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Controverses du cartésianisme

Les controverses du cartésianisme sont les disputes auxquelles le philosophe René Descartes fut mêlé,
contre son gré ou à son initiative, de son vivant. La philosophie de Descartes s'affine au travers de ces
controverses ; batailleur, ancien soldat, Descartes prend plaisir à ces disputes dans lesquelles il se montre
parfois sous un jour assez sombre, ironique sans retenue, voire violent. Certains de ses adversaires font preuve
de la même dureté de ton (Roberval, Vœtius, Jean de Beaugrand) d'autres, au contraire, y brillent par leur
réserve et leur modestie (Gassendi, Fermat) ; elles portent sur trois axes de la pensée cartésienne, sa
philosophie, ses affirmations scientifiques, et ses conséquences théologiques.

Sommaire
Querelles scientifiques
La dioptrique
Loi de Fermat et formule de Snell
Remarques de Fermat
Réponses de Descartes
Remarques de Hobbes
Le principe de Fermat
La méthode des tangentes
La querelle du vide
La circulation du sang
L'héritage de Viète, l'influence d'Harriot
Querelles philosophiques
Je pense ou ça pense ?
Les animaux-machines
Les idées innées
Querelles théologiques
Les menaces de Vœtius
Arnauld et Port-Royal
Sources
Références
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes

Querelles scientifiques

La dioptrique
Loi de Fermat et formule de Snell

Les lois de Snell-Descartes décrivent le comportement de la lumière à l'interface de deux milieux. L'énoncé de
la loi des sinus est attribuée à Snell dans le monde entier sauf en France ; et une polémique porte encore
aujourd'hui sur la question de savoir si, dans sa Dioptrique, Descartes a lui-même découvert cette loi ou
simplement eu connaissance de celle établie auparavant par Snell, ce dernier étant décédé sans l’avoir publiée.
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Les avis des historiens ne sont pas concordants, y compris en France : le père jésuite Costabel défendait sans
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surprise le philosophe de la Haye mais selon les études plus récentes de Bernard Maitte , la formule de Snell
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aurait été confiée à André Rivet, professeur de théologie en relation avec le Père Mersenne et pourrait fort
bien avoir été communiquée à Descartes.

Lorsqu'il tente de justifier cette loi (non démontrée par Snell), Descartes commet d'ailleurs bon nombre
d'erreurs. Considérant le trajet de la lumière comme celui d'une balle, il explique la déviation subie par le trajet
à ce que dans un milieu plus dense, la vitesse en est accélérée. Cette explication est l'explication même de
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Alhazen (Ibn alHaîtham) dans son livre, Kitab Al Manazir (De aspectibus), paru en 1575 . Cette explication,
qui sera infirmée par Léon Foucault, sera fort justement critiquée par Fermat :

Remarques de Fermat

« Jean de Beaugrand ayant parcouru le manuscrit de la « Dioptrique » se hâta de l'envoyer à


Toulouse par la voye de Bordeaux, pour le faire lire à Monsieur De Fermat, conseiller au
parlement de Languedoc, qui avoit témoigné une passion plus qu'ordinaire pour voir ce qui
viendrait de la plume de M Descartes »
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affirme Adrien Baillet. Consulté par Mersenne, Fermat décèle dans cette dioptrique deux erreurs importantes .
Il ne trouve pas convaincante « l'inclination au mouvement » par laquelle Descartes croit pouvoir expliquer les
angles d'incidence des phénomènes de réfraction. Dans les raisons qu'il donne à ce que les milieux traversés ne
s'opposent pas de la même façon au mouvement d'une balle et à celui de la lumière, Descartes commet une
erreur logique puisqu'il prétend à la fois que le mouvement de la lumière est instantané et qu'elle va moins vite
dans l'air que dans l'eau. En septembre 1637, Fermat rédige ses impressions à Mersenne. Il y relève la
contradiction. Descartes, alerté, répond aussitôt à Mersenne :

« le défaut qu'il trouve en ma démonstration n'est qu'imaginaire et montre assez qu'il n'a
regardé mon traité que de travers. [...] et si vous aviez envie par charité de le délivrer de la
peine qu'il prend de rêver encore sur cette matière... »
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La querelle qui s'ensuit permet alors à Fermat de faire montre de rigueur et de sang-froid :

« Ce n'est pas point par envie ni par émulation que je continue cette petite dispute, écrit-il à
Mersenne, mais seulement pour découvrir la vérité ; de quoi j'estime que M. Descartes ne me
saura pas mauvais gré, d'autant plus que je connais son mérite très éminent, et que je vous en
fais ici une déclaration très expresse. »

Pour autant, la querelle sur la dioptrique en reste là. Ce n'est qu'après la mort de Descartes, quinze ans plus
tard, que le mathématicien de Beaumont parviendra à une formulation satisfaisante de son principe de durée
minimale (Œuvres de Fermat, t. III, 149-156), expliquant le trajet de la lumière dans des milieux d'indices
différents.

Réponses de Descartes

Selon Descartes les rayons optiques se comportent comme les balles du jeu de paume. Il décompose leur
vitesse en somme de composantes horizontale et verticale. Selon lui, le franchissement de l'interface induit
alors une diminution de la composante verticale ; le reste de son raisonnement est géométrique. Il ne parle pas

explicitement de la vitesse de la lumière mais de « la facilité de la lumière à traverser un milieu ». Selon lui,
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cette facilité est plus grande dans les milieux denses que dans les milieux légers . Dans la lettre qu'il envoie fin
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1637 au père Mersenne à propos des remarques de Fermat, il se montre d'ailleurs très modéré .

« je vous prie aussi qu'il sache que ce n'est pas d'aujourd'hui que le bruit de son nom est venu
jusques à moi; que j'estime beaucoup son mérite, et que je tiendrai à honneur s'il daigne me
faire la grâce de me mettre au rang de ses très humbles serviteurs. »

Remarques de Hobbes

Leur controverse sur la dioptrique est une controverse scientifique. Hobbes prend connaissance de la Méthode
dès 1637. Elle lui a été transmise par Kenelm Digby, alors à Paris. Influencé par Walter Warner, Hobbes
possède déjà sa propre théorie de la lumière. La polémique sur la dioptrique débute en 1640 alors que Thomas
Hobbes a réfléchi depuis dix ans sur la question. Il envoie ses objections à Mersenne sous la forme de deux
lettres, que le père minime expédie à Descartes. La polémique s'étend jusqu'en avril 1641. Depuis la
publication du Short Tract, Hobbes est convaincu de la nature corporelle de la substance. Il rejette l'idée
« cartésienne » de substance spirituelle. En outre, pour lui, la sensation (par laquelle nous percevons la lumière
par exemple) n'est pas une pure réception, mais aussi une organisation des données. Sa théorie de la
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représentation l'amène donc à s'opposer au spiritualisme de Descartes .

Le principe de Fermat

Le principe de Fermat est un principe physique qui sert de fondement à l'optique géométrique. Il décrit la
forme du chemin optique d'un rayon lumineux et s'énonce ainsi : La lumière se propage d'un point à un autre
sur des trajectoires telles que la durée du parcours soit extrémale. Il permet de retrouver la plupart des résultats
de l'optique géométrique, en particulier les lois de la réflexion sur les miroirs, les lois de la réfraction...

La méthode des tangentes

Minimax de Fermat

Descartes reçoit de Mersenne l'essai de Fermat intitulé Methodus ad


disquirendam maximám et minimam et le philosophe reprend son
« procès en mathématiques » contre monsieur Fermat en janvier 1638.
Il écrit au père minime que le Toulousain propose dans sa règle de
formation des tangentes une reprise de la méthode dite de fausse
position. Il lui reproche de raisonner par l'absurde (méthode de
raisonnement qui passe à ses yeux pour la façon de démontrer la
moins estimée et la moins ingénieuse de toutes celles dont on se sert
en Mathématiques). Il vante auprès du père minime sa propre
méthode, tirée, selon ses mots, d'une connaissance de la nature des
équations et qui suit, selon lui, la plus noble façon de démontrer qui
puisse être...

Jean de Beaugrand publie alors un pamphlet pour défendre Fermat


contre le S. des C. (Sieur Descartes) sans mentionner les noms des
René Descartes.
protagonistes. Il expose les résultats de Fermat sur la détermination
des tangentes. Il dénonce ceux, plus compliqués, de Descartes dont la
méthode consiste à définir le cercle osculateur pour déterminer la
méthode consiste à définir le cercle osculateur pour déterminer la
tangente à partir de ce cercle.

Cercles osculateurs de Descartes

Dans sa géométrie, Descartes calcule, non les tangentes mais les cercles tangents. Florimond de Beaune
applique cette méthode à la détermination des tangentes. Parmi tous les cercles tangents à une courbe, le cercle
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osculateur est celui qui possède avec elle le meilleur contact . Cette façon de déterminer la tangente demande
que la courbe soit bi-régulière et dans les cas qui occupe Descartes, algébrique ; elle suppose en outre de
lourds calculs et se place dans un cadre où l'orthogonalité joue un grand rôle ; c'est-à-dire un cadre euclidien.
Or le problème des tangentes n'est nullement euclidien mais affine.

Jean Itard lit dans les publications de Beaugrand la preuve de la supériorité de Pierre de Fermat dans la
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compréhension de la nature affine du problème des contacts . Selon ses mots, Fermat n'avait rien, ou
presque, pour expliquer la nature affine de l'existence (et de la construction) des tangentes à une courbe ; car il
ne s'agit pas d'un problème métrique. C'est pourtant ce qui le placera au-dessus de Descartes dans ce problème
des tangentes où l'orthogonalité des axes de coordonnées n'est d'aucune importance. C'est ce que souligne
Beaugrand dans son pamphlet anonyme.

Jugement des amis de Mersenne

Si Roberval et Étienne Pascal prirent le parti de Fermat, Claude Mydorge et Claude Hardy prirent celui de
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Descartes. Ce dernier félicita Hardy pour sa prise de position en 1638 :

« Au reste, je vous suis très obligé de ce que vous avez soutenu mon parti, touchant la règle de
maximis de M. de Fermat; et je ne m'étonne point de ce que vous n'en jugez pas plus
avantageusement que je n'ai fait, car, de la façon qu'elle est proposée, tout ce que vous en
dites est véritable. »
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Roberval possédait lui-même une méthode pour déterminer géométriquement les tangentes ; Condorcet la
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jugea fort ingénieuse, mais très inférieure à celles de Descartes et de Fermat qui ajoute On a voulu trouver
dans cette méthode l'origine de celle des fluxions ; mais le mérite de Newton n'est pas d'avoir employé la
considération du mouvement pour faire entendre sa méthode ; c'est d'avoir donné des formules pour exprimer
les fluxions, quelle que fût l'équation entre les lignes fluentes.

Ami de Fermat, Roberval en prit la défense, et affirma que Descartes n'entendait pas la méthode de Fermat.
Cette réponse irrita Descartes, qui poursuivit dès lors Roberval de ses foudres.

Pour mettre fin à la polémique, Fermat transmit à Descartes une lettre où il décrivit plus précisément sa
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méthode , lettre qui commence par ces mots :

« La méthode générale pour trouver les tangentes des lignes courbes mérite d'être expliquée
plus clairement qu'elle ne semble l'avoir été. »

En réalité Descartes a mal lu — ou mal compris — la méthode de Fermat, conclut dans son étude Michèle
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Grégoire ; le philosophe n'admettra d'ailleurs que du bout des lèvres l'excellence de cette méthode
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préfigurant le calcul différentiel de Leibniz
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Mais il écrit néanmoins à Fermat :

« Je n'ai pas eu moins de joie de recevoir la lettre par laquelle vous me faites la faveur de me
promettre votre amitié, que si elle me venait d'une maîtresse dont j'aurais passionnément
désiré les bonnes grâces. »

« Et voyant la dernière façon dont vous usez pour trouver les tangentes des lignes courbes, je
n'ai autre chose à y répondre, sinon qu'elle est très bonne et que si vous l'eussiez expliquée au
commencement en celte façon, je n'y eusse point du tout contredit. »

La querelle du vide

L'horreur du vide
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Descartes l'écrit à plusieurs reprises, il ne croit pas au vide :

« Car en examinant la nature de cette matière, je trouve qu'elle ne consiste en autre chose,
qu'en ce qu'elle a de l'étendue en longueur, largeur et profondeur ; de façon que tout ce qui a
ces trois dimensions est une partie de cette matière; et il ne peut y avoir aucun espace
entièrement vide, c'est-à-dire, qui ne contienne aucune matière, parce que nous ne saurions
concevoir un tel espace, que nous ne concevions en lui ces trois dimensions, et par conséquent
de la matière. »
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Il rejette son existence car il n'est pas possible que ce qui n'est rien ait de l'extension .
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Il rejette les théories de Galilée sur la chute des corps dans le vide. Il écrit de ce dernier : Tout ce qu'il dit de
la vitesse des corps qui descendent dans le vide, etc. est bâti sans fondement; car il aurait dû auparavant
déterminer ce que c'est que la pesanteur; et s'il en savait la vérité, il saurait qu'elle est nulle dans le vide.
Excluant en effet toute action à distance, Descartes explique la pesanteur par l'action de tourbillons agissant sur
les corps pesants.

Gassendi et l'atomisme

Gassendi, qui fait porter ses raisonnements sur la physique plus que sur la métaphysique, adopte le point de
vue de Démocrite et d'Épicure ; l'épicurisme de Gassendi est la solution aux apories que révèle son
nominalisme. Pour expliquer le mouvement et la formation du monde, il n'a nul besoin des tourbillons d'une
matière supposée confondue avec son étendue. Pour lui le vide existe comme nécessaire à l'existence du
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mouvement inter-atomique. Il s'oppose donc à Descartes pour qui le vide n'existe pas .

Les expériences de Pascal-Perrier-Torricelli

C'est en 1644 que Torricelli mènera ses expériences qui conduiront à établir l'existence du vide. Le savant
italien publie alors ses Opera Geometrica, relatifs au baromètre à mercure. Il se garde néanmoins de proclamer
que le vide règne dans la chambre du mercure : les jésuites excluent le fait que règne le vide dans la chambre
barométrique et Torricelli craint leur pouvoir. Blaise Pascal poursuivit et développa les recherches de Torricelli
entre 1646 et 1648, notamment par le biais d'un des membres de l'académie de Mersenne, Pierre Petit et de son
beau-frère, Florin Périer (de), qui résolvent magistralement le problème avec la montée au Puy de Dôme.

La circulation du sang

Les causes dans la chaleur du cœur

Descartes associe la découverte de la circulation du sang par Walter Warner et William Harvey à une
explication mécanique de la chaleur du cœur. Selon lui, le « principe de vie » s'identifie à la chaleur contenue
dans le cœur. Ce cœur comme un soleil irradie le corps. Il est au corps ce que l'âme est à la pensée... et le
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philosophe à la philosophie .

Objections de Plempius
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En 1647, le docteur anatomiste Vopiscus Fortunatus Plempius (Plemp) fut converti par George Ent et
Descartes à la théorie de la circulation du sang. Mais selon Descartes, cette circulation trouvait ses origines
Desca tes à a t éo e de a c cu at o du sa g. a s se o Desca tes, cette c cu at o t ouva t ses o g es
dans le bouillonnement du cœur, et Vopiscus Fortunatus Plempius s'opposa à cette interprétation. Selon lui, la

circulation avait son origine dans les mouvements involontaires du cœur, interprétation rationnelle du
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phénomène , qu'il reprit en affirmant en 1654 :

« le mouvement du cœur repose dans sa faculté pulsative et non pas dans la chaleur (fervore)
du sang comme le prétendent Aristote et Descartes. »

L'héritage de Viète, l'influence d'Harriot

Les attaques de Jean de Beaugrand

En mars 1638, Jean de Beaugrand accuse Descartes devant Mersenne d'avoir plagié François Viète. Il reprend
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ces attaques en 1641, sous forme de trois lettres , redécouvertes à la fin du XIXe siècle par Paul Tannery
où il demande que Descartes reconnaisse ce qu'il a emprunté à Viète. Son dessein n'étant pas que le père
Minime transmette ses critiques au Philosophe de la Haye, Beaugrand s'y montre déçu d'apprendre que
Mersenne a communiqué ses remarques en Hollande. Comme, selon ses mots, Beaugrand n'a rien avancé que
de très véritable, il l'informe de ses principaux chefs d'accusation,

« Qu'autant que de lui donner l'absolution de son crime, ajoute-t-il, vous l'obligerez a
restituer ou du moins a reconnaître ce qu'il s'est voulu injustement attribuer. »
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Il détaille plus loin les emprunts qu'il reproche au philosophe :

D'après Beaugrand, ce que dit Descartes pour augmenter, diminuer, multiplier ou diviser les racines d'une
équation sans les connaître, est tiré du chapitre De generali methodo transmutandarum equationum, édité par
lui-même (en 1631) et Anderson dès 1617 ; livre dans lequel François Viète apprend à déformer une équation
sans apporter aucun changement à la quantité inconnue, ou en la changeant de telle sorte que la nouvelle
quantité inconnue ait un rapport connu à la précédente, c'est-à-dire de façon fonctionnelle (Beaugrand
l'exprime en disant que l'on ne peut trouver les valeurs de l'une sans en pouvoir déduire les valeurs de l'autre).
Plus loin, il reproche au philosophe de la Haye sa règle pour ôter le second terme d'une équation. Selon le
secrétaire royal, celle-ci dérive du chapitre De expurgatione per uncias, donnée par le même Alexander
Anderson, où cette règle est amplement expliquée et démontrée ; il sous-entend d'ailleurs que Descartes ne l'a
pas entendu entièrement... Enfin, il s'attaque à sa règle pour réduire les nombres rompus d'une équation à des
entiers, (c'est-à-dire passer de la recherche de solutions rationnelles à la recherche de solutions entières par la
formation d'un polynôme homogène) règle qui selon Beaugrand est déjà expliquée, et beaucoup plus
généralement qu'il n'a fait, dans le chapitre De Isomeria adversus vitium fractionis (et donc une fois encore,
déduite de François Viète).

Il ajoute qu'on aurait eu de l'obligation au S[ieur] Desc[artes], s'il eût inventé par sa méthode, les belles
choses qui étaient dans l'œuvre de Viète mais aussitôt, il affirme que la seule obligation où il se voit réduit est
de l'accuser d'avoir déguisé ses emprunts supposés, qu'il nomme des larcins :

« A n'en point mentir, conclut-il ce n'est pas seulement aux dépens de M. Viète. qu'il
(Descartes) a voulu paraître habile homme ; je vous ferai, par vous-même, voir une autre fois,
qu'il a pris en plusieurs autres auteurs (Thomas Harriot) ce qu'il a trouvé a l'écart, croyant
qu'il n'y aurait personne qui eût assez de lecture, ni la vue assez subtile pour s'en apercevoir. »

Ces accusations, reprises par John Wallis, puis l'école anglaise, se heurtent à une fin de recevoir de la part de
Descartes, qui affirme solennellement au père Mersenne n'avoir jamais touché la couverture d'un ouvrage de
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François Viète avant son départ de France . Tannery et Adam assurent pour leur part que Descartes
connaissait au moins l'opuscule édité en 1631 par Beaugrand ; puisque Mersenne le lui envoya, et qu'il en
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accusa réception mettant même l'éditeur au défi de résoudre le problème de Pappus ajoutent ils
accusa réception, mettant même l éditeur au défi de résoudre le problème de Pappus, ajoutent-ils

Les attaques contre de Beaugrand


Mersenne a demandé son avis à Descartes sur la Géostatique de Beaugrand en juin 1638. Sachant que
Beaugrand le dénonce comme plagiaire, Descartes attaque Beaugrand sur son ouvrage, publié deux ans
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auparavant. Il tourne la thèse de Beaugrand en ridicule et assure au Minime avoir vu beaucoup de
quadratures du cercle, de mouvements perpétuels, et d'autres telles démonstrations prétendues qui étaient
fausses, mais jamais tant d'erreurs jointes ensemble en une seule proposition... Il conclut sa lettre par des mots
très durs :

« Ainsi je puis dire pour conclusion que tout ce que contient ce livre de géostatique est si
impertinent, si ridicule et si méprisable, que je m'étonne qu'aucuns honnestes gens ayent
jamais daigné prendre la peine de le lire, et j'aurais honte de celle que j'ai prise d'en mettre ici
mon sentiment, si je ne l'avais fait à votre semonce. »

Beaugrand, auquel le père Mersenne montre la lettre de Descartes, lance alors quelques insinuations perfides et
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l’appelle en retour « le soldat philosophe » . Descartes, par mépris le traite de « géostaticien ».
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Beaugrand, piqué au vif, le qualifie aussitôt de « méthodique impertinent » .

Les attaques de Descartes contre Stampioen

En 1638 le mathématicien hollandais, Jan Stampioen lance un défi mathématique aux ingénieurs des Pays-Bas.
Intrigué par sa méthode, Descartes, pousse un de ses amis, un jeune arpenteur du nom de Jacob A.
Waessenaer, à contester quelques points des solutions proposées par Stampioen à son propre défi.
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En 1639, Stampioen imprime une Algèbre selon de nouvelles règles de 366 pages, où il donne parmi de
nombreuses propositions de géométrie et d'algèbre des recettes pour réduire les équations cubiques dans un
corps quadratique pour certains cas particuliers. Ce livre, dédié au prince Frédéric-Henri, a le même format que
la « Géométrie », et la même disposition des formules, il contient de luxueuses épures et de nombreuses
figures. Enfin, il est publié chez l'éditeur-même de Descartes, Jean Maire de Deydel. Est-ce de la provocation ?
Aussitôt, Jacob A. Waessenaer aidé par Descartes, se fend d'une critique de ce livre : Aenmerkingen op den
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Nieuwen stel-regel .

Pour répondre à ces attaques, Stampioen publie trois pamphlets : Dagh-vaerd-brief, en octobre 1639, Tweeden
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dagh-vaerd-brief en novembre et Derde dagh-vaerd-brief dix jours plus tard. L'année suivante, leur dispute
arrive devant un jury. La somme de 600 florins (gulden) mise en jeu doit revenir aux nécessiteux de la ville par
l'entremise du recteur Nicolaus Dedel de l'université de Leyde. Descartes appuie de tout son poids son prête-
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nom. Waessaenaer publie de nouvelles critiques . Stampioen tente de se dérober ; sans doute connaît-il toutes
les limites de sa méthode : en terme moderne, elle n'est valable qu'au cas où la norme du nombre est elle-même
un cube. En dépit de l'amitié que lui portent la plupart des membres du jury, Jacobus Golius, Frans van
Schooten l'aîné, Bernard Schot, et Andreas van Berlicom, « Jan Stampion De Jonghe » voit ses propositions
condamnées le 24 mai 1640.

En 1640, Stampioen fait publier un pamphlet, le Pentalogos contre le philosophe, qu'il signe sous le nom de
Mercurius Cosmopolita. C’est un essai à cinq voix où l'auteur critique le Discours de la Méthode et son auteur.

En 1644, De Jonghe est nommé précepteur de Christian Huygens. Malgré l'amitié qui le lie à Descartes,
Constantin Huygens n'hésite pas à choisir Jan Stampioen comme précepteur pour son fils. Cet élève célèbre
suit les leçons de « De Jonghe » avec son frère cadet. Le maître dresse alors la liste des seize livres
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mathématiques qu'il faut d'après lui avoir lu ; on y trouve l'optique de Descartes (mais pas François Viète ).
Michaud dans sa biographie stipule que ce professeur fit faire en peu de temps de grands progrès à son
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élève . N'eût-il formé que ce seul élève, son nom mériterait de ne pas périr ajoute de R.P. Bosmans ;
43
Huyghens affirmera via Louis Figuier que si Descartes eût pu mieux connaître Stampioen, peut-être eût-il
trouvé que le mathématicien belge était, sinon un grand géomètre, du moins un habile professeur.
Querelles philosophiques
Je pense ou ça pense ?

Le cogito est au fondement de la doctrine cartésienne :

« Et remarquant que cette vérité : « je pense, donc je suis », était si ferme et si assurée, que
toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler,
je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie
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que je cherchais »

Pour Hobbes comme pour Gassendi, la conscience de la pensée n'assure pas nécessairement l'existence d'un
ego. Ce qui pense, en soi, est-ce pour autant soi ? Ces critiques sont d'ordre nominaliste ou théologique.

La critique nominaliste de Gassendi

Le raisonnement cartésien « tout ce qui pense est, or je pense, donc je


suis, repose d'après le « bon prêtre » de Digne sur une hypothèse non
formulée. Descartes écarte cet argument avec mépris, la certitude
d'être devant primer selon lui sur tout autre formalisation du
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raisonnement. Gassendi précise alors sa pensée :

« vous concluez que cette proposition : je suis, j'existe, autant


de fois que vous la proférez ou que vous la concevez en votre
esprit, est nécessairement vraie. Mais je ne vois pas que vous
ayez eu besoin d'un si grand appareil, puisque d'ailleurs vous
étiez déjà certain de votre existence, et que vous pouviez inférer
la même chose de quelque autre que ce fût de vos actions, étant
manifeste par la lumière naturelle que tout ce qui agit est ou
Pierre Gassendi. existe. »

Descartes répond négativement. Pour lui « je me promène, donc je


suis » ne serait pas d'une aussi grande certitude que « Je pense, donc je suis ».

La démarche de Gassendi consiste en une tout autre approche de la philosophie que le cartésianisme. Elle est
d'abord nominaliste, au sens double où seuls les concepts sont universels et Il n'y a d'existence que
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singulière . Ce point de vue réduit la philosophie des catégories substantialistes à néant, évacue la
métaphysique et réclame dès lors de ne faire porter les raisonnements que sur la physique. Dans ce domaine,
Gassendi adopte le point de vue de Démocrite et d'Epicure ; l'épicurisme de Gassendie est la solution aux
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apories que révèle son nominalisme . Il en retient la théorie corpusculaire et l'interprétation de la lumière.
Contrairement à Descartes, pour qui le propre de la matière est l'étendue et qui en tient pour la théorie des
quatre éléments, Gassendie relie la nature de la matière à son impénétrabilité. Il s'oppose donc à Descartes sur
l'existence du vide, mais plus profondément sur la consistance de toute la philosophie cartésienne.

Pour Gassendi, tout le savoir provient de l'expérience sensible ; il rejette les idées innées, et s'accorde avec la
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méthode expérimentale de Blaise Pascal . Fidèle à l'érudition des savants de la première moitié du
e 48
XVII siècle , il s'oppose donc naturellement au tabula rasa cartésien.

Enfin, à l'opposé des certitudes du philosophe de la Haye, Pierre Gassendi maintient un scepticisme curieux.
Alors que Descartes explique l'Univers par sa vision mécaniste, Gassendie y devine une complexité sensible
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due à l'interaction des atomes et du vide . Il demande à Descartes par quel mécanisme une âme immatérielle
47
pourrait mouvoir un corps matériel ; questions qui irritent le philosophe de la Haye. D'autre part, Gassendi
voudrait que soit reconnu à l'imagination une place aussi importante que celle de la raison ; que le doute
éi d d i i l é é i i d di L ll d
cartésien demeure un doute sceptique et non une simple prétérition du discours. Leur querelle oppose deux
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philosophes d'égales renommée à l'époque mais Descartes en retour le traite avec mépris de philosophe

charnel, de disciple d'Épicure. Dans ses lettres, il l'appelle mon très chair ou « bonne grosse bête », selon
Tannery et Adam « ô Caro optima » dans le texte... À ce jeu, Gassendi gagne l'avantage car, selon le mot
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d'Adolphe Franck, il sait mieux que Descartes, railler sans blesser .

Hobbes

La seconde controverse entre Hobbes et Descartes s'ouvre sur la


nature de la substance, corporelle ou matérielle, la nature du sujet et
les facultés de Dieu lors de la publication des Méditations
métaphysiques. Elle s'envenime du fait que les deux philosophes
s'accusent mutuellement de vouloir conquérir une gloire imméritée et
se soupçonnent de plagiat. Cette concurrence profite à l'œuvre de
Thomas Hobbes, qui de ce fait radicalise ses positions et les érige en
système à la lecture de Descartes. La querelle se double probablement
d'une difficulté sémantique, esprit et mind ne recouvrant pas en
français et en anglais tout à fait le même champ lexical. Hobbes,
comme Gassendi range l'imagination parmi les facultés de l'esprit ;
Descartes l'exclut, mais surtout, pour Hobbes, la pensée n'est que le
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mouvement du corps . Mersenne, qui a transmis les Méditations à
Thomas Hobbes Hobbes, renvoie ses commentaires à Descartes et par prudence
préserve son anonymat ; il se contente de le mentionner comme le
« philosophe anglais ». Dans ses Objections, Hobbes reproche à
Descartes un glissement sémantique de « je suis pensant », à « je suis pensée ». Selon le même raisonnement,
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« je me promène » (sum ambulans) deviendrait « je suis une promenade » (sum ambulatio) affirme-t-il . Cette
objection agace Descartes, qui demande explicitement à Mersenne de ne plus avoir de contact avec son
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« anglois » :

Plus fondamentalement, la représentation du monde est au centre de la conception de Hobbes, les questions du
cogito sont, pour Hobbes, des questions préalablement linguistiques. Alors que pour Descartes, la vérité est
son propre signe, la signification universelle présuppose, pour Hobbes, l'existence d'un espace du langage et
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de locuteurs . Aristote et Descartes constituent à ses yeux les différentes fictions de l'âme spirituelle. Pour lui,
on ne peut faire l’économie d'une critique historique du langage quand on prétend libérer le cerveau de ses
« fictions ».

Les animaux-machines

La théorie cartésienne de l'âme

Pour Descartes, les animaux n'ont pas d'âme. Ce sont de pures mécaniques. Il écrit au Marquis de Newcastle,
le 23 novembre 1646 : « Je sais bien que les bêtes font beaucoup de choses mieux que nous, mais je ne m'en
étonne pas, car cela même sert à prouver qu'elles agissent naturellement par ressorts ainsi qu'une horloge,
laquelle montre bien mieux l'heure que notre jugement ne nous l'enseigne ».

Objections de Gassendi

Pour Gassendi, tout le savoir provient de l'expérience sensible. Son courant de pensée tient du
56
phénoménalisme et de l'éclectisme. Gassendi est un rationaliste et un pragmatique. La théorie des animaux-
machines le choque : un animal a une petite âme, écrit-il, (pour ajouter aussitôt : Pas aussi grande que celle
des hommes). Il marque ainsi sa préférence pour les idées de Hobbes, qu'il admire pour la force et la liberté de
sa pensée. Plus généralement, chez Gassendi toute la matière est traversée de spiritualité... Sa profession de foi
atomiste lui ayant attiré de sévères critiques de la part de Campanella. Il a nuancé son matérialisme en
supposant les atomes sensibles... Pour lui, la matière est active ; ce qu'on a pu appeler un matérialisme
23
dynamique . Il défend ce point de vue dans trois ouvrages :

De Vita, moribus et doctrina Epicuri libri octo (Lyon, 1647, in-4),


De Vita, moribus et placitis Epicuri, seu Animadversiones in librum X Diogenis Laertii (Lyon,
1649, in-fol.; dern. édit., 1675)
Syntagma philosophiae Epicuri (Lyon, 1649, in-4; Amsterdam, 1684, in-4).

Ce système, où les atomes sont mortels, mais l'âme non, est le ferment qui donnera naissance au sensualisme
de Locke et de Condillac.

On retrouve des traces de cette opposition dans l'enseignement de Jacques Rohault et le « Fragment de
57
physique » de Savinien Cyrano de Bergerac

Objections de Hobbes

La querelle des animaux-machines oppose Hobbes et Descartes sur la même ligne de fracture que Gassendi.
Pour Hobbes, l'animal même est doué de sensibilité, d'affectivité, d'imagination, de prudence. Au-delà des
animaux, cette dispute renvoie en fait à la conception même de la philosophide de Hobbes. Elle se retrouve
dans le Leviathan ; le monstre étatique, mécanique, est lui aussi doué de souveraineté, donc d'une âme
58 55
artificielle , ce que Descartes n'admet pas, voulant réserver ce concept aux seuls hommes .

Les idées innées

La seconde querelle d'Utrecht avec Regius

Pendant la querelle d'Utrecht, Henricus Regius tente de publier ses propres réflexions sur la physique et sur la
philosophie naturelle. Il en est à chaque fois fermement dissuadé par son maître (Descartes est de deux ans son
aîné). Regius, en effet, lorsqu'il expose la « Méthode » s'écarte de la philosophie officielle de Descartes sur
deux points essentiels : pour Regius l'âme n'est pas une substance propre, elle n'est que la forme du corps et la
pensée peut s'expliquer par des voies mécaniques, comme le mouvement ou la digestion. Pour lui, ce sont les
59
vues intimes de Descartes et il se plaint qu'elles différent de ce que Descartes a publié (en cela il rejoint les
critiques de leurs opposants, Voetius et son élève, Martin Schoock). Descartes refuse cette lecture matérialiste
60
de sa philosophie (soit par prudence et dissimulation comme l'en accuse Voetius et le confirme Adrien
61
Baillet ; soit parce que sa pensée est plus religieuse qu'il n'y a longtemps paru). Regius refuse cependant de
se plier à l'ordre de présentation « cartésien ». Selon lui, le philosophe s'est discrédité en publiant ses
« Meditations ». De son côté, Descartes craint que cette liberté prise avec ses écrits n'évacue toute
62
métaphysique de son œuvre . Leur opposition devient inévitable.

En 1646, la publication par Regius de Fundamenta physices marque la fin de leur collaboration. Il s'agit
clairement d'une alternative matérialiste à la métaphysique et à l'épistémée cartésienne. Un élève de Descartes,
Tobias Andreœ, est chargé de développer ses arguments. En 1648, Descartes publie contre Regius : , Notes
sur un Certain Manifeste. Regius y répond dans : une brève explication de l'esprit humain. En 1649, Descartes
publie Les Passions de l'Âme, qui sonnent comme une dernière réponse à Régius. Parallèlement, Regius va
encore plus loin dans sa différence avec Descartes ; jusqu'à nier les idées innées, y compris l'idée de Dieu (si
essentielle à Descartes), qu'il explique comme « résultant de l'observation du monde, ou de ce que les autres
nous en ont transmis ». Il affirme que tout, sauf ce qui est dans « les Écritures » est un acquis de l'expérience.
Enfin sur les attributs de Dieu que, s'il existe, il existe de façon nécessaire plutôt que contingente car en tout
cas il ne serait pas capable de ne pas exister. La seule preuve qu'il laisse à cette existence étant l'expérience de
la révélation.

Déjà en 1648, la connexion entre l'esprit et le corps de l'homme n'était-elle plus chez lui accidentelle comme
en 1641, mais définitivement « organique ».

« L'esprit humain, quoique ce soit une substance distincte du corps, est cependant
63
organique dans toutes ses actions, du moins pendant qu'il réside dans le corps… Il ne peut
accomplir aucune de ses actions sans le secours d'organes corporels. »

En 1654, quatre ans après la mort du philosophe (Descartes aurait regretté de s'être querellé avec Regius sur
64
son lit de mort d'après le témoignage de Robert Creighton ), Regius se débarrasse définitivement de l'idée de
65
pur intellect .

Les objections d'Hobbes et de Gassendi

Pour eux, il n'y a pas d'idées innées, car celles-ci devraient demeurer perpétuellement présentes à l'esprit.
Descartes répond à cette objection en nommant faculté innée la possibilité d'émettre des idées que n'a pas
enseignées l'expérience.

Querelles théologiques

Les menaces de Vœtius

Jusqu'en 1643, Henricus Regius est un des meilleurs soutiens de Descartes à Utrecht. ; il enseigne ses thèses et
suit fidèlement ses conseils. Mais en 1641, le pasteur et professeur Voetius fait soutenir des thèses contre
Regius qu'il soupçonne d'athéisme, en tant que disciple de Descartes, puis contre Descartes lui-même. Cette
querelle part en fait de présupposé politique : Voet est opposé à la faction aristocratique dont est entourée
66
Descartes et voit dans sa philosophie une attaque contre le parti démocratique (voir la querelle des
remontrants et le Gomarisme)

Le 8 décembre 1641, un étudiant de Regius, Henricus van Loon,


proclame dans une dispute que l'esprit et le corps humain sont deux
substances distinctes, réunies de manière accidentelle. Cet accident
(pris en son sens philosophique) est implicitement une négation de la
nature « substantielle » de l'âme. Théologiquement, cela remet en
cause son immortalité. Or, depuis la mort de Ramus, les protestantes
hollandais prennent soin de s'en référer à Aristote sur ce sujet : L'âme
est une substance. Descartes s'effraie des conséquences que sa
67
doctrine a semé dans les esprits d'Utrecht et écrit à Regius que rien
ne peut davantage offenser les théologiens que l'affirmation de
« l'accidentalité » de l'homme. Il prodigue alors force conseils à
Regius pour assurer leur défense commune ; il lui demande de ne plus
63
proposer « d'opinions nouvelles » , éventuellement de nouveaux
raisonnements, mais surtout de feindre l'ignorance et de ne plus
68
enseigner les thèses « cartésiennes » .
Gisbertus Voetius
Le 16 février 1642, Regius publie « as Responsio, sive Notae in
Appendicem » pour se défendre des accusations de Voetius. Mais cela
69
n'empêche pas que Régius soit interdit de cours de physique . Un arrêt du conseil de ville, repris par le sénat
de l'université d'Utrecht, est promulgué contre Regius et Descartes, accusés par leur adversaire de soutenir
Copernic, d'entretenir le scepticisme et l'irréligion en déniant les « formes substantielles » de l'âme.
En 1642, Descartes se défend lui-même ; il fait (ré)éditer ses « Méditations » à Amsterdam, puis, en 1643, il
écrit contre Voetius l’Epistola Renati Descartes ad celeberrimum virum Gisbertum Voetium ou Lettre de René
Descartes au très célèbre Gilbert Voet. Mais Le conseil de ville d'Utrecht prend de nouveau le parti de Voet.
Voetius fait paraître sous la plume d'un de ses étudiants, Martin Schoock Admiranda Methodus (L'admirable
Méthode), une attaque aristotélicienne contre Descartes. Selon Voetius, le philosophe encourt pour son
athéisme le supplice réservé à Toulouse en 1619 à Giulio Cesare Vanini (sous entendant que Descartes est
homosexuel). Descartes fait alors intervenir l’université de Groningue et l’ambassadeur de France afin que
70
cesse ses menaces .

En 1644 paraissent les Principia philosophiae (Principes de la philosophie de Descartes) chez Louis Elzevier.

Le procès qu'engage Descartes devant le recteur de l'université de Groninge contre Schoock se tourne en
faveur de Descartes ; Le recteur de l'université est en effet un ennemi personnel de Voetius. Schoock prenant
peur, désavoue alors ses critiques et plaide que son « admiranda méthodus » lui a été dictée par Voet (ce qui lui
vaudra de gros ennui à Utrecht). Le jugement final, mitigé, est pris par Descartes comme la marque de sa
victoire.

Arnauld et Port-Royal

Le Grand Arnauld, vingtième enfant de Robert Arnauld d'Andilly, est l'âme des jansénistes français. Sa
première intervention dans le champ de la théologie concerne la quatrième objection aux Méditations
métaphysiques de Descartes. Arnauld y répond à la démarche de Mersenne en tant que Docteur de la Faculté
de théologie de Paris.

Arnauld est un des premiers à remarquer l'analogie entre le cogito cartésien et la « certitude intérieure de la
conscience de soi » énoncée par Augustin. Puisque l'âme n'existe qu'autant qu'elle pense, devons-nous penser
toujours et depuis le moment de la conception pour qu'elle existe toujours ? Devons-nous toujours avoir
connaissance de nos pensées ? Descartes, se voit obligé de l'admettre.

Concernant la démonstration de l'existence de Dieu, Arnauld ne pense pas que Dieu puisse être pensé comme
une « cause de soi ». La cause précédant l'effet, son Dieu ne peut être cause de lui-même... Il n'y a donc pas,
pour Arnauld, de cause de l'existence divine. Pour lui, Dieu existe de la même manière qu'un triangle possède
trois angles, parce qu'il est dans la nature d'un être parfait d'exister (on retrouve ce type d'argument chez
Gassendi). Descartes maintient son expression en admettant que Dieu ne peut être cause « efficiente » de lui-
même.

Enfin, pour Arnauld (comme pour Vœtius), le doute érigé en méthode présente un danger pour la foi.
Néanmoins, après la mort de Descartes, quand les avancées du cartésianisme seront critiquées par les jésuites
et ses livres interdits, Arnauld défendra la pensée de son contradicteur et, partisan convaincu de l'autonomie de
la raison, il magnifiera sa capacité à atteindre les vérités naturelles par ses propres moyens, sans recourir aux
écritures saintes...

Sources

Références
1. Cf. P. Costabel, Démarches originales de Descartes savant, Paris, Vrin, 1982.
2. Bernard Maitte, La lumière, Paris, Seuil, coll. « Points Sciences », 1981, 352 p.
(ISBN 978-2-02-006034-9)
(S 9 8 0 00603 9)
3. Bernard Rochot, La correspondance scientifique du père Mersenne, Paris : Palais de la
Découverte, 1966.
4. Vasco Ronchi, Histoire de la lumière, pages 42 et 43
5. Michèle Grégoire : La correspondance entre Descartes et Fermat (http://www.persee.fr/web/revu
es/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1998_num_51_2_1329?_Prescripts_Search_tabs1=s
tandard&#) Volume 51 Numéro 51-2-3 pp. 355-362
6. [1] (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1998_num_51_2_1
329) La correspondance entre Descartes et Fermat, lue par Michèle Grégoire
7. F. Martin-Robine: Histoire du principe de moindre action aux Éditions Vuibert.
8. Victor Cousin: Œuvres de Descartes, Volume 10 (https://books.google.com/books?id=DSkPAQ
AAIAAJ) ; pages 420-424
9. Michel Fichant, Dominique Weber, Jean-Luc Marion : Hobbes, Descartes et la métaphysique:
actes du colloque (https://books.google.com/books?id=0P_NrvfQerUC&pg=PA15&lpg=PA15&d
q=Descartes+Hobbes+controverse&source=bl&ots=VSyxLLR0Tn&sig=Zd1tTG345SDGr0Vo4u
7bJsFMFYQ&hl=fr&ei=tPtBS8i0E8TR4ga5r5yTDw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=
3&ved=0CA4Q6AEwAg#v=onepage&q=Descartes%20Hobbes%20controverse&f=false)
10. Marc Parmentier : La naissance du calcul différentiel (https://books.google.com/books?id=lfEy-
OzaWkQC) page 122
11. J.Itard : À propos d'un livre sur Pierre Fermat (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/ar
ticle/rhs_0151-4105_1974_num_27_4_1105?_Prescripts_Search_tabs1=standard&#) page
340 in Revue d'histoire des sciences publiée chez Armand Colin (1974) (ISSN 0151-4105 (htt
p://worldcat.org/issn/0151-4105&lang=fr))
12. Victor Cousin : Œuvres de Descartes, Volume 7 (https://books.google.com/books?id=iSgPAQA
AIAAJ) page 57
13. Dossier Roberval par le Cagep de Levis-L auzon (http://www.clevislauzon.qc.ca/professeurs/m
athematiques/rossa/DOSSIERS/ROBERVAL.PDF)
14. Arthur O'Connor, François Arago : Œuvres de Condorcet, Volume 2 (https://books.google.com/b
ooks?id=rssTAAAAQAAJ) page 8
15. MÉTHODE DE MAXIMIS ET MINIMIS EXPLIQUÉE ET ENVOYÉE PAR M. FERMAT A M.
DESCARTES. (lettre incomplète)
16. Michèle Grégoire La correspondance entre Descartes et Fermat (http://www.persee.fr/web/revu
es/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1998_num_51_2_1329?_Prescripts_Search_tabs1=s
tandard&#) Volume 51 Numéro 51-2-3 pp. 355-362
17. « ce discours n'est pas très sincère, car dans une lettre qu'il adresse le même jour à Mersenne,
il (Descartes) considère que la méthode de Fermat était erronée dès l'origine et qu'elle n'est
devenue correcte qu'après les modifications qu'il avait lui-même proposées » note Michèle
Grégoire dans La correspondance entre Descartes et Fermat (http://www.persee.fr/web/revues/
home/prescript/article/rhs_0151-4105_1998_num_51_2_1329?_Prescripts_Search_tabs1=stan
dard&#) Volume 51 Numéro 51-2-3 page 361
18. Dans ses Leçons sur le calcul des fonctions, Lagrange attribue à Fermat un rôle prépondérant
dans la genèse du calcul différentiel in Jean-Pierre Lubet : Le calcul différentiel et intégral dans
l’Analyse démontrée de Charles René Reyneau (http://rde.revues.org/index304.html) ; on peut
aussi retrouver cette idée dans J.-B. HIRIART-URRUTY [2] (https://docs.google.com/viewer?a=
v&q=cache:mQjig6jqF8sJ:www.ensta.fr/~perez/TIPE_2008/conf/Fermat-Toulouse-Quadrature%
252007.pdf+fermat+tangente+leibniz+calcul+différentiel&hl=fr&sig=AHIEtbRi59TgzyaWbFLsA
nZHNx5tO526eA)
19. Lettre du 27 juillet 1638 de Descartes à Fermat
20. Lettre de Descartes à Chanut (http://mecaniqueuniverselle.net/textes-philosophiques/Descartes
-6.php) La Haye, 6 juin 1647.
21. Descartes, Les principes de la philosophie, principe n°16, Qu'il ne peut y avoir aucun vide au
sens que les philosophes prennent ce mot
22. Descartes, Lettre à Mersenne, 11 octobre 1638, Œuvres complètes Adam-Tannery, II, 385.

23. Olivier René Bloch : La philosophie de Gassendi : nominalisme, matérialisme, et métaphysique


(https://books.google.com/books?id=UFauUEvA-FIC&pg=PA121&dq=Gassendi+Descartes&lr=
&as_brr=3&client=safari&hl=fr&cd=15#v=onepage&q=nominalisme&f=false)
24. extraits à lire sur Le site d'Annie Bitbol-Hespériès (http://pagesperso-orange.fr/michel.bitbol/des
cartes.medecine.philo.html)
25. Georges Ent sur le Wikipedia anglais
26. Annie Bitbol-Hespériès : Le principe de vie chez Descartes (https://books.google.com/books?id
=ZsbcrBrLnFsC&pg=PA51&lpg=PA51&dq=Plempius+coeur+descartes&source=bl&ots=WJ7U
Twa1nE&sig=psnvJAI9aDio0vK9JLAqWhvQvws&hl=fr&ei=Yls7S8q6I8y04QbIru2qCA&sa=X&
oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAgQ6AEwAA#v=onepage&q=Plempius%20coeu
r%20descartes&f=false) page 51/52
27. Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/519Descartes - Œuvres, éd. Adam et
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28. Robert Lenoble : Paul Tannery, historien du XVIIe siècle (http://www.persee.fr/web/revues/home/
prescript/article/rhs_0048-7996_1954_num_7_4_3468) Revue d'histoire des sciences et de
leurs applications Année 1954 Volume 7
29. Paul Tannery : La Correspondance de Descartes dans les inédits du fonds Libri (de Descartes
à Mersenne, 22 juin 1637, Tome I pp. 390-391
30. (en) Jacqueline Stedall et Thomas Hariot, The greate invention of algebra : Thomas Harriot's
treatise on equations, Oxford, Oxford University, 2003, 322 p. (ISBN 0-19-852602-4, lire en ligne
(https://books.google.com/books?id=XcmEESxmWWIC)), page 27
31. Adrien Baillet Vie de Descartes Livre 1 chapitre 6
32. Tennery-Adam : Œuvres de Descartes (1910) page 215 (https://archive.org/stream/uvresdedesc
artes12desc#page/214/mode/2up/search/Pappus)
33. Lettre à Mersenne du 29 juin 1638, in Œuvres de Descartes, éd. Tannery et Henry, tome II.
34. in Baillet, repris par Tannery et Andam Tome 12, page 252.
35. Baillet 1691, page 124 (https://books.google.com/books?id=c_8VAAAAYAAJ&pg=PA124&dq=
Beaugrand+Statique).
36. Jean-Étienne Montucla, Histoire des mathématiques, C.A. Jombert, 1758, page 184 (https://boo
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37. Catherine Goldstein, L'arithmétique de Pierre Fermat dans le contexte de la correspondance de
Mersenne : una approche microsociale (http://people.math.jussieu.fr/~cgolds/STPFermat-GOLD
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38. (nl) : Jan Stampioen : Algebra ofte nieuwe stel-regel waerdoor alles ghevonden wordt in de
wis-kunst, wat vindtbaer is (http://digbijzcoll.library.uu.nl/lees_gfx.php?lang=nl&W=On&BoekID
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39. (nl) Jacob A. Waessenaer : Aenmerkingen op den Nieuwen stel-regel (http://digbijzcoll.library.u
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40. (nl) Jan Stampioen : Tweeden dagh-vaerd-brief (http://digbijzcoll.library.uu.nl/lees_gfx.php?lan
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41. (nl) Jacob A. Waessaenaer : Den on-wissen wis konstenaer J. Stampioenivs ontdeckt door
syne ongegronde weddinge ende mislucte solutien, enz (http://digbijzcoll.library.uu.nl/lees_gfx.
php?lang=nl&W=On&BoekID=1527) Leiden, W. Christiaens voor J. Maire, 1640
42. Cornelis Dirk Andriesse : Huygens: the man behind the principle (https://books.google.com/boo
ks?id=c_89z0jcJJ4C&pg=PA65&dq=%22Jan+Stampioen%22&lr=&as_brr=3&client=safari&hl=
fr&cd=3#v=onepage&q=%22Jan%20Stampioen%22&f=false)
43. Figuier, Louis : Vies des savants illustres depuis l'antiquité jusqu'au dix-neuvième siècle (1876)
(https://archive.org/details/viesdessavantsi00figugoog)
44. Henri Bosmans : Supllément à Mathesis (41) (http://logica.ugent.be/albrecht/math/bosmans/H00
9.pdf), revue des questions scientifiques, 1927

45. René Descartes, Discours de la Méthode, 1637 (lire en ligne (http://classiques.uqac.ca/classiqu


es/Descartes/discours_methode/Discours_methode.pdf))
46. Roger Agnew Critiques scolastiques de Descartes : le cogito Laval théologique et
philosophique, vol. 53, n° 3, 1997, p. 587-603 (http://www.erudit.org/revue/ltp/1997/v53/n3/4011
15ar.pdf)
47. Henri Gaston Gouhier La pensée métaphysique de Descartes (https://books.google.com/book
s?id=gTOL7W0w1LYC&pg=PA265&dq=Gassendi+Descartes&as_brr=3&client=safari&hl=fr&c
d=9#v=onepage&q=Gassendi&f=false)
48. Son érudition fut d'ailleurs remarquée par Leibniz, dans ses opera (tome V) lorsqu'il écrivit Je
trouve Gassendi d'un savoir grand et étendu, très versé dans la lecture des Anciens et dans tout
genre d'érudition cité in Études sur Gassendi (https://books.google.com/books?id=wijXAAAAM
AAJ&pg=PA161&dq=gassendi+sorbière&as_brr=3&client=safari&hl=fr&cd=6#v=onepage&q=g
assendi&f=false) de Louis Mandon (1858)
49. Pierre Duhem, Paul Brouzeng : La théorie physique: son objet, sa structure (https://books.googl
e.com/books?id=wacGilAUEakC&pg=PA127&dq=Gassendi+Descartes&lr=&as_brr=3&client=s
afari&hl=fr&cd=11#v=onepage&q=Gassendi&f=false).
50. Olivier Bloch : Matière à histoires (https://books.google.com/books?id=g163CQi9LJMC&pg=PA
153&dq=Gassendi+Descartes&lr=lang_fr&as_brr=3&client=safari&hl=fr&cd=1#v=onepage&q=
Gassendi%20Descartes&f=false)
51. Adolphe Franck : Dictionnaire des sciences philosophiques (https://books.google.com/books?id
=H_4GAAAAcAAJ&pg=PA496&dq=gassendi+bruno&as_brr=3&client=safari&hl=fr&cd=8#v=on
epage&q=gassendi%20bruno&f=false) page 496
52. cité par Karl Schumann
53. Ces disputes ont été l'objet de différentes interprétations. Pour mémoire Pierre Macherey a
rendu compte des débats de Ferdinand Alquié et de Martial Gouhier lors du colloque Descartes
de Royaumont en 1955 in compte rendu par Macherey du colloque Descartes de Royaumont (h
ttp://stl.recherche.univ-lille3.fr/seminaires/philosophie/macherey/Macherey20022003/Macherey
06112002.html)
54. Hobbes sur le site de l'université catholique de l'Ouest. (http://www.theolarge.fr/spip.php?article
78)
55. Yves Charles Zarka : La décision métaphysique de Hobbes: conditions de la politique (https://b
ooks.google.com/books?id=T_lxK33fDb8C&pg=PA236&lpg=PA236&dq=Hobbes+%22animau
x+machines%22&source=bl&ots=9240LDVWse&sig=KBeLSS1nIo2VvXCaBrgXTzD4tvk&hl=fr
&ei=GxNCS6mrDs7p4QbaufGpCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAgQ6
AEwAA#v=onepage&q=Hobbes%20%22animaux%20machines%22&f=false)
56. Phénoménalisme sur le dictionnaire en ligne reverso (http://dictionnaire.reverso.net/francais-def
inition/phénoménalisme)
57. Madeleine Alcover : Cyrano relu et corrigé (https://books.google.fr/books?id=-UYl_FeouPcC&p
g=PA150) ; page 150.
58. Dominique Weber : Hobbes et le désir des fous: rationalité, prévision et politique (https://books.
google.com/books?id=9vdzM5ptBgsC&pg=PA58&dq=Leo+Strauss,+La+philosophie+politique
+de+Hobbes&as_brr=3&client=safari&hl=fr&cd=3#v=onepage&q=hobbes%20descartes&f=fals
e) page 398
59. lire dans Adam et Tannery : Œuvres de Descartes Tome VIII, page 554: « Il est à remarquer que
le texte de Regius est la traduction latine, mot pour mot, du projet de réponse que Descartes lui
avait envoyé en français. »
60. Henri Gaston Gouhier : La pensée métaphysique de Descartes (https://books.google.com/book
s?id=gTOL7W0w1LYC&pg=PA348&lpg=PA348&dq=Regius+disciple+Descartes&source=bl&o
ts=bT0ULgY8kz&sig=Rm-fhYgH8_RUMSDoBqDyUK3qaE0&hl=fr&ei=zPg5S_DcGomu4Qb2q
NSqCA&sa=X&oi=book result&ct=result&resnum=5&ved=0CBoQ6AEwBA#v=onepage&q=Re
NSqCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CBoQ6AEwBA#v=onepage&q=Re
gius%20disciple%20Descartes&f=false) page 348

61. Il eût été à souhaiter que M Regius l'un de ses collègues dans cette nouvelle université, se fût
conduit avec autant de prudence et de circonspection, lors qu'il entreprit de son côté d'introduire
la doctrine de M Descartes dans sa profession in Adrien Baillet : La Vie de M. Descartes Livre 3
Chapitre 14
62. voir à ce propos DELPHINE REGUIG-NAYA : à propos de Fernand Hallyn, Descartes.
Dissimulation et ironie, Genève, Droz, 2006 sur le site Fabula.org (http://www.fabula.org/revue/d
ocument2122.php) : Et si Descartes réagit si durement contre les écrits de son infidèle (ou trop
fidèle ?) héritier Regius dont la soumission feinte aux vérités de la foi laisse finalement paraître
un athéisme réel, c’est bien parce qu’il fallait préserver la philosophie cartésienne elle-même
de la colère des autorités religieuses imprudemment provoquées.
63. Fernand Hallyn : Descartes: dissimulation et ironie (https://books.google.com/books?id=AT0svp
YZL4YC&pg=PA179&dq=Descartes++conseille+Regius&hl=fr&cd=9#v=onepage&q=&f=false)
64. René Descartes, Martinus Schoock, Théo Verbeek : La querelle d'Utrecht (https://books.google.
fr/books?id=WWNODjLYmTIC&pg=PA462&lpg=PA462&dq=études+de+droit++Franeker+Regi
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DpEYPMjAf0jZSmDg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CBcQ6AEwBQ#v=o
nepage&q=études%20de%20droit%20%20Franeker%20Regius&f=false) page 462
65. (en) Murray Lewis Miles : Insight and inference: Descartes's founding principle and modern
philosophy page 252 (https://books.google.com/books?id=_rmC0vCGlRUC&pg=PA352&lpg=P
A352&dq=pure+intellect+Regius&source=bl&ots=xvECS42wC4&sig=XyVMOMnQnWbVz-W8l
EWH8gN-xW0&hl=fr&ei=vgE6S7KZD-CL4gbzt_WpCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resn
um=3&ved=0CBEQ6AEwAjgK#v=onepage&q=pure%20intellect%20Regius&f=false)
66. Théo Verbeek La querelle d'Utrecht page 64 et suivantes (https://books.google.com/books?id=
WWNODjLYmTIC)
67. Adam et Tannery tome III page 460: et Bos 2002, pages 90–91
68. Jean Marie Beyssade, Jean-Luc Marion, Lia Levy : Descartes: objecter et répondre (https://book
s.google.com/books?id=6CTXAAAAMAAJ&q=Descartes++conseille+Regius&dq=Descartes++
conseille+Regius&hl=fr&cd=2) pages 441/443
69. (en) Douglas H. Shantz : Between Sardis and Philadelphia: the life and world of Pietist court
page 34
70. (en) Théo Verbeek La querelle d'Utrecht ; René Descartes, Martinus Schoock (https://books.goo
gle.com/books?id=WWNODjLYmTIC&pg=PA65&lpg=PA65&dq=ambassade+de+France+Desc
artes+Voetius&source=bl&ots=2OKiX2EjCa&sig=vdPw8xIx4QF6-wqc8MqtTerj5MI&hl=fr&ei=a
QA6S4W0LsKs4Qbs3PCpCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAgQ6AEw
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Bibliographie
Adrien Baillet, La Vie de Monsieur Descartes, D. Horthemels (Paris), 1691, Livre 4, Chapitre
12.
Bitbol-Hespériès, Annie: Descartes et Regius: leur pensée médicale, in Verbeek 1993, 47–
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Bos, Erik-Jan: « Descartes's Lettre Apologétique aux Magistrats d'Utrecht: New Facts and
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(en) Bos, Erik-Jan: The Correspondence between Descartes and Henricus Regius. Utrecht:
The Leiden-Utrecht Research Institute of Philosophy. Includes significant changes to the
correspondence as published in Descartes 1964–76. (2002)
Dechange, Klaus: La philosophie naturelle d'Henricus Regius (Utrecht 1641) Reprint:
Münster: Institut d'Histoire de la Médecine, 1966.
Hallyn, Fernand: Descartes: dissimulation et ironie (https://books.google.com/books?id=AT0s
vpYZL4YC&pg=PA174&dq=Henricus+Regius&lr=lang_fr&as_brr=3&client=safari&hl=fr&cd=
5#v=onepage&q=Henricus%20Regius&f=false) Librairie Droz, 2006.
Verbeek, Theo (ed.): Descartes et Regius: l'Explication de l'esprit humain (https://books.googl
e.com/books?hl=fr&id=MZTWG7r44IQC&q=Regius#v=snippet&q=Regius&f=false) Rodopi,
1993
(en) Verbeek, Theo: « The Invention of Nature: Descartes and Regius », in Descartes' Natural
Philosophy, (eds.) S. Gaukroger, J. Shuster, J. Sutton (London and New York: Routledge),
149–67. (2000).

Articles connexes
Antoine Arnauld • Jean de Beaugrand • Pierre de Fermat • Pierre Gassendi • Thomas Harriot • Thomas
Hobbes • Vopiscus Fortunatus Plempius • Petrus Ramus • Henricus Regius • Gilles Personne de Roberval •
Willebrord Snell • Jan Stampioen • Evangelista Torricelli • François Viète • Gisbertus Voetius

Liens externes
Sur Gassendi

Pierre Gassendi sur les amis de Peiresc (http://www.lesamisdepeiresc.fr/)


Musée Gassendi à Digne-les-Bains (http://www.musee-gassendi.org)
Les recherches métaphysiques de Gassendi (http://disoauma.free.fr/Gassendi.pdf) par
Sophie Roux [PDF]

Sur Thomas Hobbes

Justice, Absolutisme et Individualisme chez Hobbes (http://palissy.humana.univ-nantes.fr/cet


e/tvx/jai/sommaire.html), Mémoire de maîtrise de Anne-Lise Dehier

Sur Pierre de Fermat

Œuvres de Fermat (http://www.hti.umich.edu/cgi/t/text/text-idx?c=umhistmath;idno=ABR8792.


0004.001) publiées par les soins de MM. Paul Tannery et Charles Henry sous les auspices
du Ministère de l'instruction publique.
Œuvres de Fermat en ligne sur archive.org : t.1 (https://archive.org/details/oeuvresdefermat01
ferm), Paris, 1891 ; t.2 (https://archive.org/details/oeuvresdefermat942ferm), 1894; t.3 (https://a
rchive.org/details/oeuvresdefermat03ferm), 1896 ; t.4 (https://archive.org/details/oeuvresdefer
mat04ferm), 1912.
Méthode de Fermat pour la recherche du minimum et du maximum, analysée sur le site
BibNum (http://www.bibnum.education.fr/mathematiques/methode-pour-la-recherche-du-mini
mum-et-du-maximum).

Sur Gilles Roberval

Gilles Personne de Roberval (http://www.apmep.asso.fr/spip.php?article1704) de Rémi


Duvert sur le site de l'APMEP]

Sur la circulation du sang

Vopiscus Fortunatus Plempius de J.P. Tricot sur le site de l'université Paris V (http://www.biu
i i 5 f /i h / li /VES 2000 06 01 011 019 df)
m.univ-paris5.fr/ishm/vesalius/VESx2000x06x01x011x019.pdf)

William Harvey (http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/William_Harvey) sur les dossiers de


l'Agora

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