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 Grâce aux Archives départementales de l’Aveyron, les
élèves peuvent aborder l’histoire de la Grande Guerre
en travaillant, d’une part, à partir des noms des
soldats inscrits sur le monument et, d’autre part, en
retraçant l’histoire de la construction du monument.

O N N AIS
S AV EYR N CE
AT R A
E S S OLD OUR LA F
L R TS P
M O

• Ecole primaire : C.M.2 «La Population aveyronnaise en 1911 :

violence du XXe siècle : les deux 369 448 habitants
conflits mondiaux» [B.O. hors- Population aveyronnaise en 1914 :
série n°3 du 19 juin 2008]
370 188 habitants.
• Collège : 3ème «I Guerres mon-
diales et régimes totalitaires En Aveyron,
(1914-1945). Thème 1 La Première la première guerre mondiale fait
guerre mondiale : vers une guerre • 14 974 victimes,
totale (1914-1918)» [B.O. n° 42 du
• 3 550 blessés graves,
14 novembre 2013]
• 6 000 veuves,
• Lycée : 1ère Série L «Thème 2 • 7 500 orphelins.
La guerre au XXe siècle. Guerres
mondiales et espoirs de paix.
La première guerre mondiale :
l’expérience combattante dans
une guerre totale» [B.O. spécial
n°9 du 30 septembre 2010]
2
Source : Archives Départementales de l’Aveyron (AD12) :
A 69, Le livre d’or de l’Aveyron : Guerre de 1914-1918.
Publié après la guerre grâce au Conseil Général et sous
la direction du Comité Aveyronnais de Renseignements
aux Familles présidé par Emile Vigarié, cet ouvrage est
un recueil de biographies et de portraits des soldats
aveyronnais morts pour la France. Désormais numé-
risé, il est disponible via le site internet des Archives
départementales de l’Aveyron : www.archives.aveyron.fr

3

Mesurer
la «violence de masse»
- en comptant le nombre de morts
de la Première Guerre mondiale
inscrits sur le monument de sa
commune,
- en comparant ce nombre avec
celui des soldats morts dans sa
commune lors d’autres conflits
(Seconde Guerre mondiale,
guerre d’Algérie),
- en le comparant aussi avec le
nombre de soldats aveyronnais
morts pour la France
- et, enfin, en le mettant en
perspective avec la population
communale, départementale et
nationale.
4
Incarner l’histoire
en essayant de retrouver
et de cartographier
l’itinéraire personnel
d’un ou plusieurs soldats
morts pour la France.
• En classe, la base de données des
soldats morts pour la France disponible
via le site internet du Service historique
de la Défense à Vincennes apporte les
premières informations :
w w w.memoiredeshommes.sga.
defense.gouv.fr.
• Aux archives, cette première approche
est complétée par la consultation des
fiches matricules conservées dans la
série R et par « le livre d’or de l’Aveyron :
Guerre de 1914-1918 ». Désormais
numérisé, il est disponible via le site
internet des Archives départementales
de l’Aveyron : www.aveyron.archives.fr
Par ailleurs, les Archives départe-
mentales conservent quelques exem-
plaires de carnets tenus par des soldats
aveyronnais.
Source : AD12, 1 R 977, registre matricule de la classe 1914.
Fiche de Boyer Paul (1894-1915), matricule 1407.

5
 La loi du 25 octobre 1919 octroie aux communes des subventions
pour l’érection des monuments aux morts sans les obliger, toutefois,
à en ériger un.
Dans la série T (Enseignement, affaires culturelles), la cote 16 T 2
concerne l’érection des monuments aux morts de la guerre avec en
particulier les dossiers de demande de subvention.
Quelques plans et dessins préparatoires sont joints à ces dossiers.

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D U MON UNE
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Sur les 306 communes du département En Aveyron, il existe uniquement deux

de l’Aveyron :
- 136 communes ne demandent
pas de subvention pour ériger leur
monument.
- 49 communes aveyronnaises,
trop pauvres, n’ont pas érigées de
monument aux morts.
- la plupart des monuments sont
édifiés dans les années 1920.
Néanmoins certains sont installés à
la fin du XXe siècle.
monuments aux morts de la guerre de
1870 :
- Millau, inauguré en octobre 1897,
- Villefranche-de-Rouergue, inauguré en
juin 1909.
Les mentionner permet de montrer que
les monuments aux morts ne sont pas une
«création» de la Grande Guerre.

6
Source : AD12, 16 T 2-10, Rieupeyroux (liasse).
Dessin préparatoire du monument aux morts
de Rieupeyroux réalisé par Louis Bellouvet,
statuaire à Rodez, 1922.

7
 Les comptes rendus des délibérations municipales,
les plans et les dessins conservés dans la série O
sont des sources majeures.
Identifier le document
- Où se trouve-t-il
dans la commune ?
- Est-il le seul ? Si non, inventorier
les autres monuments
et lieux commémoratifs.
- Quand a-t-il été édifié ?
- Quand la décision de l’ériger
a-t-elle été prise ?
Y-a-t-il eu plusieurs projets ?
Qui l’a commandé ?
- Qui l’a réalisé (entrepreneurs,
architectes, maçons, statuaires
locaux ou nationaux) ?
- Quel est son coût ? Comment
est-il financé ? (commune, Etat,
souscription)
Décrire le monument aux morts :
formes, composantes, dimensions,
matériaux, éléments explicites
et symboliques, inscriptions.
La comparaison du monument actuel
avec d’anciens documents (cartes postales
et anciens plans) permet de repérer les
éventuelles modifications et évolutions
au cours du temps. Quand et pourquoi le
monument est-il modifié et/ou déplacé ?
La description implique de le situer dans
son environnement (carrefours, places,
jardins…) ; de repérer la présence d’une
grille ainsi que la symbolique florale (avec
notamment le choix de l’arbre comme
les cyprès et les ifs, les arbres des morts,
depuis l’Antiquité).
8
Source : AD12, 2 O 274-1
Plan du monument commémoratif de Sénergues
dressé par l’architecte André Boyer (2 octobre 1919).

9
Source : AD12, 12 Fi 490 - Carte postale,
monument aux morts de Camarès.

L’obélisque est, en Aveyron,

la forme la plus populaire (168 monuments)
Quatre types de monuments aux morts
en Aveyron :
- tendance «civique patriotique» :
monument comportant des symboles
républicains, laïques, sans une charge
trop lourde de patriotisme ou de
catholicisme comme les obélisques (114
monuments).
- tendance «victoriste», glorifiante ou
ultra-patriotique :
monument insistant sur la victoire de la
France et des poilus (72 monuments)
- tendance «religio-patriotique» :
monument le plus fréquent en Aveyron
(144 monuments c’est-à-dire 38,8 % des
monuments érigés). Les calvaires sont
réutilisés.
- tendance «funéraire» :
monument qui insiste sur le caractère
tragique de la guerre avec des couronnes
Source : AD12, 12 fi 598 - Carte postale, funéraires ou des palmes, les civils en
monument aux morts de Capdenac-gare.
deuil comme la veuve (44 monuments).
10
PROPOSITIONS D’APPROFONDISSEMENTS

• Localement, repérer les plaques ou • Aux Archives départementales, les

tableaux commémoratifs apposés
contre ou dans un édifice (église,
mairie, école) voire même quelques
exemples de vitraux (Almont-les-
Junies, Cantoin, Saint-Igest)
• Localement et grâce aux archives
départementales, mesurer l’appli-
cation de la loi de 1905 en Avey-
ron à travers l’observation de la
symbolique retenue pour le mo-
nument aux morts. La loi interdit
l’apposition d’emblèmes religieux
sur les édifices et monuments pu-
blics sauf lorsque le monument se
trouve dans un cimetière sécularisé
ou dans une église. En Aveyron, de
nombreuses communes contour-
nent la législation.
fonds 1J 1380 et surtout 3X 325
permettent d’aborder «L’énigme
du soldat inconnu vivant»
(L’Intransigeant, 1935). Dans les
années 1920 et 1930, l’affaire de ce
poilu amnésique interné à l’asile de
Rodez alimente la presse et inspire
à Jean Anouilh « le voyageur sans
bagage » (1937).
• Aux Archives départementales,
grâce au fonds Denys Puech (141 J)
et aux fonds des communes,
aborder la carrière de ce sculpteur à
travers notamment son travail aux
monuments aux morts de Rodez et
de Bozouls.

BIBLIOGRAPHIE

Un outil précieux :
- Claude Petit, Guide des sources de la Guerre 1914-1918, Archives
départementales de l’Aveyron, 2013. Ce guide comprend également une
bibliographie locale exhaustive.

Toutes les mentions locales et chiffrées mentionnées dans cette fiche

pédagogique proviennent des travaux de recherche de Pierre Douziech.
- Douziech (Pierre), « Les monuments aux morts de la Grande Guerre de
l’Aveyron. Conditions matérielles et contexte social », Mémoire de maîtrise
d’histoire contemporaine sous la direction de M. Rémy Cazals, Université
Toulouse II Le Mirail, 2002, 2 tomes.
- Douziech (Pierre), « Les monuments aux morts communaux aveyronnais de la
Grande Guerre », Revue du Rouergue n° 83, automne 2005.

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SERVICE EDUCATIF DES ARCHIVES DEPARTEMENTALES

Emily TEYSSÈDRE-JULLIAN
professeur chargé de mission
Emily.Teyssedre-Jullian@ac-toulouse.fr
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Juillet 2015