariés. Cette mission de collecte est
désormais entre les mains de l’Union de
recouvrement pour la Sécurité sociale et les
allocations familiales (URSSAF).
France Compétences
La création de l’organisme France Compétences,
effective depuis le 1er janvier 2019, centralise la
prise en charge des formations. Ce, sous certaines
conditions. Elle a comme mission de réguler le prix
des formations, leur qualité en définissant un
cahier des charges que devront remplir les
organismes de formation pour être certifiés.
Le calendrier 2018-2021
La mise en application de la réforme, déjà bien
annoncée dans l’année 2018, s’étale sur deux
années pour être totalement en route dès le 1er
janvier 2021.
À RETENIR
» Le modèle ADDIE
Le modèle ADDIE
C’est le processus de création d’un design ou
dispositif pédagogique en cinq étapes : l’Analyse, le
Design, le Développement, l’Implémentation (ou
mise en œuvre), et l’Évaluation. C’est la deuxième
étape, le design qui correspond à l’ingénierie de
formation. Le développement correspond à
l’ingénierie pédagogique, l’implémentation à la
réalisation effective de la formation ou animation.
Analyse
Cette phase est primordiale et est nécessairement la
première dans le processus. Elle consiste à
comprendre et prendre en compte les composantes
qui servent à orienter le projet d’apprentissage : les
besoins en compétences, le profil des apprenants,
le contexte dans lequel la formation s’insère, les
ressources existantes pouvant être utilisées ou
adaptées, le budget, le planning, les contraintes,
etc. Ces composantes font généralement partie d’un
cahier des charges.
Design ou dispositif
C’est l’ingénierie de formation proprement dite.
Cette phase vise à spécifier les objectifs
d’apprentissage en les intégrant dans les objectifs
stratégiques et opérationnels du commanditaire, à
développer la stratégie pédagogique et les principes
clés qui la sous-tendent, et à sélectionner les
médias d’apprentissage. Le design conduit à
dessiner le projet de formation dans la durée avec
son découpage en modules. Il aboutit aussi à la
rédaction d’un programme de formation,
notamment pour des stages interentreprises.
Développement
C’est lors de cette étape que se met en forme le
contenu de l’apprentissage : les théories, méthodes
et processus à connaître, les activités permettant
d’apprendre et de mémoriser. Tout cela dans une
progression étudiée avec des objectifs pédagogiques
partiels. Cette phase inclut la création de supports
pour le formateur et pour les participants et le
matériel pédagogique nécessaire (jeux, digital, etc.)
C’est la phase appelée ingénierie pédagogique (voir
Partie 3).
Implémentation
Cette étape est la réalisation même de la formation.
Selon les modalités retenues, le participant est face
à des médias interactifs digitaux : modules e-
learning, MOOC… ou en groupe avec un formateur,
lorsqu’il s’agit d’une formation en présentiel ou en
visioconférence à distance. Dans le cas d’une
formation en salle, c’est le moment où le formateur
fait sa prestation (voir Partie 4).
Évaluation
Dans une approche par objectifs, cette phase
consiste à évaluer les acquis de l’apprentissage et
l’action de la formation afin de porter un jugement
sur sa qualité et son efficacité. Des évaluations
formatives peuvent être réalisées tout au long de la
formation en portant sur les différents objectifs
pédagogiques. Ainsi, les modalités d’évaluation
sont définies dans la phase d’élaboration du
dispositif, et font partie de l’ingénierie de
formation.
La démarche contractuelle
par objectif (DCO®)
Le modèle DCO® déposé par l’organisme de
formation Cegos met en lumière les trois acteurs de
la formation (le formateur, l’apprenant et le
commanditaire, ou manager) et les trois contrats
qui en découlent. Ainsi chacun s’engage sur sa
partie :
» Le commanditaire/manager et le formateur
s’engagent autour du cahier des charges. Ce
document contractualise l’accord conclu en vue
d’atteindre les objectifs de formation en tenant
compte des moyens alloués et du contexte.
» Le commanditaire/manager et l’apprenant
s’engagent sur un contrat de recueil des attentes
et d’informations à transmettre en amont de la
formation.
L’analyse de la demande
L’analyse du besoin est la première phase qui mène
à l’ingénierie de formation. Cette étape permet
d’éviter des écueils que tout formateur a connu à
un moment de sa vie, comme :
» lors du recueil des attentes des participants en
tout début de formation, s’apercevoir qu’elles ne
correspondent absolument pas au contenu prévu ;
Le contexte
Essayons de comprendre le contexte qui pousse le
client (entreprise, institution ou autre
établissement) à demander une formation sur telle
ou telle thématique.
L’environnement externe
Il s’agit de comprendre ce qui amène l’entreprise à
développer les compétences, comme de nouvelles
mesures réglementaires auxquelles se conformer,
une concurrence accrue qui oblige à se réorganiser,
de nouvelles technologies qui obligent à se
renouveler (le digital notamment bouscule nombre
de métiers), des nouveaux entrants sur le marché
qui changent la donne, l’évolution du marché sur
lequel l’entreprise évolue…
Le contexte interne
Connaître la situation du client, comme un
changement de direction, de nouvelles orientations,
un climat social inquiétant, un taux d’absentéisme
à diminuer, de nouvelles recrues à intégrer, de
nouvelles techniques à apprivoiser, etc. est
primordal.
Les contraintes
Celles-ci sont de plusieurs sortes. Ainsi des
contraintes horaires peuvent exister. En effet, les
collaborateurs d’une entreprise ne travaillent pas
tous de 9 heures à 17 h 30, horaires qui sont
généralement ceux d’une formation en salle.
Parfois aussi, on ne peut pas réaliser des
formations sur une journée, mais en demi-journée.
Autre contrainte à prévoir : le lieu de la formation
est-il sur site professionnel, dans l’entreprise ou
chez l’organisme de formation. Dans ce cas, y a-t-
il des contraintes de distance ?
La proposition pédagogique
Dans cette proposition pédagogique, le formateur
exprime sa compréhension du besoin, du contexte
et des objectifs du commanditaire. Généralement,
cette proposition est formalisée dans un document
aux différentes rubriques. C’est dans ce document
que le formateur définit le dispositif de formation,
tel qu’il l’a élaboré lors de la phase d’ingénierie de
formation.
(source : F. Bouchut et al., La Boîte à outils des formateurs, Dunod, 2017)
Témoignage de l’auteure
La taxonomie de Bloom
Un objectif pédagogique a cette particularité de
définir le degré de connaissance, d’acquisition, de
perfectionnement ou de maîtrise d’une compétence
donnée. À cette fin, le formateur peut s’appuyer sur
un référentiel de compétences par métier ou par
technique. Lorsqu’il n’y en a pas ou qu’il s’agit de
nouvelles formations à créer sur de nouveaux
sujets, les formateurs se réfèrent à la taxonomie de
Bloom. Le terme « taxonomie » est emprunté aux
sciences naturelles et désigne par extension toute
théorie de classification.
BENJAMIN BLOOM
Principe 2 : L’action
Ici, ce sont les participants qui s’exercent et qui
pratiquent. À eux de rechercher par eux-mêmes les
solutions, méthodes, d’établir la logique. Ce
principe d’action permet de conjuguer différentes
stratégies d’apprentissage : verbal, visuel, actif,
créatif, réflexif.
Principe 3 : L’alternance de
modalités
Le formateur alterne diverses modalités et activités
dans son itinéraire pédagogique. Cela maintient
l’attention des participants, crée la surprise et rend
plus vivante la formation.
Compréhension et
mémorisation
L’apprentissage passe par la compréhension et par
la mémorisation de ce qui a été entendu et pratiqué
en formation. Pour faciliter la compréhension, il est
essentiel de donner du sens, de mettre en contexte,
de faire des synthèses régulières et faire
comprendre à l’apprenant ce qu’il a acquis. Autour
de cet axe s’articulent quatre principes
pédagogiques :
Principe 8 : Contextualiser
Il est essentiel de formaliser et de remettre en
contexte les apports, théoriques et pratiques.
L’apprenant cherche une solution à SES
problématiques.
Un apprentissage dans la
durée
La formation, comme un processus inscrit dans le
temps, se déroule bien au-delà des journées de
formation elles-mêmes. Il faut préparer l’intention
d’apprendre avant l’entrée en formation et
poursuivre l’apprentissage par des retours
d’expériences, ou une continuité sous forme de
plan de progrès. Cet axe inclut ainsi trois principes
pédagogiques :
Le dispositif de formation ou
design
Le dispositif de formation est une proposition de
progression en compétences articulée autour de
principes pédagogiques et en vue d’atteindre un
résultat visible. Pour cela, le dispositif est la
création d’un parcours pédagogique qui intègre, ou
non, des modalités différentes comme présentiel ou
à distance, des intersessions, et une alternance
entre synchrone et asynchrone.
Modes synchrone et
asynchrone
Le formateur peut également varier les modalités
en présentiel ou à distance, en individuel ou en
groupe, avec des temps synchrones (quand la
communication se fait en même temps) et avec des
temps asynchrones (quand la communication est
différée).
Le programme de la formation :
neuf points clés
Le programme de la formation représente le point
d’aboutissement de la clarification du dispositif de
formation. Il est en la synthèse et l’outil de
communication par excellence. Il doit être
clairement énoncé et adapté aux profils cibles des
apprenants. D’ailleurs, les nouvelles normes de
qualité imposent aux organismes de formation de
préciser certains points incontournables.
» L’autopositionnement en amont
U nl’évaluation.
point de plus en plus important
Car la formation continue
est
se
positionne de plus en plus comme le
développement de compétences répondant à un
objectif opérationnel de l’entreprise ou de
l’individu. C’est donc un point qui se pense dès la
construction du projet ou le choix d’une formation.
Il est alors nécessaire d’évaluer le niveau des
participants en amont, la montée en compétences
en cours et à l’issue de la formation, ainsi que le
transfert des compétences en situation de travail.
Ainsi, dans le dispositif de développement des
compétences, le processus d’évaluation des acquis
s’étale en quatre phases clés plus une : la mesure
de l’impact de la formation sur les attentes
opérationnelles de l’entreprise.
de formation
L’évaluation en amont de la
formation
L’évaluation des compétences en amont se réalise
sous différents modes, en présentiel comme à
distance. L’entretien préalable en est un,
notamment pour des formations validées par un
diplôme ou un certificat. Plus couramment, ce sont
des questionnaires préalables, qui sont utilisés et
envoyés aux futurs participants par mail ou avec un
lien vers une plateforme.
Le questionnaire d’évaluation, à
questions ouvertes
A minima, il consiste à demander aux participants
quelles sont leurs compétences et expériences déjà
acquises par rapport au thème de la formation,
leurs attentes prioritaires et, pour être plus précis,
leurs objectifs de progression. Le questionnaire est
généralement complété par la fonction du futur
participant, son degré d’ancienneté dans le poste et
son projet professionnel. Dans ce cas, les questions
sont ouvertes et laissent la possibilité aux
participants de s’exprimer librement, avec leurs
propres mots.
L’autopositionnement à échelle
Ce type de questionnaire demande au futur
participant de situer ses compétences sur une
échelle qui va de « pas du tout » à « tout à fait ».
La formulation est importante car les compétences
s’expriment par un verbe et sont précédées de la
phrase « Je suis capable de… » ou « Je sais… ».
Dans ce cas, le futur participant est amené à
positionner ses compétences prérequises et celles à
acquérir.
6-2 Questionnaire d’évaluation des compétences en amont
L’évaluation formative en
cours de formation
Le formateur veille à la bonne appropriation des
méthodes, outils, réflexions, gestes… par les
participants. C’est pourquoi, régulièrement et
surtout en fin d’objectif pédagogique partiel, il
propose exercices, cas pratiques, quiz… de façon à
pouvoir valider les acquis partiels.
Le questionnaire d’évaluation
Le questionnaire d’évaluation des acquis, lorsqu’il
reprend les mêmes questions que le questionnaire
d’autopositionnement en amont, permet une
analyse précise de la progression.
Le cas de synthèse
L’étude de cas, ou la réalisation d’un projet,
synthétisant un ensemble de modules permet une
évaluation globale des composantes d’un métier ou
d’une activité. L’étude de cas doit permettre de
vérifier que l’ensemble des compétences et
capacités est acquis, en totalité ou partiellement.
Le plan d’action
Le principe de proposer aux participants d’établir
un « plan d’action » en fin de formation permet à
ceux-ci de se projeter dans le futur proche et
d’établir de façon réaliste des objectifs de mise en
application. Pour une bonne mise en œuvre
opérationnelle, il est conseillé aux participants de
choisir trois outils, méthodes ou principes clés. Le
plan d’action doit être :
» réaliste, avec une réelle compréhension des freins
à sa réalisation ou des opportunités ;
L’évaluation de l’action de
formation
La notion de qualité des actions de formation est un
point sur lequel les réglementations insistent
depuis 2014 et qui a abouti à la création d’un
premier référentiel de qualité obligatoire, Datadock.
Nombre d’organismes et de formateurs réalisaient
des actions de formation de qualité sans pour
autant les formaliser. Aujourd’hui, c’est une
obligation. Sur quels critères évaluer la qualité et
avec quelle grille de notation ?
Principaux critères de
l’évaluation
On peut regrouper les critères de qualité autour de
trois grands thèmes : le contenu, la pédagogie et
l’environnement logistique et matériel. Au sein de
ces trois ensembles, un choix est possible entre une
tendance à l’exhaustivité et le recentrage sur les
critères incontournables.
Le contenu de la formation
On retrouve là des critères incontournables, comme
le contenu lui-même. C’est-à-dire le fond ou la
théorie des savoirs, savoir-faire ou savoir-être
transmis. L’expertise du formateur sur le sujet,
comme les réponses qu’il a pu apporter grâce à son
expérience, contribue à la qualité du contenu.
Enfin, le respect du programme et des objectifs de
la formation permet d’évaluer la bonne réalisation
du projet initial.
La pédagogie
Évaluer les méthodes pédagogiques utilisées
consiste surtout à mesurer si :
» le rythme de la formation favorise
l’apprentissage ;
La logistique et l’organisation
L’environnement matériel et l’organisation
logistique contribuent au bon déroulé de la
formation. Les participants y sont sensibles et sont
d’autant plus exigeants que la formation est de
qualité. On peut regrouper des critères liés au
matériel nécessaire (équipements informatiques,
salle…) et à la durée de la formation (pauses,
qualité des repas s’ils sont pris ensemble,
accueil…).
La satisfaction globale
Elle s’obtient par une question de ce type : « Quel
est votre degré de satisfaction pour cette
formation ? » En général, il est recommandé de la
poser au tout début du questionnaire afin d’avoir
l’impression générale des participants. Elle est un
critère d’importance, car elle sert d’étalon de
référence pour comparer les notes de chaque
critère.
Grille de notation
Plusieurs grilles de notation sont envisageables.
L’organisme de formation, ou le formateur
indépendant, détermine son choix en fonction du
traitement des données et de l’analyse qu’il en fera.
Il définit aussi à quel seuil une formation est de
qualité sur chaque critère, et en deçà de quel seuil,
il y a un incident qualité à traiter. Les échelles de
notation le plus souvent retenues sont de 1 à 10, de
1 à 5 ou de 1 à 4.
Modes d’évaluation
L’évaluation de la formation se fait « à chaud »,
c’est-à-dire juste à la fin de la session, lorsqu’elle
est à remplir en présentiel, souvent sur papier.
Lorsqu’elle est remplie à distance, elle est
considérée « à tiède », car les participants
évaluent en rentrant chez eux ou sur le lieu de
travail.
Le rapport de synthèse
Le rapport de synthèse par session de formation
permet d’analyser les facteurs de réussite de la
formation et les points à améliorer. Les verbatims
des participants sont, sur ce point, éloquents. Une
visualisation sous forme de graphique apporte une
compréhension immédiate par la comparaison
visuelle des notes attribuées aux critères.
2 D’après https://www.formation-professionnelle.fr/2010/06/07/de-
levaluation-dacquis-en-formation-dadultes
3 Source : https://www.cegos.fr/certifications-qualite
PARTIE 3
DÉVELOPPER L’INGÉNIERIE
PÉDAGOGIQUE
DANS CETTE PARTIE…
» La progression pédagogique
L squelette
e guide d’animation est en quelque sorte le
de la formation. C’est la trame qui
donne le rythme, qui fixe les objectifs partiels et les
sous-objectifs quand il le faut. Cet itinéraire ne
s’improvise pas. C’est pourquoi nous
commencerons par comprendre comment les
rythmes chronobiologiques influent sur nous au
cours de la journée, puis comment fixer des
objectifs pédagogiques et une progression dans
l’apprentissage.
Rythmer les séquences de
formation
Quel formateur n’a pas vu au moins une fois son
groupe de participants manquer d’entrain,
demander une pause ou manifester de la lassitude ?
Connaître les rythmes biologiques nous est, dans ce
cas, particulièrement utile. Ils sont de deux sortes :
d’une part le cycle circadien de la vigilance, et,
d’autre part, le cycle attentionnel.
Le cycle circadien de la
vigilance
Tous les humains, quels que soient leurs lieux et
conditions de vie, connaissent ce cycle
d’environ 24 heures, comme l’alternance veille/
sommeil. Ce qu’ont découvert les scientifiques,
c’est que ce cycle commun à tous est interne :
plusieurs rythmes biologiques, physiologiques et
comportementaux « tournent » même en
l’absence de stimuli extérieurs. Ainsi, nos
participants et nous-mêmes, formateurs, sommes
soumis à ce cycle :
» une première baisse de vigilance s’observe à
partir de 21 heures ;
LE CYCLE CIRCADIEN
Le cycle attentionnel
Le cycle attentionnel correspond aux variations de
notre capacité d’attention pendant notre veille,
c’est-à-dire pendant les phases de vigilance. On ne
peut pas dire qu’il y a véritablement un cycle
attentionnel bien défini. Plusieurs études ont fait
apparaître des durées d’attention de 30 minutes,
de 90 minutes, voire de plus de deux heures. Les
résultats dépendent des contextes et de la tâche à
effectuer.
UNE ÉTUDE SUR LA DURÉE DE L’ATTENTION
La chronobiologie en formation
Comment utiliser ces informations dans la
construction pédagogique ? Et comment définir un
programme de façon à ce qu’il puisse être suivi
avec un maximum d’attention ? En nous appuyant
sur ces données, nous déterminons ainsi des plages
temporelles. Puis, nous positionnons les types
d’activités possibles selon le tonus des participants.
Cela nous amène à construire un tableau pour
servir de trame.
7-1 Les rythmes chronobiologiques en formation
Témoignage de l’auteure
Établir la progression
pédagogique
Mettons en place la progression pédagogique de
notre programme. Pour cela nous avons en tête
l’objectif pédagogique global (OPG), c’est-à-dire
quelle(s) compétence(s) la formation va permettre
d’acquérir ou de développer. C’est en quelque sorte
la promesse du programme. Pour y arriver, nous
avons découpé cet OPG en plusieurs objectifs
pédagogiques partiels (OPP), qui, les uns après les
autres, vont permettre aux apprenants d’atteindre
l’objectif final de la formation.
L’escalier pédagogique
Enfin, nous voilà dans la réalisation proprement
dite de la formation. Nous allons établir les
marches à escalader pour atteindre les objectifs que
nous venons de définir. L’escalier pédagogique
permet de respecter l’ordre des apports de contenu
et les activités qui vont avec. Il permet aussi de
prioriser les prérequis avant chaque objectif partiel.
L’escalier pédagogique structure la progression
logique des apprenants.
À RETENIR
Le guide animateur
Le guide animateur sert au formateur à préparer,
puis à animer la formation. C’est un outil qui lui est
destiné, il n’est pas à communiquer aux
participants. Car le formateur a toute latitude de
modifier une durée, un exercice, d’inverser deux
séquences, etc. pour mieux s’adapter à la
progression et aux besoins des participants.
Le synopsis
Le synopsis est une vue d’ensemble de la formation
découpée en demi-journées sur une seule page. Il
est parfois complété par une deuxième page
d’indications nécessaires à l’animation : la
disposition des chaises et/ou des tables, le
positionnement de cette formation au regard
d’autres formations complémentaires ou de niveau
supérieur.
7-3 Exemple de synopsis pour une formation au marketing
Les rubriques
Tout ce qui est nécessaire à l’animation y est
consigné sous forme d’un tableau récapitulatif :
» La durée des séquences, indiquées en minutes,
de façon chronologique, est l’indicateur temporel
de la formation. Ainsi, le formateur sait s’il
dépasse le temps imparti ou inversement.
3 Comité exécutif.
Chapitre 8
Articuler méthodes
pédagogiques et activités
DANS CE CHAPITRE :
E naborde
complément du chapitre précédent, celui-ci
les principales méthodes pédagogiques
utilisées en formation des adultes et comment bien
faire le lien avec les activités dans chaque séquence.
La progression pédagogique
En deuxième position viennent la progression
pédagogique de l’apprentissage et les compétences
à acquérir au fur et à mesure. S’il faut connaître
une théorie ou une méthode à ce moment-là de la
formation, l’exposé magistral convient très bien.
Cependant, et cela nous amène au troisième critère,
si cette séquence intervient au retour du déjeuner,
le formateur devra tenir compte de la
chronobiologie et adapter la première option.
La chronobiologie
La chronobiologie intervient pour adapter les
méthodes selon l’heure du jour et pour éviter la
somnolence des apprenants.
La durée de la formation
Enfin, un dernier critère et non des moindres : la
durée de la formation. Nous avons vu nombre de
formations initialement sur cinq jours passer à
quatre puis à deux jours. Il est clair que la durée
impacte l’objectif global qui devient moins
ambitieux. Néanmoins, il est aussi possible, dans
une certaine mesure, de choisir une autre méthode
pédagogique.
Atouts
Les principaux avantages de la méthode magistrale
sont :
» Cette méthode est rassurante pour le formateur,
car le fil conducteur est sa propre expertise, ses
connaissances et son expérience. Il lui suffit de
dérouler, la plupart du temps sur des diapositives
ou sur un tableau blanc, tout ce qu’il a à
transmettre.
Limites
Les limites de cette approche sont fortement
ressenties en formation continue pour adultes.
Nous l’avons vu en chapitre 1, les apprenants
adultes veulent de la compréhension immédiate et
axée sur un problème à résoudre.
» Les apprenants ne sont enclins qu’à écouter, qu’à
lire les diapositives, éventuellement ils prennent
des notes, mais ils sont plutôt passifs, non
sollicités.
Méthode démonstrative
Avec la méthode démonstrative, le formateur
montre comment faire et les apprenants peuvent
ensuite répéter le même mouvement. C’est
également une méthode traditionnelle et
didactique, les apprenants suivant les conseils et
méthodes du formateur.
Atouts
C’est la méthode par excellence pour
l’apprentissage d’un savoir-faire et pour
l’acquisition de gestes précis ou de postures.
» Elle a un effet immédiat : l’apprenant qui n’y
arrive pas du premier coup peut le signaler et le
formateur ralentir sa démonstration.
Limites
Cette méthode a un aspect un peu scolaire qui peut
dérouter certains apprenants, et elle ne convient
pas aux apprentissages théoriques.
» Elle demande au formateur de s’assurer que son
rythme convient aux apprenants.
Méthode interrogative
Cette méthode a pour but de faire émerger
progressivement les savoirs par les apprenants. Elle
est inspirée de la maïeutique pratiquée par le
philosophe grec Socrate (470-399 av. notre ère),
qui consiste à faire accoucher la personne de son
propre savoir : à mener un questionnement en
entonnoir qui invite les participants à trouver par
eux-mêmes les réponses. À partir d’une
problématique de départ, le formateur lance des
questions ouvertes à la cantonade, en incitant les
apprenants à faire part de leurs expériences ou de
leurs opinions. Ainsi, par le biais d’échanges, le
savoir émerge du groupe.
Atouts
Les atouts de cette méthode sont indéniables du
point de vue de l’apprenant, où celui-ci est
véritablement acteur de son apprentissage :
» La participation de tous est sollicitée.
Limites
C’est une méthode peu sécurisante pour un
formateur débutant, car il ne maîtrise pas à
l’avance ce que seront les réponses du groupe. Il
convient donc d’avoir un peu d’expérience des
réactions d’un groupe sur la thématique :
» Le formateur doit prendre en compte toutes les
réponses et faire attention à ce que tous les
participants s’expriment.
Méthode participative, ou
active
La méthode participative est la méthode phare de
l’approche pédagogique active. Elle a pour principe
que les apprenants sont acteurs de leur
apprentissage. Partant du principe que la
connaissance ne se transmet pas, mais qu’elle se
construit, elle se fonde sur la participation des
apprenants, leurs réflexions, leurs partages
d’expériences et leur propre formalisation des
acquis.
Atouts
C’est une méthode qui convient bien aux adultes,
par sa proximité avec les situations vécues dans le
quotidien.
» Elle implique très fortement les participants et
renforce leur autonomie.
Limites
Elle n’est pas utilisée pour l’acquisition de savoirs
théoriques, l’exposé magistral est bien plus adapté
à ceux-ci. Elle nécessite du temps, comme toutes
les méthodes faisant appel à la contribution des
apprenants. Cependant, nous pouvons noter
quelques précautions à prendre lorsque nous
l’employons :
» La méthode peut surprendre certains participants
aux modes d’apprentissage séquentiel et factuel.
Zoom : La méthode de
résolution de problème
La méthode PBL® a été créée par le Canadien
Howard Barrow en 1969, puis importée en France
et formalisée par Florence Hunot. C’est une
technique à la fois interrogative et active. Elle
conjugue une organisation présentielle et une
phase d’autoformation. Son principe pédagogique
est de partir de l’expérience de chacun, de favoriser
la recherche active et la confrontation d’idées. Le
rôle du formateur est d’être un animateur et un
accompagnateur.
Méthode de la découverte
Cette méthode se fonde sur le principe de « faire
découvrir » par les apprenants et sur l’aspect
« réussite » d’avoir trouvé la solution par soi-
même. Utilisée en tout début de formation, elle met
les participants dans le bain et renforce leur
motivation.
Atouts
Les atouts sont évidents avec un profil
d’apprenants créatifs, aux modes d’apprentissages
intuitif, global ou actif. Citons ses principaux
avantages :
» Met en mouvement et en réflexion les
apprenants.
Limites
La méthode de la découverte est avant tout celle de
la réussite. Elle est pratiquée pour que les
participants apprennent d’eux-mêmes. C’est sur ce
point que des limites peuvent apparaître :
» Le saut qualitatif de l’apprentissage ne doit pas
être insurmontable pour les apprenants, ce serait
contre-productif.
La proportion images/textes
Il n’y a pas de règles valables pour toutes les
formations et tous les supports pédagogiques. Seule
prime la pertinence des illustrations versus le
discours. Les images, comme les schémas,
graphiques ou photos, doivent servir le discours et
parfois le remplacer. Aucun support ne gagne à
être 100 % textuel.
Adopter à petites doses les dessins d’humour pour
ponctuer un texte, notamment sur le diaporama. Il
vaut mieux peu de dessins mais très pertinents que
beaucoup dont seul le formateur comprend la
cohérence avec le contenu.
Le format synchrone
Lors d’une formation en mode synchrone en ligne,
les apprenants sont en contact avec le formateur en
temps réel. L’outil employé est principalement la
visioconférence qui permet d’incruster des
documents : tableurs, diaporama, quiz… Les
différentes séquences sont courtes et dynamiques.
Les documents doivent pouvoir être téléchargeables
par les participants, et le diaporama convient bien à
ce format.
Le mode asynchrone
Le scénario d’une formation en mode asynchrone
se déroule en différé, au rythme de l’apprenant. Les
supports sont textuels ou multimédias (vidéos,
bandes dessinées, liens, etc.). La vidéo, les quiz et
les incrustations de textes sont adaptés à ce mode,
et il est nécessaire de prévoir des retours sur les
exercices de type « proposition de solutions » ou
« corrigé type ».
La formule mixte
La formule intermédiaire combine synchrone et
asynchrone : des moments où l’apprenant est seul
devant son ordinateur et des rendez-vous en mode
synchrone. Cette modalité offre un grand éventail
d’outils digitaux (voir chapitre 10).
Le diaporama
Les questions que pose le diaporama tiennent à son
utilisation. Dans le fond, à quoi sert vraiment le
diaporama ? Et comment le réussir ?
Fonctions du diaporama
Trop souvent adopté comme aide-mémoire par le
formateur, le diaporama en perd son intérêt
premier : celui d’être un appui visuel. En réalité, un
diaporama est d’abord destiné à un public pour
renforcer la mémorisation et faciliter le mode
d’apprentissage visuel. Pour cela il doit être
graphique et synthétique.
L’art du diaporama
La simplicité est le guide de la création d’un
diaporama. Plus les diapositives (slides) sont
épurées et centrées sur l’essentiel, mieux les
messages sont compris. Ainsi on préfère :
» Quelques messages clés bien visibles, plutôt que
de longs textes écrits en petits caractères
Les tableaux
Que ce soit un tableau en vinyle apposé au mur, un
tableau noir ou un tableau de papier, ils s’utilisent
de la même manière et ont les mêmes fonctions. Ils
sont une alternative au diaporama, et permettent
de créer des rythmes.
Les quatre fonctions
À la différence du diaporama qui jalonne tout un
exposé ou toute une formation, le tableau vient en
appui ponctuel d’une démonstration ou d’une
explication. Ainsi il développe :
» La mémorisation. C’est l’outil idéal pour afficher
le programme de la formation et pouvoir y revenir,
pour préciser les consignes d’un exercice ou les
points clés à retenir à la suite d’une
expérimentation. Il supporte aussi bien du texte
que des schémas.
L’utilisation de la surface
Quelques règles simples optimisent l’écriture au
tableau.
» Tout d’abord, avoir à l’esprit la masse
d’informations à transmettre et, selon : écrire au
milieu les messages clés et/ou dessiner sur toute
la feuille les schémas.
Le matériel pédagogique
Le champ est vaste en termes de possibilités.
L’outillage pédagogique, ou didactique, va de la
simple feuille de papier au jeu de Lego en passant
par les puzzles, les cartes, etc. Le formateur a donc
tous les éléments pour être parfaitement équipé.
Selon l’activité, il adoptera l’un ou l’autre.
Le matériel audiovisuel
Le formateur peut télécharger des vidéos, des
extraits de films et les intégrer à son scénario.
Cependant des précautions sont à prendre : bien
vérifier les accès Internet, la qualité de la bande
passante et les connexions. Puis, surtout bien
vérifier les droits de diffusion en public ; la
formation étant une activité commerciale, il peut y
avoir des limites.
Les objets
L’équipement est très variable selon le domaine de
la formation. On pense naturellement à
l’équipement informatique pour les formations à la
bureautique ou au digital. Mais aussi à
l’équipement de type laboratoire, chantier, etc.
» En réalité, il existe toute une palette d’objets de
petite taille qui servent à illustrer, faire prendre
conscience et réfléchir. Ainsi des balles, des dés,
des jeux de société, ou des jeux de construction
amènent une expérience apprenante qui met en
action et en mouvement les participants.
La documentation des
participants
La documentation sert de référence pour les
participants : ils relisent leurs notes, y cherchent
une notion oubliée, en parlent et, parfois la
partagent. C’est ce qui reste à l’issue de la
formation, elle est parfois mise en bonne place
dans un rayonnage.
Le document unique
Généralement, la documentation du participant
consiste en un seul document. Elle est remise en
début de formation et le participant suit le
déroulement du programme. L’organisation de
celui-ci dépend du contenu de la formation.
Néanmoins, certaines rubriques sont essentielles.
Le format
Souvent, cette documentation est conçue comme un
manuel de référence. Elle est construite en fonction
du programme et son format est défini en amont de
la formation. Des variantes sont possibles :
» Les cas, quiz ou exercices sont inclus dans le
programme, avec les éléments de corrigé à la fin.
La multiplicité de documents
Lorsque la formation le nécessite, plusieurs médias
constituent la documentation des participants.
Témoignage de l’auteure
Avantages et inconvénients
L’avantage est que c’est un document commun à
tous, réalisé à partir des exemples de chacun qui
s’ajoutent au contenu du programme. La richesse
est indéniable.
Impacts de la dématérialisation
Même si l’on peut penser qu’il restera, pour
quelques formations, des documents imprimés,
l’évolution vers la dématérialisation des documents
est inéluctable et se développe très vite. Quels sont
les impacts de cette révolution ?
Une logistique différente
L’impression et l’acheminement des documents sur
le lieu de la formation forment un budget non
négligeable, entre l’impression, le papier, les
cartons, le transport, la manutention, etc. Cette
logistique est remplacée par une autre modalité :
l’accessibilité à distance.
Un renouvellement
pédagogique
La pédagogie des formations pour adultes est
passée de l’alternance « exposé + cas pratique », à
une multitude d’activités variées. Mais des
éléments perdurent comme le matériel
pédagogique imprimé : cas, fiches de jeux de rôle,
puzzles à reconstituer, cartons de vote… La
dématérialisation, en supprimant tout document
imprimé (ou quasiment), oblige à repenser tout le
dispositif pédagogique.
Témoignage de l’auteure
Plus d’interaction
De nouveaux outils digitaux s’invitent dans la
pédagogie, comme des quiz en ligne, des serious
games, des bandes dessinées… Ils s’inspirent de la
mécanique des jeux pour créer de l’émulation, du
suspens, et favoriser l’interaction.
Une coconstruction facilitée
Le partage de documents est aisé avec des solutions
gratuites, les groupes sur les réseaux sociaux
permettent de faire part d’expériences. L’accès au
digital est immédiat, instantané. Ainsi, laisser les
participants faire une recherche sur Internet pour
trouver des informations sur un sujet à traiter, puis
faire partager les résultats est une manière de
rendre les participants un peu plus acteurs.
À RETENIR
La transformation digitale de la
formation
La digitalisation des actions de formation se
poursuit. La technologie continue de produire de
nouveaux outils pédagogiques. Mais ce sont des
questions d’ordre culturel qui propulsent ou
ralentissent ce mouvement. D’une part, les esprits
sont plus ou moins bien préparés à l’utilisation du
digital, tant sur l’appropriation technique que sur
la motivation. D’autre part, l’intégration du digital
en formation se fait en plusieurs étapes, il convient
d’en prendre conscience.
Augmentation
La technologie agit comme substitution avec, en
plus, une amélioration fonctionnelle. Ainsi, les
outils en ligne permettant de réaliser des quiz
apportent des fonctionnalités d’analyse des
résultats et d’émulation entre participants
(exemple : Kahoot). En prenant leurs notes sur un
outil digital, les apprenants peuvent plus
facilement les partager. L’affichage des productions
des groupes en ligne (avec Padlet) permet à tous de
les retrouver après la formation.
Modification
La technologie apporte une nouvelle version ou
reconfiguration de l’activité, qui la rend très
différente. Ainsi, la formation classique avec remise
de documents prédéfinis se reconfigure en une
formation où les participants apportent leurs
expériences et leur compréhension, les partagent
sur des outils collaboratifs (Google docs), et même
sous forme narrative (Pixton).
Redéfinition
Enfin, la forme plus aboutie de l’intégration du
digital en formation consiste en une redéfinition
complète de l’activité. C’est notamment le cas cité
au chapitre précédent sur le découpage d’un cas,
initialement à lire sur une dizaine de pages, qui se
transforme en plusieurs micro situations étayées de
vidéos. C’est aussi la redéfinition totale de l’action
de formation avec des questionnaires en amont,
puis en aval, une continuité de la formation par la
création d’un groupe sur les réseaux sociaux. Et
bientôt l’adaptative learning ou la possibilité
d’individualiser la formation à chaque apprenant
selon son niveau, ses attentes et son mode
d’apprentissage.
Kahoot
Kahoot est un outil très simple d’utilisation. Il
permet de créer des quiz et de les animer en ligne
avec la participation des apprenants. Le formateur
crée au préalable son quiz sur son compte
(https://kahoot.com).
Socrative
Comme Kahoot, Socrative (https://socrative.com)
sollicite les participants en ligne via leurs
smartphones, tablettes ou ordinateurs. Cette
solution permet de créer des quiz, sondages, et des
évaluations, dont les réponses, obtenues en temps
réel, sont partageables en grand groupe. Le
formateur peut éditer le rapport complet des
réponses de chacun.
Wooclap
Citons un troisième outil : Wooclap
(https://www.wooclap.com/fr). Comme les
précédents, il permet de créer des sondages et
questionnaires à adresser en ligne aux participants
avec une collecte des réponses en temps réel. Cette
solution est elle aussi très simple, instantanée et
intuitive. Le formateur crée préalablement ses
questions, invite les participants à se connecter à
l’URL qu’il a affichée à l’écran.
Faciliter l’interactivité
Plusieurs outils ou applications en ligne et
d’utilisation simple, sans avoir besoin de s’y
connaître en informatique, sont arrivés sur le
marché. Ils sont accessibles aux formateurs
indépendants comme aux organismes de formation.
Beekast
Cette application (https://www.beekast.com)
permet de donner vie à ses supports de façon
simple et intuitive. Plusieurs types d’activités sont
proposés. On peut notamment créer des nuages de
mot, des formulaires, un mur de selfies, des
classements, des questionnaires à choix multiples
(QCM), des sondages en temps réel, des
instructions… Son principal atout est d’allier
diaporama et activités diverses en un seul outil. La
création est très simple et bien guidée.
Klaxoon
Klaxoon (https://klaxoon.com/fr) a la cote, il a
souvent été présenté comme « la start-up qui veut
réveiller les nations ». C’est une solution en ligne
pour créer des activités dans quatre grandes
catégories :
» Brainstorming : les participants apportent
librement leurs messages sur l’interface du
formateur, qui peut les trier et les classer.
Xia
Xia (http://xia.dane.ac-versailles.fr) est un logiciel
libre développé par des enseignants de l’académie
de Versailles et associé à Inkscape, logiciel libre de
dessin vectoriel. Il est accessible gratuitement et
permet trois sortes de fonctions :
» Associer à une image ou à une zone des
enrichissements comme des commentaires,
d’autres images, des vidéos ou des sons.
Favoriser l’apprentissage
collaboratif
D’autres solutions favorisent le partage de
documents, de ressources et de créations en
commun. Les outils de type « mur virtuel »
remplacent aisément le tableau blanc sur lequel on
appose des post-its. Les réseaux sociaux
permettent de partager au sein d’un groupe fermé
ou ouvert.
Padlet
Padlet (https://fr.padlet.com) est une sorte de
« mur virtuel » en ligne. On y épingle du texte
façon post-it, ou des liens, des images. Il s’adapte
facilement à toute situation de travail collaboratif :
prise de notes en commun, restitution de travail de
groupe… Il offre une présentation très visuelle et
personnalisable.
Réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont, par essence, interactifs.
En outre il est possible d’y créer des groupes où
s’inscrivent les participants à une session, tous les
participants d’une formation ou de plusieurs
formations.
Framindmap
Framindmap (https://framindmap.org/c/login) est
un logiciel libre et gratuit de création de cartes
mentales lancé par Framasoft en 2012. Dans l’une
de ses versions, il ne nécessite ni inscription ni
téléchargement et ne conserve pas les données
personnelles. Son interface est fluide et intuitive.
La création réalisée peut être imprimée ou
enregistrée. En revanche, il ne permet pas la
collaboration à plusieurs sur une même carte en
temps réel.
Mindmeister
Mindmeister (https://www.mindmeister.com/fr)
est une solution de cartographie mentale. C’est un
outil entièrement en ligne, sans téléchargement. Il
comprend une offre Basic, gratuite jusqu’à trois
cartes mentales, permettant une collaboration en
temps réel et bénéficiant de l’appui de la
communauté. Il existe également une offre
Personal à moins de 5 euros/mois, très attractive
puisqu’elle ajoute les prestations de cartes
illimitées, export en tant qu’image et au format
PDF, impression de cartes mentales…
Powtoon
Avec Powtoon
(https://powtoon.fr.uptodown.com/webapps), le
formateur crée des présentations divertissantes. Il
choisit le style, ajoute toutes sortes d’éléments :
images, fonds d’écran, textes, en cliquant et en les
déposant à l’emplacement souhaité. La création
peut être exportée sous deux formats : diaporama
ou vidéo qu’il est possible de poster sur YouTube.
Le digital en intersession
L’usage de la formation à distance se développe,
qu’il s’agisse de formations courtes de type
tutoriel, de MOOC (Massive Online Open Courses), de
visioformation, etc. Utiliser le digital entre deux
sessions de formation en salle favorise la
permanence dans l’apprentissage et le partage
collaboratif. Voici un panorama non exhaustif de
solutions accessibles à un formateur indépendant.
Le microlearning
Appelé aussi Rapid Learning, il s’agit d’un format
très court de formation totalement en ligne. En
général, la durée de ce modèle est
de 10 à 15 minutes. Les modules sont constitués de
contenus pédagogiques multimédias. La prise en
main des outils est relativement simple, et les tarifs
accessibles à des petites structures. Si le format
court est un atout, on remarque que, très souvent,
il s’agit plus d’information que de formation, avec
une interactivité restreinte.
Scoop-it
Scoop-it permet de réaliser sa propre veille sur un
secteur, un domaine, une expertise, et de la
partager. Mais il est parfois pertinent de créer un
scoop-it sur un thème et d’en ouvrir l’accès aux
participants à la formation ad hoc. Ainsi, chacun
profite de la veille réalisée par les autres. L’intérêt
de cet outil est son ergonomie : il se présente
comme une revue, les premiers articles sont les
derniers publiés.
Pinterest
Pinterest permet de publier des infographies, des
illustrations et des mini-vidéos de formations. En
créant un compte, le formateur a accès à un tableau
qu’il peut dédier à sa formation. Il peut donc y
inviter les participants, qui peuvent à leur tour
publier et commenter.
1 Source : https://www.cegos.fr/actualites/news/barometre-transformation-
competences-learning
2 Source : https://www.cegos.fr/actualites/news/barometre-transformation-
competences-learning
PARTIE 4
ANIMER LES SESSIONS DE
FORMATION
DANS CETTE PARTIE…
L Des
a première heure de la formation est décisive.
toutes premières minutes à la fin de la
première séquence, les participants se font une
première impression. Les enjeux sont de plusieurs
ordres pour le formateur : rassurer les participants,
puis construire le groupe et enfin affirmer son
autorité naturelle. Pour cela, il est nécessaire de
comprendre quelles sont les interrogations des
participants avant d’entrer en formation. Des
modèles permettent aux formateurs de s’appuyer
sur des principes, comme le SAVI. En outre, des
expériences réussies offrent aux nouveaux
formateurs la possibilité de varier le démarrage de
leur formation.
Instaurer un climat de
confiance
« On ne peut bien démarrer une formation qu’en
étant conscient qu’on accueille des personnes
venant se former. Cela doit se traduire par quelques
mots de bienvenue à destination de chacun. Afin de
rassurer les participants sur ce qui va se passer, je
commence par me présenter, et précise
l’organisation et les modalités pédagogiques de la
formation. Ensuite, je pose le cadre de travail et les
objectifs de la formation, que je fais approuver par
chacun.
Le modèle SAVI
Un adulte est motivé en formation s’il est sécurisé
et s’il peut devenir un véritable acteur de sa
formation en se sentant valorisé. Ainsi le modèle
SAVI permet de poser les bases d’une mise en
confiance et en action des participants. En partant
de ce modèle, le formateur veille à ce que chaque
participant soit :
Sécurisé
Au début de la formation, les participants ne
connaissent pas le formateur, ni les locaux, ni
parfois l’organisme de formation et ils ont des
attentes fortes. Ils peuvent avoir une appréhension
de prime abord. Cette période est désagréable pour
eux qui se posent une foule de questions : « Quel
rôle dois-je jouer ? », « Comment vais-je être
perçu ? ».
Acteur
Faire découvrir, réfléchir et s’exprimer les
apprenants dès le début de la formation les met en
dynamique. Plus l’apprenant participe, mieux il
mémorise et apprend. Plus vite, le formateur
favorise l’échange entre les apprenants et mieux le
groupe prend forme et entre en cohésion.
Valorisé
Plus les participants ont confiance en leurs
capacités, plus ils sont enclins à vouloir apprendre
et à aller plus loin. En tout début de formation, il
est essentiel de reconnaître et d’apprécier
l’expérience de chaque participant. Ainsi, lorsqu’ils
se présentent, le formateur montre son intérêt en
posant deux ou trois questions.
Impliqué
L’implication demandée aux apprenants va plus
loin que la simple participation aux activités. Il faut
qu’ils fassent le lien avec leur quotidien et avec
leurs problématiques. Bien sûr, c’est cela qu’ils
recherchent. Mais ils recherchent aussi des recettes
toutes faites, prêtes à dupliquer. Or, il y a souvent
un travail de transposition à réaliser que seul le
participant peut faire.
Témoignage de l’auteure
Accueillir
En principe, si la formation a lieu dans un centre de
formation, il y a quelqu’un à l’accueil pour
renseigner les participants, leur indiquer la salle,
etc. Et sans doute est-il prévu un café de
bienvenue. Le formateur, quant à lui, accueille les
participants lorsqu’ils arrivent au fur et à mesure
dans la salle. Comme « on n’a pas deux fois
l’occasion de faire une première bonne
impression » (Mac Kenna, publiciste de Steve Jobs
à ses débuts), ces premières secondes marquent
l’esprit des personnes qui arrivent. Et tout joue :
» le sourire ;
» le timbre de la voix ;
» les premiers gestes : s’approcher, tendre la main ;
Se présenter
Cette séquence a pour but de faire connaissance,
car on ne va pas passer deux jours ou plus sans
connaître qui est assis à nos côtés. Elle concerne la
présentation des personnes, formateur et
participants, mais aussi la présentation du
programme et des objectifs de la formation.
Formateur et participants
En général, le formateur se présente en premier,
cela met les participants à l’aise. Et il donne ainsi le
tempo.
» La présentation du formateur vise à sécuriser les
apprenants sur la personne qui va leur enseigner
de nouvelles compétences. Il est donc essentiel de
parler de son expérience dans la matière qu’il
enseigne, des distinctions obtenues, et/ou des
ouvrages parus, car tout cela rassure. Il est moins
essentiel de parler de sa vie privée. Une
présentation courte, synthétique avec une
invitation à plus d’échanges au cours des pauses
ou des repas.
Programme et objectifs
On peut penser que le programme est bien connu
des participants et tout formateur se souvient des
participants qui viennent en stage avec le
programme qu’ils cochent à chaque fin de
séquence. Mais ce n’est pas toujours le cas. Et,
surtout, la présentation du programme et des
objectifs fait partie du contrat pédagogique que le
formateur passe avec les participants. Ainsi, le
formateur cadre les contours de la formation, ce à
quoi il peut former et répondre, et ce qui en sort.
Cette présentation est donc primordiale. On peut la
conjuguer de diverses manières :
» La présentation du programme se fait soit par
écrit sur une feuille du tableau blanc, que le
formateur affiche au mur. Cette formule a son
avantage : les participants ont la vision du
programme tout le long de la formation et le
formateur peut à tout moment faire un point
d’avancement visuel. Cela permet aussi de faire
apposer les attentes des participants sur le
programme même. La présentation se fait aussi
sur diapositives. Dans ce cas, le formateur précise
le déroulé du programme et demande aux
participants sur quels points portent leurs
attentes en particulier.
Préciser le cadre
Le formateur a posé le cadre pédagogique en
précisant le programme, les objectifs pédagogiques
globaux de la formation et pris les attentes
spécifiques des apprenants. Maintenant, c’est avec
son rôle d’animateur qu’il va poser le cadre social
du groupe.
Horaires et pauses
La précision des horaires n’est pas banale. Bien sûr,
les participants ont tous reçu une invitation à se
rendre en formation, avec le lieu et les horaires. Il
n’empêche, certains viennent de banlieue, de très
loin, ils ont de la route, pris un train ou un avion…
Ils demandent une faveur, que personne ne
souhaite leur refuser. Avec l’accord des autres
participants, le formateur propose un nouvel
horaire pour la fin de la formation.
Règles de vie
Les règles de vie du groupe peuvent être énoncées
par le formateur selon son propre schéma, et même
inscrites sur une feuille du tableau blanc.
Elles peuvent aussi être édictées par le groupe.
Dans ce cas, le formateur pose la question : « Pour
une formation très utile et très agréable, que nous
faudrait-il ? » Puis il note les idées de chacun, sans
censure aucune. En général, les participants se
retrouvent autour de valeurs comme :
» respect ;
» bienveillance ;
» ponctualité ;
» le droit à l’erreur ;
La présentation des
participants
Elle est incontournable et est l’objet de nombreuses
variantes. Elle répond à un double enjeu :
» faire se connaître des personnes qui, à part se
former à la même matière au même moment et
dans le même lieu, n’ont aucune raison de se
rencontrer ;
Présentation croisée
Elle consiste à faire connaissance deux à deux, en
quelques minutes. Puis chacun présente son
binôme en grand groupe. On compte environ cinq
minutes de présentation l’un à l’autre, puis autant
pour la présentation en grand groupe. Son avantage
majeur réside dans l’échange entre les participants
et le jeu. Mais c’est un mode de présentation assez
chronophage que nous délaissons lorsque nous
animons des formations courtes.
Précautions d’emploi
Le formateur doit s’attendre à quelques pièges
comme :
» Un homonyme plus connu, et donc plus présent
sur le web, au détriment du participant.
Comment l’utiliser
Le matériel nécessaire comprend des grandes
feuilles blanches issues du tableau blanc, des
feutres de couleurs et du scotch pour afficher les
blasons. Pour un groupe de 8-12 participants, il
faut compter une heure environ. Le formateur
donne les consignes et comment remplir son
blason, et les participants le font individuellement,
en dix minutes environ. Puis, une deuxième étape
consiste à partager son blason en le présentant au
groupe.
La construction du blason
Le blason est constitué d’une bannière, en haut, sur
laquelle le participant écrit sa devise. Le corps est
divisé en quatre cases, sur lesquelles différentes
caractéristiques sont demandées selon le thème de
la formation. Enfin sur le cartouche du bas, un
élément descriptif ou l’emblème de la personne. De
manière assez classique et adaptable à toute
formation, le formateur propose aux participants
d’écrire :
» Leur devise sous forme de slogan ou de quelques
mots résumant leurs valeurs ou leurs convictions.
Avantages et inconvénients
Cette forme de présentation convient très bien à un
grand groupe de 12 personnes ou plus. Elle a
l’avantage de faire se présenter chaque personne en
très peu de temps. En revanche, les présentations
ne sont pas très poussées et le formateur peut se
sentir frustré de ne pas en savoir plus sur chacun.
Démarrage classique
C’est un démarrage traditionnel et éprouvé. Il est
sans risque et rassurant pour les participants. Mais
il peut paraître ennuyeux pour des apprenants
actifs et créatifs. Il procède par succession de mini-
séquences dans une logique structurée :
« Décollage immédiat »
C’est comme une plongée dans le grand bain
directement : il n’y a pas de démarrage classique,
mais une activité en lien avec la formation et qui
permet de s’approprier le contenu de la formation,
les objectifs et faire les présentations.
L’anecdote « brise-glace »
Il s’agit d’un rituel venu des États-Unis, où le
formateur démarre par une anecdote, le plus
souvent personnelle, qui a pour objectif de briser la
glace, d’amuser les participants et d’apporter de
l’humour. Ainsi, l’anecdote est présentée juste
après avoir accueilli les participants.
Avantages et inconvénients
Cette forme de présentation a l’avantage de mettre
les participants à l’aise et de les amuser. Mais
attention, le revers de la médaille est que ce style
n’est pas très usité en France ni en Europe, et peut
perturber les participants.
La musique d’ambiance
Choisir une musique douce et rythmée, par exemple
une ballade que vous mettez en attendant les
participants. Vous l’arrêtez lorsque vous débutez la
formation. Puis vous la remettez pendant les
pauses et en fin de journée. La musique permet
d’accueillir avec une ambiance agréable les
participants, et de signifier la fin de la formation.
Accueil « cocktail »
Le café d’accueil sert de mise en relation entre
participants, qui se présentent l’un à l’autre,
comme s’ils étaient à un cocktail. Le formateur
peut « corser » ces présentations en demandant à
chacun de faire la connaissance du plus de
participants possible et d’échanger leur carte de
visite, par exemple. Autre variante : demander à
chacun de faire le plus de connaissances possible et
de connaître les prénoms, noms, fonctions, et un
hobby. C’est un démarrage très apprécié qui brise la
glace entre les nouveaux arrivants et crée des liens
entre eux.
À RETENIR
» Le trac, ça se gère
» La maîtrise du temps
Verbal, non-verbal,
infraverbal
Nous ne communiquons pas qu’avec nos mots et
nos expressions langagières, nous nous exprimons
aussi par nos mimiques et, bien qu’on y pense
moins souvent, par nos intonations, nos silences,
etc. Nous les utilisons de façon habituelle, sans
même y faire attention. Or, en tant que formateurs,
nous sommes écoutés et scrutés par plusieurs
paires d’yeux et d’oreilles. Essayons donc de gérer
ce qu’on appelle le verbal, l’infraverbal et le non-
verbal, dans notre communication.
Le verbal
Ce sont les mots, les expressions, les tics de
langage comme « euh ! », « voilà », les
répétitions… Ce à quoi le formateur doit
particulièrement faire attention, c’est l’utilisation
d’abréviations ou de termes spécifiques non connus
de tous. Ce qu’il doit bannir, voire fortement
diminuer, ce sont tous les automatismes de langage
qui reviennent à chaque phrase.
L’infraverbal
Par infraverbal, on entend la modularité de la voix,
l’intonation, le rythme de la parole, les silences, les
murmures, les bruits de gorge, les accentuations,
etc. Bref, tout ce qui sous-tend les mots. C’est par
l’infraverbal qu’on perçoit le stress, l’hésitation,
l’impatience… ou l’autorité naturelle, l’assurance,
la congruence… Pour le formateur, il est important
de poser sa voix, retenir le ton qui se hausse
brusquement, ralentir le débit, créer des silences,
etc.
Le non-verbal
Sans qu’on ait prononcé un mot, notre public s’est
déjà fait une idée sur le formateur. Par sa posture,
la façon de se tenir debout, de se mouvoir, par les
mimiques du visage et la position des mains, le
formateur a déjà communiqué. Sans compter le
look, les vêtements, la coiffure, les accessoires qui
véhiculent aussi une image. Parmi les éléments qui
constituent le non-verbal, ce qui a son importance
en formation, c’est notamment :
» Le déplacement dans l’espace, plus ou moins lent
et au moment opportun. Se rapprocher des
participants pour créer la relation, se déplacer
parmi eux pour rester présent lorsqu’ils travaillent
en équipe, par exemple.
L’entonnoir de la
communication
En formation, l’effet de répétition permet la
mémorisation et une meilleure acquisition des
compétences. En effet, il y a une déperdition du
message entre ce que l’on entend et ce que l’on
retient, mais aussi entre ce qu’on veut exprimer et
ce que l’on dit finalement. La figure de l’entonnoir
l’illustre parfaitement. Aussi, le formateur veillera
à reformuler de diverses façons son discours et ses
messages clés : à l’oral, visuellement, en
demandant aux participants de reformuler, en leur
faisant transposer à une situation professionnelle.
Le feedback
Le feedback est une posture constante du formateur.
Il est nécessaire pour rassurer les participants et
pour les valoriser. Il s’exprime de deux manières :
la reformulation ou le retour de l’expert.
La reformulation
La reformulation des apports d’un participant ou
d’un groupe de travail, c’est en quelque sorte la
reprise de ce qui a été énoncé, mais avec d’autres
mots et une formalisation apprenante et plus
globale. Le formateur reformule parfois sous forme
d’une synthèse plus globale.
La visualisation
La visualisation est une capacité du mental qui
permet de se représenter volontairement
différentes images. On parle d’images au sens
large : individu, situation future ou passée, objet,
émotions… C’est une pratique ancestrale,
redécouverte au XIXe siècle, qui sert à développer la
fluidité de nos pensées et de ne pas se bloquer sur
une idée fixe.
Le trac se gère
Le trac, c’est cette « boule au ventre » ou cette
compression de la cage thoracique qui nous met en
apnée. C’est une réaction émotionnelle partagée et
bien connue des grands acteurs et de tous ceux qui
sont amenés à parler en public. Le trac se régule :
nombreux sont les formateurs qui démarrent leur
formation, avec un nœud au ventre qu’aucun
participant ne soupçonne !
La pratique attentionnelle
active©
Nombreuses sont les techniques de pleine
conscience ou de l’instant présent (méditation,
yoga, taï qi gong, etc.) qui permettent de reprendre
conscience de soi et de gagner en sérénité et en
tranquillité. Il en est une que l’auteure pratique
depuis plus de trente ans : la pratique
attentionnelle active©, qui consiste à « porter son
attention au moment présent : à soi, à ce que nous
faisons et à la situation telle qu’elle est. En pleine
présence (ou pleine conscience de soi), nous
allégeons nos tensions et gagnons en tranquillité,
en compréhension de nous et des autres et nous
ouvrons notre champ de perception. »1
CONNECTÉ AVEC SOI-MÊME
La confiance en soi
La confiance en soi est un état ressenti par un
individu lorsqu’il est conscient de lui-même, de sa
valeur, serein émotionnellement, tranquille d’esprit
et agissant de manière affirmée et sans excès. Un
excès de confiance amène à une rigidité dans ses
convictions, à un a priori sur les idées ou le
comportement d’autrui et à des prises de risque
inutiles. À l’inverse, un manque de confiance
bloque l’esprit d’initiative, restreint le champ
d’action, installe le doute et l’inaction. Alors,
comment trouver l’équilibre ?
La gestion du temps
« Lors d’une animation, la gestion du temps est,
de mon point de vue, primordiale pour assurer la
réalisation du programme dans une atmosphère
conviviale et bienveillante, propice à
l’apprentissage ! En tant que formatrice, c’est
souvent un vrai challenge. Voici mes astuces pour
“regagner” du temps quand c’est nécessaire :
» Si un point est identifié comme moins important
par les participants, je propose de passer
rapidement pour se concentrer sur les sujets
essentiels et à forte valeur ajoutée pour les
stagiaires.
2 Source : http://atlans.eu/notre-methode
Chapitre 13
Gérer les participants et la vie
du groupe
DANS CE CHAPITRE :
F pédagogie
ormer est un métier enthousiasmant ! Si la
est essentielle pour aider les
participants à apprendre, les qualités d’animation
de groupe sont cruciales pour générer et maintenir
une bonne dynamique. Un groupe se crée, vit sa vie
et puis se dissout. À chaque étape, un leader ou un
meneur se révèle et prend la coordination de
l’ensemble en main. Si le formateur ne joue pas ce
rôle, un participant le prendra. Le formateur prend
la posture de formateur animateur afin de gérer les
différentes personnalités tout au long de la vie du
groupe.
Création du groupe
La fonction d’animateur prend toute son ampleur
en début de formation, là où se crée le groupe.
Mieux cette phase est traitée, plus facile est la
régulation par la suite.
Coopération et ajustements
mutuels
La première impression est passée et un
soulagement s’installe dans le groupe : chacun
s’est présenté et a pu s’exprimer. La timidité et la
réserve du départ s’atténuent ou disparaissent.
Cette phase est plutôt agréable, chacun va à la
découverte de l’autre et tous sont sur la lancée de la
création du groupe. La coopération est encouragée
par le formateur.
Régulation
Puis, peu à peu, les personnalités se révèlent. Les
leaders s’affirment, les boute-en-train jouent sur
les mots, l’opposant systématique met son grain de
sel, le silencieux n’en pense pas moins… C’est une
étape nécessaire au cours de laquelle le formateur
animateur doit comprendre qu’il n’y est pour rien.
Il y aura toujours cette étape à passer pour que le
groupe arrive à maturité. Car ici, ce qui se joue,
c’est le besoin de reconnaissance de l’individu, son
besoin de montrer sa différence et combien il est
intéressant. Il veut être apprécié et reconnu tant
par le formateur que par les autres membres du
groupe.
Maturité
Ce qu’on appelle la phase de maturité d’un groupe
est le moment où le groupe se gère quasiment lui-
même. Les groupes de réflexion et de partage
fonctionnent bien, les personnes commencent à se
connaître et à s’apprécier. Elles prennent en
compte leurs différences et, à moins d’un cas
vraiment particulier (ce qui arrive), elles ajustent
leur comportement de façon bienveillante. C’est le
moment où les participants sont autonomes et où
chacun se sent reconnu et à sa place.
Dissolution du groupe
Puis, le dernier jour, les participants commencent à
se projeter dans l’après. Cela commence bien avant
la fin de la formation, souvent dès le retour du
déjeuner. Le formateur doit alors gérer deux
aspects : le premier est de faire participer les
apprenants et de solliciter leur attention ; le
deuxième est de veiller à la séparation des
membres du groupe de manière positive et
constructive.
ARNOULD CLAUSSE
Le discret
C’est l’attitude d’une personne qui parle peu,
n’aime pas se mettre en avant. Cette personne
discrète est généralement très positive vis-à-vis de
la formation et apprend tranquillement sans faire
de vagues. Afin que la formation lui profite
pleinement, le formateur doit la solliciter de temps
en temps pour qu’elle s’exprime. Il doit valoriser
ses interventions et être attentif à ce qu’elle reste
bien présente.
L’expert
C’est la posture de celui qui sait, qui a déjà
expérimenté et réussi. Il ne sert à rien de se
demander pourquoi il suit une formation s’il sait
tant de choses. En s’appuyant de temps en temps
sur son expérience lorsqu’elle vient illustrer un
point du programme, le formateur lui donne la
parole dans un contexte précis. C’est une manière
de cadrer ses interventions.
Le bavard
Il y a deux sortes de bavards, celui qui parle à ses
voisins, chuchote, partage ses idées et témoignages
en aparté. Puis, il y a celui qui parle beaucoup en
grand groupe, en interrompant le formateur ou la
personne qui parle.
Le bavardage en aparté
Le formateur a plusieurs cordes à son arc. Par
expérience, il lui faudra parfois en user plusieurs au
cours d’une même formation.
» Tout d’abord, si le formateur a énoncé dans les
règles de vie : « Partage en groupe », il pourra s’y
référer et c’est un des meilleurs moyens, car cela
fait partie du contrat social avec les participants.
Le décalé
Il donne des exemples en décalage avec l’exposé, il
fait des raccourcis que lui seul comprend, il paraît
quelques fois « ailleurs ». Le formateur doit veiller
à ce qu’il ne soit pas moqué par les autres
participants et à ce qu’il reste présent à ce qui est
dit.
En formation à la gestion des émotions,
l’animateur anime une séquence à fort impact
émotionnel. Pour la synthèse de l’exercice, il
demande à chacun : « Qu’avez-vous ressenti ? »
Tous les participants évoquent leurs émotions ou
sentiments, et un participant répond : « Je
remarque que les femmes ne répondent pas comme
les hommes ». Cette réponse est à côté de ce qui
est demandé. Le formateur acquiesce dans un
premier temps et termine le tour de table. Puis il
revient vers le participant et lui demande s’il a
observé que sa réponse était en décalage avec les
autres. Ainsi, il permet un bref dialogue-débat de
façon à inclure la réponse décalée dans l’ensemble.
L’agressif
On pourrait caractériser le comportement de type
agressif par cette phrase : « s’impose plus qu’il ne
s’adapte ». L’individu avec ce comportement parle
haut, donne son avis avec force. De par son
attitude, ses gestes, le ton de sa voix, son regard,
chacun ressent qu’il suffirait d’un rien pour
déclencher opposition, agressivité verbale ou autre
réaction…
Quoi qu’il en soit, la meilleure attitude est de
garder son calme, de rappeler les règles de vie et de
ne pas prêter le flanc aux remarques déplacées.
Le contradicteur
C’est une posture d’opposition systématique, que
ce soit envers le formateur ou les participants.
Chaque fois que possible, ce participant contredit
ou apporte un point de vue différent. Ce
comportement peut se manifester sans qu’il y ait
malignité de la part du participant, c’est sa forme
d’expression.
Le plaisantin
C’est l’attitude d’une personne qui joue sur les
mots et communique par l’humour. C’est une
forme d’expression enjouée mais qui, à la longue,
est lassante et, surtout, apporte peu en termes
d’apprentissage et d’expérience.
Le hautain
C’est une posture qui tend à affirmer sa supériorité
ou sa différence par rapport à autrui. Cette attitude
peut ne pas durer dans le temps, grâce aux
échanges et au respect institué dans les règles de
vie. Le formateur intègre ce type de comportement
au même titre que les autres, comme une manière
de s’exprimer. Il encourage l’individu à participer
en équipe et en groupe.
Le précis
C’est l’attitude d’un individu qui demande des
faits, des preuves, des sources et des détails de
mise en œuvre. Il a certainement un mode
d’apprentissage factuel et analytique. Le formateur
ayant préparé ses séquences pédagogiques de façon
à répondre à tous les modes d’apprentissage a
prévu ses sources, des liens, des citations, etc.
Le terreau du conflit
Des situations de tension entre participants ou
entre participants et formateur peuvent surgir, il
s’agit d’en comprendre l’origine, qui, parfois, n’a
pas de rapport avec la formation elle-même.
Les malentendus
Le conflit naît d’incompréhensions ou de non-dits
successifs, qui génèrent des malentendus. Ceux-ci
peuvent rester latents, ou éclater au grand jour. Il
suffit alors d’une phrase, d’un ton, d’une remarque
mal comprise, etc. Ces conflits sont liés à des
interprétations de faits.
La posture du formateur
animateur
Le formateur est le premier à incarner le respect
des uns et des autres dans le groupe. Au-delà des
comportements à ajuster en fonction des profils des
participants, deux attitudes lui sont très utiles pour
éviter l’émergence d’un conflit.
Faire confiance
Faire confiance à la capacité des participants à
apprendre par eux-mêmes et entre eux est
essentiel. Ainsi, lorsqu’un participant intervient en
grand groupe, le formateur peut se tourner vers les
autres et leur demander leur avis. Quand le
formateur a prévu un travail en équipe, il doit
laisser les apprenants essayer, tester, partager
entre eux, sans s’imposer. Laisser la parole aux
participants, ne pas brider les échanges.
Traiter et résorber
Lorsqu’il y a conflit manifeste, le formateur ne doit
se mettre ni dans la situation de victime, ni dans
l’interprétation personnelle, ni dans la justification.
C ontrairement à ce qu’on
clôturer une formation
pourrait imaginer,
ne se gère pas
uniquement au dernier moment. Cela se prépare
bien en amont, dès la première heure, lorsqu’on
recueille les objectifs des participants, puis, tout au
long de la formation, lors des évaluations partielles.
Ainsi amenée, la conclusion est facilitée en ce qui
concerne le contrat pédagogique entre les
participants et le formateur. Car deux autres
missions attendent celui-ci : permettre la
transposition des acquis et gérer la dissolution du
groupe de manière positive.
Une bonne conclusion s’anticipe
C’est une longue expérience partagée avec d’autres
formateurs qui nous fait aboutir à ce constat : la
conclusion ne s’improvise pas et cette séquence est
à prévoir dans le guide animateur. Plusieurs
moments au cours de la formation ont leur
importance : le recueil des objectifs dès le début et
les validations régulières de la progression.
Le NON constructif
Lorsque les objectifs du participant sont hors
programme, le formateur doit être vigilant. En
effet, il arrive que celui-ci note l’objectif de la
personne en indiquant que ce n’est pas au
programme, mais suffisamment proche pour
pouvoir y répondre. C’est prendre un risque, car le
formateur peut se faire surprendre par une
formulation qui paraît envisageable mais qui, en
réalité, cache une demande plus importante, proche
du conseil personnalisé. C’est pour éviter ce genre
d’inconvénient qu’il est plutôt recommandé de
savoir dire NON de façon constructive. Pour cela, le
formateur a plusieurs possibilités :
» Une nouvelle formulation de l’objectif plus en
phase avec le programme. Le participant est alors
invité à prendre dans le programme ce qui lui sera
utile pour mener à bien son objectif.
Témoignage de l’auteure
La « synthèse progressive »
Cette méthode convient bien aux adultes dont le
mode d’apprentissage est global. Ils apprécient les
mises en perspective, les synthèses. Le formateur
dessine un tableau avec le nombre de colonnes et
de lignes qu’il sait nécessaire. Il les remplit au fur
et à mesure de la formation et de l’acquisition des
savoirs et savoir-faire, après chaque séquence.
C’est une manière de les valider et de les
représenter dans un ensemble cohérent.
Les étapes
On distingue quatre grandes étapes permettant au
formateur de mettre en perspective tous les savoirs,
savoir-faire et savoir-être apportés en formation et
aux participants de prendre conscience de leurs
nouvelles compétences.
L’évaluation de la qualité de la
formation
Enfin, la dernière étape est l’évaluation de la
satisfaction des participants sur l’action de
formation elle-même. Ils vont se prononcer sur la
pédagogie, le contenu, le rythme, la durée, la
logistique… Il est conseillé de faire remplir
l’évaluation par les participants et de terminer par
un tour de table final.
Le bon timing
Le bon timing dépend des évaluations partielles
faites au cours de la formation, du nombre de
participants et de la manière dont les évaluations
sont à remplir, en salle ou plus tard par un lien.
Néanmoins, il est conseillé de prévoir un minimum
de 45 minutes afin que les participants puissent
s’exprimer et au cas où surgirait une question de
dernière minute.
Le tour de table
Le formateur propose à chacun d’exprimer ce qu’il
retient de l’ensemble du programme. Il guide les
participants en leur demandant par exemple :
« Que retenez-vous de plus utile ? », « Citez trois
outils utiles. »… Il note au tableau de papier ce que
disent les participants.
Méthode du « dernier
survivant »
C’est un tour de table qui dure plus longtemps que
le précédent. Le formateur donne une « vie »
supplémentaire aux participants et leur demande
de citer chacun à leur tour, le plus possible d’outils,
méthodes, processus, idées clés vus en formation.
Le tour de table se fait dans un sens donné et
chacun à son tour s’exprime. Dès que l’un des
participants n’a plus d’idées, il ne peut continuer
au tour suivant. Et les tours de table se succèdent
jusqu’au dernier survivant.
La synthèse individuelle
Le formateur propose à chaque participant de
réaliser sa propre synthèse sous forme d’un dessin,
d’un blason ou d’une carte mentale et qui reprend
les points clés à retenir selon lui. Chacun s’y attelle
dans un temps alloué par le formateur
d’environ 15 minutes, puis exprime en grand
groupe ce qu’il retient.
Favoriser la transposition
Comment faciliter la transposition de ce qui a été
appliqué en formation à sa vie professionnelle ?
C’est un enjeu très important pour les adultes, dont
l’objet de la formation est de leur permettre de
résoudre une problématique bien identifiée.
Généralement, le formateur a permis de faire des
liens concrets avec les cas de figure rencontrés par
les participants tout au long des diverses
séquences. Mais arrivés en fin de formation, une
appréhension guette, certains apprenants ne se
sentant plus très sûrs de pouvoir mettre en œuvre
aussi facilement lorsqu’ils seront seuls. Pour cela,
le formateur utilise trois types d’outils : le plan
d’action individuel, ou plan de progrès, le planning
d’engagement et les outils digitaux de suivi de
formation.
Le plan d’action
Quels que soient sa forme et son format, le plan
d’action inclut d’une part ce qui est à retenir
comme très important et très utile et, d’autre part,
comment l’apprenant va concrètement mettre en
application ce qu’il a vu. Le formateur aura
distribué les plans d’action dès le début en
précisant leur utilité : une synthèse des points les
plus importants à retenir. Après l’évaluation des
acquis, le formateur donne un temps pour que
chacun remplisse son plan d’action. Il passe auprès
de chacun et s’assure que chacun envisage bien des
actions concrètes. Puis il leur demande de partager
un point à transposer.
Maintenir la motivation
Souvent, au retour du déjeuner du dernier jour, les
participants ont, en esprit, quitté la formation.
Chacun pense au train à prendre et « Est-ce qu’on
finira à l’heure ? », d’autres à leur famille, aux
mails qui les attendent. Il est difficile pour le
formateur de les « tenir éveillés ». Chaque
participant s’apprête à reprendre ses occupations et
son identité autre qu’apprenant. Ce moment
représente un enjeu fort pour le formateur.
Fêter la réussite
Pour clore dans une bonne ambiance, le formateur
peut ajouter une dernière touche : saluer la réussite
de tous ! Plusieurs possibilités s’offrent au
formateur pour cette toute dernière séquence.
La remise de l’attestation de
formation
La remise d’un certificat ou d’une attestation de
formation permet une mise en scène valorisante
pour les apprenants. En faisant de ce geste la toute
dernière séquence, le formateur ancre un état
d’esprit positif. Cette action permet des variantes :
» Le formateur peut théâtraliser cette remise : « J’ai
l’honneur de remettre son attestation à… Avec
toutes mes félicitations ! » pour chaque
apprenant.
Le formateur « bavard »
Il pense : « contenu à délivrer ». Il veut tout
transmettre, et il a beaucoup de choses à dire.
Alors, il a tendance à noyer les participants dans un
flot d’informations, de démonstrations, de
témoignages, etc. Comme il sollicite les
participants, ceux-ci s’expriment et apportent
leurs expériences. Dans tout cela, les participants
n’arrivent pas à prioriser l’essentiel ni le plus
important à retenir. Et le compteur temps explose !
Respirer !
L’énergie du formateur est la plupart du temps
tournée vers les participants : comment réagissent-
ils ? Est-ce clair pour eux ? Arrivent-ils à suivre ?…
Et cette énergie, quand elle n’est pas orientée vers
son public, l’est vers le contenu à délivrer, comme
les messages clés, les exemples, la consigne à
préciser, etc. Tout cela l’éloigne de lui en
permanence et c’est ainsi qu’en fin de journée, le
formateur se sent exténué et vidé de son énergie.
Un premier moyen de se ressourcer au cours de la
formation consiste à respirer en en ayant
conscience, car, heureusement pour nous, nous
respirons sans nous en rendre compte.
L’ouïe
Il s’agit de prêter attention à tous les bruits de la
pièce (ventilation, chuchotements, clavier ou stylo
sur le papier, etc.) et hors de la pièce. Cela peut se
pratiquer tout en parlant. D’ailleurs, on peut
entendre le son de nos paroles.
La vue
C’est, par exemple, tout en regardant la personne
qui s’adresse à nous, élargir sa perception à ce qui
l’entoure à sa droite et à sa gauche. Cet exercice est
tout à fait possible même en continuant à fixer la
personne. On peut s’entraîner avant d’être en
formation, en fixant un objet dans la pièce où l’on
se trouve.
Le goût
Lorsqu’on boit une gorgée d’eau, on peut porter
attention au goût dans sa bouche. Même si nous ne
sommes pas en train de boire ou de manger, nous
pouvons sentir le goût dans notre bouche.
L’odorat
Souvent, nous sommes surpris par une odeur ou un
parfum particuliers en entrant dans une pièce, et
puis nous nous y habituons. Ici, l’idée est de
prendre conscience volontairement des parfums
dans la pièce, de temps en temps.
Le toucher
C’est ce qui est le plus facile à expérimenter. En
formation, nous avons plein d’objets à manier : la
télécommande du vidéoprojecteur, un coin de table,
le dossier de la chaise, un stylo, le clavier de
l’ordinateur, etc.
» respirer amplement ;
À RETENIR
1 Sources : http://web.archive.org/web/20160506165303
https://www.sciencedaily.com/releases/2012/07/120730150113.htm
Chapitre 17
10 exercices récréatifs pour
réveiller l’attention des
participants
DANS CE CHAPITRE :
» dessiner un verre ;
Que voyez-vous ?
Voici un nouvel exercice, lui aussi assez connu,
c’est pourquoi nous en présentons plusieurs
variantes. Le formateur projette l’image suivante
sur une diapositive (cela nécessite de l’avoir dans
son déroulé pédagogique). Puis, il demande aux
participants : « Que voyez-vous ? » Donc, certains
vont voir le vase, d’autres les deux profils. Le
formateur fait jouer la compétition entre les deux
groupes en demandant « Mais qui a raison ? »,
puis leur demande de se mettre d’accord. Cette
animation doit être ludique jusqu’à ce que l’un des
participants ou plusieurs cherchent à comprendre
le point de vue opposé.
Croisés, parallèles
Voici un exercice qui fait appel à la motricité des
participants et leur permet de bouger un peu. Le
formateur demande aux participants de disposer
leurs chaises en rond et de façon à ce qu’ils soient
proches les uns des autres. Il prend deux stylos, un
dans chaque main. Le jeu consiste à passer à son
voisin de droite les deux stylos en indiquant ceci :
« Je les reçois croisés ou parallèles, et je les donne
croisés ou parallèles ». Le but du jeu est de deviner
quelle est la règle qui permet de dire que l’on passe
les deux stylos, soit croisés soit parallèles.
La moitié de 8
Cette fois, le formateur écrit au tableau de papier le
chiffre 8 et demande aux participants : « Quelle est
la moitié de 8 ? » Voici donc un nouvel exercice qui
fait appel à la créativité des participants, car il
s’agit de trouver une solution, a priori simple, car
on pense immédiatement au chiffre 4. Cependant,
si on regarde bien le chiffre 8, il y a bien plus de
solutions que la moitié arithmétique. En voici
quelques-unes :
» le chiffre 3, si l’on coupe le
chiffre 8 verticalement ;
http://www.formation-professionnelle.fr : un blog
tenu par des experts en formation continue pour
adultes
http://www.pedagoform-formation-
professionnelle.com
https://www.data.gouv.fr/fr/posts/liste-publique-
des-organismes-de-formation
https://www.placedelaformation.com/barometre-
de-la-formation-professionnelle-2017/
Sommaire
Couverture
Copyright
À propos de l’auteur
Remerciements
Introduction
À propos de ce livre
Par où commencer ?
Développer sa notoriété
Les formateurs
Le paysage réglementaire
L’analyse de la demande
La chronobiologie en formation
Le guide animateur
Méthode démonstrative
Méthode interrogative
Méthode de la découverte
Le matériel pédagogique
Impacts de la dématérialisation
Le digital en intersession
La gestion du temps
Favoriser la transposition
Le formateur « bavard »
Respirer !
Apprivoiser le silence
Que voyez-vous ?
L’effet Stroop
Croisés, parallèles
La moitié de 8
Bibliographie
Webographie