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Nietzsche

Au dieu inconnu
Premier poème achevé de Nietzsche, composé en septembre 1864, au moment de quitter Schulpforta, Au dieu
Inconnu marque le début du chemin immoraliste emprunté par Nietzsche pour ne jamais perdre l’idée de Celui qui
fut - son père.
Au dieu inconnu

Encore une fois avant de poursuivre ma route

Et de tourner mes regards vers l’avenir,

Je lève vers Toi mes mains jointes en prière,

Toi en Qui je fuis

A qui je consacre des autels

Au fond du fond de mon cœur

Pour que toujours

Ta voix me rappelle.

Et là en lettres de feu

Les mots : Au dieu inconnu.

J’existe comme si, jusqu’à cette heure,

J’avais été fidèle à la cohorte des criminels ;

Je suis tel et je sens les liens

Qui, dans la lutte, disloquent mes membres ;

Mais je puis fuir pour me mettre à ton service.

Je veux te connaître, Inconnu.

Toi Qui plonge tes racines dans les profondeurs de mon âme

Et qui, tel un cyclone, traverse mon existence en tourbillonnant

Toi l’Ineffable qui m’est apparenté !

Je veux te connaître et même : te servir.

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