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Ordre Martiniste Russe Rituel
Ordre Martiniste Russe Rituel
CATECHISME
D'INSTRUCTIONS MEMENTO
"Le Prince Alexis Borisowitz Galitzine a été initié par Saint – Martin lui - même en
Suisse vers la fin des années 1770 - 1730."
Le Martinisme a été très florissant en Russie sous l'Impératrice Catherine Il, qui finit
par en prendre ombrage
Les quatre murs du local sont tendus de noir. Le plafond est peint de couleur
safranée, rappelant l'aurore.
A l'Orient, se trouve une table rectangulaire, dite "autel" - Elle est recouverte de la
nappe aux couleurs du Degré pratiqué. Sur la nappe, au centre de l'autel, un
chandelier à trois branches. Les flammes de ces trois bougies doivent dessiner un
triangle, soit dans le plan vertical, soit dans le plan horizontal, triangle ayant
évidemment la base en bas s'il s'agit du schéma vertical, et la base vers le
président s'il s'agit du schéma horizontal ; la base dudit triangle est alors dirigée
vers l'impétrant ou vers l'Occident.
L'autel est alors complété par le Livre Sacré et, l'Epée d'Ordre posée dans le plus
grand axe de la table servant d'autel.
2. - *Initié *: Tapis noir, bordé de galon rouge de 0,10 m environ portant le même
Pentagramme doré.
3. - benjoin pulvérisé 1
N.B. Les murailles tapissées de noir facilitent les phénomènes de voyance chez les
sujets sensibles. II importe de ne jamais mêler de parfum ci-dessus à d'autres
ingrédients susceptibles de déclencher des phénomènes hallucinatoires: safran.
stoéchas du Levant, galbanum, etc.
Il importe de conserver aux tenues martinistes le calme et l'équilibre qui sont, chez
les membres, les conditions essentielles des travaux de valeur. Il s'agit là de
fumigations purificatrices du mental et nullement de produits métagnomigénes. Une
tenue de travail n'est pas une opération théurgique.
DECORS ET BIJOUX DES MEMBRES DE
L'ORDRE
Ainsi
1. l'Associé martiniste est l'Apprenti
2. l'Initié est le Compagnon
3. Le Supérieur Inconnu est le Maître
4. Le Supérieur Inconnu Initiateur est l'équivalent du Maître de Loge ou
Vénérable de qui seul procède toute initiation.
La Coule blanche peut-être remplacée par une Robe blanche, du type Cotte
d'armes semblable quant à la coupe à celle que portaient les Chevaliers
Teutoniques ou du Saint-Sépulcre, etc.
L'une comme l'autre sont complétées par la Cordelier, faisant deux fois le tour de la
talle, et retombant, pour chacun des brins, d'environ 0,50m. Ces derniers se
terminent chacun par trois noeuds espacés d'environ dix centimètres, soit six en
tout.
Tous les membres de l'Ordre Martiniste Russe portent sur la Coule ou sur la Robe
blanche. le décor de leur propre grade, savoir:
1. un cordon blanc moiré de 0,10 m environ de largeur, de l'épaule gauche à la
hanche droite, pour l'Associé martiniste, avec le Bijou de l'Ordre en pointe.
2. Un cordon blanc moiré de 0,10 m environ de largeur, de l'épaule droite à la
hanche gauche, pour l'Initié martiniste, avec le Bijou de l'Ordre en pointe. Les
membres féminins ne pouvant accéder au degré de S. I. I. qu'à certaines
conditions, peuvent le porter brodé d'or.
3. On observera que si les lettres A et I ne sont pas brodés à hauteur de la
poitrine, pour le Supérieur Inconnu, il porte en pointe le bijou de l'Ordre avec les
lettres S I en or.
4. Un sautoir blanc moiré, de 0,l0 m environ de largeur, descendant en pointe
au bas de la poitrine, pour le Supérieur Inconnu. Il porte en pointe le Bijou de
l'Ordre avec les lettres S I en or.
5. Un sautoir semblable, mais bordé d'or sur ses deux lisières, pour le
Supérieur Inconnu Initiateur, avec ou sans les lettres. Il porte en pointe le bijou de
l'Ordre.
6. Pour souligner son appartenance à la filiation authentique du 18e siècle,
filiation qu'il reçut du Martinisme russe ancien, l'Ordre Martiniste Russe, par
décision unanime de son suprême Conseil. a décidé de compléter les Cordons et le
Sautoir par un galon bleu Russe de 1 cm de largeur, cousu sur la couture d'épaule
desdits membres à la façon d'une étroite épaulette.
7. Rappelons que le bleu russe est un bleu très dur, plus foncé que le bleu de
Prusse. Sur ces galons, les membres du Suprême Conseil portent une étroite
soutache or, cousue au centre dudit gallon, en son plus grand axe.
8. Tous les membres de l'Ordre Martiniste Initiatique portent le bijou
classique représentant le Pentacle de l'Ordre, doré et argenté en ses deux
triangles antipodiques, à la pointe du Cordon et du Sautoir.
9. Tous les membres de l'Ordre Martiniste Initiatique complètent ces premiers
décors par des gants blancs.
10. Tous les membres de l'Ordre Martiniste Russe portent un masque noir.
CONSECRATION DU TEMPLE
Recueillons - nous mes Frères (et mes Soeurs:), afin que nos esprits et nos cœurs
soient unis, par delà la mort avec ceux de nos Maîtres Passés (silence et
méditation).
Invocation:
- "Maîtres Vénérés qui avez franchi les portes et effectué le dernier voyage, notre
appel s'élève vers vous. Avec tous nos Frères et Sœurs dispersés dans le vaste
monde, daignez nous assembler et nous unira cet instant et en ce lieu et allumer
d'esprit et de Cœur avec l'un des Vôtres. -
Silence
Puissances du royaume, soyez sous mon pied gauche et dans ma main droite.
Gloire et Eternité, touchez mes deux épaules et dirigez-moi dans les voies de la
Victoire.
Esprits de Malkouth, conduisez-moi entre les deux colonnes sur lesquelles s'appuie
tout l'édifice du temple
Bnei Élohim, soyez mes frères au nom du Fils et par les vertus de Tsebaoth.
Aralim agissez !
Kadosch Kadosch Kadosch Chadai Adonai lod Hé Vav Hé Ehieh Ascher Ehieh.
Amen.
Silence -
Allumer le charbon.
*Invocation*:
.. - Dieu Eternel, sage et Fort, Puissant Être des Êtres, Viens en ce lieu. Sanctifie
le par ta Présence et par ta Majesté, afin que la Pureté, la Chasteté et la Plénitude
de ta Loi y résident.
De même que la fumée de cet Encens (le verser) monte vers toi, que Ta vertu et ta
Bénédiction descendent en ces lieux.
Mikael - Gabriel - Raphaël - Uriel. Daignez ouvrir les portes d'en Haut et que vos
Esprits nous assistent.
De par le Dieu Saint, Vivant, Éternel, qui vous a créés de rien ainsi que moi, et qui,
en ce moment même, peut me replonger avec vous dans le néant, par Sa seule
Sagesse... AMEN.
*OUVERTURE DES TRAVAUX *
Grand Maître:
- Frère Veilleur d'Occident, sommes-nous en sécurité ?
Veilleur d'Occident:
– Grand Maître, les parvis sont déserts, les profanes sont écartés, les Gardes sont
à leur poste, tout est silencieux.
Grand Maître:
- Frère Maître du Nord, pourquoi sommes-nous réunis?
Maître du Nord:
- Grand Maître pour nous livrer à la recherche des origines et de la destination
ultime de l'Homme et de l'Univers. Car si nous sommes émanés d'une Source
Universelle de Vérité, aucune vérité ne doit nous paraître nouvelle. Et
réciproquement, si aucune vérité ne nous parait nouvelle, mais que nous n'y
apercevions que le souvenir ou la représentation de ce qui était caché en nous,
c'est que nous devons avoir pris naissance en cette Source Universelle de
Vérité.
Grand Maître:
- Frère Maître du Midi, sommes-nous en état de procéder à une telle recherche,
sans pour cela déchoir par présomption?
Maître du Midi:
- Grand Maître, qu'est-ce que l'Homme, tant qu'il n'a pas la clé de sa prison? Or
l'âme de l'Homme est une pensée du Dieu des êtres, et il y a deux portes dans le
coeur de l'Homme l'une - inférieure et par laquelle il peut donner à l'Ennemi l'accès
de la lumière élémentaire, dont il ne peut jouir que par cette voie, et l'autre,
supérieure, par laquelle il peut donner à l'Esprit enfermé avec lui l'accès à la
Lumière Divine, qui ne peut, ici-bas lui être communiquée que par ce canal.
Grand Maître:
- Frère Maître du Nord, pouvons-nous ici-bas avoir accès à cette Lumière Divine?
Maître du Nord:
- Grand Maître, ne négligeons pas le secours de la Terre sur laquelle nous
marchons. Elle est en quelque sorte le réservoir de cette Fontaine de Jouvence
dont la Fable nous a transmis tant de merveilles, puisque c'est en elle que se
prépare la substance qui sert de base et de premier degré à la régénération ou à la
renaissance de tous les êtres, et elle est le creuset des âmes, autant que celui des
corps.
Grand Maître:
- Frère Maître du Midi, le jour et l'heure sont-ils propices pour travailler à ce
Grand oeuvre?
Maître du Midi:
- Grand Maître, le temps n'est que l'intervalle entre deux actions. Ce n'est qu'une
contraction, une suspension dans les facultés d'un être. Aussi, chaque année,
chaque mois, chaque semaine, chaque jour, chaque heure, chaque moment, le
Principe Supérieur retire et restitue leurs puissances aux êtres. Et de plus, l'Homme
n'est-il pas comme une Lampe suspendue dans les ténèbres du Temps.
Grand Maître:
- Puisqu'il en est ainsi pour l'Homme, l'Espace et le Temps, et que tout concourt à
nous faciliter notre tache, nous pouvons donc donner vie à cette Assemblée.
- Ainsi donc mes Frères et mes Soeurs, debout et à l'Ordre au degré d'associé (ou
initié ou …)
Grand Maître:
- A la Gloire du Dieu Tout-puissant, Grand Architecte de l'Univers, au nom de
l'Ordre, en vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés, je déclare ouverts (ou
repris) les travaux de cette respectable Loge Martiniste constituée sous les
auspices de notre Maître, le Philosophe Inconnu, à l'Orient de
Dieu tout Puissant, Grand Architecte de l'Univers, Etre Eternel et Infini, qui est la
bonté, la Justice, et la Vérité mêmes, O Toi qui, par Ta Parole toute puissante et
invincible, as donné l'être a tout ce qui existe, reçois l'hommage que Te rendent les
adelphes réunis en Ta Présence, pour eux-mêmes et pour tous les autres hommes.
Bénis et dirige, Toi-même les travaux de l'Ordre, et les nôtres en particulier, daigne
accorder à notre zèle un succès heureux, afin que le Temple que nous avons
entrepris d'élever à Ta gloire, étant fondé sur la Sagesse, décoré par la Beauté, et
soutenu par la Force, qui viennent de Toi, soit un séjour de paix, d'union fraternelle,
un asile pour la vertu, un rempart impénétrable aux vices, et le sanctuaire de la
Vérité, afin que nous puissions tous y trouver le vrai bonheur, dont Tu es l'unique
source, comme tu en es à jamais le terme. Amen.
A ce moment sur fond de musique. ex: Adagio et Rondo, très courte musique
maçonnique, le Veilleur d'Orient, silencieux, apporte le flambeau des Maîtres
Passés au Grand Maître. Ce dernier y prend la flamme pour allumer les trois
luminaires de l'autel. Ensuite le Veilleur d'Occident reprend le flambeau, le replace
près du symbole des Maîtres Passés, puis retourne s'asseoir à sa place.
Le Grand Maître allume les trois luminaires de l'Autel, d'abord le central, puis celui
de droite, puis celui de gauche. Il ouvre ensuite le Livre sacré, et pose en travers
de ce dernier, pointe vers le Nord, l'Epée.
Grand Maître:
- Que cette unique clarté, émanant de ces luminaires, pourtant différents, nous
manifeste la puissance de Celui qui soutient notre Temple particulier. Que cette
lumière mystérieuse éclaire nos esprits et nos coeurs, comme elle auréola jadis les
oeuvres de nos Frères du temps passé ! Que ces flambeaux illuminent de leur
vivante clarté les adelphes assemblés à leur appel, et que leur présence soit
constamment un vivant témoignage de notre union ! Amen...
*L'assistance*: Amen !
Grand Maître:
- Mes Frères et mes Soeurs, veuillez prendre place. La parole est au Frère
Secrétaire.
*Lorsque tout est traité des trois premiers termes, le Grand Maître donne la parole
au Frère ou à la Soeur présentant le travail du jour.*
INTRODUCTION PRELIMINAIRE
Monsieur,
C'est un lieu commun que de rappeler que tous les peuples ont connu et conservé
la notion d'une origine mystérieuse de l'Homme, d'une déclaration spirituelle qui
l'aurait matérialisé et d'une restauration possible de ses privilèges initiaux par le
truchement des initiations.
Mais il n'est peut-être pas inutile de préciser pourquoi, de préférence à toute autre
l'initiation martiniste repose sur l'aspect hébraïque de cette Tradition universelle. Et
pour vous rappeler les nombreux et probants motifs, nous ne pouvons mieux faire
que de laisser parler un des initiés de cette doctrine, connue sous le nom de
Martinisme, nous avons nommé Joseph de Maistre.
En général, il y avait en cette nation, même dans les temps les plus anciens, et
longtemps avant son mélange avec les Grecs, beaucoup plus d'instruction qu'on ne
le croit communément, pour des raisons qu'il ne serait pas difficile d'assigner. Où
avaient-ils pris, par exemple leur Calendrier, l'un des plus justes, et peut - être le
plus juste de l'antiquité ? Newton, en sa chronologie n'a pas dédaigné de lui rendre
pleine justice... On peut voir, par l'exemple de Daniel, combien les hommes habiles
de cette nation étaient considérés à Babylone qui renfermait certainement de
grandes connaissances. Le fameux rabbin Moïse Maimonide, dont j'ai parcouru
quelques ouvrages traduits, nous apprit qu'à la fin de la grande captivité, un grand
nombre de Juifs ne voulurent point retourner chez eux, qu'ils se fixèrent à
Babylone, qu'ils y jouirent de la plus grande liberté, de la plus grande considération,
et que la garde des archives les plus secrètes à Ecbatane, était confiée à des
hommes choisis en cette nation.
La traduction des livres sacrés dans une langue devenue celle de l'univers, la
dispersion des juifs dans les différentes parties du monde, et la curiosité naturelle
de l'homme pour tout ce qu'il y a de nouveau et d'extraordinaire, avaient fait
connaître de tout coté la loi mosaïque qui devenait ainsi une introduction au
christianisme. Depuis longtemps les juifs servaient dans les armées de plusieurs
Princes, qui les employaient volontiers à cause de leur valeur reconnue, et de leur
fidélité sans égale. Alexandre surtout, en tira grand parti et leur montra des égards
recherchés. Ses successeurs au trône d'Egypte l'imitèrent en ce sens et donnèrent
constamment aux juifs de très grandes marques de confiance.
Lagus mit sous leurs gardes les plus fortes places de l'Egypte et, pour conserver
les villes qu'il avait conquises dans la Libye, il n'y trouva rien de mieux que d'y
envoyer des colonies juives. L'un des Ptolémées, ses successeurs, voulut se
procurer une traduction solennelle des Livres sacrés. Evergètes, après avoir
conquis la Syrie, vint rendre ses actions de grâce à Jérusalem ; il offrit à Dieu un
grand nombre de victimes et fit de riches présents au Temple. Philomène et
Cléopâtre confièrent à deux hommes de cette nation le gouvernement du royaume,
et le commandement de l'armée. Tout, en un mot, justifiait le discours de Tobie à
ses frères: Dieu vous a dispersés parmi les nations qui ne le connaissent pas, afin
que vous leur fassiez connaître Ses merveilles; afin que vous leur appreniez qu'il
est le Vrai Dieu et le seul Tout-Puissant.
Suivant les idées anciennes qui admettaient une foule de divinités, et surtout des
dieux nationaux, le Dieu d'Israël n'était, pour les Grecs, pour les Romains, et même
pour toutes les autres nations, qu'une nouvelle divinité ajoutée aux autres, ce qui
n'avait rien de choquant. Mais comme il y a toujours dans la vérité une action
secrète, plus forte que tous les préjugés, le nouveau Dieu, partout où il montrait,
devait nécessairement faire une grande impression sur une foule d'esprits. Je vous
en ai cité rapidement quelques exemples, et je puis encore vous en citer d'autres.
Si le prophète avait été jésuite, nul doute que Pascal, pour cette décision, ne l'eut
mis, quoiqu'à tort, dans ses lettres Provinciales. Philon, si je ne me trompe, observe
quelque part que le grand prêtre des juifs, seul dans l'univers, priait pour les nations
et les puissances étrangères. En effet, je ne crois qu'il yen ait d'autres exemples
dans
En général, il y avait dans cette nation, même dans les temps les plus anciens, et
longtemps avant son mélange avec les Grecs, beaucoup plus d'instruction qu'on ne
le croit communément, par des raisons qu'il ne serait pas difficile d'assigner. Où
avaient-ils pris, par exemple, leur calendrier, l'un des plus justes, et peut-être le
plus juste de l'antiquité? Newton, dans sa chronologie, n'a pas dédaigné de lui
rendre pleine justice, et il ne tient qu'à nous de l'admirer encore de nos jours,
puisque nous le voyons marcher de front avec celui des nations modernes, sans
erreurs ni embarras d'aucune espèce. On peut voir, par l'exemple de Daniel,
combien les hommes habiles de cette nation étaient considérés à Babylone, qui
renfermait certainement de grandes connaissances. Le fameux rabbin Moïse
Maïmonide, dont j'ai parcouru quelques ouvrages traduits, nous apprend qu'à la fin
de la grande captivité, un très grand nombre de Juifs ne voulurent point retourner
chez eux; qu'ils se fixèrent à Babylone; qu'ils y jouirent de la plus grande liberté, de
la plus grande considération, et que la garde des archives les plus secrètes à
Ecbatane était confiée à des hommes choisis dans cette nation.
En feuilletant l'autre jour mes petits Elzévirs que vous voyez là rangés en cercle
sur ce plateau tournant, je tombai par hasard sur la république hébraïque de Pierre
Cunaeus. Il me rappela cette anecdote si curieuse d'Aristote, qui s'entretint en Asie
avec un Juif auprès duquel le savants les plus distingués de la Grèce lui parurent
des espèces de barbares.
La traduction des livres sacrés dans une langue devenue celle de l'univers, la
dispersion des Juifs dans les différentes parties du monde, et la curiosité naturelle
à l'homme pour tout ce qu'il y a de nouveau et d'extraordinaire, avaient fait
connaître de tout côté la loi mosaïque, qui devenait ainsi une introduction au
Christianisme. Depuis longtemps, les Juifs servaient dans les armées de plusieurs
princes qui les employaient volontiers à cause de leur valeur reconnue et de leur
fidélité sans égale. Alexandre surtout en tira grand parti et leur montra des égards
recherchés. Ses successeurs au trône d'Égypte l'imitèrent sur ce point, et
donnèrent constamment aux Juifs de très grandes marques de confiance. Lagus
mit sous leur garde les plus fortes places de l'Égypte, et, pour conserver les villes
qu'il avait conquises dans la Lybie, il ne trouva rien de mieux que d'y envoyer des
colonies juives. L'un des Ptolémées, ses successeurs, voulut se procurer une
traduction solennelle des livres sacrés. Evergètes, après avoir conquis la Syrie,
vint rendre ses actions de grâces à Jérusalem: il offrit à DIEU un grand nombre de
victimes et fit de riches présents au temple.
Philométor et Cléopâtre confièrent à deux hommes de cette nation le
gouvernement du royaume et le commandement de l'armée1. Tout en un mot
justifiait le discours de Tobie à ses frères: Dieu vous a dispersés parmi les nations
1
Josèphe, Contre Appion, liv. II, chap. II.
qui ne le connaissent pas, afin que vous leur fassiez connaître ses merveilles; afin
que vous leur appreniez qu'il est le seul Dieu et le seul tout-puissant2.
Suivant les idées anciennes, qui admettaient une foule de divinités et surtout de
dieux nationaux, le Dieu d'Israël n'était, pour les Grecs, pour les Romains et même
pour toutes les autres nations, qu'une nouvelle divinité ajoutée aux autres; ce qui
n'avait rien de choquant. Mais comme il y a toujours dans la vérité une action
secrète plus forte que tous les préjugés, le nouveau Dieu, partout où il se montrait,
devait nécessairement faire une grande impression sur une foule d'esprits. Je vous
en ai cité rapidement quelques exemples, et je puis encore vous en citer d'autres.
La cour des empereurs romains avait un grand respect pour le temple de
Jérusalem. Caïus Agrippa ayant traversé la Judée sans y faire ses dévotions,
(voulez-vous me pardonner cette expression?) son aïeul, l'empereur Auguste, en
fut extrêmement irrité; et ce qu'il y a de bien singulier, c'est qu'une disette terrible
qui affligea Rome à cette époque fut regardée par l'opinion publique comme un
châtiment de cette faute. Par une espèce de réparation, ou par un mouvement
spontané encore plus honorable pour lui, Auguste, quoiqu'il fût en général grand et
constant ennemi des religions étrangères, ordonna qu'on sacrifierait chaque jour à
ses frais sur l'autel de Jérusalem. Livie, sa femme, y fit présenter des dons
considérables. C'était la mode à la cour, et la chose en était venue au point que
toutes les nations, même les moins amies de la juive, craignaient de l'offenser, de
peur de déplaire au maître; et que tout homme qui aurait osé toucher au livre sacré
des Juifs, ou à l'argent qu'ils envoyaient à Jérusalem, aurait été considéré et puni
comme un sacrilège. Le bon sens d'Auguste devait sans doute être frappé de la
manière dont les Juifs concevaient la Divinité. Tacite, par un aveuglement singulier,
a porté cette doctrine aux nues en croyant la blâmer dans un texte célèbre; mais
rien ne n'a fait autant d'impression que l'étonnante sagacité de Tibère au sujet des
Juifs. Séjan, qui les détestait, avait voulu jeter sur eux le soupçon d'une conjuration
qui devait les perdre: Tibère n'y fit nulle attention, car, disait ce prince pénétrant,
cette nation, par principe, ne portera jamais la main sur un souverain. Ces Juifs,
qu'on se représente comme un peuple farouche et intolérant, étaient cependant, à
certains égards, le plus tolérant de tous, au point qu'on a peine quelquefois à
comprendre comment les professeurs exclusifs de la vérité se montraient si
accommodants avec les religions étrangères. On connaît la manière tout à fait
libérale dont Élisée résolut le cas de conscience proposé par un capitaine de la
garde syrienne3. Si le prophète avait été jésuite, nul doute que Pascal, pour cette
décision, ne l'eût mis, quoique à tort, dans ses Lettres provinciales. Philon, si je ne
me trompe, observe quelque part que le grand-prêtre des Juifs, seul dans l'univers,
priait pour les nations et les puissances étrangères4. En effet, je ne crois pas qu'il y
en ait d'autre exemple dans l'antiquité. Le temple de Jérusalem était environné d'un
portique destiné aux étrangers qui venaient y prier librement. Une foule de ces
Gentils avaient confiance en ce Dieu (quel qu'il fût) qu'on adorait sur le mont de
Sion.
2
Ideo dispersit vos inter gentes quae ignorant eum, ut vos enarretis omnia mirabilia ejus, et faciatis scire eos quia non
est alius Deus omnipotens praeter illum. (Tob., XIII, 4.)
3
Reg. IV, 5, 19.
4
(2) Baruch, liv. XI. - Ils obéissaient en cela à un précepte divin. (Jerem., XXIV, 7.)**
Personne ne les gênait ni ne leur demandait compte de leurs croyances
nationales, et nous les voyons encore, dans l'Évangile, venir, au jour solennel de
Pâque, adorer à Jérusalem, sans la moindre marque de désapprobation ni de
surprise de la part de l'historien sacré.
Ainsi parla notre Frère, le compte Joseph de Maistre, grand profès de l'Ordre
Intérieur du Régime Ecossais Rectifié, sous le nom d'Eque a Floribus.
Pour que vous vous sentiez toujours en parfaite communauté spirituelle avec tous
les membres de notre Ordre Vénérable, et qu'eux-mêmes, à leur tour, puissent
vous considérer comme un véritable Frère, par le coeur et par l'esprit.
Pendant le temps de méditation ainsi laissé au Candidat, il sera bon que le Grand
Maître de la Loge après l'ouverture des travaux et l'expédition des questions
préliminaires, par le Secrétaire, fasse procéder par le Frère Orateur, à une lecture
parallèle de cette instruction devant les membres de a Loge. Cette lecture se
terminera à peu prés en même temps que celle du Candidat, en son Cabinet de
Réflexion. (Cette lecture parallèle sera faite par le frère Introducteur). On lui
laissera encore un certain temps de méditation, puis le Grand Maître donnera
mission au frère Maître de cérémonies d'aller quérir l'Impétrant. Le Maître de
cérémonies se dépouillera de ses décors et, simplement vêtu de sa robe blanche,
ceint de la cordelière, masqué de noir, il ira chercher le Récipiendaire. Lui ayant
demandé s'il avait pris connaissance de l'Instruction préliminaire, et s'il était en
pleine communauté d'Esprit avec ces principes, il lui bandera soigneusement les
yeux avec une étoffe noire, sur laquelle il posera un Masque obturé également
noir. Puis il le conduira lentement sers le seuil du Temple. Parvenu à ce seuil. il
frappera cinq coups:
- o - o - - - oo - o
*Grand Maître*:
Mes adelphes, il serait indigne de nous, de refuser, à cet homme, le bénéfice de
l'Initiation. Frère Veilleur d'Occident, donnez l'entrée du temple à notre Frère et à
cet Homme de désir, et pour cela, restituez-lui la lumière physique en le dévoilant.
*Grand Maître*:
- Monsieur. quoiqu'il arrive, que cette cérémonie continue ou s'interrompe, jurez -
vous de conserver le silence total sur tout ce que vous aurez pu voir, entendre ou
comprendre?
*L'Impétrant*:
- Je le jure.
*Grand Maître*:
- Nous prenons acte de votre serment. Frère Maître des Cérémonies, veuillez faire
asseoir l'impétrant sur le trépied d'attente, en la station du premier Degré.
Le Maître des Cérémonies fait asseoir l'Impétrant sur un siège de bois à trois pieds,
deux des pieds étant dirigés vers le Temple. Puis il va prendre en mains le brûle-
parfum placé au seuil d'Occident, y dépose une légère pincée ou quelques larmes
d'encens, très légères, afin de ne point incommoder l'impétrant, et va disposer la
cassolette sous le trépied d'attente.
*Grand Maître*:
- Purifies-toi, demande, reçois et agis, a conseillé notre Maître, le Philosophe
Inconnu. Avant de recevoir et d'agir, il convient. Monsieur, que vous soyez purifié
par l'encens. Debout, mes adelphes et pour vous mes Frères au repos du glaive!
Les Frères, seuls, croisent les doigts des deux mains sur le pommeau de leur
épée, pointée en terre. Les Soeurs, elles, ne s'arment pas.
Grand Maître:
- N N(il nomme l'Impétrant par son nom et prénom): que par la fumée de cet
encens soit purifié votre Corps, libérée votre âme, éclairé votre Esprit… (il attend
un court instant). Mes adelphes, veuillez prendre place...
*Grand Maître*:
- Monsieur, la transmission des enseignements occultes, objectif important de notre
Ordre Vénérable, ne se conçoit et ne se justifie spirituellement que si elle est
conditionnée par une doctrine valable. Et effectivement si les connaissances
ésotériques furent l'apanage de l'Homme - Premier, elles ne le furent que dans le
cadre dune parfaite harmonie intérieure. C'est pourquoi, avant d'aborder ce type
particulier d'Initiation aux hautes sciences, il importe que vous vous pénétriez de la
doctrine qui la justifie. Cette dernière nous fût codifiée et transmise par nos illustres
fondateurs, j'ai nommé Martinez de Pasqually, et ses deux disciples essentiels
Louis-Claude Saint-Martin, dit le Philosophe Inconnu, et Jean-Baptiste Willermoz. A
notre tour, nous allons tenter de vous la définir, compte tenu des exigences de
notre époque, libérée de toute sujétion dogmatique à une quelconque église.
*Maître du Nord*:
- Un être absolument parfait est celui auquel ne manque absolument rien. Si donc
Dieu a exprimé le besoin de créer le Monde, c'est qu'alors il lui manquait quelque
chose. Concluons donc:
- Ou bien le Monde, ou plutôt les Mondes, (c'est-à-dire la suite des Créations) est et
sont de toute éternité, associés à l'existence divine. Et ceci justifie un des attributs
communément reconnus à Dieu - celui de Tout-puissant, car il a fallu de toute
éternité que cette toute puissance s'exerçât, et ceci implique alors, de toute éternité
l'existence de Créations et de créatures.
*Maître du Sud*:
- D'autre part, un être conscient est celui qui a acquis la notion de son existence
individuelle par la constatation d'une relation entre lui-même et quelque chose
d'extérieur à lui. Si donc Dieu a créé le Monde à un moment de l'éternité, c'est
qu'avant que ce monde n'apparût. Dieu existait seul. Dès lors, il n'était pas
conscient de cette existence, et il ne l'est devenu qu'à partir du moment où il a créé
le monde. En ce cas. Dieu n'est pas immuable, puisque pouvant passer de l'état de
non créateur à celui de créateur, et il dépend donc de quelque chose cette
obligation qu'il eut de le devenir. Et cela encore est pour un Dieu chose
impensable. Dés lors Dieu n'a pas créé seulement ce monde-ci, et les Créations
sont de toute éternité, se succédant à elles-mêmes, associées à l'oeuvre divine, à
l'existence même de Dieu.
*Grand Maître*:
- Si Dieu a créé un seul Univers, il a dû nécessairement assigner une fin et, dès
lors que cet univers aura disparu Dieu cessera d'être absolument parfait, puisqu'il
n'aura plus rien pour exercer sa toute puissance, et il cessera tout autant d'être
conscient, puisqu'il lui manquera ce nécessaire élément de relation extérieure avec
autre chose que lui-même. Dès lors, Dieu n'est pas immuable, et ceci est
impensable.
Ou bien plus logiquement, Dieu n'a pas créé un seul Univers, et les Créations
succèdent aux créations, comme les créatures succèdent aux créatures, et seule
leur impermanence les distingue de Dieu, seul être permanent, existant en Soi et
par Soi.
*Maître du Nord*:
- Si d'autre part, Dieu a créé ce seul Monde, ou bien il a cédé à une nécessité, et
dès lors, Dieu n'est pas Tout-puissant puisqu'il y a quelque chose au-dessus de lui,
qui le domine et le dirige. Dès lors, il n'est pas Dieu. Ou bien il n'a point cédé à une
nécessité, et dés lors, Dieu peut désirer quelque chose qui ne soit pas absolument
nécessaire. Or, un Dieu livré à la fantaisie, n'est pas Dieu.
Concluons donc que la chaîne des créations, au sein de l'éternité, est associé a
l'existence de divine, elle est la manifestation même de Dieu, car il est d'abord la
Vie.
*Maître du Sud*:
- On dit d'une chose qu'elle est extérieure à une autre lorsqu'elle n'a pas de
contact commun avec cette autre chose. Si donc Dieu est extérieur au Monde, il
n'a pas de point commun de contact avec lui. Dès lors, Dieu n'est pas
omniprésent. Ou bien, au contraire, il n'est pas extérieur au Monde, il se confond
avec lui, et les imperfections du Monde se mêlent et se fondent avec les
perfections divines. Or, ceci est un non-sens. Concluons donc que le contact entre
Dieu et le Monde se réalise par un élément médian, un intermédiaire, une sorte de
plan de communication entre les deux correspondants. Et ce Médiateur, c'est
l'ensemble des Créatures spirituelles, c'est-à-dire un Univers permanent distinct
des autres.
*Grand Maître*:
- Cependant, il n'est pas pensable que Dieu soit associé à une collectivité que
l'unicité divine soit doublée, de toute éternité par une pluralité bénéficiant des
mêmes privilèges ontologiques.
Concluons donc que, seule, cette Collectivité est permanente, mais en son
ensemble, en son principe, et en ses constituants, les êtres spirituels sont
impermanents, et donc faillibles, et de ce fait même, mutables. Et ceci justifie le
premier postulat de notre Maître Martinez de Pasqually, en son célèbre: "Traité sur
la Réintégration des êtres":
Dieu émana, c'est-à-dire qu'il projeta hors de son essence certaines conceptions
qui pour être ainsi individualisées et libérées, perdaient la perfection qui découlait
pour elles de leur intégration dans un ensemble parfait auparavant.
Pour sa propre gloire, c'est-à-dire pour manifester cette toute-puissance qui est l'un
de ses principaux attributs, et sans laquelle Dieu ne serait pas absolument parfait.
En son immensité divine, car il est bien évident que tout est en Dieu, bien que tout
ne soit pas Dieu.
*Maître du Nord*:
- Continuons la lecture des enseignements de Martinez de Pasqually:
Ces êtres avaient à exercer un culte, que la Divinité leur avait fixé par des lois, des
préceptes, et des commandements éternels... Nous observons que le mot culte
utilisé par Martinez de Pasqually possède en latin plusieurs significations
*Maître du Sud*:
- Par ailleurs, l'émanation avait fait des êtres libres, dotés de responsabilité morale.
Ils étaient, en effet, selon l'heureuse expression de Martinez de Pasqually
émancipés. C'était là, de la part de Dieu, une manifestation de son amour infini
pour toute créature. Car quelle est la mère, quel est le père, qui, en place d'un
enfant doté
d'une âme indépendante, avec ses qualités et ses défauts, préférait avoir à bercer
un robot et aimer un robot purement mécanique ? Et quel est l'automate, si
merveilleusement réalisé soit-il, qui remplacerait, auprès de l'amant éploré,
l'amante qu'il a perdue ? Ainsi donc, on ne peut considérer comme une erreur
divine le fait d'avoir voulu des créatures libres et responsables. Mais cet avantage
portait en lui
l'inconvénient, son opposé.
*Grand Maître*:
- En effet, ces entités, ainsi émancipés et livres à leur propre choix en matière
d'action, n'étaient ainsi devenues causes secondaires que pour participer, à leur
niveau, et selon l'impulsion initiale, à l'organisation et à la conduite du nouvel
univers auquel elles participaient. Or, certaines d'entre elles laissèrent monter en
elles le désir de devenir créatrices à leur tour, et entre les auteurs des causes
troisièmes et quatrièmes ; elles conçurent le projet de limiter l'essence divine en
ses opérations de création, afin de se réserver ce domaine. Elles désirèrent en leur
orgueil voir naître d'elles des créatures spirituelles nouvelles, lesquelles
dépendraient d'elles seules, tout comme elles-mêmes dépendaient du créateur
initial. Aussitôt, une dégradation se produisit en elles, laquelle dégradation consista
en une cristallisation relative de leur essence, à laquelle fut associée la limitation de
leur domaine, à défaut de leurs moyens. Ces derniers, en effet, étaient partis
intégrante de leur nature propre, et leurs facultés ontologiques ne pouvaient être
modifiées. Mais une certaine densification de leur domaine limita leur action. Et
c'est ainsi que naquit l'univers présent, plein d'imperfections et de maux… Ces
êtres ainsi intégrés dans la création actuelle, s'étant librement manifestés par leurs
actes, par une sorte d'autodétermination, lorsqu'interviendra la fin de cette création
- demeureront fixés dans l'état final où ils sont ainsi parvenus. Et c'est une sorte
de feu mystique qui les fixe, les durcit, et les trempe, pour le rôle qu'ils auront à
jouer dans l'univers suivant. Ainsi, fixés dans le Mal, ils demeureront dans la
création nouvelle, des instruments de tentation, de corruption de destruction, tout
comme celles des entités fixées dans le Bien, y constitueront des éléments de
purification, de libération, tout autant que d'organisation et d'évolution de ce même
univers nouveau.
*Maître du Nord*:
- C'est alors que pour susciter et mener à bien cette régénération des essences
spirituelles déchues, le Dieu Suprême émana l'Homme, que la tradition judéo-
chrétienne nomme Adam, mot hébreu signifiant à la fois le genre humain tout
entier. L'homme archétype, son image, la couleur rouge, une pierre précieuse de
cette même couleur. Ainsi donc, le mot Adam ne signifie nullement un être charnel,
comme l'affirment les religions exotériques, mais bien une collectivité ; l'Homme
Premier en son ensemble était donc une chorégie, et c'est l'esprit central de cette
chorégie qui était le véritable Adam, la cellule motrice, et pour la commodité de cet
exposé nous utiliserons donc ce mot pour désigner l'ensemble de la nouvelle
émanation divine.
*Grand Maître*:
- Tout comme les entités spirituelles qu'il avait reçu mission de surveiller, conduire
et ré - illuminer, Adam fut initialement comblé de facultés potentielles, tout autant
que de connaissances multiples. Et là encore, pour les mêmes raisons, le libre
arbitre lui fut donné... Et la même tentation qui avait fait déchoir les êtres spirituels
initiaux, de nouveau, monta en l'esprit de l'Homme premier. Comme eux, il désira
créer. Indépendamment de la source divine. Et souillée par ce désir pervers, la
forme issue de la volonté créatrice d'Adam, ne fut qu'une forme imparfaite,
dépouillées de perfections initiales de son créateur... Parallèlement, comme cette
volonté mauvaise et rebelle était née en l'Homme premier, une étrange extase se
développait dans toute la collectivité dont il était le chorège. Désir de connaître ce
qui était en dessous, désir de connaître non seulement le Bien mais également le
Mal. Désir d'expériences, même au prix d'une dégradation. Et ce fut l'éclatement de
l'égrégore humain, la disparition de cette collectivité, sa corruption, analogue en
mode spirituel a celle qui suit la mort corporelle. Et comme il s'agissait là d'une
chute causée par une volonté libre, il s'ensuit une descente dans les plans
d'existence correspondante, c'est-à-dire les plus inférieurs, par l'effet d'une
matérialisation progressive, menant vers l'animalité et même en-deça.
*Maître du Sud*:
- Une image fera mieux saisir le processus de la chute et de la réintégration… Si
l'on imagine un collier, on observera qu'il n'est jamais nommé autrement ; on dit "le
collier". Rompons le fil. Les perles s'échappent, tombent à terre et roulent en toutes
directions. Dès lors, il n'est plus question de collier, on part à la recherche des
perles. Les unes iront se perdre sous les meubles, dans des recoins obscurs. Il
faudra attendre longtemps avant de les retrouver, malgré les recherches, et
souvent fortuitement. D'autres seront rapidement récupérés, elles ne se seront
jamais éloignées du point de chute, ni de la vision du propriétaire du collier... Car
les perles portent en elle, chacune, leur propre destin, comme les âmes
préexistantes de la chorégie humaine portent le leur par l'effet d'une mystérieuse
prédestination. Et les perles sont, elles aussi, soumises à des destins propres, en
fonction de l'instant de leur création individuelle. Lorsque le propriétaire des perles
les aura récupérées, il les enfilera de nouveau sur un fil neuf, dans l'ordre initial de
leur placement primitif, qui était fonction de leur grosseur et de leur orient. Et
lorsque cette reconstitution sera terminée, de nouveau, on reparlera du collier, et il
ne s'agira plus de perles. S'il en manque, l'absence sera due à l'imperfection des
moyens utilises pour leur recherche, ou à la négligence du cherchant, ou au peu de
durée de cette recherche.
Mais si notre propriétaire est un être parfait, s'il possède tous les moyens
nécessaires pour rechercher ses perles, et s'il a tout le temps nécessaire pour cela,
aucune impatience il les récupérera toutes. Remplaçons les perles par les âmes, le
collier par l'Homme total, le propriétaire par la Providence, et tout le problème de la
Réintégration Finale est résolu. L'Apocatastase est alors justifiée.
*Grand Maître*:
- Homme de désir, vous venez d'entendre, par delà les siècles, la voix de ceux qui
nous transmirent la doctrine de notre Ordre. Car cet exposé résume déjà
suffisamment explicite, l'enseignement plus complet qui vous sera, peu à peu
communiqué en nos travaux. C'est pourquoi, avant d'aller plus loin, je dois vous
demander si cette doctrine deviendra désormais votre propre règle de conduite.
*L'impétrant*:
- Telle sera désormais ma propre règle de conduite.
*Grand Maître*:
- Homme de désir, levez-vous, pour le prononcé du serment initiatique, que je vais
d'abord vous lire d'un seul tenant, et que vous répéterez, mot par mot, si tel est
toujours votre désir de devenir notre Frère.
L'impétrant se lève alors et le Grand Maître lui lit le serment d'un trait (voir texte
complémentaire: Serment de l'Associé)
*Grand Maître*:
- Homme de désir, si vous êtes toujours décidé à devenir notre Frère, levez votre
main droite face à l'Orient de ce Temple, et répétez, mot pour mot, le texte que
vous venez d'entendre.
*Le Grand Maître relit le serment par séquence, et l'impétrant répète chaque fois
après lui*.
*Grand Maître *:
- Homme de désir, au nom de cette Loge, NNN, je prends acte de votre serment. Et
maintenant, Frère Maître de Cérémonies, veuillez revêtir notre Frère de la cotte de
combat.
*Grand Maître*:
- Homme de désir, revêtez le nouvel homme!
Long silence
*Grand Maître*:
- Homme de désir, par ce Masque, votre personnalité mondaine disparaît! Vous
devenez un Inconnu, parmi d'autres inconnus. Vous n'avez plus à redouter les
susceptibilités mesquines auxquelles est astreinte votre vie quotidienne, au milieu
d'un monde hostile, sans cesse aux aguets.
Seul vous êtes responsable de vos actes devant vous-mêmes, devant votre
conscience, ce maître redouté, que vous devrez toujours prendre pour guide. Car
c'est lui, le juge inflexible et sévère, qui a pour mission de vous ramener vers votre
source originelle. Ce masque vous isolera du monde pendant vos travaux, vous
enseignera également à conserver secrètes vos pensées, secrets vos mobiles,
secrètes vos actions. Il vous rappellera votre serment de silence. II est l'image du
voile que vous tiendrez désormais devant la lumière occulte, car vous devrez
également conserver son mystère à ce que le Dieu Suprême a cru bon de
dissimuler. Par ce masque, sachez aussi être un inconnu pour ceux que vous
aurez tirés de l'ignorance qui enlise ; sachez sacrifier votre personnalité toutes les
fois que vous agirez comme leur supérieur ignoré. Ainsi donc, vous justifierez la
devise des Frères du Temple: Pas à nous-mêmes, Seigneur, la gloire, mais à Ton
Nom...
*Grand Maître*:
- Frère Maître des Cérémonies, veuillez ganter de blanc les mains de notre futur
Frère:
Le Maître des Cérémonies reçoit des mains du Maître du Midi les gants blancs du
récipiendaire et les lui passe, en commençant par la main droite.
*Grand Maître*:
- Homme de désir, par ces gants immaculés que vous porterez désormais en vos
travaux, vous vous souviendrez toujours des deux caractéristiques principales de
votre action. Comme ces gants rigoureusement semblables à ceux de vos Frères
masquent également et totalement votre personnalité, exprimée par vos mains,
ainsi doit être votre action: anonyme, et conforme à l'unité spirituelle de tous. Et
comme leur blancheur est garante de votre loyauté et sincérité en cet instant,
puisse t-elle l'être en toute votre vie, afin que votre action demeure marquée du
souvenir de votre serment. Frère Maître de Cérémonies, veuillez revêtir notre Frère
du manteau de notre Ordre.
Le Frère Maître des Cérémonies dépose le manteau rouge sur les épaules de
l'Impétrant.
*Grand Maître*:
- Homme de désir, isolé dans l'étude de vous-même, c'est par votre seule
méditation que vous parviendrez à recréer votre personnalité spirituelle. Ainsi, au
lieu de laisser vos instincts vous forger un ego illusoire, instable, et même pervers,
c'est votre âme seule, ce dieu intérieur, qui la forgera peu à peu, au fil des jours.
Cependant, prenez garde ! Les forces des ténèbres, déchaînées contre le nouvel
élu qui naît à la lumière, se jetteront contre vous. Apprenez alors à replier sur vous-
même le mystérieux Manteau. Il vous rendra invisible aux attaques des auxiliaires
de la Nature corrompue et inférieure, car il est rouge, la couleur de la chrysopées
spirituelle et de la régénération...
*Grand Maître*:
- Frère Maître des Cérémonies, veuillez ceindre notre futur Frère de la Cordelière
de la fraternité.
*Grand Maître*:
- Homme de désir, par cette cordelière, que vous porterez désormais sous votre
manteau, vous devenez un isolé, à l'abri des forces maléfiques qui vous
assiégeront durant les travaux. La cordelière, symbole du cercle magique et de la
chaîne traditionnelle, vous relie à vos Frères et à votre Initiateur, comme elle relie
ceux-ci et celui-là à tous ceux qui ne sont plus, mais qui ce soir, en esprit, sont
pourtant là, invisibles mais présents. La cordelière est le symbole de la chaîne qui
vous lie à vos Frères, le Masque est celui du secret, le Manteau est celui du silence
et de la prudence.
Sur votre passage, semant les germes de lumière et de sagesse, vous poursuivrez
le périple initiatique. Chaque fois que la nécessité ou le hasard le décideront, vous
frapperez à une porte nouvelle. Partout où brillera l'étoile des mages, vous
reconnaîtrez une nouvelle étape. Vous y chercherez la connaissance. Vous la
chercherez partout - au sein du firmament étoilé, dans le symbolisme évocateur
des constellations, dans les parchemins sacrés. Mais la sagesse, vous ne la
rencontrez qu'au plus profond de votre temple intérieur, là où, selon la promesse,
dans les vatèbres du sanctuaire. Dieu parle parfois à Israël... Et à chaque
anniversaire de ce jour, scrutant vos souvenirs derrière le masque emblématique,
vous aurez travaillé, parfois inconsciemment et sans le percevoir - à l'édification
d'un univers meilleur, de même que vous aurez en vous-même créé le germe du
dieu futur. Puissiez-vous alors justifier cette parole prophétique: Ceux qui auront
possédé la divine connaissance luiront de toute la lueur des cieux. mais ceux qui
l'auront transmise aux hommes, selon les voies de la justice, brilleront comme des
étoiles en toute l'éternité...
Debout mes Frères et Sœurs, et assistez-moi ! Je vais transmettre, avec votre
assentiment et l'assistance de nos Frères du temps passé l'ordination de notre
Ordre à cet Homme de désir... Frères formez la voûte d'acier! Glaives hauts!
Les Frères (seuls) armés de l'épée, viennent se placer en demi cercle derrière et
aux côtés de l'Impétrant, glaives hauts. Le Grand Maître quitte l'autel et vient
porteur de l'épée, se placer face à l'impétrant. Le Maître de Cérémonies place
devant lui le Coussin frappé du pentacle de l'Ordre et l'invite à s'agenouiller. Le
Maître du Nord apporte le Cordon blanc du futur associé et le tient sur ses deux
mains à plat. Le Grand Maître prononce alors la formule d'ordination. En
prononçant les mots 'créé', 'reçois' et 'constitue', il frappe légèrement, à chaque
fois, et successivement, sur l'épaule droite, le sommet de la tête, et l'épaule
gauche, de l'impétrant avec deux coups de maillet sur l'épée à chaque phase.
*Grand Maître*:
- Au nom du Dieu Tout Puissant, Architecte Suprême de l'Univers, en vertu des
pouvoirs qui m'ont été régulièrement conférés, moi, NN (nom initiatique). Je te crée,
reçois, et constitue associé martiniste, selon Louis Claude de Saint-Martin et ses
Prédécesseurs, avec leur permission, par leur ordre, et sous les auspices, et tel
que je le fus moi - même.
*Grand Maître*:
- Mon Frère, relevez-vous.
L'impétrant se lève. Le Grand Maître prend des mains du Maître du Nord le Cordon
blanc d'Associé. Le Maître de Cérémonies retire momentanément le Manteau
Rouge des épaules de l'Impétrant. Le Grand Maître: lui passe alors le cordon blanc
de l'épaule gauche à la hanche droite. Le Maître de Cérémonies replace le
manteau sur les épaules du nouveau Frère.
*Grand Maître*:
- Reçois le Baudrier blanc des Frères Associés de notre Ordre, et porte le jusqu'à la
victoire ! Tu le porteras désormais de l'épaule gauche à la hanche droite, comme le
portaient, il y a plusieurs siècles, nos Frères décorés du Cordon noir d'Elu ! A sa
pointe, tu conserveras le pentacle de notre Ordre séculaire. Qu'il te soit alors
comme un bouclier, et que devant lui s'effacent et disparaissent les puissances
maléfiques hostiles à l'Homme...
*Le Grand Maître donne alors au nouveau Frère une triple accolade, dessinant
ainsi un triple angle allant de la joue droite au front puis à la joue gauche. Puis il
retourne derrière l'autel*.
*Grand Maître*:
- Mes Frères et mes Soeurs, veuillez reprendre vos places et déposer vos glaives.
*Grand Maître*:
- Frère Maître des Cérémonies, veuillez conduire notre nouveau Frère à sa place, à
l'extrémité de la colonne du Nord.
*Grand Maître*:
- Mes Frères et mes Soeurs de l'orient à l'occident, et du nord au midi, je proclame
que le profane X a été reçu ce jour associé martiniste sous le nom ésotérique de N
*Veilleur d'Occident*:
- Grand Maître, l'annonce a été enregistrée à l'Occident.
*Maître du Nord: *
- Grand Maître, l'annonce a été enregistrée au Septentrion.
*Maître du Midi *:
- Grand Maître, l'annonce a été enregistrée au Midi.
*Grand Maître*:
- Frère Maître des Cérémonies, veuillez communiquer à notre nouveau Frère les
Mots, Signes et Gestes de reconnaissance des initiés de notre Ordre, pour le
premier Degré.
*Maître de Cérémonies*:
- Voici les signes et mots de reconnaissance de votre Degré
- signe consiste à placer la main gauche, doigts allongés et unis, pouce vertical en
équerre, posée à plat sur le sein droit.
R: Cela dépend...
- Q: Connaissez-vous Saint-Martin...?
Grand: Maître Mes Frères - , Maître du Nord et du Midi. veuillez. s'il vous plait
donner lecture de l'Instruction du premier Degré.
Grand Maître:
- Mes Frères et mes Soeurs: Il est temps de procédé à la suspension de nos
Travaux. Veuillez donc, pour cela, vous préparer à m'assister. Mes Frères et mes
Soeurs, si la bienveillance matérielle est chose éminemment excellente et utile, la
charité spirituelle l'est encore d'avantage. Et il est bon qu'avant de nous séparer,
nous écoutions encore religieusement les paroles émouvantes de notre Maître, le
Philosophe Inconnu, et que nous nous pénétrions, à cet égard, une dernière fois de
l'Echo de sa voix:
Si je n'ai que le denier de la Veuve à offrir à mes semblables pour les aider à faire
le voyage de la Vie, je les conjure de ne pas le rejeter sans en avoir éprouvé la
valeur. C'est avec une douce consolation que je les verrai cueillir ces faibles fruits
des désirs d'un homme simple, qui les a aimés. Puisse la vertu de leur coeur,
puisse la piété des siècles être le cantique funéraire qui sera à jamais chanté sur
ma tombe! Je l'entendrai dans le sommeil de la paix, et j'en rendrai à mon Dieu tout
l'hommage...
*On fait silence. Puis le Grand Maître: attaque alors le rituel de fermeture des
travaux.*
FERMETURE DES TRAVAUX
Grand Maître:
(Frappe un coup de maillet - o - Court silence...)
Mes adelphes, quelqu'un a-t-il une proposition à faire dans l'intérêt de l'Ordre en
général ou de cette respectable Loge en particulier?
*Maître du Nord *:
- Grand Maître, les colonnes sont muettes au septentrion (ou se sont exprimées).
*Maître du Midi*:
- Grand Maître les colonnes sont muettes au Midi (ou se sont exprimées).
*Grand Maître: *
- Frère Maître du Nord, puisque le travail de ce jour est terminé, pouvons-nous
songer au repos, et ainsi suspendre nos travaux?
*Maître du Nord *:
- Grand Maître quel peut-être le but de l'action, si ce n'est de faire que ceux qui s'y
livrent puissent se lier à l'Action Universelle? Ainsi, c'est en agissant que nous
nous unissons à cette Action, et que nous finissons par n'être plus ses organes
mêmes. Alors, tout ce qui n'est pas cette action est comme nul pour nous - et il n'y
a plus que cette même Action Universelle qui nous paraisse naturelle.
*Grand Maître*:
- Frère Maître du Midi, les paroles de notre Frère Maître du Nord sont-elles
conformes à notre Tradition?
*Maître du Midi*:
- Il en est bien ainsi, Grand Maître et nous ne pouvons donc que suspendre nos
travaux, sans jamais pouvoir les clore, car il n'y a que l'inaction qui donne jour à
l'orgueil.
*Grand Maître*:
- Oui, mes Frères et mes Soeurs, et c'est à une présence active de tous les
instants, pour rétablir un Univers dégradé par la faute de l'Homme, que vous vous
êtes engagés lors de votre entrée en Notre Ordre. Car, selon les paroles du
Philosophe Inconnu la prière est la respiration de notre âme... Tenir bon, c'est la
vraie prière, celle qui maintient toute la place en état ! Laboure donc ton champ
sans relâche, de l'orient à l'occident et du nord au midi. C'est le vrai moyen de le
rendre fertile. Purifie-toi, demande, reçois, agis, car toute l'oeuvre est dans ces
quatre temps. Mes Frères et mes Soeurs, il serait bon de dire que lorsque l'Homme
de désir travaille sur lui, il travaille réellement pour les autres hommes, puisqu'il
s'efforce et concourt par là à leur montrer dans sa pureté l'Image et la
Ressemblance de Dieu, et que c'est la connaissance de cette Image et de cette
Ressemblance dont ils ont exclusivement besoin...(court silence).
Frère Maître des Cérémonies, veuillez faire circuler parmi nos Frères et nos
Soeurs, l'aumônière destinée à recueillir de quoi soulager l'infortune.
Le Maître des Cérémonies muni de la Canne, passe dans les colonnes et recueille
les dons. La collecte terminée, il va déposer l'aumônière devant le Grand Maître à
gauche de l'autel. Le produit sera dénombré par le Frère Secrétaire à l'issue de la
Tenue et remis au Frère Trésorier.
Grand Maître
- Mes Frères et mes Soeurs, veuillez vous approcher de l'Orient afin d'y former la
chaîne Fraternelle.
*Grand Maître*:
- Dieu Tout Puissant, Architecte Suprême de l'Univers, Source Unique de tout bien
et de toute perfection, Toi qui as toujours voulu et opéré pour le bonheur de
l'Homme et de toutes Tes créatures, nous Te rendons ordre de Tes bienfaits
paternels, et nous te conjurons tous ensemble de les accorder sans cesse à
chacun de nous, selon Tes vues et selon nos besoins.
Répands sur tous nos Frères et sur toutes nos Soeurs: Ta céleste lumière, fortifie
en nos coeurs l'amour de nos devoirs afin que nous les obtenions fidèlement.
Puissent nos Assemblées être toujours affermies en leur union par le désir de Te
plaire et de nous rendre utiles à nos semblables. Quelles soient à jamais le séjour
de la paix et de la vertu, et que la Chaîne d'une amitié parfaite et fraternelle soit
désormais si forte entre nous que rien ne la puisse jamais altérer... Amen...
*Grand Maître*:
- Mes adelphes, veuillez reprendre vos places, debout et à l'Ordre.
Il en est ainsi fait Tous se gantent. Le Grand Maître prend l'épée en main gauche,
lame haute; et le maillet en main droite. puis il dit:
*Grand Maître*:
- à la Gloire du Dieu Tout Puissant Grand Architecte de l'Univers, au nom de
l'Ordre, en vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés, je déclare fermés (ou
suspendus les travaux de cette Respectable Loge Martiniste. constituée sous les
auspices de notre Maître, le Philosophe Inconnu,
à l'Orient de
sous le vocable de
Il frappe alors lentement six coups de maillet par
- 0 - - 00 - - 00 - - 0
*Il éteint les trois luminaires de l'autel et ferme le Livre Sacré. En disant *:
*Grand Maître*:
- Que la Paix, que la Joie, que la Charité, soient en nos coeurs et sur nos lèvres,
maintenant et jusqu'au jour de notre mort... (silence).
- Mes Frères et mes Soeurs, veuillez déposer vos décors, car nous
voici retournés au Monde Profane...
Q: - Qu'entendez-vous par là ?
Q: - Est-ce tout ?
Q: - Est-ce tout ?
Q: - Est - ce tout ?
R: - L'hébreu, langue sacrée par excellence en notre Tradition, a troislettres
semblables pour exprimer la couleur noire, et l'aurore, l'aube.
Ponctuées différemment, les lettres schin, hé, resh, donnent indifféremment le mot
shàar, signifiant noir, ou shar, signifiant aurore, matin.
R: - Très exactement, car les Ténèbres ont précédé la lumière, et pour exprimer
Dieu en son incognoscibilité absolue, on parle dans l'Ecriture de la Ténèbre Divine.
Le noir est donc synonyme de génération.