Vous êtes sur la page 1sur 6

Anne-Marie de Schurman

Anna Maria van Schurman, née à Cologne le 5 novembre 1607 et morte à Wieuwerd
2 3
(Wiuwert) le 4 mai 1678 (ou le 14), est une poétesse, artiste et érudite des Provinces-Unies . Anne Marie de Schurman
Fascinée par Jean de Labadie et attirée par la conception d’une communauté chrétienne de
régénérés, Anna Maria van Schurman devint son principal soutien. Après que Labadie, en 1666,
eut été appelé à l'église wallonne de Middelbourg, elle voyageait régulièrement en Zélande,
accompagnée de quelques amis, pour y assister à ses prédications et exercices religieux.

Le groupe s'installa à Amsterdam, où il ne fut pas bien accueilli, raison pour laquelle elle dut
gagner Altona, alors ville danoise, où Labadie mourut en 1674. Ses sympathisants partirent
ensuite pour Wieuwerd (Frise), où Anna Maria van Schurman, restée célibataire, s'éteignit en
3
1678 .

Sommaire
Biographie
Famille et origines
Enfance, adolescence et éducation
Art et science
Renommée
Une existence recluse Anna Maria van Schurman, portrait peint par Jan Lievens
Rejoignant les labadistes en 1649 (National Gallery, Londres).
Érudition pieuse Biographie
Notoriété Naissance 5 novembre 1607
Œuvre Cologne
Œuvre écrit Décès Entre le 4 mai 1678 et le
Œuvre graphique 14 mai 1678 (à 70 ans)
Notes et références Wiuwert

Annexes Formation Université d'Utrecht


Bibliographie Activités Poétesse, peintre, écrivaine,
Liens externes philosophe, théologienne,
juriste
Autres informations
Biographie
Domaine Poésie
Religion Protestantisme
Famille et origines Mouvement Littérature néerlandaise aux
3 XVIIe et XVIIIe siècles
Anna Maria van Schurman était issue d'une famille d'origine anversoise . Ses parents sont
Frederik van Schurman (1564-1623) et Eva von Harff de Dreiborn (morte en 1637). Genre artistique Portrait

De confession calviniste, ses grands-parents paternels durent quitter la ville d'Anvers après le
signature
règne de Philippe II et à la suite de la répression du protestantisme initiées par le duc d'Albe de
1567 à 1573. Via Francfort, la famille arriva, en 1593, à Cologne, où ils rejoignirent l'Église
4
réformée « sous la croix » . C'est dans cette ville allemande que fut conclu, le 5 novembre 1602,
le mariage des parents d'Anna Maria et que naquirent leurs quatre enfants: Hendrik-Frederik
3
(vers 1603-1632), Johan Godschalk (vers 1605-1664), Anna Maria et Willem (vers 1610-1615) .

Enfance, adolescence et éducation


plaque commémorative
2
En 1615, la famille van Schurman déménagea à Utrecht , où Anna Maria habitera la plus grande
partie de sa vie. La famille occupait une maison louée, sise du côté nord-ouest du cimetière de
l'ancienne cathédrale. Frederik van Schurman s'établit sans doute vers 1621 à La Haye, sinon à proximité de cette ville, où il aurait entretenu des relations
3
de nature professionnelle avec la cour. Quoi qu'il en soit, en 1622, la famille habitait de nouveau à Utrecht .

On raconte qu'à l'âge de quatre ans, Anne Marie savait lire. En 1636, elle devint la première femme à étudier à l'université d'Utrecht, où elle obtint un
diplôme en droit. Comme il n'était pas permis aux femmes d'assister aux cours, elle les suivit dissimulée derrière un rideau. Elle s'intéressait aux lettres,
3
aux sciences, mais surtout à la théologie .
Anne Marie s'avéra un enfant doué sachant dessiner, sculpter, faire des papiers découpés et des poèmes. En
5
outre, Anna Maria chantait et jouait du clavecin et du luth . Son père se résolut d’enseigner lui-même plusieurs
langues à sa fille, qui développa de surcroît un vif intérêt pour la théologie, l'histoire, la géographie et les
3
mathématiques . Pour lui permettre de développer ses talents artistiques, il décida qu'elle devait suivre des cours
6
chez Magdalena van de Passe, la fille du célèbre graveur Crispijn van de Passe d'Utrecht . C'est d'elle que
3
Schurman apprit à manier à la fois la pointe et la craie .

Schurman gardait le plus doux souvenir de l'éducation que ses parents lui avaient donnée : « À eux, je suis
obligée de rendre ce témoignage respectueux qu'ils ont essayé d'enseigner leurs enfants non seulement les lettres,
mais aussi la piété, pour autant qu'ils l'aient connue, et cela de façon si sérieuse et diligente que […], depuis
L'intérieur de la grande salle du
l'enfance, ils nous ont fait bénéficier de l'enseignement d'un excellent maître, de sorte que je faisais de tels
chapitre de la cathédrale d'Utrecht. À
progrès que, tout en étant un enfant de trois ans (comme on me l'a raconté plus tard), je pouvais lire en allemand
7 l’époque où Anna Maria van
et réciter une partie du catéchisme par cœur . »
Schurman s'inscrivit à l'université
d'Utrecht, en 1636, cet espace était
En 1623, la famille déménagea à Franeker, où, le 30 octobre 1623, pour y étudier la médecine, Johan Godschalk
transformé en deux salles de cours.
s'inscrivit à l'académie, comme son père Frederik van Schurman, qui voulait y suivre les cours du professeur
puritain William Ames. La famille s'installa dans la maison Martena dans la Voorstraat, où Frederik van
3, 5
Schurman mourut soudainement le 15 novembre 1623 . Afin de permettre à Johan Godschalk de poursuivre
8
ses études, la veuve van Schurman continua à résider à Franeker. En 1626, elle revint avec ses enfants à Utrecht
où, en 1629, elle acheta la maison De Lootse, sise au coin du cimetière de la cathédrale et de la ruelle du
3
Poelenburch (la rue Voetius actuelle) .

Art et science

Déjà en 1620, Anna Visscher avait chanté les qualités artistiques d'Anne Marie van Schurman, qui n'avait alors que
treize ans : « Soyez saluée, ô jeune fleur dont je vante la connaissance, que j'apprécie et que j'aime, que je
9, 10
considère comme mon amie ! » C'est peut-être le poète et grand-pensionnaire Jacob Cats qui avait réuni ces
femmes. À l’âge de quatorze ans, Schurman avait fait un poème latin à la gloire de Cats. Une lettre latine qu'elle lui
avait écrite en 1622 témoigne de la visite qu'il avait rendue à sa maison et de l'intérêt qu'il avait montré pour ses
exercices littéraires. Schurman, se définissant, dans la lettre, comme « une fille qui ne s'était consacrée que
3
récemment à la littérature », le remercie pour avoir voulu lui procurer une certaine notoriété . Portrait de Magdalena van de
Passe (1630) par son frère Simon.
Après 1623, grâce à son frère Johan Godschalk, Anna Maria van Schurman s'investit plus profondément dans la C'est d'elle qu'Anna Maria van
vie intellectuelle de la République. D'après la correspondance qu'il entretenait avec Caspar Barlæus, après la mort Schurman apprit à manier à la fois
3
de leur père, Johan Godschalk prit en charge la formation littéraire et théologique de sa sœur . la pointe et la craie.

En 1632, par de longues lettres latines et françaises, Schurman tenta spontanément d'entrer en contact avec le
théologien et professeur de Leyde Andreas Rivet, nommé précepteur du jeune prince Guillaume d'Orange-
3, 11
Nassau un an plus tard .

En novembre 1637, la correspondance avec Rivet conduisit à un débat sur la question de savoir s'il seyait à une
2
femme chrétienne d'étudier. À la fin de cette discussion , en 1638, Schurman écrivit Amica dissertatio inter
Annam Mariam Schurmanniam et Andream Rivetum de capacitate ingenii muliebris ad scientias, sur
l'adéquation de l'esprit féminin à la science et aux humanités ; ce traité latin fut ensuite traduit en français, en
2
allemand, en italien et en suédois . Schurman y défend la thèse selon laquelle « les femmes, par excellence
12
munies du temps et d'autres ressources pour pratiquer la science », peuvent et doivent étudier . Pour elle, cette
pratique de la science devait se concentrer avant tout sur une meilleure compréhension de la Bible et de la
3
théologie. Les études en langues qu'elle entama doivent être considérées sous le même regard : outre le français,
1 3
l'allemand, l'anglais et l'italien , elle apprit le grec, le latin , l'hébreu, le chaldéen, l'arabe, le syriaque et
2
l'éthiopien .

D'une importance vitale pour le développement intellectuel et religieux de Schurman était le contact avec son
voisin Gisbertus Voetius. Ce professeur de langues orientales et de théologie, également pasteur de l'église
3 Autoportrait (1632) d'Anna Maria van
réformée d'Utrecht , lui permit de suivre ses cours retirée dans une sorte de loge, de sorte qu'elle était invisible
13 Schurman à l'âge de 33 ans.
pour ses camarades de classe masculins . De la même façon, elle pouvait assister aux cours de littérature et de
3
médecine .

Elle développa aussi un goût varié pour les arts: elle se fit graveur, sculpteur, potier et travaillait l'ivoire et le bois. Elle peignait aussi, en particulier des
14, 15
portraits. Elle inventa un procédé de gravure sur verre au moyen d'une pointe de diamant . Elle avait même aménagé une chambre d'art séparée dans
sa maison. Non seulement, elle peignit ses amis et les membres de sa famille, mais elle fit également des autoportraits. En tant que portraitiste, Schurman
faisait de préférence des miniatures, pour lesquelles elle n'utilisait pas moins de huit techniques différentes, traditionnelles et modernes : huile, gouache,
crayon, pastel, cire, buis, ivoire et burin. Son autoportrait en pastel de 1640 serait le premier dessin connu réalisé dans cette technique aux Provinces-
Unies. De plus, Schurman se perfectionna dans différentes techniques populaires en République hollandaise vers le milieu du XVIIe siècle dans le milieu
3
des filles riches. Il s'agit notamment des œuvres découpées en papier et de celles, calligraphiques, exécutées sur parchemin, sur papier ou sur verre .

Renommée

Ce fut surtout grâce aux contacts qu'Anna Maria van Schurman entretint avec Cats entre 1626 et 1636 qu'elle sut occuper une place dans les cercles
littéraires et savants de la République. Dans Houwelijck (Le Mariage) de 1625, Cats consacre quelques vers à Anna Maria, la saluant comme une femme
16
exceptionnelle : « […] de la jeunesse érudite et de la plume exquise de votre joyau, venant de se relever, je suis témoin, comme les villes du Rhin . »
Selon toute vraisemblance, ses paroles élogieuses firent accroître sa réputation dans les cercles littéraires de la
République et conduisirent à la correspondance entretenue avec les poètes Revius, Heinsius, Barlæus et
Huygens. À la recommandation de Voetius, Schurman fut invitée à écrire une ode à l'université d'Utrecht en
8
1636 . Dans ce poème latin, dont la publication lui valut une réputation internationale, elle fait allusion à
3
l'exclusion des femmes de l'université .

La Dissertatio de Schurman parut en 1641 par l'entremise du médecin Johan van Beverwijck, originaire de
Dordrecht. La publication de son plaidoyer en faveur du droit des femmes chrétiennes à l'étude conduisit des
femmes savantes de différents pays européens à tenter d'entrer en contact avec la « Minerve » d'Utrecht. Une
partie de la correspondance échangée avec ces femmes, publiée avec l'autorisation de Schurman, révèle que
Bathsua Makin, Marie du Moulin, Anne de Rohan-Chabot et Anne de Merveil comptaient parmi ses
correspondants. Schurman était elle-même déjà en relation épistolaire avec Marie de Gournay qui, en 1622, avait
défendu l'égalité des hommes et des femmes dans son De l'égalité des hommes et des femmes. Elle entretenait
également une correspondance avec une « lady » d'origine anglo-irlandaise, Dorothy Moore, ainsi qu’avec
3
Élisabeth de Bohême, princesse Palatine .

À l'intérieur et à l'extérieur de la République des Sept Pays-Bas-Unis, on louait l'érudition de Schurman dans
3 1
d'innombrables poèmes et hymnes . Après qu'il eut entendu parler d’elle, Milesius , l'évêque de l'Église grecque
orthodoxe d'Éphèse, étudiant à Leyde en 1650, lui écrivit une lettre où il la compare à une rose entre des
17
épines .
Portrait d'Andreas Rivet (1647) par
Sa renommée internationale stimulait sans aucun doute la demande de réimpressions et de traductions de ses Wenceslas Hollar. En 1632, Anna
œuvres. En 1646 fut publiée en France, par les soins de Guillaume Colletet, une édition française de fragments Maria van Schurman tenta d'entrer
déjà publiés auparavant de la correspondance de Schurman avec Rivet sous le titre Question celebre : s'il est en contact avec ce théologien et
nécessaire, ou non, que les filles soient sçavantes. En 1648 parut un deuxième ouvrage de Schurman, intitulé professeur de Leyde.
Opuscula (littéralement « petits ouvrages ») Opuscula Hebræa, Græca, Latina, Gallica, Prosaica et Metrica.
Cet ouvrage comprit Dissertatio, De vitæ termino et une sélection de ses lettres et poèmes. De cet ouvrage, une
deuxième édition, partiellement révisée, sortit des presses en 1650, ainsi qu'une troisième en 1652. Enfin, en
1659, une édition anglaise de Dissertatio vit le jour sous le titre : The Learned Maid; or, Whether a Maid May Be
3
a Scholar (La Fille instruite ou Si une fille peut être érudite) .

Une existence recluse

Qu'Anna Maria van Schurman resta célibataire aurait été, selon ses dires, un choix conscient. Grâce à la fortune
3
familiale, dont elle disposait, elle ne se vit pas forcée de travailler pour gagner sa vie . Après la mort de sa mère
en 1637, la vie domestique de Schurman prit progressivement une tournure toute différente. Elle dut prendre soin
18
de deux vieilles tantes : Sybilla (vers 1574-1661) et Agnes von Harff (vers 1572-1661). Il en résultait qu'il lui
restait, toujours d'après ses dires, de moins en moins de temps pour pratiquer les sciences et les arts, et elle n'était
plus en mesure de maintenir ses contacts. Au début de 1653, Schurman, ses deux tantes et son frère Johan
Godschalk prirent le chemin de sa ville natale de Cologne pour y revendiquer leurs droits sur la propriété
familiale dérobée. Ils ne retrouvèrent le chemin d'Utrecht qu'en août 1654, et il semblait que cette ville manquât à
Schurman, car elle se plaignit dans les premiers vers d'un poème néerlandais, envoyé à une amie utrechtoise,
19
dans les termes suivants : « Ô Utrecht, ville gentille ! Comment pourrais-je vous oublier ? »
Portrait de Gisbertus Voetius, gravé
Des conflits religieux à Utrecht furent à l'origine d'un nouveau départ : en 1660, Anna Maria et Johan Godschalk par Abraham van Santvoort en 1657.
La légende est d'Anna Maria van
van Schurman s'installèrent, avec les deux tantes et deux serviteurs, à Lexmond (au sud d'Utrecht), où ils
Schurman. Le contact avec le
menèrent une vie très isolée pendant deux ans. Ici, les tantes moururent à un âge très avancé en 1661, l'une peu
3 théologien Voetius était d'une
après l'autre .
importance vitale pour le
développement intellectuel et
religieux de Schurman.
Rejoignant les labadistes

Revenue à Utrecht, Anna Maria van Schurman entra peu après, et par l'intermédiaire de Johan Godschalk, en
contact avec le prédicateur franco-genevois Jean de Labadie. C'est en 1664 qu'elle fit la connaissance de cet
ancien jésuite français converti au calvinisme, qui avait fondé une secte religieuse contemplative dont les
membres étaient connus sous le nom de 'Labadistes'. Le mode de vie préconisé par Labadie, ainsi que la vision
de l'église de celui-ci signifiaient pour Schurman l'accomplissement de ses propres idéaux religieux : la vie pure,
qui trouve ses racines dans la foi en Jésus-Christ, et la prise de distance à l'égard des infidèles et des «chrétiens
3
que de nom» afin d'éviter la «contagion» . Lorsque Labadie eut tourné le dos à l'Église réformée en 1669, Anna
20
Maria fut parmi les premiers à rejoindre la congrégation séparatiste que celui-ci avait fondée à Amsterdam . Par
des appels écrits, le consistoire d'Utrecht tenta de ramener ce membre, autrefois célèbre, à l'Église réformée, mais
3
en vain. Mais Schurman négligea même la critique acerbe de ses amis savants et littéraires sur son choix .

En 1670, Anna Maria van Schurman accompagna les Labadistes à Herford en Westphalie, où l'une de ses Opuscula Hebræa, Græca, Latina,
vieilles amies, la princesse Élisabeth du Palatinat, offrit au groupe l'hébergement. Deux ans plus tard, cette Gallica, Prosaica et Metrica
3 (frontispe et première page), recueil
communauté s'établit à Altona près de Hambourg . Alors que la congrégation avait Pierre Yvon à la tête comme
20 d'écrits de Schurman, publié en
successeur de Labadie, morte en 1673 , suivit en 1675 le déménagement au château fort Walthastate à
2, 21 3 20 1652.
Wieuwerd en Frise , où Schurman mourut , entourée des siens et des siennes . Dispensée de tous travaux
ménagers en raison de son âge, elle avait passé les dernières années de sa vie parmi les croyants dans une sorte
3
de fauteuil roulant .

Érudition pieuse
Ses lettres, son Eucleria, seu melioris partis electio (de 1673) et les portraits miniatures qu'elle fit de Jean de
Labadie prouvent qu'elle n'avait pas complètement abandonné la pratique de l'art et de la science après avoir
adhéré au labadisme. Dans son Eucleria, qui est à la fois son autobiographie et un traité philosophique et
théologique, Schurman défend son choix pour Labadie. On accordait plus de valeur à ses énoncés dans la
mesure où ils trouvaient un appui dans la théologie. L'érudition et la piété déterminaient donc, jusqu'à la fin, la
3
vie et le travail de Schurman, même si elle apporta des accents particuliers .

Sur le plan international, la publication de son Eucleria contribua peu à répandre sa réputation de femme
savante. Certes, la publication de ses œuvres incita les piétistes luthériens de Francfort à établir des contacts avec
elle et les labadistes, mais dans les milieux intellectuels français et anglais, on ne s'intéressait plus à Schurman.
3
La publication de son Eucleria n'y changeait plus rien .
Deux pages, dont la page de titre de
Morte le 14 mai 1678, elle fut enterrée en toute simplicité, conformément à ses dernières volontés, au cimetière l'ouvrage Opuscula Hebræa, Græca,
3 Latina, Gallica, Prosaica et Metrica
de Wieuwerd .
(1652) d'Anna Maria van Schurman.

Notoriété
22
Après sa mort, le prédicateur Daniel Meyer, l'un de ses amis, écrivit sur cette femme, qui , tout au long de sa
vie, avait eu des contacts avec des personnages aussi illustres que René Descartes ou la reine Christine de
18
Suède , une élégie intitulée : ΜΝΗΜΟΣΥΝΟΝ Beatæ Virginis ANNÆ MARIÆ A SCHURMAN (En souvenir
22
à la bienheureuse vierge Anne Marie van Schurman) . Schurman resta célèbre comme artiste, même après sa
mort, grâce à Arnold Houbraken, car c'est lui qui lui accorde une place dans son Groote schouburgh der
Nederlantsche konstschilders en schilderessen (Le Grand Théâtre des peintres et peintresses néerlandaises, de
1718). Son érudition, par contre, éveilla de moins en moins d'intérêt: déjà au XVIIIe siècle, l'attention se déplaça
de son talent remarquable vers sa nature vertueuse. Au XIXe siècle, cette tendance se prolongea et Schurman se fit
23
particulièrement apprécier par sa modestie et son humilité. Au sein de la Société du bien public , elle fut
promue comme la femme la plus connue de l'histoire néerlandaise, mais seulement parce qu'elle incarnait un Les pages 294 et 295 de l’Opuscula
modèle à suivre pour la femme aspirant à la civilisation intérieure. Il est à noter que ses amitiés avec les hommes Hebræa, Græca, Latina, Gallica,
donnaient souvent lieu à des spéculations. Ainsi, la rumeur court que Cats l'aurait demandée en mariage à l'âge Prosaica et Metrica (1652) d'Anna
3 Maria van Schurman.
de quatorze ans, et elle se serait mariée avec Labadie après avoir rejoint la communauté .

La congrégation des labadistes reçut la plus grande partie de son héritage. Sa bibliothèque presque entière, la
3
maison à Utrecht, ses meubles et deux obligations avaient déjà été vendus .

En 1853 fut publiée la première monographie importante sur Schurman, écrite par Gilles Dionysius Jacobus
Schotel, qui attirait l'attention sur sa polyvalence en tant que « pratiqueuse » des beaux-arts, de la linguistique, de
24
la poésie et des sciences, et dans laquelle l'auteur louait en elle, avant tout, la « piété animée » . Ce n'est que
e
dans la première moitié du XX siècle qu’elle fut redécouverte en tant qu’érudite et auteur d’un plaidoyer pour le
droit des femmes à l'étude.

En 1978, la commémoration de son anniversaire fut l'occasion de porter sa vie et son travail à l'attention d'un
public plus large. Cela conduisit à des expositions de ses peintures, l'émission d'un timbre-poste, la réédition de
son ouvrage Eucleria, la diffusion d'un docudrame à la télévision et la publication d'un roman historique, Het
3
grote geheim van Anna Maria van Schurman (Le Grand Secret d'Anne Marie van Schurman) .

Anne-Marie de Schurman est une des 39 convives attablées dans l'œuvre d’art contemporain The Dinner Party
25
(1974-1979) de Judy Chicago .

Une plaque commémorative apposée sur un bâtiment à Utrecht, situé Achter de Dom (une rue appelée
« Derrière la cathédrale »), au no 8, indique l'endroit où, jadis, se trouvait la maison de la famille van Schurman ; Portrait de Jean de Labadie (gravure,
un lieu où tant de savants de toute l'Europe admiraient la « Pallas d'Utrecht » et ses œuvres artistiques. Certaines vers 1668-1670). Schurman rejoignit
3
de ces œuvres sont actuellement exposées au musée Martena à Franeker . sa congrégation, fondée à
Amsterdam.

Œuvre

Œuvre écrit
Question celebre. S'il est nécessaire, ou non, que les filles soient sçavantes, traduit de l'édition originale néerlandaise en français
en 1646 et en anglais en 1659 ;
Eucleria, 1673 ;
Anna Maria van Schurman, femme savante (1607-1678) : correspondance ; texte édité par Constant Venesoen, Paris, H.
Champion, 2004.

Œuvre graphique
Anne Marie Schurman, gravure à l'eau-forte par P. Dupin, d'après Anna Marie van Schurman.

Notes et références
1. VAN DER AA, p. 549 (http://www.inghist.nl/retroapp/service_vdaa/aa001biog20_01/images/page-
0552.jpg?size=600x).
2. MEERTENS et HOOGERHUIS, p. 521 (http://www.dbnl.org/tekst/bork001nede01_01/bork001ned
e01_01_1195.php).
3. DE BAAR (http://resources.huygens.knaw.nl/vrouwenlexicon/lemmata/data/Schurman,%20Ann
a%20Maria%20van), [En ligne]. [resources.huygens.knaw.nl].
4. VAN BEEK, mémoire p. 28 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php).
5. VAN BEEK, mémoire p. 31 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php).
6. VAN BEEK, mémoire p. 29 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php).
7. Cité de SCHURMAN, Eucleria, p. 20 : « Aan hen moet ik dit getrouwe getuigenis geven dat zij
haar kinderen niet alleen in de menselijke letteren, maar ook in de godvruchtigheid, zo ver die bij
hen bekend was, hebben gezocht op te kweken, en dat zo ernstig en naarstig, dat […] zij ons van
kindsaf door een [voor]treffelijk Huismeester [lieten] onderwijzen, ook met zulke voortgang dat ik,
een kind zijnde van drie jaren (hetwelk mij daarna verhaald is) het Duits lezen, en ook een
gedeelte van de Catechismus uit het hoofd opzeggen kon. »
8. VAN BEEK, mémoire p. 32 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php).
Image du Groote schouburgh der
9. Cité de VAN DER STIGHELEN, p. 13 : « Zijt gegroet, ô jonge Bloem, Van wiens kennis dat ik Nederlantsche konstschilders en
roem, Die ik acht en' die ik minne, Die ik hou voor mijn vriendinne. » schilderessen (Le Grand Théâtre des
10. VAN BEEK, mémoire p. 30 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000 peintres et peintresses
8.php). néerlandaises, 1718) de Houbraken,
11. VAN BEEK, mémoire p. 34 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000 représentant Anna Maria van
8.php). Schurman et les peintres Rembrandt
et Backer.
12. VAN SCHURMAN, Verhandeling, p. 70.
13. VAN BEEK, mémoire p. 34 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php) : « ως ροδον εν ακανθαις »
14. LEBIGRE, p. 100.
15. VAN DER AA, p. 548 (http://www.inghist.nl/retroapp/service_vdaa/aa001biog20_01/images/page-
0551.jpg?size=600x).
16. Cité de SCHURMAN, Verbastert christianisme, p. 50 : « […] uw juweel, eerst onlangs opgerezen,
Van wiens geleerde jeugd en uitgelezen pen, De steden aan de Rijn en ik getuige ben […] »
17. Cité de VAN BEEK, mémoire p. 33-34 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei0
1_01_0008.php) : « ως ροδον εν ακανθαις »
18. VAN BEEK, mémoire p. 35 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php).
19. « O Utrecht, lieve Stad, hoe zoud ik U vergeten [...]. »
20. VAN DER AA, p. 552 (http://resources.huygens.knaw.nl/retroboeken/vdaa/#page=554&accessor=
thumbnails&accessor_href=thumbnails%2Findex_html%3Fsource%3Daa__001biog20_01.xml%
26batch_start%3D548&source=aa__001biog20_01.xml&view=imagePane&size=649).
21. VAN BEEK, mémoire p. 37 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php).
22. VAN BEEK, mémoire p. 40 (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_000
8.php). Un Portrait d'Anna Maria van
23. Maatschappij tot Nut van 't Algemeen Schurman, gravé par René Gaillard,
24. « levende vroomheid » dans le 2e tome de La Vie des
peintres flamands, allemands et
25. « Brooklyn Museum: Anna van Schurman » (https://www.brooklynmuseum.org/eascfa/dinner_part
hollandois (1754) de Jean-Baptiste
y/place_settings/anna_van_schurman), sur www.brooklynmuseum.org (consulté le
Descamps.
31 octobre 2020)

Annexes

Bibliographie
(nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 557
(nl) AA (van der), Abraham Jacob, e. a. Biographisch woordenboek der Nederlanden, Deel XVII, Eerste stuk (http://resources.huyg
ens.knaw.nl/retroboeken/vdaa/#page=554&accessor=thumbnails&accessor_href=thumbnails%2Findex_html%3Fsource%3Daa__
001biog20_01.xml%26batch_start%3D548&source=aa__001biog20_01.xml&view=imagePane&size=649), Haarlem, J.J. van
Brederode, 1874, p. 548-549, 552.
(nl) BAAR (de), Mirjam. « Schurman, Anna Maria van (1607-1678) (http://resources.huygens.knaw.nl/vrouwenlexicon/lemmata/dat
a/Schurman,%20Anna%20Maria%20van) », in : Digitaal Vrouwenlexicon van Nederland, [En ligne], version du 17 mai 2011.
[resources.huygens.knaw.nl].
(en) BAAR (de), Mirjam, e.a. Choosing the Better Part: Anna Maria van Schurman (1607-1678), Dordrecht / Boston / Londres,
Kluwer Academic Publishers, 1996.
(nl) BEEK (van), Pieta. Klein werk: de (http://www.dbnl.org/tekst/beek017klei01_01/beek017klei01_01_0008.php) Opuscula
Hebraea Graeca Latina et Gallica, prosaica et metrica van Anna Maria van Schurman (1607-1678) (http://www.dbnl.org/tekst/beek0
17klei01_01/beek017klei01_01_0008.php), autoédition, [s. l.], [s. d.] [ mémoire présenté à l'université de Stellenbosch, Afrique du
Sud], p. 28-34, 37, 40.
(en) BEEK (van), Pieta. « "Ardens Martyrii Desiderium": On the Martyrdom of Anna Maria Van Schurman (1607-1678) », in :
GELDERBLOM, Arie Jan, Jan L. DE JONG et Marc VAN VAECK (dir.), Countries as a Crossroad of Religious Beliefs, Leyde, Brill,
2004.
(fr) LEBIGRE, Arlette. La Duchesse de Longueville, Paris, Perrin, 2004, p. 100.
(en) LEE, Bo Karen. « "I Wish to Be Nothing": The Role of Self-Denial in the Mystical Theology of Anna Maria van Schurman », in :
BROWN, S. (dir.) Women, Gender and Radical Religion in Early Modern Europe, Leyde, Brill, 2007.
(nl) MEERTENS, Pieter Jacobus, et Sietske S. HOOGERHUIS. « Schurman, Anna Maria van (http://www.dbnl.org/tekst/bork001n
ede01_01/bork001nede01_01_1195.php) », in : VAN BORK, Gerrit Jan, et Pieter Jozias VERKRUIJSSE (dir.), De Nederlandse en
Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs, Weesp, De Haan, 1985, p. 521.
(en) SCHURMAN (van), Anna Maria. « Whether a Christian Woman Should Be Educated and Other Writing from Her Intellectual
Circle », in : The Other Voice in Early Modern Europe [présenté et traduit par Joyce IRWIN, Margaret L. KING et Albert RABIL Jr.],
Chicago, University of Chicago Press, 1999.
(nl) STIGHELEN (van der), Katlijne. Anna Maria van Schurman of 'Hoe hoogte dat een maaght kan in de konsten stijgen, Louvain,
Leuven University Press, 1987, p. 13.
(en) WILSON, Katharina M., et Frank J. WARNKE (dir.). Women Writers of the Seventeenth Century, Athens, University of Georgia
Press, 1989, p. 164-185.

Liens externes
Notices d'autorité : Sur les autres projets Wikimedia :
Fichier d’autorité international virtuel (http://viaf.org/viaf/54190263) ·
Anne-Marie de Schurman (https://commo
International Standard Name Identifier (http://isni.org/isni/0000000116448828) ·
CiNii (http://ci.nii.ac.jp/author/DA17677426?l=en) · ns.wikimedia.org/wiki/Category:Anna_Ma
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12175424c) ria_van_Schurman?uselang=fr), sur
(données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb12175424c)) ·
Wikimedia Commons
Système universitaire de documentation (http://www.idref.fr/030312736) ·
Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/n78068074) ·
Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/119095548) ·
Bibliothèque nationale d’Espagne (http://catalogo.bne.es/uhtbin/authoritybrowse.cgi?action=display&authority_id=XX1128100) ·
Bibliothèque royale des Pays-Bas (http://data.bibliotheken.nl/id/thes/p068355130) ·
Bibliothèque nationale de Pologne (http://mak.bn.org.pl/cgi-bin/KHW/makwww.exe?BM=01&IM=05&TX=&NU=01&WI=A35523116)
· Bibliothèque nationale d’Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=direct&doc_number=000118914&local_base=nlx10) ·
Bibliothèque universitaire de Pologne (http://nukat.edu.pl/aut/n%202008102687) ·
Bibliothèque nationale de Suède (http://libris.kb.se/auth/342319) ·
Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale (http://data.rero.ch/02-A000170257) ·
Bibliothèque apostolique vaticane (http://viaf.org/processed/BAV%7CADV12249507) ·
Bibliothèque nationale d’Australie (http://nla.gov.au/anbd.aut-an56964403) ·
Base de bibliothèque norvégienne (https://authority.bibsys.no/authority/rest/authorities/html/90889780) ·
Bibliothèque universitaire de Zagreb (http://katalog.nsk.hr/F/?func=direct&doc_number=000756587&local_base=nsk10) ·
WorldCat (http://www.worldcat.org/identities/lccn-n78-068074)
Ressources relatives aux beaux-arts : (de + en) Artists of the World Online (https://www.degruyter.com/view/AKL/_00165240) ·
(en) Bénézit (https://doi.org/10.1093/benz/9780199773787.article.B00165729) · (en) ECARTICO (http://www.vondel.humanities.uv
a.nl/ecartico/persons/6744) · (da + en) Kunstindeks Danmark (https://www.kulturarv.dk/kid/VisKunstner.do?kunstnerId=1813) ·
(en) National Portrait Gallery (https://www.npg.org.uk/collections/search/person/mp90153) · (sv + en) Nationalmuseum (http://collecti
on.nationalmuseum.se/eMuseumPlus?service=ExternalInterface&module=artist&objectId=12635) · (en + nl) RKDartists (https://rkd.n
l/en/explore/artists/71389) · (de + en + la) Sandrart.net (http://ta.sandrart.net/-person-2872) · (en) Union List of Artist Names (https://ww
w.getty.edu/vow/ULANFullDisplay?find=&role=&nation=&subjectid=500017433)

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Anne-Marie_de_Schurman&oldid=176413748 ».

La dernière modification de cette page a été faite le 9 novembre 2020 à 15:30.

Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer.
Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les
auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de la Wikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe 501(c)(3) du code fiscal des États-Unis.

Vous aimerez peut-être aussi