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Je partis de chez moi pour aller visiter mon petit-fils. Aussitôt arrivé, celui-ci me
sauta dans les bras pour me saluer. Après cet accueil, nous rentrâmes dans la
maison. Je parlai de tout et de rien avec mon fils et sa conjointe, puis, après une
longue discussion, mon petit garçon me demanda :
-Ce ne sont pas des écouteurs, ce sont des appareils auditifs. Ils servent à mieux
entendre.
-Bien sûr.
Tout a commencé quand j’étais jeune. Je travaillais dans une usine de matériaux. À
ma première année de travail, je respectais les règles de sécurité comme porter des
gants, des lunettes et des bouchons pour les oreilles. Mais, après quelques années,
j’étais tellement habitué au bruit que j’ai enlevé mes bouchons. Puis,
progressivement, quand je rentrais du travail, je revenais à la maison et je parlais
de plus en plus fort. Mais, un soir, alors que ma femme ne me répondait pas, j’allai
m’assoir devant la télévision, pensant qu’elle m’ignorait, et j’augmentai le son. Tout
allait bien jusqu’à ce que je sente une main sur mon épaule. Je fis le saut. Je me
retournai très vite, c’était ma femme.
C’est alors que je me rendis compte que mes oreilles ne fonctionnaient plus très
bien.
Après cette découverte, je décidai de prendre rendez-vous avec une personne qui
pourrait m’aider. La spécialiste me demanda alors comment j’avais perdu l’ouïe et
comment je l’avais découvert. Je lui racontai toute l’histoire. Elle me proposa alors
de porter des appareils auditifs. J’appris alors que ces dispositifs étaient très
onéreux, mais que, heureusement, selon la spécialiste, mes assurances pourraient
en payer une partie puisque ça m’était arrivé dans le cadre de mon travail.
Quelques jours plus tard, je reçus mes appareils. Même si ça m’avait pris un certain
temps pour m’adapter, ça changea ma vie pour le mieux.
-Oui et j’espère que tu vas guérir grand-papa, me dit naïvement mon petit-fils.
Alexis Doucet
Une fraction de seconde
-Oui, attends-moi!
Bang! Plus de sons, plus d’images. Joanie était étendue par terre en plein milieu de
la rue. Toutes les personnes qui se trouvaient dans les alentours formaient
maintenant un grand cercle autour de la victime. Le chauffeur de taxi qui l’avait
heurtée, alarmé, contacta tout de suite les secours. Heureusement, l’hôpital se
trouvait à un coin de rue de l’accident, donc elle fut transportée rapidement.
***
Après avoir passé un nombre incalculable de tests, les médecins affirmèrent que
c’était le côté frontal droit de son cerveau qui avait été affecté lors de l’impact. En
gros, le traumatisme crânien avait causé la perte de 70% de son cerveau. Joanie
passa ses journées à réapprendre tout de A à Z; toutes les petites actions du
quotidien comme parler, marcher, manger et écrire, Joanie ne savait plus les faire.
Ce fut à la fin juin 2011 qu’elle put enfin sortir de l’hôpital et réintégrer une vie
« normale ».
Après cela, elle put faire l’achat d’une maison. Si on regarde d’où elle était partie,
c’est un exploit qu’elle soit là maintenant. Bien qu’elle peut en faire beaucoup par
elle-même, sa mère et sa sœur sont très présentes pour elle. Elles font la cuisine, le
ménage et vont même chercher son courrier. Ces actions semblent simples, mais
ne sont pas sans danger pour Joanie. Essayant de s’occuper dans sa solitude, elle
passe le plus clair de son temps à jouer aux jeux vidéo. Dire que tout aurait pu être
tellement différent. Il y a 12 ans, une seule fraction de seconde a changé une vie
entière.
Marjorie Dubois