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REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Union - Discipline - Travail


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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Service DE BIOPHYSIQUE et MEDECINE NUCLEAIRE


Unité de Formation et de Recherche des Sciences Médicales
U-F-R-S-M

2ème ANNEE Méd_Pharm

BIOPHYSIQUE MEDICALE

Docteur ACHY Ossey. Bertin, MD PhD

Professeur Titulaire de Chaire


de Biophysique et Médecine nucléaire
Université FHB Abidjan
Médecin-Enseignant-Chercheur
(Biophysicien, Médecin nucléaire, Gastro entérologue, radioprotectioniste )

Chef de service du laboratoire de Biophysique Université FHB Abidjan


Chef de service de Médecine nucléaire CHU de Cocody Abidjan

1
SOMMAIRE
INTRODUCTION : DEFINITION DE LA BIOPHYSIQUE

I - GRANDEURS, UNITES S.I ET QUELQUES NOTIONS ELEMENTAIRES DE


MATHS EN BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE

II – STRUCTURE (CONSTITUTION) DE LA MATIERE

III - LA RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE: BASES PHYSIQUES -


APPLICTIONS MEDICALES

IV - BIOPHYSIQUE SENSORIELLE DE L'AUDITION –IMPEDANCEMETYRIE


(TYMPANOMETRIE)

V- PRESSIONS ET NOTIONS D'HEMODYNAMIQUE

VI - NOTIONS ELEMENTAIRES SUR LES BASES PHYSICO-CHIMIQUES DE LA


REGULATION SYNAPTIQUE

VII - ELECTROPHYSIOLOGIE DE LA FIBRE NERVEUSE

VIII - LES DOSAGES RADIOIMMUNOLOGIQUES

IX – EAU ET SOLUTIONS

X - FLUORESCENCE

XI – ELECTROPHORESE

XII- PROPRIETES ELECTRIQUES DES SOLUTIONS

XIII - TENSION SUPERFICIELLE - CAPILLARITÉ

XIV - COEUR : ACTIVITE ELECTRIQUE ELECTROCARDIOGRAMME (ECG)°

XV- EQUILIBRE VESTIBULAIRE

2
INTRODUCTION

DEFINITION DE LA BIOPHSIQUE MEDICALE 


Le mot BIOPHYSIQUE est composé de :
- BIOS en grec = BIO en français qui signifie, la VIE)
- PHYSIS en grec, PHYSIQUE en français = NATURE) ;
Il s’écrit (BIOPHYSIC)  en anglais.

- La BIOPHYSISQUE est la science qui étudie les phénomènes de la vie par


les méthodes de la physique (selon la nature), science traitant les rapports
de la physique et de la vie ;
- c’est donc l’étude des mécanismes biologiques au moyen des modèles et des
techniques de la physique.

- La BIOPHYSIQUE est une science fondamentale qui a des applications


cliniques (clinique= médecin au chevet ou près de son patient ou malade).
Ses fondements sont la physique, la physiologie, l’anatomie et la chimie.

La BIOPHYSIQUE, en médecine, ambitionne d’objectiver l’intégration de cette


science fondamentale à la médecine pour en faire une discipline-bioclinque. Elle
va ainsi permettre aux jeunes étudiants, futurs médecins, d’avoir des instruments de
compréhension de la physiologie, la physiopathologie et l’étiopathogénie utiles au
diagnostic de diverses affections en cardiologie, en ophtalmologie et en
otorhinolaryngologie (ORL). En outre elle va leur permettre de comprendre les bases
physiques de l’imagerie médicale dans le diagnostic morphologique ainsi que les
fondements de la radio-thérapie (Thérapie ou thérapeutique = l’art de soigner ou
traiter en médecine en dehors des rayonnements, Radiothérapie = traitement à
l’aide de rayonnements : rayon iks (RX), rayon gamma (R) et/ou rayon bêta (R)
C’est la matière qui allie la physique à la physiologie pour expliquer le
fonctionnement de nos sens (audition, vision etc …) et le comportement du milieu
intérieur humain

3
GRANDEURS, UNITES S.I ET QUELQUES NOTIONS
ELEMENTAIRES DE MATHS EN BIOPHYSIQUE
ET MEDECINE NUCLEAIRE

I.1 - DEFINITIONS
Un nombre A (>0) peut toujours être mis sous la forme A = pl
(p étant un nombre positif quelconque),
l est le logarithme de base p du nombre A (= logp A),
Les bases usuelles sont 10 et e = 2,718...

A =10a => a = logarithme décimal de A ( =logA ) => 10logA = A


A = e =>  = logarithme népérien de A ( = LogA ) => e LogA = A

I.2 - OPERATIONS SUR LES LOGARITHMES


Quelle que soit la base p
po = 1 d'où logp 1 = 0

logAB = logA + logB

logAn = n • logA

logA/B- = logA - logB

Exemple pour la base p = 10

10a • 10b = 10a + b

(10a)n = 10na
10a / 10b = 10a - b

I.3 - CHANGEMENT DE BASE


- Conversion log  Log

Posons e = 10m => m = log e = 0,43429


A = 10a = e = (10m)
a = m => log A = m Log A
log A = 0,434... Log A Log A = 2,302... log A
4
I.4 - FONCTIONS LOGARITHMES: LOQARITHME NEPERIEN
ET LOGARITHME DECIMAL

I.4.1 – POPRIETES

a>0, b > 0, ln ab = ln a + ln b

a> 0, b > 0, ln a/b = ln a - ln b

b>0, ln 1/b = - ln b

a>0, n  Q, ln an = n ln a

a > 0, ln a = ½ ln a

a > 0, b > 0, ln a = ln b équivaut à a= b

I.4.2 – FONCTION

I.5 - FONCTION EXPONENTIELLE

5
I.5.1 – définition

x = In y  y = ex

I.5. 2- Propriétés

e0 = 1 e1 = e

ex .ey = ex+y x  R, y  R

ex / ey = ex-y
1/ ex = e-x

(ex)n = enx n Q x  R

I:5.3 - Fonction

6
7
III – QUELQUES NOTIONS DE TRIGONOMETRIE

8
9
CONSTITUTION DE LA MATIERE

INTRODUCTION
- Structure discontinue de la matière : Ve siècle AV -JC. ANAXAGORE
- LEUCIPPE
- Notion d’atome : DEMOCRITE
- La structure de l’atome a été définie par :
- RUTHER FORD (1911) Anglais
- BOHR (1913) Danois
- SCHRÖDINGER (1925) Autrichien

I- L’ATOME

I-1. DEFINITION
C’est la plus petite quantité de matière, indivisible, électriquement neutre, susceptible
d’entrer en combinaison avec d’autres atomes pour former une molécule.

I-2. STRUCTURE
L’Atome est formé d’un noyau et d’un cortège électronique.
1-2-1- NOYAU
- Position : centrale
- Charge : Positive (charge des protons)
- Diamètre : 10-14 à 10-15 m
- Constitution : constitué par A Nucléons repartis en Z Protons et en N neutrons

1-2-2- CORTEGE ELECTRONIQUE


Il est formé par les électrons (e-) qui gravitent autour du noyau sur des couches ou
orbites dont l’énergie est quantifiée.

1-2-3- REPRESENTATION

A A = nombre de masse
X Z= N° atomique= nombre de protons
Z X = corps chimique

12
6 C = carbone

10
1-2-4- PARTICULES ELEMENTAIRES
Actuellement seuls les Fermions (Leptons et Quarks) sont considérés comme
les véritables particules élémentaires. Ils sont rangés en 3 familles comprenant
chacune 2 Particules (la particule et son antiparticule).
La 1ère famille composée par l’électron (e-) et le neutrino électronique, sont
des particules observées ordinairement dans la matière. Les deux autres familles
renferment les particules observées dans des conditions extrêmes (dans les
accélérateurs de particules, au cœur des étoiles etc…).

A ces Fermions disposés en 3 familles, c’est-à-dire aux 6 leptons et 6 quarks


(chaque famille comptant deux particules), correspondent des Anti-Fermions c’est-
à-dire 6 anti-leptons et 6 anti-quarks, considérés comme des anti-particules par
rapport à de la matière ordinaire, ne différant de celles-ci que par la charge opposée.
Particules et anti-particules ne peuvent coexister (pas bon ménage ensemble ).

a) - Les leptons

Familles Particule Symbole Anti-Particule Symbole

1ère .Négaton . e- Positon . e+


Famille (électron négatif) (électron positif) . e
. e
.Neutrino électronique Antineutrino
électronique
2ème . Muon .μ . anti Muon ____
. μ
Famille .Neutrino muonique . μ .antineutrino
muonique
. μ
3ème Tau  Anti tau ___

Famille Neutrino du Tau  Anti neutrino du Tau 




11
b) -  Les quarks

Familles Particule Symbole Anti Particule Symbole

___
1ère Famille up u 1,2,3 Anti up
u 1,2,3
down d 1,2,3 Anti down
___
d 1,2,3
___
2ème Famille charm c 1,2,3 Anti charm
c 1,2,3
___
strange s 1,2,3 Anti strange s 1,2,3
___
3ème Famille truth t 1,2,3 Anti truth
t 1,2,3
beauty b 1,2,3 Anti beauty
___
b 1,2,3

I-2-5. LES VECTEURS D’INTERACTION


Les particules interagissent les unes avec les autres en échangeant des
vecteurs d’interaction. Les vecteurs d’interaction sont des particules de spin 1,
obéissants à la statistique de BOSE-EINSTEIN ce sont:
- Graviton (interaction gravitationnelle)
- Photon (interaction électromagnétique)
- Boson ( ‘’ nucléaire Faible)
- Gluon ( ‘’ nucléaire Forte)

I-3 - LES DIFFERENTS NUCLIDES (NUCLEIDES)


I-3-1 Définition
Le Nucléide appelé aussi élément atomique ou (atome), est une variété atomique
caractérisée par sa structure nucléaire ; A (nombre de masse) et Z (numéro
atomique)

I-3-2. Différentes Familles


a)- Les Isotopes
Ce sont des nucléides qui ont leurs numéros atomiques (Z) identiques, mais leurs
nombres de masse (A) différents.
1 2 3 ¿
Exemple : 1H 1H 1H
Hydrogène Deutérium Tritium (radioactif)

12
b) . Les Isobares 
Ce sont des nucléides qui ont leurs nombres de masse (A) identiques mais leurs
numéros° atomiques (Z) différents.
32 32
Exemple : 15 P 16 S (P = phosphore et S=souffre)

c) - Les Isomères
Ce sont des nucléides qui ont leurs nombres de masse (A) et leurs N° atomiques
(Z) identiques.
99 99
Exemple : Tc
m Tc (Tc = technétium)
43 43 (m = métastable)

d) Isotones :
Ce sont des nucléides qui ont les mêmes nombres de neutrons
39 40
Exemple : 19 K 20 Ca

e) Isodiaphères :
Ce sont des nucléides qui ont le même nombre de neutrons en excès

Exemple
234
90 TH thorium 234
234 144
- 90  - 90
144 54 n

238
92 U uranium 238
238 146
- 92  - 92
146 N 54 n

I. 4 - CLASSIFICATION

Il existe 109 nucléides ou éléments atomiques ou corps chimiques. Ils se


repartissent en fonction de leurs

- structures atomiques
Répartis dans le tableau périodique MENDELIEFF
- Propriétés chimiques

13
I-5. SCHEMA DE SYNTHESE

Atomes Noyaux Hadrons Particules


élémentaires
formés : Formés : - baryons Classées
CRISTAUX ET MOLECULES

d’un noyau de (3 quarks) : en :


et d’un nucléons protons (p), - leptons :
DE LA MATI7RE
CONSTITUTION

cortège (protons et neutron e, ve ;


électronique neutrons) (n), sigma , v :
ATOMES

(e-) (), , v
lambda
(λ)..

- mésons - quarks :
(2 quarks) : u, c,d,s,t,b.
Pion (,
Kaon (k)…

Dimensions 10-8 à 102 10-8 10-13 10-13 10-16


(m)
Energies de 1 10 à 104 106 109 109
14
dissociation
en eV

II – LA MOLECULE

II-1. DEFINITION

C’est la combinaison de plusieurs atomes. Elle se définit comme étant la quantité de


matière constituant un corps qui puisse exister à l’état libre en conservant ses
propriétés physiques, chimiques et spectroscopiques.

II-2. TYPES

Molécule pure (homogène) O2 : O – O


Molécule hétérogène Hcl : H – cl
NaCl : Na - cl

III – UNITES PARTICULERES

III-1. UNITE DE CHARGE ELECTRIQUE


La charge électrique (CE) est souvent exprimée en Coulomb (c). Elle correspond à
la charge élémentaire de l’électron Elle vaut :

CE = 1,602.10-19 c

III-2. UNITE DE MASSE (uma)


- La masse d’une particule (nucléons ou e -) est donné en unité de masse atomique
(uma).
12
- 1. u.m.a représente 1/12ème de la masse d’un atome de carbone 12 ( 6 C )
1 uma = 1/ (g) = 1, 66 . 10-24 g ( = nombre d’Avogadro)

III-3. UNITE D’ENERGIE DE CHARGE (eV)


L’électronvolt (eV) c’est l’énergie cinétique acquise par un électron ( e - ) accéléré par
une différence de potentiel (ddp) électrique de 1 volt

1eV =1,6.10-19 J (J= Joule)


keV MeV GeV

103 106 109 (eV)

1 eV = 3,8 10-20 c (c = calorie)


= 1,6.10-19 J (J = Joule)

15
Gramme uma Electron Joule(J) Calorie ©
volt eV
Gramme (g) 1 1,6.1024 5,6.1032 9.1033 2,15.1013
m = E/C²
Unité de 1,6.10-24 1 9,3108 1,5.10-10 3,6.10-11
masse
atomique
(uma)
Electron volt 1,8.10-33 10-9 1 1,6.10-19 3,8.10-20
(eV)

Joule (J) 1,1.10-14 6,7.109 6,2.1018 1 2,4.10-1

Calorie 4,6.10-14 2,8.1010 2,6.1019 4,18 1

IV. GENESE DE LA MATIERE

Selon le modèle Cosmologique standard. = unicité primitive de la matière puis il y eut


l’explosion universelle = BIG BANG suivie de la reconstitution de la matière

IV.1 - DANS LES 1ERES FRACTIONS DE SECONDES APRES LE BIG


BANG, IL Y A 15.109 ANS
 Apparition des quarks et leptons
 Puis combinaison des quarks en hadrons

IV.2 - QUELQUES MINUTES APRES


 Les 1ers Noyaux atomiques comme l’hydrogène (1H), Deutérium
( H ), Tritium ( H) Hélium ( 2He ) et lithium ( Li )
2 3 4 7
se constituèrent
IV.2- 105 ANNEES APRES LE BIG BANG

16
 L’agrégation de la matière conduit à la formation des étoiles et des
galaxies, comme la terre, Mars, Jupiter, Neptune, soleil.

RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE: BASES


PHYSIQUE ET APPLICATIONS MEDICALES

INTRODUCTION
DEFINITION
Découvert par BLOCH et PURCELL, le principe de la résonance magnétique
nucléaire ( RMN ) est fondée sur l’enregistrement des vitesses de retour à l’équilibre
des protons, noyaux de l’hydrogène placés dans un champ magnétique intense

externe ( B 0 ), soumis au préalable à une impulsion déstabilisatrice d’une onde de
radiofréquence qui est un petit champ électromagnétique appelé (B1) et tournant

autour du grand champ ( B 0 ).
Le proton noyau de l’hydrogène est la source de la résonance magnétique
nucléaire du fait de sa grande abondance sous forme d’eau et de son rapport
gyromagnétique le plus élevé.
L’application de la RMN se fait plus en imagerie médicale sous forme d’imagerie
par résonance magnétique (IRM) mais aussi en spectroscopie.

I – NOTION D’AIMANT, DE CHAMP ET MOMENT


MAGNETIQUE
Un aimant est un système matériel qui possède un moment magnétique noté

M qui est une grandeur vectorielle possédant une orientation et un module


exprimant la force de l’aimant.

Un moment magnétique crée autour de lui un petit champ magnétique noté B


qui est aussi une grandeur vectorielle dont l’intensité appelée induction magnétique
s’exprime en TESLA (T), la nouvelle unité l’ancienne étant le GAUSS (G).
1 G = 10-4 T
Le champ magnétique terrestre vaut : 0,5 . 10-4 T
Les champs magnétiques en IRM se situent entre : 0,5 à 4 T
On distingue 3 types d’aimants :
- les aimants permanents qui sont très lourds
- les aimants résistifs
- les aimants supra conducteurs qui fonctionnent à de basses températures
Le proton, noyau de l’atome d’hydrogène possède une charge positive qui tourne
sur elle-même en permanence. Cette auto-rotation s’appelle SPIN (de l’anglais to
spin = tourner sur soi-même) en induisant un champ magnétique microscopique

appelé moment magnétique nucléaire et noté μ qui est le vecteur d’aimantation

17
aligné sur l’axe de rotation proton en rotation constituant un petit aimant selon le
schéma :.

II – PROPRIETES MAGNETIQUES DU NOYAU


II.1 – Hydrogène, source de résonnance magnétique
nucléaire
L’atome d’hydrogène est l’élément constitutif de l’eau. Il a été choisi comme
source de la résonance magnétique nucléaire RMN parce qu’il est l’atome le plus
abondant de l’organisme, étroitement lié à l’eau. Il constitue les 2/3 des atomes de
l’organisme humain et son rapport gyromagnétique est le plus élevé (rf tableau).

II.2 – SPIN, CARACTERISTIQUES DU NOYAU


Si l’on considère un petit volume d’organe riche en eau et donc en hydrogène,
en dehors de tout champ magnétique extérieur, les spins ou moments magnétiques
nucléaires sont orientés de manière aléatoire, (au hasard). La somme ou résultante
de ces moments magnétique M ⃗ est nulle.
Quand on place ce petit volume d’organe dans un grand champ magnétique

intense et constant, B⃗ 0 les spins ne s’orientent plus au hasard mais d’une certaine

18
⃗ de ces moments magnétiques n’est plus nulle mais
manière et la résultante M

positive et orientée dans le sens du grand champ B⃗ 0 extérieur.

II.3 – Consequences de l’immersion des protons


dans le champ magnétique constant ( B⃗ ) 0

Lorsque les protons de ce petit volume d’organe sont placés dans le grand champ

externe et constant B 0 , on observe 3 phénomènes :
- répartition des protons en 2 fractions appelées spin up, et spin down
- mouvement de précession (le spin tourne sur lui-même et tourne autour de
B⃗ à la fréquence de LARMOR
0

- répartition des spins en 2 états d’énergie

II.3.1 – REPARTITION DES SPINS EN 2 FRACTIONS SUR 2 NIVEAUX



L’orientation parallèle vers le haut dans le sens de B 0 appelé spin up avec le
niveau d’énergie E1 et l’orientation antiparallèle vers le bas dans le sens

contraire de B⃗ 0 appelé spin down avec le niveau d’énergie E2

19
II.3.2 – MOUVEMENT DE PRECESSION
L’existence d’un angle  entre l’axe du proton et celui du vecteurs B 0 est

responsable d’un mouvement de précession, c’est-à-dire que le spin tourne sur lui-

même et autour de l’axe, de B⃗ 0 à la fréquence de LARMOR ( γ o ) comme ne toupie,

avec une vitesse angulaire ( w o )

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II.3.3– REPARTITION DES SPINS EN 2 ETATS D’ENERGIE
Les orientations des spins en spin up ou parallèle et spins down ou antiparallèle
correspondent à 2 états d’énergie E1 et E2 qui sont des énergies potentielles.
E1 = spin up, spin parallèle correspond à une énergie potentielle Eup
E2 = spin down, spin antiparallèle correspond à une énergie potentielle Edown qui
est plus élevé qu’au niveau E1 (Eup)

E1 < E2

La stabilité est plus élevée sur le niveau E1 (spin UP) donc le nombre de protons
précessant sera plus important sur E1.

II.3.4 – A L’EQUILIBRE

Considérons le triaxe (x, y, z) et les spins en précession. On constate


3 phénomènes :
- les spins en précession sur E1 (spin UP) sont plus nombreux que ceux
précessant sur E2 car le niveau E1 est plus stable car l’énergie potentielle y
est plus faible,

- ⃗ transversale MT ou (Mx,y) est nulle.


la composante M

21
III – RESONANCE MAGNETIQUE
III.1 – PRINCIPE GENERAL
La résonance est un principe physique qui consiste à faire interférer 2
systèmes pour qu’ils échangent de l’énergie. Les conditions d’interférence sont bien
précises et l’échange d’énergie est maximale lorsque les 2 fréquences de ces 2
systèmes s’accordent donc sont en phase, on dit alors qu’il y a résonance entre
ces 2 systèmes.

III.2 – Résonance en RMN


Si l’on soumet les spins à l’équilibre dont le moment résultant est parallèle à
B⃗ , 0 à une onde de radiofréquence qui est un petit champ magnétique de faible

intensité B⃗ 1 perpendiculaire à B⃗ 0 et tournant autour de lui. En tournant le petit champ


B⃗ 1 transfert de l’énergie aux spins. Ce transfert d’énergie est maximal lorsque la

vitesse angulaire (1) du petit champ ( B1 ) correspond à celle des spins en
précession. Autrement dit, la fréquence de LARMOR qui est la fréquence de
précession des spins. On dit que les spins entrent en résonance. Ce phénomène de
résonance a 4 conséquences :
- la nutation
- la cohérence de phase,
- la disparition de l’inégalité de répartition en spin up et spin down
- l’absorption d’énergie des spins down
III.2.1 – La nutation
C’est la précession forcée par l’onde de radiofréquence (champ B1 ) par

transfert d’énergie aux spins. Physiquement, cela correspond au basculement de 90°
de l’aimantation ML ou Mv) de la position d’équilibre dans le plan (x, y) plan

22
transversal ou horizontal (MT ou MH) c’est-à-dire de l’orientation spin up il passe en
spin down selon un mouvement spiroïdal croissant de haut vers le bas.

La composante MZ (ML) décroît progressivement au profit de la composante M(x, y)


MT jusqu’à ce que ML soit nulle et MT maximale.

III.2.2 – Homogénéisation
C’est la disparition de l’inégalité de répartition des spins en spin up et spin
down.

III.2.3 – Cohérence de phase


Tous les moments magnétiques se trouvent dans la même position à un
moment donné. La composante de l’aimantation M T (M(x, y)) augmente
progressivement pour devenir maximale en fin de nutation et M 4 (MZ) devient nulle.

III.2.4 – Absorption d’énergie



Lorsqu’on applique l’onde de radiofréquence (petit champ B1 ) on communique
de l’énergie aux spins en précession. Les spins qui absorbent cette énergie se
trouvent dans un état excité et vont basculer de la position verticale (ML) à la
position horizontale MT. L’énergie absorbée est quantifiée. L’absorption d’énergie
par les spins est responsable de la nutation, homogénéisation et cohérence de
phase.

IV – PHENOMENE DE RELAXATION
IV.1 – Manifestation
Dès l’arrêt de l’onde de radiofréquence petit champ B⃗ ,
1 le moment magnétique

résultant M qui était couché à 90° dans le plan horizontal (x, o, y) MT ou Mx,y va
23
retourner progressivement à sa position verticale ML ou (MZ) qui était sa position

d’équilibre parallèle à B 0 , selon un mouvement spiroïde décroissant du bas vers
le haut appelé précession libre et qui correspond au signal RMN.

On distingue 2 types de relaxations qui sont simultanées:


- relaxation longitudinale ou (T1)
- relaxation transversal ou (T2)

Les 4 phénomènes qui accompagnent la relaxation s’opposent point par point à


ceux de la résonance.
- Précession libre  la nutation
- Perte de l’homogénéité  la disparition de l’inégalité de répartition
- Perte de la cohérence de phase  la cohérence de phase
- Libération d’énergie  l’absorption d’énergie des spins

 Précession libre

M
C’est le phénomène inverse contraire de la nutation : c’est-à-dire que le vecteur
de l’aimantation résultante revient dans sa position d’équilibre MZ (ML) selon un
mouvement spiroïdal décroissant du bas vers le haut. C’est la rotation hélicoïdale

ascendante de M à la fréquence de LARMOR.

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 Perte d’homogénéité
Restauration de la différence de répartition entre les spins up et spin down.

 Perte de la cohérence de phase


Les spins vont réadopter la disposition à l’état d’équilibre.

 Libération d’énergie
Par émission d’une onde électromagnétique = signal électrique sous forme de
chaleur qui constitue le signal RMN.

IV.2 – RELAXATION LONGITUDINAL (T1) SPIN-RESEAU


Dès que s’arrête le champ B1 (onde de radiofréquence) on observe une
récupération ou repousse de l’aimantation Mv (ML) qui revient à sa valeur initiale
de façon exponentielle selon le schéma :

Cette relaxation longitudinale est caractérisée par le temps de relaxation T1 ou


temps Spin-Réseau. On l’appelle spin- réseau car la désexcitation des spins
s’accompagne de transfert de leur énergie aux molécules du milieu environnant
appelé réseau.
Ce temps T1 est de l’ordre de la seconde pour les tissus. Il correspond au temps au
bout du quel (l’aimantation longitudinale) Mv ou ML récupère 63 % de sa valeur
maximale.

N.B. : T1 est masqué par Bo car parallèle à ce dernier. Il ne donne pas de signal
RMN.

IV.3 – RELAXATION TRANSVERSALE (T2) OU SPIN-SPIN

25
Simultanément à T1, on observe une décroissance de (l’aimantation transversale) MT
(Mx, y) qui tend vers zéro selon le schéma.

Cette relaxation transversale est caractérisée par le temps de relaxation ou temps T2


spin-spin du fait de l’interaction des spins entre eux liée aux inhomogénéités du
champ et due à l’existence de petits champs magnétiques locaux appelé T2.
Ce temps est de l’ordre de la milliseconde pour les tissus. Ce temps
correspond à la décroissance de 63 % de l’aimantation MT (Mx, y) ou au temps qui
correspond à la persistance de 37 % de MT (aimantation transversale).
Cette décroissance s’accompagne de l’émission du signal RMN ou signal FID (Free
Induction Decay). T2 est plus long pour les liquides que pour les solides.

IV.4 – SIGNAL RMN (SIGNAL FID)


Le signal RMN ou signal de précession libre : en anglais on l’appelle « free
Induction Decay (FID) » est enregistré lors de la relaxation transversale T2 de la
décroissance de MT (Mx, y).
C’est un champ magnétique variable qui peut induire un signal électrique dans
l’antenne (bobines) perpendiculaire à B 0
Le signal FID est une onde sinusoïdale amortie par une exponentielle de temps T2 à
la fréquence de LARMOR du fait des inhomogénéités du champ B 0 d’origine
nucléaire et propre. Ainsi le signal FID décroît plus vite en T2.

26
L’amplitude initial donc maximal du signal FID est fonction de :
- la densité de protons du tissu examiné

-

l’intensité du grand champ B 0
- l’environnement physicochimique (réseau) T1 et T2 devant être courts

IV - RESUME = SYNTHESE

27
V – SEQUENCES D’IMPULSION
La séquence se définit comme étant la façon dont on applique l’onde de radio

fréquence (champ B1 ) au système en équilibre.
 la RMN est composée de 2 phases :
- l’excitation : moment où l’onde de radiofréquence communique de l’énergie
au système en équilibre
- le recueil du signal RMN : lors de la désexcitation (de déphasage des spins)
pendant la relaxation T2.

V.1 – ECHO DE SPIN (SPIN ECHO)


- applique d’abord une ORF de 90°
- puis une ORF 180°
C’est l séquence de mesure du signal RMN la plus utilisée

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V.2. – SEQUENCES SATURATION RECUPERATION
Recueillir du signal RMN après de simple séquence de bascule de 90°.

V.3. – SEQUENCE ECHO DE GRADIENT

V.4 – SEQUENCE FAST ECHO ET ECHO PLANAR


= séquences rapides et ultra rapides.

VI – APPLICATIONS MEDICALES

V.1– Imagerie par résonance magnétique (IRM)


Le principe consiste à établir la densité de protons de l’hydrogène d’un
organe, elle-même fonction de la richesse en eau de cet organe à examiner.
Puis à réaliser des coupes anatomiques comme on le fait avec le scanner X)
c’est-à-dire à réaliser la cartographie de cet organe.
Les images obtenues sont reportées sur une échelle évaluée en niveau de gris.
(Le blanc = gris parfait, le noir = absence de gris).

Le but, c’est de voir les différentes parties constituant cet organe en fonction
de sa richesse en eau donc en protons d’hydrogène.
L’amplitude du signal RMN est d’autant pus élevé que l’organe examiné est riche
en protons et que les temps de relaxation T1 et T2 sont courts.

VI.2 –IRM de flux

29
Son but est la mise en évidence du déplacement des fluide comme le sang C’est
de l’imagerie vasculaire.

VI.3 – IRM fonctionnelle


Elle permet la visualisation de l’activation des ondes cérébrales permettant de faire la
cartographie de cerveau en se basant sur l’augmentation de la consommation en
oxygène et du glucose de la zone activée.

VI.4 – Spectrometrie RMN


Le principe c’est d’identifier un corps à partir de son spectre de raies
caractéristiques en rapport avec la fréquence de LARMOR in vivo, in vitro fondée
sur le fait que la fréquence de LARMOR peut être modifiée par les cellules de
déplacement chimique ou par le couplage spin lié à l’interaction des spin voisins.

CONCLUSION
La Résonance Magnétique Nucléaire est liée aux propriétés magnétiques du proton
d’Hydrogène par son abondance et son rapport gyromagnétique élevé
Elle permet la réalisation de l’IRM, imagerie médicale dédiée au cerveau et aux
organes dont la teneur en eau est élevée
Examen non irradiant, et donc pas dangereux au prix de quelques précaution

30
BIOPHYSIQUE SENSORIELLE DE L’AUDITION

INTRODUCTION
L’audition, se définit comme étant la capacité de l’oreille humaine
à entendre (percevoir) un son.
Physiquement, c’est la transformation d’un signal mécanique (vibration
acoustique sinusoïdale) en sensation sonore perceptible par l’oreille
humaine.
Elle constitue pour l’homme, comme les autres organes des
sens (peau, nez et langue et l’œil) un moyen d’entrer en contact avec
l’univers extérieur.
Le principe de fonctionnement de l’audition est constitué par la chaîne de
mesure du son. Le son audible est un signal physique mécanique qui se
traduit par des vibrations sinusoïdales longitudinales dont la fréquence
correspond à la capacité de perception de l’oreille humaine. Les
fréquences sonores audibles par l’oreille humaine varient de 16 Hz – 20
kHz.

La chaîne de mesure comprend :


étape I = Recueil et transmission aérienne du signal sonore (rôle du
capteur = OE, OM)

étape II = Transduction : transformation de l’énergie vibratoire


mécanique en énergie électrique ou influx nerveux ( Rôle de la cochlée)

étape III= Codage et transmission nerveuse du signal électrique au


cerveau (Rôle du nerf auditif)

31
étape IV= Interprétation du signal électrique : sensation sonore (cortex
auditif = aire 41 de BRODMAN)
I - PARAMETRES PHYSIQUES DU SON
I.1 – L’ONDE ACOUSTIQUE
I.1.1 - DEFINITION
Le son ou onde élastique ou onde acoustique est une vibration
sinusoïdale longitudinale. C’est un signal physique qui ne peut se
propager que dans un milieu matériel dans ses trois états : solide, liquide
ou gazeux. Une onde est un signal vibratoire qui se propage.

I.2 – LONGUEUR D’ONDE ()


I.2.1 – DEFINITION
C’est la distance parcourue par l’onde acoustique en une période
(une seconde). Elle est exprimée en mètre (m) classiquement en
nanomètre (nm).

I.2.2 –FORMULE

= c.T (T = 1/)

(m)= c/

I.3 – CELERITE (C)


I.3.1 –DEFINITION
Elle correspond à la vitesse de propagation de l’onde acoustique
dans la matière. Elle est exprimée en mètre par seconde (m/s = m.s -1)

I.3.2 –FORMULE
C = 1/.

32
I.4 – IMPEDANCE ACOUSTIQUE (Z)
I.3.1. DEFINITION
Elle correspond physiquement à la résistance (opposition) du
milieu matériel à la propagation de l’onde acoustique. Elle est exprimée
en rayl ou en kg . m-2. s-1

I.3.2. FORMULE
Z = .C -  : masse volumique (kg.m-3)
c : célérité (m.s-1)

II – CLASSIFICATION DES SONS


 Classification en fonction de la qualité : les sons purs et sons

complexes
 Classification en fonction de la fréquence :

- les infrasons
- les sons audibles, perceptibles par l’oreille humaine
- les ultrasons (utilisés en imagerie échographique)
- les hypersons

II.1 – LES SONS PURS


II.1.1.- DEFINITION
Un son pur est une onde sinusoïdale plane.

II.2 – LES SONS COMPLEXES


II.2.1.- DEFINITION
Un son complexe se définit comme étant l’association de plusieurs
ondes acoustiques de fréquence d’amplitude et de phases différentes.

33
On distingue :
 Le son complexe périodique : son qui se répète identique à lui-

même pendant une période


 Le son complexe non périodique : est appelé bruit.

- le bruit blanc : est un bruit de spectre continu dont la densité


spectrale est constante sur toute l’étendue du son
- le bruit rose : est un bruit de spectre continu dont la densité
spectrale est constante par bande de fréquence

II.3 – DIFFERENTS TYPES DE SONS EN FONCTION DE LA


FREQUENCE
Les sons audibles sont ceux qui sont perçus par l’oreille humaine. Leur
fréquence est comprise entre 16Hz et 20kHz. Ils se situent entre les
infrasons et les ultrasons.

Infrasons Sons Ultrasons Hypersons


audibles

16 20 200
Hz kHz MHz

Sons utilisés pour l’échographie 3 - 15 MHz 

III– CARACTERISTIQUES DU SON


III.1 – VIBRATIONS DES PARTICULES MATERIELLES
La propagation d’un son pur ou complexe s’accompagne d’une
vibration ou ondulation (mise en mouvement) des particules matérielles

34
du milieu traversé. Ces particules sont animées de mouvements de va- et
-vient autour de leur position d’équilibre.


 Déplacement (ondulation des particules) et variation de la


pression locale

Le déplacement de la particule matérielle est appelé


élongation [UX,t]. Dans le cas d’un son pur cette élongation a pour
formule :

Ux,t= a . sin .t a : amplitude

 : pulsation ou vitesse angulaire

35
Cette élongation possède unevitesse [Vx,t], appelée vitesse acoustique
qui varie aussi de façon périodique et qui est la dérivée de l’élongation
par rapport au temps selon la formule :

Vx,t = dUx,t / dt = a..cos.t

Elle possède en outre une accélération[x,t] qui est la dérivée seconde


de l’élongation par rapport au temps ou tout simplement à la dérivée de
la vitesse par rapport au temps.

x,t = dvx,t / dt

= d2Ux,t /dt2

= - 2.a.sin.t =-2.Ux,t

 Déplacement (élongation), vitesse et accélération des


particule sont des fonctions sinusoïdales du temps

36
III.2– PRESSION ACOUSTIQUE [P]
III.2.1.- DEFINITION
La pression acoustique (P) est une perturbation locale de pression
provoquée par le passage du son qui peut être captée par un
microphone et par le tympan.
Elle reflète les changements locaux de densité de la matière appliquée
par le mouvement ondulatoire.

III.2.1 – FORMULE
P = ρ.c.v(ρ :m. volumique ; C :célérité du son ; v : vitesse des particules)

III.3– PUISSANCE ACOUSTIQUE SURFACIQUE


III.3.1 – DEFINITION
C’est la quantité d’énergie transportée par le son par unité de surface
traversée et de temps.

III.3.2.- FORMULE
W = P.v (w en J.m-2.s-1ou w. m-2 ;p en Pascal (Pa) et v en m.s-1

III.4 – INTENSITE ACOUSTIQUE


III.4.1.- DEFINITION
C’est la qualité physiologique d’un son fort ou faible . Elle est exprimée
en décibel (dB ou en w.m-2 )

III.4.2.- FORMULE
IdB = 10log10 W/Wo

37
IV - CHAINE AUDITIVE : ANATOMIE PHYSIOLOGIQUE DE
L’OREILLE
IV.1 - ANATOMIE
L’oreille est divisée en 3 parties :
- oreille externe (OE)
- oreille moyenne (OM)
- oreille interne (OI)

IV.1.1 – L’OREILLE EXTERNE

38
Elle comprend le pavillon, le Conduit Auditif Externe (CAE). Le tympan
sépare de l’oreille externe de l’oreille moyenne.

IV.1.2 – L’OREILLE MOYENNE


L’oreille moyenne (OM) comprend : la caisse du tympan, cavité
creusée dans l’os temporal, la membrane tympanique , la chaîne des
osselets ou chaîne ossiculaire (marteau, enclume, étrier), des muscles
(muscles du marteau et de l’étrier), la trompe d’eustache, canal étroit
reliant la caisse du tympan au pharynx (carrefour aéro-digestif), les
cellules mastoïdiennes et deux fenêtres, la fenêtre (trou) ovale fermée
par la platine de l’étrier séparant l’OM du vestibule et la fenêtre (trou)
ronde fermé par une membrane séparant l’OM de la rampe tympanique.

39
 La chaine des osselets (ossiculaire)

IV.1.3 – L’OREILLE INTERNE


Elle Comprend le labyrinthe osseux à l’intérieur duquel se trouve le
labyrinthe membraneux qui contient les organes de l’équilibration (le
vestibule) et les organes de l’audition constitués par :
la cochlée ou (limaçon) est constituée de 3 canaux :
1er canal : la Rampe (canal) Vestibulaire  «  RV » contenant un
liquide, la périlymphe riche en sodium (Na). Cette cavité est
séparée du canal ou rampe cochléaire par la membrane
Reissner. Elle appartient au labyrinthe osseux.
2ème canal : Rampe Cochléaire « RC » ou Canal Cochléaire
(C C)contenant l’endolymphe, l’organe de Corti et la membrane
basilaire. La RC ou CC correspond au labyrinthe membraneux.
- l’endolympheriche en potassium (K)
- l’organe de cortisoutenu par les piliers de Corti qui s’appuient
sur la membrane basilaire. L’ensemble des deux piliers est l’arcade
de Corti formant le tunnel de Corti. De part et d’autre de ce tunnel,
sont rangées les cellules sensorielles de l’audition appelées cellules
ciliées qui reposent sur des cellules de soutient ou de support.
o Les cellules ciliées internes (CCI) forment une seule rangée
soit 35000 CCI par oreille
o Les cellules ciliées externes (CCE) disposées en 3 à 5
rangées soit 12000à 19000 par oreille.
Les cellules ciliées possèdent à leur pôle supérieur des cils (60 à 100
cils par cellule). Ces cils sont fixés dans la membrane tectoriale. A la
base des cellules ciliées se trouvent des dendrites, arborisation
nerveuse des cellules nerveuses bipolaires dont les corps forme le
40
ganglion de Corti. Les axones myélinisés des cellules bipolaires
constituent le nerf cochléaire branche auditive s’unissant à la branche
vestibulaire pour former le nerf auditif (VIIIème paire crânienne) formé
de 30000 neurones environs. Ces neurones font relais dans le corps
géniculé interne du thalamus puis un neurone thalamocortical dont les
axones se projette dans l’aire auditive primaire (Aire 41 de BRODMAN)
- La membrane basilaire, c’est le support de l’organe de Corti.
Elle est le point de départ de la transduction, sa longueur est de 30
à 32 mm, sa largeur croît de la base vers l’apex et son épaisseur
décroît de la base vers l’apex, son élasticité est 100 fois plus
élevée à l’apex. Elle sépare le canal cochléaire de la rampe
tympanique
3ème canal : la rampe tympanique ou canal tympanique
Elle correspond au labyrinthe osseux et contient la périlymphe riche en
sodium (Na). Elle communique avec la rampe vestibulaire par un petit
orifice appelé hélicotréma qui est situé au sommet du canal cochléaire

 En résumé, les ondes sonores suivent dans l’oreille, le parcours


suivant : pavillon, CAE, tympan, marteau, enclume, étrier, fenêtre ovale,
rampe vestibulaire, hélicotréma, rampe tympanique, fenêtre ronde,
caisse du tympan.Les mouvements de la membrane basilaire ne sont
que la conséquence du passage de la vibration acoustique dans la
rampe tympanique. 

 Schéma de coupe de l'organe ce CORTI


41
 reille interne

42
 Représentation schématique de l'o

 Schéma général du système auditif

43
IV.2 - PHYSIOLOGIE DE L’OREILLE : LES 3 FONCTIONS DE
L’OREILLE
L’oreille humaine a pour rôle de transformer une vibration
acoustique qui est un signal mécanique en influx nerveux qui est un
signal électrique. Ce signal électrique sera conduit au cerveau. Celui-ci
va élaborer la sensation sonore ou audition. Cela fait intervenir les 3
fonctions de l’oreille :
 fonction de capteur et d’adaptateur d’impédance (OE et OM)
 fonction de transducteur (OI : cochlée)
 fonction d’interprétation (cortex auditif = aire 41 BRODMAN)

IV.2.1 - FONCTION DE CAPTEUR ET D’ADAPTATEUR D’IMPEDANCE


 La fonction de capteur est le fait de recueillir la vibration acoustique
et de l’acheminer vers l’oreille interne. Ce rôle est assuré par l’oreille
externe (pavillon, CAE= et l’oreille moyenne (chaîne ossiculaire ou des
osselets)

 la fonction d’adaptateur d’impédance


Ce rôle est joué par la chaîne des osselets ou chaîne ossiculaire. Par
la transmission de la vibration sonore de l’oreille externe qui est un
milieu aérien de grand volume et de faible pression (V P air) vers
l’oreille interne de faible volume mais où la pression est élevée (milieu
liquidien). Etant l’intermédiaire entre 2 milieux d’impédance acoustique
différente, les osselets jouent le rôle d’adaptateur d’impédance en
exerçant le rôle de levier. Ce rôle de levier est aussi nécessaire entre les
vibrations du tympan de grande surface et celle de la fenêtre ovale de
petite surface

44
IV.2.2 - FONCTION DE TRANSDUCTEUR
Le rôle de transducteur est assuré par la cochlée. C’est le fait de
transformer un signal mécanique (vibration acoustique) en signal
électrique (influx nerveux). Il est appelé transduction mécano électrique
ou à tort transduction électromécanique.
Ce rôle est assuré par les cellules sensorielles de l’audition, principalement
par les cellules ciliées externes (CCE) et accessoirement par les cellules
ciliées interne (CCI), sous la commande des mouvements de la membrane
basilaire d’après la description et les expériences de VON BEKESY

IV.2.3 - FONCTION DE TRANSMISSION ET D’INTERPRETATION DU


MESSAGE AUDITIF
La transmission du message auditif de la cochlée au cortex auditif (air 41
de BRODMAN) se fait par les fibres du nerf auditif par codage de ce
message auditif. Le codage est la mise en forme particulière du
message auditif sous forme d’influx nerveux.
IV.2.3.1 - Codage de la tonie ou hauteur fréquentielle

A - Codage des basses fréquences


- Lieu: près de l’apexde la membrane basilaire où les amplitudes des
contractions de la Membrane Basilaire sont grandes
- Type de fréquence :
fréquences inférieurs à 400 Hz = basses fréquences qui correspond aux
sons graves)
- mécanisme de codage :
La fréquence du son est codée directement par la fréquence des
potentiels d’action des fibres spécialisées du nerf auditif. Ce mécanisme
est limité par la période réfractaire du nerf.

45
B - Codage des hautes fréquences
-Lieu : Ce codage se fait près de la base de la membrane basilaire qui
est plus épaisse que l’apex.

- Type  de fréquence : fréquence égale ou supérieure à 400 Hz =


hautes fréquences qui correspond aux sons aiguës)
- mécanisme de codage : un son de fréquence donnée entraîne
l’apparition de potentiels d’action (PA) de quelques fibres spécialisées
qui ne réagissent qu’à cette fréquence. La fréquence de ces P.A. ne
dépend que de l’intensité du son.

En résumé, la membrane basilaire effectue une analyse spatiale des


fréquences contenues dans un son. C’est l’analyseur harmonique de
l’oreille.

IV.1.3.2 - Codage de la sonie (intensité sonore)

A - Pour des son peu intenses


C’est-à-dire de puissance acoustique inférieure à 80 dB. La sonie est
codée par la fréquence des PA des fibres spécialisées correspondantes
du nerf auditif.

B - Pour sons très intenses


C’est-à-dire des sons forts, de puissance acoustique égale ou supérieure
à 80 dB. Il apparaît un potentiel de sommation (PS) provenant des
axones des CCI. Ce potentiel de sommation déclenche des PA dont la
fréquence augmente avec l’intensité du son au niveau de certaines fibres
spécialisées du nerf auditif.

46
PHYSIOLOGIE DE L’AUDITION : LES 3 FONCTIONS DE L’OREILLE

VIBRATION
ACOUSTIQUE
Onde périodique sinusoïdale

Conduction
aérienne (CAE)

CAPTEURMilieu
OE / OMaérien (OM
(adaptateurd’impédance)

Passage d’un milieu aérien (OE/OM) à un milieu liquidien (OI)

Osdu crâne
TRANSDUCTEUR
(cochlée)

Transformation d’un signal physique en un signal


électrique(PC)Déclenchement d’un influx nerveuxconduit au cortex par
le nerf auditif
TRANSMETTEUR
codage (nerf auditif)

INTERPRETATION
(cortex :aire 41 de Brodman)

SENSATION
SONORE

LA CHAINE AUDITIVE

47
48
 Mouvement des cils des cellules ciliées cisaillement =
ouverture des canaux ioniques du calcium et potassium

IV.3 – POTENTIELS COCHLEAIRES

IV.3 1 –POTENTIEL DE SOMMATION


- Type : c’est une variation de potentiel continu (c'est-à-dire non

alternative)

- Origine : il est produit par les cellules ciliées internes (CCI) qui se
trouvent dans l’organe de Corti

-Rôle : son rôle est accessoire dans l’élaboration du message nerveux


auditif

IV.3 2 – POTENTIEL MICROPHONIQUE COCHLEAIRE


- Type : c’est l’image électrique du signal acoustique

- Origine : il est produit par les cellules ciliées externes (CCE)


-Rôle : son rôle est d’élaborer le message nerveux auditif.

- Distinction entre le Potentiel Microphonique Cochléaire (PMC) et un Potentiel


d’Action (PA) ;
Le PMC est :
- local sans propagation
- modulé (et non en tout ou rien)
- sans seuil maximal (son amplitude augmente avec l’intensité
sonore)
- sans temps de latence
- insensible à l’anoxie (anoxie= diminution de l’oxygène)

49
V - PSYCHO-ACOUSTIQUE : CHAMP AUDITIF HUMAIN
La Psycho-acoustique : c’est l’étude des relations qui existent entre le
stimulus sonore et la sensation auditive qui l’engendre. Elle correspond à
l’étude des qualités physiologiques des sons

V.1 - QUALITES PHYSIOLOGIQUES ET UNITES DU SON


V.1.1 – TONIE (HAUTEUR)
C’est la qualité physiologique qui fait dire qu’un son est grave ou
aigu. Elle est fonction de la fréquence. Les sons de hautes fréquences
sont des sons aigus et les sons de basses fréquences sont des sons
graves. La tonie est principalement liée à la fréquence. Les fréquences
audibles se situent entre 16 Hz et 20kHz. Cet intervalle diminue avec
l’âge.
N.B ; - La sensation de tonie dépend aussi de l’intensité du son
(phénomène de Burton)
- La sensation de hauteur dépend aussi de la durée du son
(phénomène du «clic»)
V.1.2 – SONIE (INTENSITE)
C’est la qualité physiologique qui fait dire que le son est fort ou
faible. C’est l’intensité physiologique de la sensation perçue.
Elle dépend principalement de la puissance acoustique surfacique
et secondairement de la fréquence du son.

V.1.3 – PHONE
C’est l’unité physiologique sans dimension qui traduit le niveau de
la sensation de sonie.

50
Par convention, un son de n dB à 1000Hz a un niveau de sonie de n
phones.La loi de Weber et le postulat de Fechner sont applicables à la
sonie.

V.1.4 – TIMBRE (RICHESSE EN HARMONIQUE)


V.1.4.1 - Définition
C’est la qualité physiologique qui permet de distinguer deux sons
de même tonie et de même sonie. Il est lié au spectre de fréquence du
son c'est-à-dire à la richesse en harmonique et à leur amplitude relative.
C’est-à-dire à sa composition en sons partiels et à leur importance
relative :

V.2 - DIAGRAMME DE WEGEL: CHAMP AUDITIF HUMAIN

W/m2

V.2.1 – Diagramme de WEGEL


Il comprend
- en abscisses : la fréquence du son (Hz)
- en ordonnées : l’intensité du son (dB)
51
Il permet de délimiter le champ auditif du sujet:
- par sa courbe de WEGEL (courbe de seuil absolu ou courbe
isosonique 0 phone) qui représente les variations du seuil absolu
en fonction de la fréquence.
Elle comprend le seuil absolu statique de l’audition correspondant à O
dB à 1000 Hz et un minimum entre 1000 Hz et 5000 Hz notamment à
3000 Hz (où l’oreille est plus sensible)
- par la courbe du seuil douloureux (courbe isosonique 120
phones)
Elle représente les variations du seuil douloureux en fonction de la
fréquence.
- Ces 2 courbes délimitent le champ auditif humain
- zone de validité de la loi de WEBER

 Diagramme de WEGEL

VI - EXPLORATIONS FONCTIONNELLES DE L’AUDITION


L’exploration fonctionnelle de l’audition permet de :
 détecter la surdité ou l’hypoacousie qui est l’atténuation ou la
disparition complète du sens de l’audition
 on distingue 3 types de surdité selon le siège de la lésion
- surdité de transmission
- surdité de perception

52
- surdité mixte
On oppose les explorations subjectives dont les résultats dépendent
largement de la coopération du patient et les explorations objectives.
La connaissance de l’anatomie et la physiologie de l’oreille normale sont
utiles pour comprendre le type et le siège de surdité

VI.1 – EXPLORATIONS FONCTIONNELLES SUBJECTIVES


Elles sont appelées ainsi car elles font appelle à la
compréhension et surtout à la bonne foi du patient. Les résultats
dépendent largement de la coopération de patient.
Malgré cela, ces explorations sont les plus pratiquées car elles
donnent des informations nécessaires pour établir un diagnostic avec
peu de moyen
On distingue les épreuves d’acoumétrie et d’audiométrie

VI.1.1 - EPREUVES D’ACOUMETRIE


VI.1.1.1- ACOUMETRIE VOCALE OU PHONIQUE
Elle consiste à faire répéter au sujet des syllabes prononcées par
l’examinateur :
- La voix chuchotée doit être entendue à environ 7 mètres
- La voix haute doit être entendue à 40 mètres

VI.1.1.2 - ACOUMETRIE INSTRUMENTALE


Elle permet à la fois de tester la conduction aérienne et la conduction
osseuse.
2 épreuves sont souvent pratiquées : RINNE et WEBER

A - EPREUVE DU RINNE :
 Principe :

53
Elle consiste à comparer la durée de la conduction osseuse (DCO) et
celle de la conduction aérienne (DCA) d’une même oreille.

- Un vibrateur électrique ou un diapason vibrant est placé sur la


mastoïde pour l’étude de la conduction osseuse (CO).
- Un diapason vibrant placé à 2 cm du pavillon de l’oreille pour l’étude
de la conduction aérienne (AE).

Schéma: EPREUVE DU RINNE 

54
 Résultats
- chez le sujet normal, la durée de la conduction aérienne (DCA) = 3
fois celle de la conduction osseuse (DCO).
DCA = 3DCO
DCA/DCO = 3
- si le rapport DCA/DCO est inférieur à 3 avec baisse de la DCA
seule = surdité ou hypoacousie de transmission
- si le rapport DCA/DCO est inférieur à 3 du fait que la DCA et DCO
baissent tout deux dans les même proportion ou non on est en
présence d’une surdité ou hypoacousie de perception.
B –EPREUVE DE WEBER
 A–Principe
Elle permet l’étude de la CO seule en court-circuitant le capteur
(OE, OM). Elle se réalise à l’aide d’un diapason vibrant ou d’un vibrateur
électrique posé au milieu du front du sujet à examiner

55
 Test de WEBER

 B- Résultat
En cas de surdité de transmission, le sujet entend mieux du côté
de l’oreille malade. On dit que le WEBER = latéralisé du côté malade
 Explication
Lors d’une atteinte du capteur (OE et/ou OM), l’organisme réagit en
améliorant les performances des cellules sensorielles de la cochlée du
côté malade qui entend mieux le son que l’OI, du côté sain.
.
En cas de surdité de perception, le côté malade par atteinte de
l’OI (cochlée) n’entend plus de son. C’est du côté de l’oreille saine (non
malade) qui entend le son on dit que le WEBER latéralisé du côté
sain.

VI.1.2 – EPREUVES D’AUDIOMETRIE


Il en existe 2 types : l’audimétrie tonale liminaire et l’audiométrie tonale
supraliminaire.

VI.1.2.1 – AUDIOMETRIE TONALE LIMINAIRE


 principe

C'est d’établir les variations du seuil absolu en fonction de la fréquence


du son. Le seuil absolu étant la plus petite intensité sonore que peut
entendre le sujet.
 Matériel :
il comporte:
- une chambre ou cabine insonore,
- un audiomètre muni d’un casque d’écoute

56
57
une chambre ou cabine insonore,

58
 RESULTATS
Les résultats peuvent être exprimés en décibels absolus sur le
diagramme de WEGEL et décibel de perte sur le diagramme
américain.
 Résultats en DECIBELS ABSOLUS

Audiogramme: courbes du sujet d'audition normale et du sujet sourd


en audimétrie tonale liminaire sur le diagramme américain

59
On établit la courbe des seuils absolus en fonction de la fréquence en
ordonnées positives. La courbe du sujet sourd est plus haut située (au-
dessus de celle du sujet normal (ou observateur moyen de référence).
 Résultats en DECIBELS DE PERTE
On établit la variation de la différence de seuil absolu en fonction de la
fréquence sur le diagramme américain en ordonnées négatives.
La courbe du sujet sourd est décalée vers le bas par rapport à celle du
sujet normal (observateur moyen de référence : OMR) dont la courbe est
quasiment horizontale entre 0 et -10 dB (10 dB de perte).
Les différents aspects de la courbe : en cas de :
Par convention : La courbe de la CA est tracée en bleu avec des petits
ronds reliés
La courbe de la CO en rouge avec des croix reliés par des traits

Surdité ou hypoacousie de TRANSMISSION

 Audiogramme d'un sujet atteint de surdité ou


hypoacousie de transmission

60
Surdité ou hypoacousie de PERCEPTION

 Audiogramme d'un sujet atteint de surdité


ou hypoacousie de perception

61
Surdité ou hypoacousie Mixte

 Audiogramme d'un sujet atteint de surdité

ou hypoacousie de MIXTE

62
VI.1.2.2 – AUDIOMETRIE TONALE SUPRALIMINAIRE : TEST DE
FOWLER
 PRINCIPE:

Il consiste à établir les variations du seuil douloureux (intensité au


dessus de laquelle la perception du son devient douloureuse) en fonction
de la fréquence.
C’est la recherche des distorsions de la sensation sonore. Elle
permet d’étudier le phénomène de recrutement en cas de surdité
unilatérale. Pour une fréquence donnée, on recherche l’intensité en dB
du son qui égalise les deux oreilles.

Courbe A: Sujet normal= égalité des deux oreilles


Courbe B: Surdité gauche sans recrutement

63
Courbe C: Surdité gauche avec recrutement à 62 dB et sur-recrutement
au - delà de 65 dB

VI.1.2.3 – AUDIOMETRIE VOCALE


Elle permet de préciser le degré d’invalidité du sujet sourd. On évalue le
pourcentage de mots de plusieurs syllabes intelligemment perçues et
répétées.
Résultats : on construit les courbes d’intensité sonore en dB pour
lesquels 25 à 100 % des mots prononcés sont intelligemment perçus.

64
65
VI.1.2.4 - SYNTHESE : DIFFERENTS TYPES DE SURDITE ET LEURS
SIEGES
VI.1.2.4.1 – SURDITE DE TRANSMISSION
 Audiométrie tonale :
- C.O = normale ; C.A = altéré (sons graves : sons de basse fréquence)

 Acoumétrie
- Weber : latéralisé du côté de l’oreille malade
- Rinne : positif et asymétrique

 Audiométrie vocale
-Courbe : décalée à droite sans déformation

 Lésions
- Sièges : capteur (oreille externe, oreille moyenne)
- Types : infection, traumatisme, ostéopathie, corps étranger

66
VI.1.3.2 – SURDITE DE PERCEPTION
 Audiométrie
- C.O = altérée ; C.A = altéré (sons aigus, sons de haute fréquence)
 Acoumétrie
- Weber : latéralisé du côté de l’oreille saine
- Rinne: négatif
 Audiométrie vocale
- Courbe : décalée à droite et déformée en cloche ou en plateau
 Audiométrie supraliminaire
- Fowler : Recrutement
Lésions
- Sièges : Cochlée, nerf auditif, cortex auditif
- Types : infection, traumatisme, dégénérescence, toxicité, tumeur

VI.1.3.3 – SURDITE MIXTE


 Audiométrie tonale
- C.O = normale ou altérée (son aigu) ; C.A = très altéré

 Acoumétrie
- Weber : latéralisé des 2 côtés
- Rinne : mixte

 Audiométrie vocale
- Courbe : décalée et altérée

 Lésions
- Sièges : capteur et oreille interne
- Types : infection, traumatisme, dégénérescence, toxicité, tumeur

67
VI.2 - EXPLORATIONS FONCTIONNELLES
OBJECTIVES
Elles ne nécessitent pas le concours actif du patient. C’est l’étude des
phénomènes neuro- sensoriels de l’audition.

VI.2.1 - ELECTROCOCHLEOGRAPHIE : POTENTIEL D’ACTION


GLOBALE DU NERF AUDITIF
Principe : l’enregistrement des phénomènes électriques qui
apparaissent dans la cochlée sous l’effet d’une stimulation sonore.

Technique : elle est difficile à mettre en œuvre. Il s’agit d’introduire


une microélectrode dans la caisse du tympan jusqu’à la fenêtre
ronde.

Résultat : c’est la mise en évidence du potentiel d’action globale


(PAG) qui est la manifestation du fonctionnement de l’organe de
CORTI.

VI.2.2 – ELECTROENCEPHALOGRAPHIE (EEG) : POTENTIELS


EVOQUES AUDITIFS (PEA)
Principe : il est basé sur l’enregistrement des phénomènes
électriques du Cortex cérébral.
La technique comporte 2 méthodes :

- une méthode traumatique qui consiste en la trépanation osseuse


(orifice dans l’os du crâne) qui est suivie de la dissection de la dure
mère, feuillet méningitique de mettre l’électrode en contact avec l’aire
auditive (aire 41 de Brodman).

68
- L’autre méthode plus facile et non traumatisante consiste à placer les
électrodes sur le cuir chevelu pour enregistrer les signaux électriques
sous forme de courbes.
Résultats : C’est l’enregistrement des potentiels évoqués auditifs
qui comporte des potentiels secondaires diffus nécessitant un
moyennage pour extraire le potentiel auditif

IMPEDANCEMETRIE (TYMPANOMETRIE) 

69
I. - SCHEMA D’UNE IMPEDANCEMETRIE
 Tubulure n°1= Emission sonore 220 Hz à 65 dB).

 Tubulure n°2 = l’onde réfléchie de l’émission sonore revient au


microphone.

 Tubulure n°3 = on introduit une pression aérienne.

II. - PRINCIPE 
IL s’agit de tracer le graphique des variations de la compliance (unité
relative) en fonction des variations de la pression aérienne exercée
dans le conduit auditif externe. On peut faire cette étude : soit en
recherchant les valeurs absolues, soit en recherchant des valeurs
arbitraires.
- la compliance : unité relative: (UR)reflète les modifications de
l’élasticité du système tympano-ossiculaire.
- les pressions mesurées sont celles exercées dans le conduit auditif
externe obturé par la sonde.
III – RESULTATS
III.1 - LA COURBE: tympanogramme obtenu, s’interprètera en fonction
de plusieurs paramètres :
 Sa hauteur qui dépend de la valeur statistique de
l’impédance ;
 La position du sommet par rapport à l’axe « O »,
correspond à l’équi-pression entre le conduit auditif et
la caisse du tympan ;
 La forme : un tympanogramme normal comporte un
sommet aigu.
 Toute entrave à l’élasticité du tympan va modifier ce
sommet ; l’abaisse, l’arrondit ou le fait disparaître.

70
Il faut noter que :
 Le sommet du tracé est situé entre des positions
extrêmes
= soit en hauteur, la compliance peut varier normalement
de 5 unités relatives allant de : + 1 à + 4 (suivant les
appareils)

= soit le sommet peut être situé dans une zone comprise entre ± 50 mm
de part et d’autre de l’axe de pression 0.
(ne pas confondre ces limites du gradient de BROOKS)
 La branche gauche de la courbe n’est pas forcement
symétrique de la droite. Très souvent, on ne retrouve la
valeurs primitive de confiance que pour une pression
de – 300 mm d’eau environ.

III.2 - LE GRADIENT DE BROOKS


III.2.1 - LE TRACE
Si l’on trace de part et d’autre de l’axe passant par le sommet
deux droites verticales situées, l’une à + 50 mm, l’autre à –50 mm de ce
dernier. On rencontre les deux branches du tracé en deux points
symétriques. L’horizontale passant par ces points isole la partie
supérieure du tympanogramme.
III.2.2 - RESULTATS
La hauteur de cette partie correspond normalement à 40% de la
hauteur totale = gradient de BROOKSa une valeur normale = 40%.
III.2.3 - INTERPRETATION
C’est une donnée fondamentale en tympanométrie, lorsque le chiffre du
gradient est compris dans une fourchette de :

71
 0 à 10% (nul) on peut affirmer que l’oreille est le siège d’un
épanchement liquidien.

 11 à 39 % : on peut affirmer que l’oreille moyenne est sèche. Le


gradient étant d’autant plus bas que la dépression sera plus forte.
On a un dysfonctionnement tubaire.

 Supérieur à 40% : on peut affirmer qu’il y’a hyper mobilité


tympanique (dysfonctionnement (hyper mobilité)ossiculaire)

III. 3 - DIFFERENTES COURBES NORMALE ET PATHOLOGIQUES


 Courbe N° 1 : Oreille normale (tympan normal)

 Courbe N° 2 : Obstruction tubaire simple (Trompe d’Eustache bouchée)

 Courbe N° 3 : Obstruction tubaire avec présence de sérosité et/ou de


mucosité dans la caisse du tympan = courbe arrondie dont le sommet se
situe sur l’axe de -200mmH20
 Courbe N° 4 : Caisse du tympan (oreille moyenne) entièrement remplie de
sécrétions = courbe plate

 Courbe N° 5 : Otospongiose = blocage de la chaîne ossiculaire (étrier)

 Courbe N° 6 : Rupture de la chaîne ossiculaire hypermotilité

 Courbe N° 7 : Tympan cicatriciel =perforation du tympan fermée par une


membrane pellucide tympan

72
1 2

4
3

73
6
5

CONCLUSION L’audition est une fonction sensorielle essentielle


qui permet à l’individu d’entrer en contact avec le milieu extérieur. Son
étude requiert une connaissance de la physique à minima, de
l’anatomie des voiesauditives et la physiologie neurosensorielle.

Les explorations fonctionnelles subjectives notamment


l’audiogramme de l’audiométrie tonale liminaire associé au test de
WEBER peu coûteux mais partiellement assujettis à la coopération du
patient, permet dans la plus part des cas, de faire le diagnostic du type
et du siège de l’atteinte auditive.
Sinon, il faut recourir aux explorations fonctionnelles objectives, plus
complexes, onéreuses et invasives mais utiles dans les atteintes de
l’oreille interne qui justifient souvent, une correction chirurgicale.

74
NOTIONS ELEMENTAIRES D'HEMODYNAMIQUE

I – PRINCIPALES UNITES
I.1 – LES DEUX SYSTEMES
I.1.1 –Système C.G.S.
Les paramètres physiques sont exprimés en cm, en gramme et en seconde.
Force Dyne
La pression P = Surface = = la Barye
cm 2
Ce système est rarement utilisé. actuellement on utilise beaucoup plus le système
M.K.S.A.
I.1.2 – Système M.K.S.A. : Système International (S.I.)
C’est le seul actuellement utilisé, il est donc à connaître parfaitement. Tous
les paramètres s’expriment en : Mètre, Kilogramme, Seconde, Ampère.

I.2 – ETUDE DE LA PRESSION


Soit une colonne de liquide, dont la base a une surface ( S).

La masse (M) de cette colonne, soumise à l’attraction de la pesanteur ( g) subie une

Force F = M x g.
F
La Pression P =
S

M = ρV
ρVg ρ S h g
V = Sh P= S
=
S P = ρgh

I.2.1 - – UNITES DE PRESSION


I.2.1.1 – LE PASCAL = 1 Newton / m2 ou ( 1Pa = 1N/m2 )

I.2.1.2 - LE BAR = 105 Pa

75
I.2.1.3 - le kg/cm2 = ( Masse de 1 kg X 9.80 ) / cm2
= 9,80 . 104 Pa

I.2.1.4 – L’ATMOSPHERE
C’est la valeur de la Pression atmosphérique au niveau de la mer ayant
pour altitude = 0 mètre.
Dans une cuve à mercure (Hg), surmontée d’un tube où règne le vide, le Hg s’élève
à une hauteur de 760 mm

P = ρ.g.h
13,6. x 10−3
ρ = 13,6 g/cm³ = −6 = 13,6.10³ kg/m³ = masse volumique
10

g = 9,80 m
h = 760 mm = 760.10-3 m
P = 101 kPa

1 Atm = 1, 013 . 105 Pa

I.2.1.5 – LE MILLIMETR DE MERCURE (mm Hg)


C’est la pression qui produit une dénivellation de 1 mm Hg dans un

baromètre à Hg dont la masse volumique ρ = 13,6 g/cm³.

P = ρ.g.h
= 13 600 . 9,80 . 10-³

= 133,3 Pa

1 mm Hg = 133,3 Pa

I.2.1.6 – LE CENTIMETRE D'EAU ( cm d'eau)

76
C’est la pression qui produit une dénivellation de 1 cm dans un baromètre à

eau dont la masse volumique = 1 g/ cm³.

P = P.g.h
= 10³ .9,80 . 10-2
= 98 Pa

1 cm de H2O = 98,1 Pa

I.2.1.7 – UN METRE D'EAU (1 m de H2O)

P = P.g.h
= 10³ .9,80 . 10-2
= 9,80 Pa

1 mètre d’eau = 9,80 .10³ Pa

I.2.1.8 – DIX METRES D'EAU(10 m de H2O)

P = P.g.h
= 10³ .9,80 . 10
= 9,80 . 104

10 mètres d’eau = 9,80 .104Pa

77
I.2.1.9 – TABLEAU RECAPITULATIF
Les unités de pression sont extrêmement nombreuses ; nous
avons regroupé les principales dans le tableau suivant, ainsi que les
valeurs de leur coefficient de conversion.
Unités de Pascal Bar kg . cm-2 Atmosphèr mm hg
pression e
Pascal 1 10-5 1,02 . 10- 0,987 . 10-5 0,75 . 10-2
5

Bar 10 5
1 1,02 0,987 750
Atmosphère 1,013 . 1,013 1,033 1 760
105
mm Hg 133,3 0,133 .10 1,36
3
. 10- 1,315 . 10-3 -

I.2.2 – QUELQUES PRESSIONS PHYSIOLOGIQUES


 La Pression Artérielle (prise chez votre médecin généraliste)
Sujet couché au repos depuis 10 minutes.
- Pression systolique : 130 mmHg = 130 x 133,3 Pa
= 17329 Pa
 17 kPa
- Pression Diastolique: 80 mmHg = 80 x 133,3 Pa
= 10664
 10 kPa

 Pression du liquide céphalo-Rachidien (L.C.R.)


Contenu dans l’espace sous-arachnoïdien, il baigne le cerveau et la
moëlle épinière
= 10 cm à 15 cm d’eau
= 1000 Pa à 1500 Pa
= 1 kPa à 1,5 kPa


78
 Pression Intraoculaire
= Normalement < 20 mm Hg soit <2,6 k Pa
= Glaucome : 100 à 120 mm Hg soit 13 à 16 kPa.
II – LA VISCOSITE
INTRODUCTION
Le sang n’est pas une solution simple, mais une suspension de
globule dans une solution macromoléculaire (albumine et globuline).
L’écoulement du sang est fonction de sa viscosité, qui traduit les
frottements avec dissipation d’énergie, entre les forces moléculaires des
différents éléments figurés.
 est donc un paramètre physique qu’il faut relier aux Frottements.

II.2 – DEFINITION DU COEFFICIENT DE VISCOSITE ()


Considérons un liquide au repos et divisons-le en couches
parallèles supposées planes réalisant une structure lamellaire.
Supposons que le plan P1 soit animé d’une vitesse V1.
Le plan sous-jacent qui est à une distance dx sera entraîné à une
vitesse V2 < V1, cela par suite des forces de frottements, le plan P2
étant entraîné par sa force supérieure et retenu par sa face inférieure.
Si les vecteurs V1 et V2 sont parallèles, on dit que le régime est
Laminaire.
Si V1 et V2 ne sont pas parallèles, le régime est dit Turbulent ou
Tourbillonnaire.
L’entraînement du plan P2 et P1 conduit à admettre l’existence d’une
force dite de viscosité qui sont dues aux frottements entre les lames de
liquide

79
II.3 – LIQUIDE NEWTONIEN
La force F de frottement est proportionnelle à la surface en regard
S des deux lames 1 et 2.
La force F est également proportionnelle au gradient de vitesse (grad v) :
v 1−v 2 dv
gradient de vitesse (grad v) = x − x = dx
1 2

dv
On peut donc écrire: F = S d x

avec , le coefficient de proportionnalité lié à la nature du fluide.

80
Dans le cas d’un liquide NEWTONIEN,  est indépendant du gradient de
vitesse grad v. L’eau est un liquide NEWTONIEN.

II.4 – FLUIDE NON NEWTONIEN


La viscosité est une fonction de la vitesse d'écoulement.

II.5 - UNITES
−2
F . d x MLT L
= 2 −1 = ML-1T-1 (M= masse; L=longueur ; T= temps)
S.d v L ¿

 Système M.K.S.A.
= kg . m-1. s-1 = 1 Poiseuille

 Système C.G.S.
= g.cm-1.s-1 = Poise

Conversion : 1 Poiseuille = 103g . 10-2 cm . s-1


= 10 Poises

1 poiseuille = 10 Poises

II.6 – INFLUENCE DE LA TEMPERATURE SUR LA


VISCOSITE DES LIQUIDES

TEMPÉRATUR 20° 37°


E

VISCOSITÉ 1.10-3 0,7.10-3

81
II.7 - FORMULE DE STOCKS, RESISTANCE AU
DEPLACEMENT
L’expérience montre que lorsqu’un mobile quelconque, placé dans
un liquide, est soumis à une force motrice constante F, son mouvement
devient rapidement uniforme.
Les forces de viscosité ont une résultants R: de même direction que F et
de sens opposé à celui-ci. Les forces de viscosité sont dues aux
frottements qui résistent au déplacement du fluide.

⃑ ⃑
A l’équilibre : F + R = 0
Si l e mobile est une sphère de rayon r, la loi de Stokes permet d’écrire
F = R = 6 r Ve

82
F
Ve = 6 π r

III – ELEMENTS D’HEMODYNAMIQUE

III.1 – PRESSION HYDROSTATIQUE DU SANG DANS UN


VAISSEAU. RAPPEL DES LOIS DE PASCAL
III.1.1 - 1ère loi de Pascal: en chaque point M d'un fluide, il existe une pression
hydrostatique s'exerçant dans toutes les directions

III.1.2 - 2ère loi de Pascal: la pression est la même en tout point d'un
fluide continu, homogène, au même niveau

III.1.2 - 3ème loi de Pascal: la pression augmente avec la profondeur


d'une quantité ΔP=ρ.g.h

83
III.2 – PRESSION PERIODIQUE. PRESSION MOYENNE
DANS UNE ARTERE
Il est clair que l’impulsion motrice du cœur étant périodique, et
comportant une systole et une diastole, on enregistrera une haute
pression systolique et une basse pression diastolique que peut suivre
l’électronanomètre, alors qu’un manomètre à mercure n’enregistrera
qu’une pression moyenne.
Par définition, la pression moyenne sera sur une période T :

1 T
P m= ∫ P . dt .
T 0

Elle sera donc différente de la moyenne arithmétique des pressions


systolique et diastolique.
L’expérience montre que :

Pression systolique+2 x Pression diastolique


P m=
3

84
85
I - NOTIONS ELEMENTAIRES
SUR LES BASES PHYSICO-CHIMIQUES DE LA
TRANSMISSION SYNAPTIQUE

PLAN

INTRODUCTION

I. ANATOMIE ET HISTORIQUE DE LA DECOUVERTE DE


LA SYNAPSE

II. MECANISME DE LA TRANSMISSION SYNAPTIQUE

III. NATURE DU TRANSMETTEUR CHIMIQUE DES


DIVERSES SYNAPSES

IV. ETUDE PHYSICOCHIMIE DES TRANSMETTEURS ET


DES TERMINAISONS NERVEUSES PRE-
SYNAPTIQUES

V. ETUDE PHYSICOCHIMIQUE DE L’ELEMENT POST-


SYNAPTIQSUE

CONCLUSION

86
INTRODUCTION
La synapse se définit comme étant l’aire de jonction: entre deux
Neurones (synapse neuro-neuronale) ou entre un neurone ou nerf et un
muscle (synapse neuro-musculaire)
Actuellement, la synapse est définie comme une région de contact
virtuel entre deux neurones où apparaissent des différenciations
structurales et fonctionnelles de telle nature que dans les circonstances
déterminées, l’activité d’un neurone entraîne l’excitation ou l’inhibition de
l’autre neurone.
L’élément nerveux qui exerce l’action est pré-synaptique et celui qui la
reçoit est dit post-synaptique.
Ce terme de synapse s’applique aussi aux régions de contact étroit
entre un neurone et une cellule effectrice.
Exemple cellule musculaire.

I – ANATOMIE ET HISTORIQUE DE DECOUVERTE DE LA


SYNAPSE

I.1 – ANATOMIE

La synapse est composée de :

87
I.2 – HISTORIQUE DE DÉCOUVERTE DE LA SYNAPSE
EN 1844, CLAUDE BERNARD Soulève le mode d’action du curare.
Sur une patte de grenouille, le curare (paralysant) n’agit uniquement
que sur la partie périphérique du nerf moteur.

88
plus tard ROUGET et KUNHE, précisèrent la structure de cette
partie périphérique du nerf par l’existence d’une discontinuité entre la
fibre nerveuse et la fibre musculaire. Ces auteurs avaient pensé
auparavant qu’il y avait contact entre les deux systèmes organiques
donc l'existence d'une continuité.
En 1880, SANTIAGO démontra le contact virtuel des deux
éléments nerveux: les neurones nommées par WALDEYER.

En 1897, SHERRINGTON appela cet espace de contact virtuel :


synapse.
Mais une fois que la synapse fut identifiée, se posait le mécanisme de la
transmission synaptique.
.
II – MECANISME DE LA TRANSMISSION SYNAPTIQUE
Le mécanisme de fonctionnement de la synapse a été fortement
discuté. Actuellement, il est admis le schéma suivant

89
Figure 1: Mécanisme de la transmission synaptique

90
Figure 2: Cycle métabolique de l'acétylcholine (Ach) dans la
plaque motrice
L’existence d’un mécanisme chimique de la transmission est établit
mais quelle est la nature de ces neuro-transmetteurs, la physiologie de
ces neuro-transmetteurs, leur formation, leur concentration, leur
libération et mode d’action ?

91
III –NATURE DU TRANSMETTEUR CHIMIQUE DES
DIVERSES SYNAPSES

III.1 – SYNAPSE DU SYSTEME NERVEUX


PARASYMPATIQUE
LOEWI avait identifié une substance qu’il avait appelée substance
vagale mais trop labile. Cette substance vagale a été identifiée comme
étant Acétylcholine qui est l’agent neurotransmetteur au niveau des
synapses neuro-effectrices du nerf parasympathique qui peut être
inhibiteur (cœur) ou excitateur (glandes salivaires).

III.2 – SYNAPSES DU SYSTÈME SYMPATHIQUE


Les fibres nerveuses du système sympathique mettent en jeu deux
transmetteurs différents :
- La noradrénaline
- L’acétylcholine
qui définissent deux espèces de fibres :
- Les fibres cholinergiques
- Les fibres adrénergiques

III.3 – SYNAPSES NEURO-MUSCULAIRES


La transmission neuromusculaire, aussi rapide qu’elle soit, met en
jeu un transmetteur chimique : l’Acétylcholine.

III.4 – SYNAPSES NEURO-NEURONIQUES


Il est admis que l’acétycholine est le neurotransmetteur des
synapses centrales. Néanmoins, on trouva dans le système nerveux
central de l’adrénaline et de la noradrénaline dont l’effet
neurotransmetteur à ce niveau reste difficile à prouver.

92
IV – ETUDE PHYSICOCHIMIQUE DES TRANSMETTEURS ET
DES TERMINAISONS PRE-SYNAPTIQUES

IV.1 – ACETYLCHOLINE
IV.1.2 – DISTRIBUTION DE L’ACÉTYLCHOLINE DANS L’ORGANISME
L’acétylcholine existe dans les fibres nerveuses cholinergiques
avant d’être libérées au niveau de la synapse au moment de la
transmission.
Elle est présente en quantité notable dans beaucoup de structure du
cerveau.

IV.1.3 – FORMATION DE L’ACÉTYLCHOLINE: LA CHOLINE-

ACÉTYLASE

Elle se forme sur place dans le neurone selon la formule

Figure 3: Formation de l'acétylcholine (Ach)

93
IV.1.4 – DESTRUCTION DE L’ACÉTYLCHOLINE : LES

CHOLINESTÉRASES

L’acétylcholine est détruite par la cholinestérase qui très répandue dans


certaines parties du SNC, racine postérieure, antérieure cervelet,
thalamus, bulbe olfactif, cortex cérébral,.

Figure 4: Cycle de l'acétylcholine

94
IV.2 – NORADRENALINE

IV.2.1 – DESTRUCTION DE LA NORADRÉNALINE


Elle est présente dans de nombreux nerfs périphériques et dans la moelle
épinière et faiblement dans le cerveau.

IV.2.2 – FORMATION DE LA NORADRÉNALINE

cette formation se fait selon le schéma ci-dessous:

Figure 5 : Formation de l'adrénaline

95
IV.2.3 – DESTRUCTION DE LA NORADRÉNALINE

Figure 6 : Destruction de la noradrénaline

96
V – ETUDE PHYSICOCHIMIQUE DE L’ELEMENT POST
SYNAPTIQUES

V.1 – POTENTIELS POST-SYNAPTIQUES


L’effet post synaptique d’un neurotransmetteur consiste soit : en une
augmentation ou en une diminution de la polarisation de la membrane post
synaptique.

V.2 – GENÈSE DES POTENTIELS


Le neuro-transmetteur se fixe sur certaines molécules membranaires pour
modifier sa perméabilité.
Les potentiels inhibiteurs sont des surpolarisations. Le potentiel inhibiteur agit
sur la membrane postsynaptique avec un accroisement de la conductance aux ions
potassium(K+) et chlore (Cl-)

CONCLUSION

Les bases physiques de la transmission synaptique exige la connaissance de


l’anatomie de la synapse comme un espace virtuel entre 2 neurones ou entre un
neurone et une autre cellule (cellule musculaire par exemple).

Le potentiel d’action (PA) qui vient de l’axone pré synaptique ne passe pas
directement du secteur pré synaptique au secteur post synaptique. Une
dépolarisation est nécessaire jouant sur la concentration de l’ion calcium (ca++)qui
agit à son tour sur des vésicules qui entrent en contact avec la zone post synaptique
par libération d’un neurotransmetteur , l'acétylcholine (Ach) qui lui-même agit sur
certaines molécule de la membrane post synaptique pour le passage du PA = influx
nerveux suivi de la destruction du neurotransmetteur pour interrompre l’action du PA
sur la cellule post synaptique.

On comprend dès lors que certaines substances qui empêchent la destruction


du neurotransmetteur et laisser perdurer l’action du PA pour que la cellule post
synaptique soit excitée en permanence. C’est probablement le rôle de certaines
toxines comme celle produit par le bacille du tétanos.

97
ELECTROPHYSIOLOGIE DELA FIBRE NERVEUSE

INTRODUCTION,
Le neurone se défini comme étant l’unité morphologique et
fonctionnelle du tissu nerveux. On lui distingue:
- l’axone ou cylindraxe = 1 prolongement
- le soma = corps cellulaire
Il existe une différence de potentiel (DDP) entre les 2 faces de la
membrane cellulaire au repos appelé potentiel de membrane ou
potentiel de repos (PR)
La cellule nerveuse est excitable et déclenche un potentiel d’action
(PA) au stimulus de nature variable (électrique, chimique ; mécanique).

I – ANATOMIE ET FONCTIONS DU NEURONE

 ANATOMIE DU NEURONE

98
Un nerf est un ensemble de fibres nerveuses constitué par les axones
d’un groupe de neurones.

Le neurone :
- reçoit des signaux électriques, chimiques et mécaniques en amont,
- effectue l’intégration de ces signaux sous forme de potentiel
réception (P. Réception)
- produit un potentiel d’action (PA)
- conduit et transmet ce signal à la cellule suivante par la synapse.
Cette séquence est constituée d’une dépolarisation suivie d’une
repolarisation. On dit que le PA est une inversion du Potentiel
membranaire qui se propage.

II – LA FIBRE NERUVEUSE AU REPOS : POTENTIEL DE


REPOS (PR)

II.1 – ORGINE DU POTENTIEL DE REPOS


Le potentiel de repos est la valeur du potentiel de membrane
d’une cellule au repos (stationnaire). Il est toujours négatif du fait de
l’inégalité de répartition des ions entre les 2 faces de la membrane
cellulaire qu’ils peuvent traverser plus ou moins facilement.
L’étude des gradients transmembranaires de concentration et de
potentiel permet d’affirmer que le sodium (Na+) est principalement l’ion
responsable de l’existence du potentiel de repos.
++++
----

----
+++=
++++

99
 SCHEMA DE LA POLARISATION D’UNE FIBRE NERVEUSE
AU REPOS : POTENTIEL DE REPOS (PR)

Si l’on compare le gradient transmembranaire de concentration et


celui du potentiel électrique, on constate que :
- le sodium (Na+) tend à entrer dans la cellule par diffusion (puisqu’il
y est moins concentré qu’à l‘extérieur) et par migration électrique
puisque l’intérieur de la cellule est négatif,
- Le potassium (K+) tend à sortir par diffusion (puisque sa
concentration est plus élevée à l’intérieur de la cellule) et rentrer
par migration électrique,
- Le chlore (cl-) entre dans la cellule par diffusion et en sort par
migration électrique.
La théorie de BOYLE et CONWAY et celle de HODGKIN et
HUXLEY avec quelques limites expliquent les phénomènes ioniques à la
base du potentiel de repos et de sa stationnarité qui est maintenue grâce
au transfert actif d’ions parla pompe sodium- potassium (Na-K) ATP
dépendant puisqu’elle consomme de l’énergie venant de l’ATP.

100
 SCHEMA DE LA POMPE SODIUM-POTASSIUM
(POMPE NA-K)

Cette Pompe fait entrer 1Na+ et fait sortir 1K+ c’est le couplage 1/1 selon
théorie de HODGKIN -HUXLEY.
Si l’on injecte de l’ouabaïne, le potentiel de repos (PR) chutte
brutalement de quelques volts donc cette pompe est électrogénique
contrairement à ce que dit la théorie de HODGKIN - HUXLEY. En réalité
cette pompe Na- K fait sortir 3 ions sodium (3Na+) et fait entrer 2 ions
potassium (2K+) = couplage 3/2

II.2 – MESURE DU POTENTIEL DE REPOS


II.2.1 – BUT :
C’est de chiffrer la valeur de la différence de potentiel membranaire.
Vm = Vint – Vext

II.2.2 – MATERIEL ET METHODE


On utilise de microélectrodes afin de ne pas léser de façon significative
la cellule. Ce sont des électrodes du 2 ème genre à solution saturée en
chlorure de potassium. On dispose d’une électrode extracellulaire et une
microélectrode introduite dans la membrane.

II.2.3 – RESULTATS

Vm = Vint – Vext = - 50 à – 90 mV

III – EXCITATION : POTENTIEL D’ACTION (PA)


101
III.1 – LOIS DE L’EXCITATION
III.1.1 – DEFINITION
Le stimulus peut être hyperpolarisants ou dépolarisants. Les lois de
l’excitation régissent l’apparition et la propagation du Potentiel d’Action
(PA) d’une fibre nerveuse ou d’un nerf.
C’est un ensemble de règles faisant intervenir dans des conditions
expérimentales, les notions suivantes :
- le seuil d’excitation et rhéobase,
- la loi du tout ou rien (F. nerveuse),
- la relation intensité-durée,
- le phénomène d’accommodation,
- la chronaxie et le temps utile,
- le cycle d’excitabilité,
Nous allons étudier ces notions une à une :

III.1.2 – SEUIL D’EXCITATION, RHEOBASE, LOI DU TOUT OU RIEN

III.1.2.1 – SEUIL ABSOLU D’EXCITABILITE


C’est la valeur minimale de l’intensité du stimulus électrique
susceptible de provoquer un PA dans des conditions expérimentées
données.
Ce seuil s’appelle rhéobase quand le stimulus est un courant
galvanique c’est-à-dire un courant en échelon rectangulaire. Elle est fixe
pour une fibre donnée si les conditions expérimentales sont
déterminées.
III.1.2.2 – LOI DU TOUT OU RIEN
C’est une caractéristique de la fibre nerveuse et non d’un nerf
entier.

102
La réponse de la fibre nerveuse est invariable c’est-à-dire que le PA est
de même forme et de même amplitude quelque soit l’intensité du
stimulus supra-liminaire.

III.1.2.3 – PHENOMENE D’ACCOMMODATION


Le seuil absolu d’intensité de la fibre augmente à une certaine
vitesse quand on augmente l’intensité du stimulus. Ce phénomène se
produit quand on augmente très lentement l’intensité du stimulus.

III.1.2.4 – RELATION INTENSITE-DUREE


Elle permet de définir le temps utile et la chronaxie
Intensité liminaire

 COURBE INTENSITE – DUREE

Temps utile : C’est la durée de stimulation nécessaire pour que


l’intensité liminaire atteigne 1 fois la rhéobase. Ce
temps est difficile à mesure.

103
Chronaxie : C’est la durée de latence entre l’installation d’un échelon
courant galvanique dont l’intensité est égale à 2 fois la
rhéobase.
La chronaxie varie peu en fonction des conditions expérimentales.
Elle caractérise assez bien la vitesse de conduction d’une fibre qui est
égale 1 cm/chronaxie.
N.B. : la durée d’un PA = 6 chronaxies

III.2 – POTENTIEL D’ACTION D’UNE FIBRE AMYELINIQUE


Le PA est une séquence de modification du potentiel de membrane
de la cellule excitable provoquée par une stimulation supra-liminaire. Il
est caractérisé par les éléments suivants :
- l’existence d’un temps de latence entre la stimulation et son
apparition
- l’existence d’un seuil absolu d’excitabilité
- sa propagation le long de la fibre
- la constance de sa forme et de son amplitude.
III.2.1 – DESCRIPTION D’UN POTENTIEL D’ACTION

104
 POTENTIEL D’ACTION CELLULAIRE

a – pré-potentiel (ab) et potentiel critique (b)

105
 Zone (ab) Cette variation de la DDP membranaire est locale,
graduable et propageable électroniquement. Elle précède et déclenche
le spike si son amplitude est telle que la DDP membranaire atteint un
seuil appelé potentiel critique (point b).

b – potentiel de pointe ou  spike  (zone bcd) :


- bc = phase ascendante = dépolarisation
- cd = phase descendante = repolarisation
C’est une variation brève et ample de la DDP membranaire. Il est
déclenché par le potentiel critique. Son amplitude est de 100 mV, sa
durée est de 6 chronaxies ce qui correspond à une milliseconde. Il
implique une inversion de la polarité membranaire. Il obéit à la loi du
tout ou rien donc non graduable.

c – post- potentiel négatif


il achève la repolarisation entamée par la phase descendante, son
amplitude = 1 à 10 mV, sa durée (10 à 200 ms). Elle est variable en
fonction de la fibre nerveuse.

d – post potentiel positif (zone ef ):


C’est la phase d’hyperpolarisation
- durée : 50 à 1000 ms
- amplitude = faible 0,2 à 0,5 mV elle n’excède guère 30 mV
e – périodes réfractaires et supraliminaires
Elle correspond à l’action du 2ème stimulus après le PA.

 Période réfractaire absolue (PRA)


C’est la période qui suit immédiatement la phase d’activité de la fibre
nerveuse

106
pendant laquelle le 2ème stimulus ne donne aucune réponse.
- sa situation : Elle est contemporaine de la portion ascendante et du
début de la portion descendante du spike.
- sa durée : 1 ms.

 Période réfractaire relative (PRR)


- sa situation : contemporaine de la fin de la phase descendante du
spike, et du début du post potentiel négatif
- sa durée : inférieure 10 mV
o Période supranormale (PSN)
C’est la période durant laquelle l’intensité liminaire est inférieure à
celle du PA.
elle est contemporaine du post potentiel négatif
III.2.2 – ROLE DES IONS DURANT LE PA
Les phénomènes électriques survenant au cours du PA s’expliquent
par les échanges ioniques à travers la membrane cellulaire.

 Courbes de variation de la perméabilité membranaire aux


ions Na+, K+ , cl- ,lors du PA

107
N
+

 Tableau de la Perméabilité membranaire aux ions a K+ et

cl- lors des états de polarisation de la membrane cellulaire.

Etat de m. cellulaire Au repos Durant le PA Durant le


Ions post potentiel

N
+
 ++++ 
a

K+ + + ++++
Cl- +++ +++ +++

A – LORS DE LA DEPOLARISATION
L’apparition d’une pointe (SPIKE) de PA est concomitante à une
augmentation initiale rapide et transitoire de la perméabilité diffuse de la

N
+

membrane cellulaire au a et à une augmentation retardée plus lente et


prolongée au K+ du fait de la dépolarisation
 donc l e PA est caractérisé par 2 phénomènes:

- échanges ioniques par ouverture des canaux ioniques donnant un

N
+

flux entrant a

- et la dépolarisation

108
ces 2 phénomènes s’amplifient mutuellement et expliquent la forte
amplitude et la brièveté du potentiel de pointe (SPIKE).

B – LORS DE LA REPOLARISATION ET DE L’HYPERPOLARISATION


Lorsque la pointe du potentiel SPIKE est atteint c’est la fin de la
dépolarisation. La perméabilité membranaire au Na+ diminue
rapidement jusqu’à sa valeur initiale. Ce fait est conjugué avec une
augmentation de la perméabilité aux ions K+ qui correspond à une
élévation du flux sortant de K+.
Ce flux sortant de K+, responsable de la repolarisation de la membrane
est étalé dans le temps. La DDP membranaire tend vers le potentiel de
NERNST du K+ qui correspond à – 95 mV qui est supérieur en valeur
absolue au potentiel de repos (PR).
Ce dernier fait explique l’hyperpolarisation caractérisant le post potentiel
positif.

EN RESUME
 Durant la phase ascendante du SPIKE

Rôle prédominant du Na+, la DDP membranaire tend vers + 65 mV c’est


la dépolarisation.
Apparition des mécanismes d’inactivation responsable de la
diminution de la perméabilité membranaire au Na+ d’une part et d’autre
part cette membrane reste perméable aux K+ et Cl-.

 Durant la phase descendante du SPIKE et les 2 post potentiels


Rôle prédominant du K+. La DDP membranaire tend vers –95 mV. c’est
la repolarisation puis à l’hyperpolarisation.

109
 Durant le potentiel de repos (PR)
L’ion diffusible prédominant étant le Cl-. La DDP membranaire tend vers
–90 mV.

III.2.3 – PROPAGATION DU PA
A – CARACTERISTIQUES DE LA PROPAGATION
) – Sens de propagation : Propagation en sens unique imposé par la
phase réfractaire absolue.
) – Vitesse de propagation
La célérité augmente avec le diamètre de la fibre, avec la
température et lorsque la fibre est myélinisée
) – Forme et amplitude : elles sont invariables

B – NOTION ACTIVE DE SEGMENT


C’est la portion de l’axone occupé par le PA. Elle augmente avec la
célérité et la durée sauf dans le cas de la fibre myocardique.

C – COURANTS LOCAUX
) – Aspects : Ils sont formés par la juxtaposition de zones positives et
de zones négatives
) – Rôle: ces courants locaux sont responsables de la régénération de
proche en proche du PA le long de la fibre nerveuse

110
II.2.4 – DIFFERENCE ENTRE LE POTENTIEL D’ACTION (PA) ET LE
POTENTIEL DE RECEPTION

 LOCALISATION
PA : segment initial axone → synapse
P. réception : corps cellulaire (dendrides)

 PROPRIETES
PA : - propageable
- amplitude = constante
- forme = constante
P. réception : - locale, non propageable électroniquement
 ROLES
PA : message nerveux véritable
P. réception = déclenchement de PA si potentiel critique (axone).
Ces courants locaux sont responsables de la régénération de proche en
proche du PA au long de la fibre nerveuse.

111
III.3 – POTENTIEL D’ACTION D’UNE FIBRE NERVEUSE MYELINISEE
CONDUCTION SALTATOIRE
Le mécanisme de propagation du PA est modifié dans le cas des
fibres myélinisées du fait de l’existence des de la gaine de myéline
électriquement isolantes.
Les courants locaux ne peuvent s’établir qu’entre 2 nœuds de
RANVIER par une conduction saltatoire des électrons d’un nœud de
Ranvier à l’autre.
Par conséquent, la surface à activer est beaucoup plus réduite que dans
le cas d’une fibre amyélinique.
Il en découle que :
- La vitesse de conduction est élevée,
- une économie d’énergie (par diminution du transport ionique)
- propagation discontinue du PA.

112
Malgré toute la forme du PA d’une fibre myélinisée est superposable à

celle d’une fibre amyélinisée


III.4 – PROPRIETES DU PA D’UN NERF
Le PA d’un nerf résulte de la sommation des PA des fibres recrutées. Il
ne répond pas à la loi du tout ou rien. La forme et l’amplitude PA
varient lors de la propagation car la vitesse de conduction augmente
avec diamètre du nerf.

IV – APPLICATIONS MEDICALES
Le PA sous forme d’influx nerveux est le mode de transmission et
d’exécution des commandes neurosensorielles et neurologiques
donc des anomalies peuvent exister dans :
- l’apparition du PA
- sa transmission au centre nerveux

113
- l’interprétation et l’exécution des commandes.

IV.1 – MESURE DE LA VITESSE DE CONDUCTION


NERVEUSE

IV.1.1 – PATHOLOGIE NERVEUSE PERIPHERIQUE (N. SCIATIQUE)


IV.1.1.1 – METHODE:
A l’aide de 2 électrodes éloignées l’une de l’autre, stimuler le nerf,
recueillir la vitesse de conduction nerveuse et chronaxie.
IV.1.1.2 – RESULTATS
En cas de pathologie nerveuse, la chronaxie est élevée (trouble vitesse
conduction).

IV.2 - PATHOLOGIE NEUROLOGIQUE


 SYSTEME NERVEUX CENTRALE (SNC)
en cas de pathologie on observe des anomalies de l’Electo –Eencéphalo
Gramme

 NERF PERIPHERIQUE = en cas de névrite : la chronaxie est


élevée
IV.3 – PATHOLOGIE NEUROSENSORIELLE
En audition comme en VISION : absence de potentiels évoqués =
anomalies auditives ou visuelles d’origine nerveuses.
ELECTROCOHLEOGRAMME, ELECTRORETINOGRAMME : anomalie
nerfs auditif ou optique

CONCLUSION
L’électrophysiologie de la fibre nerveuse est le modèle de
description du fonctionnement des cellules excitables.

114
Elle permet de comprendre les mécanismes du potentiel de membrane
autrement appelés potentiel de repos (PR) et ceux du (PA) consécutive
à une excitation.
Elle met en exergue la relation qui existe entre les différentes
parties du PA et les mouvements des ions, Na +, K+, Cl-, ainsi que le rôle
régulateur de la pompe Na/K-.
L’influx nerveux que constitue en définitive le PA est le signal
électrique par lequel le nerf commande le fonctionnement de l’ensemble
des organes chez l’homme.
Il peut être sujets à des anomalies de fonctionnement et aboutir à
une pathologie nerveuse ou neurosensorielle.

115
DOSAGES RADIOIMMUNOLOGIQUES

INTRODUCTION

I-GENERALITE

1- Quelques Rappels
2- Historique

II- PRINCIPES DES DOSAGES RADIOIMMUNOLOGIQUES

1- Méthode RIA
- Schéma de principe
- Avantages et Inconvénients
2- Méthode IRMA
- Schéma de principe
- Avantages et Inconvénients

III- PROBLEMES LIES A LA MISE AU POINT D’UN RADIO-


IMMUNODOSAGE
1-Antigène
2-Anticorps
3-Standards ou Solutions Etalons
4-Traceur radioactif

IV-FACTEURS INFLUENCANT LA REACTION


1- volume de la prise d’essai
2- pH du milieu réactionnel
3- Force ionique ou molarité du milieu réactionnel
4- Température
5- Les matrices du milieu réactionnel
6- Durée de la réaction

V- APPLICATIONS

1- in vitro
2- in vivo

CONCLUSION

116
INTRODUCTION
C’est en 1960 que Yalow et Berson proposent le dosage de
l’insuline dans le plasma par une méthode entièrement nouvelle faisant
appel à une réaction antigène-anticorps et à l’emploi d’un antigène
radioactif. Cette méthode prend le nom de Radio-Immuno Assay (RIA)
dans les pays anglophones et de Rradio-Immuno-Dosage (RID) dans
les pays francophones .

Ses avantages sont nombreux :


- grande spécificité puisqu’elle repose sur une réaction
antigène-anticorps

- extrême détectabilité car il est possible de doser des quantités


de matières très faibles de l’ordre de 10-12 à 10-15 moles,

- champ d’application très large cette méthode convient en effet


aux substances directement immunogènes.

A celles qui peuvent acquérir artificiellement ce caractère, notamment


les hormones stéroïdes, les médicaments .

A d’autres, capables de se lier, non pas a un anticorps mais a un réactif


spécifique : protéines porteuses plasmatiques
Enfin, le RID conduit souvent à des modes opératoires relativement
simples, qui, de plus, se prêtent aux dosages en séries

On comprend mieux, dès lors, pourquoi cette méthode, après avoir


boulversé complètement l’endocrinologie, a profité à l’ensemble des
domaines de la médecine et de la biologie, notamment la gynécologie,
l’allergologie, la cancérologie.

I. GENERALITES
1. Quelques rappels
Anticorps (Ac) globine plasmatique (immunoglobuline) ayant la propriété
de réagir spécifiquement avec un antigène.

117
Antigène : ( Ag ) substance douée de la propriété de se combiner à un
anticorps.

Haptène : substance, généralement de faible masse moléculaire ,


incapable de susciter à elle seule la formation d’un anticorps mais
pouvant réagir avec un anticorps et devenir immunogénique par
couplage avec un porteur.
 
Marqueur : entité (atome, molécule, ion, etc…) liée chimiquement à une
molécule d’antigène ou d’anticorps et délivrant un signal direct ou
indirect quantitativement mesurable du fait de la radioactivité.

Traceur : molécule marquée par un rayon le plus souvent radioactif


(antigène ou anticorps) utilisée dans les immunodosages =
radiotraceurs.

2.  Historique
Les recherches de Yalow et Berson débutent en 1950 Elles concernent
le métabolisme des protéines marquées à l’iode 131 et plus
particulièrement celui de l’insuline, marquée chez le sujet normal ou
diabétique. Yalow et Berson ont proposé en 1960 le dosage de l’insuline
plasmatique, par une méthode reposant sur la réaction antigène
anticorps et l’emploi d’insuline marquée. C’est la naissance de la
radioimmunologie.

Quelques mois après, Ekins décrit pour la thyroxine une méthode fondée


sur le même principe mais dans laquelle le réactif spécifique n’est plus
un anticorps, mais la TBG  (thyroxin Binding globulin) protéine de
transport de cette hormone.

En 1968, Miles et Hales proposent une méthode reposant cette fois, sur
l’utilisation d’un excès d’anticorps marqué à l’iode 125.

Ce n’est qu’après la découverte en 1975, par Köhler et Milstein des


anticorps monoclonaux et la maîtrise technologique de la fixation des
anticorps sur les support solides que la technique « sandwich » a connu
l’essor considérable qui est le sien actuellement.

118
II - PRINCIPE DES DOSAGESRADIO
IMMUNOLOGIQUES

II.1 - METHODE RADIO IMMUNO ASSAY( RIA)


-METHODE PAR COMPETITION,
-METHODE PAR DEFAUT D’ANTICORPS,
- METHODE CLASSIQUE

Schéma de principe

Ac + Ag Ag- Ac = complexe Ag/Ac Froid


+
Ag*

Ag*- Ac = Complexe Ag*/Ac chaud

Lorsqu’on met en présence :


- un antigène froid (Ag) ,
- ce même antigène préalablement marqué (Ag*)
- un anticorps (Ac) dirigé contre cet antigène.

On a, si la concentration en anticorps Ac est inférieure à la concentration


totale en antigène marqué, une compétition entre les deux antigènes vis-
à-vis des sites anticorps Ac avec formation simultanée des complexes
antigènes-anticorps (Ag-Ac) et antigène marqué anticorps (Ag*-Ac) selon
les deux réactions ci-dessus.

En maintenant fixe la concentration en anticorps et en molécules


marquées, l’augmentation de la concentration en antigène entraîne
l’augmentation en complexe (Ag-Ac), au détriment de la formation du
complexe (Ag*-Ac).

Si l’on dispose d’une méthode permettant de séparer, sans modifier


l’équilibre de la réaction, les composés libres des complexes (Ag-Ac) et
119
(Ag*-Ac),on peut facilement déterminer, grâce au signal délivré par le
marqueur, la concentration du complexe (Ag*-Ac) , pour chaque
concentration de l’antigène.

Incubation

Hormone à doser Ag*

antigènes fixés à la paroi du tube

Phase d’incubation

En établissant une courbe d’étalonnage à l’aide de solutions étalons, on


détermine la concentration en antigène de solutions inconnues.
– Séparation

Comptage

Signal (fraction liée)

[Ag]
La valeur portée en ordonnée est l’intensité du signal correspondant à la
concentration du complexe radioactitif, c’ést-à-dire le complexe antigène
marqué-anticorps En abscisse, il y a les concentrations de substances
hormone, marqueurs tumoraux)en antigène à doser .

120
AVANTAGE ET INCONVENIENT DES METHODES PAR
COMPETITION  (RIA), Defaut d’Ac,Méthode clasique

 Avantage
Le principe des méthodes par compétition est de s’appliquer à tous les
Ag, quelque soit leur taille. C‘est en particulier la méthode utilisable pour
doser les haptènes ne possédant qu un seul épitope (exemple) :
T3= (tri-iodo thyronine)
T4=(Tétra-iodothyronine)=thyroxine

 Inconvénients
Elle nécessite cependant au moins deux conditions :
- une constante d’affinité de l’anticorps pour l’antigène élevée
car, la concentration en anticorps est en net défaut par rapport
aux concentrations en antigène froids et chauds (radioactifs) ;

- un nombre constant de sites anticorps dans chaque tube de


réaction pour avoir une bonne précision.

Un seul épitope étant nécessaire à l’antigène pour être reconnu par


l’anticorps, des fragments ou des métabolites de l’ antigène, porteurs de
l’épitope peuvent être reconnus comme la molécule mère . Ceci conduit
à des résultats en excès. Ce manque de spécificité est évité dans les
méthodes Immuno-Radio-Métriques Assay à deux sites

2. - METHODE IMMUNORADIOMETRIC
ASSAY(IRMA)
- METHODE SANDWICH
- METHODE PAR EXCES D’ANTICORPS

 Schéma de principe
Cette méthode se distingue de la RIA classique par un excès d’anticorps.
L’anticorps ici est utilisé en double :
- le premier anticorps  l’anticorps liant est fixé à la paroi du tube et va capter
l’antigène
- le second anticorps  anticorps radio marqué se fixe à l’arrière de l’antigène
qui est alors pris en sandwich

121
III.1 – Incubation

Ag* Ac marqué libre


Ac liant
Ag

Complexe « sandwich »

III.2 – Séparation
III.3 – Comptage

Ces méthodes, développées depuis une vingtaine d’années, ont pris une
véritable extension depuis l’utilisation des anticorps monoclonaux, au
point de remplacer pour une grande part les méthodes par compétition.

Elles se distinguent de ces dernières par la présence d un excès


d’anticorps et par l’utilisation d’un deuxième anticorps marqué comme
révélateur de la réaction entre l’antigène et le premier anticorps.

Le premier anticorps ( Ac liant ) est fixé sur un support solide ( tube,


bille , particules diverses ). La quantité fixée doit être telle que le nombre
de sites de liaison disponibles soit supérieur au nombre de molécules
d’antigènes présentes dans les solutions étalons ou inconnues.
L’antigène va ainsi se fixer sur les sites spécifiques.
L’addition de l’anticorps marqué, est suivie de sa fixation sur l’antigène,
préalablement fixé au premier anticorps. L’antigène se trouve ainsi
littéralement pris en sandwich entre les deux anticorps, d’où le nom
souvent attribué à ce type de méthode.

Les courbes obtenues en portant en ordonnée l’intensité du signal


correspondant aux complexes marqués [Ac-Ag-Ac*] et en abscisse la

122
concentration en Ag sont des courbes croissantes, à l’inverse de celles
obtenues avec les méthodes par compétition.

Signal (fraction liée)

[Ag]

AVANTAGES DE LA METHODE IRMA


Sensibilité :
Toute molécule d’Ag mise en présence de l’Ac liant est susceptible d’être
captée.
Spécificité :
Ces avantages sont liés à la fois à l’utilisation d’anticorps monoclonaux
et au principe même de la méthode.
 L’utilisation de deux anticorps dirigés contre deux épitopes
différents de l’antigène améliore la reconnaissance spécifique de ce
dernier. Une molécule pour être « confondue » avec l’antigène doit
posséder ces deux mêmes épitopes.
 Le dernier avantage des méthodes IRMA est de pouvoir réaliser
des gammes de concentrations mesurables plus étendues Il suffit
en théorie d’augmenter la concentration des anticorps pour
augmenter la quantité d’antigène susceptible d’être mesurée.

INCONVENIENTS DE LA METHODE IRMA


- Nécessité pour la méthode à doser, de posséder deux
épitopes différents : cette méthode exclut la possibilité de
mettre au point ce type de méthodes pour les petites
molécules.

123
- L’effet « crochet » : lorsque la substance à doser est présente
en très grande quantité la concentration des anticorps peut ne
plus être suffisante ; ce qui conduit dans le cas , des
méthodes procédant en une seule étape, à une sous
estimation de la concentration.

- Consommation d’anticorps ces méthodes sont par leur


principe même, plus consommatrices d’anticorps.

LES DEUX PRINCIPAUX ISOTOPES RADIOACTIFS


UTILISES SONT : LE TRITIUM (3H) ET L’IODE125 (125I).

 Tritium 13H
Le tritium est un isotope de l hydrogène , sa période est de 12,3 ans. Ce
radioélément n’émet que des rayonnements ß - de faible énergie dont la
détection et le comptage nécessitent une méthodologie moins simple et
plus coûteuse. L’énergie maximum des rayonnements ß- émis est de
18,5 KeV.
3
H 3
H + 0ß
1 2 -1

L’iode (125I)
L’iode 125 un isotope de l’iode, sa période radioactive (60 jours) la
nature et l’énergie des rayonnements émis un rayon gamma R γ o et
rayon iks RX lors de sa désintégration, font de l’iode 125 le marqueur de
choix en immunodosage facile de détection et contrainte de
radioprotection minimisée (irradiation faible, stockage de déchets en
décroissance). Les rayonnements gamma R γ o émis sont de 35,5 keV.
Les rayons iks (RX) émis sont de 27 KeV.

125
I +°e 1 25
Te*
-1

52 γ (35,5 KeV)
125
Te

124
IV- FACTEURS INFLUENCANT LA REACTION
1- Volume de la prise d’essai
Ces volumes doivent être faciles à mesurer et conduire à un minimum
d’erreurs. La prise d’essai doit minimiser la quantité de substances
étrangères qui pourraient interférer avec la réaction.

2- pH du milieu réactionnel
Sauf exception, le pH de travail des immunodosages est proche de la
neutralité 7 (pH physiologique).
 Le pH trop acide diminue l’intensité de la liaison antigène-
anticorps.
 Le pH trop basique l’augmente.
3- Force ionique ou molarité du milieu réactionnel
 L’augmentation excessive de la force ionique inhibe la réaction
antigène-anticorps.
 Si elle est insuffisante, le pH de travail risque de varier d’un test à
un autre, en fonction de l’échantillon à doser.

La force ionique optimale correspond à l’osmolarité physiologique. Elle


est obtenue en utilisant un tampon garantissant non seulement un pH
constant, mais aussi une force ionique constante (par ajout de NaCl à un
tampon phosphate par exemple).
4- La température
 La température optimale est souvent de 37°C. Une température
inférieure ralentit la vitesse de la réaction, une température
supérieure l’accélère.
 Certains réactifs immunologiques sont thermolabiles.
 L’évaporation d’eau peut influencer également la réaction
antigène-anticorps.

5- Les « matrices » du milieu réactionnel


Les fluides biologiques sont complexes et possèdent leurs propres
caractéristiques dont on doit tenir compte dans la construction d’un
dosage.
Les matrices riches en protéines défavorisent la réaction antigène-
anticorps.

125
Les matrices pauvres en protéines favorisent la réaction antigène-
anticorps.

6- Durée de la réaction
En général, on travaille à l’équilibre de la réaction immunologique.
Quand l’équilibre est atteint, la durée peut être allongée sans
répercussion sur les résultats.

V- CONTROLE DE QUALITE 
Il peut être inter ou intra laboratoire. Ce contrôle se fait avec des sérums de contrôle
fournis par les fabricants.

V.1 – Contrôle de la répétabilité


Elle se définit comme étant la dispersion des résultats de dosage autour de la valeur
moyenne ; pour cela il faut calculer le coefficient de variation. Si le coefficient de
variation est inferieure à 5%  bonne répétabilité.

V.2 – Contrôle de l’exactitude


C’est d’une part, de calculer le critère à 10 % et si ce critère est compris entre 2 %
et 10 %, le dosage est exact.

2 %  critère  10 % = dosage exact

D’autre part, l’exactitude consiste à trouver la valeur cible établie par les fabricants.
Le contrôle de l’exactitude peut se faire aussi à l’aide de carte de contrôle, on en
distingue deux types :

- carte de Levy JENNINGS qui est la plus utilisée


- carte de CUSUM

126
V.3 – Contrôle de la précision
La précision, c’est lorsque les valeurs de dosage sont proches ou regroupées et
que la méthode est dite reproductible.
La connaissance de la précision d’une technique de dosage en RIA ou IRMA exige la
détermination d’une valeur moyenne qui doit être comprise dans les valeurs limites
des sérums de contrôle fixées par les fabricants.
Le calcul de l’écart type du coefficient de variation dont les valeurs respectives
doivent être  5% et 10 % respectivement.

V.4 – Contrôle de la stabilité de la courbe standard


Si la pente de cette courbe est faible  pas une bonne précision

V.5 – Contrôle de la dérive intra-série


Ce contrôle se fait par la vérification de la dérive de la différence de temps
d’incubation pour un même sérum de contrôle au début et en fin de dosage.

V.6 – Contrôle de qualité en pratique quotidienne


A – Vérification des sérums de contrôle
Contrôle des paramètres suivants :
- N° du lot
- date de péremption du kit
- dosage-test des sérums de contrôle

B – Le calcul des valeurs propres aux laboratoires


Ce calcul concerne :
- la moyenne
- l’écart type
- le coefficient de variation
en sachant qu’ un coefficient très bas  bonne précision

127
C – Etablissement des cartes de contrôle de type :
- Levy JENNINGS ou CUSUM

D – La prise de décision de validité


Le dosage sera refait si la ou les courbes standards sont de mauvaise qualité.

E – Autres paramètres
Déterminer :
- la sensibilité qui est la détermination de la plus petite quantité de substance
détectable par autre technique. La sensibilité va de millimole au picomole
- fabrication du zéro : c’est obtenir 2 dérivations standards de part et d’autre du
zéro

valeur cible
laboratoire ayant mesure exacte et précise
Mesure exacte non précise

Mesures non exactes et précises

Mesure non exacte non précise

VI – APPLICATIONS MEDICALES

A- IN VITRO (au laboratoire)

1- En endocrinologie (affections hormonale)

128
Dosage d’hormones thyroïdiennes: T3 , T4 , TSH
Dosage d’hormone stéroïdienne : FSH, LH, PROLACTINE etc….

2- En cancérologie
Dosage des marqueurs tumoraux : ACE, AFP, PSA, β-HCG, CA15-3,
CA125, CA19-9.

3- En diabétologie
Dosage de l’insuline.

4- En hématologie
Dosage de la vitamine B12, folate, ferritine.

5- En allergologie
Dosage des IgE totales et spécifiques.

6 – En Pharmacologie

Dosage des médicaments tels que les antibiotiques.

B- IN VIVO
C’est l’immunoscintigraphie. C’est surtout l’immunolocalisation d’une
tumeur, grâce à l’injection d’anticorps marqué. Cet anticorps marqué
permet de repérer un organe tumoral par le biais du rayonnement
radioactif émis.

CONCLUSION
Les méthodes de dosages radioimmunologiques constituent des
techniques de référence de dosage d’une molécule. Elles permettent de
doser de petites quantités de substances qu’on n’arrive pas à doser par
les autres techniques classiques. Ce sont des technique très
spécifiques, très sensibles et très précises. Cependant, le problème clé
de cette technique est celui de la manipulation des produits radioactifs
d’où le problème de la radioprotection.

129
L’EAU ET LES SOLUTIONS AQUEUSES

L’EAU

I – IMPORTANCE ET REPARTITION
L’eau est le composé le plus abondant de l’organisme, jusqu’à 75 % pour un
sujet masculin adulte normal.
Les entrées et les sorties d’eau de l’organisme doivent être équilibrées ; une
sudation excessive peut entraîner une rupture de l’équilibre hydroélectrique.
On retrouve l’eau en proportion variable chez les individus en fonction du sexe
et de l’âge.
Pour l’homme âgé on peut avoir en % du poids total les proportions
suivantes :

Eau Graisse Sels minéraux Protéines et


divers
60 % 11 % 10 % 19 %

Pour deux individus âgés, la répartition de l’eau, en fonction du sexe,


dans les différents compartiments liquidiens est :

Compartiment Homme Femme


Eau intracellulaire 45 % 40 %
Eau extracellulaire
Interstitielle 10,9 % 10,7 %
Plasmatique 4,1 % 4,3 %
Eau en % du poids total 60 % 55 %

On détermine le volume des compartiments liquidiens à partir de la


concentration C obtenue après dilution dans le volume V inconnu, d’une
quantité Q connue de substance injectée.
On a :
Q

130
V= ----
C
- Pour connaître le volume en eau totale VT, on doit utiliser une
substance qui diffuse librement dans tout le corps. On utilise
l’antipyrine, l’urée ou des isotopes de l’hydrogène, comme le deutérium
dans l’eau lourde ou le tritium dans l’eau tritiée.
- Pour connaître le volume plasmatique VP, on utilise une macromolécule
qui ne traverse pas l’endothélium vasculaire, comme la sérum-
albumine marquée à l’iode radioactif.
- Pour connaître le volume extracellulaire VEC, il faut utiliser une
substance qui traverse les endothéliums vasculaires et pour laquelle les
membranes cellulaires restent imperméables ; les sulfates marqués au
soufre 35 jouent convenablement ce double rôle.
- Détermination du volume intracellulaire VIC et du volume interstitiel Vi.
On procède par différence à partir des volumes connus.

VIC = VT - VEC
et
Vi = VEC - VP

II – STRUCTURE ET PROPRIETES
La molécule d’eau H2O se compose de deux liaisons OH de 0,96 A
(Angström) de longueur, faisant entre elles un angle de 104°. Cette
structure dissymétrique, avec un excès de charge (-) sur l’oxygène et de
charge (+) sur l’hydrogène, confère à la molécule d’eau un moment
dipolaire élevé de 1,84 debye (1,84 D).

H(+)
(-)  = 1.84 D
O
H(+)
Les charges (+) portées par les hydrogènes de l’eau entraînent des
liaisons électrostatiques d’un type particulier avec les atomes
électronégatifs des molécules voisines : ce sont les liaisons hydrogènes,
elles sont à l’origine des propriétés physico-chimiques de l’eau à
commencer par les associations de molécules d’eau entre elles.
- A l’état liquide, l’eau a une structure pseudocristalline, chaque

131
molécule d’eau est liée à quatre molécules voisines.
- A l’état solide, la glace présente une structure hexagonale encore
mieux organisée.
L’eau sert de référence pour caractériser certaines notions physiques.
- La température se définie par l’échelle des degrés Celsius entre
le 0°C et le 100° C.
- 0°C = point de congélation de l’eau
- 100°C = point d’ébullition de l’eau dans les conditions normales de
pression atmosphérique
La chaleur a pour unité la calorie (1 calorie = 4,18 J)
La calorie est la quantité de chaleur nécessaire pour élever 1 g d’eau de
14,5°C à 15,5°C.

II.1 -Quelques caractéristiques physiques de l’eau


La masse spécifique de l’eau atteint son maximum à 4°C.
 = 1000 kg.m-³
La glace a une masse spécifique de seulement 910 kg.m-³
La chaleur spécifique C de l’eau est très élevée, ce qui explique son rôle
important de régulateur thermique (C = 75 J.mol-1.°K-1) (°K=dégré Kelvin)
Q = C.m. t

La constante diélectrique élevée ( = 80 à 20°C) donne à


l’eau un fort pouvoir de solvant pour les cristaux et les molécules polaires.

132
Les ions en solution seront capables, en fonction de leur taille et de leur
charge de s’entourer d’un certain nombre de molécules d’eau. Ce phénomène
de solvatation entraîne des mobilités ioniques plus faibles à cause de
l’augmentation de la taille effective des ions.

LES SOLUTIONS AQUEUSES

Ce sont celles que l’on rencontre dans tous les milieux biologiques du corps
humain.

I – CONCENTRATIONS PARTICULIERES (NOTEES GRAND C)


I.1 – Par rapport au volume de la solution exprimé en litres
- Concentration molaire (molarité) CM
CM = nbre de moles de soluté/volume de la solution
- Concentration ionique (ionarité) Ci
Ci = CM ion gramme/L ou mole d’ion x 1-1
 = nombre d’ions fournis par la molécule en se dissociant
- Concentration équivalente (normalité) CN
CN = zCM équivalent gramme/L ou mole d’équivalent x 1-1
z = électrovalence de la molécule de soluté

Remarque : on peut distinguer trois types de concentration équivalente :


- CM x z = concentration équivalente totale
- CM x z x  = concentration équivalente réelle
- CM x z x (1 - ) = concentration équivalente potentielle

- Concentration osmolaire (osmolarité) CO


CO = iCM osmole/L
i = coefficient d’ionisation de Van’t Hoff
= nombre d’osmoles obtenues par molécules de soluté
i = 1 +  ( - 1)
 = Taux de dissociation de la molécule

133
 = Nombre d’ions libérés par la molécule dissociée totalement.

I.2 – Par rapport à la masse de solvant exprimée en kg


Cm = molalité en mole.kg-1
CO = osmolalité en osmole.kg-1.

II.– CONCENTRATIONS PONDERALES (notees petit c)


On a les relations suivantes :

CM = CM/M avec M = masse molaire du soluté

CM =concentration pondérale en g.L-1

Cm = cm/M cm =concentration pondérale en g.kg-1

III – AUTRES EXPRESSIONS SUSCEPTIBLES DE CARACTERISER UNE SOLUTION


III.1 – La fraction molaire i du composé i
C’est le rapport ente le nombre de moles ni du composé i sur la somme de toutes les
moles présents dans la solution, y compris les moles du solvant no

i = ni / no+ n1 +… ni+ nn

III.2 – LE TITRE (t)


Il exprime le rapport entre la masse du soluté sur la masse de la solution, si l’unité est la
même, le titre s’exprime en %.

 = 100 x soluté+masse du soluté/masse du soluté+masse du solvant

134
LA FLUORESCENCE

INTRODUCTION
C’est l’absorption d’une ou plusieurs radiations excitatrices, portant
l’atome ou la molécule dans un niveau d’énergie correspondant à un
étatexcité. Le retour à l’état fondamental se fait par l’émission d’un
rayonnement de fluorescence

I - MISE EN EVIDENCE
Une source de lumière blanche« S" (fig.12 émet un rayonnement dont
la partie visible est arrêté jusqu’au rayon ultra-violet (U.V). par un filtre
ennickel « F ; à la traversée d’une cuve remplie de pétrole, une
luminescence bleue est observée, c'est le phénomène de
fluorescence ; il dure tant que dure la radiation excitatrice ; en fait la
fluorescence persiste de 10-5 à 10-9 s après la suppression de l’excitation
et il est même possible d’observer dans certains cas, une fluorescence
longue se prolongeant 10-4 s. L’intensité de fluorescence décroit suivant
la loi :


F= F0. e-t/
- F=Fluorescence finale
Fo = Fluorescence initiale

est laconstante de temps, à rapprocher du temps de demi-réaction en cinétique


chimique ou de la période (t)du radioélément ,elle dépend de la température ; par

exemple la fluorescéine dans l’eau,  = 5.10 -5


s.

S Blanc UV bleu fluorescence

135
Cette intensité est aussi proportionnelle à celle de la radiation
excitatrice, on définit un Rendement quantique de fluorescence (R)

Nombre de Photons de fluorescence émis


R =_____________________________________________
Nombre de photons absorbés

La fluorescence est bien un phénomène d’absorption radiative car si on


supprime le filtre F, la lumière émise au delà de la cuve est jaune,
complémentaire de la radiation absorbée.

Les spectres de fluorescence observés sont décalés vers les grandes


longueurs d’onde par rapport à la radiation excitatrice, c’est le
déplacement de Stokes. c’est en fait la longueur d’onde du maximum
de florescenceF…. , qui se trouve décalée par rapport au maximum
d’absorptionA. Les 2 bandes d’émission et d’absorption empiétant l’une
sur l’autre . Ce décalage explique pourquoi, dans le cas du pétrole, la
fluorescence est bleue alors que c’est une partie de l’U.V qui est
absorbée. Une application pratique de ce déplacement est le traitement
des écrans de radioscopie qui émettent une fluorescenceviolette, alors
que les RX absorbés correspondent à des radiations de longueurs
d’onde plus courtes et invisibles.

136

II - INTERPRETATION
Pour les vapeurs monoatomiques, sous faible pression, la
fluoresscence s’explique par le retour de l’atome à son état fondamental
avec émission de photon defluorescence = à la raie absorbée, on
parle de résonance optique ; c’est le cas du sodium vaporisé qui
réémet le doublet D1 et D2 après l’avoir absorbé. Ceci est possible car;
à faible pression, les atomes sont peu nombreux et la possibilité de
transfert d’une partie de l’énergie absorbée sur un autre atome est
limitée, le nombre de chocs désactivants étant plus faible.

Fluorescence
Absorption

Pour les molécules diatomiques et plus le nombre de ces chocs étant


plus nombreux, les pertes d’énergie sous forme de chaleur sont plus
importants, ce qui diminue d’autant l’énergie de fluorescence et qui

137
explique le décalage du spectre vers les grandes longueurs d’onde par
rapport à la radiation excitatrice, les spectres de fluorescence sont des
spectres de bandes car les niveaux d’énergie permis sont nombreux.

III - APPLICATION : LA FLUORIMETRIE :


Certains groupements chimiques émettent un rayonnement de
fluorescence caractéristique, d’où leur nom de groupements
fluorophores, permettant de les identifier ; par exemple le benzène
longueur vers 260 à 300 nm , le naphtalène entre 310et360 nm (U.V
proche) et le phénanthrène, entre 370 et 450 nm , une fluorescence
bleu).

La fluorescence a aussi des applications quantitatives, c’est la

fluorimétrie. L’intensité de fluorescence F, variant avec la


concentration C de la solution , lui est proportionnelle pour les faibles
valeurs inférieures à Cm = maximum de fluorescence, et décroit

ensuite non linéairement. La fonction Fc étant surjective , une même

valeur de F correspond à 2 concentrations différentes.Il faut donc


impérativement travailler dans l’étroite zone de proportionnalité.

138
Un fluorimètre est constitué d’une source S, lampe à vapeur de
mercure, possédant un spectre continu dans l’UV , d’un filtre F1
sélectionnant la bande d’absorption de la solution à doser et d’un 2 ème

fitre F2 éliminant la radiation excitatrice pour ne laisser passer que le


rayonnement de fluorescence
Le dispositif de détection (D) est disposé à 90° de la direction
incidence de façon à éliminer le rayonnement transmis.Pour les
globulines . Au ph physiologique de 7,4 les protéines portent donc une
charge nette négative et se comportent comme des acides donneurs
d’ions il

139
ELECTROPHORESE 

Le principe de l’électrophorèse est très simple : on soumet un colloïde


chargé en solution à une différence de potentiel (ddp) et on étudie son
déplacement dans le champ électrique ainsi créé.
Cette technique est très largement employée et permet d’une part,
d’identifier et de fractionner les macromolécules sur un critère de charge
électrique superficielle, d’autre part de les récupérer puisque les
macromolécules ne sont pas dégradées lors de leur migration.
Il existe deux grands types d’électrophorèse :
- l’électrophorèse en phase liquide
- l’électrophorèse sur support .

I - L’ELECTROPHORESE EN PHASE LIQUIDE 


On utilise un tube en forme de la lettre « u » en majuscule U. Les
protéines sanguines, par exemple, sont placées dans ce tube en U. Ces
protéines plasmatiques sont surmontées par une solution tampon
habituellement tampon Véronal M = 0,1 et .pH = 8,6).

Une différence de potentiel (un courant) appliquée aux extrémités du tube fait
migrer les protéines. La mobilité électrophorétique dépend de la charge effective de la

140
protéine donc entre autres paramètres, de l’écart entre le pH du milieu et le pH de la
protéine. Cette mobilité s’exprime en mol/sec/Volt/m. ou en Dalton (D)a la valeur du
pH=8,6 toutes les protéines sanguines sont chargées négativement. Les principales
mobilités sont les suivantes

Mobilité des Protèines plasmatiques en mol/sec/volt/mètre) ou Dalton

albumine.........................................................................................5,9. 10-9
1 globuline.....................................................................................5,1. 10-9
2 globuline ....................................................................................4,1. 10-9
 globuline......................................................................................2,8. 10-9
globuline .......................................................................................2,1. 10-9

Les mesures peuvent être perturbées par une agitation mécanique et par l’existence
de courants de convention dus aux gradients thermiques. De ce fait, cette technique est
difficile à mettre en œuvre en routine. On utilise plutôt l’électrophorèse sur support solide.

II - L’ELECTROPHORESE SUR SUPPORT


Cette technique est beaucoup plus simple à réaliser que l’électrophorèse en phase
liquide et est très largement employée.

Dans une enceinte fermée, un support comme du papier filtre par exemple, plonge
ses deux extrémités dans une solution tampon. Une différence de potentiel est
appliquée entre les deux extrémités par l’intermédiaire de la solution tampon. L’enceinte
fermée permet d’éviter qu’une évaporation vienne localement modifier les concentrations
ioniques et donc le champ électrique à chaque endroit. D’autre part, l’imbibition du support
par la solution tampon très conductrice est responsable d’une résistance électrique faible et
donc d’un effet Joule minime.

Les molécules en solution sont déposées sur le support et migrent vers les électrodes à
des vitesses variables, en fonction de l’écart entre leur pH et le pH du tampon. Au bout
d’un temps fixe, les distances parcourues étant différentes pour chaque catégorie de

141
molécule, on peut recueillir et analyser les différentes fractions de l’échantillon.

Les supports utilisés sont composés par des réseaux peu chargés (cellulose) qui
comprennent jusqu’à 90 % d’eau. Dans ces conditions, tout se passe comme si les
molécules migraient en phase liquide. Les principaux supports, sont les sels d’amidon
d’agar-agar, les papiers filtres.

Dans d’autres cas, la taille de la molécule à analyser est du même ordre de


grandeur que la taille de la maille du gel. C’est le cas des gels de polyacrylamide. Les
coefficients de frottement sont alors plus importants et dépendent du rapport des tailles.
L’électrophorèse en gel de polyacrylamide permet un fractionnement des différents
constituants d’une solution sur un double critère de charge électrique et de taille.

Ultracentrifugation

L'électrophores sur papier d'un sérum sanguin normal, donne une série de pics
correspondant aux albumines et aux différentes globulines. La figure ci-dessus représente
sur l'axe des abscisses le résultat d'une électrophorèse, sur l'axe des ordonnées le
résultat de ces différents constituants soumis à une ultracentrifugation. On voit qu’il n’y a pas
de correspondance entre coefficient de sédimentation et la mobilité électrophorétique.

Les albumines dont la charge est la plus élevée parcourent la distance la plus grande.

Les 1, 2 et les  globulines ont un déplacement plus faible.


Avec les globulines, un autre phénomène intervient. Le point isoélectrique des
globulines est inférieur à 8,6, ces protéines sont donc chargées
négativement. Pourtant elles apparaissent avoir migré vers le pôle négatif lors

142
d’une électrophorèse sur support. Ceci est la conséquence de; l'électro-
osmose.

Avant migration, l'élément de volume de lu solution est globalement


neutre. Les charges négatives des colloïdes sont localement neutralisées
par des ions positifs. Si on assure le déplacement de la protéine chargée
négativement dans le champ électrique, tout se passe comme si l'élément
de volume résiduel, apparaissait chargé positivement. Dans ces
conditions, le solvant va lui-même acquérir une vitesse de déplacement vers
l'électrode antagoniste: c'est le courant éleçtro-osmotique. La vitesse de
déplacement dans le champ électrique d'une macromolécule peu chargée
étant faible, la vitesse de déplacement du solvant dû au courant électrique
osmotique peut entrainer la protéine vers l'électrode du même signe. C'est
ce qui se produit avec les globulines dont le pH1 est proche de 8,6 et
sont donc peu chargées. Dans le calcul de la mobilité électrophorétique des
protéines, il faut tenir compte du courant élcctro-osmotique. Il est évident
que si nous avions réalisé la même manipulation àun autre pH, nous aurions
obtenu des déplacements différents toujours dépendants de l'écart entre le
pH considéré et le pH de chacune des espèces protéiques.

Après réalisation d’une électrophorèse, il est facile d’identifier les espèces


considérées et de les doser par des techniques de coloration, leur spectre
d’absorption, des mesures de radioactivité, etc. considérées et de les doser
par des techniques de coloration. leur spectre d'absorption, des mesures de
radioactivité, etc.

III- AUTRES TECHNIQUES


Il existe de très nombreuses autres variétés d’électrophorèses, qui toutes
permettent d’augmenter la rapidité, la sensibilité, la spécificité de ces méthodes de
bases Nous citerons l’immuno-électrophorèses et l’électrofocalisation

IV – APPLICATIONS MEDICALES
IV.1 CIRRHOSE : Taux de l’ albumine effondré , hypergamaglobulinemie avec un
bloc Bêta-gamma globulines

IV – MALADIE DE KALHER : Taux de l’albumine, de l’alpha1, alpha2, bêta


globulines normal ou effondré avec un pic exagéré des gamma globulines

143
PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES

SOLUTIONS IONIQUES AQUEUSES

I - LES SOLUTIONS IONIQUES AQUEUSES

I.1 - DISSOLUTION DES IONS DANS L'EAU


La force d'attraction assurant la cohésion des édifices
cristallins est régie par la loi de Coulomb:
1 qq '
F= o 4 r2

q,q' = charge de l'anion et du cation


r = distance entre ces deux ions

o = permittivité du vide

Si l'on plonge un cristal de NaCI dans l'eau, la valeur de la

permittivité du vide o sera remplacée dans la loi de Coulomb, par


celle de l'eau qui est 80 fois plus grande.

eau = 80  vide o

Dans ces conditions, la force d'attraction coulombienne diminue


d'un facteur 80, la distance entre les ions augmente, la liaison
s'affaiblit encore davantage et l'expérience se termine par une
dissolution complète du cristal.
Les deux ions Na+ et Cl- sont totalement libres ; on dit que l'on a

144
affaire à un électrolyte fort.
Si la dissolution est incomplète, on parle alors d'électrolyte
faible.
De toutes façons, dans les deux cas les solutions ioniques
obtenues présentent, à concentration molaire égale, des propriétés
électriques et colligatives différentes de celles des solutions d,es
molécules neutres.

I.2 - PHENOMENE DE SOLVATATION


La molécule d'eau se comportant comme un dipôle électrique,
chaque ion en solution s'entoure d'un certain nombre de molécules
d'eau ; c'est le phénomène de solvatation des ions.
On a par exemple : 4 H20 pour K+, 8 H20 pour Na+,
En milieu aqueux, la taille réelle et la mobilité des ions
dépendent de ce phénomène de solvatation.

I.3 - FORCE IONIQUE D'UNE SOLUTION


C'est une valeur numérique qui caractérise l'état de la solution à
l'égard de ses propriétés électrostatiques ; elle est définie par la
relation

1
μ=
2
∑ c Ii zi2
 = la force ionique est sans unité
C Ii est l'ionarité de la catégorie d'ion i, et s'exprime en mole d'ion. 1 -1

Zi représente la charge de l'ion i

I.4 - ACTIVITE - CONCENTRATION


145
Lorsque les solutions ioniques ne sont pas très diluées, il y a des
interactions entre les ions et l'on doit remplacer la notion de
concentration molaire CM par celle d'activité A selon la relation
A = CM
A et CM étant dans la même unité, le coefficient  est sans
dimension.
Pour des forces ioniques µ très faibles, inférieures à 0,001, on
peut confondre activité et concentration molaire ( = 1).
Par contre, pour des forces ioniques égales ou supérieures à 0,1,

le coefficient  sera nettement inférieur à 1 et cela d'autant plus que la


valence des ions en solution est élevée.

Produit  valence 

HCl 0,1 1 0,80

H2S04 0,1 2 0,30

. II - PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES
II.1 - PASSAGE DU COURANT
Les liquides tels que l'huile, l'eau pure et les solutions de glucose
ou d'urée laissent peu ou pas du tout passer le courant électrique.
Par contre, les solutions ioniques aqueuses conduisent le courant
électrique.
La résistance électrique R d'une solution électrolytique de

résistivité . placée dans une cuve de longueur L et de section S a

146
pour expression

R= ..L/S
R est en ohms,
. en ohm . m,
L en m et
S en m2
La conductivité électrique  s'exprime en ohm-1 . m-1, elle est

l'inverse de la résistivité; d'où l'expression de la conductivité:  = 1 / .

Remarque : au lieu de ohm-1/m, on utilise aussi l'unité


Siemens/m.
II.2 - MOBILITE IONIQUE ( U)

Par définition la mobilité ionique U d'un ion est la vitesse v de cet

ion dans un champ électrique unité (E = 1 V . m-1).

Un ion de charge q placé dans un champ ⃗E est soumis à une force ⃗F



F =q⃗
E

Sous l'influence de cette force, l'ion se déplace dans le solvant,


mais il est freiné par la viscosité du milieu qui se manifeste par la force
⃗f définie selon la loi de Stokes :

⃗f = 6   r ❑

Lorsque les deux forces ⃗F et ⃗f sont égales, l'ion se déplace à


vitesse constante d'où :
V = qÊ /6   r

par définition U =q/6   r ⃗ =Ux⃗


(avec -: ❑ E )

Remarques :
- U dans le S.I. est en m2.V-1.s-1, mais on peut aussi exprimer U en

147
m.s-1 en précisant bien que l'on est dans un champ électrique unité

(E = 1 V.m-1).
- Quelques valeurs de U pour fixer les idées:

UH+ = 36 x 10-8 m2 x V-1 x s-1


UOH- = 20 x 10-8 m2 x V-1 x s-1
UK+ = 7,62 x 10-8 m2 x V-l x s-1
UCl-= 7,91 x 10-8 m2 x V-1 x s-1
-  le coefficient de viscosité du milieu est inversement proportionnel
à la température.
-l coefficient de viscosté  a pour équation aux dimensions [M] [L]-1 [T]-1; il

est exprimé en poiseuille (kg . m-1 . s-1) dans le S.I. et dans le


système c.g.s, en poise (g x cm-1 x s-1)
- r représente le rayon de l'ion solvaté.

II. 3 - Nombre de transfert ou de transport


A partir de la détermination expérimentale de U+ et U_ pour un
électrolyte quelconque on définit deux rapports t+ et t-.

t+ = I+/I = U+/U+ + U- = Nbre de transferts des cations

t- = I-/I = U-/U+ + U- = Nbres de transfert des anions


avec I = courant total entre les électrodes
I+ = fraction du courant =déplacement des charges +
I-= fraction du courant = déplacement des charges -

II.4 - CONDUCTIVITE D'UNE SOLUTION IONIQUE AQUEUSE


- La conductivité peut être calculée par la relation de Kohlrausch
connaissant U+ et U- pour un électrolyte binaire (deux catégories

148
d'ions) de valence Z(nombre de liaisons entre anions et cations).

On a l'expression = .rCMz  (U++U-)

CM = concentration molaire de l'électrolyte en mole/mètre cube


z = valence de l'électrolyte
U- = mobilité de l'anion en m2 . s-1 . v-1
U+ mobilité du cation en m2 . s-1 . V-1
ƒ  : 1 faraday = 96 500 coulombs = ͷ x e-

(ͷ = nombre d'Avogadro; e- = charge de l'électron)

On définit aussi la conductivité équivalente  :


= CM . z  s’exprime en ohm en ohm-1 . m2 . Eqg-1

Pour un électrolyte faible binaire de coefficient de dissociation α,


et de constante d'équilibre de dissociation K, on a aussi:
√K
 = √C M  (U+ + U-)

-=lamda
La conductivité peut être déterminée expérimentalement par le
pont de Kohlrausch.

149
Le pont de Kohlrausch est alimenté en courant alternatif de
1000Hz pour éviter les phénomènes de polarisation,
En jouant sur les résistances variables R1, R2, R3, on équilibre le
pont; il ne passe alors aucun courant dans l'oscilloscope, qui ne donne
aucun signal.
Dans ces conditions, on peut démontrer que R a pour valeur:
R2
R = R1 x R
3

d'où le calcul de la conductivité :


1 1
= Rx S

1 et S sont les paramètres géométriques de la cuve de mesure.


1
Le rapport S porte le nom de constante de cuve.

III - APPLCATIONS
Souvent l'action biologique d'un composé ne se produit que s'il est
dissocié. Le cyanure de potassium n'est dangereux que dissocié, les
sels de morphine ont une action d'autant plus puissante qu'ils sont

150
ionisés.
Les cations des métaux lourds sont très toxiques; de façon
générale, tout déséquilibre ionique au sein de l'organisme provoque
des troubles graves.

III.1 - DIELECTROLYSE MEDICAMENTEUSE


On utilise l'action des champs électriques pour faire pénétrer dans
l'organisme des médicaments anti-inflammatoires ionisables (par
exemple au niveau d'une articulation en rhumatologie ou en médecine
du sport).
Au début du siècle, l'expérience de Leduc a montré le rôle d'un
champ électrique pour faire pénétrer des ions dans les tissus.
(Le lapin relié à l'anode attirant les ions Cyanures ( CN-) meurt,
alors que le lapin relié à la cathode attirant les K+ survit).

III.2. - TITRAGE CONDUCTIMETRIQUE


On peut étudier une réaction de neutralisation chimique par
titrage conductimétrique ; le point de neutralisation correspond à la
conductivité minimale de la solution. Effectivement, c'est au point de
neutralisation que les ions les plus mobiles H+ et OH- sont à la
concentration la plus faible.

III.4 - DOSAGE CONDUCTIMETRIQUE

On détermine par conductimétrie la concentration totale des


ions monovalents (CI-, Na+, K+, C03H- = ion bicarbonates
) dans le plasma
sanguin.
Les protéines de concentration pondérale P, en g/l,

ralentissant le déplacement des ions, on est amené à calculer un 

151
corrigé à partir du  mesuré selon la formule empirique:

100
❑cor
= mes x 100−0,22 P

TENSION SUPERFICIELLE - CAPILLARITÉ

I - TENSION SUPERFICIELLE SUR UNE INTERFACE


LIQUIDE-AIR
A l'intérieur d'un liquide, chaque molécule est soumise à des forces
d'attraction de la part des autres molécules, la résultante de ces forces
est nulle.
Par contre les molécules en surface sont essentiellement attirées
vers l'intérieur du liquide, les molécules d'air étant trop peu nombreuses
pour réaliser l'équilibre; la résultante des forces d'attraction des
molécules superficielles est donc dirigée vers l'intérieur du liquide, elle
tend à comprimer le liquide et donc à réduire sa surface libre.
Si l'on considère une ligne AB = L à la surface du liquide et si l'on
veut augmenter la surface de l'interface liquide-air de part et d'autre de
cette ligne AB, il faudra exercer des deux côtés de AB une force F
normale à AB, tangente à la surface et d'intensité proportionnelle à L soit

F=sL

La constante de proportionnalité sigma s porte le nom de tension


superficielle ; elle dépend de la nature de l'interface liquide-gaz.
Dans le système international l'unité est le N.mol et pour des liquides en
contact avec l’air on a :

152
Liquide tension superficielle
H20 à 20° C = 76 x 10-3 N x mol
H20 à 100° C 59 x 10-3 N x mol
Hg à 20° C 50 x 10-3 N x mol

Pour accroitre de la surface libre d’un liquide, il faut déplacer la


force F de Dx d’où un travail DW:

DW = s.L.Dx = sLDS

II - LOI DE LAPLACE
Lorsque la surface libre n'est pas plane (cas d'une goutte d'eau ou
d'une bulle de savon) alors la pression interne Pi est supérieure à la
pression externe Pe d'une valeur DP:

DP = Pi - Pe
Dans le cas d'une surface définie par deux rayons de courbure R1
et R2, la formule de Laplace donne cet accroissement de pression :
'

DP = Pi - Pe = s ( R 1 + R 2 )
1 1

Cas particuliers:

- Pour une surface sphérique R1 = R2 = R ; DP = R
- pour une bulle de savon, on traverse deux fois une interface air-liquide
d’où :
2σ 4σ
DP = 2 x R = R

- Pour une surface plane, le rayon de courbure est infini donc DP = 0 ;


il y a continuité de pression à la traversée de la surface.

III - TENSIONS SUPERFICIELLES DANS LE CAS


D'INTERFACES SOLIDE-LIQUIDE-AIR

153
III.1 - CAS DU MERCURE
Le mercure déposé sur une plaque de verre reste en boule,
on dit qu’il ne mouille pas le support. L’existence des tensions
superficielles s1, s2, s3 tangentes aux interfaces solide-liquide-air
permet de quantifier ce phénomène.

F3
mercure

F2

verre 0 x

L’angle a est appelé angle de raccordement.


Si l’on considère un élément dL (perpendiculaire au plan de
la feuille) de la ligne séparant les trois milieux, l’équilibre de la
goutte est réalisé lorsque la somme des trois forces de tension
superficielle a une résultante nulle le long de la paroi solide ; on doit
donc avoir sur l’axe orienté ox :
F1 – F 2 – F 3 = 0
soit
s1 dL - s3 dL Cos a = 0

σ 1−σ
d’où la relation Cos a = σ 2

Dans le cas d’un liquide qui ne mouille pas, l’angle a est aigu.

III.2 - Cas de l’eau

154
Il s’'agit d'un liquide mouillant, il s'étale d'autant plus sur la plaque
σ 1−σ 2
de verre que s3 est faible. La relation Cos a = σ 3 reste la même,
mais l’angle a est obtus.
Si la plaque est disposée verticalement, le liquide s’élève le
long de la paroi ; ce phénomène dit de capillarité explique
l’ascension des liquides mouillants à l’intérieur des tubes fins.
Loi de Jurin
Si on plonge un tube capillaire dans de l’eau ou un liquide
mouillant, le liquide va monter jusqu’à une hauteur h dans le tube.
Lorsque l’équilibre est atteint, on a égalité entre la résultante
verticale de l’ensemble des forces de tension superficielle du type

F et le poids ⃗
P du liquide soulevé.

Les forces de tension superficielle du type ⃗F vont s'exercer sur la


circonférence du tube.
La valeur de la composante verticale de ⃗F est :
F' = F Cosa avec F = s . 2 p R
d'où à l'équilibre F' = P

155
soit s x 2p R . Cosa = p2h . µg

ce qui permet de calculer l'élévation h de l'eau dans le capillaire; c'est la


loi de Jurin:

h
1. = 2Cosa / R µ g

Remarque :
Dans le cas du mercure et des liquides non mouillants, lorsque l'on
enfonce le tube capillaire dans le liquide, il se produit une
dépression: le niveau du liquide s'enfonce dans le capillaire. La loi
de Jurin donnant la différence de niveau est toujours applicable.

ACTIVITE ELECTRIQUE DU COEUR


ELECTROCARDIOGRAMME (ECG)

INTRODUCTION
DEFINITION
Le cœur est un organe doué d’automatisme, de conduction, d’excitabilité
et de contraction qui lui permettent de jouer le rôle d’une pompe foulante et
aspirante dans le système circulatoire.
L’électrocardiogramme (ECG réalise l’enregistrement de l’activité électrique
du cœur sur un tracé scalaire à deux dimensions en fonction de la différence de
potentiel et du temps à l’aide d’un appareil appelé électrocardiographe.
Il traduit donc l’enregistrement au cours du temps de l’activité électrique du
cœur au moyen d’électrodes placées à la surface du corps. La cellule cardiaque est
remarquable par ses propriétés d’excitabilité, de conductibilité, d’automatisme et de
contractilité. L’électrocardiogramme, outil remarquable de diagnostic, permet d’avoir
une vue d’ensemble de l’électrophysiologie cardiaque, de diagnostiquer de
nombreux troubles, de suivre leur évolution et d’évaluer l’efficacité des traitements
proposés.

I - ELECTROPHYSIOLOGIE DE LA CELLULE CARDIAQUE


I.1 – POTENTIELS DE MEMBRANE (PR - PA)
Pour une cellule vivante, ici, la cellule myocardique et son tissu nodal, il existe
une différence de potentiel (DDP) entre les deux faces intra- et extracellulaires de
la membrane cellulaire (la face intra cellulaire étant polarisée négativement et la face
extracellulaire, positivement). Cette DDP est appelée potentiel de membrane. Le
Potentiel de Repos (PR) est la valeur du potentiel de membrane d’une cellule à
l’état stationnaire c'est-à-dire au repos en dehors de toute stimulation extérieure.

156
pour la cellule myocardique PR = - 90 mV ( rôle de la pompe à sodium-potatium et
des protéines canaux).


POTENTIEL DE REPOS (PR) ET POTENTIEL D’ACTION (PA)

Le Potentiel d’Action (PA) désigne une modification transitoire et


propagée du potentiel de membrane engendrée par une dépolarisation de la
membrane. La cellule myocardique répondant à une dépolarisation par un potentiel
d’action est appelée cellule « excitable ». Le PA de la cellule myocardique
comprend cinq phases ( phases 0 à 4)

I.2 – PHENOMENES IONIQUES


I.2.1 - Cellules myocardiques

Phase 0 = entrée massive de Na+ = dépolarisation brutale


phases 1 et 2 = entrée de Ca++ = persistance de la dépolarisation
Phase 3 = sortie de K+ et (Ca++) = retour au potentiel de repos (PR)
Phase 4 = entré lente de K+ et sortie de Na+

157
 MOUVEMENT DES IONS AU COURS DU PA
Les mouvements d’ions à travers la membrane de la fibre cardiaque sont
responsables des variations du potentiel transmembranaire. Ces transports ioniques
sont rendus possibles par l’existence de protéines canaux.
- Au cours de la phase ascendante (phase 0), on observe une entrée massive
de Na+ expliquant une dépolarisation brutale.
- Pendant les phases 1 et 2, on observe une entrée de Ca² + expliquant une
persistance de la dépolarisation.
- Au cours de la phase 3, on observe une sortie de K + contrebalançant en
partie l’entrée du Na+ (phase 0) et du Ca² + (phase 1 et 2) et responsable du retour du
potentiel membranaire vers sa valeur de repos.
- Pendant la phase 4, on observe un retour lent du K + vers le milieu
intracellulaire. Ce transport de K+est couplé à une sortie du Na+.

I.2.2 – Cellules du faisceau de His et du réseau de Purkinje


La représentation des variations de leur potentiel membranaire est la
suivante :

- phase-Phase 0 : phase de dépolarisation rapide


- phase 1 : phase de repolarisation rapide
- phase 2 : phase de repolarisation lente, en plateau
- phase 3 : phase de repolarisation rapide
- phase 4 : phase de dépolarisation diastolique

I.2.3 – Cellules des nœuds sinusal et auriculo-ventriculaire


Leur potentiel transmembranaire présente les mêmes phases que celui des
cellules du faisceau de His et du réseau de Purkinje. Cependant, il se distingue
par une pente de dépolarisation diastolique encore plus forte.

158
EN RESUME
 Automaticité = propriété liée à la pente de la dépolarisation
diastolique
 Conductibilité = vitesse de conduction du tissu nodal
 Excitabilité = variation du PR en PA
 Contractilité = élasticité de la cellule myocardique

II - RAPPELS ANATOMIQUES ET HISTOLOGIQUES


II.1 – LA CELLULE MYOCARDIQUE ET LE TISSU NODAL
Du fait de leur nature histologique et leur fonction physiologique, on distingue
deux types de tissus cardiaques :
-Le tissu nodal (nœud sinusal, nœud auriculo-ventriculaire, tronc et branches
du faisceau de His, réseau de purkinje) dont le rôle essentiel est l’élaboration et la
conduction de l’influx nerveux
- Le tissu myocardique dont la fonction essentielle est la contraction

II.2 - LES DIFFERENTES CAVITES


Le cœur comporte 4 cavités dont 2 cavités gauches (l’oreillette et le ventricule
gauches séparés l’un de l’autre par une valve, la mitrale. Ce cœur gauche est
séparé du cœur droit formé aussi par deux cavités ; l’oreillette qui est séparé du
ventricule droit par une valve, la tricuspide. Le cœur gauche est séparé du cœur
droit par une cloison ou septum qui est d’abord interauriculaire puis
interventriculaire. Les artères naissent des ventricules (l’Aorte du ventricule gauche
et l’artère pulmonaire du ventricule droit) et les veines des oreillettes (la veine cave
de l’oreillette droite et les veines pulmonaires de l’oreillette gauche)

159
 Coupes schématique du coeur

160
Nœud sinusal
nœud de KEITH et Tronc du faisceau
FLACK de His

Voies inter Branche du


Nodales faisceau de His
Nœud auriculo
ventriculaire
nœud
d’ASCHOFF
TAWARA Réseau de Purkinje

 CENTRES RYTHMOGENES ET VOIES DE CONDUCTION DE L’INFLUX


NERVEUX CHEZ LE SUJET NORMAL

II.3 - VOIES ANATOMIQUES DE LA CONDUCTION DE L’INFLUX


NERVEUX

L’influx nerveux prend naissance au niveau du nœud de KEITH et FLACK (nœud


sinusal situé dans l’oreillette droite), arrive au nœud d’ASCHOFF TAWARA (nœud
auriculo-ventriculaire) par les faisceaux internodaux ou voies atriales, se propage
dans le faisceau de HIS, dans ses deux branches droite et gauche, puis se termine
au niveau du réseau de PURKINJE.
Une deuxième branche, part du nœud sinusal et arrive à l’oreillette gauche ; c’est le
faisceau de BACHMANN.
La vitesse de conduction de l’influx nerveux au niveau du tissu conducteur est de 4
mètres par seconde, tandis que dans le reste du myocarde, elle est de 0,40 mètre
par seconde.

III - ENREGISTREMENT D’UN ELECTROCARDIOGRAMME

III.1 – VECTROCARDIOGRAMME ET AXE ELECTRIQUE DU


CŒUR
Le cœur peut être assimilé dans son ensemble, à un dipôle
équivalent variable, représentant la résultante vectorielle de tous les
dipôles instantanés relatifs à chacune des fibres cardiaques. En effet, on
peut regrouper tous ces vecteurs autour d’une origine unique 0, appelée

161
centre électrique du cœur, et situé approximativement au centre du
ventricule gauche.
La sommation de ces vecteurs instantanés permet d’obtenir, si l’on
fait abstraction du paramètre temps, un vecteur résultant global appelé
axe électrique du cœur ou axe moyen du cœur A (QRS)

III.2 – LES HYPOTHESES D’EINTHOVEN


Einthoven est l’auteur d’une théorie de l’ECG, dont les tracés s’expliquent
grâce à trois hypothèses fondamentales et approximatives.
a) – La première hypothèse: Le cœur à chaque instant peut être assimilé à
un dipôle unique.
b) – La deuxième hypothèse: L’origine du vecteur moment de ce dipôle peut
être considérée comme fixe (elle est appelée centre électrique du cœur).
c) – Troisième hypothèse: Les trois membres suivants, jambe gauche (JG),
bras droit (BD), bras gauche (BG), occupent les sommets d’un triangle équilatéral
plongé dans un milieu conducteur et dont le centre de gravité est le cœur.

III.3 – MATERIEL d'ENREGISTREMENT


III.3.1 -Papier millimétré

Le tracé de l’ECG se fait à l’aide d’appareil appelé électrocardiographe


mùni d’un papier millimétré sur lequel est enregistré le tracé
électrocardiographique
Il existe plusieurs vitesses de déroulement du papier dont :
-25 mm/sec le plus utilisé
-50 mm/sec
-100 mm/sec,
la vitesse standard est de 25 mm/sec
Nous utiliserons la vitesse de 25 mm/sec. Dans ce cas,
-1 carré de 5 mm  0,20 sec
-1 carré de 1 mm 0,04 sec
Par convention
0,04 sec
Etalonnage
 En abscisse : 1 mm= 0,04 sec
 5 mm = 0,20 sec

 En ordonnée :10 mm= 1mV


 1 mm = O, 1mV

III.3.2 - Les électrodes


Il en existe deux types :

162
-en métal non oxydable, pour les membres ;
-des ventouses pour le thorax

III.4 – TECHNIQUE D'ENREGISTREMENT D'UN ECG


La disposition des électrodes commence par l’installation de celles des
membres :
- l’électrode de couleur verte au niveau de la jambe gauche (cheville gauche)
- l’électrode de couleur noire au niveau de la jambe droite
- l’électrode de couleur rouge au niveau du Bras Droit (poignet droit)
- l’électrode de couleur jaune au niveau du Bras G (poignet gauche)

La disposition des électrodes sur le thorax (poitrine) se fera comme suit :

o V1 = au niveau du 4ème EID, sur le bord droit du sternum, de polarité négative.

o V2 = au niveau du 4ème EIG, sur le bord gauche du sternum de polarité


positive

o V4 = au niveau du 5ème EIG, sur la ligne médio claviculaire ou ligne


mammelonnaire (chez les hommes), de polarité positive

o V3 = à mi-chemin entre V2 et V4, de polarité négative.

o V5- sera placées dans le 5ème EIG sur la ligne axillaire antérieure, polarité
positive et relié à la Borne Centrale de WILSON

o V6 sera placées dans le 5ème EIG sur la ligne axillaire MOYENNE, polarité
positive et relié à la Borne Centrale de WILSON

o
ELECTRODES PRECORDIALES

163
III.5 - LES DERIVATIONS
L’enregistrement standard de l’ECG d’un patient doit comporter
l’enregistrement de douze tracés appelés dérivations :
- six dérivations des membres
- six dérivations précordiales
III.5.1 – LES DERIVATIONS DES MEMBRES
Les électrodes sont placées sur les membres :
- Bras ou poignet Droit (Right : R)
- Bras ou poignet Gauche (Left : L)
- Jambe (cheville) droite ou Gauche : (Foot : F)
Les dérivations des membres explorent le cœur dans un plan frontal. Parmi
ces dérivations : trois sont unipolaires, trois sont bipolaires

VR : borne central – bras droit (right : - 150°

Les différents types de dérivations sont :


- les dérivations des membres (explorent le cœur dans le plan
frontal) :
III.5.1.1 - les dérivations unipolaires : aVR, aVL, aVF
 Les trois dérivations unipolaires VR, VL, VF sont constituées de
l’enregistrement des potentiels VR, VL, VF de chaque électrode, par

164
rapport à un potentiel de référence VW constant dans le temps et
pris pour origine (VW = 0)
 Le point W, assimilable au centre de gravité du cœur (du triangle
équilatéral défini par Einthoven), est appelé borne centrale de
Wilson.
III.5.1.2 - les dérivations bipolaires : DI DII DIII
 Les dérivations bipolaires sont constituées de l’enregistrement des
différences de potentiels entre les trois électrodes prises deux par
deux.
D 1 = VL - VR
D 2 = VF – VR
D 3 = VF – V L

D2 = D1 + D3

III.5.2 – LES DERIVATIONS PRECORDIALES


Elles sont toutes unipolaires
 De V1 à V6, les dérivations précordiales sont enregistrées
par rapport au potentiel de référence VW.
 Les électrodes sont placées sur le thorax (voir figure ).
Ces dérivations explorent le cœur dans un plan horizontal, et
de ce fait, elles ne renseignent pas sur la totalité de l’activité
cardiaque. Ce sont: V1, V2, V3, V4 , V5, V6

Remarque ( NB)
Il est important de distinguer les termes de dérivation et de potentiel. Une
dérivation est établie entre deux pôles présentant chacun un potentiel. On parle de
dérivation unipolaire lorsque l’un des deux pôles présente un potentiel nul.

D1  Bras Droit (-) Bras Gauche (+)


D2  Bras Droit (-) Pied Gauche (+)
D3  Bras Gauche (-) Pied Gauche (+)
aVR  Bras Droit (+) CTG (-)
aVL  Bras Gauche (+) CTG (-)
aVF  Pied Gauche (+) CTG (-)
NB.: - CTG  borne centrale terminale de GOLBERGER.
- Pied = Jambe

165
On obtient ceci : (Triangle d’EINTHOVEN)
_BD - I + BG R- L (-)

II III
(+) F (+
(+) JG (+)
 DIFFERENTS SENS DES DERIVATIONS

BG
(+) aVR (+) aVL BD (+)
(+)

(+) aVF (+) JG

 DIFFERENTS SENS DES DERIVATIONS

Le centre du triangle = centre électrique du cœur. Les origines des


différentes dérivations passent par le centre du triangle. Les déflexions
seront dirigées vers le membre correspondant, en prenant comme
origine le centre électrique du cœur.

166
Les dérivations précordiales : Elles enregistrent les différences
de potentiel entre les électrodes V1 à V6 (électrodes positives et la
borne négative est la borne de Wilson). Elles sont unipolaires. 

LES DERIVATIONS FRONTALES sont de deux types: unipolaires


et bipolaires
 unipolaires : entre aVR, aVL, aVF  borne (+) d'une part et borne
de Golberger borne (-) d'autre part.
 bipolaires : DI (entre aVR et aVL), DII (entre aVR et aVF), DIII
(entre aVL et aVF).

D1 : Bras Gauche (+) et B. Droit (-)

D2 : Pied Gauche (+) et B. Droit (-)

D3 : Pied Gauche et B. Gauche

III.6 – LE TRACE ELECTROCARDIOGRAPHIQUE ET SON


VOCABULAIRE ANALYTIQUE

167
III.6.1 - RESULTATS NORMAUX
III.6.1.1 – L’onde P
L’onde P normale, d’origine sinusale a une fonction arrondie, et de
faible amplitude : sa hauteur ≤ 2 mm et sa durée est de l’ordre 0,08
seconde = 8/100 s
La projection frontale de l’axe moyen de P , AP est voisine de
+60°, ce qui correspond à une onde P positive en D1, D2, D3, aVF,
isoélectrique en aVL et négative en aVR.

Normalement, l’axe de P est compris entre 0° et 80°. En


précordiales, l’onde P est diphasique en V1, V2. De V3 à V2. L’onde P
est positive.

III.6.1..2 – L’espace PR
C’est l’intervalle séparant le début de P du début de QRS. La
valeur normale est de 0,18 seconde avec des limites physiologiques
entre 0,15 secondes et 0,21 secondes. Il mesure le temps de
conduction de l’influx électrique depuis le sinus de Keith et Flack
jusqu’au réseau de Purkinje. Son allongement traduit un bloc de
branche.
III.6.1.3 – Le complexe QRS
Il correspond à la dépolarisation ventriculaire. Sa durée normale
est voisine de 0,08 seconde. Son amplitude est comprise entre 5 et 20
168
mm. Son axe varie entre 0° et +90°. Sa forme est variable selon les
dérivations et reflète les différentes phases de l’activation ventriculaire.
Son axe en D1, D2, D3, aVR, aVL et aVF traduit l’axe électrique moyen
du cœur.
Sa variation au-delà de 0° traduit une déviation axiale gauche et
au-delà de +90°, une déviation axiale droite. Il faut retenir :
- qu’il y a toujours une onde Q e D1, aVL et V6 et une petite onde
R en V1 ;
- que la négativité QR ou QS en aVR est normale
L’onde r augmente régulièrement d’amplitude de V1 à V5. L’onde S
diminue de profondeur de V1 à V6. La zone de transition (R = S) se
trouve en général en V3.

III.6.1.4 - L’onde T et le segment ST


L’onde T correspond à la fin de la repolarisation ventriculaire.
Elle est normalement de faible amplitude, asymétrique avec une pente
ascendante plus faible que la pente descendante, de même sens que
QRS, de sorte que l’axe de T est voisin de l’axe de QRS. ST est l’espace
qui sépare la fin de QRS du début de T. Il est normalement isoélectrique.

EN RESUME :L’ECG
 Onde P = dépolarisation auriculaire (oreillettes)

 Complexe QRS = dépolarisation ventriculaire

 Onde T = repolarisation ventriculaire (la repolarisation auriculaire


est masquée par le complexe QRS)

 Intervalle QT = c’est la somme de la repolarisation et de la


dépolarisation ventriculaire

 L’espace PR ou PQ traduit la conduction auriculo-ventriculaire.

 L’espace ST traduit la fin de la dépolarisation ventriculaire.

 L’espace QT traduit la dépolarisation et la repolarisation


ventriculaire.

VI -ETUDE ANALYTIQUE D’UN ECG NORMAL

169
Il existe 05 paramètres qui sont très importants dans l’étude
analytique d’un ECG. Ce sont :
- la fréquence cardiaque
- le rythme et la conduction cardiaques
- l’axe électrique du cœur
- l’état des cavités cardiaques
- les signes de souffrance myocardique localisée

VI.1- LA FREQUENCE CARDIAQUE (FC)


En rythme sinusal normal, la fréquence cardiaque (Fc) normale se
situe entre 60 et 100 battements/minute.
- Fc > 100 = Tachycardie sinusale
- Fc < 60 = Bradycardie sinusale
Deux (02) méthodes de détermination de la fréquence cardiaque sont
utilisées :
- la réglette ou règle à ECG
- la méthode de calcul

VI-1-1- Par calcul


On compte le nombre de carré(s) de 0,04 seconde dans un espace
(R-R), 1 période.
On multiplie ce nombre X par 0,04 seconde.

(X) x 0,04 seconde = dt.

Fc = 60 battements par minute


dt
VI-1- 2- Avec la règle à ECG (Rythme régulier)

On place la règle à ECG sur deux périodes :R-R-R


On choisit la première onde R, qui correspondra à la flèche de départ
sur la règle. On repère la troisième onde R, suivante.
On lit sur la règle en fonction de la graduation qui va de 400 à 30
battements par minute.
Pour déterminer rapidement la fréquence cardiaque  (F.C.) il faut
utiliser la règle suivante: essayer de trouver une onde R qui tombe sur
un trait gras puis compter 300, 150, 100, 75, 60, 50 sur chacun des traits
gras suivants.

300 150 100 75 60 50


↓Onde R ↓ ↓ ↓ ↓ ↓ ↓
170
VI-2- LE RYTHME ET LA CONDUCTION CARDIAQUES
VI-2-1- le rythme
Etudier le rythme revient à affirmer ou non la régularité du rythme,
à affirmer l’origine sinusale ou non de ce rythme.
Le rythme est dit régulier s’il existe une distance normale entre les
ondes de même nature.
Le rythme est dit sinusal si chaque complexe QRS est précédé
d’une onde P et que chaque onde P est suivie d’un complexe QRS.
Dans l’E.C.G. normal, le rythme est d’origine sinusale : il est fait d’une
succession régulière de séquences P – QRS – T.

VI-2-2- la conduction cardiaque

 VI-2-2-1-La durée de l’espace PR


L’espace PR nous renseigne sur la conduction auriculo-ventriculaire.
Sa valeur normale se situe entre 0.12 et 0.20 secondes (souvent 0,18s).
Il se mesure du début de l’onde P, jusqu’au début du complexe QRS
0.12 sec< PR< 0.20 sec

 VI-2-2-2-La durée de l’espace QRS


L’espace QRS nous renseigne sur la dépolarisation ou la contraction
ventriculaire. Sa durée est normalement inférieure à 0.10 secondes.
QRS < 0.10 sec = ( 0,08 s )

VI-3- L’AXE ELECTRIQUE DU CŒUR


L’axe se réfère à la direction de la dépolarisation qui diffuse à travers le
cœur pour stimuler la contraction des fibres musculaires. Il est
représenté par la direction de la stimulation électrique des ventricules.
L’étudier, revient à étudier l’axe ou la direction de QRS au niveau des
dérivations bipolaires.
Sa valeur normale est comprise entre 0° et + 90°.
0° < ÂQRS < + 90°
NB : 0 < ÂP < + 80°

171
-10°< ÂT < + 70°
Ici, on utilise 02 méthodes :
- la méthode des parallélogrammes.
- la méthode des perpendiculaires.
La méthode des parallélogrammes :
C’est la somme algébrique des déflexions positives et négatives des
ondes du complexe QRS sur les dérivations bipolaires:
DI = Q1 + R1 + S1
DII = Q2 + R2 + S2
DIII = Q3 + R3 + S3
NB: on additionne vectoriellement d’abord DI et DIII. Ensuite, la résultante
sera additionnée à DII
la méthode des perpendiculaires :
- prendre les dérivations ayant les plus grandes amplitudes après avoir
obtenu leur mesure algébrique.
- Placer les bissectrices aux différents sommets du triangle de
EINTHOVEN.
- Tracer les 02 vecteurs ayant les plus grandes amplitudes.
- Tracer les perpendiculaires à ces deux vecteurs passant par les
sommets de ces vecteurs.
- Ces perpendiculaires se rencontrent en un point (A) qui forme avec le
centre (O) le vecteur AO.
- Le vecteur OA forme avec l’horizontale passant par O un angle qui
est l’axe électrique du c

172
VI-4- L’ETAT DES CAVITES CARDIAQUES
Ici, on étudiera :
- l’auriculogramme
- le ventriculogramme
- la recherche d’hypertrophie auriculaire
- la recherche d’hypertrophie ventriculaire

On étudiera l’onde P :

173
- forme : symétrique, monophasique, arrondie mais
diphasique en V1 et V2.
- Durée : inférieure ou égale à 0.10 secondes. = 0,08 s
- Amplitude : inférieure à 2.5 mm en D2 = 2 mm
- Sens : onde toujours positive en D1, D2 et négative en aVR ;

VI-4-2- le ventriculogramme

Ici, on étudiera le complexe QRS dont les caractéristiques sont :


- durée inférieure à 0.10 secondes
- amplitude variable. Généralement supérieur à 5 mm en D 1, D2, D3

VI-4-3- la recherche d’hypertrophie auriculaire


La dérivation V 1 étant directement située en regard des oreillettes,
l’onde P en V1 sera notre meilleure source d’information.
Si P a un aspect diphasique en V1, on a un
Hypertrophie.Auriculaire (H.A)
Si P ≥ 0.12 s en D1, nous avons une Hypertrophie Auriculaire
Gauche (H.A.G)
Si P ≥ 2.5 mm en D2, nous avons une Hypertrophie Auriculaire Droite
(H.A.D)
VI-4-4- la recherche d’hypertrophie ventriculaire (HV)
Hypertrophie ventriculaire Gauche (HVG)
 Dans les dérivations standards :
Axe électrique dévié à gauche entre 0° et +90°
Indice de LEWIS (R1+S3) – (S1+R3) ≤17 mm
 Dans les dérivations précordiale
 Indice de SOKOLOW et LYON
(SV1 + RV5) ou (SV2 +RV6) ≤35mm
RV5 + Rv6 ≤25mm

Hypertrophie ventriculaire Droite (HVD)


 R est plus grand que S en V1
 R devient de plus en plus petit de V1 à V6
 QRS est large

VI-4-5 – Les indices cardiaques


 L’indice de Lewis (Dérivations frontales)

14mm < (RD1+SD3) - (SD1+RD3) ≤ 17mm

174
Si supérieur à 17mm Hypertrophie ventriculaire
Gauche (HVG)
Si inférieur à 14 mm Hypertrophie ventriculaire
Droite (HVD)

 L’indice de SOKOLOW-Lyon (Dérivations précordiales)


SV1 + RV5 ≤35 mm

Si supérieur à 35 mm HVG

 L’indice de LENEGRE-BLONDEAU

SV2 + RV6 ≤40 mm


Si supérieur à 40 mm HVG

 L’indice de COHEN

10 < ( SV1 + RV6) - (RV1 + SV6) ≤ 25 mm

Si supérieur à 25 mm HVG

VII - l’ECG PATHOLOGIQUE

VII.1- LES TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE


VII.1.1 – LA FREQUENCE
60 < Fc < 100 bat/min
- si Fc < 60 bat/min : bradycardie
- si Fc >100 bat/min : tachycardie
VII.1.2 - LES RYTHMES CARDIAQUES VARIABLES  :
ce sont des rythmes irréguliers
 L’arythmie sinusale
Les ondes P, QRS, T de chaque cycle sont normales et de forme et
de taille identiques, mais la chronologie des cycles est irrégulière.
 Le pacemaker instable
Dû à un changement de position du pacemaker. On obtient donc des
ondes P de forme variable.
 La fibrillation auriculaire

175
Du à une décharge de nombreux foyers auriculaires. Il n’y a pas
d’impulsion unique qui dépolarise les oreillettes de façon complète. C’est
par hasard qu’une onde atteint le nœud AV.

VII.1.3 - LES EXTRASYSTOLES


Ondes prématurées provenant de foyers ectopiques, apparaissant
plus tôt que d’habitude, étant normales ou non.
 Les extrasystoles auriculaires
L’onde P survient de façon précoce. Elle est anormale mais comme
elle dépolarise l’oreillette de façon normale, elle est captée et transmise
par le nœud AV.
 Les extrasystoles nodales
L’onde naît dans le nœud Auriculo -Ventriculaire. Le complexe QRS
est présent mais non précédé de P.
 Les extrasystoles ventriculaires (ESV)
L’onde naît dans le tissu myocardique. Elle circule très lentement
(QRS large et épais). On note un long repos après l’ESV.

VII.1.4- LES RYTHMES RAPIDES


- Flutter auriculaire
- Flutter ventriculaire
- Fibrillation auriculaire
- Fibrillation ventriculaire

VII. 2 - LES TROUBLES DE LA CONDUCTION


- Le bloc du nœud sinusal
- Le bloc auriculo-ventriculaire : 1er, 2e, 3e syndrome de Wolf-
Parkinson-White
- Le phénomène de WENCKEBACH
- Le bloc de branche droit et gauche

VII.3- LES ANOMALIES DE L’AXE : Déviation axiale : droite ;


gauche, extrême

VII - 4- LES ANOMALIES DE VOLUME : HVG ;HVD,HAG,HAD

VII.5 - SOUFFRANCE ET LESIONS MYOCARDIQUES LOCALISEES


VII.5.1 – ISCHEMIE MYOCARDIQUE : ondeT inversée et d aspect symétrique

VII.5.2 - LESION SOUS ENDOCARDIQUE : : sous-décalage du segment ST

VII.5.3 – INFARCTUS (NECROSE) MYOCARDIQUE 

176
 L infarctus du myocarde ancien : se traduit par l existance d une onde Q
pathologique (large et profond sa largeur ≥ 1 carré de 1mm de côté= 1mV et
0,04sec)
 Infarctus récent : présence d une onde Q pathologique avec sus-décalage
du segment ST

Sieges de l infarctus au niveau du ventricule gauche


-Face antérieure : onde Q en V1, V2, V3  ou V4
-Face postérieure : onde Q en V6, grande onde R en V1
-Face Inférieure : onde Q en DII, DIII, aVF
-Face latérale : onde Q en DI et aVL

CONCLUSION
On a l’habitude de dire « lorsque le cœur marche tout marche ». Ainsi, l’ECG
témoin du fonctionnement de l’activité cardiaque est un examen anodin, facile à
réaliser et à ce titre se situe parmi les examens de 1 ère intention dans le bilan de
santé et de maladie.
L’ECG à ce titre, permet un diagnostique du type et de siège de l’atteinte
cardiaque

177
EQUILIBRE VESTIBULAIRE

I – ANATOMO-PHYSIOLOGIE DE L’EQUILIBRATION
I.1 – LES RÉCEPTEURS DE L’ÉQUILIBRATION
I.1.1 - Récepteurs de la sensibilité proprioceptive
I.1.2 - Récepteurs de la sensibilité extéroceptive
I.2 – ANATOMIE DES RÉCEPTEURS VESTIBULAIRES
I.2.1 - Anatomie de l’oreille interne
I.2.2 Quelques précisions sur :
I.2.2.1 – Les canaux semi-circulaires
I.2.2.2 – L’utricule et le saccule
I.2.2.3 – Le nerf vestibulaire
I.3 – PHYSIOLOGIE DE L’ÉQUILIBRATION
I.3.1 - Rôle des canaux semi-circulaire
I.3.2 - Rôle de l’utricule et du saccule
II – PATHOLOGIE DE L’EQUILIBRATION ET NYSTAGMUS
II.1 – CINÉTOSES
II.2 – PATHOLOGIE LIÉE À L’APESANTEUR
II.3 – LE NYSTAGMUS
II.3.1 - Définition
II.3.2 Intérêt du nystagmus
CONCLUSION

I – ANATOMO-PHYSIOLOGIE DE L’EQUILIBRATION
I.1 – LES RÉCEPTEURS DE L’ÉQUILIBRATION

178
L’équilibration met en jeu deux grands types de récepteurs :
I.1.1 - Récepteurs de la sensibilité proprioceptive
 La sensibilité proprioceptive nous permet de percevoir les
impressions recueillies dans l’intimité de l’organisme
 Les récepteurs de la sensibilité proprioceptive peuvent renseigner
le cerveau sur :
- la position des différentes parties du corps,
- les mouvements actifs et passifs,
- la résistance au mouvement
 Ces récepteurs sont :
- les récepteurs vestibulaires : les canaux semi-circulaires,
l’utricule et le saccule,
- des récepteurs cutanés, articulaires, tendineux et
musculaires.

I.1.2 - Récepteurs de la sensibilité extéroceptive


 La sensibilité extéroceptive nous permet de percevoir les
impressions recueillies à la surface du corps.
 Les récepteurs de la sensibilité extéroceptive sont les récepteurs
du toucher, de la vue et de l’ouïe.
-.
 L’ensemble de ces récepteurs assure en synergie le sens de
l’équilibration.

I.2 – ANATOMIE DES RECEPTEURS VESTIBULAIRES


I.2.1 - ANATOMIE DE L’OREILLE INTERNE

179
 Remarque préliminaire : le but du présent paragraphe est de situer
les récepteurs vestibulaires par rapport aux déférentes structures
de l’oreille interne et non de faire l’étude détaillée de cette dernière
(pour plus d’informations sur l’anatomie de l’oreille, voir chapitre II).
 L’oreille, organe de l’audition et de l’équilibration, est divisée en
trois parties :
- l’oreille externe (OE), comprenant le pavillon de l’oreille (ou
auricule) et le conduit auditif externe
- l’oreille moyenne (OM), comprenant la caisse du tympan, les
cellules mastoïde, la chaîne des osselets et la trompe
d’Eustache,
- l’oreille interne (OI), comprenant la cochlée (organe de
l’audition) et les récepteurs vestibulaires (organes de
l’équilibration).
 L’OI est constituée par le labyrinthe osseux (réseau
anastomotique de cavités creusées dans l’os temporal) et son
contenu :
- le labyrinthe membraneux, réseau de sacs comprenant les
canaux semi-circulaire, l’utricule et le saccule, mais aussi
des organes de l’audition (canal cochléaire…).
- L’endolymphe, liquidie situé dans le labyrinthe membraneux
- La périlymphe, liquide situé dans le labyrinthe osseux, autour
du labyrinthe membraneux
 Les récepteurs vestibulaires, responsables de l’équilibre
vestibulaire, constituent la partie supérieure du labyrinthe
membraneux.
 La cavité du labyrinthe osseux contenant l’utricule et le saccule
s’appelle le vestibule.

180
Vestibule

Cochlée

OREILLE INTERNE: Siège de l'endolymphe et du


périlymphe

181
Utricule

Saccule

VUE D'ENSEMVBLE DU LABYRINTHE MEMBRANEUX ET

OSSEUX

I.2.2 - QUELQUES PRECISIONS SUR :


I.2.2.1 – Les canaux semi-circulaires
 L’OI contient trois canaux semi-circulaires (CSC) constituant
un trièdre qui explore les trois plans de l’espace :
- Le CSC vertical antérieur est dans un plan para-sagittal (plan
vertical passant par le ventre et le dos, sans intercepter l’axe
médian),
- Le CSC vertical postérieur est dans un plan frontal (plan
vertical perpendiculaire au plan sagittal).

182
- Le CSC horizontal est dans un plan transversal (plan horizontal
perpendiculaire aux plans sagittal et frontal).
 Un CSC comprend :
- un arc
- une ampoule (renflement à l’une des extrémités de l’arc),
- un tronc commun aux 3 CSC.
 Une ampoule contient :
- un organe sensible aux mouvements du liquide
endolymphatique: la cupule,
- un récepteur sensoriel comprenant des cellules ciliées et relié
au nerf ampullaire : la crête ampullaire.
 Remarque : Les trois CSC (ainsi que l’utricule et le saccule), en
tant que structures du labyrinthe membraneux, contiennent du
liquide endolymphatique (endolymphe).
 Les trois CSC s’ouvrent dans l’utricule.
 Remarque : comprenez bien qu’il y a trois CSC par OI, soit six au
total…

183
 CANAL SEMI-CIRCULAIRE

I.2.2.2 – L’utricule et le saccule


 L’utricule et le saccule donnent chacun naissance à un canal très
court : ces deux canaux se réunissent pour former le canal
endolympathique.
 Le canal endolymphatique s’engage dans l’aqueduc du vestibule
et se termine à l’extrémité de celui-ci par un renflement en cul-de-
sac, au contact des méninges qui entourent le cerveau = le sac
endolymphatique
 L’utricule et le saccule contiennent chacun une masse gélatineuse
riche en sels de calcium : l’otolithe (oto = oreille ; lith = pierre),
dont le rôle est analogue à celui de la cupule.
 Enfin l’utricule et le saccule comportent chacun un récepteur
sensoriel appelé macule, dont le rôle est analogue à celui de la
crête ampullaire (la macule est également constituée de cellules
ciliées).

I.2.2.3. – Le nerf vestibulaire


 Le nerf vestibulaire relie les crêtes ampullaires et les macules aux
centres nerveux.
 Il se joint étroitement, en quittant l’oreille, au nerf cochléaire qui
prend naissance dans la cochlée.

184
 L’ensemble du nerf cochléaire et du nerf vestibulaire constitue
le huitième nerf crânien, ou nerf de l’oreille interne (souvent appelé
« nerf auditif » bien que seule sa partie cochléaire soit auditive).
 Le nerf vestibulaire se divise en cinq faisceaux :
- deux d’entre eux innervent les macules de l’utricule et du
saccule,
- les trois autres innervent les crêtes ampullaires des trois CSC
et constituent les trois nerfs ampullaires.

 LABYRINTHE OSSEUX ET MEMBRANEUX


185
I.3 – PHYSIOLOGIE DE L’EQUILIBRATION
I.3.1 ROLE DES CANAUX SEMI-CIRCULAIRES
 Les 6 CSC ont pour rôle de signaler au cerveau tout mouvement
rotatif de la tête.
 Lors d’une rotation de la tête, l’inertie de l’endolymphe par rapport
à la paroi du CSC entraîne une mise en mouvement de la cupule.
 Ce déplacement de la cupule mobilise les cellules ciliées de la
crête ampullaire sous-jacente ce qui déclenche un potentiel
d’action qui sera conduit le long du nerf ampullaire.
 L’influx nerveux naît donc du nerf ampullaire, il est ensuite
conduit au nerf vestibulaire puis au huitième nerf crânien, et enfin
au cerveau.
 La stimulation provient toujours du CSC situé dans le plan
correspondant à celui de la rotation.
 Si par exemple, le sujet tourne la tête dans le plan horizontal et
vers sa droite :.
- les deux CSC concernés sont les 2 CSC horizontaux (un dans
chaque oreille),
- dans le CSC horizontal droit :
 Au début de la rotation (phase d’accélération), l’endolymphe subit
un mouvement ampullopète (c’est-à-dire) qu’il se met en
mouvement vers l’ampoule: vers la gauche), ce qui déplace la
cupule.
 A la fin de l’accélération (vitesse de rotation constante),
l’endolymphe est immobile
 A la fin de la rotation (phase de décélération), l’endolymphe
subit un mouvement ampullofuge (c’est-à-dire vers la droite), ce qui
déplace la cupule en direction de l’arc.
- dans le CSC horizontal gauche :
186
 au début de la rotation : mouvement ampullofuge vers la gauche)
de l’endolymphe, donc de la cupule.

 Remarque : le mouvement de l’endolymphe obéit aux lois de


l’inertie, c’est-à-dire que le sens de ce mouvement s’oppose au
sens de l’accélération.
 Seule une stimulation ampullopète de la cupule provoque un
influx nerveux (une stimulation ampullofuge ne provoque pas
d’influx).

 Donc, dans l’exemple précédent :


- quand la tête commence à tourner à droite (accélération) : la
stimulation ampullopète de la cupule droite déclenche un influx
nerveux au niveau du nerf vestibulaire droit, ce qui indique au
cerveau que la tête tourne à droite.
- à la fin de l’accélération : aucune stimulation ni d’un côté, ni de
l’autre.
- quand la tête finit de tourner à droite (décélération) : stimulation
ampullopète à gauche, donc excitation du nerf vestibulaire
gauche qui indique au cerveau la fin de la rotation.
I.3 ROLES DE L’UTRICULE ET DU SACCULE
 L’utricule et le saccule ont pour rôle de signaler au cerveau tout
mouvement linéaire de la tête :
- l’utricule est le récepteur des accélérations rectilignes
verticales
- le saccule est le récepteur des accélérations rectilignes
horizontales.
 L’utricule contient des cellules ciliées situées dans un plan
horizontal :
187
Lors d’une accélération rectiligne verticale, l’otolithe appuie sur ces
cellules ciliées, ce qui déclenche un potentiel d’action (PA) au niveau du
faisceau du nerf vestibulaire qui innerve la macule de l’utricule.
 Le saccule contient des cellules ciliées situées dans un plan
vertical.
Lors d’une accélération rectiligne horizontale l’otolithe appuie sur
ces cellules ciliées, ce qui déclenche un potentiel d’action (PA) au
niveau dufaisceau du nerf vestibulaire qui inerve la macule du
saccule
 Suivant le sens de l’accélération, les otolithes peuvent soit étirer,
soit écraser les cils des cellules de la macule.
 Remarques :
- les accélérations verticales (exemple : dans un ascenseur)
produisent de fausses sensations de chute ;
- en cas d’apesanteur (ou si g < 0,1 m s-²), ces récepteurs ne
sont plus stimulés.

En résumé :
Les récepteurs vestibulaires, situés dans la partie supérieure du
labyrinthe membraneux permettent, en explorant les phénomènes
d’accélération dans les trois directions de l’espace , à l’organisme
d’assurer la fonction d’équilibration :
- les trois cupules des trois CSC sont situées dans chacune
des trois ampoules dans les trois plans de l’espace et peuvent
ainsi rendre compte de toutes les accélérations rotationnelles,
- l’utricule, dont les cellules ciliées sont disposées selon un plan
horizontal, est sensible aux accélérations linéaires verticales,

188
- le saccule, dont les cellules ciliées sont disposées selon un
plan vertical, est sensible aux accélérations linéaires
horizontales.

PARTIE SUPERIEURE DU LABYRINTHE MEMBRANEUX

II – PATHOLOGIE DE L’EQUILIBRATION ET NYSTAGMUS


II.1 – CINETOSES
II.1 - La cinétose (ou « mal des transports ») est une crise
neurovégétative avec malaise généralisé, bâillements, troubles
digestifs (nausées, vomissements), pâleurs et sueurs, provoquée

189
chez le passager, par les mouvements de son véhicule (voiture,
bateau, avion).

II.2 - C’est une pathologie plurifactorielle dans laquelle


interviennent l’oreille interne, et plus précisément les récepteurs
vestibulaires : il existe un conflit entre les différentes sensations
reçues par le cortex.
 La cinétose résulte d’une non –concordance des informations
apportées au cortex par les récepteurs vestibulaires et les autres
récepteurs de l’équilibration (essentiellement les récepteurs
visuels).
 Par exemple, si un sujet lit sur un bateau :
- Les yeux perçoivent une image statique, celle du livre, qui est
transmise au cortex.
- Les récepteurs vestibulaires perçoivent, grâce aux
mouvements de l’endolymphe, la mobilité du bateau (plus
précisément celle de la tête du sujet bougeant avec le bateau).
 La non-cohérence des informations transmises au cortex par les
yeux et les récepteurs vestibulaires peut alors provoquer une
cinétose.
 Que faire pour éviter une cinétose ?
- regarder la route :
 pour rétablir la concordance entre les récepteurs vestibulaires et
visuels,
 car cela permet d’anticiper les mouvements du véhicule,
 car cela « occupe » le cortex, ce qui distrait le passage de son
angoisse (l’origine d’une cinétose peut être purement émotionnelle)
- l’entraînement et l’habitude diminuent l’angoisse et, par
conséquent, le risque de cinétose.

190
II.2 – PATHOLOGIE LIEE A L’APESANTEUR
 En apesanteur, l’utricule n’est pas stimulé, ce qui provoque des
troubles corticaux.
 Par exemple, ceci explique ce que les cosmonautes appellent le
« mal de l’espace ». Il existe donc des simulateurs permettant
d’entraîner les cosmonautes à l’apesanteur.

II.3 – LE NYSTAGMUS
II.3.1 Définition
Le nystagmus est une suite de mouvements oscillatoires, rapides et
saccadés du globe oculaire ; ces mouvements peuvent être horizontaux,
verticaux, ou plus rarement, de circumoduction.
 Le nystagmus est indépendant de la volonté. Il peut être
congénital ou symptomatique d’une maladie nerveuse d’origine
traumatique ou toxique.
 Ce phénomène d’oscillation des globes oculaires peut être
physiologique ou pathologique.
 Par exemple, le nystagmus optocinétique est un nystagmus
physiologique du sujet qui regarde une suite d’objet défilant
rapidement devant ses yeux : il comprend une secousse lente de
l’œil qui suit l’objet et une secousse rapide de l’œil le ramenant au
centre du champ visuel.

I.3.2.2 - Intérêt du nystagmus


le nystagmus permet de déceler une lésion des CSC.
 En effet, l’apparition d’un nystagmus peut faire intervenir les CSC :
 Exemple : un sujet présente des impressions fréquentes de vertige

191
(le vertige est un trouble cérébral induisant chez le malade la
sensation fausse que son propre corps ou les objets environnants
sont animés d’un mouvement oscillatoire ou giratoire).
La recherche de la présence ou de l’absence d’un nystagmus lors d’une
rotation de la tête permet de savoir si la cause du vertige est une lésion
d’un CSC :
- On fait tourner la tête du sujet dans le sens anti-horaire (vers
sa gauche). :
 Les CSC horizontaux droit et gauche sont stimulés.
 Le cortex perçoit la rotation de la tête vers la gauche.
 Les yeux sont secoués vers la droite en début de rotation ; puis
brusquement, un reflex les ramène au centre du champ visuel par
un mouvement rapide vers la gauche ; Ce mouvement réflexe est
appelé nystagmus gauche.
- On ré-effectue ensuite le test dans le sens horaire (vers la
droite du sujet).
 En fin de rotation, nystagmus droit.
 Si l’un des deux nystagmus est anormal, voire absent, c’est que le
CSC correspondant est lésé.
Le réflexe nystagmus peut donc être utile pour diagnostiquer
une lésion d’un CSC.
CONCLUSION
Les éléments anatomiques de l'organe de l'équilibration (vestibule et le
nerf vestibulaire sont solidaires à ceux de l'oreille interne
Les récepteurs vestibulaires commandent la fonction de l'équilibration .
une discordance entre les éléments du vestibule et le cortex cérébrale
provoque des trouble de l’équilibration= cinétose

192

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